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Bangui paralysée par des barricades et des tirs sporadiques

mai 29, 2014

Bangui – Bangui était paralysée jeudi en milieu de journée, avec des barricades érigées sur la plupart des axes routiers et des tirs sporadiques dans le centre-ville, au lendemain de l’attaque d’une église de la capitale centrafricaine dans laquelle une quinzaine de personnes ont péri.

Des tirs sporadiques étaient entendus en milieu de journée dans le centre-ville de Bangui, a constaté l’AFP. Des soldats de la force africaine Misca déployés dans le centre ont effectué des tirs de sommation pour disperser des jeunes qui tenaient des barricades, en vain.

La plupart des axes routiers de la capitale étaient coupés par ces barricades souvent constituées de blocs de béton, de pneus en feu et de morceaux de bois. Des colonnes de fumées noirâtres étaient visibles dans le ciel alors qu’un hélicoptère survolait la capitale.

Les rues étaient complètement désertées, bus et taxis ayant cessé de circuler. Les rares boutiques qui avaient ouvert en ce jour férié ont tiré leur rideau en raison de la tension qui régnait. La cathédrale de Bangui était au trois quart vide jeudi matin alors que plusieurs milliers de personnes s’y pressent normalement pour la messe de l’Ascension, a constaté l’AFP.

A Bea-rex, deux blindés de la force de la Misca étaient postés près de la barricade érigée par une centaine de jeunes et des troupes burundaises patrouillaient à pied dans le quartier dans la matinée.

C’est la première fois depuis plus d’un mois que des barricades sont érigées dans les rues de Bangui. Les jeunes qui les ont montées font valoir leur colère après l’attaque de l’église Notre-Dame de Fatima mercredi soir, au cours de laquelle une quinzaine de personnes, dont un prêtre, ont été tuées.

Nous sommes là depuis 04H00 du matin pour que les (militaires) Burundais quittent le quartier, nous sommes mécontents, a déclaré à l’AFP Henri-Morel Feiganazoui, un habitant de 28 ans qui accuse les soldats africains de la Misca d’avoir protégé les assaillants de l’église Fatima. L’information n’a pu être confirmée par aucune source indépendante.

Des renforts de Sangaris, la force française déployée en Centrafrique depuis décembre, et de la Misca ont été positionnés près du quartier PK-5, majoritairement musulman, de peur que des représailles ne visent ses habitants, selon une source militaire.

Plusieurs témoins ont raconté à l’AFP comment des hommes armés ont pénétré mercredi après-midi dans l’enceinte de l’église Notre-Dame de Fatima pour y lancer des grenades et tirer dans la foule des déplacés qui y étaient venu trouver refuge depuis plusieurs mois.

Une quinzaine de jeunes manifestaient jeudi matin dans le quartier PK-3 en brandissant des affichettes contre les Burundais. Contingent burundais OUT, on n’en veut plus, était-il écrit sur l’une d’entre elles.

Dans la capitale, où les violences interconfessionnelles qui déchirent le pays ont contraint de nombreux musulmans à fuir, un regain de tension très net se fait sentir depuis quelques jours, notamment aux abords du quartier musulman PK-5, a affirmé une source proche de l’armée française à l’AFP.

Romandie.com avec(©AFP / 29 mai 2014 14h01)

Centrafrique: les forces internationales prises à partie, deux soldats africains blessés

avril 11, 2014

BANGUI – Deux soldats de la force africaine en Centrafrique (Misca) ont été blessés jeudi à Bria (400 km au nord-est de Bangui), où des partisans de l’ex-rébellion Séléka ont pris à partie les forces internationales, selon des habitants et l’armée française vendredi.

Des jeunes musulmans manipulés par la Séléka les ont accueillies à coup de pierres jeudi, a indiqué un enseignant, joint au téléphone par l’AFP depuis Bangui. Un jeune homme a été tué pendant ces accrochages, selon cette source, qui n’a pas précisé les circonstances de sa mort.

Nous avons bien été pris à partie par un groupe armé malveillant, a confirmé à l’AFP le capitaine Sébastien Isern, officier de communication de l’armée française à Bangui.

Nous n’avons pas essuyé de pertes, mais deux soldats de la Misca ont été blessés, a-t-il indiqué, sans préciser la gravité de leur blessure.

Il a dit ignorer les éventuelles pertes subies par les assaillants.

Selon lui, la situation reste complexe et volatile en raison d’une minorité qui refuse les mesures de confiance, c’est-à-dire le désarmement, et qui instrumentalise des habitants.

De son côté, le général Moussa Dhaffane, ancienne grande figure de l’ex-Séléka, a affirmé à l’AFP vendredi que l’armée française était à l’origine des hostilités: Un de leurs hélicoptères a tiré sur le véhicule de notre commandant de zone, a-t-il assuré.

Sur le fond, nous n’avons pas de problème avec la France, mais c’est un problème de méthode. Il y a une crise de confiance entre Sangaris (nom de la force française en Centrafrique) et la Séléka, a ajouté le général.

Selon un employé de l’hôpital situé dans le centre de la ville, les soldats français et du contingent congolais de la Misca sont ensuite tombés dans une embuscade vers 19H00 (18H00 GMT) devant l’hôpital, alors qu’ils regagnaient leur base à l’aéroport.

Des échanges de tirs ont eu lieu pendant 30 minutes, a précisé cet employé sous couvert de l’anonymat.

La situation était tendue vendredi, avec des jeunes armés de couteaux, et les boutiques fermées, selon des habitants.

Une centaine de véhicules militaires français sont déployés à l’aéroport de Bria, selon des habitants.

Après s’être déployées dans le sud et le centre de la Centrafrique, les forces internationales continuent leur avancée vers l’est et le nord, des territoires dans lesquels les ex-combattants Séléka – en majorité des musulmans, chassés récemment de Bangui, qu’ils tenaient depuis qu’ils avaient pris le pouvoir en mars 2013 – se sont repliés, vers les frontières du Soudan et du Tchad.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé jeudi le déploiement de 11.800 Casques bleus en Centrafrique pour tenter de sécuriser un pays livré depuis un an à l’anarchie et aux violences entre chrétiens et musulmans.

Ces 10.000 soldats et 1.800 policiers formeront la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en République centrafricaine).

Ils prendront dans cinq mois la relève des 6.000 soldats de la force africaine de la Misca, renforcée depuis début décembre par 2.000 militaires français déployés dans cette ancienne colonie française. Les Européens ont aussi promis 800 hommes.

Romandie.com avec(©AFP / 11 avril 2014 18h39)

Centrafrique : des soldats tchadiens de la Misca quittent Bangui

avril 4, 2014
Des soldats tchadiens sur une base militaire à Bangui le 4 avril 2014. © AFP

Des soldats tchadiens sur une base militaire à Bangui le 4 avril 2014. © AFP

Le départ des premiers soldats tchadiens de la Misca devait débuter vendredi. Quelques centaines d’hommes basés à Bangui sont concernés.

Les premier soldats tchadiens devaient quitter Bangui vendredi 4 avril en fin de journée, au lendemain de l’annonce du Tchad de se retirer de la Misca, la force africaine. « Quelques centaines centaine d’hommes », a précisé la Misca. Certains par avion militaire, d’autres par la route.

La grande partie du contingent tchadien (entre 850 et 950 hommes) se trouvent dans le nord et l’est de la Centrafrique. « Ceux-là vont être retirés progressivement après leur relève », explique la Misca.

La décision de N’Djamena est intervenue après que la présidente de la transition centrafricaine a décidé d’ouvrir une enquête sur une tuerie à Bangui ayant impliquée des soldats tchadiens. Vendredi, l’ONU a directement mis en cause l’armée tchadienne. « Dès que le convoi de l’armée nationale tchadienne a atteint la zone de marché du (quartier) PK12, ils auraient ouvert le feu sur la population sans qu’il y ait eu de provocation », a déclaré à Genève un porte-parole de l’ONU aux droits de l’homme, Rupert Colville, présentant aux médias les premiers résultats des enquêteurs des Nations unies sur l’incident.

« Alors que les gens fuyaient dans la panique dans toutes les directions, les soldats ont continué à tirer de façon indiscriminée », a-t-il ajouté. Les enquêteurs de l’ONU se sont rendus sur les lieux des faits, une zone de marché, ainsi que dans deux centres médicaux où ils ont parlé avec des blessés.

« Pourquoi ont-ils commencé à tirer ? Ce n’est pas clair », a-t-il indiqué, répondant à plusieurs questions des médias sur ce sujet. Il semble que les tirs aient cessé lorsque des troupes congolaises sont arrivées, a-t-il dit. Le Tchad a, de son côté, déclaré avoir réagi en état de légitime défense après être tombé dans une embuscade de miliciens anti-balaka.

Selon les premiers résultats de l’enquête, au moins 30 personnes ont été tuées et au moins 300 autres blessées, dont des enfants, des handicapés, des femmes enceintes et des personnes âgées.

Il a précisé que les soldats tchadiens impliqués étaient des membres de « l’armée tchadienne », et non pas de la Misca.

Selon les informations recueillies par les enquêteurs de l’ONU, « il semble que l’action des forces tchadiennes a été totalement disproportionnée, puisqu’ils ont tiré sur un marché bondé de civils non armés », a insisté Rupert Colville.

Le porte-parole a également estimé que le nombre de soldats tchadiens impliqués ne devait pas être très élevé et que ces individus « avaient dû repartir directement » dans leur pays.

Rupert Colville n’a pas souhaité faire de commentaire sur le retrait du contingent tchadien, mais il a souligné que « des soldats tchadiens (qui n’appartiennent pas à la Misca) ont déjà opéré en Centrafrique. Dans beaucoup de cas, ils ont sauvé des vies, ils ont évacué des Tchadiens et d’autres musulmans vers le Tchad ».

Jeuneafrique.com avec AFP

Centrafrique : le Tchad retire son contingent de la Misca

avril 3, 2014
Un soldat tchadien de la Misca, à Bangui. © AFP

Un soldat tchadien de la Misca, à Bangui. © AFP

Le Tchad a annoncé, mardi 3 avril, qu’il retirait son contingent de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca). Une décision qui fait suite à de nombreux incidents impliquant des soldats tchadiens sur le terrain.

Alors que la présidente de la transition tchadienne a annoncé cette semaine une enquête sur une tuerie à Bangui impliquant des soldats tchadiens, N’Djaména a annoncé, mardi 3 avril, en plein sommet UE-Afrique à Bruxelles, sa décision de retirer son contingent de la Misca. « Malgré les sacrifices consentis, le Tchad et les Tchadiens font l’objet d’une campagne gratuite et malveillante tendant à leur faire porter la responsabilité de tous les maux dont souffre la RCA », indique un communiqué du ministère tchadien des Affaires étrangères, distribué aux journalistes du sommet à la mi-journée.

« Face à ces accusations répétées, le Tchad, après avoir informé la présidente de la transition centrafricaine, la président de la Commission de l’Union africaine et le secrétaire général des Nations unies décide du retrait du contingent tchadien de la Misca. Les modalités pratiques de ce retrait seront arrêtées de commun accord entre le Tchad et l’Union africaine », poursuit le document.

« Ce retrait sera progressif », a précisé le ministre des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat. »En attendant, le Tchad assumera sans faille sa mission de paix dans les zones relevant de sa responsabilité ». Le contingent tchadien représente un millier d’hommes.

Le Tchad précise qu’il « continuera à jouer un rôle dans la résolution de la crise centrafricaine ». « C’est notre rôle. Nous avons la présidence de la Ceeac, nous partageons la plus grande frontière commune, plus de 10 000 tchadiens ont dû quitter la RCA », explique Moussa Faki Mahamat.

Outre les accusations répétées à son encontre, le Tchad reproche également aux autorités centrafricaines leur position ambiguë vis-à-vis des anti-balaka. « Certains membres du gouvernement ne sont pas clairs », estime un diplomate tchadien.

Communiqué de presse du retrait

Communiqué de presse du retrait


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Par Jeune Afrique, avec Vincent Duhem, envoyé spécial à Bruxelles

Centrafrique: au moins huit personnes tuées par des soldats tchadiens

mars 30, 2014

Au moins huit personnes ont été tuées et plusieurs blessées samedi à Bangui par des soldats tchadiens venus rapatrier leurs compatriotes fuyant les violences en Centrafrique, a-t-on appris auprès de la force africaine (Misca) dimanche.

« Des soldats tchadiens venus de leur pays pour rapatrier leurs compatriotes qui désirent quitter (la Centrafrique) ont ouvert le feu sur les habitants des quartiers nord, faisant au moins huit morts et plusieurs blessés », a déclaré à l’AFP un officier de la Misca sous couvert d’anonymat. Ce bilan est « encore provisoire et pourrait bien s’alourdir », a-t-il précisé

Jeuneafrique.com avec AFP

Centrafrique : au moins 4 tués dans des violences à Bangui

mars 23, 2014

Au moins quatre personnes ont été tuées dans des affrontements samedi à Bangui entre groupes armés lors desquels les forces française Sangaris et africaine Misca ont aussi été prises à partie, a-t-on appris dimanche auprès de la Misca.

« Quatre personnes, dont deux sujets musulmans, ont été tuées et sept blessées au PK-5 dans des affrontements entre groupes armés, notamment des anti-balaka et musulmans retranchés dans ce secteur visé par des attaques d’individus armés depuis plusieurs semaines », a expliqué à l’AFP sous couvert d’anonymat un officier de la Misca.

« Les affrontements ont éclaté à plusieurs endroits à la fois, amenant les forces internationales à s’interposer pour faire cesser les hostilités. Mais celles-ci ont été prises à partie et ont riposté », selon cet officier.

Selon une source militaire française « des velléités d’affrontements entre groupes armés ont en effet été signalés au PK-5 samedi, où des hommes sont positionnés pour y faire face. Nos hommes ont été pris à partie et ont riposté ».

Ni la Misca, ni la force Sangaris n’ont donné de bilan de leurs ripostes. Selon la Misca, le calme était revenu dimanche dans ce quartier du centre-ville, où des pillards et des anti-balaka tentent depuis des semaines de pénétrer pour dévaliser les centaines de commerces qui s’y trouvent, appartenant très majoritairement à des musulmans.

« Le PK-5 est calme ce (dimanche) matin. La population a repris ses activités et les hommes de la Misca et de Sangaris effectuent leurs patrouilles de routine », a déclaré à l’AFP le capitaine Elie Massazi, basé dans le quartier.

2 000 soldats français

Jeudi, l’état-major de l’armée française avait fait état d’accrochages entre forces françaises et anti-balaka à Bangui et sur l’axe qui relie la capitale à la frontière camerounaise.

« Nous avons noté une forme de raidissement des anti-balakas, qui traduit sans doute l’impact qu’ont la force Sangaris et la Misca sur les zones où ils sont implantés », avait expliqué le porte-parole de l’état-major, le colonel Gilles Jaron.

Les anti-balakas sont des miliciens, majoritairement chrétiens, qui se sont dans un premier temps opposés aux exactions des combattants essentiellement musulmans de la Séléka, avant de s’en prendre à la population musulmane.

Près de 2.000 soldats français sont déployés au sein de la force Sangaris en Centrafrique, où il agissent « en soutien » des 6.000 hommes de la force africaine, la Misca, pour rétablir un minimum de stabilité dans le pays, livré au chaos depuis un an et qui traverse une crise humanitaire sans précédent avec des centaines de milliers de déplacés ayant fui les violences interreligieuses.

Ces violences ont provoqué un exode des populations musulmanes de régions entières du pays. Pour ceux qui restent, la situation est « insupportable », a dénoncé vendredi Peter Bouckaert, directeur Urgences de l’ONG Human Rights Watch.

« La situation humanitaire et sécuritaire est très grave, insupportable pour les musulmans qui restent dans le sud-ouest (de la Centrafrique) et à Bangui. Il y a une vingtaine de poches dans le pays avec 15.000 personnes en danger. On doit réfléchir à les évacuer », a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec la presse.

Jeuneafrique.com avec AFP

Centrafrique : Ngaïssona, « coordonnateur politique » des anti-balaka, a-t-il été arrêté ?

février 27, 2014
L'ancien ministre de Bozizé Patrice-Édouard Ngaissona. L'ancien ministre de Bozizé Patrice-Édouard Ngaissona. © ISSOUF SANOGO/afp

L’ancien ministre de Bozizé Patrice-Édouard Ngaissona. © ISSOUF SANOGO/afp

Depuis deux jours, plusieurs sources font état de l’arrestation de Patrice Édouard Ngaïssona, le « coordonnateur politique » autoproclamé des anti-balaka. Pourtant, selon nos informations, l’intéressé court toujours. Explications.

Mercredi, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (Misca) annonçait dans un communiqué que Patrice-Édouard Ngaïssona avait été appréhendé avec deux de ses collaborateurs, dans la région frontalière de la Likouala, au nord Congo. « Les trois personnes appréhendées ont été transférées à Brazzaville », poursuivait le communiqué.

Pourtant, le lendemain, Ngaïssona démentait son arrestation à la radio. « Je ne suis pas arrêté. Je suis en liberté et présent dans Bangui », déclarait-il.

Nouveau rebondissement vendredi, puisque c’est au tour d’une source policière congolaise d’affirmer à l’AFP que l’ancien président de la Fédération centrafricaine de football (FCF) a bien été arrêté dans le nord du Congo.

Qui croire ? « Tout laisse à penser que Ngaïssona n’a pas été arrêté », confie à Jeune Afrique une source africaine, incapable d’expliquer le communiqué de la Misca qui a depuis été retiré du site de l’Union africaine. Selon nos informations, plusieurs hauts gradés de la force africaine n’avaient pas été informés de la publication d’une telle information.

>> Lire aussi : François Hollande attendu à Bangui vendredi

Que s’est-il passé ? Selon plusieurs sources, la Misca aurait pu confondre Ngaïssona avec Eugène Ngaikosset, capitaine des forces navales centrafricaine et proche de François Bozizé, arrêté il y a quelques jours à Bangui.

Ngaïssona, lui, court toujours.

Jeuneafrique.com par Vincent Duhem

Centrafrique : deux soldats tchadiens de la Misca tués dans le centre de Bangui

février 24, 2014

Le centre de Bangui a été le théâtre dimanche et lundi de violents affrontements entre miliciens anti-balaka et soldats de la Misca. Deux militaires tchadiens ont été tués.

La Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (Misca) est de nouveau endeuillée. Deux soldats tchadiens de la force africaine ont été tués et deux autres blessés dimanche 23 et lundi 24 février à Bangui.

>> Lire aussi : Les violences ont « radicalement diminué » en 3 mois, selon le commandant de Sangaris

Selon un haut gradé de la Misca, deux militaires ont été tués et un autre blessé dimanche par des grenades, lors d’affrontements avec des miliciens anti-balaka dans le quartier Combattant, proche de l’aéroport. Un autre soldat tchadien a été grièvement blessé lundi au cours de nouveaux accrochages.

Selon le général Martin Tumenta, chef des opérations militaires de la Misca, les victimes ont été attaquées alors qu’elles se déplaçaient à pied dans le quartier, où elles n’avaient pourtant pas le droit de se rendre.

« Nous avons un problème, il y a des armes, des munitions, des grenades qui circulent dans le camp de déplacés [situé non loin du quartier Combattant, et dans lequel vivent plus de 100 000 chrétiens, NDLR]. La priorité, c’est de nettoyer ce camp le plus vite possible », a commenté le général.

Jeuneafrique.com avec AFP

Centrafrique : accrochage meurtrier entre anti-balaka et soldats de la Misca

février 18, 2014

Un accrochage survenu dimanche entre miliciens anti-balaka et soldats de la force africaine Misca a fait huit morts dans le village de Cantonnier, dans l’ouest de la Centrafrique, près de la frontière avec le Cameroun.

Huit personnes ont été tuées lors d’un accrochage, dimanche 16 janvier, dans le village de Cantonnier, frontalier du Cameroun, entre des miliciens anti-balaka et des soldats de la force de l’Union africaine en Centrafrique (Misca).

« Il y a eu des échanges de tirs entre la Misca et les anti-balaka à Cantonnier. Cela s’est passé dimanche. Le bilan provisoire fait état de huit morts : deux anti-balaka et six civils », a affirmé une source au commandement de groupement de la gendarmerie de Bouar (ouest). « Il y a eu un incident entre nos éléments et un groupe d’individus qui seraient effectivement des anti-balaka, vers la frontière avec le Cameroun, dont les circonstances ne sont pas encore bien connues », a confirmé une source à la Misca, soulignant qu’aucun élément de la Misca n’avait été touché au cours de cet incident.

Selon la source à la gendarmerie, l’accrochage a débuté sur un point de contrôle des anti-balaka auquel une patrouille de la Misca a refusé de se soumettre. La lutte contre les anti-balaka, auxquels la présidente de transition Catherine Samba Panza a promis de faire la guerre, est devenue l’une des priorités pour la force internationale.

>> Lire aussi : Catherine Samba-Panza demande à la France de prolonger son intervention militaire

La milice anti-balaka, composée en majorité de chrétiens, a pris les armes l’été dernier, se livrant à des représailles contre les civils musulmans, accusés de complicité avec l’ex-rébellion Séléka. Si la situation sécuritaire a tendance a s’améliorer dans la capitale centrafricaine, certaines régions du pays sont régulièrement le théâtre de violences meurtrières.

L’ombre d’Abdel Kader Baba Laddé

Selon Florent Geel, directeur Afrique de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) en mission à Bangui, trois attaques imputées par des sources locales à d’ex-rebelles Séléka ont été menées contre Bang (ouest) depuis le 13 février, faisant au moins 22 morts. « Le 13 février, une première attaque a fait 14 morts. Le lendemain, les assaillants ont pillé des bâtiments administratifs et des centres de culte », a précisé Florent Geel.

D’autres sources locales ont attribué ces violences à des hommes de l’ancien chef rebelle tchadien Abdel Kader Baba Laddé, dont les combattants, en déroute depuis 2012, se sont repliés dans l’ouest du pays.

« Dimanche matin, on a entendu des tirs à plusieurs endroits de Bang. Les hommes de Baba Laddé se sont mis à tirer en l’air, provoquant la débandade », a affirmé Martin Himi Dana, un agriculteur de la région joint par téléphone. « Sur le champ, on a dénombré deux morts. Ils ont arrêté sept autres personnes et les ont forcées à partir avec eux. Les corps de ces sept personnes portant des traces de balles ont été découverts hier à quelques kilomètres de Bang », a assuré cet agriculteur.

Jeuneafrique.com avec AFP

Centrafrique: Les forces internationales s’attaquent aux « anti-balakas »

février 15, 2014

Les forces internationales ont mené samedi matin à Bangui une vaste opération de désarmement des anti-balaka, des miliciens majoritairement chrétiens accusés de crimes atroces contre la minorité musulmane et auxquels la présidente intérimaire a déclaré "la guerre".

Les responsables militaires de l'opération française Sangaris et ceux de la force de l'Union africaine (Misca), qui tentent de mettre fin à la crise dans ce pays livré aux pillages et aux massacres interreligieux depuis bientôt trois mois, avaient durci le ton ces derniers jours, prévenant qu'ils feraient usage de la force.

La Centrafrique a sombré dans le chaos depuis le coup d'Etat en mars 2013 de Michel Djotodia, chef de la coalition rebelle Séléka, à dominante musulmane, contraint à la démission le 10 janvier. Face aux rebelles de la Séléka se sont peu à peu constituées des milices locales d'autodéfense, issues des régions rurales à dominante chrétienne: les anti-balaka, littéralement "anti-machette", qui ont à leur tour semé la terreur dans Bangui et en province.

Après le départ du président Djotodia, et le désarmement et le cantonnement des éléments de la Séléka menés par les soldats de Sangaris, les anti-balaka s'en sont pris systématiquement aux civils musulmans, multipliant lynchages et pillages, conduisant ONG et ONU à dénoncer un nettoyage ethnique.

Patrice Edouard Ngaissona en fuite

L'opération de ratissage menée samedi, la plus importante depuis le début de Sangaris en décembre, a débuté peu avant 6H00 sur un large périmètre du quartier Boy Rabe, fief banguissois des milices anti-balaka.

Elle a permis "l'interpellation d'une dizaine d'individus", selon le procureur de la République Ghislain Grésenguet, ainsi que la saisie d'armes diverses – armes automatiques, fusils de chasse, grenades – et de nombreuses munitions.

Toutefois, l'un de ses "objectifs" – l'arrestation de Patrice Edouard Ngaissona, qui se présente comme le "coordonnateur politique" des anti-balaka -, n'a pas été atteint. "Ils n’ont pas réussi à me prendre, j’étais sorti. Il faut qu’on me dise pourquoi on me cherche", a affirmé à l'AFP M. Ngaissona, joint par téléphone.

Quinze minutes après l'encerclement de sa maison par les forces africaines, des explosions de grenades et des tirs ont été entendus. Selon une source militaire, "face à l'agression des occupants de la maison, des éléments de la Misca ont tiré en l'air".

Interrogé par l'AFP, le procureur a regretté que M. Ngaissona ait pu échapper à une interpellation. "C'était le gros poisson qu'il fallait prendre", a-t-il dit.

Parmi les personnes interpellées figure le lieutenant Hervé Ganazoui, "en charge des opérations à l'+état-major+ anti-balaka", a déclaré à l'AFP Emotion Brice Namsi, qui se présente comme un porte-parole des miliciens.

L'opération s'est achevée aux alentours de 10H00. Les véhicules des Sangaris et de l'Union africaine sont repartis sous les huées des habitants qui scandaient notamment: "Cassez-vous ou on va s'occuper de vous !".

Renfort militaire attendu

La présidente centrafricaine Catherine Samba Panza a promis mercredi de faire "la guerre" aux milices. Elle faisait écho aux déclarations menaçantes du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian et des commandants des contingents français et africain en Centrafrique, qui visaient directement les miliciens et les pillards sévissant en toute impunité.

Face aux difficultés rencontrées par Sangaris et la Misca pour sécuriser le pays et désarmer les populations, la France a annoncé vendredi l'envoi de 400 militaires supplémentaires, portant le dispositif Sangaris à 2.000 hommes.

M. Le Drian a justifié samedi cette décision en estimant que le degré de violence rendrait l'opération plus longue que prévu. "Je crois que ça sera plus long que prévu, parce que le niveau de haine et de violence est plus important que celui qu'on imaginait", a-t-il dit.

De son côté, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, en visite à l'ONU à New York, a annoncé que l'UE "envisageait de doubler" l'effectif d'Eufor-RCA, de 500 à 1.000 hommes. Cette force "sera sur le terrain très, très vite", a-t-elle assuré. Selon des diplomates européens, il est prévu qu'elle se déploie à Bangui à partir de mars.

La France avait déployé début décembre 1.600 hommes en RCA. Cet effectif limité, qui agit officiellement en soutien des 6.000 hommes de la Misca, n'a pas permis de faire cesser les violences.

Jeuneafrique.com