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RDC : Kalaa Mpinga, chercheur d’or

mars 14, 2012

Ce natif du Kasaï (RDC) est l’un des rares patrons miniers  africains. Sa compagnie, Mwana Africa, vient d’annoncer 2 millions d’onces d’or  de réserves prouvées en Ituri.

Il évolue depuis trente ans dans le secteur minier. Formé à l’université  McGill de Montréal, Kalaa Mpinga fut nommé à 36 ans plus jeune  administrateur d’Anglo American, chargé des activités africaines. Au salon Mining Indaba du Cap (début février en Afrique du  Sud), cet ingénieur chaleureux, natif du Kasaï (RDC) et installé à  Johannesburg, est comme un poisson dans l’eau. « Je retrouve des gens que  j’ai connus en Angola, au Ghana, au Zimbabwe, en Zambie… » se réjouit le  fils de l’ancien Premier ministre Mpinga Kasenda, dont il a hérité des talents  de diplomate. « J’ai une qualité essentielle pour ce métier : je sais  m’entourer des bonnes compétences – avocats, géologues, financiers – au moment de la signature d’accords. »

Il est l’un des rares Africains à avoir créé sa compagnie – Mwana  Africa – dans un secteur dominé par les Anglo-Saxons. « Avec mon  expérience et mon carnet d’adresses chez Anglo American, j’ai eu l’opportunité  de voler de mes propres ailes, mais malheureusement des parcours comme le mien  ne sont pas légion », regrette le patron, qui a monté sa société en 2003 en  rachetant à son ex-employeur, avec des partenaires zimbabwéens, angolais et  zambiens, une mine de nickel au Zimbabwe (Bindura). Levant des fonds en Afrique  australe et à Londres, il a continué ses acquisitions dans son pays natal, avec  l’achat de permis dans l’or et le diamant au Katanga et en Ituri, dans l’est du  pays, mais aussi au Zimbabwe et en Afrique du Sud.

Sur la bonne voie

Après des premières années difficiles pour lancer ou relancer des  exploitations, Mwana Africa, dont la capitalisation à Londres est de  90 millions d’euros, est sur la bonne voie. La mine de Freda Rebecca (1  500 salariés), proche de Harare, a fortement augmenté sa production. Son  chiffre d’affaires est passé de 7 millions d’euros en 2010 à  27,9 millions l’année dernière. Mais c’est surtout le gisement d’or de  Zani-Kodo, en Ituri, qui suscite l’attention de Kalaa Mpinga. « Début  février, nous avons annoncé 2 millions d’onces d’or de réserves prouvées,  ce qui en fait une mine majeure. Cette belle découverte récompense trois années  d’exploration et 22 millions de dollars [16,6 millions d’euros, NDLR]  investis. À présent, nous avons de solides arguments pour lever des fonds et  démarrer l’exploitation du gisement d’ici trois à quatre ans », indique-t-il, estimant ses besoins à près de 40 millions d’euros.

Jeuneafrique.com par Jean Christophe Le Bec