La famille et un collègue de Karima Baloch ont du mal à croire la thèse de mort non-criminelle mise de l’avant par la police de Toronto, qui ont retrouvé celle-ci morte dans les eaux près du centre-ville de Toronto.
© Fournie par le Service de police de Toronto Karima Baloch avait fui le Pakistan en 2016.
Lateef Johar, un ami proche et collègue militant de Mme Baloch affirme qu’elle avait récemment reçu des menaces de mort et que la famille de la victime était profondément méfiante à l’égard de ce qui lui était arrivé.
«Son mari a reçu des messages d’inconnus disant qu’ils vont offrir un cadeau de Noël à Karima qu’elle n’oubliera jamais», a affirmé M. Johar.
«Nous respectons tout ce que dit la police, mais nous ne croirons jamais que c’est un accident», affirme M. Johar, «C’était une femme courageuse».
Le mari de Mme Baloch, qui selon M. Johar, arrivé du Royaume-Uni pour une visite il y a deux semaines, n’a pas pu être rejoint pour des commentaires.
Karima Baloch était à la tête de l’organisation d’étudiants qui milite pour l’indépendance des régions pakistanaises d’origine baloutche au sud-ouest du pays.
Le groupe accuse les autorités pakistanaises d’atrocités en matière de droits de l’homme dans la région, où des groupes armés baloutches ont mené pendant des années une guerre contre les forces de sécurité du Pakistan sur fond de séparatisme.
L’armée et le gouvernement pakistanais nient fermement toute violation des droits de la personne.
Mme Baloch a fui le Pakistan en 2015 sur fond d’accusations de terrorisme et de menaces de mort arrivant en novembre 2015 au Canada, où elle a demandé avec succès le statut de réfugié.
Un jour de l’évaluation de sa demande d’asile, selon M. Johar, son oncle que l’on croit avoir été enlevé par l’armée 18 mois plus tôt, a été retrouvé mort au Pakistan.
La section Asie du sud d’Amnistie internationale a qualifié la mort de Mehrab de «profondément choquante».
Dans une déclaration écrite, la police de Toronto indique que la mort de Mme Baloch «fait actuellement l’objet d’une enquête en tant que mort non criminelle et il n’y aurait pas de circonstances suspectes.»
Lundi matin vers 7 h, la police avait signalé la disparition de Mme Baloch, en indiquant s’inquiéter pour sa sécurité. Son corps a été retrouvé environ 2 h plus tard.
Son corps aurait été repêché près du centre-ville mardi.
Elle avait été vue pour la dernière fois dimanche vers 15 h près de l’intersection des rues Bay et Queens Quay West, dans le quartier Harbourfront.
Une partie des soupçons concernant la mort de Mehrab sont nés du fait qu’elle était la deuxième militante baloutche retrouvée morte cette année.
En mai, le journaliste et réfugié Sajid Hussain a été retrouvé mort dans une rivière en Suède, des semaines après sa disparition.
La police de l’époque aurait déclaré que sa mort aurait pu d’un accident ou d’un suicide, bien qu’ils ne puissent pas statuer avec certitude de l’acte criminel.
La BBC avait placé Mme Baloch dans sa liste annuelle des 100 femmes les plus inspirantes et influentes en 2016.
Avec CBC/Radio-Canada