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Migrants illégaux: « pas de remise en cause » des accords du Touquet, il faut un accord UE/Royaume-Uni, selon Darmanin

novembre 29, 2021
Migrants illegaux: "pas de remise en cause" des accords du Touquet, il faut un accord UE/Royaume-Uni, selon Darmanin
Migrants illégaux: « pas de remise en cause » des accords du Touquet, il faut un accord UE/Royaume-Uni, selon Darmanin© AFP/FRANCOIS LO PRESTI

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a affirmé lundi qu’il n’y aurait « pas de remise en cause » des accords du Touquet sur la frontière franco-britannique et souhaité un accord entre l’Union européenne et le Royaume-Uni pour endiguer les traversées de migrants illégaux dans la Manche.

Il faut un « accord Union européenne (UE) et Grande-Bretagne » car « cela ne peut pas être un simple accord de réadmission de migrants sur le territoire » français, a déclaré M. Darmanin, rejetant fermement la proposition du Premier ministre britannique Boris Johnson.

Il s’exprimait lors d’une conférence de presse après la réunion le matin d’un Conseil de défense de sécurité intérieure, présidée par le chef de l’État Emmanuel Macron, et consacrée à la lutte contre les traversées de la Manche par des immigrés clandestins.

« Ce que nous voulons », a-t-il insisté, « c’est un accord équilibré qui offre de réelles solutions y compris aux problèmes de la France et de l’Europe (…) Nous ne voulons pas d’un accord unilatéral ».

Gérald Darmanin a annoncé que le Premier ministre Jean Castex écrirait mardi à son homologue Boris Johnson pour lui proposer de travailler à l’élaboration de cet accord.

« C’est un accord qui règle le travail entre la Grande-Bretagne et les pays frontaliers dans un cadre d’immigration pas négocié lors du Brexit », a souligné le ministre.

M. Darmanin a par ailleurs rejeté toute « remise en cause » des accords du Touquet (2004) qu placent la frontière britannique côté français, ainsi que l’ont suggéré plusieurs personnalités d’opposition, en rappelant que ce texte ne concernait que l’immigration légale.

Par ailleurs, il a mis en garde les Britanniques contre toute velléité de remettre à la mer les migrants qui arriveraient sur leurs côtes, ce qui serait « une ligne rouge inacceptable ». « Nous n’accepterons jamais la pratique des refoulements en mer », a-t-il assuré, car « le Royaume-Uni n’est pas exonéré du droit international ».

Plus tôt lundi matin, Gérald Darmanin avait appelé le Royaume-Uni à ouvrir un « accès légal à l’immigration » et à prendre « ses responsabilités ».

« Que faire avec les Anglais ? Et bien qu’ils changent leur législation, qu’ils prennent leurs responsabilités », avait-il lancé sur BFM/RMC, rappelant que, chaque année, 30.000 demandes d’asile sont enregistrées en Grande-Bretagne contre environ 150.000 en France.

Soulignant la nécessité de lutter contre les passeurs, le ministre a annoncé le doublement des effectifs de l’Office central dédié à la lutte contre l’immigration clandestine.

Il a prévu de se rendre mardi en « Slovénie » et vendredi en « Pologne » dans le cadre de la préparation du Conseil des ministres de l’Intérieur européen le 9 décembre prochain, qui évoquera le dossier.

Par Le Point avec AFP

Confrontée à l’arrivé massive de migrants illégaux, Londres menace de les refouler en mer

septembre 9, 2021

 

Le gouvernement britannique, exaspéré par des arrivées record de migrants illégaux sur les plages de la Manche, menace de refouler les bateaux en mer, selon la presse britannique, si la France n’intensifie pas ses efforts pour neutraliser les réseaux de passeurs qui opèrent à partir de ses côtes.

Le 6 septembre 2020, neuf migrants dérivent dans la Manche après une panne de leur moteur hors-bord à Douvres, en Angleterre.

© Christopher Furlong/Getty Images Le 6 septembre 2020, neuf migrants dérivent dans la Manche après une panne de leur moteur hors-bord à Douvres, en Angleterre.

Selon les journaux britanniques, la police des frontières aurait déjà reçu l’ordre de s’entraîner en vue d’intercepter et de retourner en France les bateaux chargés de migrants illégaux qui tentent chaque jour de traverser la Manche.

D’après le Times, la ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel, a même demandé que soit réécrite l’interprétation par le Royaume-Uni du droit maritime international afin d’autoriser la Border Force à refouler ces bateaux, ce qui est contraire au droit maritime, proteste Paris.

Cette stratégie, qui a reçu l’assentiment du premier ministre Boris Johnson, ne serait utilisée que dans des circonstances très limitées» pour les plus gros bateaux et quand la situation est jugée sûre, rapporte pour sa part The Telegraph.

Le gouvernement britannique de Boris Johnson, qui a fait du durcissement de la lutte contre l’immigration une priorité depuis le Brexit, est confronté depuis des mois à une augmentation marquée du nombre de migrants illégaux qui échouent sur les plages du pays en provenance de la France.

En dépit des efforts concertés de Londres et de Paris pour endiguer ce flot migratoire illégal, plus de 14 000 migrants ont débarqué sur les côtés du sud de la Grande-Bretagne depuis le début de l’année. C’est près du double des arrivées de l’an dernier (8000), souligne l’agence de presse britannique PA.

Du chantage», selon Paris

Ces migrants tentant de traverser la Manche dans un canot gonflable ont été interceptés par une embarcation de l'association française Les Sauveteurs en mer le 4 août 2018, au nord de Calais.

© Pigiste/Getty Images Ces migrants tentant de traverser la Manche dans un canot gonflable ont été interceptés par une embarcation de l’association française Les Sauveteurs en mer le 4 août 2018, au nord de Calais.

Décidée à obtenir des résultats », la ministre Patel a menacé en début de semaine, selon la presse britannique, de ne pas verser plus de 60 millions d’euros promis par son gouvernement pour financer le renforcement de la présence des forces de l’ordre françaises sur les côtes.

À Paris, on dénonce ce chantage». La France n’acceptera aucune pratique contraire au droit de la mer ni aucun chantage financier», a réagi sur Twitter le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin.

Pour Paris, refouler ces embarcations est contraire au droit maritime international et dangereux pour les passagers de ses embarcations de fortune qui bravent une mer froide et capricieuse, parfois violente, pour tenter de gagner le sol britannique à partir des côtes françaises.

La Manche, qui sépare la France de la Grande-Bretagne, fait 41 kilomètres de largeur à son point le plus rapproché entre les deux côtes et jusqu’à 176 kilomètres dans sa partie la plus large.

Les passeurs raffinent leurs méthodes

Un migrant près de la clôture de 4 mètres à Calais, en France, payée par les Britanniques et érigée pour diminuer les tentatives d'intrusions massives de migrants.

© Pascal Rossignol/Reuters Un migrant près de la clôture de 4 mètres à Calais, en France, payée par les Britanniques et érigée pour diminuer les tentatives d’intrusions massives de migrants.

Selon Paris, l’augmentation du nombre de migrants qui gagnent les côtes anglaises n’est pas due au manque de vigilance des autorités françaises, mais surtout au recours à des bateaux de plus grande capacité par les passeurs. Les bateaux utilisés aujourd’hui peuvent accueillir une soixantaine de personnes contre une quinzaine environ auparavant, souligne Paris.

Les passeurs ont aussi recours à des bateaux appâts » qui servent à attirer et saturer les forces frontalières françaises de façon à laisser le champ libre aux bateaux chargés de migrants. La circulation maritime très dense sur ce bras de mer complique également le travail des autorités frontalières.

En août, il y a eu jusqu’à 828 traversées en une seule journée, un record, affirme Londres.

À la mi-août, le naufrage d’une embarcation a provoqué la mort d’un migrant érythréen. L’an dernier, quatre membres d’une famille kurde iranienne étaient morts et leur enfant d’un an avait disparu avant d’être retrouvé, selon des médias britanniques, plusieurs mois plus tard sur les côtes norvégiennes.

Cette arrivée importante de migrants illégaux ne passe pas non plus inaperçue sur les plages britanniques où la population voit défiler chaque jour des dizaines de personnes courir à toutes jambes après avoir débarqué de canots pneumatiques sur les plages.

C’est un peu intimidant», avoue Alan Purchase, un antiquaire de 66 ans qui habite près des plages de galets de Dungeness, à une quarantaine de kilomètres de Douvres.

Avec le Brexit, on était censé avoir des frontières plus dures : c’est ce pour quoi la plupart des gens ont voté», rappelle Alan Purchase qui estime que son pays est une bonne poire» en matière d’immigration.

Ça empire, constate pour sa part Matt Briffit, un ouvrier du bâtiment de 27 ans. J’ai vu ça plusieurs fois récemment : des bateaux sur la plage, des gens prenant la fuite.»

Je pense que le gouvernement devrait faire quelque chose, mais ils ne font rien» pour empêcher les arrivées, juge-t-il, prônant la manière forte et le recours à l’armée s’il le faut.

À Londres, le premier ministre Boris Johnson a assuré mercredi que son gouvernement mettait tout en œuvre pour arrêter les traversées, ayant fait de la lutte contre l’immigration illégale une priorité depuis le Brexit

Avec CBC/Radio-Canada