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France-Secret de la confession : Éric Dupond-Moretti affiche clairement sa position

octobre 8, 2021

Sur LCI, vendredi, le garde des Sceaux a affirmé que les prêtres ont « l’impérieuse obligation » d’alerter lorsqu’ils ont connaissance de faits de pédocriminalité.

Éric Dupond-Moretti n’est pas du tout de l’avis d’Éric de Moulins-Beaufort. Revenant sur le secret de la confession, débat qui agite l’Église et l’exécutif depuis la publication de l’accablant rapport Sauvé, le ministre de la Justice a clairement indiqué, sur LCI, vendredi 8 octobre, sa position en ce qui concerne les faits de pédocriminalité : « Si un prêtre reçoit dans le cadre de la confession, soit d’une victime, soit d’un auteur, la connaissance de l’existence de faits qui se déroulent […], alors il a l’impérieuse obligation de mettre un terme à ces faits. »

« Ils peuvent alerter les autorités ou utiliser tout autre moyen qui permettrait d’y mettre fin », comme en prévenant les proches des victimes présumées, a précisé à l’Agence France-Presse l’entourage du ministre. « Et si [le prêtre] ne le fait pas, il peut être condamné ? » l’a-t-on interrogé. « Il doit l’être, cela s’appelle non empêchement de crime ou de délit », a répondu Éric Dupond-Moretti.

Le secret professionnel n’est pas absolu, selon le garde des Sceaux

La réponse du garde des Sceaux intervient deux jours après que le président de la Conférence des évêques de France (CEF) a affirmé, sur France Info, que le secret de la confession était « plus fort que les lois de la République ». « Le secret de la confession s’impose à nous et s’imposera à nous et, en ce sens-là, il est plus fort que les lois de la République parce qu’il ouvre un espace de parole, libre, qui se fait devant Dieu », avait dit Mgr de Moulins-Beaufort.

Le président de la CEF s’entretiendra mardi avec Gérald Darmanin, à la demande d’Emmanuel Macron, pour s’expliquer de ses propos sur le secret de la confession. Selon l’archevêque de Reims, le secret de la confession a « toujours été respecté par la République française ».

« S’agissant du secret professionnel, il n’est pas absolu, comme d’ailleurs le secret médical en la matière et si le prêtre reçoit la confidence, soit par une victime soit par un auteur, de faits qui seraient prescrits ou passés alors il n’est pas tenu par le secret professionnel », a souligné Éric Dupond-Moretti.

Par Le Point avec AFP