Posts Tagged ‘Mohammed VI’

Maroc: Condamnation des journalistes qui voulaient faire chanter Mohammed VI

mars 14, 2023

Les journalistes français Éric Laurent et Catherine Graciet, accusés de chantage à la publication d’une enquête compromettante pour le Palais, écopent d’un an de prison avec sursis. L’avocat du Palais royal se dit « satisfait ».

Un numéro du quotidien Al-Massae du 29 août 2015 avec les portraits des deux journalistes français accusés d’avoir tenté de faire chanter le roi du Maroc pour obtenir 2 millions d’euros. © FADEL SENNA/AFP

Huit ans après les faits, le verdict tombe enfin. Accusés de chantage contre la famille royale du Maroc en 2015, les journalistes français Éric Laurent et Catherine Graciet viennent d’être condamnés à un an de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende par le Tribunal judiciaire de Paris. Contestant toujours le caractère de « menace » mais admettant une « erreur déontologique », la défense a tout de suite fait appel.

Les prévenus encouraient jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. L’avocat du Palais royal, Me Ralph Boussier du Cabinet Normand & Associés, se dit toutefois « satisfait » du verdict : « Il est conforme à la jurisprudence classique. D’autant plus qu’on est face à des “primo-délinquants”, et que c’était ce qui était initialement requis par le parquet. »

Durant l’été 2015, les journalistes avaient tenté de négocier un arrangement financier avec l’avocat marocain Hicham Naciri, représentant du Palais royal. Contenu du marché : le versement de deux millions d’euros en échange de la non-publication d’un livre-enquête supposé compromettant, que les deux journalistes prévoyaient de publier au Seuil. Depuis, l’éditeur s’est retiré, « la relation de confiance » avec les auteurs étant, précise-t-il, « de facto dissoute ».

Conversations enregistrées

Entre juillet et août 2015, plusieurs rendez-vous ont eu lieu à Paris pendant lesquels l’avocat a interrogé les journalistes sur le contenu de leur enquête. Ces derniers sont restés évasifs, évoquant tout de même un rapport « sensible » sur la gestion de l’OCP, ainsi que des notes compromettantes de la DGSE entre autres « scoops » supposés. Toutes ces conversations ont été secrètement enregistrées par Hicham Naciri.

Le 27 août 2015, l’ultime rencontre entre Me Naciri, Éric Laurent et Catherine Graciet se fait sous surveillance policière. Après la signature d’un accord financier de 2 millions d’euros pour ne pas publier le livre, les journalistes se font interpeller par la police à la sortie du lieu de rendez-vous, avec 40 000 euros en liquide en poche.

« Huit ans de dénégations »

À l’ouverture du procès, les avocats des deux journalistes avaient d’abord tenté de prouver l’illégalité des enregistrements clandestins à l’origine de la mise en examen. En novembre 2017, la Cour de cassation a finalement débouté les deux journalistes, faisant des enregistrements l’élément principal de l’accusation.

« Nous avons vécu huit ans de dénégations jusqu’au jour de l’audience. Pourtant les évidences sont là », explique Me Boussier qui se félicite également du rejet par le tribunal de l’exception de nullité pour vice de procédure, sollicitée par la défense. Cette requête visait à stopper la procédure en pointant l’implication potentielle de l’actuel garde des Sceaux français, Me Éric Dupond-Moretti, qui était l’avocat du Palais à l’ouverture du procès.

Outre leur peine de prison avec sursis, les deux prévenus ont aussi été condamnés, en action civile, à 1 € symbolique de dommages et intérêts ainsi qu’à 5 000 € en vertu de l’article 475-1, pour les frais de procès et frais de gestion.

Avec Jeune Afrique par Rym Bousmid

Ligue arabe : l’Algérie refuse de laisser l’absence de Mohammed VI gâcher « son » sommet

octobre 31, 2022

Le 1er novembre s’ouvre le 31e sommet de la Ligue arabe, sans le souverain marocain qui a finalement renoncé à y participer. En retrait depuis plusieurs années, Alger compte malgré tout faire son grand retour sur le devant de la scène diplomatique régionale.

Les drapeaux des pays de la Ligue arabe au CIC qui accueille le sommet des chefs d’État de la Ligue à Alger, le 1er novembre 2022. © Fethi Belaid / AFP

La dernière fois que l’Algérie a accueilli un sommet des chefs d’État arabes est si lointaine que peu d’Algériens s’en souviennent. C’était en mars 2005. À l’époque, le président Abdelaziz Bouteflika était au sommet de sa puissance – et en bonne santé – et l’Algérie tournait la page de la décennie noire. La Syrie de Bachar al-Assad était un pays stable et fréquentable, le colonel Kadhafi régnait en maître absolu de la Libye et, en Égypte et en Tunisie, Hosni Moubarak et Zine el-Abidine Ben Ali paraissaient promis à des règnes à perpétuité. Dix-sept ans après ce conclave durant lequel Bouteflika avait fait miroiter au roi Mohammed VI la possibilité de rouvrir leur frontière commune fermée depuis août 1994 avant de tourner casaque, l’Algérie accueille à nouveau, les 1er et 2 novembre, un sommet de la Ligue arabe dans un contexte national, régional et international totalement bouleversé.

Date particulière

À Alger, Abdelmadjid Tebboune a succédé au vieux président Bouteflika, chassé du pouvoir par le Hirak en 2019. Les printemps arabes ont emporté avec eux Moubarak, Ben Ali et Kadhafi, et aboli les présidences à vie. En guerre depuis dix ans, la Syrie est tombée dans les bras de la Russie et reste bannie de la Ligue arabe, tandis que la Libye peine à sortir du chaos dans lequel l’a plongée la chute du fantasque guide. L’ennemi juré, Israël, a normalisé des relations avec les monarchies du Golfe ainsi qu’avec le Maroc, dont les relations avec l’Algérie sont rompues depuis août 2021.

C’est dans ce contexte chamboulé que chefs d’État et monarques arabes se retrouvent ce 1er novembre à Alger, au somptueux Centre international des conférences (CIC) Abdelatif Rahal, situé dans la station balnéaire du Club des Pins. Que ce 31e sommet s’ouvre le jour où l’Algérie célèbre le 68e anniversaire du déclenchement de la guerre d’indépendance de 1954 contribue à conférer à cet événement un caractère très particulier.

Retour de la diplomatie algérienne

Au-delà de l’ordre du jour, le premier enjeu de ce sommet est la participation des chefs d’État. Depuis des mois, les Algériens n’ont pas ménagé leurs efforts pour convaincre les dirigeants arabes de venir à Alger. Jamais depuis son retour à la tête de la diplomatie en juin 2020, Ramtane Lamamra n’a autant voyagé à travers le monde pour obtenir des accords de participation. « La présence de tous est indispensable afin de prendre des décisions nécessaires pour relancer la coopération entre les pays arabes », confiait le ministre à deux semaines de l’ouverture du sommet.

CERTAINES ABSENCES NE DOIVENT PAS OCCULTER LA FORTE PARTICIPATION

En dépit de l’absence du roi du Maroc, Mohammed VI, et de certains monarques du Golfe, comme celle de l’émir du Koweït ou encore du prince héritier saoudien Mohammad Ben Salman qui s’est excusé pour sa défection auprès du président Tebboune en invoquant des raisons de santé, les Algériens insistent sur le nombre de participants. « L’absence du prince saoudien n’est pas diplomatique, insiste un diplomate algérien. Elle a été comprise à Alger. De plus, l’émir du Qatar sera bien présent. Certaines absences ne doivent pas occulter la forte participation. »

Ce 31e sommet de la Ligue arabe marque sans conteste le retour de la diplomatie algérienne sur la scène internationale. C’est d’autant plus vrai que Bouteflika avait brillé par son absence à tous les sommets arabes et africains depuis qu’un AVC l’avait cloué sur un fauteuil roulant, en 2013. Une situation qui avait provoqué la paralysie – voire le délitement – de l’appareil diplomatique algérien. « L’ancien président du Sénat, Abdelkader Bensalah, qui représentait l’Algérie dans les grands rendez-vous internationaux pour pallier l’absence de Bouteflika, évitait même de rencontrer ses homologues étrangers, se rappelle un ancien ambassadeur. C’est dire combien l’effacement de notre diplomatie a réduit l’influence de l’Algérie sur la scène internationale. »

Premier grand rendez-vous

Si ce 31e sommet reste celui de la Ligue arabe, il n’en demeure pas moins qu’il est le sommet algérien du monde arabe, se plaisent à dire les Algériens. Il est d’abord le premier grand rendez-vous international auquel participe Abdelmadjid Tebboune. C’est que, depuis son élection en décembre 2019, le chef de l’État algérien a peu voyagé, aussi bien à l’étranger que dans le pays. « L’enjeu de ce sommet est aussi de reprendre la place laissée vide par la maladie, et l’éclipse de son prédécesseur », avance notre diplomate.

Ce 1er novembre, le président algérien pourra aussi mesurer le chemin parcouru depuis son accession au pouvoir. Le 1er novembre 2020, Tebboune était hospitalisé dans une clinique en Allemagne, où il avait été admis dans un état grave après avoir été contaminé au Covid-19. De son propre aveu, il doit la vie aux médecins allemands, auxquels il n’a pas manqué de manifester ses remerciements et sa gratitude. Une chose est sûre : ce 31e sommet de la Ligue arabe ne ressemblera pas aux autres.

Avec Jeune Afrique par Farid Alilat – Envoyé spécial à Alger 

Maroc : première apparition publique de Mohammed VI guéri du Covid

juillet 16, 2022

Selon les médias officiels, l’événement a eu lieu dimanche lors de l’accomplissement des rituels de la grande fête musulmane de l’Aïd al-Adha.

Le monarque de 58 ans, accompagné du prince héritier Moulay el-Hassan, a conduit la prière de l’Aïd al-Adha – la fête dite du sacrifice marquant la fin du hadj à La Mecque –, au palais royal de Salé, près de Rabat. « Après la prière, le souverain a procédé au rituel du sacrifice, suivant en cela la tradition du Prophète, que la paix et la bénédiction soient sur Lui », a indiqué l’agence de presse officielle MAP. La cérémonie s’est déroulée « dans un cadre privé et avec une assistance très réduite » afin de respecter les mesures préventives en vigueur pour lutter contre la pandémie du Covid-19, a précisé la MAP. Vêtu d’une djellaba jaune, le « commandeur des croyants » est apparu amaigri, mais souriant à la fin de la prière, aux côtés de son fils aîné, le prince Moulay el-Hassan (19 ans), et de son frère cadet, le prince Moulay Rachid (52 ans), selon des images diffusées par la télévision publique.

La fin d’une séquence commencée par un virus contracté en France

Le 16 juin, le nouveau médecin personnel du souverain, Lahcen Belyamani, avait annoncé que Mohammed VI avait été testé positif au Covid-19, sous une forme asymptomatique. Il lui avait prescrit « une période de repos durant quelques jours ». Pendant sa convalescence, le souverain a néanmoins continué à adresser régulièrement des messages protocolaires et des discours. Selon l’hebdomadaire Jeune Afrique, le roi du Maroc a contracté le virus en France, où il était arrivé pour une visite privée le 1er juin. Depuis le début de la pandémie, en mars 2020, Mohammed VI n’avait effectué qu’un seul séjour à l’étranger, au Gabon, en décembre 2021.

L’état de santé du monarque alaouite suscite un grand intérêt auprès des Marocains et au-delà des frontières du royaume. Il a subi une opération au cœur à la clinique du palais royal de Rabat en juin 2020, après une première intervention en janvier 2018 à Paris. Mohammed VI règne sur le Maroc depuis juillet 1999, date à laquelle il a succédé à son père, Hassan II.

Par Le Point avec AFP

Covid-19 : le Maroc, premier pays au monde à lancer une campagne de vaccination nationale

novembre 10, 2020

Selon les instructions de Mohammed VI transmises le 9 novembre, la campagne de vaccination doit atteindre d’ici fin mars l’ensemble de la population âgée de plus de 18 ans.

Alors que le spectre d’un nouveau confinement plane sur le royaume depuis quelques semaines, vu le nombre affolant des contaminations, voilà que Mohammed VI prend tout le monde de court en annonçant le lancement imminent d’une campagne de vaccination. « Sa Majesté le Roi a donné Ses Hautes Orientations en vue du lancement, dans les prochaines semaines, d’une opération massive de vaccination contre le Covid-19 », souligne un communiqué du cabinet royal.

En présence de la task-force constituée de conseillers royaux et de membres du gouvernement, Mohammed VI a présidé, dans la soirée du lundi 9 novembre, une séance de travail consacrée à cette stratégie de vaccination contre le Covid-19.

Task-force royale

La réunion a notamment rassemblé le conseiller personnel du roi Fouad Ali El Himma, le chef du gouvernement Saâdeddine El Othmani, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit, le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, le ministre de la Santé Khalid Aït Taleb, l’inspecteur général des Forces armées royales le général Abdelfattah Louarak, le commandant de la gendarmerie royale Mohamed Haramou, le directeur de la DGSN Abdellatif Hammouchi, sur la base de l’avis rendu par le comité national scientifique.

SELON LES RÉSULTATS DES ÉTUDES CLINIQUES, LA SÉCURITÉ, L’EFFICACITÉ ET L’IMMUNOGÉNICITÉ DU VACCIN ONT ÉTÉ PROUVÉES

« Selon les résultats des études cliniques déjà achevées ou toujours en cours, la sécurité, l’efficacité et l’immunogénicité du vaccin ont été prouvées », rassure le communiqué émis par le cabinet royal. Pas moins de 600 « beta-testers » marocains ont pris part à des tests cliniques qui ont démarré en août dernier au CHU Ibn Rochd de Casablanca et au CHU Avicenne de Rabat.

Les résultats  de ces études doivent être communiqués le 15 novembre. Le vaccin a par ailleurs été testé sur près d’un million de personnes à travers le monde, notamment au Brésil, en Argentine et en Égypte.

« Le démarrage de cette campagne de vaccination pourrait intervenir dès la semaine prochaine », nous confie une source proche du département de la Santé. Elle devrait s’effectuer en deux phases, comme l’a d’ailleurs précisé le cabinet royal.

« La priorité sera donnée aux personnels de première ligne, en l’occurrence, le personnel de Santé, les autorités publiques, les forces de sécurité et le personnel de l’éducation nationale », indique le communiqué.

Priorité aux plus vulnérables

Cette première étape devrait se dérouler sur un mois avant d’élargir la vaccination à toute la population, en accordant néanmoins la priorité aux personnes âgées et à celles qui sont les plus vulnérables au virus. « Si l’on démarre dès ce mois de novembre, on pourrait vacciner et immuniser l’ensemble de la population âgée de plus de 18 ans d’ici mars », nous indique notre source. La vaccination se fera en deux injections, à 21 jours d’intervalle.

Pour l’heure, aucune annonce n’a été faite quant aux quantités de vaccin devant être livrées au Maroc. Mais certaines sources évoquent une première commande de 5 millions de doses qui devrait parvenir au royaume dans les prochains jours.

L’ANNONCE ROYALE RASSURE QUANT À LA CAPACITÉ DU MAROC À SE POSITIONNER DANS CETTE COURSE MONDIALE À L’ACQUISITION DE VACCINS

Quoi qu’il en soit, l’annonce royale rassure quant à la capacité du pays à se positionner dans cette course mondiale à l’acquisition de vaccins : 51 % des commandes sont destinées à 13% seulement de la population mondiale.

Le Maroc certifie avoir obtenu de Sinopharm le droit de produire lui-même le vaccin puis de l’exporter vers d’autres pays du continent. Le royaume est aussi en négociation avec Astra Zeneca, Pfizer, Johnson & Johnson et CanSino Biologics pour se procurer des vaccins.

L’annonce marocaine est concomitante avec celle de Pfizer et BioNTech, qui ont communiqué ce lundi sur leur vaccin « efficace à 90 % » et pour lequel ils vont demander une autorisation d’utilisation d’urgence aux États-Unis. De toute évidence, la course entre laboratoires pour le vaccin est ardue.

Parallèlement, toujours hier, le Brésil a suspendu les tests sur un autre vaccin chinois, le CoronaVac de Sinovac, après un « incident grave ». Le laboratoire nie néanmoins tout lien entre l’incident et son vaccin.

Par ailleurs, l’OMS et GAVI ont lancé cet été l’initiative COVAX, à laquelle l’Afrique est associée. L’objectif ? Distribuer les vaccins – quand ils seront validés – à tous les pays de manière équitable (au prorata de la population).

Avec Jeune Afrique par Fahd Iraqi

Le roi du Maroc renonce à la célébration officielle de son anniversaire

août 13, 2019

 

Le roi du Maroc Mohammed VI, qui fête ses 56 ans le 21 août prochain, a décidé «de ne plus organiser, à partir de cette année, la cérémonie officielle» célébrant son anniversaire, a annoncé ce mardi un communiqué du Palais. Le communiqué n’a pas précisé les raisons de cette décision.

Le calendrier marocain est ponctué de fêtes officielles, marquant des dates historiques et des rendez-vous liés à la vie monarchique, généralement rythmée par de grandes réceptions, des discours et des grâces royales. La célébration de l’anniversaire royal coïncide traditionnellement avec la «Fête de la Jeunesse». Pendant le règne d’Hassan II, cette Fête de la Jeunesse était célébrée le jour de l’anniversaire du père du souverain actuel, le 8 juillet. Pour la dernière Fête du Trône, qui a marqué le 30 et 31 juillet les 20 ans de règne de Mohammed VI, le Palais avait appelé à les Marocains à une commémoration «normale, sans célébration supplémentaire». Cette fête avait culminé le 31 juillet avec le très protocolaire rituel d’allégeance qui voit chaque année des centaines de dignitaires, élus et hauts responsables du ministère de l’Intérieur se prosterner devant leur souverain.

En 2018, les célébrations de la Fête de la Jeunesse coïncidaient avec la fête religieuse de l’Aid Al Adha. Pour son 54e anniversaire, en 2017, le roi avait notamment organisé une réception dans la ville de M’diq (nord) en présence d’une foule de représentant du monde politique, diplomatique et militaire.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Mohammed VI, Lourenço, Sissi… les grands absents de l’Union africaine

juin 30, 2018

Les chefs d’État africains lors du 30ème sommet de l’Union africaine (UA) les 28 et 29 janvier 2018 à Addis-Abeba. © Mulugeta Ayene/AP/SIPA

Les dirigeants du continent se réunissent ce dimanche à Nouakchott pour un sommet consacré à la lutte contre la corruption.

Alors que s’ouvrira officiellement le 1er juillet le 31e sommet de l’Union africaine (UA) à Nouakchott, les autorités mauritaniennes confient attendre une trentaine de chefs d’État. Le sommet de la Ligue arabe, organisé dans cette même capitale en juillet 2016, n’avait attiré que six présidents sur les vingt-deux attendus…

Plusieurs d’entre eux ne feront pas le déplacement jusqu’au Palais des congrès Al Mourabitoune, flambant neuf, dont les couloirs semblent encore un peu endormis. Parmi les grands absents, Mohammed VI, qui avait pourtant donné son accord de principe. Présent au sommet de janvier 2016, qui marquait le retour du Maroc au sein de l’UA, le roi s’était fait représenter en janvier à Addis-Abeba par le chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani.

Cette fois, la délégation marocaine sera conduite par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, dont la réaction sera très attendue après la remise du rapport du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, sur le Sahara occidental. Cette délégation ne croisera donc pas Cyril Ramaphosa, à la tête de l’Afrique du Sud depuis février, qui a rencontré le 6 juin le président de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd). Arrivé dans la matinée du 30 juin, il assistera à son tout premier sommet.

João Lourenço au Parlement européen

Nouveau venu parmi les chefs d’État africains, João Lourenço n’assistera pas non plus au sommet. L’Angolais, qui doit se rendre au Parlement européen, à Strasbourg, le 3 juillet, a missionné son ministre des Affaires étrangères, Manuel Domingos Augusto. Tout comme son homologue ivoirien Alassane Dramane Ouattara, qui dépêchera son vice-président Daniel Kablan Duncan, et le Béninois Patrice Talon, qui devrait être représenté par son ministre des Affaires étrangères, Aurélien Agbénonci.

Enfin, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, qui s’était exprimé lors de la réunion extraordinaire du Conseil paix et sécurité, en janvier, sera également absent. L’Égyptien devrait pourtant prendre, en janvier, la présidence tournante de l’organisation panafricaine.

Reste que plusieurs de leurs homologues sont déjà arrivés à Nouakchott, où le calme habituel de la fin de semaine commence à être troublé par les sirènes. Arrivé dès le 29 juin, le président en exercice de l’UA, le Rwandais Paul Kagame, a été accueilli à l’aéroport par son hôte mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz.

Denis Sassou Nguesso et Muhammadu Buhari attendus

Le Sénégalais Macky Sall a rejoint Nouakchott le 29 juin, précédant son homologie nigérien Mahamadou Issoufou. Ce dernier est arrivé en Mauritanie dans la matinée du 30 juin, obligeant son ministre des Affaires étrangères, Kalla Ankouraou, en fonction depuis avril, à quitter une réunion sur le Sahel en marge du sommet afin d’aller l’accueillir. Issoufou doit être rejoint par ses pairs membres du G5 Sahel, Ibrahim Boubacar Keïta (Mali), Idriss Déby Itno (Tchad) et Roch Marc Christian Kaboré (Burkina), puisqu’ils se réuniront avec Emmanuel Macron le 2 juillet, deux jours après l’attaque du QG de cette force conjointe à Sévaré.

Sont par ailleurs attendus le Congolais Denis Sassou Nguesso, qui présentera un rapport sur la Libye dimanche, le Nigérian Muhammadu Buhari, en charge du suivi de la lutte contre la corruption – le thème du sommet cette année -, ainsi que le Togolais Faure Gnassingbé, actuellement à Abidjan. Tous seront reçus par Mohamed Ould Abdelaziz à l’occasion d’un dîner organisé ce samedi au Palais présidentiel.

Jeuneafrique.com  par – Envoyée spéciale à Nouakchott

Maroc-Nigeria: Mohammed VI et Muhammadu Buhari font avancer un mégaprojet de gazoduc

juin 10, 2018

Rabat – Un accord de coopération relatif à un mégaprojet de gazoduc à travers l’Afrique de l’Ouest a été signé dimanche à Rabat, à l’occasion d’une visite officielle de deux jours du président du Nigeria Muhammadu Buhari au Maroc, a rapporté l’agence marocaine MAP.

Pour sa première visite officielle au royaume, entamée dimanche après-midi, le président du Nigeria, accompagné d’une importante délégation, s’est entretenu avec le roi Mohammed VI au palais royal de Rabat.

Les deux parties ont signé dans la soirée de dimanche trois accords de coopération, dont un relatif au gazoduc devant relier les deux pays par la façade atlantique de l’Afrique de l’ouest.

Le projet maroco-nigérian consiste en la construction d’une extension vers le Maroc d’un gazoduc en fonctionnement depuis 2010, qui relie les zones gazières du sud du Nigeria au Bénin, au Togo et au Ghana.

« Pour des raisons d’ordre économiques, politiques, juridiques et sécuritaires, le choix s’est opéré sur une route combinée onshore/offshore », ont souligné dimanche des responsables des deux pays.

« Le gazoduc mesure approximativement 5.660 km », la construction devant se faire « en plusieurs phases et répondre aux besoins croissants des pays traversés et de l’Europe au cours des 25 prochaines années », ont-ils ajouté.

La prochaine étape consiste à « impliquer les Etats traversés et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao) (…) approcher les clients européens » et entamer des discussions avec des banques internationales de développement pour « tester leur disposition à financer ce projet », selon ses promoteurs.

Les deux autres accords signés dimanche portent sur la construction d’une « plateforme industrielle au Nigeria pour la production d’ammoniaque et des produits dérivés », et la « formation professionnelle agricole ».

L’annonce du projet de gazoduc avait été faite en décembre 2016, à l’occasion d’une visite de Mohammed VI à Abuja où il avait rencontré Muhammadu Buhari, marquant ainsi un net réchauffement des relations entre les deux pays. L’étude de faisabilité avait été lancée en mai 2017.

Le Maroc, qui mène depuis quelques années une offensive diplomatique sur le continent, a réintégré en janvier 2017 l’Union africaine et renoué avec des pays d’Afrique anglophone –dont le Nigeria– avec lesquels les relations étaient distantes.

Dans sa « stratégie africaine », le royaume s’appuie sur les fleurons de son économie dans les secteurs de la banque, l’assurance, les télécommunications ou l’industrie.

Lors de visites inédites de Mohammed VI en Afrique anglophone, de très nombreux accords ont ainsi été signés, dont le plus emblématique est celui du gazoduc.

Jusqu’en 2016, Rabat ciblait essentiellement les pays francophones d’Afrique de l’ouest, sa sphère naturelle d’influence.

Romandie.com avec(©AFP / 10 juin 2018 23h33)                                                        

Mohammed VI attendu au sommet de Brazzaville sur le Bassin du Congo

avril 13, 2018

 

Mohammed VI à Marrakech en novembre 2016. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA

Le roi du Maroc est annoncé au sommet de Brazzaville sur le Fonds bleu du Bassin du Congo, qui se tiendra le 25 avril. Il s’y rendra après avoir assisté au sommet de la Ligue arabe, le 15 avril, à Riyad.

« Je suis heureux d’annoncer la présence du roi du Maroc aux travaux du 1er sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Commission climat du Bassin du Congo et du Fonds bleu pour le Bassin du Congo ». C’est ainsi que le président congolais, Denis Sassou Nguesso, a annoncé la participation du roi du Maroc à cet événement prévu le 25 avril à Brazzaville et dont ce dernier est le principal soutien à l’international.

Mohammed VI est attendu à Brazzaville dès le 23 avril, deux jours avant l’ouverture officielle de cette rencontre climatique panafricaine, présidée par Sassou Nguesso.

Le roi du Maroc se joindra à 16 autres chefs d’État africains afin de discuter de la mise en oeuvre du Fonds bleu pour le Bassin du Congo. Créé en marge de la COP22 à Marrakech en novembre 2016, ce Fonds servira à financer la transition climatique et la croissance économique durable en Afrique centrale et de l’Est.

Invité spécial

Denis Sassou Nguesso avait adressé une invitation officielle au roi du Maroc en mars dernier via son ministre des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso, parti à Rabat rencontrer son homologue Nasser Bourita. Il lui a fait savoir qu’il sera son invité spécial dans cette rencontre. La dernière visite de Mohammed VI à Brazzaville remonte à février 2006 dans le cadre d’une tournée africaine qui l’avait mené également en Gambie, en RDC et au Gabon. Les deux pays avaient alors signé des accords dans les domaines hospitaliers, la pêche maritime et l’agriculture.

En février dernier, le Maroc a annoncé l’ouverture prochaine d’une ambassade à Brazzaville qui compte parmi ses principaux soutiens au sein de l’Union africaine (UA).

En novembre 2016, en marge de la COP22, Denis Sassou Nguesso avait annoncé la création, à son initiative, d’un Fonds bleu pour sauver le Bassin du Congo, deuxième poumon de la planète après l’Amazonie. Onze pays de la zone sont touchés par la dégradation de ce bassin qui représente 220 millions d’hectares de forêts. Le Fonds bleu, qui prévoit des projets hydroélectriques, de traitement des eaux ou d’irrigation des terres cultivables, cherche à mobiliser des financements.

La cérémonie de signature de ce Fonds a eu lieu en mars 2017 à Oyo, au nord de la capitale Brazzaville, en présence du Maroc.

Une escale à Riyad pour la Ligue arabe

Mais avant de s’envoler pour Brazzaville, Mohammed VI se rendra d’abord le 15 avril à Riyad, en Arabie saoudite, pour assister au 29e sommet de la Ligue arabe qui se tient cette année dans un contexte particulièrement tendu (probables frappes internationales contre la Syrie, guerre au Yémen, conflit israélo-palestinien…). Il y effectuera également le petit pèlerinage (Omra). À Riyad, Mohammed VI fera ainsi son retour dans la scène diplomatique arabe, après avoir manqué le dernier sommet qui s’était tenu à Amman en mars 2017.

Depuis son opération du cœur qui s’est passée « avec succès » fin février, le roi du Maroc est en convalescence en France. Le mardi 10 avril, il a eu un tête-à-tête avec le président français Emmanuel Macron essentiellement au sujet de la situation au Moyen-Orient. Le 9 avril à Paris, il avait aussi rencontré le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane ainsi que le Premier ministre libanais, Saad Hariri.

Jeuneafrique.com par

Maroc : dernière rencontre entre Mohammed VI et François Hollande

mai 2, 2017

Le président français François Hollande accueillie le roi du Maroc Mohammed VI au palais de l’Élysée, à Paris, le 2 mai 2017. © Michel Euler/AP/SIPA

Le roi du Maroc Mohammed VI a rencontré le président français François Hollande à l’Élysée ce mardi 2 mai. Les deux hommes étaient entourés de nombreuses personnalités connues pour leurs initiatives en faveur d’un raffermissement des liens entre les deux pays sur les plans culturel et médiatique.

François Hollande a reçu mardi à l’Élysée le roi du Maroc Mohammed VI pour une visite privée à dimension politique et culturelle, a-t-on appris auprès de la présidence. Mohammed VI avait été, le 24 mai 2012, le premier chef d’État accueilli à l’Élysée par le président Hollande après son élection et pourrait être le dernier avant la fin de son mandat, à la mi-mai.

À l’issue d’un tête-à-tête d’une vingtaine de minutes, le président français et le roi du Maroc ont partagé un déjeuner en compagnie des écrivains Leïla Slimani et Tahar Ben Jelloun, de l’islamologue Rachid Benzine, du comédien Jamel Debbouze et du judoka Teddy Riner.

Jamel Debbouze et Mohammed VI, une proximité affichée

En juin 2015, un cliché du monarque, attablé à une terrasse parisienne en compagnie de Jamel Debbouze et de l’artiste Michel Polnareff, avait fait le tour de la Toile. Sur la table, posés devant le roi, trônaient quelques livres. Aux couvertures, on pouvait deviner qu’il s’agissait d’ouvrages de Rachid Benzine : La République, l’Église et l’Islam et Les nouveaux penseurs de l’Islam. L’islamologue et l’humoriste sont tous deux originaires de la même ville : Trappes. Debbouze n’a jamais caché sa proximité avec le roi du Maroc. En 2001 déjà, on le trouvait assis aux côtés de Mohammed VI au Festival international du film de Marrakech. Depuis on les dit même amis. Quant à Benzine, il avait rencontré Mohammed VI alors que celui-ci était encore prince héritier, en France, en 1999.

Autour de la table également: les ministres des Affaires étrangères français et marocain Jean-Marc Ayrault et Nasser Bourita, les ministres françaises de la Culture et de l’Environnement, Audrey Azoulay et Ségolène Royal, le président de l’Institut du Monde arabe Jack Lang et celui de la Fondation nationale des musées marocains Mehdi Qotbi. Azoulay est la fille de André Azoulay, conseiller de Mohammed VI après avoir été celui de son père, Hassan II. Jack Lang et Mehdi Qotbi sont quant à eux deux amis de longue date. Lang est un « habitué » du Maroc, où il voyage souvent et Qotbi, lui, ne cache plus ni sa proximité avec Mohammed VI, ni son rôle diffus et informel de lobbyiste, à l’aise dans le monde de la culture et fort d’un important réseau.

Jihadisme et réchauffement climatique au menu des discussions

Ce déjeuner répondait à celui organisé lors d’une visite du président français à Tanger, en septembre 2015.Toujours selon l’Élysée, François Hollande et Mohammed VI ont évoqué, entre autres questions, la lutte contre le jihadisme et le réchauffement climatique, le Maroc ayant organisé en novembre 2016 la COP22 dans la continuité de l’Accord de Paris conclu un an plus tôt. A l’ordre du jour de cette rencontre devait également figurer le retour du Maroc au sein de l’Union africaine en début d’année, ainsi que sa volonté d’adhérer à la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Le Maroc a mené ces derniers mois une vaste offensive diplomatique en Afrique, marquée par des visites de Mohammed VI dans plusieurs pays du continent et la signature de nombreux accords et conventions. François Hollande devait également remercier le roi pour la contribution de 1,5 million d’euros apportée par son pays à un fonds pour la sauvegarde du patrimoine culturel de l’humanité menacé notamment par le terrorisme et les guerres au Proche-Orient.

Jeuneafrique.com

Maroc : le roi Mohammed VI attendu par Donald Trump ce week-end

avril 14, 2017

Mohammed VI, le roi du Maroc, après sa rencontre avec François Hollande, à Paris, le 9 février 2015. © Christophe Ena/AP/SIPA

En vacances en Floride, le souverain marocain sera l’hôte d’un déjeuner offert par le président américain, dimanche 16 avril.

Après une semaine de vacances à Cuba, le roi du Maroc est arrivé, jeudi 13 avril, à Miami, en Floride. Selon des sources proches du Palais, il doit rencontrer le président américain, Donald Trump, ce week-end.

Mohammed VI sera l’hôte d’un déjeuner offert par le président américain, dimanche 16 avril.

Le roi du Maroc sera ainsi le deuxième chef d’État africain à rencontrer Donald Trump, après le président égyptien Abdefettah Al-Sissi. Lundi 27 mars, ce dernier a été reçu à la Maison Blanche et félicité par Trump pour « son travail fantastique » à la tête de son pays.

Sahara occidental

Mohammed VI est parti de Cuba, jeudi 13 avril, à bord d’un avion du roi Salman d’Arabie Saoudite. Il a profité de son séjour à La Havane pour rencontrer des responsables cubains. Des contacts qui pourraient présager de la normalisation des relations entre les deux pays, après 37 ans de gel à cause du soutien apporté par Cuba au Polisario.

Ce mois d’avril, comme chaque année, le dossier du Sahara est de retour à l’agenda du Conseil de sécurité. Les intentions de la nouvelle administration américaine à ce sujet ne sont pas encore connues.

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