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Centrafrique : l’ancien président Michel Djotodia de retour à Bangui

janvier 11, 2020

Michel Djotodia, en mars 2013.

Michel Djotodia, en mars 2013. © Vincent Fournier/Jeune Afrique

 

L’ancien président centrafricain Michel Djotodia a atterri vendredi 10 janvier au matin à l’aéroport de Bangui, en provenance de Cotonou, au Bénin. Il y vivait en exil depuis sa chute, en 2014.

Les rumeurs le disaient avide d’un retour à Bangui depuis l’arrivée d’un autre ancien président, François Bozizé, fin décembre en terres centrafricaines. Michel Djotodia a, à son tour, mis fin à son exil ce 10 janvier, comme l’a confirmé son avocat, Me Nick Kaufman, à Jeune Afrique.

L’ancien chef de l’État, arrivé à Bangui à 8 h 40, heure locale, avait décollé de Cotonou, au Bénin, quelques heures plus tôt, à bord d’un avion de Royal Air Maroc. Un important dispositif sécuritaire, dont des éléments de la garde présidentielle, était déployé à l’aéroport.

« Il est temps de faire la paix »

« J’ai décidé de rentrer parce que j’ai constaté que la Centrafrique est en train de sombrer », a-t-il déclaré dans un court discours retransmis sur les ondes de la radio nationale. « Je suis en venu en homme de paix », a-t-il insisté.

Quelques heures après son arrivée, Michel Djotodia a été reçu par le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra. Les deux hommes ont « longuement parlé de la paix », a confié à Jeune Afrique un conseiller du président centrafricain. « Contrairement à Bozizé, les intentions de Djotodia sont claires : il est revenu aider dans le cadre de la paix », assure ce proche de Touadéra.

Si aucune rencontre entre François Bozizé et Michel Djotodia n’est pour l’heure prévue, Michel Djotodia a tenu à saluer le retour de celui qu’il a renversé en mars 2013. « Il est temps de faire la paix », a-t-il affirmé.

Le retour de Bozizé a tout changé

Michel Djotodia vivait en exil au Bénin depuis sa chute, en 2014 et affirmait encore il y a peu, via ses proches, s’y plaire et y apprécier sa nouvelle vie. Mais le retour de François Bozizé semble avoir changé la donne, tout comme la perspective de la présidentielle prévue en décembre 2020. Il était ces dernières années resté en contact avec certains chefs de guerre centrafricains, notamment Noureddine Adam.

Chef de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), membre de la rébellion de la Séléka, Djotodia s’était auto-proclamé président de la République le 24 mars 2013 après le renversement de François Bozizé. Il avait démissionné en janvier 2014, sous la pression internationale.

Jeuneafrique.com par Mathieu Olivier avec Pacôme Pabandji

Centrafrique : Bozizé et Djotodia s’apprêtent à rentrer dans le rang de la transition

février 23, 2015

François Bozizé et Michel Djotodia.
François Bozizé et Michel Djotodia. © Montage J.A.

Michel Djotodia et François Bozizé s’apprêtent à signer, mercredi ou jeudi, une déclaration commune dans laquelle les deux anciens présidents centrafricains assurent s’inscrire dans le processus lancé à Brazzaville en juillet dernier. Une reconnaissance implicite des autorités actuelles de transition, dont « Jeune Afrique » s’est procuré le texte en exclusivité.

Les mystérieuses négociations de Nairobi doivent prendre fin mercredi ou jeudi avec la signature officielle d’une déclaration dans laquelle François Bozizé et Michel Djotodia déclarent adhérer « à l’accord de cessation des hostilités signé à Brazzaville le 23 juillet ».

D’après ce document, paragraphé le 21 février par l’ensemble des participants (trois représentants des anti-balaka, trois des ex-Séléka dont Noureddine Adam) et dont J.A. a eu copie, les deux anciens présidents appellent « tous leurs partisans et sympathisants à soutenir le processus de sortie de crise résultant de l’application effective de la feuille de route de la transition ».

Si le texte (voir ci-dessous) ne mentionne pas directement la transition, le simple fait de s’inscrire dans le processus lancé à Brazzaville équivaut à une reconnaissance implicite des autorités qui en découlent. François Bozizé et Michel Djotodia se disent également disposés à « participer aux préparatifs du forum politique inclusif de Bangui » et aux élections prévues d’ici août, tout en demandant au « médiateur international, aux autorités de la transition et à la Minusca [mission de l’ONU en Centrafrique, NDLR] de garantir leur sécurité ».

Négociations parallèles

Ouvertes en décembre dans la capitale kényane à l’initiative du président congolais et médiateur de la crise centrafricaine, Denis Sassou Nguesso (DSN), ces négociations parallèles avaient accouché, le 22 janvier, d’un accord sur le cessez-le-feu et sur l’arrêt des hostilités entre des ex-rebelles de la Séléka et les miliciens anti-balaka. Un accord aussitôt rejeté par l’ensemble de la communauté internationale (ONU, Communauté des États d’Afrique centrale), par les autorités de Bangui, puis par DSN lui-même.

D’intenses négociations ont ensuite eu lieu entre les émissaires de la présidence congolaise, le médiateur kényan (l’ancien président du Parlement Kenneth Marende) et les belligérants pour trouver une sortie honorable. Le conseiller diplomatique de DSN, Martin Adouki, et le directeur des renseignements extérieurs, le général Mongo, se sont rendus à deux reprises dans la capitale kényane pour convaincre les délégations anti-balaka et ex-Séléka de revoir leurs ambitions à la baisse.

Si le chef de file des anti-balaka, Joachim Kokaté, a rapidement accepté d’abandonner les deux articles les plus controversés, concernant une amnistie générale et une refonte de la charte de transition, Michel Djotodia et Nourredine Adam furent beaucoup plus réticents, avant de finalement céder aux diverses pressions.

La cérémonie officielle devrait avoir lieu le 25 ou le 26 février en présence de plusieurs chefs d’État de la sous-région.

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Jeuneafrique.com par Vincent DUHEM

Centrafrique: accord entre belligérants à Nairobi en présence de Bozizé et Djotodia

janvier 28, 2015

Centrafrique: accord entre belligérants à Nairobi
Centrafrique: accord entre belligérants à Nairobi © AFP

Des ex-rebelles centrafricains de la Séléka et miliciens anti-balaka sont parvenus à un accord de cessez-le-feu lors de pourparlers à Nairobi, auxquels n’étaient pas associées les autorités centrafricaines, a annoncé mercredi un médiateur kényan.

Ces négociations entre les deux principaux belligérants de la crise centrafricaine, ouvertes en décembre, se sont déroulées en toute discrétion dans un hôtel de la capitale kényane.

L’ex-président François Bozizé, renversé en mars 2013 par la rébellion majoritairement musulmane de la Séléka, et Michel Djotodia, chef de celle-ci qui lui avait succédé à la tête de l’Etat avant d’être contraint à la démission par la communauté internationale en janvier 2014, ont été aperçus lors des pourparlers à Nairobi.

« Les parties ont adopté un cessez-le-feu, une cessation des hostilités et un accord de DDR (Désarmement, démobilisation, réintégration) », a déclaré à l’AFP l’un des médiateurs, Kenneth Marende, ancien président de l’assemblée nationale kényane.

« Ils ont convenu d’un accord initial, mais celui-ci ne prendra effet qu’après avoir été formellement signé », a poursuivi M. Marende, médiateur de l’Union africaine dans les pourparlers centrafricains. A Addis Abeba, un responsable de l’UA avait néanmoins indiqué fin décembre à l’AFP ne pas être au courant de discussions à Nairobi, et assuré que celles-ci n’avaient pas reçu le parrainage de l’organisation panafricaine.

Un fragile accord de cessez-le-feu avait déjà été arraché, après des pourparlers « chaotiques », en juillet à Brazzaville entre ex-Séléka et les milices anti-balaka majoritairement chrétiennes, mais ne comprenait pas de volet DDR et n’avait pas empêché les affrontements et les violences inter-communautaires de se poursuivre.

Plusieurs factions au sein de la Séléka avaient dénoncé l’accord et l’ex-rébellion avait refusé de participer au gouvernement de large ouverture formé dans la foulée.

Les multiples exactions commises par les rebelles de la Séléka à leur arrivée au pouvoir en mars 2013 contre les populations majoritairement chrétiennes du pays ont débouché sur la création de milices d’autodéfense anti-balaka, qui s’en sont pris à leur tour aux civils musulmans, plongeant la Centrafrique dans une crise sécuritaire, humanitaire et politique sans précédent.

L’intervention d’une force française – Sangaris – épaulée par des soldats de l’UA a permis de stabiliser la situation, notamment à Bangui, sans pour autant pouvoir pacifier l’ensemble du territoire.

Jeuneafrique.com avec AFP

Centrafrique : Koyara, première femme à la Défense depuis l’indépendance

janvier 17, 2015

Marie Noëlle Koyara (à gauche), le 11 janvier 2014 à Bangui.
Marie Noëlle Koyara (à gauche), le 11 janvier 2014 à Bangui. © AFP

Une femme, Marie Noëlle Koyara, est devenue pour la première fois depuis l’independance en 1960 ministre de la Défense en Centrafrique, à la faveur d’un remaniement technique du gouvernement du Premier ministre Mahamat Kamoun.

Deux portefeuilles concernant la sécurité changent de propriétaire. Mme Koyara, qui était ministre de l’Équipement dans le précédent gouvernement, aura un dossier capital à gérer : la réforme des Forces armées centrafricaines étant considérée comme un des points clé pour réussir à remettre sur le bon chemin un pays miné par les affrontements depuis 2013.

Elle a été plusieurs fois ministre sous François Bozizé, Michel Djotodia et Catherine Samba Panza. Elle a aussi été représentante de la FAO au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire.

Quatre nouveaux ministres

Quatre nouvelles personnalités font leur entrée dans ce gouvernement dont Samedi Nicaise Karinou qui prend en charge la Sécurité Publique en remplacement du général Métinkoué.

Le magistrat Faustin Mbodou, une personnalité connue, quitte le gouvernement et le ministère de la Justice. La présidente de la transition centrafricaine, Catherine Samba Panza, avait demandé à M. Kamoun un réaménagement technique du gouvernement lors de la présentation des vœux du nouvel aux membres du gouvernement, à la radio d’Etat jeudi.

« J’avais dès le départ indiqué de manière claire que le travail de tous les membres du gouvernement sera évalué au bout de trois mois et que ceux qui n’auront pas démontré leur capacité de diriger un département ministériel seront remerciés », avait annoncé tenu à rappeler la présidente Catherine Samba Panza.

À la suite de la signature de l’accord de Brazzaville du 23 juillet 2014, la présidente de transition centrafricaine avait nommé chef du gouvernement Mahamat Kamoun qui était ainsi devenu le premier musulman Premier ministre du pays, pour former un gouvernement dit de « combat et d’action ».

Jeuneafrique.com AVEC afp

Centrafrique : Michel Djotodia s’engage à participer au processus de sortie de crise

août 27, 2014
L'ancien président centrafricain, Michel Djotodia. © AFP

L’ancien président centrafricain, Michel Djotodia. © AFP

L’ancien chef de la Séléka et président centrafricain Michel Djotodia pourrait apporter sa contribution au processus de sortie de crise en Centrafrique. Une délégation du gouvernement de transition s’est rendue au Bénin pour le rencontrer.

Michel Djotodia n’a pas encore dit son dernier mot. L’ancien chef de la rébellion de la Séléka a fait part de sa volonté de contribuer au processus de sortie de crise en Centrafrique, le week-end du 23 et 24 août, lors de la visite d’une délégation gouvernementale.

« Le président Michel Djotodia s’est engagé pour que les Centrafricains ne puissent plus connaitre les violences, les destructions, les pillages, les viols », a assuré, mardi 27 août, Anicet-Clémant Guiyama Masogo, le conseiller politique et porte-parole de la présidence centrafricaine.

« Que nous le voulions ou non, c’est un ancien président et il a un impact sur ce qui se passe sur le terrain. Il a une contribution à apporter pour le respect de l’accord de cessation des hostilités, pour le désarmement », a expliqué Anicet-Clémant Guiyama Masogo.

Divisions internes

Michel Djotodia était arrivé au pouvoir en mars 2013, à la faveur de la prise de Bangui par son mouvement et de la chute du régime de François Bozizé. Le passage aux affaires de la Séléka avait alors été marqué par des pillages généralisés ainsi que d’innombrables exactions sur les populations civiles.

L’intervention de l’armée française et de la force africaine Misca avait alors profondément affaiblit le mouvement rebelle, qui s’est vue contrainte d’évacuer Bangui, la capitale centrafricaine, début 2014. Aujourd’hui, l’ex-coalition rebelle, à dominante musulmane, connaît d’importantes divisions internes.

Prochaine étape, François Bozizé

Cette rencontre n’est qu’une première étape dans le processus de sortie de crise de la Centrafrique. « À côté de l’ex-Séléka, il y a aussi les anti-balaka à la tête desquels il y a le président Bozizé (…). Et donc dans les prochaines étapes auxquelles pense la présidente (Catherine Samba Panza), il y a ce contact direct avec M. Bozizé qui doit être impliqué dans le processus », a estimé le porte-parole du gouvernement de transition.

Jeuneafrique.com avec AFP

Centrafrique: l’ex-président Djotodia reconduit à la tête de l’ex-rébellion Séléka

juillet 12, 2014

Bangui – L’ex-président centrafricain Michel Djotodia, qui dirigeait la coalition rebelle Séléka qui l’a porté au pouvoir en mars 2013, a été reconduit à la tête du mouvement à l’issue d’une assemblée générale à Birao, dans le nord du pays, a appris samedi l’AFP de source proche de l’ex-rébellion.

Michel Djotodia avait dû abandonner le pouvoir en janvier 2014 pour se réfugier au Bénin, sous la pression de la communauté internationale, en raison des graves exactions contre les civils qui ont eu lieu sous son régime après la prise du pouvoir de la Séléka. Ces violences ont entraîné l’intervention en décembre 2013 de la force française Sangaris, toujours présente aux côtés de la force africaine Misca.

M. Djotodia est sous le coup de sanctions internationales, onusiennes et américaines depuis mai 2014, comme le numéro deux de la Séléka, le général Nourredine Adam, à l’initiative de cette réunion de Birao. L’ex-président François Bozizé, renversé par la Séléka, est aussi sous le coup des mêmes sanctions.

Outre la reconduction du Michel Djotodia les ex-numéros deux et trois, Nourredine Adam et Mohammed Moussa Dhaffane, ont été reconduits lors de cette assemblée générale, a précisé la source.

Birao est le fief de M. Djotodia ou vit son ethnie, les Goula.

Un bureau d’une trentaine de personnes issues des différentes tendances de l’ex-Séléka a été mis en place, a encore affirmé la source.

L’ex-rébellion (majoritairement musulmane) est toujours active militairement dans le centre et le nord du pays, notamment contre les milices anti-balaka (majoritairement chrétiennes) au cours d’affrontements dont les civils, dans les villes et villages, sont les premières victimes.

Depuis sa défaite, elle est minée par des luttes de pouvoir internes.

Ainsi, en mai, une réunion tenue cette fois à Ndélé, autre ville du nord, avait désigné comme coordinateur politique le général Abdoulaye Hissène, depuis devenu conseiller à la présidence de transition centrafricaine. Ndélé est la région natale d’Abdoulaye Hissène, un Ronga.

Mais l’assemblée de Birao, à laquelle a participé Abdoulaye Hissène, a dissous la coordination politique de l’ex-Séléka mise en place à Ndélé, a précisé la source. Un rapport général de cette assemblée doit être publié dans les prochains jours.

Les anti-balaka, quant à eux, se sont récemment accordés pour désigner Patrice-Edouard Ngaïssonna comme coordonnateur national et Sébastien Wénézoui, un temps son rival, comme son adjoint.

Un forum de réconciliation nationale en Centrafrique est prévu du 21 au 23 juillet à Brazzaville, dans le but d’obtenir un cessez-le-feu entre groupes armés dans un pays ravagé depuis mars 2013 par de terribles violences intercommunautaires et le grand banditisme, qui ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

Romandie.com avec(©AFP / 12 juillet 2014 14h50)

Centrafrique : Michel Djotodia ne renonce pas, Nourredine Adam court toujours

juin 17, 2014
Le cofondateur de la Séléka et ancien président autoproclamé. © Vincent Fournier pour J.A.

Le cofondateur de la Séléka et ancien président autoproclamé. © Vincent Fournier pour J.A.

« Nous serons de retour au pouvoir à Bangui avant la fin de l’année », a confié récemment à un visiteur Michel Djotodia depuis son exil de Cotonou.

Depuis son exil de Cotonou, au Bénin, Michel Djotodia, le cofondateur de la Séléka (et ex-président autoproclamé de Centrafrique), n’a toujours pas digéré son éviction. « Nous serons de retour au pouvoir à Bangui avant la fin de l’année », a-t-il confié récemment à un visiteur, lequel l’a surpris en pleines tractations avec des hommes d’affaires. Selon Djotodia, aucune force présente sur le terrain, y compris les Français et le contingent de la Misca, ne sera en mesure de s’opposer longtemps à une nouvelle offensive de la Séléka, dont il évalue les effectifs à dix-sept mille hommes.

Visé par des sanctions de l’ONU et des États-Unis, Noureddine Adam, l’ex-homme fort de la Séléka, se trouve dans la région de Birao, dans l’extrême-nord du pays, selon l’un de ses lieutenants. « Il est auprès de ses troupes et se déplace entre Birao, Ndélé et Tiringoulu », affirme notre source, qui précise qu’Adam, après s’être réfugié à Cotonou, a séjourné deux semaines durant, à la mi-février, à Abuja, au Nigeria, où il a de la famille. Selon d’autres sources, sécuritaires celles-là, sa présence a ensuite été signalée au Darfour.

Jeuneafrique.com

Centrafrique : nouvel organigramme de la Séléka, l’aile dure aux commandes

mai 23, 2014

Comment analyser la restructuration de la Séléka effectuée lors du congrès organisé à N’délé le 11 mai dernier ? Quelles sont les personnalités importantes de ce nouvel organigramme de l’ex-rébellion ? Éléments de réponse.

Le 11 mai, la Séléka organisait un congrès à N’Délé (nord de la Centrafrique) en vue de mettre en place son nouvel état-major et sa coordination politique provisoire. Des représentants de toutes les localités tenues par l’ancienne rébellion étaient présents. Une dizaine de responsables encore basés à Bangui s’y sont également rendus. Ils ont fait le voyage à bord de deux avions affrétés par les Nations unies et l’opération Sangaris. Les généraux Abdoulaye Issène, membre de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), et Moussa Dhaffane étaient présents, ainsi qu’Éric Néris Massi, beau-fils de Charles Massi, l’ancien militaire, parlementaire et ministre décédé en janvier 2010.

À l’issue du congrès, une trentaine de personnalités ont été désignées pour diriger la Force armée républicaine (FAR), nom officiel de l’ex-Séléka. Une liste au sein de laquelle ne figurent ni Nourredine Adam, ni Abakar Sabone (ancien conseiller spécial de Michel Djotodia), ni Moussa Dhaffane.

Joseph Zindeko est le nouveau chef d’état-major. Originaire de Tringoulou (extrême Nord-Est), Zindeko a pendant longtemps été membre d’une patrouille anti-braconnage. En 2006, il rejoint l’UFDR (Union des forces démocratiques pour le rassemblement) de Michel Djotodia qui le hisse au rang de commandant puis de colonel. Après le renversement de François Bozizé en 24 mars 2013, Djotodia nomme Joseph Zindeko au rang de général de brigade. Ce dernier est donc un proche de l’ancien président centrafricain.

Son adjoint, le général Al Khatim fait partie de ces rebelles tchadiens ayant participé au coup d’État de François Bozizé en 2003. Considéré comme un des durs de la Séléka, cet « ancien libérateur » était jusque-là le responsable de la zone de Sido, ville frontalière avec le Tchad, où ses hommes sont accusés d’avoir commis de nombreuses exactions.

Rakiss contre Déby

Al Khatim n’est pas le seul « libérateur » présent dans l’organigramme. Le général de brigade Adam Rakiss a été nommé directeur général de la police. Après le coup d’État de 2003, négligé par le régime de François Bozizé, ce Tchadien décide de reprendre les armes. En 2005, il rencontre le capitaine Mahamat Nour, le leader du Front uni pour le changement (FUC), à Khartoum. Les deux hommes s’entendent. Moins d’un an plus tard, en avril 2006, Rakiss participera à l’attaque du FUC sur N’Djamena. Ce jour-là, Idriss Déby Itno ne doit sa survie à la tête de l’État qu’à l’intervention de l’armée française.

Un autre « comzone » occupe lui le poste d’officier chargé des opérations. Il s’agit du général Ali Nassaraza Darassa qui officiait dans la zone de Berberati. Après la démission de Michel Djotodia, lui et ses hommes se sont établis à Bria avant d’en être chassés par l’armée française.

La Séléka a également désigné son nouveau porte-parole en la personne du général Ahmat Nadjad Ibrahim. Son adjoint, le colonel Christian Djouma Narkoyo, également directeur général de la gendarmerie, fut le porte-parole de la Séléka lors de son offensive sur Bangui en mars 2013.

L’ombre de Nourredine Adam

Visé par les sanctions onusiennes et américaines, Nourredine Adam n’est pas présent dans le nouvel organigramme. Son influence n’en reste pas moins palpable. Un des quatre chargés de missions désignés, Bachar Fadoul, n’est autre que son ancien adjoint à la Cedad (Comité extraordinaire de la défense des acquis démocratiques), la police politique du régime de Djotodia.

« En se réorganisant, la Séléka cherche à mieux assoir voir à étendre son contrôle militaire, analyse un diplomate français. Lors du congrès, nous avons entendu des mots comme « territoire sous juridiction », ou « partition ». « Les militaires les plus durs l’ont emporté. L’aspect politique a été mis de côté car les leaders n’ont pas réussi à s’entendre », poursuit une source sécuritaire.

De fait, la coordination politique établie à N’délé n’est que provisoire. Sa mission est « de préparer et d’organiser l’élection des membres du futur bureau politique dans un délai d’un mois ». Abdoulaye Issène en est le coordinateur, Mustapha Sabone (le frère d’Abakar Sabone) le secrétaire général. Enfin, Eric Massi, qui fut le porte-parole du mouvement rebelle a été nommé médiateur avec les ONG et les institutions internationales. L’essentiel de ses membres est basée à Bangui et semble déjà mise sur la touche par le nouvel état-major, qui entend bien assumer toute la direction du mouvement.
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Jeuneafrique.com par Vincent DUHEM

La présidente centrafricaine dénonce une tentative de déstabilisation à Sibut

janvier 31, 2014

BANGUI – La nouvelle présidente centrafricaine, Catherine Samba Panza, a accusé vendredi les ex-rebelles qui ont pris le contrôle de Sibut (180 km au nord de Bangui) de vouloir déstabiliser son mandat, 10 jours après son élection à la tête du pays.

Des informations concordantes relayées par les médias internationaux font état de l’irruption de groupes armés appartenant à l’ex-Séléka à Sibut avec des velléités de sécession, malgré les appels à la paix et à la réconciliation du nouveau gouvernement, a dénoncé Mme Samba Panza dans une déclaration vendredi à la radio nationale.

Je suis informée des actes nuisibles en cours pour déstabiliser mon mandat. Je mets en garde ces aventuriers connus, qui ont pourtant montré leurs limites dans la gestion du pouvoir dans un passé récent, a-t-elle ajouté.

Lourdement armés, ces combattants sont commandés par Mamadou Rakis, ancien directeur général adjoint de la police centrafricaine de l’ex-président Michel Djotodia, et ont commis des exactions contre la population de Sibut, selon une source de la gendarmerie centrafricaine.

Au moment où le gouvernement appelle au rassemblement, à la tolérance, et à la réconciliation nationale, certains de nos compatriotes veulent prendre sur eux la lourde responsabilité de diviser le pays. Or aucun Centrafricain digne de ce nom ne peut laisser prospérer un tel projet funeste et antipatriotique, irresponsable et dangereux. Le peuple centrafricain ne cédera en aucune manière un pouce de son territoire, a prévenu la présidente.

Romandie.com avec(©AFP / 31 janvier 2014 21h21)

Centrafrique: 4 morts dans des combats entre ex-rebelles et milices

octobre 26, 2013

BANGUI – Des combats entre milices paysannes d’auto-défense et ex-rebelles désormais au pouvoir à Bangui ont fait quatre morts samedi près de Bouar, dans l’ouest de la Centrafrique, a-t-on appris de source militaire.

Ces milices anti-balakas (anti-machettes), munies d’armes de guerre et de machettes, ont encerclé la ville tôt samedi et des tirs ont été entendus dans plusieurs endroits de Bouar, ville située à environ 400 km au nord-ouest de Bangui, dans une région considérée comme acquise à l’ex-président François Bozizé, renversé le 24 mars par la la coalition rebelle Séléka de Michel Djotodia, investi le 18 août président de transtion, a expliqué cette source.

Ces combats opposant les miliciens aux ex-rebelles Séléka intégrés dans les forces de défense centrafricaines ont fait quatre morts parmi les groupes d’auto-défense et plusieurs blessés dans les deux camps, a affirmé la même source, ajoutant que le calme était revenu dans la ville dans la journée.

Les habitants qui n’avaient pu fuir avant l’arrivée des milices s’étaient terrés chez eux. Les assaillants ont encerclé la ville. Nous sommes bloqués. On ne sait dans quelle direction fuir, avait affirmé Maxime Lalaï, un habitant de Bouar, en fin de matinée.

Un commerçant musulman de Bouar, Awalou Mamadou, disait craindre des violences ciblées envers la communauté musulmane de la ville majoritairement chrétienne, et estimait le nombre des assaillants à entre 300 et 500 hommes.

Les exactions sans fin d’ex-rebelles ont provoqué des violences inter-communautaires qui menacent de prendre un tour religieux entre chrétiens, qui constituent la grande majorité de la population, et musulmans. Les combattants qui formaient les rangs de l’ex-rébellion se revendiquent de confession musulmane et M. Djotodia est le premier président musulman de l’histoire du pays.

Ces exactions ont également provoqué une très grave crise humanitaire dans une population déjà éprouvée par des années de troubles et de rébellions.

Depuis le renversement du régime Bozizé, la population du pays vit une tragédie, selon l’ONU, qui insiste sur le rétablissement de la sécurité dans le pays, dont 10% des cinq millions d’habitants ont été déplacés par le conflit.

Sous pression internationale, le président Djotodia a dissout la Séléka et cherche depuis à neutraliser les chefs des bandes armées qui en faisaient partie et qui ont multiplié les exactions.

Une force africaine – qui compte actuellement 2.500 soldats sur un total prévu de 3.600 – tente d’y rétablir la sécurité et de désarmer ces hommes. Mais son action est limitée par des difficultés logistiques et financières.

Lundi, un sommet des dix pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) a ordonné à cette force de désarmer sans délai et par la force si nécessaire tous les éléments armés étrangers qui martyrisent une population livrée aux crimes de bandes armées.

En réclamant des moyens conséquents pour la Misca, les pays d’Afrique centrale se placent sur le même terrain que la France, l’ancienne puissance coloniale qui est montée en première ligne au Conseil de sécurité de l’ONU afin d’obtenir un renforcement du mandat de la force et se dit prête à augmenter le nombre de ses troupes dans le pays. Paris a un détachement de 400 soldats qui contrôlent l’aéroport de Bangui mais ne participent pas aux opérations de la Misca.

Romandie.com avec(©AFP / 26 octobre 2013 23h48)