Posts Tagged ‘MLC’

RDC: De l’électricité dans l’air politique au MLC

septembre 6, 2018

 

RDC: Réaction virulente d’un militant du MLC sur l’invalidation de la candidature de Jean-Pierre Bemba à la présidentielle

août 27, 2018

 

Retour de Bemba prévu mercredi en RDC, ses proches négocient avec le gouvernement

juillet 31, 2018

L’ex-chef de guerre congolais Jean-Pierre Bemba en conférence de presse à Bruxelles, le 24 juillet 2018 / © AFP / JOHN THYS

L’ex-chef de guerre congolais Jean-Pierre Bemba est attendu mercredi matin à Kinshasa où ses proches et le ministre de l’Intérieur négociaient toujours mardi soir les modalités de son retour en République démocratique du Congo après onze ans d’absence.

Bain de foule pour une démonstration de force de grande ampleur ou traversée rapide de Kinshasa? Quel lieu de résidence? Des partisans de Jean-Pierre Bemba négociaient encore avec le ministre Henri Mova -un proche du président Joseph Kabila- à 21h00 GMT quelques heures avant le départ prévu du jet privé depuis la Belgique.

C’est en tous cas ce qu’indiquent à l’AFP l’entourage du ministre et de l’ex-vice-président congolais récemment acquitté de crime contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI) qui le poursuit dans une affaire annexe de subornation de témoins.

« Nous avons l’autorisation d’atterrir, de ce côté-là il n’y a pas de problème », a déclaré à la mi-journée à la presse la député Eve Bazaiba en sortant d’une réunion avec le chef de la police de Kinshasa et le chef de la région militaire de la capitale.

« Mais il y a quand même des points importants où nous n’avons pas trouvé de consensus », avait-elle ajouté.

« Selon les informations dont même les services disposent, il y aura un grand engouement. Nous devons convenir de la manière dont nous allons gérer la masse ensemble », a-t-elle détaillé.

Il y aurait aussi un désaccord sur le lieu de résidence à Kinshasa de Jean-Pierre Bemba, selon un autre parlementaire de son Mouvement de libération du Congo (MLC).

M. Bemba souhaite se rendre dans une résidence familiale qui se trouve dans une avenue huppée de la commune résidentielle de la Gombe, entre les ambassades de Turquie et du Canada.

Les autorités ne souhaitent pas que M. Bemba loge dans cette résidence qui se trouve entre le siège du parti présidentiel PPRD et la propre résidence du chef de l’État Joseph Kabila, selon cette même source.

Jean-Pierre Bemba / © AFP / Alain BOMMENEL, Sabrina BLANCHARD

M. Bemba a annoncé au journal belge Le Soir son intention de déposer dès « jeudi » sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 23 décembre. Date-limite du dépôt des candidatures: le 8 août.

Un autre opposant en exil de fait, Moïse Katumbi, a fait dire à la presse par ses proches qu’il déposerait son dossier de candidature le 4 août devant la commission électorale à Kinshasa, après avoir annoncé son retour le vendredi 3 à Lubumbashi.

Ces effets d’annonce ont fait ricaner une très haute source sécuritaire: « Il a adressé (sa demande d’atterrissage en jet privé) aux médias ».

M. Katumbi risque d’être arrêté s’il revient en RDC.

Ex-proche du président Kabila passé à l’opposition en 2015, il a été condamné à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière.

Il est également poursuivi pour recrutement de mercenaires. Le procès a été renvoyé dans ce dossier au 10 octobre.

« Des farces judiciaires », a déclaré la semaine dernière son avocat parisien Eric Dupond-Moretti: « Rien n’interdit qu’il rentre en RDC (…) S’il y a arrestation, elle sera purement arbitraire ».

Romandie.com avec(©AFP / 31 juillet 2018 23h39)

RDC – Ève Bazaiba : « Le Conseil national de suivi n’est pas une voie de garage »

janvier 10, 2017

Ève Bazaiba, secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC), le 24 avril 2015 à Paris. © Camille Millerand pour J.A.

À la tête du Front pour le respect de la Constitution et secrétaire générale du MLC, Ève Bazaiba n’a toujours pas apposé sa signature sur l’accord politique global et inclusif conclu le 31 décembre 2016 à Kinshasa. La dame de fer explique les raisons de sa réticence à Jeune Afrique.

Ève Bazaiba, 51 ans, fait de la résistance : pas question que le Mouvement pour la libération du Congo (MLC, parti de Jean-Pierre Bemba) et le Front pour le respect de la Constitution, qu’elle dirige, ne signent le compromis politique de la Saint-Sylvestre tant que ne sera pas assurée sa mise en oeuvre effective. En tout cas, c’est la position qu’elle défend depuis qu’elle a claqué la porte des négociations à la veille de la signature de l’accord.

Et pour l’instant, selon elle, tel n’est pas le cas. Celle qu’on présente comme la « dame de fer » de la scène politique congolaise déplore que le compromis politique trouvé le 31 décembre soit considéré comme un « accord bilatéral » entre le président Joseph Kabila et son meilleur ennemi Étienne Tshisekedi, l’opposant historique.

Ève Bazaiba s’insurge notamment contre l’attribution du poste du président du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA) et de celui de Premier ministre au Rassemblement, principal regroupement de l’opposition congolaise. « Dans ces conditions, l’accord risque d’être fragile », explique celle qui voudrait diriger le CNSA, ou du moins y jouer un « rôle important ». Car « ce n’est pas une affaire de quota, mais de considération », poursuit-elle, soupçonnant la médiation conduite par les évêques catholiques d’avoir « privilégié les deux poids lourds : la Majorité présidentielle (MP) et le Rassemblement ».

Jeune Afrique : Considérez-vous toujours, comme la MP, que l’accord politique conclu le 31 décembre 2016 souffre d’un sérieux problème d’inclusivité ?

Ève Bazaiba : Oui, à la fin des travaux, l’accord n’a plus été inclusif. Mais lorsque nous discutions, le dialogue était bien inclusif. Autrement dit, toutes les parties prenantes ont participé à l’élaboration de ce compromis politique, mais c’est à son atterrissage que le bât blesse.

Concrètement, quelles sont aujourd’hui les principales raisons qui ont poussé le Front pour le respect de la Constitution à ne pas signer l’accord ?

Nous voudrions avant tout avoir des garanties de mise en oeuvre de toutes les échéances et convenances de ce compromis politique. C’est pourquoi nous continuons à demander que l’animation de l’institution chargée du contrôle (Conseil national de suivi de l’accord, ndlr) soit confiée à une personne qui ne soit pas directement impliquée dans la gestion de la chose publique.

Nous sommes pressés d’aller aux élections pour résoudre rapidement la problématique de l’illégitimité des institutions

Êtes-vous pessimiste quant à la mise en oeuvre de cet accord dont le suivi a été confié à l’opposant Étienne Tshisekedi ?

Nous sommes plutôt sceptiques. Les échéances électorales prévues dans la Constitution n’ont pas été tenues. Pourtant, le chef de l’État, qui a promulgué cette Loi fondamentale, s’était engagé à les faire respecter. Ce qui n’a pas été fait puisque la présidentielle n’a pas été organisée dans les délais constitutionnels. Comment un accord politique qui n’a même pas eu le seing de la personne qui constitue le problème sera-t-il appliqué ?

Pis, ceux qui vont gérer la chose publique vont se faire contrôler eux-mêmes en dirigeant le Conseil national de suivi de l’accord. On ne peut pas s’auto-contrôler ! Nous craignons que les mêmes causes produisent demain les mêmes effets. Nous admettons certes le statut de patriarche d’Étienne Tshisekedi pour ses années de lutte pour l’avènement de la démocratie en RDC, mais nous considérons aussi que le Conseil national de suivi n’est pas une voie de garage : s’il faut lui donner un poste, ce serait celui de Premier ministre. Mais l’organe chargé du suivi ne doit pas être animé par une personne qui est impliquée dans la gestion de la chose publique.

Nous ne sommes pas concernés par des arrangements particuliers pour partager le pouvoir

Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de vouloir faire de la surenchère pour obtenir plus de postes importants dans le futur gouvernement ou une meilleure position au sein du Conseil national de suivi  (CNSA) ?

Le Front pour le respect de la Constitution a été clair sur cette question : nous ne sommes pas concernés par des arrangements particuliers pour partager le pouvoir. C’est pourquoi, d’ailleurs, nous nous sommes fermement opposés au chamboulement des institutions de la République : nous avons dit non à la dissolution de l’Assemblée nationale, du Sénat et des assemblées provinciales en vue de procéder à la cooptation des membres.

Au contraire, nous sommes pressés d’aller aux élections pour résoudre rapidement la problématique de l’illégitimité des institutions actuelles et de leurs animateurs.

D’aucuns soupçonnent le Front pour le respect de la Constitution de vouloir faire capoter l’accord. Que leur répondez-vous ?

C’est absurde. Cet accord, c’est notre oeuvre. Nous cherchons simplement à avoir des gardes-fous nécessaires pour sa mise oeuvre sans faille, en tenant compte du chronogramme électoral qui en découlera.

La MP n’a pas le droit d’utiliser notre position comme alibi

Que vous inspire la stratégie de la MP consistant à s’accrocher littéralement à votre position pour émettre des réserves sur la mise en oeuvre de l’accord ?

Nous la dénonçons avec force. La majorité n’a pas le droit d’utiliser notre position comme alibi. La MP détient une grande responsabilité dans la mise en oeuvre de cet accord parce que c’est elle qui a mis le pays dans la situation actuelle de crise à cause de ses velléités à vouloir se maintenir au pouvoir en violation de la Constitution.

En l’état, peut-on considérer que vous rejetez finalement cet accord ?

Nous ne rejetons pas l’accord du 31 décembre. C’est le fruit même de notre travail.

Quand comptez-vous revenir sur votre décision de ne pas le signer ?

Cette décision n’est pas irrévocable, mais à condition que la Conférence nationale épiscopale du Congo (Cenco) daigne comprendre notre position. C’est elle qui assure la médiation de tout ce processus.

Jeuneafrique.com par Trésor Kibangula

Présidentielle en RDC : l’opposition invite à accentuer la pression sur le pouvoir

avril 24, 2016

Kinshasa – La Dynamique de l’opposition, l’une des principales plateformes politiques opposée à un troisième mandat du président congolais Joseph Kabila, a appelé dimanche à Kinshasa la population à accentuer la pression sur le régime afin d’exiger la tenue de la présidentielle avant la fin de l’année.

Faisons accentuer la pression pour pousser le pouvoir au respect de la Constitution en République démocratique du Congo (RDC), a déclaré Vital Kamerhe, président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), lors d’un meeting qui a réuni un peu plus de 2.000 personnes à Kinshasa.

Cette rencontre populaire s’est tenue en marge de la commémoration de l’ouverture démocratique lancée le 24 avril 1990 par le dictateur Mobutu Sese Seko, qui a régné sur la RDC pendant 32 ans.

Le pouvoir est aux mains du peuple, ont répété plusieurs dirigeants de la Dynamique qui réunit notamment le Mouvement de libération du Congo (MLC) et l’UNC, 2e et 3e forces politiques de l’opposition à l’Assemblée ainsi que plusieurs dizaines d’autres petits partis.

Du haut du balcon du siège des Forces novatrices pour l’union et la solidarité (Fonus), les dirigeants d’opposition ont tour à tour réitéré leur refus de participer au dialogue national voulu par le président Kabila qu’ils considèrent comme un piège. Ils ont également redit leur rejet de tout report de la présidentielle.

Fin novembre, M. Kabila a annoncé son intention de convoquer un dialogue national inclusif destiné à permettre un consensus sur le calendrier électoral et le financement des élections, mais cinq mois plus tard, le projet est au point mort.

Mi-avril, le facilitateur de l’Union africaine pour ce forum, Edem Kodjo, a estimé que le respect du délai constitutionnel était un problème pesant sur l’organisation de la présidentielle en RDC.

Par ailleurs dans le sud-est du pays, à Lubumbashi, deuxième ville de la RDC, la police a empêché la tenue d’un meeting pacifique que projetait de tenir Moïse Katumbi, ex-gouverneur de l’ancienne province du Katanga, passé à l’opposition en septembre.

Selon le correspondant de l’AFP, quelques centaines de personnes qui accompagnaient M. Katumbi vers le lieu de la manifestation ont été dispersées violemment par la police anti-émeute qui a également utilisé des gaz lacrymogènes.

Le général Jean Bosco Galenga, chef provincial de la police, a affirmé à l’AFP que Moïse Katumbi venait avec une foule de gens drogués qui troublaient l’ordre public. Nous avons lancé des bombes lacrymogènes pour rétablir l’ordre public.

Nous avons arrêté quelques-uns de ses lieutenants que nous mettrons lundi à la disposition de la justice, a ajouté l’officier.

M. Katumbi, 51 ans et grande figure de la politique du Katanga, est un probable candidat à la prochaine présidentielle.

Populaire et charismatique, le richissime homme d’affaires est le président du prestigieux club de football Tout-Puissant Mazembe de Lubumbashi, triple vainqueur de la Ligue des champions d’Afrique.

Le climat politique est tendu depuis des mois dans le pays en raison de l’incertitude liée au très probable report de ce scrutin censé avoir lieu fin novembre.

L’opposition accuse M. Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de se représenter, de manoeuvrer pour se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat en décembre.

Depuis deux ans, la Dynamique de l’opposition demande à M. Kabila de déclarer publiquement qu’il ne se représentera pas pour un 3e mandat à la tête de la RDC, conformément à la Constitution qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels.

Romandie.com (©AFP / 24 avril 2016 20h50)

Eve Bazaiba (MLC) : « S’il s’aime, Kabila sait que c’est son deuxième et dernier mandat » en RDC

avril 30, 2015

Eve Bazaiba, secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC, opposition).
Eve Bazaiba, secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC, opposition). © Isidore Kouadio/Jeune Afrique

De passage à Paris le 24 avril, après son séjour aux États-Unis, Eve Bazaiba, secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC, parti de Jean-Pierre Bemba), a livré à « Jeune Afrique », son analyse des questions qui agitent l’actualité politique en RDC. Interview exclusive.

Eve Bazaiba est-elle la prochaine sur la liste ? Depuis la transformation du Mouvement de libération du Congo (MLC, ex-groupe rebelle) en parti politique en 2003, tous ses secrétaires généraux successifs ont quitté le navire Jean-Pierre Bemba pour rejoindre le camp de Joseph Kabila : Olivier Kamitatu, François Muamba et, plus récemment, Thomas Luhaka, bombardé vice-Premier ministre au sein du nouveau gouvernement de « cohésion nationale » en RDC.

En acceptant de rejoindre l’équipe gouvernementale conduite par le Premier ministre Augustin Matata, Thomas Luhaka, jusque là secrétaire général du MLC, a signé son « auto-exclusion » de la formation politique, selon Eve Bazaiba qui a pris dans la foulée les rênes du deuxième parti de l’opposition congolaise. Combien de temps lui faudra-t-il avant d’emboîter les pas à ses prédécesseurs, peut-on se demander ?

Dans son plan de déstabilisation du MLC, le régime Kabila ne m’a pas prévue parmi les hypothèses : je suis imperméable à la corruption.

« C’est une question d’éducation », répond Eve Bazaiba. « Je ne peux pas trahir le MLC, me trahir moi-même et cracher sur mon combat. Je ne peux pas embrasser un système que je suis en train de récuser, de décrier », rassure-t-elle. Et d’ajouter : « Aussi, dans son plan de déstabilisation du MLC, le régime Kabila ne m’a pas prévue parmi les hypothèses : je suis imperméable à la corruption. »

Jeune Afrique : Thomas Luhaka continue à se prévaloir de la qualité de secrétaire général du MLC. Qu’en est-il ?

Eve Bazaiba : Comment peut-on être secrétaire général et ne pas collaborer avec le président national du parti [Jean-Pierre Bemba, actuellement détenu à La Haye, NDRL] ? Aujourd’hui, tout le monde sait que Thomas Luhaka n’est que l’arbre qui cache la forêt. C’est le régime de Joseph Kabila qui est derrière son jeu. Je ne veux donc pas perdre mon énergie à parler de lui. Il n’est qu’un feu de paille qui va s’éteindre de lui-même.

Thomas Luhaka n’est qu’un feu de paille qui va s’éteindre de soi-même.

Qu’est-ce qui a joué en votre faveur pour être désignée secrétaire générale du MLC ?

Sans fausse modestie, ce sont mes compétences, mon savoir-faire en politique. J’ai une expérience politique plus importante que tous mes prédécesseurs à ce poste.

Quels sont vos rapports avec Jean-Pierre Bemba, le leader de votre parti ?

Jean-Pierre Bemba a eu le dernier mot pour ma désignation comme secrétaire générale. Nos rapports sont bons. Je lui rends visite souvent dans le centre de détention et ensemble nous organisons des séances de travail pour avoir le même langage. Il me parle de ses connexions et me partage son riche carnet d’adresses. Là où il est, contre toute attente, il reste le mieux informé du parti, car il reçoit beaucoup de personnalités.

Le verdict dans son procès est prévu au mois de juin. Est-il confiant ?

Jean-Pierre Bemba attend sereinement ce verdict. Il l’attend d’ailleurs depuis plusieurs années, mais il garde le moral. Nous sommes très confiants, car dans les deux affaires jugée devant la Cour pénale internationale (CPI), il bénéficie d’une mise en liberté provisoire.

Et à ce jour, le bureau n’a toujours pas été en mesure de donner des preuves, au-delà de tout doute raisonnable, selon lesquelles seules les troupes du MLC auraient commis des exactions et que Jean-Pierre Bemba aurait eu le contrôle de ces éléments envoyés en Centrafrique.

Jeuneafrique.com par Trésor Kibangula