Posts Tagged ‘migrations’

L’Italie menace de faire capoter le sommet européen sur les migrations

juin 28, 2018

Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte à Bruxelles, le 28 juin 2018 / © AFP / Ben STANSALL

L’Italie a menacé de bloquer l’adoption d’un texte commun lors d’un sommet réuni jeudi à Bruxelles, si elle n’obtenait pas plus de solidarité des autres pays de l’UE face au défi migratoire, qui conditionne le « destin » de l’Europe selon Angela Merkel.

Les déclarations du Premier ministre italien Giuseppe Conte à son arrivée à Bruxelles ont d’emblée accentué la pression, après plus de deux semaines de bras de fer diplomatiques autour de navires transportant des migrants secourus en Méditerranée, auxquels Rome avait refusé l’accostage.

« L’Italie n’a plus besoin de signes verbaux, nous attendons des actes » de solidarité, a déclaré le chef du nouveau gouvernement populiste italien. Si le texte final sur lequel doivent s’entendre les dirigeants européens ne satisfait pas Rome, a-t-il averti, il n’y aura « pas de conclusions partagées » à la fin du sommet.

Ce Conseil européen est aussi marqué par la fragilité inédite de la chancelière allemande, dont l’autorité est défiée sur la question migratoire. Son ministre de l’Intérieur menace ainsi de refouler aux frontières les migrants déjà enregistrés ailleurs, de manière unilatérale, faute de mesures européennes contre les déplacements de migrants dans l’UE.

« L’Europe a beaucoup de défis mais celui lié à la question migratoire pourrait décider du destin de l’Union européenne », a prévenu jeudi Angela Merkel, appelant à des solutions « multilatérales » et non « unilatérales ».

Le président français Emmanuel Macron est allé dans le même sens, écartant les « solutions nationales » à la question migratoire. « Je défendrai des solutions européennes de coopération dans l’UE », a-t-il plaidé à son arrivée à Bruxelles.

– Débat « enflammé » –

« Le débat sur les migrations s’enflamme de plus en plus », a pour sa part souligné le président du Conseil européen, Donald Tusk, craignant que l’absence de solution européenne fournisse « un nombre croissant d’arguments » à des mouvements populistes et anti-européens « avec une tendance à l’autoritarisme manifeste ».

Arrivées par la mer en Europe du Sud / © AFP / Gillian HANDYSIDE

« Les enjeux sont très élevés. Et le temps est court », a-t-il mis en garde dans sa lettre d’invitation aux dirigeants des 28, où il rappelle pourtant que les arrivées sur les côtes européennes ont chuté de manière spectaculaire comparé au pic enregistré à l’automne 2015.

Le sommet devait initialement permettre de débloquer la réforme du régime d’asile européen, enlisé depuis deux ans. Mais cet objectif a été abandonné, les divergences étant trop fortes sur la réforme du Règlement de Dublin, qui confie aux pays de première entrée dans l’UE la responsabilité des demandes d’asile.

La Commission propose de déroger à ce principe ponctuellement en période de crise, avec une répartition des demandeurs d’asile dans l’UE. Mais des pays comme la Hongrie et la Pologne, soutenus par l’Autriche, s’y opposent frontalement.

L’Italie, elle, exige au contraire un système permanent de répartition des demandeurs d’asile arrivant sur les côtes européennes, et souhaite l’abandon pur et simple du principe de la responsabilité du pays d’arrivée.

– « Plateformes de débarquement » –

Face à cette impasse, Donald Tusk proposera jeudi aux dirigeants des pays de l’UE de se concentrer sur un objectif consensuel: la poursuite de la lutte contre les arrivées irrégulières.

Il mettra ainsi sur la table une proposition nouvelle, la création de « plateformes de débarquement hors de l’Europe » pour les migrants secourus en mer, qui « mettrait fin au modèle économique des passeurs », selon le projet de conclusions du sommet.

Macron et Merkel arrivent à Bruxelles pour un sommet clé / © EBS/AFP / –

Débarquer les migrants hors de l’UE épargnerait aux Européens de se quereller pour la prise en charge de navires. Mais les contours du projet restent encore très flous, et il suscite de nombreuses questions sur sa compatibilité avec le droit international.

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont apporté jeudi leur soutien à la quête d’une « nouvelle approche collaborative pour rendre le débarquement des personnes secourues en mer plus prévisible et gérable ».

« Les personnes secourues dans les eaux internationales devraient être rapidement ramenées à terre dans des lieux sûrs dans l’UE, et potentiellement ailleurs également », ont-ils plaidé, ajoutant toutefois que les Européens devraient en contrepartie offrir davantage de places d’accueil de réfugiés depuis des pays tiers.

Le texte sur lequel tenteront de s’accorder jeudi les dirigeants européens pourrait aussi appeler les Etats membres à prendre des mesures contre les « mouvements secondaires » de migrants se déplaçant dans l’UE, y compris par des accords entre eux comme le souhaite Angela Merkel.

Ce sujet est au cœur du débat politique en Allemagne, où cherchent à se rendre de nombreux migrants arrivés par la Méditerranée. C’est pour y faire face que la CSU, l’aile droite de la coalition au pouvoir, met Angela Merkel sous pression.

Vendredi, au deuxième jour du sommet, la chancelière défendra avec Emmanuel Macron leur feuille de route commune pour la zone euro.

Mais leur proposition d’un budget pour la zone euro, modeste en comparaison de l’ambition initiale de la France, rencontre de fortes résistances parmi les Etats membres, Pays-Bas en tête, et ne devrait être mentionnée qu’implicitement dans les conclusions finales du sommet.

Ce débat à 27, sans la Première ministre britannique Theresa May, sera précédé plus tôt dans la matinée de vendredi d’une discussion sur la difficile négociation du Brexit, l’un des rares sujets qui cimente les pays qui resteront dans l’Union après le départ britannique fin mars 2019.

Romandie.com avec(©AFP / 28 juin 2018 15h54)

Migrations: l’Italie va déployer 470 militaires au Niger (Gentiloni)

décembre 28, 2017

Rome – Le chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni, a annoncé jeudi le déploiement de 470 militaires au Niger, à la demande de Niamey, afin de « renforcer le contrôle du territoire » de ce pays par lequel transitent de nombreux migrants.

« Nous allons au Niger à la suite d’une demande du gouvernement local, reçue début décembre, concernant une contribution italienne pour faire ce que nous faisons normalement dans ces pays, comme par exemple en Libye: renforcer les instruments de contrôle du territoire et des frontières et renforcer les forces de police locales », a déclaré M. Gentiloni lors d’une conférence de presse bilan de l’année.

Le Niger représente « le principal pays de transit » pour des dizaines de milliers de migrants qui arrivent en Libye et tentent ensuite de gagner les côtes italiennes et l’Europe, a-t-il rappelé.

« Si nous apportons notre contribution au renforcement de ce pays, nous faisons quelque chose de sacro-saint pour les intérêts nationaux », a ajouté M. Gentiloni, rappelant également la prolifération de groupes jihadistes dans le Sahel.

De surcroît, « le Niger est un pays peut-être plus disposé que les autres à coopérer dans le domaine des migrations car c’est un pays de transit » dont l’économie ne dépend pas de l’argent envoyé par ses citoyens à l’étranger, a précisé M. Gentiloni.

L’envoi des soldats italiens au Niger avait déjà évoqué par la ministre de la Défense, Roberta Pinotti, devant les parlementaires en octobre, et par M. Gentiloni lors du G5 Sahel (Mali, Tchad, Burkina Faso, Niger, Mauritanie) mi-décembre à la Celle-Saint-Cloud, près de Paris. La décision doit être entérinée lors d’un conseil des ministres prévu jeudi ou vendredi.

Selon des sources diplomatiques, il s’agira de 470 militaires, essentiellement du personnel retiré d’Irak et du Koweït.

Un premier contingent de moins de 200 personnes doit partir début 2018 pour gérer l’aspect logistique de cette mission, et sera rejoint dans le courant de l’année par les autres militaires et un total de 130 véhicules et deux avions, selon la presse italienne.

Romandie.com avec(©AFP / 28 décembre 2017 12h40)                                            

L’ONU a recensé 232 millions de migrants en 2013, un record

septembre 11, 2013

Le nombre de migrants dans le monde a atteint 232 millions en 2013, un record, selon un rapport des Nations unies. D’après ce document, les migrations entre pays du Sud sont aussi fréquentes que les mouvements d’émigrés du Sud vers le Nord.

En 2013, le département des affaires économiques et sociales de l’ONU a recensé 232 millions de migrants, soit 3,2% de la population mondiale, contre 175 millions en 2000 et 154 millions en 1990. De ce total, 136 millions sont installés dans des pays développés et 96 millions dans des pays en développement, selon ce rapport publié mercredi.

Les réfugiés en tant que tels ne représentent que 7% du total, soit 15,7 millions de personnes. La plupart (74%) des migrants sont en âge de travailler (de 20 à 64 ans) et 48% sont des femmes.

Principalement en Europe et en Asie

L’Europe et l’Asie sont les deux principales régions d’accueil avec respectivement 72 et 71 millions d’immigrés. Les Etats-Unis sont la destination favorite, accueillant près de 46 millions de personnes, dont 13 millions nées au Mexique, 2,2 millions venues de Chine, 2,1 millions d’Inde et 2 millions des Philippines.

Ces chiffres reflètent les mouvements migratoires traditionnels des pays en développement vers les pays développés, mais le flux Sud-Sud est toutefois plus important. En 2013, 82,3 millions de migrants nés dans des pays du Sud s’étaient installés dans d’autres pays du Sud, alors que 81,9 millions nés au Sud avaient émigré au Nord.

Les Asiatiques (70,8 millions) et les latino-américains (53,1 millions) constituent les deux plus importantes diasporas: 19 millions d’Asiatiques vivent en Europe, 16 en Amérique du Nord et 3 en Océanie tandis que la majorité des latino-américains (26 millions) vivent en Amérique du Nord.

Demande de main-d’oeuvre

L’Asie est la région qui a connu la plus forte immigration depuis 2000, accueillant 20 millions de personnes supplémentaires en 13 ans, en raison notamment de la demande de main d’oeuvre dans des pays en rapide développement économique, comme la Malaisie, Singapour ou la Thaïlande.

Romandie.com