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Canada-Montréal: Une église d’Hochelaga vendue aux propriétaires du Théâtre Rialto

mai 16, 2023
L'église du Très-Saint-Rédempteur, dans Hochelaga-Maisonneuve.

L’église du Très-Saint-Rédempteur, dans Hochelaga-Maisonneuve Photo: Radio-Canada/Philippe-Antoine Saulnier

L’église du Très-Saint-Rédempteur, sur la rue Adam, dans Hochelaga-Maisonneuve, a finalement trouvé preneur. Son avenir est assuré, promet le nouveau propriétaire, mais des dizaines d’autres à Montréal sont menacées de fermeture.

Avec sa nef de plus de 16 mètres de haut et ses vitraux de l’artiste Guido Nincheri, l’église du Très-Saint-Rédempteur a tout pour impressionner les visiteurs.

Ezio Carosielli, dont l’entreprise vient de faire l’acquisition de l’immeuble, a été charmé dès sa première visite.

On ne veut rien détruire, on ne veut rien changer, on veut mettre en valeur ce qu’il y a ici, évidemment.

Construite en 1927 et 1928 à l’angle des rues Adam et Joliette, l’église a été dessinée par les architectes Donat-Arthur Gascon et Louis Parant, qui a aussi signé les plans de reconstruction de l’hôtel de ville de Montréal dans les années 1920.

Son style beaux-arts est peu fréquent parmi les églises montréalaises. Vous avez une combinaison d’architecture qui est classique, mais aussi moderne, fait remarquer M. Carosielli. La fenestration est moderne, elle n’est pas classique du tout, mais les colonnes et tout ça, c’est classique.

Un homme devant une église.

Ezio Carosielli est le nouveau propriétaire de l’église du Très-Saint-Rédempteur, sur la rue Adam, dans Hochelaga. Photo: Radio-Canada/Philippe-Antoine Saulnier

Une nouvelle vocation

Le Groupe Carosielli, qui est propriétaire du Théâtre Rialto et du Théâtre St-James, dans le Vieux-Montréal, prévoit faire de cette église un espace locatif pour différents événements.

Des levées de fonds, des galas, beaucoup de tournages aussi, beaucoup de remises de prix, de conférences, explique M. Carosielli. On verra ce que le marché nous dira. Ça se peut que ce soit une location pour des services religieux, ça peut être un usage communautaire, toutes sortes de choses.

C’est d’ailleurs la même vocation qui attend l’ancienne église Saint-Vincent-de-Paul, située au coin des rues Sainte-Catherine Est et Fullum, que le Groupe Carosielli a acquise en 2018. L’espace, rebaptisé Théâtre Cartier, doit ouvrir ses portes cet été, après d’importants travaux.

On va essayer, autant que possible, de conserver tous les aspects historiques, indique M. Carosielli. Même le monumental autel devrait garder sa place, une fois dépouillé de certains éléments religieux.

Des travaux seront toutefois nécessaires, notamment pour installer un système de ventilation et de climatisation.

L'intérieur de l'église du Très-Saint-Rédempteur.

L’intérieur de l’église du Très-Saint-Rédempteur Photo: Radio-Canada/Philippe-Antoine Saulnier

La transition du patrimoine religieux

Si les ventes d’églises ont été peu nombreuses dans la dernière décennie [le diocèse ne retrouve que quatre autres transactions depuis 2013], au moins une trentaine de lieux de culte à Montréal sont menacés de fermeture.

C’est le constat de la Fondation des Centres Trinité, qui vient de réaliser un portrait analytique des lieux de culte de la métropole.

On a une énorme concentration d’églises par rapport à d’autres provinces et d’autres endroits au Canada, et on les a aussi désinvesties massivement, très rapidement, rappelle l’avocate Julie Favreau, consultante auprès de la Fondation des Centres Trinité.

Le bilan que dresse l’organisme laisse entrevoir une vague de faillites à moyen terme. Près de 40 % des lieux de culte montréalais affichent un déficit annuel, et le tiers de ceux-ci doivent composer avec des dépenses qui sont au moins 30 % plus élevées que leurs revenus.

Ça veut dire que, dans trois ans maximum, ces églises-là sont en faillite, explique Julie Favreau. Elles sont déjà en faillite technique, mais dans trois ans, elles vont avoir épuisé leurs économies et elles vont être obligées de fermer, si ce n’est déjà le cas.

Une pancarte à vendre devant une église.

Ezio Carosielli, du Groupe Carosielli, a acheté l’église du Très-Saint-Rédempteur, dans Hochelaga-Maisonneuve. Photo: Radio-Canada/Philippe-Antoine Saulnier

Une table ronde pour trouver des solutions

C’est pour trouver de nouvelles vocations à ces lieux de culte en difficulté que la Fondation des Centres Trinité a mis sur pied, il y a un an, une table ronde qui réunit les congrégations religieuses propriétaires des bâtiments, le milieu communautaire et culturel, des fondations philanthropiques et différents ordres de gouvernement. Une rencontre de ces divers partenaires a eu lieu au cours des derniers jours.

Les lieux de culte abritent souvent des groupes communautaires et artistiques, des garderies ou des entreprises d’économie sociale qui ont besoin de ces espaces. Or, la menace de fermeture qui plane sur certaines églises met en péril la pérennité de ces missions sociales.

L’aspect le plus important souligné par les partenaires, selon Mme Favreau, concerne l’approche québécoise face au patrimoine religieux.

De voir les églises comme l’héritage historique, les biens patrimoniaux québécois, c’est une chose, explique Mme Favreau. Mais de le faire au prix du service social qu’elles opèrent, ça crée des enjeux.

Il faut aussi penser à pérenniser le patrimoine immatériel de ces bâtiments, selon Julie Favreau.

L'église du Très-Saint-Rédempteur.

L’église du Très-Saint-Rédempteur Photo: Radio-Canada/Philippe-Antoine Saulnier

Les églises ont été des lieux de culte, mais surtout de rassemblement, de rencontre et d’échange. C’est le filet social du Québec qui s’est bâti à travers les églises, il ne faut pas l’oublier, poursuit-elle.

Maintenant, on préfère garder le bâtiment comme tel plutôt que les services qu’il pourrait rendre, des services qui ne peuvent plus cohabiter avec un espace qui est muséal, à toutes fins pratiques.

L’avocate souhaite que le gouvernement québécois fasse l’arbitrage entre les églises qu’il faut conserver et celles que l’on devrait démolir.

D’après Ezio Carosielli, qui dit avoir déboursé trois millions et demi de dollars pour acquérir l’église de la rue Adam, une réduction de la fiscalité pourrait faciliter la transition du patrimoine religieux. Par exemple, la taxe de bienvenue [droit de mutation immobilière] pour acheter cette église, c’était 200 000 $, note-t-il. Ça, c’est un obstacle à des ventes possibles dans le futur.

Le Groupe Carosielli ne prévoit pas demander de subvention pour les travaux qui devront être réalisés à l’église du Très-Saint-Rédempteur.

Avec Radio-Canada par Philippe-Antoine Saulnier

Canada-Québec: Face au plagiat, des professeurs appellent à un moratoire sur le développement de l’IA

mai 15, 2023

La présence de l’intelligence artificielle dans les cégeps et les universités crée un dilemme moral déchirant et menace l’idée même de l’enseignement. L’espoir d’un moratoire circule, alors que se tient aujourd’hui, à Montréal, la Journée sur l’IA en enseignement supérieur.

Un téléphone intelligent affiche le logo de l'entreprise ChatGPT.

Beaucoup de spécialistes craignent que des technologies comme ChatGPT servent à automatiser la création à grande échelle d’arnaques ou de campagnes de désinformation. Photo: Getty Images/Lionel Bonaventure

Les professeurs au cégep et à l’université sont en pleine période de correction de fin de session. Et ils doivent composer avec une nouvelle réalité : le soupçon constant que certains de leurs étudiants ont eu recours à des outils comme ChatGPT dans la rédaction de leurs travaux.

Marianne Théberge-Guyon, chargée de cours à l’UQAM, fait partie des enseignants qui s’arrachent les cheveux, convaincus d’avoir reçu des travaux écrits par des agents conversationnels.

Le niveau d’écriture n’était pas celui que je connaissais de ces étudiants. Les références n’étaient pas liées au bon domaine. Il y avait beaucoup de drapeaux rouges qui se levaient, explique la jeune professeure et doctorante.  

Se sentant un peu démunie devant cette tricherie nouveau genre, Mme Théberge-Guyon s’est tournée vers son département pour savoir si une procédure particulière avait été mise en place. On m’a dit qu’on devait suivre le protocole dans le cas de plagiat en général. Il faut monter un dossier, ça prend des preuves. Mais avec l’IA, c’est difficile, voire impossible, d’avoir des preuves hors de tout doute!

Même scénario du côté de Marianne Di Croce, qui enseigne au Cégep de Saint-Jérôme et aussi à l’UQAM. Le plagiat existait déjà, mais là, on a un outil qui rend le tout beaucoup plus facile. 

« Je n’ai pas l’impression d’avoir reçu beaucoup de copies qui ont eu recours à l’IA. J’ai fait des avertissements sérieux. Mais c’est comme mettre un « plaster » sur une hémorragie. »— Une citation de  Marianne Di Croce, professeure de philosophie au Cégep de Saint-Jérôme et chargée de cours à l’UQAM

Une enseignante parlant à une journaliste.

Marianne Di Croce enseigne au cégep et à l’université. Elle est bien placée pour témoigner que les étudiants en enseignement supérieur sont pour plusieurs tentés d’utiliser les nouveaux agents conversationnels pour les aider dans leurs travaux. Photo: Radio-Canada/Hugo Boivin

Les deux enseignantes ont utilisé un logiciel de détection d’intelligence artificielle offert gratuitement en ligne pour tenter de confirmer leurs doutes. Mais ces outils, qui utilisent eux-mêmes l’intelligence artificielle pour reconnaître celle-ci, ne sont pas sans faille. Ça devient très difficile de démêler ce qui vient de l’étudiant de ce qui ne vient pas de lui, reconnaît Marianne Di Croce.

Toutes les deux ont, dans quelques rares cas, monté des dossiers disciplinaires de plagiat. Certains étudiants, confrontés par l’enseignante, ont reconnu leur faute. D’autres dossiers sont toujours à l’étude.

La présence de l’intelligence artificielle dans les cégeps et les universités crée un dilemme moral déchirant et menace l’idée même d’enseignement. L’espoir d’un moratoire circule. Reportage de Fannie Bussières McNicoll

Pour éviter ce genre de tracas, Steve McKay, professeur au Cégep de Sherbrooke, a opté, lui, pour des examens en classe.

Mais la solution n’est pas parfaite. Certains étudiants lui ont dit savoir que des camarades de classe utilisaient ChatGPT dans d’autres cours et s’estiment donc désavantagés. Une situation qui l’attriste. On ne veut pas transformer notre rapport avec les étudiants et être toujours en train de surveiller s’ils copient, s’ils trichent.

Chose certaine, selon Marianne Théberge-Guyon, ChatGPT et ses semblables sont en train de forcer une petite révolution de l’enseignement. Il ne faut pas sous-estimer le phénomène. On est au début de tout ça.

« Il va falloir former des comités, se concerter, trouver des méthodes d’évaluation différentes, s’adapter. Je n’ai pas de solution miracle, mais il va falloir changer nos manières de faire! »— Une citation de  Marianne Théberge-Guyon, chargée de cours au Département de communication sociale et publique à l’UQAM

Une jeune enseignante souriante.

Marianne Théberge-Guyon pense que la démocratisation des outils d’IA fera plus de mal que de bien au milieu de l’enseignement supérieur. Photo: Radio-Canada/Fannie Bussière McNicoll

Une pause réclamée par la Fédération nationale des enseignants

La Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), qui représente 85 % des professeurs de cégep et 80 % des chargés de cours d’université, a mandaté il y a plusieurs mois un comité interne pour réfléchir à l’utilisation de l’IA en éducation, à ses impacts et à des pistes de solution.

Il en a résulté un rapport d’une centaine de pages que Radio-Canada a pu consulter et qui recommande notamment l’imposition d’un moratoire, comme l’ont fait des experts de l’intelligence artificielle.

Les enseignants craignent que cette course folle aux robots conversationnels alimente un climat de compétition qui éloigne leurs institutions de leur mission. Ils appellent donc à un moratoire sur leur développement, ou à tout le moins sur leur présence dans les institutions d’enseignement, tant que les enjeux éthiques liés à leur usage n’auront pas été réglés.

Il faut mobiliser les directions et les enseignants pour leur dire que cette utilisation tous azimuts [de l’IA] doit être balisée. Il faut pour l’instant prendre un pas de recul et prendre au sérieux les impacts qu’elle peut avoir, explique la présidente de la FNEEQ, Caroline Quesnel.

Le sentiment qu’on a, c’est que le mouvement en cours va nous écraser. On n’est pas technophobes. On est technocritiques.

La présidente de la FNEEQ n’a pas simplement peur d’un recours accru au plagiat. Elle estime qu’une transformation plus profonde de l’enseignement est possible. On est en pleine pénurie de personnel. La pire chose qui pourrait arriver, c’est qu’on remplace les profs par des robots, qu’on automatise l’enseignement.

Des applications intelligentes gèrent déjà, par exemple, les notes des étudiants, et pourraient bientôt s’occuper de certaines tâches comme l’évaluation des travaux. C’est une pente glissante, selon elle.

« Nous, ce qu’on craint, c’est que l’intelligence artificielle mène éventuellement à une école artificielle. »— Une citation de  Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN

Une syndicaliste tient un rapport entre ses mains et est assise à son bureau.

Le rapport que Caroline Quesnel tient entre ses mains formule dix recommandations qui ont été adoptées à l’unanimité lors de la réunion du bureau fédéral de la FNEEQ-CSN le 4 mai dernier. Photo: Radio-Canada/Fannie Bussière McNicoll

Une crainte que partage l’enseignante Marianne Di Croce. Pour faire réfléchir ses étudiants, elle leur a d’ailleurs posé, au cours de la session, une question qui les a déstabilisés. Je leur ai demandé : est-ce que vous aimeriez ça, que ChatGPT prépare les plans de cours ou corrige vos travaux? La plupart des étudiants étaient outrés et ont dit préférer que je le fasse moi-même.

La relation humaine dans l’enseignement, c’est central. Quand on vient ajouter des machines comme intermédiaire, ça met de la distance dans cette relation-là, résume-t-elle.

Une première journée de réflexion nationale

Tous ces points seront assurément soulevés au cours de la Journée sur l’intelligence artificielle en enseignement supérieur qui se tient lundi, à Montréal, et à laquelle plus de 900 personnes – des représentants des cégeps et des universités, mais aussi des enseignants, des étudiants et des experts en IA – doivent participer.

En entrevue avec Radio-Canada plus tôt cette semaine, la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, a présenté cette journée comme la première étape vers une prise de position de son gouvernement pour encadrer de manière responsable et éthique ces nouveaux systèmes d’intelligence artificielle.

La présidente de la FNEEQ Caroline Quesnel appelle cependant le gouvernement à prendre le temps avant de trancher. Ce n’est pas en une journée qu’on va arriver à de grandes conclusions. Il y a une sorte de course à la prise de décision dans un enjeu qui mérite une consultation beaucoup plus large.

De son côté, Steve McKay, professeur de philosophie au cégep, fonde beaucoup d’espoirs sur l’événement et sur l’action future de la ministre. Il faut des balises uniformes au plan national pour que tout le monde applique les mêmes règles, pour qu’il n’y ait pas plein de façons d’appliquer le rapport à l’intelligence artificielle, selon le professeur, selon le collège, comme c’est le cas en ce moment.

« Je crois qu’on est en retard au Québec. Je m’attends à ce que la ministre envoie un signal fort et clair à l’effet qu’on valorise une certaine conception de l’éducation, de l’apprentissage, et que l’enseignement par intelligence artificielle ne fait pas partie de cette conception-là. »— Une citation de  Steve McKay, professeur de philosophie au Cégep de Sherbrooke

Un enseignant de cégep souriant, à l'extérieur.

Le professeur Steve McKay suivra avec intérêt les suites de la Journée sur l’intelligence artificielle en enseignement supérieur. Photo: Radio-Canada/Fannie Bussière McNicoll

Il espère que cette journée de réflexion dépassera les officines de l’enseignement supérieur et mènera à une prise de conscience.

Avec Radio-Canada par Fannie Bussières McNicoll

Poésie: Huppert Malanda brigue un prix international

avril 21, 2023

Lors de la 24e édition du Festival de la poésie de Montréal qui aura lieu du 29 mai au 4 juin, sera décerné le Prix Francophone international dudit  festival. Des dix finalistes restés en lice figure le poète  congolais, Huppert Malanda, et son recueil « Cette patrie de blessures et de rêve » , édité à l’Atelier Senghor (Congo).

Le poète Huppert Malanda / Adiac

La première sélection du prix a été  faite le 21 mars, à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie, où vingt candidatures de poètes avaient été sélectionnées sur les 239 reçues. La seconde sélection du Prix a été dévoilée le 17 avril, à Montréal.

Les autres recueils sélectionnés à côté de celui d’Huppert Malanda sont « À mon retour » d’Élise Turcotte,  Editions du Noroit (Canada, Québec);  « Daïra pour la mer » de Nassuf Djailani, Editions Bruno Doucey (France); « Exercices de joie » de Louise Dupré, Editions du Noroit (Canada, Québec); « Holographies » de Philippe More, Poètes de brousse (Canada, Québec); « Insoutenable frontière » de Tanella Boni, Editions Bruno Doucey (Côte d’Ivoire); « Le programme double de la femme tuée » de Carole David, Les Herbes Rouges (Canada, Québec); «Monde, genoux couronnés » de Béatrice Bonhomme, Editions Collodion (France);  « Traverses » de Paul Bélanger, Editions du Noroit(Canada, Québec);  « Un couteau dans la tête » de Claudine Bohi, Editions L’Herbe qui tremble (France).

Signalons que les trois finalistes seront révélés lors du dévoilement de la programmation de la 24e édition du Festival de la poésie de Montréal début mai.

Créé en 2020, ce prix récompense une œuvre poétique francophone exceptionnelle par sa qualité formelle et thématique. Le lauréat ou la lauréate remportera une bourse de 5000 dollars canadiens qui lui sera remise pendant le festival.

Avec Adiac-Congo par Hervé Brice Mampouya

Canada-Montréal: Le 39e Festival Vues d’Afrique s’ouvre avec Hommage d’une fille à son père

avril 20, 2023
On voit le réalisateur regardant la caméra, en plan rapproché.

Le cinéaste malien Souleymane Cissé sera honoré au Festival international de cinéma Vues d’Afrique. Photo : Hommage d’une fille à son père

Le 39e Festival international de cinéma Vues d’Afrique prend son envol jeudi à Montréal, avec comme film d’ouverture Hommage d’une fille à son père, un documentaire hommage de Fatou Cissé à son père, le cinéaste malien Souleymane Cissé.

À l’occasion de la projection, qui aura lieu au Cinéma Guzzo du Marché Central, le réalisateur de Den Muso et de Yeelen se verra remettre un prix spécial pour souligner l’ensemble de sa carrière. Ce dernier recevra aussi, dans quelques semaines, le Carrosse d’or de la Société des réalisateurs à Cannes.

Jusqu’au 30 avril, 109 films en provenance de 39 pays seront présentés à la Cinémathèque québécoise pour le Festival Vues d’Afrique, dont la majorité sera projetée en première canadienne.

L’événement, durant lequel on pourra voir La beauté irrésistible, d’Ines Umuhire Nyiarama, ou encore le documentaire Le chant des vivants, de Cécile Allegra, est marrainé par l’actrice sénégalaise Halimatou Gadji et parrainé par l’artiste montréalais Stanley Février.

Vous pouvez découvrir la programmation complète du Festival international de cinéma Vues d’Afrique sur le site web de l’événement(Nouvelle fenêtre).

Avec Radio-Canada

Canada: Face au risque d’inondations, Montréal se dit prête à agir

avril 17, 2023
Des digues faites de sacs de sable repoussent l'eau de la rivière des Prairies.

Plusieurs arrondissements riverains pourraient subir des inondations, prévient l’administration Plante. Photo : Radio-Canada

Face à de possibles crues printanières, l’administration Plante affirme passer à la cote « alerte » de son Plan particulier d’intervention, c’est-à-dire se tenir prête à « déployer rapidement les ressources nécessaires et à accompagner les citoyens pour se préparer en cas d’inondation », mentionne-t-on par voie de communiqué.

Ce document, publié dimanche, rappelle que Montréal assure une vigie et surveille en continu les débits et les niveaux d’eau et qu’une hausse de ces niveaux a effectivement été constatée.

De fait, en date de dimanche, les débits et les niveaux d’eau auraient franchi le seuil dit d’« inondation mineure » à la Centrale de Carillon, sur la rivière des Outaouais.

Une augmentation des débits est prévue pour les deux prochains jours, mentionne encore la Ville par voie de communiqué.

L’Hôtel de Ville indique également que plusieurs arrondissements riverains, notamment près des lacs des Deux Montagnes et Saint-Louis ainsi qu’en bordure de la rivière des Prairies, pourraient subir des inondations d’importance variable.

Nos équipes sont prêtes à déployer les ressources humaines, matérielles et financières nécessaires afin de faire face à d’éventuelles crues des eaux. La sécurité des citoyennes et des citoyens est prioritaire et, en période de crues printanières, la préparation des résidents des secteurs à risque est primordiale, a déclaré Alain Vaillancourt, responsable de la sécurité publique au comité exécutif de la Ville.

Avec Radio-Canada

Canada: Une cinquantaine de voitures volées saisies dans le port de Montréal

avril 11, 2023
Un porte-conteneurs, au port de Montréal

Le port de Montréal est une plaque tournante pour l’exportation de voitures volées, selon les experts. Photo : Radio-Canada/Ivanah Demers

Pas moins de 53 véhicules volés ont été retrouvés lundi dans le port de Montréal, a fait savoir le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), un phénomène qui explose au Québec comme en Ontario.

Il y a de plus en plus de véhicules volés entiers qui sont exportés depuis cinq ou six ans, a fait savoir en entrevue à l’émission Tout un matin, sur ICI Première mardi, le directeur des enquêtes Québec et Maritimes chez Équité Association, Jacques Lamontagne. Son organisme enquête sur les vols de voiture et les délits d’assurance.

Parmi la cinquantaine de voitures volées, on retrouve principalement des fourgonnettes, des camionnettes et des véhicules utilitaires sport (VUS). Et ce sont des modèles très récents, a fait savoir M. Lamontagne, qui était présent sur les lieux lors de la saisie du SPVM.

Selon La Presse, qui a d’abord rapporté la nouvelle, les véhicules étaient dispersés dans 25 conteneurs. La majorité d’entre eux, soit 36, auraient été volés en Ontario. Le reste (17) proviendrait du Québec, dont dix véhicules de Montréal. Il s’agirait de la plus importante saisie dans les installations portuaires de la métropole québécoise depuis le début de l’année.

D’après Jacques Lamontagne, qui a travaillé une trentaine d’années au SPVM comme lieutenant-détective, les vols de véhicules sont la plupart du temps l’œuvre de réseaux criminels. Ceux-ci n’hésitent pas à engager des membres de gangs de rue ou de jeunes criminels peu expérimentés pour faire le sale boulot. Les véhicules dérobés sont amenés dans des entrepôts avant d’être récupérés par le crime organisé pour être exportés.

D’ailleurs, la demande est forte à l’international actuellement pour les véhicules entiers, selon M. Lamontagne. La pandémie, qui a chamboulé les chaînes d’approvisionnement et causé une rareté de certains modèles sur le marché, n’y serait pas étrangère.

Un fléau à endiguer

Les vols de véhicules ont plus que doublé ces dernières années à Montréal. Leur nombre est passé de 4345 en 2018 à 9591 en 2022. En moyenne, 810 véhicules sont volés chaque mois sur le territoire du SPVM, d’après des données obtenues par La Presse. Et pas moins de 303 voitures ont été dérobées entre le 1er et le 9 avril, soit en l’espace de neuf jours seulement.

Du côté de l’Ontario, les vols de véhicules ont augmenté de 97 % dans la région de Peel, de 134 % dans la région de York et de 80 % à Toronto depuis 2019. En 2022, 5409 véhicules ont été volés à Mississauga et Brampton, tandis que plus de 8000 voitures ont été dérobées à Toronto.

Le port de Montréal, qui est le plus important à l’est du Canada, est une véritable plaque tournante pour l’exportation de ces voitures volées, selon les experts. Le volume de marchandises et la taille du port, qui s’étend sur 30 kilomètres et traite régulièrement plus de 1,5 million de conteneurs par an, compliquent la tâche des forces de l’ordre.

Dissuader les voleurs

Selon Jacques Lamontagne, d’Équité Association, les criminels peuvent employer différentes méthodes pour voler un véhicule, en se servant des dernières avancées technologiques. Ils sont notamment capables de déjouer les clés intelligentes qu’il faut avoir sur soi pour démarrer le véhicule à l’aide d’un bouton sur le tableau de bord.

L’une des méthodes consiste à s’approcher de la résidence du propriétaire pour capter et amplifier les ondes de la clé intelligente qui se trouve à l’intérieur, habituellement sur un porte-clés à proximité de la porte. Le signal permet alors au malfaiteur de déverrouiller les portes et de démarrer le véhicule.

Les voleurs parviennent également à se connecter au port de diagnostic de la voiture (communément appelé port OBD pour on-board diagnostics). Ça donne accès à l’ordinateur central du véhicule qui va permettre de reprogrammer une clé ou d’enlever le système d’alarme, résume Jacques Lamontagne.

Le spécialiste rappelle que plusieurs outils pouvant prévenir les vols de véhicules sont disponibles sur le marché. Au-delà de bien verrouiller ses portières et de se stationner dans un endroit éclairé la nuit, les propriétaires de véhicules peuvent se doter d’un système de repérage ou d’un appareil bloquant l’accès à la prise universelle OBD.

Une barre antivol permettant de bloquer le volant est aussi une bonne option à envisager

Avec Radio-Canada

Canada-Verglas : plus de 4500 branches et 900 arbres sont tombés à Montréal

avril 11, 2023

Ce bilan du service 311 est « nettement sous-évalué considérant que les chiffres présentés n’incluent pas les données des parcs », selon la Ville de Montréal.

Une employée de la Ville de Montréal remplit un camion de branches.

Opération nettoyage des cols bleus de Montréal qui ramassent des arbres brisés après la tempête de pluie verglaçante d’avril 2023. Photo : Radio-Canada/Ivanoh Demers

Alors que les Montréalais se remettent de l’épisode de verglas qui a frappé une partie du Québec le 5 avril, les cols bleus s’affairent à dégager les rues et trottoirs des branches qui sont tombées un peu partout dans la ville.

Bien qu’il soit encore trop tôt pour évaluer l’ampleur des dégâts sur le domaine public, la Ville de Montréal a fait savoir que depuis le début du verglas, le service 311 a enregistré plus de 920 demandes pour signaler des arbres tombés et plus de 4560 demandes pour des branches effondrées.

Habituellement à la même période, à peine une dizaine de signalements sont effectués pour des branches ou des arbres tombés.

Dans un courriel transmis à La Presse canadienne, la Ville de Montréal spécifie que ce bilan est nettement sous-évalué considérant que les chiffres présentés n’incluent pas les données des parcs.

Cinq jours après la tempête, les travaux pour dégager les espaces publics se poursuivent 24 heures sur 24 dans la majorité des secteurs de la ville.

L’entretien des arbres en bordure de rues et dans les parcs locaux relève des arrondissements. Différents professionnels tels que des ingénieurs forestiers, des inspecteurs en arboriculture et des élagueurs évaluent les dommages faits aux arbres avant de décider de l’intervention nécessaire. Les arbres qui posent des enjeux de sécurité immédiats sont abattus.

En raison de l’importante couche de glace qui s’est accumulée, même des arbres en santé ont dû être abattus. On ne sait pas pour l’instant combien d’arbres ont été mis à terre à la suite de la tempête.

Le Service des grands parcs, du Mont-Royal et des sports gère les grands parcs et les parcs-nature comme le parc Frédérick-Back ou le parc-nature de l’Île-de-la-Visitation. Les arbres abattus dans ces parcs sont entre autres dirigés vers le Centre de valorisation des bois urbains afin de transformer le bois en planches ou en copeaux pour la pâte.

En ce qui a trait aux branches ramassées par les équipes de la Ville en bordure de rue, elles sont notamment transportées au Complexe environnemental de Saint-Michel. La matière est ensuite transformée en copeaux de bois pour diverses utilités comme la fabrication de bois aggloméré utilisé en construction.

Par Radio-Canada avec La Presse canadienne

Montréal/Bridge-Bonaventure, « une occasion de refaire la ville sur la ville »

mars 30, 2023

L’administration Plante espère donner un nouveau souffle au secteur Bridge-Bonaventure avec l’adoption du plan directeur de mise en valeur de ce secteur stratégique pour Montréal, où des milliers de logements pourraient être construits dans les prochaines années.Le document de 66 pages a été approuvé mercredi matin par le comité exécutif de la Ville. Il sera maintenant transmis pour adoption au conseil municipal, qui l’enverra à son tour à l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM).Négligé depuis un demi-siècle, le secteur Bridge-Bonaventure fait l’objet de toutes les convoitises depuis quelques années par des promoteurs qui souhaitent le redévelopper.Dans ce contexte, l’occasion était belle de refaire la ville sur la ville, a résumé mercredi la présidente du comité exécutif, Dominique Ollivier. Ou de refaire la ville sur elle-même, pour reprendre les mots de son vice-président, Benoit Dorais.

L’adoption de ce plan directeur et d’un règlement associé modifiant le Plan d’urbanisme de la Ville de Montréal est l’aboutissement d’une longue démarche de participation et de consultation entreprise avant le début de la pandémie de COVID-19, en 2019.

Elle devrait déboucher sur un certain nombre d’interventions publiques à partir de 2024; 163 millions de dollars sont déjà réservés à cet effet au Programme décennal d’immobilisations 2023-2032 (PDI).Le plan directeur servira aussi et surtout de document de référence au consortium Vision Bridge-Bonaventure, qui projette de construire au cours des prochaines années quelque 7500 logements dans un secteur où seule la Cité-du-Havre est actuellement habitée.Le groupe a d’ailleurs pris acte de la décision du comité exécutif, mercredi, sans pour autant s’en réjouir publiquement.

Une zone stratégique

Situé à cheval sur les arrondissements de Ville-Marie et du Sud-Ouest, le secteur Bridge-Bonaventure abrite plusieurs institutions montréalaises, comme Habitat 67, le Silo no 5, l’enseigne lumineuse Farine Five Roses, le Black rock, les studios de cinéma MELS, l’Administration portuaire et les Forges de Montréal.Il sert aussi de porte d’entrée pour la métropole grâce aux ponts et aux autoroutes qui le relient à l’île des Sœurs, à l’île Sainte-Hélène et à la Rive-Sud.

Un regroupement de gens d’affaires gravitant autour de Stephen Bronfman souhaitait greffer à cet ensemble disparate un nouveau stade de baseball près du bassin Peel, mais le projet, qui a pris du plomb dans l’aile l’an dernier, ne figure pas dans le plan directeur adopté mercredi.Le document évoque néanmoins l’érection d’une station supplémentaire potentielle du REM près de l’intersection des rues Wellington et Bridge, qui viendrait s’ajouter à celle déjà prévue au nord du canal de Lachine, baptisée Griffintown–Bernard-Landry.De fait, la présence d’un réseau structurant de transport en commun est essentielle à la modernisation du secteur, a plaidé mercredi le responsable de l’urbanisme au comité exécutif, Robert Beaudry.

« On ne peut penser à développer le secteur Bridge-Bonaventure sur l’auto solo, sur d’anciens modèles. Il nous faut vraiment des infrastructures cyclistes, piétonnes, mais également du transport collectif lourd, structurant, [et] on a des occasions. »— Une citation de  Robert Beaudry, responsable de l’urbanisme au comité exécutif de la Ville de Montréal

Sans rejeter formellement la proposition, la ministre québécoise des Transports, Geneviève Guilbault, a fait savoir mercredi après-midi par son attaché de presse que la priorité du gouvernement Legault était de mettre en marche le Réseau express métropolitain dans sa forme actuelle.

Avec Radio-Canada

Canada-Montréal/Prisonniers des flammes : « Venez nous chercher, on ne peut pas sortir! »

mars 18, 2023
Des fleurs sont déposées près d'une barrière en métal devant un édifice incendié.

De nombreuses personnes sont venues se recueillir sur les lieux du drame samedi. Photo : Radio-Canada/Marie Isabelle Rochon

Encore sous le choc, des proches des personnes disparues lors de l’incendie qui a ravagé un immeuble patrimonial du Vieux-Montréal se sont rassemblés sur les lieux du drame samedi. Certains témoignages soulèvent des questions sur la conformité du bâtiment et dévoilent l’horreur vécue par les victimes du brasier.

Robert Lacas faisait partie des parents, amis et voisins qui sont venus se recueillir devant le 224, place d’Youville.

Il est sans nouvelles de sa petite-fille, Charlie Lacroix, qui était à l’intérieur du bâtiment au moment de l’incendie. La jeune femme de 18 ans et son copain font partie des six personnes disparues dont le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) soupçonne le décès.

Tout ce que je sais, c’est qu’elle a appelé au 911. Les policiers ont retracé son cellulaire et ça donnait l’adresse ici […]. Ils ont reçu un appel de ma petite-fille qui disait : « Venez nous chercher, parce qu’il n’y a pas de fenêtres où on est! On ne peut pas sortir et le feu est pris! », a raconté M. Lacas en entrevue à Radio-Canada.

Ils ont eu un deuxième appel, trois minutes plus tard, qui disait la même chose, de son copain : « Venez nous chercher, on ne peut pas sortir! » Après, le téléphone a coupé. Probablement qu’elle est décédée à ce moment-là ou pas loin de là, a confié le grand-père, la voix brisée par la tristesse.

C’est pas normal qu’un individu loue des appartements où il n’y a aucun accès autre que la porte. C’est illégal […] Le propriétaire qui loue ça, il n’est pas correct, a dit M. Lacas.

Une amie de Charlie, Kelly Ann, était elle aussi inconsolable. C’est vraiment une tragédie […]. Elle n’avait pas de moyen de sortir.

Des pompiers rassemblés dans la rue devant des camions d'incendie.

Plus d’une centaine de pompiers ont été mobilisés pour éteindre l’incendie. Photo : Radio-Canada/Charles Contant

Airbnb illégal

L’immeuble comprenait un bureau d’architectes au rez-de-chaussée et une quinzaine d’appartements aux deuxième et troisième étages.

Le SPVM a confirmé que des logements y étaient loués à court terme sur Airbnb. Le propriétaire de l’immeuble ne détenait pas de permis d’exploitation de résidences touristiques. Nous ne pouvons toutefois pas confirmer qui, du propriétaire ou du locataire, a mis ces appartements en location sur la plateforme d’hébergement.

Le responsable de la sécurité publique à la Ville de Montréal, Alain Vaillancourt, a d’ailleurs confirmé que les locations de type Airbnb sont interdites dans ce secteur du Vieux-Montréal.

Ici, à Ville-Marie, il y a un petit secteur qui permet [les locations sur Airbnb], mais dans le secteur du bâtiment, ce n’est pas permis. L’arrondissement de Ville-Marie n’a jamais reçu de demande d’occupation du genre Airbnb pour ce bâtiment-là et on n’a jamais reçu de plainte officielle non plus pour le bâtiment pour nous rapporter qu’il y avait des Airbnb illégaux, a dit M. Vaillancourt.

De passage dans la métropole québécoise, Alina Kuzmina et son conjoint ont réussi à échapper de justesse aux flammes.

Il n’y a pas eu d’alarme de feu, aucun son, aucun mot. On a été réveillés par la fumée et par le bruit du feu. Mon mari a attrapé une botte, a fracassé la fenêtre, et c’est comme ça qu’on a réussi à sortir, a raconté l’Ontarienne.

Les pompiers arrosent la façade d'un immeuble d'où s'échappe une épaisse fumée.

L’immeuble patrimonial de trois étages situé au coin de la rue du Port et de la place d’Youville a été lourdement endommagé par les flammes. Photo : Radio-Canada/Charles Contant

Une autre femme sur place, Marik Boudreau, observait le bâtiment ravagé, dont le toit et certains étages se sont écroulés. Le cœur lourd, elle pensait à son amie Camille Maheux.

« C’était une photographe documentaire. Elle vivait ici, dans un grand loft, avec ses archives, a expliqué Mme Boudreau. Plus le temps passait, on s’est rendu compte qu’elle était nulle part. On l’a cherchée beaucoup. On la cherche encore d’ailleurs. »

Il est toujours impossible pour les pompiers et pour les agents du SPVM d’entrer dans le bâtiment pour y mener des recherches sécuritaires, a expliqué Martin Guilbault, du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM). Les recherches débuteront aussitôt que les lieux seront sécurisés.

Radio-Canada par Julie Roy avec les informations d’Élyse Allard, de Marie Isabelle Rochon et de Fanny Samson

Canada-Québec: Un professeur plaide coupable d’attouchements sexuels sur des mineures

mars 7, 2023
De la neige tombe sur l'enseigne du palais de justice de Montréal, sur la rue Notre-Dame, dans le Vieux-Montréal.

Au cours de l’enquête, les policiers ont appris que Dominic Blanchette entretenait des liens très étroits avec ses élèves de sexe féminin, avec qui il communiquait sur diverses plateformes numériques. Photo : Radio-Canada

Un enseignant d’une école primaire de Montréal a plaidé coupable mardi de plusieurs crimes à caractère sexuel impliquant cinq jeunes filles.

Dominic Blanchette a plaidé coupable de huit chefs d’accusation, notamment de contacts sexuels, possession de pornographie juvénile, leurre d’enfants et exploitation sexuelle. Ses crimes ont été commis entre septembre 2017 et mai 2022, moment auquel il a été arrêté.

Des documents judiciaires indiquent que M. Blanchette, âgé de 28 ans et qui enseignait dans l’arrondissement de Montréal-Nord, a utilisé son influence en tant qu’enseignant et entraîneur de basketball pour amadouer et exploiter sexuellement un total de cinq filles de cinquième et sixième année.

L’affaire a été révélée quand la mère d’une des victimes a découvert, sur la tablette électronique de sa fille, une conversation intime sur Snapchat dans laquelle l’accusé décrivait un fantasme sexuel l’impliquant lui, la jeune victime et une de ses camarades de classe. Des photos intimes d’un homme adulte nu se photographiant dans le miroir d’une salle de bains ont aussi été trouvées dans l’appareil électronique.

La dame a alors reconnu l’enseignant de sa fille, qu’elle avait rencontré à quelques reprises lors de rencontres de parents à l’école. Elle a par la suite affronté M. Blanchette, qui a d’abord nié entretenir une liaison avec son élève ou détenir un compte Snapchat. Il aurait attribué le récit du fantasme à un autre élève et aurait affirmé que son égoportrait avait été volé par l’élève, ce qui a dissuadé la mère de famille de porter plainte.

Une photo de Dominic Blanchette prise lors de son arrestation en mai 2022.

Dominic Blanchette a plaidé coupable de huit chefs d’accusation, notamment de contacts sexuels, possession de pornographie juvénile, leurre d’enfants et exploitation sexuelle. Photo : Radio-Canada/SPVM

Les jours suivants, M. Blanchette et son élève ont tout de même poursuivi leurs échanges à caractère sexuel, qui se sont retrouvés dans la messagerie texte d’un des téléphones cellulaires de la mère. Cette fois-ci, la dame a dénoncé l’enseignant à la police.

Échanges de photos intimes

Lors de son arrestation et de son interrogatoire, en mai 2022, Dominic Blanchette a reconnu certains faits et exprimé des remords. Il a pris sur lui l’entière responsabilité de la relation entretenue avec la victime et a exprimé des craintes par rapport aux conséquences de ses gestes, aussi bien pour lui que pour la jeune fille. Il a toutefois indiqué n’avoir fait qu’une seule victime.

Au cours de leur enquête, les policiers ont appris que Dominic Blanchette entretenait des liens très étroits avec ses élèves de sexe féminin, avec qui il communiquait sur diverses plateformes numériques.

Ces échanges, au départ anodins, finissaient par prendre une tournure romantique et sexuelle. Des échanges de photos intimes ont été effectués de part et d’autre.

L’enquête a aussi permis d’apprendre que le professeur emmenait plusieurs de ses protégées au restaurant à l’heure du dîner, les sortait du service de garde en fin de journée et passait du temps seul avec elles.

Témoignages attendus

Plusieurs victimes ont témoigné avoir subi des attouchements aux seins, aux fesses ou dans le cou de la part de Dominic Blanchette. Bon nombre d’épisodes se sont déroulés pendant un camp organisé par l’école, lors duquel M. Blanchette était surveillant.

À une de ses victimes qui a tenté de prendre ses distances avec lui, l’accusé a dit qu’elle aurait sa mort sur la conscience.

En juin 2022, après une deuxième vague de plaintes, l’accusé a indiqué à l’enquêtrice qu’il avait du mal à dormir en pensant à ce qu’il avait fait. Il a indiqué avoir un plan pour trouver quelle prison avait la meilleure thérapie.

Cette affaire reviendra devant le tribunal en juillet prochain pour une audience de détermination de la peine, au cours de laquelle ses victimes témoigneront.

La poursuite, représentée par Me Annabelle Sheppard, a demandé qu’entre-temps, un agent de probation produise un rapport présentiel sur l’accusé ainsi qu’une évaluation sexologique.

L’accusé est pour sa part représenté par Me Laurence Juillet.

Radio-Canada par La Presse canadienne