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Macron et le prince héritier saoudien ensemble pour aider le Liban

décembre 4, 2021
Macron et le prince heritier saoudien ensemble pour aider le Liban
Macron et le prince héritier saoudien ensemble pour aider le Liban© Saudi Royal Palace/AFP/Bandar AL-JALOUD

Le président français Emmanuel Macron a terminé samedi sa tournée express dans le Golfe en lançant une initiative pour aider le Liban avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, avec lequel il affirme avoir eu une discussion « sans tabou » sur les droits de l’Homme.

Les retrouvailles avec l’homme fort de Ryad, « MBS », étaient très attendues, trois ans après le choc provoqué par l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat du royaume à Istanbul.

« Nous avons parlé de tout sans aucun tabou. Et nous avons pu évoquer évidemment la question des droits de l’Homme (…) et cela a été un échange direct », a déclaré Emmanuel Macron. « Les prochaines semaines et les prochains mois nous permettront de voir si nous avançons sur ce sujet. »

Ryad avait affirmé que l’assassinat de Khashoggi avait été commis par des agents saoudiens ayant agi seuls mais un rapport des services de renseignement américains accuse le prince héritier de l’avoir « validé », une accusation rejetée avec force par l’Arabie saoudite.

Emmanuel Macron a justifié sa rencontre avec le prince héritier, l’une des premières pour un dirigeant occidental depuis cette affaire, parce que « le dialogue avec l’Arabie saoudite est une nécessité » en raison de son « poids démographique, économique, historique et religieux ».

Les deux dirigeants ont, a rapporté M. Macron, « longuement parlé » du Liban au cours de leur entretien au palais royal de Jeddah (ouest) avant d’appeler ensemble au téléphone le Premier ministre libanais, Najib Mikati, pour tenter de trouver une issue à la brouille diplomatique entre Beyrouth et Ryad.

« Réengagement »

« L’Arabie saoudite et la France veulent s’engager pleinement » en vue d’un « réengagement de la relation » entre Beyrouth et le royaume.

L’Arabie saoudite a rappelé fin octobre son ambassadeur à Beyrouth et expulsé l’ambassadeur libanais à la suite de propos du ministre de l’Information George Kordahi critiquant l’intervention militaire menée par le royaume saoudien, à la tête d’une coalition, au Yémen et défendant les rebelles Houthis pro-iraniens dans ce pays.

M. Kordahi a depuis annoncé sa démission vendredi, en soulignant que c’était un souhait de la France.

Ryad a également interdit les exportations en provenance du Liban, et trois autres pays du Golfe –Bahreïn, les Emirats arabes unis et le Koweït– ont pris des mesures de rétorsion à l’égard de Beyrouth. Ce qui a encore aggravé la sévère crise économique libanaise.

MM. Macron et Ben Salmane ont également exprimé leur « volonté que le gouvernement (libanais) puisse travailler de manière normale, se réunir au plus vite, et mener les réformes utiles », a ajouté le président français, précisant qu’il appellerait dimanche son homologue libanais Michel Aoun.

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a de son côté évoqué sur Twitter un « pas important vers la reprise des relations fraternelles historiques avec l’Arabie saoudite » après l’entretrien téléphonique.

Les autorités saoudiennes n’avaient, elles, pas communiqué sur cette initiative commune après le départ de M. Macron pour Paris.

« Voyage utile »

Ce dernier s’est déclaré satisfait de sa tournée qui l’a mené en deux jours aux Emirats, au Qatar et en Arabie Saoudite.

« C’était un voyage utile » car  » notre présence ici, dans ce moment géopolitique, était importante », a-t-il déclaré, alors que les pays du Golfe cherchent à diversifier leurs interlocuteurs avec l’attention américaine désormais tournée vers l’Asie.

Son escale à Dubaï lui a permis d’acter un accord historique pour l’acquisition par les Emirats de 80 avions de combat Rafale –commande record pour l’avion de chasse entré en service en 2004– pour 14 milliards d’euros. D’autres contrats militaires (hélicoptères et armements) ont fait grimper le total à 17 milliards d’euros.

En Arabie, Airbus fournira 26 hélicoptères civils à une société saoudienne, tandis que Veolia a remporté un contrat de gestion des services d’eau potable de Ryad, ont annoncé samedi les deux groupes.

Veolia a aussi étendu ses liens avec le géant pétrolier Saudi Aramco. Il devient son « partenaire exclusif » pour le traitement de ses déchets industriels et banals, soit 200.000 tonnes par an venant s’ajouter aux 120.000 tonnes de déchets dangereux déjà pris en charge par le groupe français.

A Doha, Emmanuel Macron a « remercié » le Qatar d’avoir organisé l’évacuation de 258 Afghans de leur pays, désormais aux mains des talibans, et « menacés en raison de leurs engagements » ou « de leurs liens avec la France ». Ces réfugiés doivent être rapatriés vers l’Hexagone après être passés par l’émirat.

Par Le Point avec AFP

Canada: Le prince saoudien est accusé de complot pour tuer un ex-espion à Toronto

août 7, 2020

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane aurait envoyé un commando à Toronto pour tuer un ancien espion qui a fui le royaume en 2017.
© Pool/Getty Images Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane aurait envoyé un commando à Toronto pour tuer un ancien espion qui a fui le royaume en 2017.
Une poursuite civile déposée devant la justice américaine accuse le prince héritier de l’Arabie Saoudite, Mohammed ben Salmane, d’avoir cherché à assassiner un ancien agent secret au travers de l’envoi d’un commando à Toronto en 2018.

La plainte déposée jeudi dans une cour de justice américaine accuse le prince Mohammed ben Salmane d’avoir mandaté des mercenaires pour trouver et assassiner un ancien espion de haut rang qui en sait trop.

Le document de 106 pages, qui doit être vérifié par la justice, a des airs de roman d’espionnage. Il indique que le régent du royaume d’Arabie Saoudite a cherché à réduire au silence Saad Aljabri en 2018.

M. Aljabri, résident permanent au Canada, est décrit comme un ancien officiel Saoudien de 39 ans spécialiste en sécurité nationale et en contre-terrorisme.

Peu de personnes en connaissent autant sur le prince héritier que lui, selon la plainte, notamment sur son implication supposée dans des accords commerciaux corrompus et la création d’une équipe personnelle de mercenaires appelée «Tiger Squad».

Ces mercenaires sont derrière l’assassinat et le démembrement du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien en Turquie, en 2018, d’après la plainte.

Jamal Khashoggi, journaliste assassiné au consulat saoudien d'Istanbul en 2018

© /AFP/Getty Images Jamal Khashoggi, journaliste assassiné au consulat saoudien d’Istanbul en 2018
M. Aljabri, double citoyen de Malte et d’Arabie saoudite, a fui le royaume en 2017, d’abord en Turquie, puis secrètement à Toronto, où il vit désormais.

Saad Aljabri dit qu’il avait développé une relation de travail étroite avec l’intelligence américaine au fil des décennies. Il dispose, prétend-il, d’une position unique pour menacer la réputation de Mohammed ben Salmane auprès de Washington.

Le plaintif disposerait d’informations sensibles sur le prince

«Rares sont les endroits qui ont des informations plus sensibles, humiliantes et accablantes sur l’accusé ben Salmane que l’esprit et la mémoire de Dr Saad – sauf peut-être les enregistrements réalisés par le Dr Saad par anticipation de son assassinat», affirme M. Aljabri.

«C’est pourquoi l’accusé ben Salmane veut sa mort et pourquoi [il] a travaillé pour atteindre cet objectif au cours des trois dernières années.»

Le prince héritier a ordonné au plaintif de rentrer chez lui à plusieurs reprises et l’a menacé via une messagerie instantanée «d’utiliser tous les moyens disponibles» et de «prendre des mesures qui vont vous nuire», indique le document.

Le commando refoulé à l’aéroport Pearson

Les membres de la «Tiger Squad» seraient arrivés à l’aéroport Pearson de Toronto avec des visas touristiques à la mi-octobre 2018, moins de deux semaines après que M. Khashoggi a été assassiné.

Pour éviter de se faire repérer, ils sont entrés par des kiosques séparés, mais ont éveillé les soupçons après avoir prétendu qu’ils ne se connaissaient pas, toujours selon la plainte. Les Agents des services frontaliers du Canada les auraient tous refusés sauf un, qui voyageait avec un passeport diplomatique.

M. Aljabri affirme qu’un ancien collègue s’est présenté à son bureau de la société de télécommunications de Toronto où il travaillait, se faisant passer pour un investisseur, et a essayé de le persuader d’aller en Turquie pour rendre visite à sa famille.

Malgré son refus, l’homme avait réussi à localiser Saad Aljabri afin que le commando puisse le trouver, présente-t-il.

Des proches «disparus et torturés»

«Mohammed ben Salmane prévoit désormais d’envoyer des agents directement via les États-Unis pour entrer au Canada par voie terrestre et, une fois pour toutes, d’éliminer le Dr. Saad», dit-il.

Le prince héritier Mohammed ben Salmane, en octobre 2018, à Riyad.

© AP/Amr Nabil/La Presse canadienne Le prince héritier Mohammed ben Salmane, en octobre 2018, à Riyad.
Le document affirme que le prince a ordonné la détention et l’enlèvement des membres de la famille d’Aljabri comme moyen de pression. Deux de ses enfants ont «disparu» à la mi-mars et d’autres parents ont été arrêtés, détenus et torturés.

Il dit également que des agents saoudiens ont piraté ses téléphones intelligents et gelé ses comptes bancaires.

Les responsables de l’ambassade saoudienne à Ottawa n’ont pas répondu à une demande de commentaire, tout comme le ministre de la Sécurité publique Bill Blair et l’Agence des services frontaliers du Canada.

Avec CBC/Radio-Canada

Meurtre Khashoggi: Trump «en colère», mais ne met pas en cause le prince saoudien

juin 29, 2019

 

Donald Trump a jugé samedi que la responsabilité du prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane dans l’assassinat «horrible» du journaliste Jamal Khashoggi n’était pas établie.

«Je suis extrêmement en colère et mécontent qu’une chose comme cela ait pu avoir lieu» mais «personne n’a directement montré du doigt» le dirigeant saoudien, a déclaré le président américain lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet du G20 au Japon. «Beaucoup de gens sont poursuivis et ils prennent ça très au sérieux là-bas», a assuré M. Trump.

Le 2 octobre 2018, Jamal Khashoggi, qui collaborait notamment avec le Washington Post et résidait aux Etats-Unis, a été tué et démembré dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando d’agents saoudiens venus depuis Ryad. Le Sénat américain, pourtant contrôlé par le camp républicain du président, a unanimement adopté une résolution attribuant la responsabilité de l’assassinat à Mohammed ben Salmane. Mais l’administration Trump affirme ne pas disposer de preuve irréfutable de l’implication directe du jeune et puissant dirigeant saoudien, bien que les sénateurs, après avoir été informés à huis clos à l’automne des conclusions de la CIA, aient assuré n’avoir «aucun doute» sur le fait que le prince héritier avait «ordonné» le meurtre du journaliste.

La justice saoudienne a ouvert une enquête et s’est dite prête à coopérer avec les enquêteurs turcs qui mènent leurs propres investigations. Mais depuis le début de l’affaire, une extrême méfiance règne de part et d’autre.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Le guide suprême iranien « nouveau Hitler », dit le prince saoudien

novembre 24, 2017

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane devant un drapeau saoudien, le 14 novembre 2017 à Ryad / © AFP/Archives / Fayez Nureldine

Le prince héritier saoudien a qualifié le guide suprême iranien de « nouveau Hitler » dans un entretien au New York Times, alors que les tensions vont crescendo entre l’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite.

« Nous ne voulons pas que le nouveau Hitler en Iran reproduise au Moyen-Orient ce qui est arrivé en Europe (sous Hitler) », a indiqué Mohammed ben Salmane au sujet de l’ayatollah Ali Khamenei, dans cet entretien paru jeudi.

Signe que les tensions entre son pays et l’Iran ne sont pas prêtes de s’apaiser, le prince héritier a ajouté: « Nous avons appris (de ce qu’il s’est passé) en Europe (à l’époque de Hitler) que l’apaisement ne fonctionne pas ».

A la fin des années 30, la politique de l’Angleterre et de la France visant à réfréner les ardeurs de l’Allemagne nazie en satisfaisant les visées expansionnistes de Hitler n’avaient pas permis d’éviter une Seconde Guerre mondiale.

L’Arabie et l’Iran, qui n’ont plus de liens diplomatiques depuis janvier 2016, sont à couteaux tirés sur plusieurs dossiers régionaux, notamment les conflits en Syrie et au Yémen où ils soutiennent des camps opposés.

Cet antagonisme entre les deux poids lourds du Moyen-Orient a repris de la vigueur début novembre après l’annonce par le Premier ministre libanais Saad Hariri de sa démission, depuis Ryad, pour protester contre la « mainmise » du Hezbollah chiite et son allié iranien sur le Liban et après l’interception près de Ryad d’un missile balistique tiré par les rebelles yéménites soutenus par Téhéran.

« Le comportement et les remarques immatures, imprévisibles et insensées du prince héritier saoudien ont pour conséquence que personne dans le monde n’accorde le moindre crédit à des remarques de ce genre lorsqu’elles sont de son fait », a réagi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Bahram Ghassemi, dans un communiqué.

« Les erreurs dues à l’aventurisme du prince héritier saoudien – la dernière en date étant celle du scandale de l’ingérence (saoudienne) dans les affaires internes du Liban, ont été à l’origine de grands problèmes pour les alliés traditionnels de l’Arabie saoudite », a estimé M. Ghassemi, comparant le prince Mohammed à un « dictateur ».

Dans son interview, Mohammed ben Salmane a par ailleurs qualifié de « grotesques » les accusations selon lesquelles la purge ayant touché début novembre quelque 200 princes, hommes politique et d’affaires, était un coup de force de sa part pour mieux asseoir son pouvoir grandissant.

Le prince héritier, qui se prévaut du soutien « d’une majorité de la famille royale », a dit au New York Times que nombre des personnalités placées en détention au Ritz-Carlton de Ryad après ce qui a été présenté comme un coup de filet anticorruption lui avaient maintenant prêté allégeance.

Selon lui, la quasi-totalité des personnes arrêtées ont par ailleurs donné leur accord pour un « arrangement » rendant à l’Etat une somme de 100 milliards de dollars considérée par les autorités judiciaires comme des gains mal-acquis.

« MBS », nouvel homme fort de l’Arabie saoudite, mène depuis moins de deux ans une politique de réformes drastiques sur le plan économique, social et sociétal qui bouleverse les habitudes dans ce royaume ultra-conservateur dont la moitié de la population a moins de 25 ans.

Romandie.com avec(©AFP / 24 novembre 2017 18h05)                

Hariri invité « quelques jours » en France, « pas du tout » un exil, dit Macron

novembre 15, 2017

Le président français Emmanuel Macron à Bonn, en Allemagne, le 15 novembre 2017 / © AFP / John MACDOUGALL

Emmanuel Macron, qui a invité en France le Premier ministre libanais démissionnaire Saad Hariri, a déclaré mercredi de Bonn l’avoir invité « pour quelques jours avec sa famille » et qu’il ne s’agissait « pas du tout » d’un exil en France.

« Je me suis entretenu avec Mohammed ben Salmane et Saad Hariri et nous sommes convenus que je l’invitais pour quelques jours en France avec sa famille », a dit le chef de l’Etat devant quelques journalistes, au cours d’une visite du pavillon français de la Conférence des Nations unies sur le Climat (COP 23). L’Elysée a annoncé mercredi que M. Hariri devait arriver en France « dans les prochains jours ».

Romandie.com avec(©AFP / 15 novembre 2017 20h06)                

Le fils du roi d’Arabie saoudite propulsé prince héritier à 31 ans

juin 21, 2017

Mohammed ben Salmane, le fils du roi d’Arabie saoudite, le 11 avril 2017 à Ryad / © Saudi Royal Palace/AFP/Archives / BANDAR AL-JALOUD

Le roi Salmane d’Arabie saoudite a propulsé mercredi son jeune fils Mohammed prince héritier, confirmant son ascension fulgurante dans un contexte de crise ouverte avec le Qatar et d’enlisement du conflit au Yémen.

Selon un décret royal, le souverain a évincé son neveu le prince héritier Mohammed ben Nayef, 57 ans, pour le remplacer par son fils âgé de 31 ans.

Il a ainsi confirmé une volonté d’ouvrir à la deuxième génération de la dynastie Al-Saoud les portes du pouvoir suprême dans ce pays ultraconservateur du Golfe et première puissance pétrolière mondiale.

Ministre de la Défense depuis deux ans, le prince Mohammed, qui vient aussi d’être nommé vice-Premier ministre, est devenu l’homme fort du pays après l’accession de son père au trône en janvier 2015.

En revanche, le prince Mohammed ben Nayef a été évincé de toutes ses fonctions -prince héritier, vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur. Il a été remplacé à l’Intérieur par le prince Abdel Aziz ben Saoud.

Pour l’analyste Riad Kahwaji, la décision de nommer le nouveau prince héritier « était attendue depuis longtemps » et est plus motivée par des facteurs internes que par des facteurs de politique étrangère.

– ‘Confiance, soutien’ –

La famille royale a dû sentir que « le prince Mohammed a acquis assez de confiance et de soutien pour assumer » sa nouvelle charge, a souligné M. Kahwaji à l’AFP.

Selon un haut responsable saoudien, l’ancien prince héritier a cautionné la nomination de son successeur dans une lettre écrite au roi.

La télévision d’Etat a diffusé des images montrant les deux hommes s’embrasser à la suite de l’annonce.

« Je vais me reposer maintenant. Que Dieu t’aide », a lancé le prince Mohammed ben Nayef, auquel son successeur lui a répondu: « Que Dieu vous aide. Je ne me passerai jamais de vos conseils ».

Le très influent comité des grands oulémas saoudien a salué un « bon choix » du roi Salmane, alors que la Bourse saoudienne a bondi de plus de 4% à l’ouverture.

Plusieurs chefs d’Etat arabes ont félicité le nouveau prince héritier.

Le souverain saoudien a invité les membres de la famille royale, les responsables et les citoyens à venir mercredi soir dans son palais de la Mecque (ouest), pour faire allégeance au nouveau prince héritier.

Ailleurs, les autorités ont demandé aux Saoudiens de le faire auprès des princes des différentes régions.

Ayant la réputation d’un réformateur, Mohammed ben Salmane est aussi conseiller spécial du souverain et, surtout, il préside le Conseil des affaires économiques et de développement, organe qui supervise Saudi Aramco, la première compagnie productrice de pétrole au monde.

Sa nomination « suscite l’espoir et donne confiance en l’avenir du pays », a dit un homme d’affaires saoudien, Salmane al-Assemi, 33 ans, en rappelant qu’il était l’inspirateur d’un vaste programme de réformes économiques.

– Coup de jeune –

« Tout le monde va lui faire allégeance », a renchéri un autre Saoudien, Khaled al-Moutaïri, en saluant le coup de jeune représenté par cette nomination dans un pays qui a toujours été dirigé par de vieux rois.

Le roi Salmane a décidé à l’occasion de rétablir, avec effet rétroactif, toutes les primes et avantages supprimés aux fonctionnaires depuis près d’un an dans la cadre d’un programme d’austérité.

La nomination du prince Mohammed a été approuvée par 31 des 34 membres du « Conseil d’allégeance », chargé de régler les successions, selon les médias d’Etat.

L’instance a été revigorée par le roi Abdallah, disparu en 2015, pour éviter les conflits lors des successions entre les fils vieillissants du roi Abdel Aziz ben Saoud, fondateur du royaume.

Avec la précédente nomination de Mohammed ben Nayef, le roi Salmane, 81 ans, avait déjà modifié l’ordre de succession, jusque-là réservé aux fils directs du fondateur du royaume pour l’élargir aux petits-fils de ce dernier.

Ce développement intervient sur fond d’une profonde crise dans le Golfe, après la rupture le 5 juin par l’Arabie saoudite et plusieurs de ses alliés des liens avec le Qatar accusé de soutenir « le terrorisme » et de se rapprocher de l’Iran chiite, rival régional du royaume saoudien.

La mise au ban du Qatar, associant les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte, met en avant le nouveau prince héritier, appelé à contribuer à la gestion de cette crise inédite.

En tant que ministre de la Défense, le prince Mohammed supervise déjà le dossier de la guerre au Yémen, qui s’enlise plus de deux ans après l’intervention d’une coalition arabe sous commandement saoudien. Ryad appuie le président Abd Rabbo Mansour Hadi face aux rebelles chiites soutenus par l’Iran.

Régi par une version rigoriste de l’islam, le royaume impose de nombreuses restrictions aux femmes qui ne sont pas autorisées à conduire et est accusé de violations des droits de l’Homme par des ONG internationales.

Romandie.com avec(©AFP / 21 juin 2017 14h30)                

L’Arabie saoudite va se doter du plus grand fonds souverain au monde

avril 25, 2016

 

Ryad (awp/afp) – L’Arabie saoudite a annoncé lundi son intention de vendre en Bourse moins de 5% du géant pétrolier Aramco et de se doter d’un fonds souverain de 2.000 milliards de dollars, le plus grand du monde, dans le cadre d’un vaste plan de transformation de son économie.

Ces annonces ont été faites par le vice-prince héritier Mohammed ben Salmane qui a souligné la nécessité pour le royaume -première économie du monde arabe et premier exportateur de brut- d’en finir avec la dépendance vis-à-vis du pétrole au moment où son pays est fortement affecté par la chute des cours.

« Nous pourrons vivre sans le pétrole dès 2020 », a assuré le fils du roi Salmane.

Le plan, présenté comme « une feuille de route » pour le développement du royaume durant les 15 prochaines années, est destiné à diversifier l’économie saoudienne qui dépend à plus de 70% du pétrole au moment où les prix du brut sont en chute libre depuis environ deux ans.

« Nous envisageons de vendre moins de 5% d’Aramco. La taille d’Aramco est très grande », a souligné le prince Mohammed, en référence à la première compagnie pétrolière au monde. Cela constituerait la plus grosse capitalisation boursière au monde.

« Même en vendant 1% d’Aramco, ce sera la plus grande introduction en Bourse au monde », a-t-il souligné.

Par ailleurs, a ajouté le prince, « nous envisageons de créer un fonds souverain de 2.000 milliards de dollars (1.777 milliards d’euros) », dont « les actifs proviendront de la vente d’une petite partie d’Aramco ».

Mohammed ben Salmane a affirmé qu’il s’agirait du « plus grand fonds d’investissement au monde, et de loin ».

– ‘Vision à l’horizon 2030’ –

Il détrônera le Fonds souverain norvégien qui pesait lundi matin 866 milliards de dollars, soit près de 2,5 fois moins que le fonds saoudien envisagé.

« Ce fonds va contrôler plus de 10% de la capacité d’investissement dans le monde (…) et le volume de ses avoirs représentera plus de 3% des actifs existants », a dit le prince saoudien, également ministre de la Défense.

« Aucun projet d’investissement ou de développement dans n’importe quelle région du monde ne se fera qu’en passant par le fonds souverain saoudien », a-t-il prédit.

Selon lui, le nouveau fonds inclura les quelque 600 milliards de dollars d’actifs dont dispose actuellement le royaume, ainsi que les dividendes de la vente partielle d’Aramco et des compagnies immobilières et industrielles de l’Etat.

Ce vaste plan de réformes et de restructuration de l’économie saoudienne a été approuvé lundi par le Conseil des ministres lors de sa réunion hebdomadaire présidée par le roi Salmane.

Agé de 30 ans, son fils préside aussi le Conseil des affaires économiques et de développement, organe qui supervise Saudi Aramco, pilier économique du royaume qui contrôle des réserves prouvées de plus de 261 milliards de barils et emploie plus de 61.000 personnes.

Initiateur du plan baptisé « Vision saoudienne à l’horizon 2030 », le jeune prince a défendu l’ouverture d’Aramco au capital local et étranger qui, selon lui, va assurer « la transparence » dans la gestion du géant pétrolier.

– ‘Dépendance maladive’ –

« Nous avons tous une dépendance maladive vis-à-vis du pétrole en Arabie saoudite, ce qui est dangereux. Cela a entravé le développement de plusieurs secteurs ces dernières années », a-t-il martelé, dans une allusion apparente aux critiques concernant la privatisation partielle d’Aramco.

Après Aramco, « ce sera au tour des filiales d’être introduites en Bourse », a encore dit le prince, en tablant sur une économie qui ne dépend « plus du pétrole mais (qui tire) ses revenus des investissements ».

L’économie saoudienne en crise devrait croître au rythme de 1,2% cette année, contre 3,4% en 2015.

L’effondrement des cours pétroliers a obligé les monarchies du Golfe, dont l’Arabie saoudite, à prendre des mesures sans précédent portant sur la réduction des subventions sur les carburants et l’imposition de nouvelles taxes indirectes.

Le royaume, qui prévoit un déficit de 87 milliards de dollars cette année après un déficit de 98 mds en 2015, a gelé d’importants projets économiques.

Dans ce pays, où ses quelque 21 millions de citoyens étaient habitués à l’Etat-providence, la réduction des subventions sur l’eau et l’électricité a suscité des remous et conduit au limogeage du ministre en charge de ces deux secteurs.

« Les subventions doivent bénéficier à la classe moyenne et aux moins nantis » alors que « 70% de ces subventions vont aux riches », a expliqué le prince Mohammed en dénonçant au passage « la corruption » dans le royaume et en affirmant lier désormais tout contrat d’armement au développement d’une industrie militaire locale.

Romandie.com avec(AWP / 25.04.2016 18h41)