
Guy-Brice Parfait Kolélas (au milieu).
Actuel ministre de la fonction publique et de la réforme de l’Etat, Guy-Brice Parfait Kolélas, en sa qualité de secrétaire général, chef du M.c.d.d.i (Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral), a tenu, samedi 12 mai 2013, dans l’amphithéâtre de l’Institut technique Thomas Sankara, décoré pour la circonstance aux banderoles du parti, une assemblée générale qui s’est, finalement, transformée en meeting. Au cours de ce meeting, le secrétaire général du M.c.d.d.i a édifié ses militants et sympathisants sur le différend qui l’oppose à Hellot Matson Mampouya, ancien secrétaire permanent. Dans un discours enflammé, il a indiqué qu’il va, désormais, rendre coup pour coup.
Après l’observation d’une minute de silence et l’exécution de l’hymne du parti, Gaspard Samba, secrétaire général du M.c.d.d.i à Pointe-Noire, a, dans son mot de bienvenue, exprimé les attentes des militants de Pointe-Noire. «Cet événement constitue l’aboutissement d’un grand souhait, d’une longue attente de l’ensemble des dirigeants et militants du M.c.d.d.i du département que j’ai la charge de diriger. Cette soif de vous recevoir s’étanche, ce jour, en même temps qu’elle nous empresse de vous écouter. Je sais que votre arrivée, chez nous, inaugure un calendrier de descentes, qui vous conduira dans tous les départements du Congo», a-t-il déclaré.
Puis, le moment tant attendu est arrivé. Vivement ovationné par les militants habillés en tee-shirts du parti, Guy-Brice Parfait Kolélas s’est adressé à l’assistance, debout, en langue kituba, mélangée au français, pour mieux se faire comprendre.
«Les gens mal intentionnés vous ont dit, ici, que je ne parle pas; je suis une taupe, un muet. Mais à beau mentir qui vient de loin. Je suis un Congolais et chaque Congolais a sa lignée. Je suis du clan Ngandu, petit-fils de Ndamba, arrière-petit-fils de Ngoma. Demandez aux autres d’où viennent-ils?», a-t-il déclaré, en guise d’introduction.
Puis, le chef du M.c.d.d.i s’est lancé dans une véritable diatribe contre qui l’ont sait, comme le prouve le long extrait ci-après de son discours: «Hellot Matson Mampouya était venu ici pondre le mensonge, comme quoi, pendant les durs moments de l’avènement de la démocratie, c’est lui qui était à côté de mon père et moi, j’étais hors du pays. C’est faux, c’est le mensonge à outrance. Aujourd’hui, je vais vous dire toute la vérité, chaque chose en son temps. Maintenant, on va rendre coup pour coup.
Je suis né en 1959. Après mes études primaires, secondaires et universitaires, j’ai quitté le Congo, en 1984, quand j’ai obtenu la licence en économie. En 1964, le patriarche est allé, pour la première fois, en exil. Landry était encore petit, je ne voyais pas Hellot à côté de papa! Papa est revenu de l’exil, en 1968 et le jour de son arrivé a coïncidé avec la mort de son père, Mandou Marcel. Nous l’avons enterré à Mayongongo, sans Hellot. Vous voyez comment il est menteur! En 1969, papa est condamné à mort et exposé au stade Eboué, pour être exécuté. Marien Ngouabi avait refusé. Papa a fait la prison à Ouesso et à Etoumbi. Marien l’a gracié. Les deux étaient devenus des amis.
Hellot vous a dit que quand papa achetait les habits à Landry, il achetait aussi à lui. Ce n’est pas vrai. On ne le connaissait pas au sein de la famille Kolélas. Il est vrai que Landry et Hellot ont fréquenté ensemble, à l’école primaire. Mais après, ils se sont perdus de vue. Ma sœur s’est mariée, mon grand-frère Vital a voyagé à l’étranger pour les études. C’est moi, étudiant, qui suis resté à la maison, comme chef de famille. Je n’ai jamais vu Matson Hellot Mampouya. Jamais! En juillet 1989, nous étions cinq au salon, pour trouver le consensus de créer un parti. Il y avait papa, Vital, ma grande-sœur, moi-même et Landry. On n’a pas vu Hellot Matson Mampouya. Personne ne peut venir vous dire qu’il est le fils spirituel de papa. Mais, moi, c’est qui? Le tam-tam se fabrique dans la forêt, mais on le joue au village.
En 1990, on a déposé le dossier au Ministère de l’intérieur et voilà comment le M.c.d.d.i est né et reconnu officiellement. Hellot est allé à la télé, pour dire que moi, je ne connais pas quand est-ce que le M.c.d.d.i est né! Menteur! Il s’est permis de dire qu’il a préparé la nourriture et nous sommes venus manger. Mais qui est venu manger? C’est lui ou c’est moi? C’est grave! J’en conviens que lorsque tu soignes l’index d’un enfant, c’est par ce doigt qu’il va t’injurier. Vous allez comprendre pourquoi, je dis ça. Trahison, c’est un traite! Je vous le dis, qu’il est maudit. Si vraiment je suis le fils de mon père; si vraiment ce que je porte, je l’ai eu des mânes des ancêtres, il est maudit.
Dans la maison du père, il y a plusieurs chambres. Quand on t’a fait visiter le salon, il ne faut pas croire que tu connais toutes les chambres. Quand tu trompes, passe! Si tu mets du temps, on te rattrape. Je me suis longtemps tu, pour certaines raisons. Maintenant, je dois parler, dire la vérité. Au hasard d’une promenade, Landry a vu Hellot, son ami d’enfance qui lui a parlé du parti. Et voilà comment Landry l’enrôle, en 1992. On peut vous produire, aujourd’hui, sa première note de nomination à la J.m.c.d.d.i, le 26 avril 1992. Il avait pour président Samba-Ngoyi.
Il est venu vous dire qu’il est le fondateur. Maintenant, que diront Mfouna Yves, Miabilangana Jacob, Malonga Adrien, Mambou Athanase, Sony Labou Tansi… Donc il les a précédés? En 1994, je rentre, définitivement, au pays. Il vous a dit qu’il était à côté du vieux quand la guerre de 1997 avait éclaté; moi, j’étais conseiller à la mairie de Brazzaville. Quand nous sommes allés en exil en Côte-d’Ivoire, Hellot n’était pas avec nous. Quand Hellot était à Abidjan, je ne l’avais pas vu. Il a profité du rapatriement du corps de ma mère, pour être dans nos bagages et revenir au Congo. Ça, c’est un bout de vérité seulement que je vous ai dit».
Le meeting en salle s’est terminé par ces propos. Les militants ont eu leur déplacement donné par le chef du parti et sont rentrés dans leurs quartiers respectifs.
Lasemaineafricaine.com par Equateur Denis NGUIMBI