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Libye : les autorités nigériennes ont extradé Saadi Kaddafi vers Tripoli

mars 6, 2014
Saadi Kaddafi, le fils du Guide, tourne en rond dans une résidence au Niger. © AFP

Saadi Kaddafi, le fils du Guide, tourne en rond dans une résidence au Niger. © AFP

Les autorités nigériennes ont remis Saadi Kaddafi au gouvernement libyen. Le fils de l’ancien « Guide » Mouammar Kaddafi vivait depuis fin 2011 dans une villa de Niamey.

L’exil nigérien de Saadi Kaddafi s’est achevé mercredi 5 mars. Le fils de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kaddafi a été remis au gouvernement libyen. « Il est arrivé en Libye et est aux mains de la police judiciaire », a indiqué un communiqué des autorités libyennes qui se sont engagées à le traiter « conformément aux normes internationales sur le traitement des prisonniers ».

Sur sa page Facebook, la Brigade des révolutionnaires de Tripoli (ex-rebelles) a publié cinq photos du fils Kaddafi le montrant alors qu’un homme lui rase la tête et la barbe à l’aide d’un rasoir électrique. Il est agenouillé en tenue bleue sur un matelas à même le sol entouré de plusieurs hommes.

Saadi Kadhafi, 39 ans, s’était réfugié en septembre 2011 au Niger, peu avant la chute du régime de son père, le 20 octobre 2011. Niamey, qui lui a accordé l’asile, refusait de l’extrader malgré les demandes répétées des nouvelles autorités libyennes.

Le président nigérien, Mahamadou Issoufou, avait annoncé en novembre 2012 que son pays avait accordé l’asile à Saadi Kadhafi pour des « raisons humanitaires ».

Tripoli l’accuse de « s’être emparé de biens par la force et l’intimidation quand il dirigeait la Fédération libyenne de football ». Interpol avait émis une « notice rouge » pour demander à ses 188 pays membres son arrestation.

Jeuneafrique.com

Libye : comment Mouammar Kaddafi s’est perdu

novembre 16, 2011

Aussi mégalomane qu’excentrique, Mouammar Kaddafi s’est évertué toute sa vie à se convaincre qu’il était prophète en son pays – et au-delà –, se posant tour à tour en panarabiste, en révolutionnaire internationaliste et en unificateur de l’Afrique. La fin atroce du « Guide » libyen met définitivement un terme à l’une des dictatures les plus ubuesques de l’histoire contemporaine.

Prophète autoproclamé venu révéler à l’humanité la troisième théorie universelle, Mouammar Kaddafi est mort supplicié. Son Ponce Pilate ? Un certain Youssef al-Qaradhaoui – gourou égyptien d’Al-Jazira et référence majeure des Frères musulmans, principale force politico-religieuse à laquelle sont promis les fruits du Printemps arabe – qui avait appelé à son meurtre. Toute sa vie, le « Guide » de la Jamahiriya s’est évertué à se convaincre qu’il était prophète en son pays, rappelant à l’envi à son auditoire qu’il est né pauvre, à l’instar du Christ et du prophète Mohammed, dans le désert des Syrtes. Et si, contrairement à Jésus, il eut un père, il est, se plaisait-il à répéter, fils unique comme le messager de ­l’islam. Devenu puissant, il n’a pas oublié qu’il est né et qu’il a vécu sa prime enfance sous une tente en peau de chèvre. Amoureux fou des immensités désertiques, il était allergique à l’idée de frontière. Nourri de lectures diverses et variées, du Capital à Mein Kampf, en passant par Machiavel et Rousseau, il est fasciné durant son adolescence par le lyrisme panarabe des Officiers libres, ces militaires qui, dix ans après sa naissance, avaient renversé le roi Farouk en Égypte. C’est son admiration sans bornes pour Gamal Abdel Nasser qui fit naître en lui sa vocation de « Guide » des masses incultes.

Né en 1942 à Abou Hadi, dans la région de Syrte, Mouammar Kaddafi s’illustre par une scolarité et un parcours universitaire chaotiques. Sans être brillant, il est bien noté par ses professeurs, cependant lassés et parfois inquiets de l’activisme débordant de ce jeune lycéen au discours révolutionnaire. Plusieurs fois sanctionné pour sa promptitude à dénoncer l’impérialisme anglo-américain (il a vécu le bombardement du canal de Suez, en 1956, comme un traumatisme personnel) et pour avoir transformé les dortoirs de l’école préparatoire de Sebha en salles de réunions secrètes, il finit quand même par obtenir, à l’âge de 21 ans, une licence en histoire des civilisations. Un diplôme de l’enseignement supérieur n’est pas le meilleur sésame pour le pouvoir. C’est pourquoi il s’engage, en 1963, dans l’armée libyenne et intègre l’académie militaire de Benghazi en incitant fortement ses compagnons de lycée et de fac à en faire autant. Pour assouvir ses ambitions, il lui faut « ses » officiers libres. Beaucoup d’entre eux le deviendront et connaîtront des sorts contrastés tout au long de ses quarante-deux années de règne. À l’issue d’une formation militaire sommaire, il est bombardé lieutenant, puis capitaine. C’est du haut de ce modeste grade qu’il force son destin. Le 1er septembre 1969, il dépose le vieux roi libyen Idriss Ier, alors que le souverain était en villégiature. Un coup d’État sans la moindre effusion de sang. Il se rattrapera plus tard…

Icône

Jeune putschiste révolutionnaire au verbe haut, le nouvel homme fort de la Libye, deuxième producteur de pétrole à l’échelle africaine, ne suscite pas de craintes particulières en Occident. Dans le monde arabe, hormis les pétro­monarchies du golfe Arabo-Persique qui s’inquiètent d’une possible contagion, l’arrivée au pouvoir de cet ersatz de Nasser est plutôt bien accueillie. En quelques mois, Kaddafi se rend plusieurs fois au Caire, quémandant à son idole le statut de dauphin du panarabisme révolutionnaire. Pour son cinquième séjour cairote, il apporte dans ses bagages une copie de la décision de fermeture du camp militaire de Wheelus Field, une base aérienne américaine en Libye. Nasser lui concède ce statut en présentant Kaddafi comme « le garant de la révolution nationaliste arabe ». Le désormais colonel exulte, même s’il pleure à chaudes larmes devant la dépouille du raïs égyptien, décédé quelques semaines plus tard, le 28 septembre 1970.

Kaddafi était révolutionnaire, le voilà icône. Sa mégalo­manie n’aura d’égale que son excentricité. En 1973, il emprunte au Grand Timo­nier sa révolution culturelle, puis ses purges, en octobre 1975, éliminant un à un ses compagnons d’armes, au prétexte d’un complot contre-révolutionnaire. Il n’épargne que les plus inoffensifs de ses anciens camarades de messe. Sa révolution culturelle est un détonnant cocktail de socialisme bédouin et de charia. Mais comment être prophète sans livre saint ? Il lui faut son œuvre révélée. Il verdit Mao, tourne en bourrique Adam Smith et Karl Marx (« les deux Juifs dont les théories se partagent le monde ») et invente la troisième théorie universelle dont le champ d’application se limitera à la République arabe libyenne et qui se révélera une sinistre fumisterie pour asseoir les ambitions messianiques de l’enfant de Syrte. Kaddafi impose son « Livre vert » par la terreur, massacrant ses rares contradicteurs, éliminant celui qui émet la moindre réserve. Un « Guide » ne s’embarrasse pas d’esprit critique. Comme il constate que les habits de chef d’État sont trop étroits pour un prophète, il dissout, en 1978, la République, le gouvernement et toutes les institutions pour créer « sa » Jamahiriya, un acronyme arabe inventé par lui signifiant « République des masses ».

Au plan régional, la vague de sympathie suscitée par le jeune putschiste est très vite balayée par les inquiétudes que provoque son côté imprévisible. Le Tunisien Habib Bourguiba le renvoie à ses chères études quand il vient, en 1974, à Tunis, sceller l’union politique entre la Tunisie et la Libye. L’Algérien Houari Boumédiène, son rival pour le leadership révolutionnaire, le regarde de haut. Conscient de la situation de sa forte diaspora en Libye, l’Égyptien Anouar al-Sadate ménage « le fou de Tripoli », puis, désespérant de lui, refuse plusieurs fois de le prendre au téléphone. Quant à Hassan II, il a tenté de manipuler à son profit la naïveté manichéenne du « patron de la Libye ». En vain. Ses pairs arabes ? Kaddafi les assimile à une bande de valets de l’impérialisme qui s’escriment à anéantir ses rêves unionistes.

Terrorisme

Ailleurs, la cote de Kaddafi s’était effondrée en quelques mois de pouvoir. Hormis Moscou, son unique fournisseur d’armes, les grandes capitales sont profondément préoccupées par la mégalomanie du personnage. Paris est le premier à en faire les frais. Accueilli en grande pompe en novembre 1973 à l’Élysée par Georges Pompidou, qui a, alors, des propos très élogieux à son endroit, Kaddafi remerciera Paris en annexant, en 1976, la Bande d’Aozou, en territoire tchadien. Ce qui équivaut à une véritable déclaration de guerre, le Tchad faisant partie intégrante du pré carré de la France en Afrique. Washington s’était très vite fait une idée de l’homme fort de Tripoli. Et n’est guère surpris quand le lyrisme révolutionnaire de Kaddafi se transforme en soutien au terrorisme international et aux causes les plus douteuses. Le Vénézuélien Carlos, le Palestinien Abou Nidal et d’autres parias sont choyés par Kaddafi, qui franchit le Rubicon en optant lui-même pour le terrorisme au milieu des années 1980, devenant l’un des ennemis jurés de l’Occident. En représailles à l’attentat qui cible, en avril 1986, une discothèque de Berlin fréquentée par des GI’s, le président Ronald Reagan envoie des F16 bombarder le QG tripolitain du « Guide », le bunker de Bab el-Aziziya. Le coup de massue – Kaddafi déplore la perte d’une fille adoptive – ne tempère pas ses ardeurs terroristes. À quelques mois d’intervalle, deux avions de ligne, l’un américain, l’autre français, explosent en plein vol. Un doigt accusateur est pointé sur Tripoli, mais son prophète n’en a cure. Des sanctions financières et commerciales isolent la Libye. Cet embargo et le dépit amoureux avec les Arabes après ses tentatives d’union avortées conduisent Kaddafi à se tourner vers le sud. Le prophète redécouvre son atavisme de fils du désert et ses rêves de Grand Sahara, un État qui s’étendrait du fleuve Sénégal à l’Euphrate et dont la formation aurait été historiquement contrariée par l’épisode colonial. L’Afrique lui rend bien ses nouvelles inclinations continentales en violant allègrement l’embargo. Sous son impulsion, l’ambition panafricaine est dévoyée en concept fumeux d’États-Unis d’Afrique, qu’il formule en 1999.

Volte-face

Les attaques du 11 septembre 2001, puis, quelques années plus tard, les images du supplice de Saddam Hussein traumatisent un Kaddafi qui ne veut plus revivre la nuit du 15 avril 1986 à Bab el-Aziziya. Il renonce à son programme nucléaire militaire et tente de se racheter une conduite en balançant ses fournisseurs pakistanais et nord-coréens. Il va même jusqu’à offrir ses services de supplétif dans la « guerre mondiale contre le terrorisme » chère à George W. Bush. Fort de sa nouvelle respectabilité, il promène son arrogance dans les principales capitales européennes : il dresse sa tente dans les jardins de l’hôtel de Marigny, résidence officielle des hôtes de l’État français, contre quelques juteux contrats, parade à Rome, ancienne puissance coloniale, en uniforme avec un pin’s représentant Omar el-Mokhtar, héros de la guerre de libération libyenne. En 2009, il se rend aux Nations unies où, lors d’un discours devant l’Assemblée générale, il déchire et jette la charte de l’ONU, qualifiant le Conseil de sécurité d’illégal et accusant ses membres de déclencher la plupart des guerres pour préserver leurs intérêts.

Face à l’insurrection – déclenchée en février 2011 dans la foulée de la révolution tunisienne – qui a fini par l’emporter, Mouammar Kaddafi a eu une dernière vision. Il a annoncé sa volonté de traquer ses opposant « zenga zenga, dar dar » (ruelle par ruelle, maison par maison). Sans le savoir, il venait de décrire sa propre traque. Celle qui mènera ses bourreaux jusqu’à ce trou dont il sera extirpé, le 20 octobre, avant de subir un lynchage en règle. Une mort atroce pour le prophète qu’il avait rêvé d’être et qu’il ne fut jamais.

Jeuneafrique.com Par Cherif Ouazani

Soudan : Omar el-Béchir affirme avoir armé le CNT

octobre 27, 2011

Lors d’un discours télévisé, le président soudanais Omar el-Béchir a affirmé avoir armé les combattants du CNT lors de leur lutte contre Mouammar Kaddafi. Selon lui, l’ex-« Guide » aurait soutenu pendant des années des rebelles dans la région du Darfour.

« Une partie de l’armement des forces qui sont entrées à Tripoli était soudanaise à 100% », a affirmé sans détour Omar el-Béchir, mercredi dans un discours. Si ses propos sont justes, les ex-rebelles du CNT auraient bénéficié d’une aide considérable lors de la guerre civile qui les a vu affronter les soldats de Mouammar Kaddafi. L’Otan d’un côté, Omar el-Béchir de l’autre… Le Conseil national de transition libyen (CNT) avait donc plus d’un atout dans sa manche.

« Un soutien humanitaire mais aussi en armes »

« Le peuple soudanais a apporté un soutien, humanitaire mais aussi en armes, qui est parvenu à tous les révolutionnaires libyens à Misrata, dans les montages de l’Ouest, à Zawiyah et dans toutes les régions de la Libye », a précisé Omar el-Béchir. Pourquoi un tel soutien au CNT ? Selon le chef d’État soudanais, Mouammar Kaddafi a armé pendant des années le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM), un groupe de rebelles de la région du Darfour. L’ancien « Guide » y avait pour objectif d’accroître son influence, comme ailleurs dans le Sahel.

Jeuneafrique.com avec AFP

Libye : la famille Kaddafi veut porter plainte contre l’Otan pour « crime de guerre » auprès de la CPI

octobre 26, 2011

La famille de Mouammar Kaddafi envisage de déposer une plainte à la Cour pénale internationale (CPI) contre l’Otan. En stoppant le convoi dans lequel Mouammar Kaddafi tentait de fuir avant sa mort, l’organisation s’est rendue coupable de « crime de guerre » selon l’avocat de la famille.

L’Organisation atlantique pourrait être poursuivie pour ses actes en Libye. La famille de l’ancien dictateur libyen envisage en effet de déposer une plainte pour « crime de guerre » auprès de la Cour pénale internationale, suite à la mort, dans des circonstances obscures, de Mouammar Kaddafi.

L’annonce de cette action en justice a été faite par Me Marcel Ceccaldi, avocat français de la famille Kaddafi, qui a dénoncé « le fait que les hélicoptères de l’Otan aient tiré sur le convoi de Mouammar Kaddafi, qui a ensuite été achevé ». « L’homicide volontaire est défini comme un crime de guerre par l’article 8 du Statut de Rome de la CPI », a expliqué Me Ceccaldi.

La version officielle donnée par le Conseil national de transition libyen (CNT) est que l’ex-dirigeant libyen, capturé vivant, a trouvé la mort dans un échange de tirs avec des combattants, et serait mort d’une balle dans la tête, même si certaines vidéos viennent remettre en cause cette version.

L’Otan avait déclaré de son côté avoir stoppé un convoi partant de Syrte, sans savoir que Mouammar Kaddafi se trouvait à l’intérieur.

« La force prime le droit »

« L’homicide de Kaddafi montre que les États membres n’avaient pas pour but de protéger la population mais de renverser le régime », a dénoncé Me Marcel Ceccaldi. La plainte, dont la date de dépôt n’a pas été communiquée, devrait viser « les organes exécutifs de l’Otan qui ont arrêté les conditions d’intervention en Libye », et remonter la chaîne de responsabilités en amont, jusqu’aux chefs d’États des pays de la coalition, a précisé l’avocat.

Les nouvelles autorités libyennes ont de leur côté la formation d’une commission d’enquête, pour élucider les circonstances de la mort de Mouammar Kaddafi. Une autopsie a par ailleurs été effectuée sur son cadavre, mais le médecin l’ayant effectué attend le feu vert des autorités afin de communiquer ses conclusions.

« Ou la CPI intervient en tant que juridiction indépendante et impartiale, ou elle ne le fait pas et, alors, la force prime le droit », a poursuivi Me Ceccaldi.

Ancien conseiller de Jean-Marie Le Pen, l’avocat est connu notamment pour avoir défendu le guinéen Moussa Dadis Camara ainsi que Laurent Gbagbo.

Jeuneafrique.com avec AFP

Tunisie – Libye : la presse française et la peur de l’islamisme

octobre 25, 2011

Devant la large avance des islamistes d’Ennahdha aux premières élections libres en Tunisie le dimanche 23 octobre et l’instauration de la charia en Libye, la presse française s’inquiètent de la montée de l’islamisme.

Il n’a donc fallu que quelques jours pour que la presse française change son fusil d’épaule. Devant la large avance des islamistes d’Ennahdha aux premières élections libres en Tunisie dimanche et l’instauration de la charia en Libye les éditorialistes de la presse française s’inquiètent, au point presque de revoir leur soutien jusque-là inconditionnel au printemps arabe.

« Automne islamiste ? »

Les louanges caressant le courage des révolutionnaires ont cédé la place à la peur de l’islamisme et de l’ « obscurantisme ».

« Une fois de plus, une consultation électorale, jugée libre et sans incidents, débouche, dans un pays arabe, sur une victoire indiscutable des islamistes », affirme Pierre Rousselin dans Le Figaro. Pour Nicolas Demorand de Libération, « la fin des dictatures du monde arabe risque d’installer l’islam politique au pouvoir », car, selon lui, « aspirer à la liberté ne suscite pas magiquement une société sécularisée ».

« Chacun voit bien le danger que peut représenter un groupe parlementaire islamiste tout-puissant » en Tunisie, même « si les responsables d’Ennahdha ont pris soin de se désolidariser des récentes exactions de mouvements islamistes, comme les salafistes », écrit Jean-Emmanuel Ducoin dans L’Humanité.

La question de l’islamisme passionne également les éditorialistes des parutions régionales. Michel Vagner de l’Est Républicain pose la question : « Le printemps arabe n’a-t-il été que le prélude à un automne islamiste ? » « C’était pourtant, sinon attendu, du moins prévisible », ajoute-t-il. « Le printemps arabe qui s’éternisait depuis des mois, a connu dimanche deux coups de semonce : le temps pourrait fort se gâter », estime Patrick Fluckiger de l’Alsace.

Commentaires plus nuancés

Jacques Guyon de La Charente Libre se demande si Nicolas Sarkozy et David Cameron ont été « assez naïfs pour croire qu’une démocratie allait naître franco de port du largage des bombes alliées sur les troupes kaddafistes? » « N’a-t-on pas rejoué à la roulette russe ? » s’interroge-t-il.

« Pour les Occidentaux, l’arbre démocratie a caché la forêt islamique » note Hervé Cannet dans La Nouvelle République du Centre-ouest. Très sévère, Olivier Picard des Dernières Nouvelles d’Alsace, juge que « aveuglés par la manne pétrolière à récupérer, ni Paris, ni Londres, ni Washington n’ont vraiment réfléchi sérieusement à l’après-Kaddafi ».

Quelques oiseaux rares sont malgré tout plus nuancés. Jean Levallois de La Presse de la Manche optimiste évoque l’Histoire de France car, selon lui, « cela veut dire, comme pour la Révolution française, qu’il pourra y avoir bien des bouleversements et des rebondissements pendant les prochains mois et les prochaines années ».
Dans La Croix, Dominique Quinio reconnaît que « malgré ces points d’alerte, il ne saurait être question de regretter que des tyrans soient tombés ».

Jeuneafrique.com avec AFP

Libye: Kaddafi enterré dans le désert libyen, explosion meurtrière à Syrte

octobre 25, 2011

L’ex-« Guide » libyen Mouammar Kaddafi été inhumé dans la nuit de lundi à mardi, selon la chaîne de télévision Al-Jazira. Le lieu est tenu secret, pour éviter que sa sépulture ne devienne un lieu de pèlerinage. La ville de Syrte a quant à elle été marquée par une tragique explosion. Plus de 100 personnes sont mortes.

Du bain de foule à la solitude. Après quatre jours d’exposition aux yeux de milliers de Libyens qui ont défilé devant son corps dans une salle réfrigérée à Misrata , la dépouille de Mouammar Kaddafi a été transférée par le Conseil national de transition (CNT) dans un lieu tenu secret ce mardi à l’aube, selon la chaîne de télévision Al-Jazira. Il y a été enterré après une cérémonie religieuse au côté de son fils Mootassem et de l’ex-ministre de la Défense Abou Bakr Younès Jaber, a indiqué un membre du Conseil militaire de Misrata. Selon cette même source, le père et deux des fils de l’ex-ministre étaient présents.

Autopsie

Dans son testament, Mouammar Kaddafi, tué dans des circonstances encore floues, avait fait part de sa volonté d’être enterré à Syrte, sa ville natale, après avoir été capturé par les combattants du CNT. Selon les dires des dirigeants du CNT, « aucun accord n’avait été trouvé pour que sa tribu ne l’enterre ».

Décédé jeudi 20 octobre à Syrte, la dépouille de l’ancien « Guide » avait d’abord été acheminée à Misrata, ville martyre de la révolution libyenne. Une autopsie y a été réalisée sur son cadavre, mais les autorités de Tripoli ne souhaitent pas en communiquer le résultat pour le moment.

« J’ai vu le permis d’inhumer. Il indiquait que Kaddafi avait deux blessures par balles, une dans la tête, une dans la poitrine, et qu’il portait les cicatrices d’opérations chirurgicales anciennes, une à la nuque, deux à l’estomac et une à la jambe gauche », a tout de même indiqué un membre du CNT sous couvert d’anonymat.

Explosion à Syrte

D’autre part, l’explosion d’un réservoir à carburant a causé la mort d’une centaine de personnes lundi soir à Syrte.

Selon Leith Mohamed, un commandant du CNT, « il y a eu une importante explosion et un grand incendie. Plus de 100 personnes ont été tuées et 50 autres blessées. » Des dizaines de corps carbonisés ont été retrouvés.

L’explosion s’est produite alors que des dizaines de personnes patientaient pour se ravitailler en essence. Le réservoir était toujours en flammes au petit matin.
Après la chute de la ville et la mort de Mouammar Kaddafi, de nombreux Libyens étaient venus à Syrte ces derniers jours pour s’enquérir des leurs.

Jeuneafrique.com avec Agences

Libye : cadavres et dévastation dans la ville fantôme de Syrte

octobre 23, 2011

« Ca, c’est ma maison, ça, mon magasin. Tout est détruit ». Omar Beifala, 25 ans, tente de nettoyer ce qui n’est plus que ruines, à l’image de Syrte, ville fantôme parsemée de cadavres où l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kaddafi s’est caché jusqu’à sa mort jeudi.

Après des semaines de bombardements quotidiens de l’Otan et de violents combats, des convois de pick-up de combat et de semi-remorques transportant matériel, chars et véhicules détruits quittent la ville.

« On rentre chez nous. C’est fini, Kaddafi est mort! », lance, hilare, un combattant du Conseil national de transition (CNT).

A plus de 10 km du centre-ville, des infirmiers s’activent autour d’environ 175 cadavres recouverts de bâches de plastique blanc, qui doivent être bientôt enterrés: les derniers soldats de Kaddafi, abattus alors qu’ils fuyaient leur convoi d’une vingtaine de 4X4 visé par une frappe aérienne de l’Otan.

Au moins 25 autres morts, carbonisés, gisent non loin, au sol ou agglomérés à leurs véhicules.

Originaire de la région, Mouammar Kaddafi a été capturé jeudi tout près de là, alors qu’il fuyait lui aussi le convoi. Il a ensuite péri dans des circonstances encore floues, les autorités du CNT évoquant un échange de tirs tandis que d’autres parlent d’une exécution sommaire.

Plus près du centre, l’hôtel Al-Mahari, criblé d’impacts, offre un spectacle tout aussi dantesque: plus de 60 corps pourrissent sur la pelouse, certains ligotés, souvent la tête trouée d’une balle.

L’odeur est épouvantable. « L’hôtel servait de prison aux hommes de Kaddafi, qui y détenaient nos hommes. On l’a trouvé le jour où Kaddafi est mort », explique Charif Ahmad Charif, un combattant pro-CNT.

Pour lui, « les hommes de Kaddafi ont exécuté les prisonniers avant de partir ». Ses frères d’armes approuvent, précisant qu’il reste des cadavres à travers toute la ville.

« On en a déjà évacué tellement, je ne sais pas combien… Des centaines, des milliers… », dit Sadouq Al-Banani, « nettoyeur » de l’ONG libyenne Tabiya, masque hygiénique sur le visage.

Victoire

Plus on s’approche du centre, plus la dévastation est grande. Pas un bâtiment épargné par les tirs, la chaussée est jonchée de douilles. Aucune vitre n’est intacte. Tous les magasins sont fermés, et il n’y pas de trace des dizaines de milliers d’habitants de la ville.

De temps à autre, une odeur de cadavre en putréfaction empuantit l’atmosphère. De la fumée s’élève par endroits. « C’est encore plus détruit qu’à Misrata », pourtant bombardée pendant cinq mois par l’artillerie de Kaddafi, constate Sadouq Al-Banani.

Le quartier n°2, où le dernier carré des pro-Kaddafi s’était réfugié, est le plus touché. Il n’y reste que des fantômes de murs, des toits effondrés, des lampadaires et des câbles électriques tombés à terre, coupant la route sous un sinistre ciel gris.

Des détonations retentissent: les combattants continuent de célébrer bruyamment la victoire.

« Syrte est finie »

Ahmad Ali, un vieillard chenu, quitte la ville au volant de son pick-up. Des matelas et des couvertures couvrent les maigres possessions qu’il est venu récupérer. « Je n’ai plus rien à faire ici. Syrte est finie », lâche-t-il d’un air sombre.

« Quelques familles commencent à revenir pour prendre des affaires. Mais personne ne reste, ils repartent aussitôt », confirme Slimane Kilani, combattant de Misrata.

Omar Beifala veut pourtant se réinstaller. Avec une dizaine de proches, il balaie les gravats devant l’immeuble vert de deux étages où vivait sa famille.

Le bâtiment est éventré, le magasin d’alimentation du rez-de-chaussée est encombré de débris métalliques, les deux étages des logements familiaux ont été pillés.

« Ce sont à la fois les hommes de Kaddafi et les révolutionnaires qui ont fait ça. Pour nous, ils sont tous les mêmes », grogne-t-il. « Je suis revenu aujourd’hui pour la première fois. Je savais que les combats avaient été très violents, mais tout ça, c’est triste. Très triste ».

Jeuneafrique.com avec AFP

Libye : une autopsie aurait été pratiquée sur le corps de Kaddafi

octobre 23, 2011

L’agence Reuters a annoncé dimanche qu’une autopsie avait été pratiqué sur le corps du colonel Kaddafi, décédé jeudi. Dans un entretien à la BBC, Mahmoud Jibril a pour sa part indiqué qu’il aurait souhaité que l’ex-dictateur « soit encore en vie », afin de pouvoir le juger.

Le corps de Mouammar Kaddafi aurait été autopsié. L’information provient de l’agence de presse Reuters, qui dit avoir été en contact avec une personne ayant participé à l’examen médical du corps de l’ex-dirigeant libyen.

« Nous avons travaillé toute la nuit, nous venons de terminer », a relaté dimanche cette source qui n’a pas dévoilé les conclusions de l’autopsie. L’examen aurait été mené par des médecins légistes libyens dans une morgue de la ville de Misrata, où le corps du colonel était exposé au public toute la journée de samedi. Selon la chaîne de télévision CNN, Mouammar Kaddafi serait mort d’une blessure par balle à la tête.

« Il n’y aura pas d’autopsie aujourd’hui [samedi], ni un autre jour. Personne n’ouvrira le corps [de Kaddafi] », avait pourtant déclaré à l’AFP le porte-parole du conseil militaire de Misrata, Fathi Bachagha.

Mahmoud Jibril voudrait « qu’il soit encore en vie »

Le chef du CNT, Mustapha Abdeljalil, a pour sa part déclaré samedi qu’une enquête était en cours sur les circonstances de la mort du dirigeant déchu. Dans une interview accordée à la BBC, Mahmoud Jibril, le chef de l’exécutif provisoire au sein du pouvoir intérimaire libyen, a lui, indiqué qu’il aurait souhaité voir le colonel être jugé. « Pour être honnête avec vous, personnellement, j’aurais souhaité qu’il (Mouammar Kaddafi) soit encore en vie. Je veux savoir pourquoi il a infligé tout cela au peuple libyen », a-t-il dit.

Sur la question d’une enquête qui devrait être conduite par une équipe internationale concernant les circonstances troubles entourant la mort de Kaddafi, Mahmoud Jibril a répondu : « Oui, cela nous convient parfaitement mais en ce qui concerne le corps quand il est enterré selon le rite musulman (…) une fois qu’il est enterré, il est enterré. Nous avons le rapport du médecin légiste, j’ai moi-même vu le cadavre. Je peux témoigner qu’il n’y a pas de contusions sur son visage ou sur son corps. »

Dimanche, un responsable du CNT a annoncé parallèlement que le corps de Mouammar Kaddafi serait rendu à ses proches. « La décision a été prise de le rendre à sa famille élargie, car aucun membre de sa famille proche n’est présent pour le moment », a déclaré Ahmed Jibril.

Jeuneafrique.com

Mourir, oui mais dignement

octobre 22, 2011

Le scénario est identique : fuite et traque, tunnels et grottes, espoir insensé d’une victoire jusqu’à la dernière minute. Mouammar, Hussein, Kaddafi, Saddam : même combat, même défaite, mêmes images de corps extraits de terre et de membres sanguinolents exhibés aux yeux du monde entier. Les chefs d’État arabes se succèdent et se ressemblent. Quand ils ne fuient pas comme des lapins, on les attrape « comme des rats »… Le prochain est déjà sur la liste, il est déjà à moitié brûlé mais ne lâche pas prise : Ali Saleh.

Mais pourquoi donc ces messieurs se comportent-ils de cette façon ? Souffrent-ils d’un déni de réalité, comme certaines mères souffrent de déni de grossesse ? La déroute est là, ils savent très bien qu’ils ne disposent plus que de quelques sympathisants en guenilles et de cent mètres carrés de territoire, ils n’ont plus que quelques branches de tribus sur lesquelles se raccrocher, aucun espoir de s’en sortir, ils savent que les Américains ont appris la devise de leur ancêtre Tarek Ibn Zyad, qui fonçait sur l’armée ennemie en criant : « Votre heure a sonné, la mer est derrière vous et devant vous l’ennemi ! ». Pourtant ils ne cèdent pas.

Croient-ils au miracle alors qu’ils n’ont ni l’aura ni la vertu des prophètes ?

L’ennemi possède en l’occurrence le visage des grandes puissances, au premier rang desquelles les États-Unis, l’ONU et l’Otan ; il avance au milieu d’une nuée de drones et de Mirage, de robots armés jusqu’aux dents ; il parraine les chababs et autres rebelles nourris d’idéaux allant quelques fois de paire avec des envies de dictature. Nos chefs pensent qu’ils vont s’en sortir, persuadés qu’ils sont invincibles et qu’ils reprendront le pouvoir en un tour main. Croient-ils au miracle alors qu’ils n’ont ni l’aura ni la vertu des prophètes ?

En plus du « déni de réalité », ils font un « déni d’Histoire » : ils se battent encore à coup d’épées et à dos de chameaux, ils brandissent leurs poignards au ciel en criant Allah akbar ! ayant oublié que Dieu est censé soutenir les justes et non les bourreaux, les faibles et non les puissants.

Est-il écrit dans le destin des chefs d’État arabes actuels de régner comme des tyrans et de mourir dans des trous ? Moi, j’aurais tellement voulu que les miens s’en aillent dignement, tout dictateurs qu’ils fussent. Qu’il s’administrent un poison comme les rois de l’Antiquité ou qu’ils se tirent un coup de revolver ! Au moins, il ne nous saliront pas par leur mort comme ils nous ont sali de leur vivant.

Jeuneafrique.com par Fawzia Zouari

Les ordres sont : « Personne ici n’a tué Kaddafi »

octobre 22, 2011

Ils ont accompli ce que tout rebelle libyen rêvait de faire: capturer Mouammar Kaddafi. Mais le dénouement gêne. Les ordres sont: « Personne ici n’a tué Kaddafi ». Ils préfèrent exhiber les possessions de l’ex-dictateur: bottine noire, pistolet plaqué or, foulard beige.

Dans la ferme qui sert de quartier général à la brigade Al Ghiran, dans la périphérie de Misrata (est), les hommes se font prendre en photo devant le pick-up qui a servi la veille à Syrte à arrêter l’ancien « Guide » libyen. Une trace de sang séché est restée collée au capot.

Depuis leur retour, il se passent de main en main les précieuses prises de guerre entre deux accolades: un revolver, un téléphone satellitaire, une mitraillette, un petit bout de papier enroulé dans du scotch. « Une amulette », s’amuse l’un d’entre eux.

« Le dernier coup de fil reçu sur son (téléphone satellitaire) Thuraya provenait de Syrie, c’était une femme », jure au passage un membre de la brigade.

Omran Chaaban, 21 ans, dit être le premier à avoir attrapé l’ancien homme fort libyen, réfugié dans une canalisation, à l’ouest de son fief de Syrte (360 km à l’est de Tripoli), là où personne n’espérait vraiment le trouver.

« Quand je l’ai vu, j’étais sans voix, je ne pouvais plus réfléchir, c’était une surprise totale. Je me suis juste dit: +Ca y est, Kaddafi, c’est fini+ », raconte le garçon brun, blouson en cuir marron sur les épaules.

D’après son camarade, Ahmed Gazal, leur brigade partait ce matin-là en renfort pour donner l’assaut final à Syrte quand ils ont croisé un groupe de pro-Kaddafi au bord de la route, rescapés d’un convoi bombardé par l’Otan.

Après des échanges de tir, « un homme de ses services de sécurité nous a avoué que Kaddafi était à l’intérieur » du tube en béton, explique-t-il.

Kaddafi, une « petite souris »

« Omran était le plus près de lui, il l’a attrapé, ensuite j’ai dit +Dieu est grand+ et j’ai tiré ses jambes à l’extérieur. Quand il est sorti de sa cachette, il a dit: +qu’est ce qui se passe, qu’est ce qu’il y a?+ » raconte Ahmed. A cet instant « Omran lui a planté son pistolet sous le menton ».

« Je croyais qu’il en imposait, mais en fait, à ce moment-là il avait l’air d’une petite souris », sourit-il.

Selon lui, lors de sa capture, « Kaddafi avait du sang sur les vêtements et le visage, il était blessé ».

Une fois revenus à la voiture, une foule en délire les entoure. D’après les vidéos circulant sur internet, Kaddafi reçoit des claques, des coups de poing, se fait tirer les cheveux.

Mais ensuite « on l’a transféré dans une ambulance » à un kilomètre de là, prétend Omran.

L’ancien dictateur mourra sur la route de Misrata, selon eux.

Selon les nouvelles autorités libyennes, il a succombé à des blessures par balles après des feux croisés pendant son arrestation. Une balle dans la tempe a été fatale, assure le numéro 2 du Conseil national de transition (CNT), Mahmoud Jibril.

L’Onu et Amnesty International demandent une enquête pour déterminer s’il a été exécuté sommairement d’une balle dans la tête.

« Personne ici n’a tué Kaddafi »

Quand on aborde le sujet controversé, le ton change, l’ambiance se raidit.

« Il était salement amoché quand on l’a vu. On savait qu’il allait mourir », lance un membre de la brigade, Ibrahim Al-Marjoub.

Derrière eux, l’un des chefs vient de glisser une consigne en arabe. « Tout le monde dit: +Personne ici n’a tué Kaddafi+ ».

La conversation tourne court. Ahmed préfère parler de la nouvelle montre chromée qu’il porte au poignet, « celle d’Aboubaker Younès », l’ancien ministre de la Défense de Kaddafi mort jeudi à Syrte.

A dire vrai, la polémique entourant sa mort intéresse peu à Misrata, ville martyre bombardée pendant cinq mois par les forces du régime déchu.

Mohamed Belhadj, combattant d’une autre brigade, confesse qu’il n’aurait pas hésité une seconde.

« Moi, si j’avais attrapé Kaddafi, je l’aurais tué sans réfléchir. Il a massacré mon peuple à Misrata, il a tué tous mes amis ».

Vendredi soir, les habitants faisaient encore la queue pour voir de leurs propres yeux la dépouille de leur bourreau, allongée par terre dans la chambre froide d’un marché de banlieue, tandis que d’autres célébraient la mort du tyran dans les rues du centre-ville.

Jeuneafrique.com avec AFP