Bruxelles – La responsable de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, va se rendre à Cuba les 23 et 24 mars pour tenter de faire progresser les négociations avec ce pays, où ce sera la première visite d’un représentant de l’UE d’un rang aussi élevé, ont annoncé ses services samedi à Bruxelles.
La visite intervient à un moment crucial pour les négociations, l’Union européenne est désireuse de voir comment nos relations peuvent être relancées dans une dynamique forte, a déclaré le bureau de Mme Mogherini dans un communiqué.
Federica Mogherini rencontrera à cette occasion son homologue cubain, le ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez, a-t-il précisé. Cette rencontre placera à un niveau plus élevé les contacts diplomatiques entamés avec l’île communiste il y a onze mois, a-t-il ajouté.
L’UE et Cuba ont tenu début mars une troisième série d’entretiens, visant à aborder des questions sensibles touchant aux droits de l’homme et à finaliser un accord sur le dialogue politique et la coopération.
Ces conversations marquaient la première rencontre entre l’UE et les autorités de La Havane depuis l’annonce surprise par les Etats-Unis et Cuba en décembre d’une reprise de leurs relations bilatérales, après un demi-siècle de rupture.
L’UE a suivi de près les développements à Cuba et leurs relations avec les acteurs internationaux, qui créent une dynamique dans la région et à Cuba même, et offrent de nouvelles opportunités à tous, selon le communiqué du bureau de Mme Mogherini.
Mme Mogherini a déjà rencontré M. Rodriguez il y a quelques semaines en marge d’une réunion des Etats latino-américains et caribéens, selon des responsables européens.
Outre le ministre des Affaires étrangères, elle doit rencontrer d’autres responsables gouvernementaux cubains, l’archevêque de La Havane, le cardinal Ortega, et des représentants de la société civile, précise son bureau.
L’UE a lancé en 2014 un processus de normalisation de ses rapports diplomatiques avec la dernière nation communiste d’Amérique, dans le but d’encourager le président Raul Castro à poursuivre ses réformes en faveur de l’initiative privée.
Depuis 1996, les relations entre Cuba et l’UE sont régies par la position commune, qui conditionne la coopération avec le régime communiste à des avancées démocratiques.
En 2003, les discussions avaient été rompues après l’incarcération par La Havane de 75 dissidents. Après le retrait de Fidel Castro, en 2008, certaines sanctions avaient été levées.
Ces dernières années, le commerce entre Cuba et le bloc européen a gagné en volume, faisant de l’UE le deuxième partenaire de l’île après le Venezuela, avec 2,6 millions d’euros en 2013, selon l’office européen de statistiques Eurostat.
Une visite du président français François Hollande à Cuba a également été annoncée pour le 11 mai, la première d’un chef de l’Etat français dans l’île.
Romandie.com avec(©AFP / 14 mars 2015 22h22) 