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172 Tunisiens détenus par une milice de Fajr Libya en Libye

mai 18, 2015

Tunis – La Tunisie tente de négocier la libération de 172 Tunisiens détenus en Libye par un groupe de la coalition de milices islamistes Fajr Libya en représailles à l’arrestation à Tunis de l’un de ses chefs, a annoncé lundi la diplomatie tunisienne.

On va tenter et faire les efforts pour résoudre ce problème au niveau politique. Je suis optimiste. Au ministère des Affaires étrangères, il y a un suivi de près matin et soir. Je serai chargé de ce dossier, a déclaré à la radio Shems-Fm le secrétaire d’Etat tunisien chargé des Affaires arabes et africaines, Touhami Abdouli après l’arrestation d’au moins 172 Tunisiens.

Le consul tunisien à Tripoli, Ibrahim Rezgui a indiqué dimanche soir sur une autre radio, Jawahra FM, que des ressortissants tunisiens avaient été arrêtés.

Samedi, nous avons reçu des plaintes de ressortissants tunisiens nous informant des arrestations et de la détention d’un nombre important de citoyens tunisiens par une phalange alliée aux forces de Fajr Libya et aux forces de Misrata qui s’appelle Katibat el-Madfayia wel sawarikh, a-t-il dit.

Ils sont environ 172, ce nombre pourrait être revu à la hausse. Ils sont retenus dans le local de la katibat à Salaheddine (dans la région de Tripoli). Nous sommes en contact continu avec les autorités libyennes, a ajouté le consul.

Selon lui, les Tunisiens ont été pris par la milice en représailles à l’arrestation à Tunis jeudi d’un de leurs chefs (Walid el-Klibi). Les autorités tunisiennes mènent une enquête sur ce Monsieur, la justice va dire son mot et si elle voit qu’il n’a rien à se reprocher elle va ordonner sa libération.

Contactés par l’AFP, Le porte-parole du parquet tunisien et le cabinet du Premier ministre Habib Essid n’ont pas souhaité s’exprimer sur ce sujet.

Depuis la chute du régime de Kadhafi, en 2011, la Libye est déchirée par la lutte entre différents groupes armés, dont des milices jihadistes. Sur le plan politique, deux gouvernements se disputent le contrôle du pays, l’un, reconnu par la communauté internationale dans l’est du pays, l’autre à Tripoli sous contrôle de Fajr Libya.

Depuis l’été 2014, à mesure que la Libye basculait dans le chaos, la Tunisie a appelé à plusieurs reprises ses dizaines de milliers de ressortissants à quitter ce pays.

Un diplomate et un employé de l’ambassade tunisienne à Tripoli avaient déjà été détenus en 2014 pendant plusieurs mois par une milice libyenne avant d’être libérés.

Par ailleurs, un groupe se réclamant de l’Etat islamique en Libye a lui revendiqué l’assassinat de deux journalistes tunisiens en janvier dernier.

Romandie.com avec(©AFP / 18 mai 2015 12h47)

Centrafrique: des militaires anti-balaka annoncent une scission au sein de la milice

février 16, 2014

BANGUI – Des militaires centrafricains ayant rallié la milice d’autodéfense anti-balaka ont annoncé dimanche à l’AFP une scission au sein du mouvement, accusé d’exactions et de pillages à Bangui et en province, et se sont dits prêts à coopérer pour le rétablissement de la sécurité.

Les +anti-balaka+ étaient une seule entité mais des problèmes sont apparus et il y a aujourd’hui une scission, a déclaré à l’AFP le capitaine Joachim Kokaté, à l’issue d’une rencontre, dans un hôtel de Bangui, entre le Premier ministre de transition André Nzapayéké et dix représentants anti-balaka, tous membres des Forces armées centrafricaines (FACA).

Ancien ministre des Petites et Moyennes Entreprises (PME), Joachim Kokaté était jusqu’ici le porte-parole d’un collectif des officiers libres, apparu à l’été 2013 et qui affirmait lutter pour le retour de l’ancien président François Bozizé, renversé en mars par la rébellion à dominante musulmane Séléka.

Nous avons voulu parler avec le Premier ministre du problème sécuritaire, a déclaré le capitaine Kokaté. Notre objectif était de faire partir Michel Djotodia, chef de la rébellion Séléka porté au pouvoir en mars et contraint à démissionner le 10 janvier après avoir été incapable de mettre un terme aux violences et aux tueries intercommunautaires dans le pays. A partir du moment où il est parti, les armes doivent se taire et il ne doit plus y avoir d’exactions, a-t-il ajouté.

Les +anti-balaka+ que nous représentons sont prêts à coopérer pour le retour de la paix, a encore dit le capitaine Kokaté, tout en se disant incapable d’estimer leur nombre. Nous voulons amener les autres groupes à coopérer avec la communauté internationale, a-t-il affirmé.

Cette annonce d’une scission au sein des anti-balaka survient au lendemain d’une démonstration de force dans leur fief de Bangui par les forces internationales qui ont durci le ton envers ces miliciens, issues des régions rurales à dominante chrétienne, qui sèment la terreur dans Bangui et en province s’en prenant systématiquement aux civils musulmans.

Samedi matin, les soldats de la force africaine Misca, appuyés par des éléments de l’opération française Sangaris, ont ratissé pendant quatre heures le quartier de Boy Rabe, où ils ont saisi des armes et munitions mais surtout interpellé plusieurs cadres de la milice. L’opération a en revanche manqué son objectif principal, à savoir l’interpellation du coordonnateur politique des anti-balaka Patrice-Edouard Ngaissona, ancien ministre et président de la Fédération centrafricaine de football, aujourd’hui en fuite.

Interrogé sur le sort de M. Ngaissona, le capitane Kokaté a affirmé l’ignorer, tout en soulignant qu’il s’en désolidarisait. Il prenait des décisions sans concerter les autres, a-t-il affirmé.

Patrice Edouard Ngaissona a envoyé des listes de noms à la chef de l’Etat de transition (Catherine Samba Panza) et au Premier ministre (avant la constitution du gouvernement NDLR) mais il a agi sans aucune concertation. Il n’a envoyé que des noms de gens de sa famille, a-t-il accusé.

Aujourd’hui, il existe plusieurs factions au sein des +anti-balaka+, a poursuivi le capitaine Kokaté, qui s’est défendu d’agir pour le compte de l’ancien président Bozizé, que beaucoup accusent en Centrafrique d’être derrière la milice des anti-balaka. Je ne suis pas pour Bozizé, je suis nationaliste, a-t-il assuré.

Aujourd’hui, il faut désarmer les hommes mais aussi désarmer les comportements, a-t-il estimé, avant de prôner l’organisation d’un carnaval de réconciliation entre les chrétiens et les musulmans.

En fin d’après-midi, le Premier ministre André Nzapayéké était réuni avec les représentants de la communauté internationale en Centrafrique, ainsi que les chefs de la Force française Sangaris et de la Force africaine Misca.

Aucune information n’a filtré sur la teneur de leurs entretiens.

Romandie.com avec(©AFP / 16 février 2014 18h53)

RDC : la CPI ordonne réparation pour les victimes des crimes de Lubanga

août 7, 2012
RDC : la CPI ordonne réparation pour les victimes des crimes de Lubanga RDC : la CPI ordonne réparation pour les victimes des crimes de Lubanga © AFP

La Cour pénale internationale a ordonné mardi la réparation, dont la nature devra être déterminée en concertation avec les victimes, des crimes de guerre pour lesquels l’ancien chef de milice congolais Thomas Lubanga a été condamné à 14 ans de prison, a annoncé la CPI.

« C’est la première fois que la Cour ordonne réparation pour les victimes », a déclaré à l’AFP Fadi el-Abdallah, le porte-parole de la Cour, ajoutant que les ressources financières utilisées pour les réparations émaneront du Fonds au profit des victimes créé en vertu du traité fondateur de la CPI.

La CPI avait condamné M. Lubanga, âgé de 51 ans, à 14 ans de prison le 10 juillet pour l’enrôlement d’enfants soldats lors de la guerre civile en Ituri en 2002-2003 dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), la première condamnation depuis son entrée en fonction à La Haye en 2003.

Les bénéficiaires potentiels sont notamment « les personnes qui ont directement ou indirectement subi un préjudice du fait de l’enrôlement, de la conscription et de l’utilisation d’enfants de moins de 15 ans » en Ituri entre le 1er septembre 2002 et le 13 août 2003, a précisé la Cour dans un communiqué.

« Nous nous attendons à ce qu’environ 1. 000 victimes soient éligibles en vue d’une réparation », a de son côté affirmé à l’AFP Pieter de Baan, directeur exécutif du Fonds au profit des victimes, assurant préférer que la réparation prenne la forme de programmes d’éducation et de suivis psychologiques plutôt que d’un transfert d’argent.

Les propositions de réparations doivent émaner des victimes elles-mêmes et, après avoir été recueillies par le Fonds au profit des victimes, soumises aux juges de la CPI, a indiqué la Cour dans son communiqué.

Financé par des donations publiques ou privées, le Fonds au profit des victimes a réservé 1,2 millions d’euros pour les réparations ordonnées dans le cadre des condamnations de la CPI, celle de M. Lubanga donc, mais également les éventuelles condamnations futures, selon M. De Baan.

Les victimes des crimes commis en Ituri bénéficient par ailleurs depuis 2008 d’un programme d’assistance du Fonds au profit des victimes.

Jeuneafrique.com avec AFP

Réfugié à Accra, « Zéguen » s’active toujours pour Gbabgo

juillet 25, 2011

En exil dans la capitale ghanéenne, Touré Moussa, alias « Zéguen », a fondé la Coalition internationale pour la libération de la Côte d’Ivoire. Cet ancien chef d’une milice pro-Gbagbo ne désespère pas de voir le président déchu revenir au pouvoir.

Il n’a pas encore accepté la défaite électorale de Laurent Gbagbo, et digère mal la débâcle militaire de son camp. À Accra, la capitale du Ghana où il s’est retiré avec plusieurs autres responsables des milices pro-Gbagbo, Touré Moussa, alias « Zéguen », le chef du Groupement des patriotes pour la paix (GPP), œuvre activement au retour de son mentor.

Dès le début de l’entretien, Zéguen va droit au but. S’il refuse que le moindre détail sur sa résidence et son entourage immédiat soit dévoilé, il est certainement le seul pro-Gbagbo exilé à Accra qui ose s’exprimer sans trop de précautions. « Personnellement, je crois en la loi du talion. Dorénavant, avec les rebelles, c’est œil pour œil et dent pour dent », lâche-t-il. Quitte à reprendre les armes ?

Dans un demi-sourire, Zéguen esquive la question. Celui qui revendiquait 20 000 hommes après la création du GPP en 2003 préfère répondre par un appel, et une menace voilée : « J’invite les Ivoiriens à s’organiser pour qu’on chasse par la rue les imposteurs, comme en Égypte ou en Tunisie, et le cas échéant par tous les moyens humains possibles. »

« Coalition internationale » anti-Ouattara

En arrivant à Accra, le « commandant » Zéguen a mis sur pied une Coalition internationale pour la libération de la Côte d’Ivoire (Cilci) qui regroupe d’anciens chefs de milices tel Pasteur Gammi, du Mouvement ivoirien pour la libération de l’ouest de la Côte d’Ivoire (Miloci), et des leaders de la galaxie patriotique comme Youssouf Fofana, président de la Voix du Nord. Mais il affirme que son mouvement n’a pas pour vocation de fomenter des coups d’État.

Pourtant, ce quadragénaire qui grille cigarette sur cigarette ne semble pas prêt à déposer les armes. Pas si vite, en tout cas. « Un régime qui arrive au pouvoir par les armes peut partir par les mêmes armes », glisse-t-il d’un air grave.

« Ces propos sont ceux d’un homme fini, dont les menaces n’effraient même pas une mouche », réagit un combattant des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, pro-Ouattara). De fait, Zéguen a quitté Abidjan « en pirogue, par la mer, après avoir enjambé des corps humains », puis vu ses comptes bancaires en Côte d’Ivoire gelés. Mais il n’entend pas mener de démarches judiciaires pour obtenir une levée de ces sanctions.

« Le combat continue »

Milicien pro-Gbagbo depuis le déclenchement de la rébellion des Forces nouvelles en septembre 2002, Zéguen ne croit pas à la réconciliation nationale prônée par les nouvelles autorités. Mieux, il n’en veut pas. « Je préfère l’exil à vie plutôt qu’une soumission à des marionnettes », lance-t-il. Pour lui, le nouveau pouvoir d’Alassane Ouattara est « à la solde de l’Occident impérialiste » et « le combat de l’indépendance véritable lancé par Laurent Gbagbo continue ».

Mais Touré Moussa Zéguen est également très remonté contre le président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, qui vient de quitter le Front populaire ivoirien (FPI, parti de Gbagbo), et contre le président du Conseil constitutionnel, Paul Yao N’Dré, qui est revenu sur sa première décision proclamant Laurent Gbagbo vainqueur de la présidentielle de novembre 2010. « Tous des traîtres », affirme-t-il.

Charles Blé Goudé compris ? « Blé et moi travaillons pour la même cause patriotique sauf que contrairement à lui, je suis totalement opposé à une réconciliation sans Gbagbo », répond-il.

Des divergences de fond sur la stratégie commune : les proches de Gbagbo ont, semble-t-il, transporté leurs querelles de personnes jusqu’en exil.

Jeuneafrique.com par André Silver Konan, envoyé spécial