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Le Zimbabwe en deuil après la mort de l’opposant Tsvangirai

février 15, 2018

Des Zimbabwéens lisent le journal après la mort de Morgan Tsvangirai, la figure historique de l’opposition dans le pays, le 15 février 2018 à Harare. / © AFP / Jekesai NJIKIZANA

Le Zimbabwe a rendu jeudi un hommage unanime au chef emblématique de l’opposition Morgan Tsvangirai, décédé mercredi, qui a bravé les pressions et les violences pour dénoncer pendant des décennies le régime de l’ex-président Robert Mugabe.

L’ensemble de la classe politique a salué sa mémoire, à commencer par le président Emmerson Mnangagwa qui a succédé il y a trois mois à Robert Mugabe.

Le chef de l’Etat a célébré celui « qui a toujours insisté pour des élections libres, justes, crédibles et non violentes ». « On se souviendra de sa capacité à tendre la main, en dépit des divergences politiques, pour former un gouvernement d’union nationale après les élections de 2008 qui avaient divisé » le pays.

Morgan Tsvangirai est décédé mercredi en Afrique du Sud, où il était soigné d’un cancer du côlon, à l’âge de 65 ans.

L’Etat zimbabwéen prendra en charge les frais liés à ses funérailles.

Ancien syndicaliste reconverti dans la politique, M. Tsvangirai a longtemps constitué la principale menace à l’autoritaire Robert Mugabe, tombé en novembre après trente-sept ans au pouvoir à la suite d’un coup de force de l’armée.

Avec la mort de M. Tsvangirai, « une montagne est tombée », a titré jeudi le quotidien privé Daily News. The Herald, quotidien d’Etat, a lui assuré que le gouvernement aiderait la famille de M. Tsvangirai « dans la mesure du possible ».

Des centaines de partisans du MDC se sont rassemblés jeudi au quartier général du parti à Harare pour honorer leur « héros », qui laisse un parti menacé d’implosion à quelques mois des élections parlementaires et présidentielle.

« Nous avons perdu un chef », a estimé Nelson Chamisa, nommé président en exercice du parti. « Mais je peux vous dire que nous n’avons pas de crise (…), nous allons gagner ces élections », a-t-il affirmé depuis le balcon du QG du parti.

Le parti est déchiré depuis des mois déjà par une guerre de succession.

« On a perdu notre père », a réagi très émue la sénatrice MDC, Lilian Timveos. « C’était un visionnaire. Son héritage est là à tout jamais. Mon coeur est en lambeaux. J’espère que la direction du parti va s’unir pour battre la Zanu-PF », le parti au pouvoir depuis l’indépendance du Zimbabwe en 1980.

Des élections générales sont prévues cette année.

– ‘Héros’ –

La communauté internationale a pour sa part salué la bravoure de M. Tsvangirai.

Pour l’Union européenne (UE), il était un « homme courageux » qui s’est battu pour « la démocratie multipartite et la justice ». « Il représentait le courage et la détermination face à l’oppression et a donné aux Zimbabwéens la foi de croire en l’avenir », a aussi salué le chef de la diplomatie britannique, Boris Johnson.

Amnesty International s’est souvenu que Morgan Tsvangirai avait « entretenu l’espoir de millions de Zimbabwéens à l’heure le droits de l’Homme étaient menacés ».

A plusieurs reprises, le chef du MDC a subi les violences des autorités et a été emprisonné.

En 2007, il était apparu devant les médias le visage tuméfié, un oeil blessé, la chemise ouverte et le crâne partiellement rasé après avoir été battu par les forces de sécurité qui lui reprochaient d’avoir participé à une réunion de l’opposition.

L’année suivante, il était parvenu aux portes du pouvoir, en arrivant en tête du premier tour de la présidentielle.

Devant le déchaînement de violences ordonné par le pouvoir contre ses partisans, qui avaient fait quelque 200 morts, il avait préféré renoncer à se présenter au second tour, permettant à Robert Mugabe de se maintenir au pouvoir.

En 2009, il était devenu le Premier ministre d’un gouvernement d’unité nationale jusqu’aux élections de 2013.

M. Tsvangirai « nous a tous appris à nous battre », a réagi un comptable de Bulawayo (sud-ouest), Thandi Moyana, 25 ans.

« Ce sera difficile de le remplacer. Il a fait un sacré boulot. Il mérite le statut de héros », a estimé Batsirai Tambaoga, propriétaire d’un salon de coiffure à Harare. « C’est un sacré coup surtout avec l’échéance électorale » cette année.

Avec le décès de M. Tsvangirai, le président Mnangagwa, ancien bras droit de Robert Mugabe, se retrouve désormais en position de force pour les élections générales prévues cette année.

Romandie.com avec(©AFP / 15 février 2018 17h43)                

Zimbabwe: Morgan Tsvangira, opposant historique à Robert Mugabe est décédé

février 14, 2018

Le responsable historique de l’opposition au Zimbabwe, Morgan Tsvangirai, le 16 novembre 2017 au cours d’une conférence de presse à Harare. / © AFP/Archives / –

Le chef du principal parti d’opposition au Zimbabwe, Morgan Tsvangirai, adversaire historique du régime de l’ex-président Robert Mugabe, est décédé mercredi à 65 ans des suites d’un cancer, laissant derrière lui un parti déchiré à quelques mois de l’élection présidentielle.

« C’est avec tristesse que j’annonce que nous avons perdu notre icône et notre combattant pour la démocratie », a annoncé Elias Mudzuri, l’un des vice-présidents du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), le parti de Morgan Tsvangirai.

« Nos pensées et prières vont à sa famille, au parti et à la nation », a-t-il ajouté sur son compte Twitter.

Morgan Tsvangirai est décédé dans un hôpital de Johannesburg, où il était soigné.

Le parti au pouvoir au Zimbabwe, la Zanu-PF, a immédiatement fait part de ses condoléances. « Très triste en effet. Nous sommes vraiment désolés », a réagi son porte-parole, Simon Moyo, interrogé par l’AFP.

Il y a deux ans, M. Tsvangirai avait révélé qu’il souffrait d’un cancer du côlon pour lequel il effectuait de nombreux séjours médicaux dans des hôpitaux sud-africains.

Opposant de longue date à Robert Mugabe, le leader du MDC a payé cher son engagement. Détenu à plusieurs reprises, il a été victime de la brutalité des forces de sécurité. En 2007, il était apparu le visage tuméfié après son arrestation pour avoir tenté d’organiser un meeting à Harare.

L’année suivante, son rêve d’accéder enfin au pouvoir avait failli devenir réalité. Il était arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle, mais avait décidé de se retirer du second tour à cause d’une campagne de violences menée par le pouvoir contre ses partisans.

– ‘Grand patriote’ –

A l’issue de ce scrutin, M. Tsvangirai avait été nommé Premier ministre d’un gouvernement de coalition resté sous le contrôle de M. Mugabe, qui l’avait battu au scrutin de 2013.

Il devait être le candidat officiel du MDC pour la présidentielle cette année et affronter le nouveau président Emmerson Mnangagwa, successeur de Robert Mugabe.

Mais la semaine dernière, M. Tsvangirai avait cédé sa place à la tête du parti à l’un des trois vice-présidents, Nelson Chamisa, faisant penser que son état de santé s’était détérioré.

Il laisse un parti orphelin et affaibli par ses querelles internes. Depuis des mois, le MDC se déchire en vue de sa succession.

« Tsvangirai assurait la cohésion du parti », a estimé mercredi l’analyste politique Alexander Rusero. Le MDC se retrouve désormais face à « un dilemme avec ses trois vice-présidents qui se battent pour la position de Tsvangirai », a-t-il ajouté à l’AFP.

Après le décès de M. Tsvangirai, le nouveau président Emmerson Mnangagwa, investi candidat de la Zanu-PF, fait plus que jamais figure de grandissime favori pour la présidentielle.

En janvier, M. Mnangagwa avait rendu une visite de courtoisie très remarquée au chef du MDC à son domicile d’Harare, accompagné de son vice-président, l’ex-chef d’état-major des armées Constantino Chiwenga.

Sur les photos, le président du MDC était apparu frêle mais souriant.

« On se souviendra de Tsvangirai comme l’un des plus grands patriotes du Zimbabwe », a réagi mercredi David Coltart, l’un de membres fondateurs du MDC.

« Si, comme nous tous, il a commis des erreurs, aucun d’entre nous n’a jamais douté de son engagement à transformer le Zimbabwe pour en faire un Etat moderne, démocratique et tolérant. Si quiconque mérite d’être appelé un héros, c’est MT », pour Morgan Tsvangirai, a-t-il ajouté.

« Merci d’avoir montré la voie dans la lutte pour la démocratie », a aussi tweeté la parlementaire indépendante Fadzai Mahere. « Repose en paix. »

Romandie.comavec(©AFP / 15 février 2018 04h13)                

Zimbabwe: le président Mnangagwa rend visite au chef de l’opposition

janvier 5, 2018

Harare – Le nouveau président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa a rendu vendredi une visite de courtoisie remarquée au chef de l’opposition Morgan Tsvangirai, adversaire historique de l’ancien maître du pays récemment forcé à démissionner Robert Mugabe.

Accompagné de son vice-président, l’ex-chef d’état-major des armées Constantino Chiwenga, M. Mnangagwa s’est entretenu avec M. Tsvangirai, atteint d’un cancer du côlon, à son domicile d’Harare.

« Il va bien. Il récupère très bien », a commenté le chef de l’Etat devant la presse à l’issue de sa visite, « il doit retourner très bientôt en Afrique du Sud pour de nouveaux examens médicaux ».

« C’est un exemple de la vie politique que nous souhaitons », s’est pour sa part réjoui le vice-président du parti de M. Tsvangirai, Nelson Chamisa, « la politique de la paix, du travailler ensemble et des attentions entre les uns et les autres ».

M. Mnangagwa a pris les rênes du Zimbabwe en novembre dernier, à la faveur d’un coup de force de l’armée qui a contraint M. Mugabe, 93 ans, à quitter le pouvoir au terme d’un règne autoritaire de trente-sept ans.

Déjà investi candidat du parti au pouvoir, la Zanu-PF, il a promis que les élections générales prévues cette année seraient « transparentes, libres et honnêtes ».

Mais ses critiques en doutent, qui rappellent qu’il a longtemps été l’exécutant appliqué de la politique répressive de Robert Mugabe.

Interrogé par la presse, M. Mnangagwa a justifié vendredi son refus de former un gouvernement de coalition d’ici au scrutin.

« Pour quelle raison ? », a-t-il noté. « Vous êtes autorisés à faire entendre votre voix, c’est un pays démocratique », a poursuivi le chef de l’Etat, « à l’heure actuelle, il n’y a pas besoin (d’un gouvernement de coalition) ».

M. Mnangagwa a nommé un gouvernement de fidèles de la Zanu-PF, dont plusieurs généraux.

Dans un communiqué, le Mouvement pour un changement démocratique (MDC) de M. Tsvangirai s’est réjoui de la visite présidentielle, ajoutant que les deux hommes avaient évoqué « la situation désespérée du pays », notamment « l’urgence d’organiser des élections libres et honnêtes ».

Malgré sa maladie annoncée il y a deux ans, Norman Tsvangirai, 65 ans, espère se présenter à la présidentielle contre M. Mnangagwa à la tête de l’opposition.

Le chef du MDC était arrivé en tête du premier tour de la présidentielle de 2008 devant M. Mugabe mais il avait renoncé à se présenter au second tour au terme d’une campagne de violences orchestrée par le pouvoir, ouvrant la voie à une réélection du « camarade Bob ».

A l’issue de ce scrutin, M. Tsvangirai avait été nommé Premier ministre d’un gouvernement de coalition resté sous le contrôle du seul Robert Mugabe, qui l’avait finalement battu lors des élections très contestées de 2013.

M. Tsvangirai a exprimé des doutes au sujet de M. Mnangagwa. « Il va devoir travailler très dur pour changer sa personnalité, de façon à pouvoir incarner l’avenir du pays et à se présenter en démocrate et en réformateur », avait-il jugé dans un entretien accordé en novembre à CNN.

Romandie.com avec(©AFP / 05 janvier 2018 15h30)                                            

Zimbabwe: plus de 2.000 manifestants anti-Mugabe dans les rues d’Harare

avril 14, 2016

Harare – L’opposition zimbabwéenne a réuni jeudi plus de 2.000 manifestants dans les rues d’Harare, pour la plus importante manifestation contre le président Robert Mugabe jamais organisée depuis près de dix ans, ont constaté des journalistes de l’AFP.

A l’appel du mouvement d’opposition MDC (Mouvement pour un Changement démocratique), les manifestants ont brandi des pancartes et chanté des slogans anti-Mugabe, sous l’oeil vigilant de la police, qui n’est pas intervenue.

Morgan Tsvangirai, le leader du MDC, a prononcé une violente diatribe contre le chef de l’Etat, au pouvoir depuis l’indépendance en 1980 et désormais âgé de 92 ans.

Mugabe n’a aucune solution à la crise, a lancé Tsvangirai, candidat malheureux à la dernière élection présidentielle: Nous sommes ici pour dire à Mugabe et à son régime qu’ils ont échoué.

Le régime, devenu de plus en plus autoritaire au fil des années, a parfois fait réprimer brutalement les manifestations anti-Mugabe.

La dernière manifestation de masse contre le chef de l’Etat remontait à 2007. La police avait alors frappé Morgan Tsvangirai et d’autres dirigeants de l’opposition, qui s’étaient rassemblés pour une réunion de prière.

Robert Mugabe est toujours présent sur la scène politique, mais son âge et ses ennuis de santé nourrissent désormais toutes les spéculations sur les conditions de sa succession, qui détermineront l’avenir du pays.

Après de premières années d’indépendance plutôt réussies, le Zimbabwe s’est enfoncé au tournant du siècle dans une terrible crise économique dont il ne s’est jamais remis.

La monnaie nationale a été supprimée après une hyper-inflation, et les échanges se font désormais en dollar américain. L’agriculture autrefois prospère a périclité, au point que le pays a connu des épisodes de disette. Et les défenseurs des droits de l’Homme dénoncent l’autoritarisme du régime et la violence politique.

Romandie.com avec(©AFP / 14 avril 2016 15h46)

Zimbabwe: Tsvangirai renonce à faire reconnaître les fraudes électorales par la justice

août 16, 2013

HARARE (Harare Province) – Morgan Tsvangirai, candidat malheureux à l’élection présidentielle du 31 juillet au Zimbabwe, a renoncé vendredi à porter en justice les fraudes électorales massives qu’il dénonce, ouvrant définitivement la voie à l’exercice d’un nouveau mandat du président Robert Mugabe, réélu à 89 ans.

M. Mugabe, au pouvoir sans discontinuer depuis 33 ans, a été réélu au premier tour avec 61% des voix, contre 34% à M. Tsvangirai. Son parti a en outre remporté plus des deux-tiers des sièges au parlement.

Le Premier ministre (Tsvangirai) a retiré sa plainte, a déclaré Douglas Mwonzora, porte-parole du MDC (Mouvement pour un changement démocratique), le parti de M. Tsvangirai. La raison principale est que le procès allait être une parodie de justice.

Le MDC n’a notamment pas obtenu de la Commission électorale d’importants documents qui lui aurait permis d’étayer sa plainte et de prouver les fraudes.

Battu dans les urnes, M. Tsvangirai s’était promis d’explorer toutes les voies légales pour faire reconnaître les manipulations massives des listes électorales, dénoncées par son parti et par des observateurs locaux.

Mais lundi, Robert Mugabe avait conseillé à ceux qui contestent sa victoire d’aller se faire pendre, ajoutant du ton assuré dont il est coûtumier: Nous ne reviendrons jamais sur notre victoire.

Face à ce qu’il considère comme la machine du pouvoir en marche contre lui, M. Tsvangirai abandonne donc également l’idée de contester par la voie juridique la victoire du vieux président Mugabe, au pouvoir depuis l’indépendance de cette ex-colonie britannique.

Les pays occidentaux, qui n’avaient pas pu envoyer d’observateurs, ont crié à la fraude, ainsi que le Botswana, seul pays africain à donner de la voix. Le président sud-africain Jacob Zuma a en revanche chaudement félicité M. Mugabe.

L’Union africaine et la SADC, l’organisation régionale d’Afrique australe, qui avaient envoyé des observateurs sur place, ont validé l’élection. Un sommet des chefs d’Etat de la SADC est convoqué samedi et dimanche au Malawi, et pourrait définitivement apporter à Robert Mugabe la caution de ses pairs.

Ce scrutin devait mettre fin à une cohabitation contre nature entre les deux hommes, M. Tsvangirai étant le Premier ministre du président Mugabe depuis 2009. Ce gouvernement dit d’union nationale avait été imposé par la communauté internationale à la suite des élections de 2008.

A l’époque, M. Tsvangirai était arrivé en tête au premier tour de la présidentielle, sans atteindre la barre des 50%. Entre les deux tours, les partisans du président avaient déclenché une campagne de terreur qui avait fait près de 200 morts parmi les supporteurs de Tsvangirai.

Ce dernier avait finalement retiré sa candidature pour éviter une guerre civile, abandonnant sans combattre la victoire au chef de l’Etat.

Après cette nouvelle défaite, Morgan Tsvangirai a estimé que les élections du 31 juillet étaient une énorme farce et a exigé une vérification par la justice des listes électorales, des bulletins de vote et des certificats d’inscription des électeurs.

Les listes électorales n’ont été rendues publiques qu’à la veille du scrutin, ce qui a rendu impossible toute vérification ou tout recours.

Or, le MDC affirme avoir des preuves de doubles ou triples inscriptions sur les registres. Par ailleurs, de nombreux électeurs n’ont pas pu voter faute de trouver leur nom sur les registres, d’autres ne se sont pas rendus dans le bon bureau de vote, d’autres encore n’avaient pas les documents d’identité requis.

Le Zimbabwe Election Support Network, un organisme indépendant de contrôle du scrutin, a par exemple évoqué un effort systématique pour priver un million de personnes de leur droit de vote. Il estime que plus de 750.000 électeurs étaient absents des listes électorales dans les villes, bastions de M. Tsvangirai.

Selon la Cour électorale, près de 305.000 personnes ont été empêchées de voter. Près de 3,5 millions de personnes ont accompli leur devoir électoral sur environ 6,4 millions d’électeurs inscrits.

Dans les documents judiciaires consultés par l’AFP, le MDC affirmait également qu’une société israélienne a été payée 10,5 millions de dollars pour manipuler les listes électorales.

Romandie.com avec (©AFP / 16 août 2013 19h24)

Zimbabwe/Mugabe à ses opposants: Allez vous faire pendre

août 12, 2013

HARARE (Harare Province) – Le président zimbabwéen Robert Mugabe a conseillé lundi à ceux qui contestent devant la justice sa large victoire aux élections du 31 juillet d’aller se faire pendre, dans son premier discours depuis sa réélection.

Ceux qui sont choqués par la défaite peuvent aller se faire pendre s’ils le souhaitent. Nous ne reviendrons jamais sur notre victoire, a lancé le chef de l’Etat, âgé de 89 ans, au pouvoir depuis l’indépendance en 1980 et reconduit pour cinq ans, après un scrutin entaché de fraudes massives selon l’opposition et des observateurs locaux.

Son adversaire malheureux, le Premier ministre Morgan Tsvangirai, a déposé vendredi un recours devant les tribunaux pour tenter de faire invalider le scrutin, estimant que les listes électorales avaient été manipulées pour favoriser la victoire du président sortant.

M. Mugabe a été réélu au premier tour avec 61% des voix, contre 34% à M. Tsvangirai.

Tout ce que je vois, a déclaré lundi M. Tsvangirai dans un communiqué, c’est une nation endeuillée par l’audace de si peu de gens qui ont pu voler à tant d’autres.

Les voleurs ont laissé un grand nombre de preuves sur les lieux du crime, comme nous allons le démontrer dans la pétition populaire que nous avons déposée la semaine dernière, a ajouté le leader de l’opposition.

Nous leur livrons la démocratie sur un plateau, a rétorqué Mugabe.

C’est à prendre ou à laisser, mais le peuple a fait un acte démocratique, a dit le président à l’occasion de la fête célébrant les héros de la lutte pour l’indépendance.

Les pays occidentaux, qui n’avaient pas pu envoyer d’observateurs, ont crié à la fraude, ainsi que le Botswana, seul pays africain à donner de la voix.

Les élections générales du 31 juillet devaient mettre fin à un fragile gouvernement de cohabitation formé sous la pression des pays voisins il y a quatre ans par MM. Mugabe et Tsvangirai afin de redresser l’économie du pays et de lui éviter une guerre civile après une campagne électorale très violente en 2008.

Romandie.com avec (©AFP / 12 août 2013 13h02)

Zimbabwe: Nouvelle démission au sein de la Commission électorale

août 6, 2013

Un deuxième membre de la Commission électorale du Zimbabwe (ZEC) a rendu sa démission, moins d’une semaine après que la structure a organisé des élections présidentielle et législatives très controversées rejetées par l’opposition qui les a qualifiées de comédie.

Geoff Feltoe avait adressé lundi, une lettre au président nouvellement élu Robert Mugabe pour lui annoncer sa démission pour des raisons liées à des obligations professionnelles.

Dans sa lettre, Feltoe a fait part de son souhait de retourner à son poste de professeur de droit à l’université du Zimbabwe, devenant ainsi la deuxième personnalité à quitter son poste au sein de la ZEC.

Le week-end dernier, un autre juriste, Mkhululi Nyathi avait remis sa démission, apparemment pour dénoncer la manière avec laquelle, l’organe de gestion des élections avait organisé le scrutin du 31 juillet.

Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC, principal parti d’opposition) dirigé par Morgan Tsvangirai a déclaré qu’il rejetait les résultats du scrutin donnant à la ZANU-PF, le parti du président Mugabe, plus de 75% des 210 sièges électifs à pourvoir à l’Assemblée nationale.

Pour la présidentielle qui a été organisée concomitamment avec les élections parlementaires, Mugabe a obtenu 61% des suffrages, loin devant son principal rival, Tsvangirai, crédité de 34% des voix.

Le MDC conteste les résultats, alléguant des votes multiples de militants de la ZANU-PF et le refus de la ZEC de publier dans les délais, un fichier électoral analysable.

Les officiels de la ZANU-PF ont qualifié d’inepties ces accusations du MDC.

APA – Harare (Zimbabwe)

Kerry: les résultats des élections au Zimbabwe ne sont pas crédibles

août 3, 2013

WASHINGTON (District of Columbia) – Les résultats des élections au Zimbabwe, qui donnent largement vainqueur le président Robert Mugabe, ne sont pas crédibles, a dénoncé samedi le secrétaire d’Etat américain John Kerry, évoquant d’importantes irrégularités, .

Les Etats-Unis ne pensent pas que les résultats annoncés aujourd’hui représentent l’expression crédible de la volonté du peuple zimbabwéen, indique le chef de la diplomatie américaine dans un communiqué.

Le président zimbabwéen Robert Mugabe, 89 ans, depuis 33 ans à la tête de l’Etat, a été proclamé vainqueur samedi de la présidentielle avec 61% des voix et une majorité des deux tiers à l’Assemblée, broyant tout espoir d’alternance démocratique, après un scrutin violemment contesté par son principal rival Morgan Tsvangirai

Mis au ban des nations dans les années 2000 pour ses atteintes aux droits de l’homme et forcé depuis 2009 de partager le pouvoir pour éviter une guerre civile, M. Mugabe a été déclaré dûment élu dès le premier tour par la commission électorale (ZEC). Plusieurs ministres proches de lui ont appelé dans la foulée les Occidentaux à lever leurs sanctions après la tenue des élections générales.

Ces élections étaient l’occasion pour le Zimbabwe d’aller vers la voie de la démocratie et avancer vers la croissance et la prospérité mais d’importantes irrégularités dans le scrutin ont été rapportées par les observateurs nationaux et régionaux, ajoute le communiqué américain.

Bien que les Etats-Unis aient été empêchés de surveiller le scrutin, il est évident que l’annonce d’aujourd’hui est le résultat d’un processus électoral faussé, ajoute le communiqué.

Il y a eu des irrégularités dans la composition des listes électorales. Les partis n’ont pas eu le même accès aux médias. La sécurité n’a pas été assurée de manière égale pendant le scrutin, a ajouté le secrétaire d’Etat.

La Grande-Bretagne a également émis samedi de sérieux doutes sur les résultats des élections au Zimbabwe. L’Union européenne s’est aussi inquiétée samedi des irrégularités présumées ainsi que des faiblesses identifiées dans le processus électoral et le manque de transparence.

Romandie.com avec (©AFP / 03 août 2013 22h01)

Zimbabwe: Mugabe déclaré vainqueur de la présidentielle avec 61 %

août 3, 2013

Le président zimbabwéen Robert Mugabe, au pouvoir depuis l’indépendance dans son pays en 1980, a été déclaré samedi vainqueur de l’élection présidentielle avec 61 % des voix dès le premier tour. L’opposiition a annoncé qu’elle contesterait en justice les résultats et l’UE s’est dite « préoccupée ».

« Je déclare que M. Robert Gabriel Mugabe de la ZANU-PF a obtenu plus de la moitié des suffrages à l’élection présidentielle et est donc dûment élu président de la République du Zimbabwe à compter de ce jour », a dit la présidente de la commission électorale Rita Makarau. Il a obtenu 61 % face à son rival et Premier ministre Morgan Tsvangirai, battu avec 34 % des voix.

210 sièges

La commission, qui a repris dans l’après-midi l’annonce du résultat des législatives, a elle proclamé la ZANU-PF vainqueur dans treize puis dix-sept puis 22 circonscriptions supplémentaires, alors que le décompte final se poursuivait. Un responsable a précisé à l’AFP que la ZANU-PF totalisait 158 sièges.

Héros de l’indépendance avant de conduire son pays à la ruine et au ban des nations, M. Mugabe, 89 ans, est assuré d’avoir les deux-tiers des sièges sur 210 dans l’hémicycle, le plaçant en position d’amender la Constitution plus libérale promulguée il y a moins de trois mois.

« Manque de transparence »

Le vote a toutefois été entaché d’irrégularités, dénoncées par M. Tsvangirai et son parti du MDC et suffisamment sérieuses pour justifier qu’un membre de la commission électorale claque la porte samedi. M. Tsvangirai a dit que sa formation épuiserait « tous les moyens légaux » pour contester ces résultats. Le MDC ne participera à aucun gouvernement issu de ce qu’il a appelé une « élection frauduleuse, a-t-il encore ajouté.

Le plus important groupe zimbabwéen d’observateurs a également estimé que le scrutin avait été « sérieusement compromis ». L’Union européenne s’est elle inquiétée des « irrégularités présumées » et du « manque de transparence » dans le cadre des élections, a dit la cheffe de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton.

Romandie.com

Zimbabwe: le parti de Tsvangirai rejette le résultat des élections

août 2, 2013

HARARE (Harare Province) – Le parti du Premier ministre zimbabwéen Morgan Tsvangirai a rejeté par avance vendredi le résultat des élections générales qui devraient être largement remportées par le président Robert Mugabe, mais dont l’organisation a été entachée de nombreuses irrégularités.

Nous avons décidé de rejeter ces élections et ses conséquences, ce qui inclut le gouvernement qui en résultera. Nous le rejetons totalement et nous ne le reconnaîtrons pas, a déclaré le porte-parole Douglas Mwonzora à l’AFP, après une réunion du comité central du Mouvement pour le changement démocratique (MDC).

Nous avons examiné la déclaration de la mission des observateurs de la SADC (la Communauté des Etats d’Afrique australe) nous suppliant d’accepter les résultats de l’élection. Nous rejetons cet appel pour la raison que même la SADC n’a pas réussi à entériner l’élection comme honnête, a-t-il expliqué.

Ils ont dit qu’elle a été pacifique, ils ont dit qu’elle a été libre, mais ils ont réservé leur réponse pour ce qui est de l’honnêteté, ce qui signifie qu’ils reconnaissent qu’elle a été malhonnête. Nous ne pouvons pas être exhortés par la SADC d’approuver quelque chose de malhonnête, a poursuivi M. Mwonzora.

Morgan Tsvangirai avait dès jeudi qualifié le scrutin d’énorme farce, estimant qu’il était nul et non avenu, et le MDC a dénoncé toute une série d’irrégularités.

De très nombreux électeurs des villes –traditionnellement hostiles à M. Mugabe– n’ont notamment pas trouvé leur nom sur des listes électorales qui n’ont été rendues publiques qu’à la veille du scrutin, rendant impossible toute vérification sérieuse et tout recours.

A la mi-journée, le chef des observateurs de la SADC, le Tanzanien Bernard Membe, avait appelé M. Tsvangirai à accepter les résultats, soulignant que compte tenu des circonstances, ces élections s’étaient bien passées et n’avaient pas de raison d’être annulées.

Nous disons que cette élection a été libre, très libre même… Nous n’avons pas dit qu’elle était honnête, simplement parce la question de l’honnêteté est vaste et nous ne voulions tirer aucune conclusion à ce stade, avait déclaré M. Membe.

Le camp de Robert Mugabe, qui, à 89 ans est au pouvoir depuis trente-trois ans, estime que son champion pourrait enlever jusqu’à 75% des voix, et disposer des deux tiers des sièges à l’Assemblée nationale.

Les résultats officiels doivent en principe être annoncés lundi.

Romandie.com avec (©AFP / 02 août 2013 16h18)