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Mauritanie : Mohamed Ould Abdelaziz de nouveau assigné à résidence

janvier 10, 2022
Mohamed Ould Abdelaziz à Nouakchott, le 10 avril 2021. © BECHIR MALUM pour JA

Si l’ancien président doit demeurer en détention provisoire jusqu’en juin prochain, il n’est plus incarcéré à l’École de police de Nouakchott, depuis sa sortie de l’hôpital, dans la nuit du 8 au 9 janvier. Explications.

Depuis qu’il a quitté le Centre national de cardiologie, Mohamed Ould Abdelaziz est placé en résidence surveillée dans sa villa du quartier des Bourses (Soukouk), à Nouakchott. Cette décision a été prise le 7 janvier par le juge d’instruction, qui s’est basé sur le rapport médical établi à l’issue d’une période d’observation par les trois spécialistes qui suivent l’ancien président.

L’École de police de la capitale, où il était incarcéré depuis le 22 juin 2021, a été jugée inadaptée à son état de santé. Le contrôle judiciaire dont il est l’objet a donc été modifié. Chez lui, « Aziz » est soumis aux mêmes règles que celles qui prévalaient avant son arrestation, lorsqu’il était déjà assigné à résidence. Il ne peut se déplacer que pour recevoir des soins et se rendre à la mosquée. Il n’est désormais plus tenu de se présenter au commissariat spécial chargé des crimes économiques, mais il devra répondre aux éventuelles convocations judiciaires.

Évacuation sanitaire ?

Une différence toutefois, et de taille : ses visites sont filtrées. Il ne peut recevoir que ses enfants, ses avocats et ses médecins. Des éléments des forces de sécurité – la police antiterroriste, selon son entourage – sont chargés de surveiller les entrées donc, mais aussi ses allées et venues, le bracelet électronique n’étant pas utilisé en Mauritanie.

L’ex-chef de l’État a été hospitalisé en urgence dans la nuit du 28 au 29 décembre, après avoir été pris de malaise et de saignements. Le 31, il a été transféré au Centre national de cardiologie où il a subi, selon les médecins, un cathétérisme cardiaque. La question de son évacuation sanitaire s’était alors posée, sa famille demandant à ce qu’il soit transféré à l’étranger afin d’y recevoir des soins, sans toutefois préciser de destination. Aziz, qui continue de vouloir se faire soigner à l’extérieur, n’a pas émis de souhait particulier quant au pays dans lequel il souhaite se rendre.

En décembre 2021, sa détention provisoire, d’un an maximum, avait été prolongée de six mois supplémentaires. Il demeure inculpé pour, entre autres, corruption, blanchiment d’argent, enrichissement illicite, dilapidation de biens publics et octroi d’avantages indus. La date de son procès n’est pas encore connue.

Avec Jeune Afrique par Justine Spiegel

Mauritanie : pourquoi Mohamed Ould Abdelaziz est hospitalisé

décembre 31, 2021
L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz. © Steve Holland/G20 Australia via Getty Images

L’ancien président mauritanien a été admis en urgence à l’hôpital militaire de Nouakchott, dans la nuit du 28 au 29 décembre.

Pris de malaise, Mohamed Ould Abdelaziz a donné l’alerte à ses gardiens le 28 décembre, à minuit. Selon ses proches, qui assurent qu’il n’a été transporté à l’hôpital militaire que trois heures plus tard et qu’eux-mêmes n’ont été informés de la situation que le lendemain matin, l’ex-homme fort de Nouakchott est « conscient », mais « extrêmement affaibli ». Toujours en détention préventive, il demeure sous forte protection. Des véhicules blindés sont stationnés devant le bâtiment et plusieurs éléments des forces de sécurité gardent la porte de sa chambre.

Accident vasculaire cérébral

Toujours selon son entourage familial, la piste d’un accident vasculaire cérébral (AVC), évoquée alors qu’il a été victime de saignements, a été confirmée dans la soirée du 30 décembre par le corps médical. Sa fille, Asma (qui continue de lui apporter à manger), son épouse, Tekber Mint Melainine Ould Ahmed, et l’un de ses avocats, Mohameden Ould Ichidou, ont pu se rendre à son chevet.

À la demande de ses proches, « Aziz » devrait être transféré, très probablement dans la journée, au Centre national de cardiologie, toujours à Nouakchott.

« Son état général s’est dégradé en raison de ses conditions de détention, très sévères, dénonce Me David Rajjou, l’un des conseils de l’ex-chef de l’État. Ces dernières semaines, son moral était toujours bon, mais l’isolement total auquel il est soumis a fini par lui peser physiquement. Nous demandons à ce qu’il soit pris en charge dans une unité médicalisée adaptée. » La famille d’Aziz multiplie en effet les démarches auprès du président Mohamed Ould Ghazouani afin qu’il autorise une évacuation sanitaire à l’étranger.

Caméras de surveillance

Arrêté depuis le 22 juin pour non-respect de son contrôle judiciaire, Mohamed Ould Abdelaziz était incarcéré dans une villa au sein de l’École de police de Nouakchott. Il est poursuivi pour, entre autres, corruption, blanchiment d’argent, enrichissement illicite, dilapidation de biens publics et octroi d’avantages indus.

Ses conditions de détention s’étaient durcies ces dernières semaines, avec en particulier l’installation de caméras de surveillance dans sa cellule. Interdit de promenade, il avait finalement été autorisé la semaine dernière à sortir dans la cour à raison d’une heure par jour. Les cinq dernières demandes de remise en liberté formulées par ses avocats – dont la dernière a été déposée après son admission à l’hôpital – ont toutes été rejetées.

Avec Jeune Afrique par Justine Spiegel

Mauritanie : ce qui attend Mohamed Ould Abdelaziz, inculpé pour corruption

mars 12, 2021
L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz.

Après une garde à vue de deux jours, l’ancien président mauritanien a été placé sous contrôle judiciaire le 11 mars. Voici, en exclusivité, les coulisses de la procédure judiciaire.

Retardée à deux reprises, d’abord en novembre, puis en février, la procédure ouverte en août 2020 contre l’ex-président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz s’est accélérée le 11 mars. L’ancien chef de l’État a été inculpé pour, entre autres, corruption, blanchiment d’argent, enrichissement illicite, dilapidation de biens publics, octroi d’avantages indus et obstruction au déroulement de la justice.

Il a été placé sous contrôle judiciaire avec treize de ses anciens collaborateurs. Parmi ces personnalités, figurent les Premiers ministres Mohamed Salem Ould Béchir et Yahya Ould Hademine, l’ex-directeur du Port autonome de Nouakchott et candidat à la tête de l’Asecna Hacena Ould Ely, ou encore l’homme d’affaires Mohiedine Ould Sahraoui (chargé de la construction du nouvel aéroport international de la capitale).

Si son épouse et ses enfants n’ont pas été inquiétés ni convoqués, le gendre de Aziz, Mohamed Ould Msabou, a lui aussi été inculpé. En revanche, les anciens ministres Mohamed Ould Abdel Vetah (Pétrole) et Mohamed Ould Kombou (Budget), ainsi que la patronne de Mauritania Airlines Amal Mint Maouloud ont été acquittés.

L’option prison écartée

Selon nos informations, le procureur, Ahmedou Ould Abdallahi, a étudié plusieurs options : les placer tous ensemble en résidence surveillée dans une même villa ou les incarcérer à la prison civile de Nouakchott. Mais, ne souhaitant pas, selon nos sources proches de l’enquête, « humilier » l’ancien président ni l’exposer à des violences, il a opté pour l’assignation à résidence surveillée durcie.

Ce dernier, ainsi que les treize autres inculpés, ont en effet l’obligation de se présenter trois fois par semaine au commissariat spécial chargé des crimes économiques. S’ils dérogent à cette règle, ils pourraient être emprisonnés.

Aziz était déjà placé en résidence surveillée depuis août 2020, avec interdiction de sortir de la capitale. Le procureur avait requis que ce périmètre soit cette fois restreint à 500 mètres, mais le juge d’instruction, Houssein Ould Kebadi, qui vient d’être désigné, a préféré ne pas retenir cette limite.

Deux nuits à la Sûreté

En prévision de leur comparution devant le parquet jeudi, Aziz et ses anciens collaborateurs ont été entendus par la police, du 9 au 11 mars. L’ancien président a encore refusé de répondre aux questions des enquêteurs, se retranchant derrière l’article 93 de la Constitution mauritanienne, lui conférant selon lui l’immunité présidentielle. Tous ont donc passé deux nuits dans les locaux de la Direction générale de la sûreté, dans des chambres aménagées. Toujours selon nos sources, l’ancien président a partagé la sienne avec ses deux anciens Premier ministres.

Il a ensuite regagné son domicile du quartier des Bourses aux alentours de minuit dans la nuit du 11 au 12 mars. Ses biens demeurent confisqués, et ses comptes bancaires gelés. Grâce aux saisies, opérées également sur les autres personnalités inculpées, le Procureur estime avoir déjà récupéré plus de 41 milliards d’ouguiyas (94,8 millions d’euros), dont 29 milliards auprès d’Aziz et son gendre.

Simple justiciable ?

Libre désormais au juge d’instruction de reprendre l’enquête et de faire évoluer les modalités du contrôle judiciaire. Il pourra ensuite décider d’une ordonnance de renvoi ou de non-lieu. Bien qu’il continue à s’en prévaloir, Aziz ne bénéficie plus, selon l’accusation, de l’immunité présidentielle. S’il devait être jugé, ce serait donc devant une juridiction ordinaire et non par la Haute cour de justice, réhabilitée en juillet 2020.

« Le procureur est entré par effraction sur ce dossier. Une exception d’incompétence doit être soulevée. Nous continuerons à défendre devant le juge l’article 93, plaide Me Taleb Khiyar Ould Mohamed Maouloud, l’un des avocats d’Aziz. Par ailleurs, nous estimons malheureusement que la Constitution a été violée, l’immunité et le privilège de juridiction dont bénéficie notre client n’ayant pas été respectés. Cette décision du parquet nous plonge dans l’incertitude, car nous ne pouvons pas encore évaluer l’impact négatif qu’elle aura sur le fonctionnement des institutions. »

Avec Jeune Afrique par Justine Spiegel

Burkina : pour Mohamed Ould Abdelaziz, « la solution de la crise viendra des Burkinabè »

novembre 10, 2014

Mohamed Ould Abdelaziz, le président mauritanien.
Mohamed Ould Abdelaziz, le président mauritanien. © AFP

Mohamed Ould Abdelaziz, chef de l’État mauritanien et président en exercice de l’Union africaine (UA), a déclaré, lundi à Ouagadougou, que l’organisation continentale n’a pas l’intention de sanctionner le Burkina Faso.

« Nous sommes venus pour participer à la solution de la crise, qui viendra des Burkinabè. » Dès son arrivée le 10 novembre dans la capitale du Burkina Faso, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, a tenu à rassurer les protagonistes de la crise politique burkinabè.

Président en exercice de l’Union africaine (UA), le chef de l’État de la Mauritanie a eu des échanges à l’aéroport de Ouagadougou avec le lieutenant-colonel Isaac Zida, actuel homme fort du pays. « L’UA n’est pas venue pour sanctionner le Burkina Faso », lui a-t-il assuré.

Accompagner le Burkina Faso

Félicitant les acteurs de la crise qui ont jusqu’ici œuvrer dans la tranquillité, la sécurité et la paix sociale, Mohamed Ould Abdelaziz a reconnu que ces derniers « ont déjà fait l’essentiel pour davantage de démocratie dans leur pays ». Et d’ajouter : « L’UA est là pour les accompagner. »

Jeuneafrique.com avec AFP

 

Mali : Mohamed Ould Abdelaziz en visite surprise à Kidal pour obtenir un cessez-le-feu

mai 23, 2014

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz à Bruxelles le 2 avril 2014. © AFP

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz à Bruxelles le 2 avril 2014. © AFP

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, président en exercice de l’Union africaine (UA), et Bert Koenders, chef de la mission de l’ONU au Mali (Minusma), sont arrivés vendredi à Kidal pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu.

Le chef de l’État mauritanien et président en exercice de l’Union africaine (UA), Mohamed Ould Abdelaziz, est arrivé vendredi 23 mai à la mi-journée à Kidal en compagnie de Bert Koenders, chef de la mission de l’ONU au Mali (Minusma).

Cette visite surprise a été confirmée par une source jointe au sein de la Minusma – la force de l’ONU au Mali, forte de plus de 12 500 hommes – ainsi que par une source dans l’entourage du dirigeant mauritanien. « Aziz vient pour obtenir un cessez-le-feu des groupes rebelles, et la relance des pourparlers avec le gouvernement malien », a indiqué un collaborateur du président mauritanien. « Le président mauritanien vient d’arriver à Kidal dans le cadre de la recherche de solution à la crise au Mali », a confirmé une source diplomatique.

Kidal est depuis mercredi aux mains de plusieurs groupes armés dont le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), rébellion touarègue qui contrôlait déjà en partie la ville, chef-lieu de région à plus de 1 500 km au nord-est de Bamako.

De violents combats y avaient opposé ces groupes aux forces maliennes le 17 mai. De nouveaux affrontements meurtriers ont éclaté mercredi et ont tourné à l’avantage des groupes armés. Bamako a déclaré mercredi un cessez-le-feu unilatéral.

Jeuneafrique.com avec AFP