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Côte d’Ivoire : report du procès de Michel Gbagbo pour « divulgation de fausses nouvelles »

juin 24, 2017

Michel Gbagbo, fils de l’ex-président et d’une première épouse française. © Ananias Léki Dago pour J.A.

Le procès de Michel Gbagbo pour « divulgation de fausses nouvelles » a été reporté à la semaine prochaine, a annoncé le procureur vendredi 23 juin à Abidjan. Dans une interview accordée en mai 2016 à Koaci.com, le fils de l’ex-président ivoirien avait évoqué la disparition de prisonniers politiques en Côte d’Ivoire.

Le procès de Michel Gbagbo pour « divulgation de fausses nouvelles », qui devait s’ouvrir vendredi au tribunal de 1e instance d’Abidjan Plateau, a été reporté d’une semaine, a annoncé le procureur. « La procédure a été renvoyée au vendredi 30 juin. Il n’a pas été jugé aujourd’hui en raison d’un dysfonctionnement de l’appareil judiciaire », a affirmé son avocat, Maître Ange Rodrigue Dadjé.

Michel Gbagbo, fils de l’ex-président et d’une première épouse française, avait été inculpé fin mai 2016 après un entretien accordé quelques semaines auparavant au site d’informations Koaci.com. Il y déclarait qu’ « à la date du 30 mars 2016, 250 personnes étaient encore détenues dans les prisons » ivoiriennes et que « 300 personnes […] inculpées et placées sous mandat de dépôt depuis 2011 étaient portées disparues ».

« Le parquet n’a été saisi d’aucun cas de disparition d’inculpés de la crise postélectorale », avait à l’époque réagi Richard Adou, procureur de la République, dénonçant des déclarations « mensongères ». Laurent Despas, directeur général du site d’informations Koaci.com, avait également été inculpé par le procureur de la République, qui avait laissé les deux hommes en liberté.

« Un acharnement politique »

« La Constitution ivoirienne garantit la liberté d’expression. J’ai eu moi-même à demander à plusieurs reprises où se trouvaient tels ou tels prisonniers, dont Charles Blé Goudé, ou Michel Gbagbo. Donc dire qu’il y a des prisonniers dont on a pas de nouvelles et qu’on qualifie de prisonniers disparus, c’est une réalité », a déclaré Me Dadjé, qui avait également défendu Simone Gbagbo.

L’ancienne Première dame, acquittée lors d’un second procès en mars 2017 des faits de crime contre l’Humanité, avait en revanche été condamnée deux ans plus tôt à vingt ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’État ». Un procès au terme duquel Michel Gbagbo, présent ce vendredi au tribunal, avait pour sa part écopé de cinq ans d’emprisonnement pour le même chef d’accusation.

Devant la presse, Me Dadjé a dénoncé « un acharnement politique » à l’encontre des partisans de l’ancien Président, dont le procès devant la Cour pénale internationale (CPI) se poursuit à La Haye. « La justice ne doit pas faire deux poids deux mesures avec les citoyens ivoiriens selon qu’ils soient pro-Gbagbo ou proches du pouvoir », a affirmé l’avocat, alors que de plus en plus de voix s’élèvent pour demander l’amnistie ou la grâce des prisonniers détenus dans le cadre de la crise postélectorale de 2010-2011.

Jeuneafrique.com par – à Abidjan

Exclusif – Côte d’Ivoire : Guillaume Soro convoqué par la justice française en qualité de témoin assisté

octobre 9, 2015
Guillaume Soro, en mars 2015 © Olivier pour J.A.

Guillaume Soro, en mars 2015 © Olivier pour J.A.

Selon nos informations, le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, a été convoqué en qualité de témoin assisté dans le cadre de la procédure intentée en France par Michel Gbagbo, le fils de l’ancien président ivoirien.

Incarcéré à Bouna (Nord), sous la surveillance de Morou Ouattara, un ex-rebelle devenu l’un des commandants des forces spéciales ivoiriennes, Michel Gbagbo avait porté plainte en novembre 2011 à Paris contre Guillaume Soro et dix anciens « comzones » de l’ex-rébellion des Forces nouvelles pour « traitement dégradant et inhumain ».

C’est dans le cadre de cette procédure que Guillaume Soro a reçu fin septembre une convocation de la juge d’instruction du Tribunal de grande instance de Paris, Sabine Kheris, a appris vendredi 9 octobre Jeune Afrique d’une source proche du dossier. Selon cette convocation, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne devait se présenter le 21 octobre en tant que témoin assisté. L’information a été confirmée par l’avocat de l’ex-rebelle, Me Jean-Paul Benoit, qui assure cependant que son client ne sera pas entendu à cette date.

Demande de report

Invoquant le contexte de la présidentielle en Côte d’Ivoire – dont le 1er tour aura lieu le 25 octobre, et le rôle qu’y joue Soro (il est le conseiller politique du RDHP pour la campagne du président Alassane Ouattara), Me Jean-Paul Benoit a adressé une demande de report à la juge Khéris. Si aucune réponse officielle n’a encore été communiquée, l’avocat assure que cette « dernière lui a signifié il y a quelques jours que l’audition n’aurait pas lieu le 21 octobre ».

Selon notre source judiciaire, une nouvelle date devrait être fixée. L’avocat de Guillaume Soro, qui doit rencontrer prochainement la juge Khéris, espère la convaincre « qu’il n’y a pas lieu d’entendre » son client.

Jeuneafrique.com par Vincent Duhem

Côte d’Ivoire: l’ex-Première dame Simone Gbagbo condamnée à 20 ans de prison

mars 9, 2015

Abidjan – L’ex-Première dame Simone Gbagbo a été condamnée mardi matin à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour son rôle durant la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts en Côte d’Ivoire.

La Cour, après avoir délibéré, condamne à l’unanimité Simone Gbagbo à vingt ans de prison pour attentat contre l’autorité de l’Etat, participation à un mouvement insurrectionnel et trouble à l’ordre public, a énoncé le juge Tahirou Dembelé, après plus de 9 heures de délibération du jury.

Le parquet général avait requis une peine moitié moindre, soit dix ans d’emprisonnement, contre l’ex-Première dame.

Surnommée la Dame de fer ivoirienne au temps où son mari Laurent était au pouvoir, Simone Gbagbo, vêtue d’une robe bleu clair, a accusé le coup à l’énoncé du verdict, son visage se durcissant.

Elle est un peu affectée, a déclaré à l’AFP Me Rodrigue Dadjé.

78 personnes étaient jugées à ses côtés pour leur rôle dans la crise post-électorale de 2010-2011, causée par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de l’actuel chef de l’Etat Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010. Les violences entre les deux camps ont fait plus de 3.000 morts en cinq mois.

Simone Gbagbo, 65 ans, est un personnage politique très clivant en Côte d’Ivoire. Elle a été autant respectée pour son parcours dans l’opposition que redoutée dans son rôle de présidente à poigne, souvent accusée d’être liée aux escadrons de la mort contre les partisans d’Alassane Ouattara, qu’elle a toujours honni.

Lundi après-midi, invitée à livrer ses derniers mots à la barre, la très dévote ancienne Première dame, faisant plusieurs références à la Bible, avait déclaré pardonner à la partie adverse ses injures.

J’ai trouvé les avocats de la partie civile outranciers. J’ai subi humiliation sur humiliation durant ce procès. Mais je suis prête à pardonner. Je pardonne les injures, je pardonne les outrances. Car si on ne pardonne pas, ce pays connaîtra une crise pire que ce que nous avons vécu, avait-elle dit.

Pascal Affi N’Guessan, le patron contesté du parti pro-Gbagbo, qui souhaite représenter le Front populaire ivoirien (FPI) à la présidentielle d’octobre, a été condamné à 18 mois de prison avec sursis. Cette peine est couverte par les deux ans de détention provisoire qu’il a effectués.

Michel Gbagbo, le fils de l’ex-président Gbagbo, issu d’un premier mariage avec une Française, a écopé de 5 ans d’emprisonnement.

La Cour d’assises d’Abidjan avait été vidée de son public dans la soirée pour des raisons de sécurité, selon le procureur général.

Romandie.com avec(©AFP / 10 mars 2015 02h36)

Côte d’Ivoire : le procès de Simone Gbagbo débutera le 22 octobre

octobre 14, 2014

Simone Gbagbo, l'épouse de l'ancien président ivoirien.
Simone Gbagbo, l’épouse de l’ancien président ivoirien. © AFP

Le procès de Simone Gbagbo se tiendra en Côte d’Ivoire le 22 octobre prochain, selon ses avocats.

Le procès de l’ancienne Première dame ivoirienne débutera le 22 octobre devant la Cour d’assises d’Abidjan, a annoncé mardi Hervé Gouaméné, l’un de ses avocats. Sous le coup d’un mandat d’arrêt international, Simone Gbagbo est notamment accusée de crimes contre l’humanité. L’avocat principal, Me Ange Rodrigue Dadje, a confirmé à Jeune Afrique avoir été informé de cette date du 22 octobre la semaine dernière par le Parquet général d’Abidjan. Il a ajouté avoir « pris acte de la décision ».

Simone Gbagbo fait partie des plus de 80 cadres du Front populaire ivoirien dont le procès débutera également à la même date. Des personnalités comme Pascal Affi Nguessan, Gilbert Marie Aké N’Gbo, Sangaré Abou Dramane ou Michel Gbagbo sont notamment concernés. Les avocats seraient en négociation concernant les conditions de comparution de leurs clients. Le procureur de la République a notamment la possibilité de les faire comparaître en liberté ou de les transférer à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) et de les placer sous écrou jusqu’à la fin du procès.

Toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI

Arrêtée le 11 avril 2011 en compagnie de son mari, détenue à Odienné, Simone Gbagbo est aussi sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, qui l’accuse de crimes contre l’humanité, mais la justice ivoirienne refuse qu’elle soit jugée à La Haye, où Laurent Gbagbo est incarcéré depuis plus de deux ans, arguant que son système judiciaire est désormais en mesure d’organiser son procès de manière équitable.

Les jurés du procès ont été tirés au sort lundi, ont déclaré les deux avocats. Il s’ensuivra l’interrogatoire sur l’identité des accusés, une des formalités avant d’aller au procès, a commenté Me Dirabou, qui défend Gilbert Aké N’Gbo, ex-Premier ministre sous Laurent Gbagbo.

Une justice à deux vitesses ?

Pour le moment, aucun partisan important d’Alassane Ouattara n’a en revanche été inquiété par la justice, poussant une partie de la société civile ivoirienne à dénoncer une justice des vainqueurs, se joignant aux dénonciations de Charles Blé Goudé dont l’audience de confirmation des charges avaient lieu début octobre à La Haye. « Les vrais criminels ne sont pas ici, ils sont à Abidjan », a notamment déclaré l’ancien « général de la rue ».

De passage à Jeune Afrique début octobre, le vice-président de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), l’Ivoirien Drissa Traoré, a également fait part de son insatisfaction au sujet du fait qu’un seul camp ait été poursuivi, appelant à une justice plus impartiale. « Il ne s’agit pas uniquement de rééquilibrer », ajoutait-il, avant de conclure : « c’est un élément essentiel, notamment en vue des échéances électorales à venir ».

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Jeuneafrique.com par Mathieu OLIVIER

La justice ivoirienne relâche Michel Gbagbo

février 17, 2014

Arrêté à l’aéroport d’Abidjan alors qu’il cherchait à se rendre en France pour répondre à une convocation de la justice française, Michel Gbagbo, le fils de l’ancien président Laurent Gbagbo, a été relâché lundi.

Michel Gbagbo, le fils de l’ancien président Laurent Gbagbo, a été libéré lundi 17 février à la mi-journée, après avoir été présenté devant le procureur de la République. Il a regagné son domicile d’Abidjan sans que l’on sache s’il avait été autorisé ou pas à quitter le territoire ivoirien.

Selon son avocate en France, Me Habiba Toure, aucune interdiction ne lui a été notifiée. « On voulait seulement l’empécher de répondre à la convocation de la justice française », s’offusque-t-elle.

>> À lire aussi : Michel Gbagbo, ou le malheur d’être ‘fils de’

Michel Gbagbo avait été arrêté samedi à l’aéroport d’Abidjan alors qu’il cherchait à se rendre en France et était détenu à la Direction de la surveillance du territoire (DST). Sur RFI, le ministre de la Justice, Gnénéma Coulibaly, avait assuré que il « a été interpellé par la police pour un débriefing. Il a été empêché de sortie du territoire, ce n’est pas une arrestation. Il ne m’a pas été rapporté qu’il était en prison ».

Le fils de Laurent Gbagbo devait se présenter lundi au tribunal de grande instance de Paris dans le cadre d’une affaire l’opposant à Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne. Accusé d’infractions économiques, dont le détournement de deniers publics, il a bénéficié en juillet 2013 de la liberté provisoire en compagnie de 12 autres détenus, au nom de l' »apaisement ».
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Jeuneafrique.com par Vincent Duhem

Côte d’Ivoire : Michel Gbagbo convoqué par la justice française

février 14, 2014
Le 6 août, à son arrivée au siège du Front populaire ivoirien (FPI), à Abidjan.  Le 6 août, à son arrivée au siège du Front populaire ivoirien (FPI), à Abidjan.  © AFP/Sia Kambou

Le 6 août, à son arrivée au siège du Front populaire ivoirien (FPI), à Abidjan. © AFP/Sia Kambou

Michel Gbagbo, le fils de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, doit quitter Abidjan vendredi soir pour répondre à une convocation de la justice française dans l’affaire l’opposant au président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro.

Michel Gbagbo a reçu une nouvelle convocation de la juge d’instruction du Tribunal de grande instance de Paris, Sabine Kheris. Le fils de l’ancien président ivoirien doit se présenter, lundi 17 février, au tribunal de grande instance de Paris dans le cadre d’une affaire l’opposant à Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne.

>> À lire aussi : Michel Gbagbo, ou du malheur ‘être « fils de »

Le fils de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, qui a la nationalité française, devait s’envoler vers Paris vendredi à 23h50. Début novembre, Michel Gbagbo avait été empêché par l’administration douanière de quitter le territoire ivoirien à l’aéroport d’Abidjan, alors qu’il se rendait à Paris pour répondre à une première convocation du tribunal. Ses avocats avaient alors assuré qu’il n’était frappé « d’aucune mesure d’interdiction de sortie du territoire ».

Accusé d’infractions économiques, dont le détournement de deniers publics, il a bénéficié en juillet 2013 de la liberté provisoire en compagnie de 12 autres détenus, au nom de l' »apaisement ».

>> À lire aussi : Michel Gbagbo porte plainte en France contre Soro et les comzones

Incarcéré à Bouna (Nord), sous la surveillance de Morou Ouattara, un ex-rebelle devenu l’un des commandants des forces spéciales, Michel Gbagbo avait porté plainte en France contre Guillaume Soro et dix anciens comzones de l’ex-rébellion des Forces nouvelles pour « traitement dégradant et inhumain ». Ses gardiens l’ont notamment insulté, exhibé comme une bête de foire devant leurs petites amies, contraint à faire des pompes face aux caméras.

Jeuneafrique.com avec AFP

Côte d’Ivoire : Michel Gbagbo porte plainte en France contre Soro et les comzones

novembre 15, 2011

Le fils de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, Michel, a décidé de porter plainte en France par l’intermédiaire de ses avocats contre le Premier ministre de Ouattara, Guillaume Soro, et dix anciens comzones de l’ex-rébellion des Forces nouvelles. Lui-même est détenu à Bouna, où il attend d’être jugé pour « complot contre l’autorité de l’État », entre autres chefs d’inculpation.

Les avocats de Michel Gbagbo, le fils de l’ancien président de Côte d’Ivoire, ont porté plainte le 14 novembre devant le procureur de la République du tribunal de grande instance de Bobigny, en région parisienne (France). Ils reprochent à Guillaume Soro, Premier ministre ivoirien et aux dix commandants de zone (comzones) de l’ex-rébellion, d’avoir enlevé, séquestré et traité de manière dégradante leur client.

Le fils de Laurent Gbagbo et de la Française Jacqueline Chamois, qui possède la double nationalité franco-ivoirienne, a été arrêté en même temps que son père le 11 avril à Abidjan avant d’être transféré dans une prison à Bouna, dans le nord-est de la Côte d’Ivoire. Il est gardé par les hommes du commandant Morou Ouattara, un ex-rebelle aujourd’hui commandant des Forces spéciales. Dans une vidéo diffusée sur internet, on l’a vu récemment entrain de faire des pompes en compagnie de ses codétenus sous les ordres de ses geôliers.

« Son dossier est vide »

En août dernier, il a été inculpé pour « atteinte à la défense nationale, complot contre l’autorité de l’État, constitution de bandes armées, participation à un mouvement insurrectionnel et rébellion ».

« Son dossier est vide et les motifs d’accusation prêtent à rire », rétorque Habiba Touré, son avocate auprès du barreau de Seine Saint Denis. « Les autorités n’ont même jamais publié, contrairement à ce qu’elles affirment, de notification pour son assignation à résidence lors des premiers mois de détention. Il n’est là que que parce qu’il est le fils de son père ».

Le procureur général de Bobigny a dorénavant trois mois pour se prononcer sur la recevabilité de la plainte. S’il ne donne pas suite, les avocats du plaignant déposeront une nouvelle plainte avec constitution de partie civile devant de le doyen des juges d’instruction du tribunal de grande instance compétent. Avantage : le procureur ne peut alors la classer sans suite, la victime ayant l’assurance que l’action de justice sera instruite et ira à son terme. Avec, éventuellement, une condamnation à la clé.

Jeuneafrique.com par Pascal Airault

Côte d’Ivoire: Le chef du parti de Gbagbo et 11 pro-Gbagbo inculpés

août 10, 2011

Le chef du parti de l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et 11 personnalités de son camp ont été inculpés d`atteinte à la sûreté de l`Etat et placés en détention préventive, au moment où le président Alassane Ouattara dit « tendre la main » aux vaincus de la crise post-électorale.

Près de 40 personnes sont désormais inculpées et détenues dans les rangs du régime déchu le 11 avril, après quatre mois d`une crise sanglante – au moins 3.000 morts – née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite au scrutin de novembre 2010.

Le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N`Guessan, le fils de Laurent Gbagbo, le Franco-Ivoirien Michel Gbagbo, et cinq autres personnes en résidence surveillée à Bouna (nord-est) ont été inculpés ces derniers jours, a déclaré à l`AFP Noël Djè, porte-parole par intérim du parquet d`Abidjan.

Cinq personnes assignées à résidence à Katiola (centre), dont l`ex-chef des « femmes patriotes » pro-Gbagbo, Geneviève Bro Grébé, et l`ancien ministre Jean-Jacques Béchio, ont été inculpées mardi, a-t-il poursuivi.

Désormais en détention préventive sur les mêmes sites, les 12 inculpés sont notamment accusés d` »atteinte à la défense nationale », de « complot contre l`autorité de l`Etat », « constitution de bandes armées », « participation à un mouvement insurrectionnel » et « rébellion », a précisé M. Djè.

Vingt-six pro-Gbagbo avaient déjà été inculpés d`atteinte à la sûreté de l`Etat ou d`infractions économiques et sont détenus pour la plupart à Boundiali (nord). Parmi eux figurent l`ancien Premier ministre Gilbert Aké N`Gbo et plusieurs ex-ministres.

Laurent Gbagbo et son épouse Simone restent en résidence surveillée, l`un à Korhogo (nord) et l`autre à Odienné (nord-ouest). Arrêtés le 11 avril à Abidjan par les forces pro-Ouattara, appuyées par la France, après deux semaines de guerre, ils n`ont toujours pas été inculpés.

Pour être poursuivi, M. Gbagbo doit voir levée son immunité de membre de droit du Conseil constitutionnel, que lui donne son statut d`ancien chef de l`Etat. Le Conseil est dirigé depuis fin juillet par un allié de M. Ouattara, le vétéran de la classe politique et juriste Francis Wodié.

Les enquêtes préliminaires sur les crimes de sang commis durant la crise continuent, et le pouvoir compte sur une inculpation à terme de l`ancien président par la Cour pénale internationale (CPI), à qui il a demandé d`enquêter.

Ces nouvelles inculpations surviennent après le 51e anniversaire de
l`indépendance au cours duquel Alassane Ouattara a « tendu la main » ce week-end au camp Gbagbo, spécialement aux exilés au Ghana. « Leur place est avec nous », a-t-il assuré, plaidant pour une « Côte d`Ivoire réconciliée et rassemblée ».

Mais les intéressés ont de nouveau posé comme préalable la libération de leurs compagnons, certains mettant en doute la bonne foi de M. Ouattara.

Le camp Gbagbo et des ONG internationales ont plusieurs fois dénoncé ou redouté une « justice des vainqueurs » sous le nouveau président, qui a cependant promis la fin de l`impunité.

Selon ces ONG et l`ONU, des crimes contre l`humanité et des crimes de guerre ont été commis par les deux camps durant la crise mais aucune personnalité pro-Ouattara, aucun combattant de son bord, n`a été inquiété.

Plusieurs militaires loyaux au régime Gbagbo ont à l`inverse été arrêtés.

La justice ivoirienne a enfin lancé des mandats d`arrêt internationaux, visant notamment Charles Blé Goudé, figure de proue de l`ancien pouvoir et chef des « jeunes patriotes » pro-Gbagbo.
AFP

En prison à Bouna: Les dernières nouvelles d’Affi et Michel Gbagbo

juin 18, 2011

* Le ministre Gnamien Yao libéré

Le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’guessan, ne veut plus rester à Bouna où il est incarcéré avec d’autres personnalités de l’ancien régime. Et pour cause, selon des sources proches de l’ancien Premier ministre, il dénonce les conditions « inhumaines de leur détention à Bouna » et souhaite qu’ils soient délocalisés dans un autre endroit ou à défaut les libérer « car aucune charge ne pèse contre nous ».

Affi N’guessan et ses camarades, arrêtés après la chute de Laurent Gbagbo, sont incarcérés à Bouna depuis plus de deux mois sans qu’aucun chef d’accusation ne leur ait été signifié.

Selon nos sources, Michel Gbagbo, le fils de l’ancien président, serait « au bord de la dépression » tellement la situation à Bouna est invivable. Serge Boguhet, un cameraman à la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI), serait lui très mal en point. Bien chanceux, Gnamien Yao, l’ancien ministre et conseiller du président déchu Laurent Gbagbo, aurait été libéré grâce à l’intervention d’Henri Konan Bédié, le président du PDCI.

Cadre du PDCI ayant battu campagne pour Laurent Gbagbo, Gnamien Yao n’est plus à Bouna, dans le nord-est de la Côte d`Ivoire, où il a été incarcéré après la chute de l`ancien régime le 11 avril dernier.

Selon des sources proches de l’ancien ministre, il a été évacué d`urgence à Abidjan pour cause de maladie, et interné dans une clinique de la place pour recevoir des soins appropriés à son état de santé qui se serait fortement dégradé depuis sa prison de Bouna. Il faut souligner que les conditions « exécrables » de détention des prisonniers politiques de cette cité du Nord avaient été dénoncées par des organismes internationaux de défense des droits de l`Homme, dont Human Right Watch. Le diplomate Gnamien Yao en subit actuellement les conséquences. Faut-il le rappeler, il a été arrêté par le nouveau régime au pouvoir après la chute de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011.

Le mercredi 13 avril, des personnalités de La Majorité Présidentielle (LMP) dont Gnamien Yao, ont été déportées dans plusieurs villes du nord du pays. Laurent Gbagbo, le président déchu, s’est retrouvé à Korhogo ; son épouse Simone Ehivet à Odienné ; le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’guessan, Michel Gbagbo, le fils de l’ancien président et bien d’autres sont incarcérés à Bouna. Un autre groupe de cadres du FPI et de LMP sont assignés à résidence à l’hôtel Pergola à Abidjan.

L’Inter Hervé KPODION