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Mali : libération de trois des 49 militaires ivoiriens arrêtés

septembre 4, 2022

Le président de la transition, Assimi Goïta, a accepté de libérer trois soldats féminins du groupe des 49 militaires ivoiriens accusés de mercenariat. Des médiations et discussions sont en cours pour la remise en liberté prochaine des autres détenus.

Robert Dussey et Assimi Goïta, à Bamako, le 6 septembre 2021. © Twitter Robert Dussey

« Je voudrais vous annoncer que le président de la transition […] du Mali, Assimi Goïta, a accepté […] de procéder à la libération de certains prisonniers », a déclaré samedi 3 septembre, lors d’une conférence de presse à Lomé, le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey. Le président togolais, Faure Gnassingbé, « se réjouit que le président Assimi Goïta ait accepté de libérer, en guise de geste humanitaire, trois prisonniers sur les 49 », a-t-il ajouté, précisant qu’il s’agissait de « soldats féminins ».

Il s’exprimait au côté de son homologue malien, Abdoulaye Diop, et du ministre directeur de cabinet à la présidence ivoirienne, Fidèle Sarassoro. Les femmes libérées étaient également présentes, en uniforme.

Abandon des charges

Ces trois libérations avaient été annoncées un peu plus tôt dans la journée par un diplomate malien sous couvert de l’anonymat. Le procureur malien, Samba Sissoko, a précisé dans un communiqué que le magistrat en charge de l’affaire avait approuvé la libération des trois soldates et l’abandon des charges contre elles. « Les discussions sont en cours pour que, très rapidement, les autres soldats en détention puissent retrouver leur liberté totale », a poursuivi Robert Dussey.

Les 49 soldats avaient été inculpés mi-août par la justice malienne, notamment pour « tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État », et formellement écroués. Plusieurs médiations, dont celle du président togolais et de leaders religieux maliens, sont en cours pour obtenir leur libération.

Le 10 juillet, 49 soldats ivoiriens en tenue militaire, mais non armés, avaient débarqué à Bamako d’un avion de la compagnie nationale Air Côte d’Ivoire, un autre appareil transportant leurs armes. Ils avaient été aussitôt interpellés et interrogés sur les raisons de leur présence au Mali, n’ayant « ni ordre de mission, ni autorisation » pour y être, selon les autorités maliennes.

Dès le lendemain, ils avaient été accusés d’être des « mercenaires » venus au Mali avec le « dessein funeste » de « briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel ». Mais Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l’ONU, dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et exige leur libération.

« Aplanir les divergences existantes »

Lors de la conférence de presse du 3 septembre, le ministre directeur de cabinet à la présidence ivoirienne Fidèle Sarassoro est revenu sur ces interpellations. « La République de la Côte d’Ivoire déplore que des manquements et des incompréhensions aient été à l’origine de cet événement fortement regrettable », a-t-il souligné.

« La République de la Côte d’Ivoire, soucieuse de maintenir des relations de bon voisinage avec le Mali, s’engage à respecter les procédures des Nations unies ainsi que les nouvelles règles et dispositions maliennes édictées, relatives au déploiement des forces militaires au Mali », a-t-il ajouté.

LA CÔTE D’IVOIRE S’ENGAGE À POURSUIVRE LES ÉCHANGES SUR TOUS LES SUJETS D’INTÉRÊT COMMUN

Enfin, « afin d’aplanir les divergences existantes et de contribuer ainsi à la préservation de la paix et de la stabilité dans la sous-région, la République de Côte d’Ivoire s’engage à poursuivre, de manière transparente et constructive avec le Mali, les échanges et les discussions sur tous les sujets d’intérêt commun », selon lui.

Dans ce dossier, l’ONU avait reconnu des « dysfonctionnements » dans une note adressée au gouvernement malien et admis que « certaines mesures n’ont pas été suivies ».

« La Minusma note que les éléments ivoiriens ont été déployés à Sénou (Bamako) pour assurer la sécurité à la base des NSE allemands dans cette même localité, au lieu de Tombouctou (nord), où est basé le contingent ivoirien de la Minusma », est-il notamment expliqué.

Jusqu’à la libération des femmes soldates, cette affaire illustrait les tensions entre le Mali et la Côte d’Ivoire, accusée par Bamako d’avoir incité ses partenaires ouest-africains à durcir les sanctions contre les militaires maliens auteurs de deux coups d’État depuis 2020, sanctions finalement levées début juillet.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Le Mali expulse le porte-parole de la Mission de l’ONU

juillet 20, 2022

Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali a annoncé ce mercredi 20 juillet inviter « Monsieur Olivier Salgado, porte-parole de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies, pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures. »

Cette mesure fait suite « à la série de publications tendancieuses et inacceptables de l’intéressé » sur le réseau social Twitter, pour avoir déclaré « sans aucune preuve que les Autorités maliennes auraient été préalablement informées de l’arrivée des 49 militaires ivoiriens par vol civil », le 10 juillet 2022, précise le communiqué. 

Le communiqué insiste également sur la « disponibilité » du ministère pour maintenir le dialogue et poursuivre la coopération, avec « l’ensemble de ses partenaires internationaux, y compris la Minusma ».

Avec Sacer-infos par Stany Frank

Un Casque bleu tué dans une attaque « terroriste » au Mali

juin 1, 2022

Un Casque bleu est mort et trois autres ont été blessés après une attaque qualifiée de « terroriste » dans le nord du Mali.

Un Casque bleu au Mali (iIllustration).
Un Casque bleu au Mali (iIllustration).© AMAURY HAUCHARD / AFP

Le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado, a annoncé sur les réseaux sociaux qu’un Casque bleu est décédé ce mercredi matin dans l’attaque de leur convoi à Kindal, dans le nord du Mali. Trois autres sont blessés, a-t-il précisé. Les Casques bleus atteints font partie du contingent jordanien de la Minusma, a indiqué un responsable sécuritaire sous le couvert de l’anonymat. La Minusma avait évoqué auparavant une attaque « terroriste » sans en préciser les auteurs présumés.

« Leur convoi a essuyé des tirs directs à l’arme légère et RPG (lance-roquettes) pendant environ une heure », avait indiqué Olivier Salgado dans un premier tweet. « Malheureusement, l’un des Casques bleus a succombé à ses blessures suite à l’attaque de ce matin », a-t-il ajouté plus tard.

Avec ses quelque 13 000 soldats, la Minusma, créée en 2013 pour soutenir le processus politique malien, est la mission de maintien de paix de l’ONU ayant subi le plus de pertes humaines. Au total, 172 de ses Casques bleus sont morts dans des attaques, selon la mission.

Une crise politique et sécuritaire

Le Mali, pays pauvre et enclavé au cœur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d’État militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis 2012 et le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord.

Le pays est désormais dirigé par une junte qui s’est détournée de la France et de ses partenaires, et s’est tournée vers la Russie pour tenter d’endiguer la propagation djihadiste qui a gagné le centre et le Burkina Faso et le Niger voisins. Ces violences ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés.

Par Le Point avec AFP

Mali: arrivée des premiers Casques bleus canadiens

juin 24, 2018

Montréal – Un premier groupe de Casques bleus canadiens est arrivé au Mali dans le cadre de la mission de stabilisation des Nations unies au Mali (Minusma), a indiqué dimanche le ministère de la défense.

Ce petit groupe a pour tâche de préparer le déploiement dans les prochaines semaines du contingent canadien.

Il s’agit de « l’équipe d’activation du théâtre, dont le travail consiste notamment à préparer les sites et à coordonner le transport de l’équipement », a précisé un porte-parole du ministère, ajoutant que la mission « est planifiée d’août 2018 à juillet 2019 ».

Ottawa avait annoncé en mars sa décision de déployer pendant un an une force d’appui aérienne comprenant deux hélicoptères Chinook pour les évacuations médicales et le transport ainsi que 4 hélicoptères armés Griffon et un contingent d’environ 250 militaires.

Le premier groupe a été accompagné par le chef d’état-major canadien, le général Jonathan Vance, qui avait eu la veille des entretiens à Bamako, ont indiqué des médias canadiens.

Déployée en 2013, la Minusma, qui compte environ 12.500 militaires et policiers, est actuellement la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines.

Elle a perdu plus de 160 Casques bleus, dont plus de 100 dans des actes hostiles, soit plus de la moitié des soldats de l’ONU tués sur cette période dans le monde.

Romandie.com avec(©AFP / 24 juin 2018 15h59)                                                        

Mali: tirs d’obus vers des camps de l’armée et l’ONU à Tombouctou, pas de victime

avril 22, 2018

Bamako – « Des terroristes » ont tiré dimanche des obus vers des camps de l’armée malienne et de l’ONU (Minusma) à Tombouctou (nord-ouest) sans faire de victime, a appris l’AFP de sources de sécurité maliennes et onusienne.

« Des obus ont été tirés par les terroristes vers le camp de l’armée malienne à Tombouctou sans dégâts visibles », a affirmé à l’AFP une source militaire malienne.

L’information a été confirmée par une source policière. « Ce sont des tirs indirects venant de la direction de la localité de Goundam (près de Tombouctou) et qui n’ont pas causé de dégâts », a-t-elle dit.

Ce sont au total quatre obus qui ont été tirés, a indiqué à l’AFP une source de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) à Tombouctou.

« Au moins deux des obus ont été lancés dans les environs de la Minusma à Tombouctou sans faire de victime », a précisé une source de la Minusma dans cette ville.

Cette nouvelle attaque survient après celle menée le 14 avril à Tombouctou contre le camp de la force française Barkhane et de la Minusma.

Cette attaque a coûté la vie à un Casque bleu burkinabè, et a blessé sept soldats de l’ONU, sept militaires français et deux civils maliens.

Elle a été revendiquée vendredi par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, formé en 2017, et dirigé par le chef islamiste touareg malien Iyad Ag Ghaly.

Par ailleurs, le groupe Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS) a revendiqué dimanche « la mort de l’officier Youssouf Ag Noch dit Ahallachoch du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-Bamako) le 15 avril 2018 à Gossi » (région de Tombouctou) dans un communiqué.

La mairie et les services de sécurité de Gossi avaient le 15 avril annoncé l’assassinat de ce combattant du Gatia par deux hommes armés à moto.

L’EIGS, basé à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso, est dirigé par Adnane Abou Walid Sahraoui, un transfuge d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Présents sur la frontière entre le Mali et le Niger, le GATIA et le MSA (Mouvement pour le salut de l’Azawad, issu de l’ex-rébellion) participent à des opérations de sécurisation aux côtés de la force française Barkhane et de l’armée malienne.

Les tirs d’obus dimanche à Tombouctou surviennent au lendemain de l’annonce par l’armée malienne qu’elle a « neutralisé » vendredi 15 « terroristes » dans le centre du Mali. Un soldat a été tué et deux blessés dans cette opération.

Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda.

Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013 d’une intervention militaire française.

Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, française et internationales, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.

Romandie.com avec(©AFP / 22 avril 2018 21h10)                                            

Attaque Tombouctou: sept blessés français, une quinzaine d’assaillants tués

avril 15, 2018

Des Casques bleus à proximité de l’aéroport de Tombouctou, dans le nord du Mali, le 4 février 2016 / © AFP/Archives / SÉBASTIEN RIEUSSEC

Sept soldats français ont été blessés dans l’attaque qui a visé samedi les camps de la Minusma et de la force française Barkhane à Tombouctou, dans le nord du Mali, au cours de laquelle « une quinzaine » d’assaillants ont été tués, a annoncé dimanche à l’AFP l’état-major français.

L’assaut a fait au moins un mort et une dizaine de blessés parmi les Casques bleus, selon la mission de l’ONU au Mali (Minusma). Un premier bilan donné par les autorités maliennes avait fait état d' »une dizaine de blessés » parmi les troupes françaises.

« Je déplore la mort d’un Casque bleu et plusieurs blessés suite à une attaque contre à selon rapports préliminaires. Toutes mes condoléances et mon entier soutien aux collègues. Notre détermination à soutenir la paix au reste inébranlable », a réagi dimanche sur Twitter le chef du département des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix.

« Cette attaque sournoise a été contrée, l’objectif de provoquer le plus de dégâts possible a échoué », a dit le porte-parole de l’état-major français, le colonel Patrik Steiger. « Au moins une quinzaine (d’assaillants) ont été tués », dont certains à l’extérieur de l’enceinte du camp.

« Des tirs indirects de roquettes ou de mortier ont été suivis par l’explosion successive de trois véhicules piégés. Des assaillants ont réussi à entrer, dont certains déguisés en Casques bleus pour semer la confusion », a-t-il ajouté, soulignant qu' »aucun tir fratricide n’a eu lieu ».

Le ministère malien de la Sécurité avait évoqué la veille deux véhicules piégés, l’un aux couleurs des Forces armées maliennes (Fama) et l’autre portant le sigle « UN » des Nations unies. Le premier « a explosé », tandis que le second « a pu être immobilisé ».

En réaction à l’assaut, quatre avions Mirage 2000 ont été envoyés samedi depuis la base française de Niamey, au Niger, ainsi que deux hélicoptères Tigre et trois Caïman avec des commandos à leur bord, « pour contribuer à la reprise complète du contrôle » du camp et « sécuriser la piste de l’aéroport (jouxtant le camp, NDLR) afin de permettre l’évacuation sanitaire des blessés », a précisé le colonel Steiger.

« Au petit matin, la situation était stabilisée », a-t-il ajouté.

Les sept militaires français blessés ont pu être évacués vers la base de Gao.

Depuis 2013, les groupes jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés du nord du Mali, mais des zones entières du pays échappent toujours au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU (Minusma), régulièrement visées par des attaques.

Depuis 2015, ces attaques se sont étendues dans le centre et dans le sud du Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.

Romandie.com avec(©AFP / 15 avril 2018 15h27)                

Mali: hélicoptères et soldats canadiens pour la Minusma

mars 19, 2018

Des soldats de la Minusma pendant une opération à Bamako en juillet 2017 / © AFP/Archives / MICHELE CATTANI

Le gouvernement canadien, après des mois d’atermoiements, a opté lundi pour le déploiement d’une force d’appui aérien à la mission de paix des Nations unies au Mali (Minusma), avec un contingent de Casques bleus pour moitié composé de femmes.

Pendant un an, la force opérationnelle comprendra deux hélicoptères Chinook de transport et de logistique et quatre hélicoptères Griffon « pour assurer une escorte et une protection armées », a indiqué le ministre de la Défense, Harjit Sajjan.

La date du déploiement sera fixée après consultations avec l’Onu, a dit M. Sajjan lors d’une conférence de presse à Ottawa avec Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères. Il aura lieu d’ici l’automne, avait assuré à l’AFP vendredi une source gouvernementale.

En accompagnement de ces hélicoptères sur le terrain, un contingent de militaires canadiens sera déployé à parité entre hommes et femmes.

Le Canada avait exprimé en novembre sa volonté de mobiliser 200 soldats pour des missions de maintien de la paix en favorisant la présence féminine au sein des Casques bleus.

« Une de nos priorités est d’augmenter la participation des femmes » dans les opérations de maintien de la paix, a déclaré Chrystia Freeland.

Le contingent serait donc ramené au tiers des 600 militaires que le Premier ministre Justin Trudeau avait promis de déployer peu de temps après son arrivée au pouvoir, à l’automne 2015.

Il a néanmoins réitéré son intention d’atteindre cet objectif à terme à travers une série « d’engagements conjoints » dans plusieurs pays.

Créée en 2013, la Minusma compte environ 12.000 Casques bleus et plus de 150 d’entre-eux ont été tués dans le cadre des opérations au Mali, ce qui en fait actuellement la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus dangereuse dans le monde.

Le déploiement au Mali sera la première mission de paix des Forces armées canadiennes en Afrique depuis celle qui avait avorté lors du génocide au Rwanda en 1994.

– Prudence –

« Nous avons été prudents dans notre décision d’entreprendre cette mission (…) et nous entendons prendre le temps de bien réfléchir » pour planifier ce déploiement. « La vie de chaque Canadien est précieuse », a insisté Mme Freeland.

Le nord du Mali, où des attaques jihadistes se poursuivent, était tombé au printemps 2012 sous la coupe de groupes liés à Al-Qaïda. Ces groupes ont été en grande partie chassés par une opération militaire française lancée en janvier 2013.

Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de la Minusma, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mi-2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.

Les groupes jihadistes ont depuis étendu leurs attaques au centre et le sud du Mali et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.

En riposte, le Mali, ainsi que le Tchad, le Burkina Faso, le Niger et la Mauritanie, réunis au sein de l’organisation régionale G5 Sahel, ont lancé novembre une nouvelle force conjointe, qui doit monter en puissance pour atteindre au moins 5.000 hommes d’ici le printemps.

En parallèle, 4.000 militaires français combattent les jihadistes au Mali.

Le Canada ne compte actuellement qu’une vingtaine de Casques bleus dans le monde, lui qui avait été à l’origine des missions de maintien de la paix lors de la crise de Suez dans les années 1950.

Depuis son arrivée au pouvoir, le Premier ministre Justin Trudeau s’est fixé comme objectif d’avoir un siège au Conseil de sécurité de l’ONU en 2021.

(©AFP / 19 mars 2018 18h05)

Mali: au moins 3 Casques bleus tués dans une attaque

septembre 24, 2017

Soldats de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) en opération prés de Tombouctou, le 19 septembre 2016. / © AFP / SEBASTIEN RIEUSSEC

Au moins trois Casques bleus de l’ONU au Mali ont été tués dimanche dans une attaque à l’engin explosif contre leur convoi dans le nord du pays, a-t-on annoncé de sources concordantes.

La Mission des Nations unies au Mali (Minusma) a annoncé dans un communiqué un « premier bilan » de trois morts et cinq blessés graves dans cette attaque lancée vers 07H00 GMT, contre « un convoi sur l’axe Anefis-Gao », qu’ils escortaient.

L’armée bangladaise a annoncé à Dacca que les Casques bleus appartenaient à son contingent au sein de la Minusma, faisant état d’un bilan de trois morts et quatre blessés. Elle a souligné dans un communiqué que ses Casques bleus au Mali avaient repoussé une autre attaque samedi.

Ce contingent, le deuxième en nombre de la force de l’ONU, compte quelque 1.500 militaires et environ 180 policiers, sur un effectif total d’environ 12.500 militaires et policiers.

« Une mine a touché nos soldats de la paix », a réagi dans un communiqué le chef de la composante militaire de la Minusma, le général Jean-Paul Deconinck, dénonçant « un ennemi commun aux soldats et aux civils ».

Le numéro deux de la Minusma, Koen Davidse, cité dans le communiqué de l’ONU, a condamné l’attaque, réitérant « avec force l’engagement de la Minusma auprès du gouvernement du Mali et des mouvements signataires dans leurs efforts de mise en oeuvre de l’accord de paix » de 2015.

L’attaque n’a pas été revendiquée. Une autre cette semaine, visant la Minusma à Kidal (nord-est) le 20 septembre et qui a causé d’importants dégâts matériels, avait été revendiquée par la principale alliance jihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda.

Le 5 septembre, deux Casques bleus de la Minusma avaient été tués et deux grièvement blessés dans une attaque similaire au passage de leur véhicule, qui faisait partie d’un convoi logistique dans le nord-est du Mali.

Déployée depuis juillet 2013, la Minusma est la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie (1993-1995), avec plus de 80 Casques bleus tués en opération.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.

Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.

Romandie.com avec(©AFP / 24 septembre 2017 17h23)                

Mali: deux Casques bleus meurent dans un crash d’hélicoptère

juillet 26, 2017

Un équipage allemand près de son hélicoptère, à l’aéroport de Gao au Mali, le 25 juillet 2017 / © AFP/Archives / SOULEMAIN AG ANARA

Deux Casques bleus sont morts mercredi dans le crash vraisemblablement accidentel de leur hélicoptère dans le nord du Mali, ont annoncé les Nations unies, alors que de nouveaux affrontements ont été signalés dans ce pays particulièrement instable du Sahel.

L’hélicoptère faisait partie du contingent allemand de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), selon des responsables de l’ONU.

Le gouvernement allemand devait donner une conférence de presse mercredi soir à Berlin.

« Le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Mali et chef de la Minusma, M. Mahamat Saleh Annadif, annonce avec consternation la survenue d’un crash d’hélicoptère de la mission onusienne aujourd’hui mercredi 26 juillet 2017, en début d’après-midi au sud de Tabankort dans la région de Gao », a indiqué la Minusma dans un communiqué.

« L’hélicoptère avait à son bord deux Casques bleus constituant l’équipage et qui, malheureusement sont tous décédés », poursuit le texte.

« Les indications préliminaires font état d’une défaillance technique. Les enquêtes ouvertes détermineront les circonstances exactes du crash », ajoute la Minusma.

« Nous sommes bouleversés par ce crash, je saisis cette opportunité pour présenter mes sincères condoléances aux familles des disparus », a déclaré M. Annadif, cité dans le communiqué. M. Annadif a également salué le « sacrifice suprême consenti par ces soldats de la paix ».

A New York, au siège de l’ONU, un porte-parole, Farhan Haq, a expliqué que l’hélicoptère s’était écrasé alors qu’il « surveillait des affrontements au sol ».

En mars 2015, deux militaires néerlandais de la Minusma avaient déjà péri dans un accident d’hélicoptère, également près de Gao.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes ont été en grande partie chassés par une opération militaire internationale lancée en janvier 2013, à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de la Minusma (forte de 12.000 hommes), régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.

Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.

De violents affrontements entre groupes armés ont été signalés mercredi dans la région de Kidal (nord), à plusieurs centaines de kilomètres du lieu du crash de l’hélicoptère allemand.

Ces combats ont opposé le Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, progouvernemental) et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg), qui sont pourtant signataires de l’accord de paix, selon une source militaire au sein de la mission de l’ONU.

« Il y a eu de nombreuses victimes et des prisonniers », a ajouté cette source, en soulignant qu’il s’agissait d’une « nouvelle violation du cessez-le-feu ».

Les belligérants, interrogés séparément par l’AFP, se sont rejeté la responsabilité de la reprise des hostilités.

L’armée allemande a renforcé depuis le début de l’année sa présence au Mali, avec l’arrivée de huit hélicoptères et de plusieurs centaines d’hommes, une décision emblématique de la montée en puissance européenne que la France appelle de ses vœux en Afrique.

Le contingent allemand de la Minusma, qui compte actuellement 639 membres, constitue le plus gros déploiement de la Bundeswehr à l’étranger.

Les quatre hélicoptères de combat Tigre ont pour fonction d’assurer la sécurité rapprochée des troupes et de participer à des missions de reconnaissance, au côté de blindés légers et de drones allemands.

Par ailleurs, début juillet, les dirigeants des pays du G5 Sahel (Mali, Tchad, Mauritanie, Burkina Faso et Niger), aiguillonnés par la France, ont acté la constitution d’une force antijihadiste conjointe et débloqué des fonds pour commencer son déploiement en septembre-octobre.

Déployée dans un premier temps aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, avec un effectif initial de 5.000 hommes, la nouvelle force s’ajoutera aux troupes de l’opération Barkhane et de la Minusma.

Romandie.com avec(©AFP / 26 juillet 2017 22h53)                

Le Tchad menace de retirer ses troupes des opérations de la Minusma et du G5 Sahel

juin 25, 2017

Le président tchadien Idriss Deby Itno au palais présidentiel de N’Djamena le 20 avril 2016. © Andrew Harnik/AP/SIPA

Le Tchad « sera dans l’obligation de se retirer » des opérations militaires en Afrique « si rien n’est fait » pour aider financièrement le pays qui traverse une sévère crise économique et sociale, a assuré dimanche le président tchadien Idriss Déby Itno.

« Nous n’avons pas du tout été soutenu sur le plan financier, économique. Si rien n’est fait, si ça continue, le Tchad sera dans l’obligation de se retirer » des opérations extérieures sur le continent, a expliqué le président dans un entretien à RFI, TV5 Monde, et le quotidien Le Monde.

« Nous ne pouvons pas continuer à être partout »

Au Mali, le Tchad forme le troisième contingent le plus important de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), avec 1.390 hommes. Par ailleurs, 2.000 soldats tchadiens sont engagés dans la Force multinationale mixte, créée en 2015 conjointement par le Niger, le Nigeria, le Tchad et le Cameroun, pour combattre le groupe islamiste nigérian Boko Haram.

« Nous ne pouvons pas continuer à être partout, au Niger, au Cameroun, au Mali. Tout cela coûte excessivement cher », a-t-il continué.

Concernant la formation de la force conjointe du G5 Sahel, le président tchadien a exprimé sa réticence quant à une participation tchadienne, arguant ne pas pouvoir « avoir 1.400 hommes au Mali (…) et dans le même temps avoir 2.000 soldats dans le G5 Sahel ».

« On ne peut pas faire les deux à la fois, être dans le G5 Sahel et en même temps dans une autre mission sur le même théâtre », a expliqué le chef de l’Etat, au pouvoir depuis 1990.

« Nous sommes arrivés au bout de nos limites »

En février à Bamako, les chefs d’Etat du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), avaient annoncé la création d’une force militaire conjointe visant à enrayer l’expansion des groupes jihadistes dans la région.

Une résolution saluant le déploiement de cette force a été adoptée mercredi au Conseil de Sécurité des Nations Unies.

« Je suis absolument certain que les Tchadiens sont déçus. Ils estiment que le Tchad en a trop fait, qu’il doit se retirer. Nous sommes arrivés au bout de nos limites », a indiqué M. Déby.

« L’année 2018 va être une année déterminante. Fin 2017, début 2018, si cette situation devait perdurer, le Tchad ne serait plus en mesure de garder autant de soldats à l’extérieur de son territoire », a-t-il assuré.

Le Tchad est depuis plusieurs années en proie à une sévère crise économique et sociale, aggravée par la faiblesse des cours du pétrole.

Jeuneafrique.com avec AFP