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les Émirats veulent reconstruire le minaret penché emblématique de Mossoul

mars 11, 2018

Le minaret penché de Mossoul le 18 juin 2017, juste avant sa destruction et la même vue le 10 janvier 2018, après sa destruction (COMBO) / © AFP/Archives / AHMAD AL-RUBAYE

Les Emirats arabes unis ont proposé de prendre en charge la reconstruction de la mosquée Al-Nouri et de son minaret penché emblématique de Mossoul, cité historique irakienne reprise en juillet aux jihadistes, a indiqué dimanche le bureau du Premier ministre irakien.

L’ambassadeur des Emirats arabes unis à Bagdad, Hassan Ahmed al-Chahi, a fait cette proposition dimanche au chef de gouvernement Haider al-Abadi qui le recevait, affirme le communiqué.

« Un représentant spécial des Emirats arabes unis se rendra bientôt à Bagdad » pour détailler cette offre pour laquelle aucun montant ni calendrier n’ont été dévoilés dans l’immédiat, ajoute le texte.

L’emblématique mosquée Al-Nouri et son minaret penché du XIIe siècle –appelé par les habitants de Mossoul « la bossue » (Al-Hadba)– avaient été détruits en juin 2017, l’armée irakienne accusant le groupe Etat islamique (EI) d’y avoir placé des explosifs.

C’est dans cette mosquée que le « calife » autoproclamé de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, toujours introuvable, avait fait son unique apparition publique connue en 2014.

En décembre 2017, l’Irak a annoncé avoir vaincu l’EI qui s’était emparé en 2014 du tiers du pays et s’était livré à un « nettoyage culturel », détruisant vestiges antiques et symboles religieux, chrétiens et musulmans.

Délimitée historiquement par des remparts du XIe siècle (détruits au XXe siècle) et adossée au Tigre sur sa partie orientale, la vieille ville de Mossoul, un secteur de 3 km², était le coeur vivant de cette cité qui fut durant plusieurs siècles un carrefour commercial entre l’Inde, la Perse et la Méditerranée.

La mosquée al-Nouri, qui tient son nom de Noureddine al-Zinki, l’unificateur de la Syrie qui régna également un temps sur Mossoul et ordonna sa construction en 1172, a été détruite et reconstruite en 1942 dans le cadre d’un projet de rénovation.

Al-Hadba, qui a conservé sa structure pendant neuf siècles, est un des seuls vestiges du bâtiment d’origine. Décoré de motifs géométriques en briques, le minaret était un emblème de la ville, imprimé sur les billets de 10.000 dinars irakiens, avant de devenir aussi un symbole du règne de l’EI lorsque les jihadistes y ont planté leur drapeau noir à son sommet, à 45 m de hauteur.

Romandie.com avec(©AFP / 11 mars 2018 20h43)                

Irak/Mossoul: youyous pour la première messe de Noël après la libération de la ville

décembre 24, 2017

Des hommes d’Eglise assistent à la messe de Noël à l’église Saint Paul le 24 décembre 2017 à Mossoul, la deuxième ville d’Irak / © AFP / Ahmad MUWAFAQ

Les décorations sont modestes et, à l’extérieur de l’église Saint Paul, des blindés et des policiers sont déployés. Mais pour les chrétiens de Mossoul, la « joie » est malgré tout de retour cette année, avec la première messe de Noël après trois années d’occupation jihadiste.

Cinq mois après la « libération » de la deuxième ville d’Irak par les forces irakiennes, la messe a débuté avec l’hymne national et au milieu des youyous de joie des femmes.

Parmi la foule, Hossam Aboud, 48 ans, en fauteuil roulant, se félicite d’assister à sa première messe depuis son retour à Mossoul au début du mois. Quand l’organisation Etat islamique (EI) s’est emparée de la ville en juin 2014, il avait en effet dû se réfugier au Kurdistan irakien voisin.

Cette messe, la première dans la ville depuis mai 2014, « signe le retour de la vie à Mossoul », assure-t-il.

« Avec cette messe, nous envoyons un message de paix et d’amour car le Christ est le messager de la paix et qu’il n’y a pas de vie sans paix », explique de son côté à l’AFP le patriarche de l’Eglise catholique chaldéenne Mgr Louis Sako, qui célébrait l’office.

– ‘Tous frères’ –

Farqad Malko, revenue il y a un mois du Kurdistan elle aussi, veut, elle, y voir un message adressé à l’EI: « avec cette célébration, nous leur disons que les habitants de Mossoul sont tous frères quelle que soit leur religion, leur ethnie et malgré tous les dégâts et les souffrances qui leur ont été infligés ».

Etre ici aujourd’hui est « une joie immense », dit-elle, alors que chants de Noël résonnent pour la première fois depuis décembre 2013.

Ces derniers jours, de jeunes bénévoles ont réparé les dégâts subis par Saint Paul, l’unique église actuellement ouverte dans la ville, installant des tentures rouges et blanches qui cachent en partie les stigmates de la guerre.

Au milieu de cierges, de sapins de Noël et de drapés blancs tendus pour fermer les encadrements de vitraux soufflés par les combats et les explosions, des habitants musulmans se sont mêlés aux fidèles chrétiens, ainsi que des responsables des autorités locales et des institutions militaires.

Devant l’église, un important déploiement des forces de sécurité est visible, de même que sur les axes menant à l’édifice religieux situé dans la partie est de la ville, la moins détruite par la guérilla urbaine.

Les blindés et véhicules militaires stationnés aux abords de l’église et la photo d’un « martyr » chrétien de Mossoul tué par les jihadistes accrochée dans l’église rappellent aux fidèles les trois années d’occupation du groupe ultraradical, responsable de multiples exactions et d’attentats sanglants.

Durant cette période, les minorités religieuses, en particulier les Yazidis et les chrétiens chaldéens et syriaques de la plaine de Ninive –province dont Mossoul est le chef-lieu– ont été persécutées par les jihadistes, entraînant un exode massif.

– ‘Encourager les retours’ –

Aujourd’hui, « il faut reconstruire les églises détruites dans la ville pour encourager le retour des chrétiens », plaide M. Aboud, qui a quitté sa maison avec les dernières familles chrétiennes.

Depuis l’invasion de l’Irak conduite par les Américains en 2003, les responsables locaux estiment qu’environ 90% de la population chrétienne a fui Mossoul. Et lors de l’arrivée des jihadistes, il ne restait plus qu’environ 2.000 familles chrétiennes, selon l’association Fraternité en Irak.

Maintenant que les jihadistes ont été chassés, « les chrétiens déplacés en Irak ou réfugiés hors du pays doivent rentrer rapidement », estime Mgr Sako, chef de la principale Eglise chrétienne en Irak. Et y « jouer un rôle actif dans la reconstruction ».

Selon Dourid Tobia, conseiller du gouverneur pour les affaires chrétiennes, « entre 70 et 80 familles chrétiennes sont revenues à Mossoul et d’autres devraient bientôt suivre ».

Mina Ramez, 20 ans, est rentrée chez elle avec sa famille il y a deux mois. Juste à temps pour la rentrée universitaire. « C’est notre terre, ce sont nos maisons, et nous allons tout faire avec nos frères de toutes les religions pour reconstruire Mossoul », affirme-t-elle à l’AFP.

« Nous n’abandonnerons jamais la terre qui nous a vu naître ». La présence chrétienne à Mossoul est attestée depuis le 4ème siècle.

Romandie.com avec(©AFP / 24 décembre 2017 15h03)

Dans Mossoul « libérée », le Premier ministre irakien déclare la « victoire » contre l’EI

juillet 9, 2017

Des membres des forces de sécurité irakiennes brandissent le drapeau national, le 8 juillet 2017 à Mossoul / © AFP / AHMAD AL-RUBAYE

Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi est arrivé dimanche dans Mossoul « libérée » et a déclaré la « victoire » contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) à l’issue d’une bataille de près de neuf mois, selon son bureau.

M. Abadi « arrive dans la ville libérée de Mossoul et félicite les combattants héroïques et le peuple irakien pour cette victoire majeure », a déclaré son bureau dans un communiqué.

Le compte Twitter du Premier ministre irakien l’a montré vêtu d’un uniforme militaire en train d’arriver dans la deuxième ville du pays, où il doit faire un discours.

Les combats ne semblent toutefois pas être totalement terminés dans la grand cité du nord irakien et des coups de feu et des frappes aériennes étaient encore audibles quand le bureau du Premier ministre a publié son communiqué.

La reconquête de Mossoul, dont l’EI avait fait son principal bastion en Irak, est la plus importante victoire de l’Irak face à l’EI depuis que le groupe extrémiste sunnite s’était emparé en 2014 de vastes portions de son territoire.

Mais elle ne marque pas pour autant la fin de la guerre contre le groupe ultraradical, responsable d’atrocités dans les zones sous son contrôle et d’attentats meurtriers dans le monde.

La reprise de la grande ville du nord intervient au terme d’une offensive lancée le 17 octobre par les forces irakiennes, soutenues par la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.

Les forces irakiennes avaient capturé en janvier l’est de la cité puis attaqué l’ouest en février. Les combats se sont ensuite intensifiés à mesure que l’étau se resserrait sur les jihadistes dans la vieille ville, un espace étroit et densément peuplé.

Ces derniers jours, les quelques jihadistes encore présents à Mossoul étaient assiégés dans un réduit de la vieille ville, le long du Tigre.

Le commandement irakien des opérations conjointes a annoncé dimanche que les forces de sécurité avaient tué « 30 terroristes » qui tentaient de s’enfuir en traversant le fleuve, qui sépare la cité en deux.

La veille, ce commandement avait déjà signalé la mort de jihadistes tués ou capturés en tentant de fuir la poche sous leur contrôle.

– Conditions ‘terribles’ –

Les près de neuf mois de campagne militaire ont entraîné une crise humanitaire majeure, marquée par la fuite de près d’un million de civils selon l’ONU, dont 700.000 sont toujours déplacés.

Les civils piégés dans la ville ont vécu dans des conditions « terribles », subissant pénuries en tout genre, bombardements et intenses combats, et servant de « boucliers humains » d’après les Nations unies.

Parmi les centaines de civils qui fuyaient quotidiennement ces derniers jours, des journalistes de l’AFP à Mossoul ont vu une soixantaine de femmes et des enfants, inconsolables et traumatisés.

Parmi eux Fatima, qui venait de revoir le ciel après quatre mois passés dans un sous-sol, sans « presque aucune nourriture ni eau ». Quand son groupe s’est mis en marche, son frère a été touché par une balle de sniper jihadiste, a-t-elle raconté.

Plus loin, une mère de famille, tunique noire et voile bleu ciel, suppliait un soldat de l’écouter. Le visage défiguré par le chagrin, elle a dit qu’elle venait juste de perdre son fils de 7 ans dans un bombardement au moment de leur fuite. « Je n’ai rien pu faire », criait-elle.

Mossoul avait une importante dimension symbolique pour l’EI: son chef Abou Bakr al-Baghdadi y avait fait en juillet 2014 son unique apparition publique après la proclamation d’un « califat » sur les vastes territoires conquis par le groupe jihadiste en Irak et en Syrie.

L’EI contrôle cependant toujours quelques zones en Irak, notamment les villes de Tal Afar (50 km à l’ouest de Mossoul) et Hawija (environ 300 km au nord de Bagdad) et des zones désertiques de la province d’Al-Anbar (ouest), comme la région d’al-Qaïm, frontalière de la Syrie.

Le groupe extrémiste tient également des territoires dans l’est et le centre de la Syrie, dont la vallée de l’Euphrate autour de Deir Ezzor, même s’il a perdu du terrain depuis 2015 et que son fief de Raqa (nord) est assiégé par des forces soutenues par Washington.

Romandie.com avec(©AFP / 09 juillet 2017 16h59)                

L’EI lance ses kamikazes pour freiner les forces irakiennes à Mossoul

juillet 3, 2017

Des soldats d’élite du contre-terrorisme (CTS) avancent dans la vielle ville de Mossoul, en Irak, le 3 juillet 2017 / © AFP / Fadel SENNA

Les forces irakiennes peinaient lundi à avancer dans la vieille ville de Mossoul face à la multiplication des attentats suicide menés par les jihadistes qui luttent pour leur survie dans leur dernier grand bastion urbain en Irak.

Il s’agit de l’ultime phase de la bataille de Mossoul lancée il y a plus de huit mois par l’armée pour chasser le groupe Etat islamique (EI) de la deuxième ville du pays. L’EI n’y contrôle plus qu’un petit secteur de la vieille ville dans l’ouest de la cité septentrionale.

Mais à mesure qu’ils perdent du terrain, les jihadistes opposent une résistance de plus en plus féroce, au milieu de civils pris au piège.

A une centaine de mètres du site à moitié détruit de l’emblématique mosquée al-Nouri repris jeudi dernier aux jihadistes, les belligérants retranchés dans deux immeubles se tiraient dessus alors que des raids aériens frappaient des bâtiments proches, selon une équipe de l’AFP sur place.

Le front reste donc en partie proche de la mosquée suggérant que l’avancée des forces gouvernementales reste lente.

Un blindé irakien rentre du front avec assis à l’avant un homme barbu, torse nu et mains ligotées, à côté d’un soldat armé qui le pointe du doigt en criant: « Daech »! – un acronyme en arabe de l’EI.

Il reste quelques centaines de jihadistes dans leur dernier carré de Mossoul, dont une majorité d’étrangers, a déclaré le lieutenant Sami al-Aridhi, un commandant des forces du contre-terrorisme (CTS).

Acculés sur la rive ouest du Tigre, et encerclés de l’autre côté par l’armée et la police, les jihadistes n’ont cessé de reculer depuis le début le 18 juin de l’assaut sur la vieille ville.

Selon M. Aridhi, la fin de la bataille devrait intervenir dans les prochains jours.

« Dans certains quartiers, l’ennemi a recours depuis trois jours à des kamikazes, notamment des femmes », a-t-il ajouté pour expliquer la lente progression. « Auparavant, l’EI utilisait davantage de snipers et de bombes ».

– Jeunes filles kamikazes –

Les forces irakiennes sont aussi gênées par la physionomie de la vieille ville, un secteur aux rues étroites et densément peuplées qui rend « les combats chaque jour plus difficiles », a expliqué le général Abdel Ghani al-Assadi, commandant au CTS.

Ces derniers jours, des adolescentes de 12 et 14 ans ont commis des attentats suicide tuant trois soldats irakiens, selon des militaires.

De peur des attentats suicide, soldats et policiers postés à la sortie de la vieille ville demandaient lundi à chaque civil homme qui en sortait de soulever sa chemise ou son T-shirt pour montrer qu’il ne portait pas de ceinture explosive.

Ne pouvant fouiller les femmes, faute de collègues féminines en grand nombre, ils leur demandaient d’ôter leur niqab et les isolaient le temps de contrôler leur identité.

Tout juste libérés par les troupes irakiennes après des mois bloqués dans la vieille ville, des dizaines de civils continuaient d’affluer par petits groupes comprenant de nombreux enfants, y compris des bébés.

Tous ont les traités tirés, pâles de fatigue ou rougis par l’émotion d’être enfin sortis de cette « prison » où ils n’avaient manquaient de nourriture et d’eau potable et risquaient chaque jour d’être tués.

– ‘Mort, faim, peur’ –

Parmi eux, Faten, une femme de 34 ans accompagnée de son fils de 13 ans, tremble dans son abaya noire. Elle raconte avoir été libérée par l’armée de la maison où elle était retenue depuis quatre mois par des jihadistes qui menaçaient de les tuer s’ils tentaient de fuir.

« Je ne peux pas croire que je suis sortie vivante, je suis tellement contente »! lance-t-elle en pleurant de joie et de soulagement.

A quelques mètres de là, la frêle Fatima, 15 ans, abaya noire et cheveux couverts d’un foulard orange et noir, tient dans ses bras son fils d’un an et demi qu’elle a eu avec son mari, un jihadiste qui les retenait depuis un an.

Elle n’a plus de nouvelles de lui, et ne veut pas en avoir. « Je ne veux plus jamais le voir car il nous affamait ».

Les civils sortant de la vieille ville sont pris en charge dans un centre médical improvisé. « Ils fuient la mort, la faim et la peur », dit Nazar Saleh, un médecin.

L’EI s’était emparé en 2014 de vastes pans de territoire en Irak, avant de perdre beaucoup de terrain face aux offensives des forces irakiennes appuyées par des frappes de la coalition antijihadistes dirigée par les Etats-Unis.

Toutefois, une perte de Mossoul ne marquera pas la fin de la guerre contre l’EI qui contrôle toujours plusieurs zones en Irak et en Syrie voisine.

Bien qu’il ait perdu 60% de son territoire et 80% de ses revenus en trois ans selon une étude du cabinet d’analyse IHS Markit publiée la semaine dernière, l’EI parvient toujours à commettre des attentats sanglants dans ces deux pays.

Romandie.com avec(©AFP / 03 juillet 2017 18h46)                

Irak: un kamikaze se fait exploser à Mossoul, 12 morts

juin 23, 2017

Des civils blessés lorsqu’un kamikaze s’est fait exploser, attendent des secours installés sur le capot d’un véhicule des forces de sécurité irakiennes, le 23 juin 2017 à Mossoul / © AFP / AHMAD AL-RUBAYE

Au moins 12 personnes ont été tuées vendredi lorsqu’un kamikaze s’est fait exploser parmi des civils qui fuyaient la vieille ville de Mossoul, où les forces irakiennes reprennent du terrain aux jihadistes, ont indiqué des officiers.

« Nous avons reçu 12 personnes tuées et plus de 20 blessées dans notre hôpital de campagne, y compris des femmes et des enfants », a déclaré à l’AFP Ahmed Hachem, médecin et militaire au sein de l’armée irakienne.

Il a précisé que l’attaque avait eu lieu dans le quartier de Machahda, situé dans la vieille ville.

« Le kamikaze s’est infiltré dans un groupe de personnes déplacées et s’est fait exploser parmi elles avant d’atteindre nos troupes », a déclaré un colonel de la 16e division d’infanterie de l’armée.

Il est difficile d’obtenir un bilan définitif du nombre de victimes, a-t-il ajouté, la zone de l’attaque n’étant pas complètement sécurisée.

Des milliers de civils ont fui la vieille ville de Mossoul depuis que les forces irakiennes ont lancé leur assaut contre le dernier carré du groupe Etat islamique (EI) dimanche.

Quelque 100.000 personnes restent prises au piège par les jihadistes qui les utilisent comme boucliers humains alors que les forces irakiennes progressent de jour en jour.

Romandie.com avec(©AFP / 23 juin 2017 14h38)                

Des soldats irakiens victimes d’armes chimiques en Irak

avril 19, 2017

Un membre des forces spéciales irakiennes dans la vieille ville de Mossoul le 16 avril 2017 / © AFP/Archives / AHMAD AL-RUBAYE

Plusieurs soldats irakiens ont dû être soignés après une attaque à l’arme chimique perpétrée samedi par le groupe Etat islamique (EI) dans la ville de Mossoul, a rapporté mercredi un responsable américain.

Des membres de l’organisation extrémiste ont lancé un agent chimique de faible intensité contre des soldats irakiens dans l’ouest de Mossoul, une ville du nord de l’Irak que la coalition anti-EI tente de reprendre aux jihadistes, qui travaillaient avec des conseillers militaires américains et australiens, a précisé le général de division Joseph Martin.
« Les soldats irakiens (…) se trouvaient à proximité de l’une des frappes. Ils ont reçu des soins appropriés pour s’assurer qu’ils se portent bien », a précisé le général Martin, qui commande une division terrestre de la coalition des pays luttant contre l’EI.

L’armée américaine ne sait pas encore si des Australiens ou des Américains figurent parmi les victimes, a ajouté M. Martin.

L’agent chimique, qui est en cours d’analyse, est venu de « tirs indirects ».

« Personne n’est mort (…) et la bonne nouvelle c’est que personne n’a été gravement touché » par cette attaque, a précisé le général.

Le groupe EI mène régulièrement des attaques chimiques, mais son impact sur les opérations militaires était jusqu’à présent minime. Les bombes et les balles conventionnelles des jihadistes sont beaucoup plus meurtrières.

Tous les soldats du front sont censés porter un « équipement spécifique » destiné à les protéger d’éventuelles attaques chimiques, a rappelé M. Martin, sans dire si les soldats touchés samedi portaient ces équipements.

Lancée le 17 octobre, la bataille de Mossoul a permis aux troupes gouvernementales irakiennes de chasser en janvier les jihadistes de la partie Est de leur dernier grand bastion irakien. Depuis février, les combats se concentrent sur la rive ouest du fleuve Tigre, qui coupe la ville en deux.

Le groupe EI a pris le contrôle en 2014 de vastes pans de territoires en Irak et en Syrie. Mais les forces irakiennes soutenues par des bombardements aériens de la coalition menée par les Etats-Unis ont repris depuis beaucoup d’entre eux.

Romandie.com avec(©AFP / 19 avril 2017 20h25)

Irak: Simba le lion et Lula l’ours évacués du zoo de Mossoul en guerre

avril 10, 2017

Mossoul (Irak) – Ils étaient les derniers survivants du zoo ravagé de Mossoul en Irak. Simba le lion et Lula l’ours brun ont finalement été évacués vers la Jordanie au terme d’une mission ardue en zone de guerre.

« Nous sommes dans l’avion avec les animaux et nous partons maintenant », a déclaré à l’AFP Amir Khalil, le vétérinaire qui dirige la mission pour sauver Lula et Simba.

 « Nous avons encore eu des problèmes à la douane, mais maintenant tout va bien. Je suis soulagé », a-t-il ajouté.

Avec ses collègues de l’organisation « Four Paws » (Quatre Pattes), qui vient en secours aux animaux en détresse partout dans le monde, ce vétérinaire était venu en Irak dans un but: transférer les deux bêtes loin des combats entre forces gouvernementales et jihadistes.

En février, il avait découvert Simba et Lula le pelage recouvert de boue et d’excréments, tournant en rond dans le zoo de Mossoul.

Depuis plus de cinq mois, la deuxième ville d’Irak est le théâtre d’une bataille sans merci entre soldats et jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Après avoir repris Mossoul-Est fin janvier, les forces gouvernementales tentent de reconquérir la partie occidentale de la ville tombée aux mains de l’EI en juin 2014.

« Je suis un vétérinaire, je me dois de m’occuper de ces animaux. Ce sont des réfugiés. C’est notre devoir de les emmener dans un sanctuaire sécurisé », martèle le vétérinaire égypto-autrichien de 52 ans pour expliquer sa détermination.

Mais sa mission s’est révélée pleine d’obstacles.

Il y a deux semaines, il avait tenté un premier transfert.

Dans le parc animalier al-Morour, le Dr. Khalil avait alors anesthésié Simba et Lula avant de les transporter hors de leur cage sur une civière verte. Les animaux avaient été ensuite hissés dans un camion à l’aide d’une grue.

Au loin, le grondement de l’artillerie rappelait que les combats font rage de l’autre coté de la rivière Tigre, qui coupe Mossoul en deux.

Ahmed Manhel avait observé la scène en silence. « Moi aussi j’aimerais bien recevoir des soins », avait lâché ce résident de Mossoul en prenant appui sur ses deux béquilles en bois.

En novembre, l’explosion d’un obus a sectionné sa jambe droite. « Je veux partir d’ici. J’ai besoin d’une jambe artificielle », avait expliqué le jeune homme de 18 ans.

– Nouvelle vie –

Une fois les animaux à bord du camion, le convoi avait foncé à toute allure en direction d’Erbil, la capitale de la région autonome kurde, où se trouve l’aéroport.

Mais à un check-point, les soldats avaient refusé de laisser passer les animaux.

Deux jours plus tard, une deuxième exfiltration échouait encore. Pendant neuf jours, le lion et l’ours ont été retenus par l’armée irakienne en attendant que Four Paws obtienne une permission définitive pour les évacuer.

Si le zoo de Mossoul n’était pas approprié, la route poussiéreuse est pire encore: le lion souffre désormais de problèmes respiratoires.

« Cela a sans aucun doute été notre mission la plus compliquée », assure Yavor Gechev, membre de la mission Four Paws.

L’organisation était pourtant déjà intervenue en Irak en 2003, en Libye et en Egypte pendant le Printemps arabe mais aussi dans l’enclave palestinienne de Gaza après la guerre de 2014.

« C’est le début d’une nouvelle vie pour les animaux », se réjouit Amir Khalil à l’aéroport d’Erbil avant d’embarquer. « A partir de maintenant, ils n’auront plus à faire partie de cette guerre ».

Romandie.com avec(©AFP / 10 avril 2017 21h05) 

Les forces spéciales irakiennes sont entrées dans Mossoul

novembre 1, 2016

Les forces spéciales ont pénétré mardi dans la plus grande ville encore aux mains de l’organisation Etat islamique et pris position dans le quartier de Gogjali, dans l’est de Mossoul.

Des civils sur les toits de Bazwaya se mettent en vue de la colonne des forces spéciales de Isof 1.

Des civils sur les toits de Bazwaya se mettent en vue de la colonne des forces spéciales de Isof 1. LAURENT VAN DER STOCKT POUR « LE MONDE »
Les soldats irakiens sont entrés, mardi 1er novembre, dans Mossoul, la plus grande ville conquise en juin 2014 par les djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI), au nord de l’Irak. C’est par l’est que les forces spéciales ont pénétré dans la ville, prenant position dans le quartier de Gogjali, selon les informations de notre envoyée spéciale à Mossoul.

« C’est à présent le début de la véritable libération pour la ville de Mossoul », a annoncé le général Taleb Cheghati al-Kenani, commandant du service du contre-terrorisme irakien (CTS). « Notre objectif final est la libération » totale de Mossoul, a ajouté l’officier irakien.

Ces soldats ont commencé par reprendre le bâtiment de la télévision de Mossoul. La station est le premier bâtiment d’importance repris par les forces irakiennes depuis le déclenchement, le 17 octobre, de la contre-offensive sur la ville.

Les experts s’attendent à ce que les combattants de l’EI, qui seraient entre 3 000 à 5 000 dans la ville, selon des estimations américaines, défendent jusqu’au bout leur fief, où leur chef Abou Bakr al-Baghdadi avait proclamé un « califat » sur les territoires conquis en Irak et en Syrie en 2014.

Bientôt rejoints par des dizaines de milliers d’autres combattants

En entrant dans Mossoul, les forces du contre-terrorisme sont en avance sur les dizaines de milliers d’autres combattants convergeant à partir du nord et du sud avec le soutien des frappes aériennes de la coalition internationale antidjihadistes menée par les Etats-Unis.

A l’est et au nord de la ville, les combattants kurdes ont consolidé leurs positions dans les villages récemment repris à l’EI. Au sud, les forces du gouvernement fédéral continuent à progresser mais restent à plusieurs kilomètres de la périphérie de Mossoul. Enfin à l’ouest, les forces paramilitaires du Hachd al-Chaabi, une coalition dominée par des milices chiites soutenues par l’Iran, tentent de couper les lignes de ravitaillement de l’EI avec la Syrie. Elles ont repris une série de villages sur la route de la ville stratégique de Tal Afar.

Craintes pour les civils

Les forces irakiennes devraient tenter d’ouvrir des couloirs humanitaires pour que les civils puissent fuir la ville, peuplée d’environ 1,5 million d’habitants selon l’ONU. L’ONU a exprimé, mardi, ses « sérieuses inquiétudes » quant au sort de dizaines de milliers de civils qui pourraient être utilisés comme bouclier humain par l’EI.

Les djihadistes auraient ainsi transporté lundi dans des camions et autocars « quelque 25 000 civils » d’une localité au sud de Mossoul, Hamam Al-Alil, pour les rapprocher de la deuxième ville d’Irak, selon des informations rassemblées par le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme. Mais « la plupart des camions ont été empêchés de se rendre à Mossoul en raison de patrouilles aériennes de la coalition » internationale dirigée par les Etats-Unis, a expliqué Ravina Shamdasani, sa porte-parole.

L’ONU a par ailleurs indiqué que plus de 40 anciens soldats des forces de sécurité irakiennes avaient été abattus par les djihadistes samedi et leurs corps jetés dans le fleuve Tigre.

A ce jour, plus de 17 900 personnes ont fui leur foyer depuis le lancement de la bataille, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM). Mais les organisations humanitaires s’activent à élargir la capacité des camps d’accueil d’urgence pour les déplacés, l’ONU estimant que plus d’un million de personnes pourraient fuir Mossoul.

Dans les villages libérés de l’EI aux alentours de Mossoul, les habitants reviennent voir leurs maisons mais ils ne pourront pas se réinstaller avant des mois, le temps que les bombes et mines disséminées par l’EI soient désactivées.

Lemonde.fr

Un nouveau front ouvert dans la bataille pour Mossoul en Irak

octobre 29, 2016

Alors que l’armée irakienne semble observer une pause dans son offensive, des milices chiites irakiennes ont ouvert samedi un nouveau front dans la bataille pour Mossoul. Elles veulent couper le ravitaillement des djihadistes de l’EI depuis la Syrie.

Ces milices chiites irakiennes sont soutenues par l’Iran. Elles ont annoncé avoir lancé une offensive en direction de Tal Afar, localité située à 50 kilomètres à l’ouest de Mossoul.

Ces milices du Hachd al-Chaabi (Forces de mobilisation populaire) regroupent plusieurs milliers d’hommes. Leur intervention inquiète les Occidentaux qui craignent une réaction hostile de la part des populations sunnites de la région.

Elles sont accusées de représailles violentes – meurtres et enlèvements – dans les zones dont l’EI a été chassé. Des appels ont été lancés au gouvernement irakien afin qu’il maintienne hors du champ de bataille ces unités combattantes.

Peu impliquées jusque là dans la vaste opération lancée le 17 octobre pour reprendre Mossoul, deuxième ville d’Irak et dernier fief de l’EI dans ce pays, les milices chiites interviennent dorénavant sur le seul front où les forces terrestres irakiennes ne sont pas déployées. C’est à dire à l’ouest de la ville, en direction de la Syrie voisine.

Selon le porte-parole des milices du Hachd al-Chaabi, Ahmed al-Assadi, l’opération vise à reprendre Tal Afar, ainsi que les villes de Tal Abta et de Hatra. A proximité de cette dernière, se trouve un site archéologique inscrit au patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco, lequel avait déjà été vandalisé par l’EI.

Pause temporaire
Tard vendredi, la coalition internationale a indiqué que l’armée irakienne observait une pause d’environ deux jours dans son offensive pour reprendre la ville de Mossoul au groupe Etat islamique (EI). Objectif: consolider les gains obtenus depuis le début de l’opération en Irak.

Le colonel américain John Dorrian, porte-parole militaire de la coalition internationale, a précisé que cet arrêt temporaire fait partie du plan initial. Après cette pause, a-t-il dit, « la marche sur la ville de Mossoul reprendra ».

Bombes, missiles et roquettes
Les troupes irakiennes « se repositionnent, se rééquipent et font du nettoyage » dans les zones conquises, a encore expliqué le colonel. Il a aussi dit qu’il s’agissait d’adapter le dispositif irakien aux tactiques et aux décisions prises jusque-là par l’ennemi.

John Dorrian a par ailleurs informé que la coalition internationale va continuer ses bombardements. Elle avait déjà utilisé près de 2500 « bombes, missiles, obus ou roquettes guidées » contre les djihadistes de l’EI. L’officier s’exprimait lors d’une vidéoconférence depuis Bagdad.

Des « boucliers humains »
Mais quelques heures seulement après cette annonce de la coalition, un communiqué militaire irakien a indiqué au contraire « que les opérations militaires continuaient » sur le terrain, dans le district d’Al-Choura au sud de Mossoul.

« Les unités fédérales ont planté le drapeau irakien » sur un bâtiment gouvernemental de la zone, a affirmé dans un communiqué un commandant de la police, le général Raed Tawfiq Jawdat. La police « pourchasse les terroristes qui sont en train de fuir vers le nord » de la région d’Al-Choura, a-t-il ajouté.

Au fur et à mesure de l’avancée vers Mossoul des troupes de Bagdad, des milliers de civils payent le prix de cette offensive. L’ONU a fait état vendredi de l’enlèvement par l’EI de près de 8000 familles autour de la cité des bords du Tigre, vraisemblablement pour être utilisées comme « boucliers humains ».

Exode massif
Depuis le début de l’offensive sur Mossoul le 17 octobre, l’avancée des forces irakiennes a permis de resserrer l’étau sur la ville par le nord, l’est et le sud, mais le nombre de personnes fuyant l’EI augmente et le spectre d’un déplacement massif de civils grandit. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 16’566 personnes ont été déplacées depuis le début des opérations.

Romandie.com avec(ats / 29.10.2016 17h33)

Plus de 250 personnes exécutées par l’EI à Mossoul et dans ses environs cette semaine

octobre 28, 2016

Genève – Plus de 250 personnes ont été massacrées et près de 8.000 familles kidnappées par le groupe État Islamique (EI) cette semaine, à Mossoul et dans ses alentours, alors que les troupes irakiennes s’approchaient de cette ville du nord de l’Irak, a annoncé vendredi à Genève l’ONU.

Selon une porte-parole du Haut-commissariat pour les droits de l’homme, les jihadistes ont exécuté par balles 24 anciens membres des forces armées irakiennes mardi et 190 le lendemain. Ces 190 personnes ont été massacrées à la base militaire d’Al-Ghazlani, dans la ville de Mossoul.

En outre, mercredi, 42 personnes civiles ont été tuées d’une balle dans la tête dans la base militaire Al-Izza, en dehors de Mossoul, pour avoir apparemment refusé de suivre les instructions de l’EI.

Le Haut-commissariat pour les droits de l’homme a commencé en début de semaine à dresser une liste des atrocités qu’aurait commises l’EI, indiquant qu’il s’agissait d’informations préliminaires nécessitant plus de recherches. Selon sa porte-parole, Ravina Shamdasani, les dernières allégations ont été corroborées dans la mesure du possible, et le nombre total de personnes tuées pourrait être supérieur.

Le Haut-commissariat a par ailleurs indiqué que les extrémistes avaient kidnappé près de 8.000 familles autour de Mossoul. Des informations crédibles suggèrent que l’EI a forcé des dizaines de milliers de personnes à quitter leurs foyers dans les districts autour de Mossoul, dans le but vraisemblable de se servir d’eux comme boucliers humains, selon l’ONU.

La porte-parole a ajouté que les jihadistes employaient une stratégie dépravée et lâche face à l’offensive des troupes d’élite irakiennes, soutenues par les États-Unis, lancée le 17 octobre pour reconquérir Mossoul, dernier bastion de l’EI en Irak.

L’ONU avait indiqué mardi avoir reçu des informations sur l’exécution de dizaines de personnes, dont 50 policiers, perpétrées par les jihadistes de l’EI à l’approche des troupes irakiennes de Mossoul.

Romandie.com avec(©AFP / 28 octobre 2016 15h24)