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L’ex-président pakistanais Musharraf traduit en justice

avril 9, 2013
En mars dernier, un garde armé fouille un homme qui veut entrer dans le QG de campagne de Pervez Musharraf à Karachi.

En mars dernier, un garde armé fouille un homme qui veut entrer dans le QG de campagne de Pervez Musharraf à Karachi. Crédits photo : ASIF HASSAN/AFP

 

L’ancien dictateur, qui tente d’être élu lors des législatives du 11 mai, comparaît ce mardi devant la Cour suprême pour « trahison ».

-il faire dans cette galère? Depuis son retour au Pakistan le 24 mars, le général Pervez Musharraf, dictateur de 1999 à 2008, accumule les déconvenues. Tout avait bien commencé. Alors qu’il séjourne à Dubaï, le mois dernier, la justice pakistanaise lui accorde une liberté provisoire malgré sa mise en accusation dans trois affaires: l’assassinat de l’ancienne premier ministre Benazir Bhutto, le meurtre du chef baloutche Akbar Bugti et le renvoi des juges de la Cour suprême en 2007. De quoi lui permettre de faire campagne.

Mais ses déboires judiciaires ne font que commencer. Depuis lundi, la Cour suprême examine une requête déposée par plusieurs avocats. Les juristes demandent à la Cour d’ordonner des poursuites pour haute trahison contre le général. En 2007, Musharraf avait suspendu la Constitution et imposé l’état d’urgence. Un acte qui, au titre de l’article 6 de la Constitution, est passible de la peine de mort ou de la prison à vie. Le général a été convoqué mardi devant la Cour qui lui a interdit de quitter le pays.

Pire, il est menacé de mort par les talibans pakistanais. Adnan Rasheed, un ancien officier qui avait failli le tuer dans un attentat à la bombe en 2003, a promis qu’il lui ferait la peau. Dans une vidéo, où il apparaît entouré de kamikazes, il a lancé, bravache: «Rends-toi. Sinon, nous te frapperons quand tu t’y attendras le moins.» Du coup, Musharraf n’a pas pu tenir le moindre meeting.

 
 

Alors pourquoi est-il revenu, lui qui jouissait d’un exil paisible, bercé entre Londres et Dubaï? «Pervez Musharraf a cette mentalité propre à beaucoup de militaires, indique le général à la retraite Talat Masood, qui l’a bien connu. Il pense avoir le devoir de servir son pays. Le problème, c’est qu’il a une trop haute opinion de lui-même pour comprendre qu’il n’est plus populaire.»

Une poignée de fidèles

Musharraf caresse l’espoir d’un retour aux affaires depuis longtemps. Moins de deux ans après sa démission, il clame dans la presse internationale que ses concitoyens l’aiment toujours. «La preuve», lance-t-il au journal allemand Der Spiegel en octobre 2010, «j’ai 315.000 fans sur Facebook.» Ils n’étaient qu’un millier à l’accueillir à l’aéroport. Cherchez l’erreur…

Le général était pourtant prévenu. En 2011, à Londres, il reçoit une poignée de fidèles, dont son ancien ministre des Affaires étrangères, Khurshid Kasuri. «À cette époque, je lui ai conseillé de renoncer à son rêve de retour, raconte-t-il. Il était clair que les gens l’avaient oublié. Mais il n’a pas aimé mon conseil. Musharraf était entouré de personnes qui lui répétaient que le gouvernement était incompétent et que la population le réclamait.» Le général est convaincu d’avoir été un bon président et qu’il peut sortir son pays de l’ornière. «Où est le Pakistan que j’avais laissé il y a cinq ans? Je suis venu reconstruire le pays que je vous ai laissé», lance-t-il un brin messianique à sa descente d’avion.

Si son parti n’a aucune chance de remporter plus de quelques sièges à l’Assemblée nationale et dans les parlements des provinces, Musharraf peut être élu député. Dimanche, la commission électorale a approuvé sa candidature pour la circonscription de Chitral, dans le nord-ouest du pays. Il y est populaire pour avoir construit le tunnel du Lowari, qui relie cette zone montagneuse inaccessible en hiver, à la région de Dir plus au sud.

Enfin, il bénéficie de la protection de l’armée. «La plupart des haut gradés en poste aujourd’hui ont servi sous ses ordres. Certains, comme l’actuel chef de l’armée de terre, le général Kayani, lui doivent leur avancement. Tout ce monde-là n’aimerait pas qu’un camarade se fasse tuer», estime Talat Masood.

Lefigaro.fr par Emmanuel Derville

Côte d’Ivoire : Justin Koné Katinan, l’ancien porte-parole de Gbagbo, inculpé de meurtre au Ghana ?

octobre 1, 2012
Justin Kone Katinan, en 2010. Justin Kone Katinan, en 2010. © AFP

Mauvaise nouvelle pour les opposants ivoiriens. Mardi 1er octobre, la justice ghanéenne a, semble-t-il, voulu inculper Justin Koné Katinan, l’ancien porte-parole de Laurent Gbagbo, de meurtre. Mais l’intéressé aurait refusé de signer son acte de mise en accusation.

Ce sont des crimes commis en Côte d’Ivoire qui valent aujourd’hui à Justin Koné Katinan, l’ancien porte-parole de Laurent Gbagbo, de risquer une inculpation formelle de meurtre au Ghana, où il est exilé depuis la fin de la crise postélectorale, en avril 2011.

Dernier ministre du Budget de Laurent Gbgabo, Koné Katinan a été arrêté à plusieurs reprises. Il avait notamment été libéré sous caution, le 25 septembre, puis à nouveau interpellé, vendredi dernier. Son cas, ainsi que des incidents à la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, ont abouti à un bras de fer entre les deux pays, le premier ayant fermé ses frontières terrestres et maritimes avec le second.

Mandat d’arrêt

La justice ivoirienne a lancé contre lui un mandat d’arrêt international après l’avoir inculpé de conspiration et du meurtre de deux hommes, à Abidjan en mars 2011. Lui et un autre ancien ministre ivoirien, Dallo Désiré, sont soupçonnés d’avoir, le 25 mars 2011, tué Kamagate Sedou, 83 ans, un soudeur, et le 29 mars, Diabate Drissa, 37 ans, un négociant de Port-Bouët, un quartier d’Abidjan.

L’avocat de Koné Katinan, Patrick Sorgbordzor, a déclaré au site ghanéen myjoyonline.com qu’en son absence, son client avait refusé de signer l’acte d’accusation pour meurtre qu’on lui présentait. Si cette inculpation était formalisée, la question de l’éventuelle extradition de l’ancien porte-parole serait plus que jamais d’actualité. Mais selon Sorgbordzor, Koné Katinan ne serait pas extradable car il bénéficierait du statut de réfugié.

Jeuneafrique.com avec AFP

RDC: l’opposition veut une mise en accusation pour « haute trahison » de Kabila

septembre 4, 2012
 
RDC: l'opposition veut une mise en accusation pour 'haute trahison' de Kabila RDC: l’opposition veut une mise en accusation pour « haute trahison » de Kabila © AFP

Une vingtaine de partis d’opposition de la République démocratique du Congo a demandé qu’une mise en accusation pour « haute trahison » soit lancée contre le président Joseph Kabila suite au regain d’instabilité dans la province du Nord-Kivu (est).

Parmi les signataires de la déclaration figurent le député Rémy Masamba, issu d’une branche de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le principal parti d’opposition qui avait rejeté le résultat des élections présidentielle et législatives contestées de fin 2011, remportées par Joseph Kabila et son camp.

La coalition « recommande » au parlement, dès la rentrée parlementaire de septembre, « d’enclencher le mécanisme de mise en accusation du président de la République, monsieur Joseph Kabila Kabange, pour haute trahison », écrivent les signataires du texte publié lundi.

L’armée affronte depuis mai le Mouvement du 23 mars (M23) près des frontières rwandaise et ougandaise. Ce mouvement est né d’une mutinerie de soldats congolais en majorité issus de l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrée dans l’armée en 2009 après un accord de paix.

« L’élément déclencheur de la guerre qui sévit à l’est du pays est le fameux accord », dont les rebelles revendiquent la pleine application, et « dont le contenu a été délibérément caché tant aux institutions qu’à la population congolaise », estiment les opposants.

Des ONG, l’ONU et Kinshasa ont accusé le Rwanda de soutenir en hommes, armes et munitions les dissidents, qui contrôlent une partie du territoire de Rutshuru.

Vendredi, quelques centaines de soldats rwandais ont quitté le Rutshuru pour retourner chez eux. Ils opéraient au sein d’un bataillon congolo-rwandais déployé après une opération militaire des deux pays menée début 2009 contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Le ministère congolais de la Défense, Alexandre Luba Ntambo, affirme que la présence du bataillon était « publique » et « officielle », mais la coalition d’opposants considère que les troupes rwandaises sont entrées en RDC « à l’insu du peuple congolais ».

Jugeant « totalement établie » la « complicité du pouvoir (. . . ) avec les agresseurs », elle plaide pour un « dialogue national franc et sincère entre toutes les forces politiques et sociales du pays », et « rejette le déploiement de la force internationale neutre ».

Cette force doit être déployée à la frontière entre la RDC et le Rwanda, et ses bases doivent à être discutées mercredi à Kampala au cours d’une nouvelle réunion des Etats de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRLG).

Jeuneafrique.com avec AFP