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Massacre du 28-Septembre en Guinée: l’ex-dictateur Camara jeté en prison avant le procès

septembre 27, 2022
Massacre du 28-Septembre en Guinee: l'ex-dictateur Camara jete en prison avant le proces
Massacre du 28-Septembre en Guinée: l’ex-dictateur Camara jeté en prison avant le procès© AFP/Archives/SEYLLOU

L’ex-dictateur guinéen Moussa Dadis Camara et plusieurs coaccusés ont été envoyés en prison mardi, avant d’être jugés à partir de mercredi pour l’effroyable massacre commis le 28 septembre 2009, ont indiqué leurs avocats.

Le procureur a fait « embarquer nos six clients à la maison centrale (prison) où ils seront semble-t-il retenus jusqu’à la fin de la procédure », c’est-à-dire du procès, à la durée indéterminée, a déclaré un de ces avocats, Me Salifou Béavogui, à des journalistes devant le tribunal. L’avocat a contesté cette mesure en déclarant: « Très malheureusement, le procès commence par la violation des droits de la défense ».

Un correspondant de l’AFP a vu un minibus quitter à toute allure sous la protection de plusieurs pick-up le tribunal flambant neuf construit exprès pour le procès, et où s’est décidée pendant quelques heures la liberté des accusés.

Le capitaine Camara et dix autres anciens officiels militaires et gouvernementaux doivent répondre à partir de mercredi à 10H00 (locales et GMT) de leur responsabilité présumée dans les évènements du 28 septembre 2009 et des jours suivants. Un certain nombre d’accusés étaient déjà détenus depuis des années.

Les accusés encore libres avaient été convoqués vers 12H00 préalablement au procès. Les craintes de leurs avocats qu’ils ne soient placés en détention se sont révélées fondées.

Le représentant du parquet a lu aux accusés et leurs avocats les textes stipulant que les accusés devaient se constituer prisonniers avant leur procès, a rapporté Me Béavogui. Les avocats ont vainement plaidé que ces dispositions ne s’appliquaient pas parce que les décisions de justice les renvoyant devant le tribunal ne prévoyaient pas explicitement une telle mesure, a-t-il dit.

Les 11 hommes seront jugés à partir de mercredi pour leurs agissements il y a 13 ans.

Des soldats, des policiers et des miliciens avaient fait couler un bain de sang lors du rassemblement de dizaines de milliers de sympathisants de l’opposition, réunis dans un stade de la banlieue de Conakry pour démontrer pacifiquement leur force et dissuader M. Camara de se présenter à la présidentielle de janvier 2010.

Le capitaine Moussa Dadis Camara avait été porté au pouvoir en décembre 2008 par un coup d’Etat militaire. Il avait ensuite été investi président.

Le 28 septembre 2009 et les jours suivants, 156 personnes ont été tuées et des milliers blessées avec une cruauté effrénée, au moins 109 femmes ont été violées, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU.

Les chiffres réels sont probablement plus élevés.

Une multitude de témoignages rapportent comment les Bérets rouges de la garde présidentielle, des policiers et des miliciens sont entrés dans l’enceinte, en ont bouclé les accès et ont ouvert le feu sans discrimination sur une foule civile, festive et désarmée.

L’attente d’un vrai procès

Ils ont poursuivi leur besogne au couteau, à la machette et à la baïonnette, jonchant de cadavres la pelouse, les travées et les couloirs du stade et ses alentours. Ils ont abusé de dizaines de femmes et achevé nombre d’entre elles. Des personnes sont mortes piétinées dans la panique.

Les exactions ont continué les jours suivants, contre des femmes séquestrées et des détenus torturés.

Amnesty International a présenté à la veille du procès un rapport réclamant une meilleure prise en charge des victimes de viols en Guinée et l’adoption « en urgence d’une loi générale sur les violences basées sur le genre ».

Les violences commises il y a 13 ans sont constitutives de crimes contre l’humanité, avait conclu la commission d’enquête internationale rapidement après les faits.

M. Camara vivait jusqu’à présent en exil au Burkina Faso. Il est rentré dans la nuit de samedi à dimanche à Conakry pour participer au procès. Il entend « laver son honneur », disent ses proches.

La commission internationale lui a imputé une « responsabilité criminelle personnelle et une responsabilité de commandement ».

Avec ce procès, des centaines de victimes et proches, constituées en parties civiles ou non, et les organisations de défense des droits humains voient arriver le jour qu’elles ont réclamé pendant 13 ans.

Les atermoiements du pouvoir et l’impunité érigée en « institution », selon la commission internationale, de forces de sécurité quasiment intouchables dans un pays dirigé pendant des décennies par des régimes autoritaires ont longtemps fait douter de la tenue de ce procès.

L’actuel chef de la junte, le colonel Mamady Doumbouya, également arrivé au pouvoir par un putsch en 2021 après 11 ans de pouvoir civil, a demandé en juillet que le procès ait lieu cette année avant la date anniversaire.

Les associations de victimes réclament cependant un vrai procès. Elles demandent que celui-ci ne se résume pas à son ouverture pour l’effet d’image.

Par Le Point avec AFP

Guinée : Moussa Dadis Camara, libre en toute impunité

janvier 27, 2022
Le capitaine Moussa Dadis Camara, le 30 septembre 2009 à Conakry. © SEYLLOU DIALLO/AFP

L’ex-chef de la junte militaire a effectué un court séjour au pays, alors qu’il est toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt. Preuve que seule une aide internationale pourrait permettre à la justice guinéenne de juger les responsables des crimes du 28 septembre 2009.

Le 22 décembre 2021, le capitaine Moussa Dadis Camara était de retour en Guinée. « Dadis », comme l’appellent les Guinéens, est revenu au pays après plus de douze ans d’absence. En décembre 2009, le chef de la junte alors au pouvoir, le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), quittait la Guinée dans un avion médicalisé en direction du Maroc. Il venait de recevoir une balle dans la tête tirée par son aide de camp et adjoint, le lieutenant Aboubacar Sidiki Diakité, dit « Toumba ».

À peine arrivé à Conakry, Dadis a été reçu par le colonel Mamady Doumbouya à la présidence. Un geste apprécié par celui qui rêve, après un long exil au Maroc puis au Burkina Faso, d’une réhabilitation. La rencontre a aussi été l’occasion pour le colonel Doumbouya, nouveau maître des lieux après un coup d’État réussi le 5 septembre 2021, de montrer que, à la différence d’Alpha Condé, il sait dialoguer avec tous et œuvrer à la réconciliation des Guinéens. Mais le séjour guinéen de Dadis s’est achevé avant même la fin de l’année par un retour précipité à Ouagadougou. Une tournée en Guinée forestière était pourtant prévue. Elle a été annulée, sans doute sur les conseils de ses avocats. Car son retour au pays n’a pas plu à tous, et surtout pas aux victimes du stade du 28-Septembre, qui envisageaient de saisir la justice pour demander son incarcération.

Rappelons que, le 28 septembre 2009, un meeting de l’opposition a tourné au massacre dans la capitale guinéenne. Alors qu’une foule d’opposants s’était réunie dans le stade pour manifester contre la candidature à l’élection présidentielle de Dadis, les forces de sécurité qu’il dirigeait avaient réprimé brutalement le rassemblement.
Au cours de ces évènements, au moins 156 personnes ont été tuées, 109 femmes ont été victimes de viols et d’autres violences sexuelles, y compris de mutilations sexuelles, tandis que des centaines de personnes ont subi des actes de torture ou des traitements cruels, inhumains ou dégradants. Pendant plusieurs jours, des arrestations et des détentions arbitraires ainsi que des actes de pillage ont également été pratiqués.

Un procès toujours attendu

Qui sont les auteurs de ces violations ? Une enquête pénale a été ouverte et conduite par trois juges d’instruction guinéens entre 2012 et 2017. Au total, treize personnes ont été mises en examen et renvoyées devant le tribunal criminel de Dixinn. Selon l’ordonnance des juges, elles sont renvoyées pour des faits d’assassinats, meurtres, coups et blessures volontaires, viols et autres violences sexuelles, pillages, séquestrations et actes de torture. La procédure a été validée par la Cour suprême en 2019, mais depuis, le procès est toujours attendu… sans doute faute d’instructions claires de la part des autorités politiques, dans un pays peu connu pour l’indépendance de sa magistrature.

N’EST-IL PAS URGENT QU’UN JUGE DÉCIDE SI DADIS CAMARA DOIT RESTER LIBRE OU NON AVANT SON PROCÈS ?

On trouve Dadis dans la liste des treize prévenus, mais aussi plusieurs de ses ministres ainsi que des membres de son entourage et de la garde présidentielle. Certains (les colonels Claude Pivi ou Moussa Tiegboro Camara) ont évité la prison du fait du soutien qu’Alpha Condé leur apportait. Mais nombre d’entre eux sont en détention pour ces faits, et ce, depuis plusieurs années. Tel est le cas du lieutenant Toumba et du sous-lieutenant Marcel Guilavogui, chef adjoint de la garde présidentielle. Sont également détenus l’adjudant Cécé Raphaël Haba, garde du corps de Dadis, le sergent Paul Mansa Guilavogui et les gendarmes Mamadou Aliou Keita, Alpha Amadou Baldé et Ibrahima Camara. Pourquoi leur chef est-il libre et peut-il passer les frontières ? Un mandat d’arrêt avait été émis contre Dadis par les juges d’instruction : est-il toujours en vigueur ? Si oui, pourquoi n’a-t-il pas été exécuté ? N’est-il pas urgent qu’un juge décide si Dadis doit rester libre ou non avant son procès ? L’intéressé encourt la réclusion criminelle à perpétuité et sa responsabilité pénale ne fait guère de doute.

Une justice en piteux état

À Conakry, parmi les victimes et les associations de défense des droits humains, personne ne comprend pourquoi les subordonnés de Dadis, exécutants de ses basses œuvres, sont emprisonnés à la maison centrale, alors que le premier responsable demeure libre et voyage à sa guise. Peut-on encore espérer une réaction des autorités judiciaires ?

LES QUELQUES TENTATIVES D’AFFIRMATION D’INDÉPENDANCE DE LA JUSTICE SONT INVARIABLEMENT BRISÉES

Rien n’en est moins sûr. Car la justice guinéenne se trouve dans un piteux état. Depuis 1958, elle n’a jamais réussi à faire juger des violations des droits humains dans un pays qui en a pourtant connu d’innombrables. Elle s’est en revanche toujours montrée intraitable à l’égard des membres de la société civile qui défendaient les libertés, y compris récemment contre les leaders du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) qui militaient contre le troisième mandat d’Alpha Condé. Ses quelques tentatives d’affirmation d’indépendance sont invariablement brisées. Comme le montre la démission forcée, le 31 décembre dernier, de la ministre de la Justice, Fatoumata Yarie Soumah, pour avoir osé rappeler au secrétaire général de la présidence que seuls le garde des sceaux et le Conseil supérieur de la magistrature ont autorité sur les magistrats. Plus que jamais, il apparaît que, sans une aide régionale et internationale, la justice guinéenne ne parviendra pas à trouver la force de juger les auteurs des crimes du 28 septembre 2009.

Fofana Kabinet

Avec Jeune Afruique par Fofana Kabinet

Analyste politique

Ghislain Poissonnier

Avec Jeune Afrique par Ghislain Poissonnier

Magistrat

Guinée : bible et coran à la main, Moussa Dadis Camara est de retour à Conakry

décembre 23, 2021
Moussa Dadis Camara, le 2 octobre 2009. © Schalk van Zuydam/AP/SIPA

Après douze années d’exil, l’ancien pustchiste est rentré ce mercredi 22 décembre à Conakry. Il s’est dit prêt à répondre à la justice.

Il était environ 13h30 lorsque l’avion de Mauritania Airlines s’est posé sur le tarmac de l’aéroport de Conakry, tout juste rebaptisé Ahmed Sékou Touré. À son bord, un homme qui n’avait plus reposé les pieds en Guinée depuis décembre 2009 : Moussa Dadis Camara. Habillé d’un costume bleu, la cravate rouge ajustée autour du cou, l’ancien président de la transition a été été accueilli par le nouveau directeur général de la police nationale, Abdoul Malick Koné, l’un des rares officiels présents.

Vêtus de T-shirts à l’effigie de leur champion, esquissant des pas de danse, les partisans de Moussa Dadis Camara s’étaient en revanche mobilisés en nombre pour l’accueillir. « Le second nom de Dieu, c’est le temps », pouvait-on lire sur certaines pancartes, comme pour rappeler qu’avec du temps et de la patience, tout finit par arriver, ou encore « Bon retour Moïse Camara ». Moïse ? C’est en tout cas en se mettant à genou, une bible dans une main, le coran dans l’autre, que Moussa Dadis Camara est rentré en Guinée.

Moussa Dadis Camara à genou, une bible dans une main, le coran dans l’autre

« Douze ans d’absence ce n’est pas facile, a réagi sa fille aînée, Evelyne Camara. Nous sommes très contents et rendons gloire à Dieu et au président, le colonel Mamadi Doumbouya. Nous sommes très reconnaissants, grand merci au peuple de Guinée qui s’est mobilisé. »

La main tendue de Mamadi Doumbouya

Après avoir serré quelques poignées de main, Moussa Dadis Camara, visiblement en forme, a été conduit dans le salon d’honneur de l’aéroport. Il s’est adressé à la presse durant sept minutes après avoir fait observer une minute de silence à la mémoire de tous les martyrs, « mais plus particulièrement [à] ceux des événements du 28 septembre 2009 ».

Exilé à Ouagadougou après avoir été soigné au Maroc à la suite de la tentative d’assassinat perpétrée par celui qui était son aide de camp, Toumba Diakité, le 3 décembre 2009, Dadis avait plusieurs fois tenté de rentrer en Guinée. En vain. Finalement, c’est un autre putschiste, le tombeur d’Alpha Condé, qui a autorisé son retour, tout comme celui d’un autre président de la transition, Sékouba Konaté (janvier-décembre 2010), rentré lui le 18 décembre.

Dadis n’a pas manqué de remercier Mamadi Doumbouya d’avoir permis « [son] retour sur la terre de [ses] ancêtres ». « Merci pour tout et je vous souhaite plein succès dans votre noble et exaltante mission qui consiste à unir les Guinéens, les réconcilier et jeter les bases d’une démocratie », a-t-il poursuivi avant de revenir à ses ennuis judiciaires.

« Plus jamais ça »

Directement mis en cause dans le massacre du 28 septembre 2009, il s’est dit à la disposition de la justice. « Je m’en voudrais de ne pas admirer les avancées considérables des nouvelles autorités du pays dans le dossier du 28 septembre 2009. Je voudrais encourager la tenue de ce procès. Ce serait non seulement un « ouf » de soulagement pour les familles des victimes, mais aussi pour le peuple de Guinée qui attend depuis plus de dix que la responsabilité des uns et des autres soit définitivement située », a-t-il lancé.

JE SUIS PRÊT À ME METTRE À LA DISPOSITION DE LA JUSTICE, CAR NUL N’EST AU-DESSUS DE LA LOI

Dadis est inculpé pour sa responsabilité présumée dans les crimes qui ont eu lieu lors d’un meeting d’opposants à sa candidature à la présidentielle dans un stade de Conakry : 150 personnes ont été tuées, des milliers d’autres blessées et une centaine de femmes ont été violées. « Je suis prêt à me mettre à la disposition de la justice, car nul n’est au-dessus de la loi », a-t-il ajouté, en proclamant sa confiance en la justice guinéenne. « Plus jamais ça ! », a-t-il ajouté.

Séjour à Nzérékoré

Moussa Dadis Camara a ensuite pris la direction de l’Hôtel Kaloum, situé dans le quartier administratif et des affaires de la capitale. Il devait plus tard rejoindre son domicile de Lambanyi, en banlieue de Conakry (dans la commune de Ratoma), qui a subi de petits travaux pour la circonstance. Nul ne sait pour l’instant s’il rencontrera Mamadi Doumbouya.

Sékouba Konaté est quant à lui rentré depuis samedi via Bamako. Il a été accueilli dans la ville de Kankan, dans l’est du pays, et a ensuite gagné son village, Sana. Il devrait passer par Conakry avant de retourner à Paris, où il vit avec sa famille.

Moussa Dadis Camara devrait également retourner à Ouagadougou après un bref séjour dans sa ville d’origine, Nzérékoré. « Nous souhaitons son retour définitif bien sûr, mais cela dépendra du gouvernement qui a déjà beaucoup fait en le laissant venir nous voir », souffle Evelyne Camara, la fille aînée de Moussa Dadis Camara.

Avec Jeune Afrique par Diawo Barry à Conakry

Guinée: fin de cavale pour l’aide de camp de l’ex-chef de la junte Dadis Camara

décembre 21, 2016

Toumba Diakité était recherché pour son implication dans le massacre d’opposants survenu dans le stade de Conakry en septembre 2009.

Cette image de Toumba Diakité a été prise le 2 octobre 2009. Il était l’aide de camp de Moussa Dadis Camara, alors chef de la junte en Guinée. Il a été arrêté à Dakar, en décembre 2016.

Cette image de Toumba Diakité a été prise le 2 octobre 2009. Il était l’aide de camp de Moussa Dadis Camara, alors chef de la junte en Guinée. Il a été arrêté à Dakar, en décembre 2016. Crédits : SEYLLOU / AFP
L’aide de camp de l’ex-chef de la junte guinéenne, le capitaine Moussa Dadis Camara, qui avait tenté de le tuer et était recherché pour le massacre d’opposants dans le stade de Conakry en 2009, a été arrêté à Dakar, mardi 20 décembre.

Aboubakar Sidiki Diakité dit Toumba Diakité, visé par un mandat d’arrêt international pour son rôle dans le massacre de 2009, se cachait sous une fausse identité à Dakar et avait modifié son apparence depuis plusieurs années, a rapporté le quotidien L’Observateur. Selon les médias sénégalais, Toumba Diakité a été arrêté par la gendarmerie sénégalaise en fin de semaine dernière et a été présenté lundi à un juge d’instruction qui l’a placé en détention provisoire.

Au moins 157 personnes avaient été tuées par des militaires lors d’un rassemblement de milliers d’opposants à la candidature à l’élection présidentielle de Moussa Dadis Camara, le 28 septembre 2009 au stade de Conakry, selon la commission internationale d’enquête de l’ONU. Et 109 femmes, selon l’ONU, avaient été violées dans le stade et aux environs.

Toumba Diakité avait tenté le 3 décembre 2009 d’assassiner Moussa Dadis Camara, alors chef de la junte au pouvoir en Guinée, lui reprochant de vouloir lui faire porter l’entière responsabilité du massacre de Conakry.

Le capitaine Camara avait alors été transféré d’urgence à Rabat pour soigner une blessure grave à la tête. Il survit, mais devient un hôte gênant pour le royaume qui l’expédie au Burkina Faso, sans vraiment laisser le choix à Blaise Compaoré. Les détails de l’histoire ont été revélés grâce à la fuite des documents Wikileaks. M. Camara qui vit toujours à Ouagadougou été inculpé de « complicité de meurtres, de viols et de disparitions forcées » par la justice guinéenne pour son implication dans ce massacre d’opposants en juillet 2015.

Mardi soir, le ministre de la justice guinéenne, Cheick Sako a fait savoir par un communiqué qu’une demande d’extradition de Toumba Diakité serait formulée «  dans le respect de la procédure ».

Un procès en 2017?

Il a par ailleurs précisé à l’AFP qu’une commission rogatoire internationale avait été transmise au Sénégal il y a deux mois. « On avait donc repéré Toumba Diakité à Dakar, on avait l’adresse précise, et c’est sur cette base que les juges d’instruction, via le ministère de la Justice de Guinée, sont partis à Dakar », a-t-il expliqué. Les autorités judiciaires guinéennes « vont travailler avec les autorités sénégalaises sur la procédure à appliquer: soit l’extradition immédiate, soit une première interrogation sur place », a-t-il ajouté.

Lire aussi :   Guinée : les responsables du massacre du 28 septembre 2009 seront-ils bientôt jugés ?

« L’inculpation puis l’extradition de Toumba (Diakité) doivent se faire dans des délais raisonnables pour enfin clôturer l’instruction judiciaire et permettre aux autorités guinéennes de se conformer à leurs engagements de tenir un procès en 2017 » , a déclaré Dimitris Christopoulos, président de la FIDH. « Il est impératif que Moussa Dadis Camara et Toumba Diakité soient tous les deux présents au procès qui se tiendra en Guinée », a souligné le président de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme (OGDH), Abdoul Gadiry Diallo.

Lemonde.fr avec AFP

Pour Alpha Condé, Moussa Dadis Camara est « libre de porter plainte » contre la Guinée

août 27, 2015

Le président guinéen, Alpha Condé. © Miguel Medina/AFP

Le président guinéen, Alpha Condé. © Miguel Medina/AFP

Lors d’une conférence de presse au Palais Sékhoutouréya ce jeudi, le président guinéen a estimé que Dadis était libre de porter plainte contre l’État mais a préféré ne pas s’étendre sur la question pour commenter l’accord pour la présidentielle et l’éventuelle homologation du vaccin contre Ebola.

  • Sur Moussa Dadis Camara

Interrogé sur le retour manqué de l’ex-chef de la junte guinéenne, Moussa Dadis Camara, exilé au Burkina Faso depuis décembre 2009, Alpha Condé ne s’est pas étendu. « Je ne suis pas le président de la Côte d’Ivoire qui est un État souverain », a estimé Alpha Condé à propos du refus d’atterrir à Abidjan opposé à l’avion à bord duquel se trouvait Dadis.

L’avocat de Moussa Dadis Camara a annoncé vouloir porter plainte contre les États guinéen et ivoirien. Il accuse ces derniers d’avoir empêché son client de rentrer au bercail et ainsi mis en danger la vie des passagers d’Air Burkina contraint d’atterrir à Accra. « L’avocat est libre de porter plainte », a balayé Alpha condé.

  • Sur l’accord pour la présidentielle

La mouvance présidentielle et le parti au pouvoir sont mécontents de l’accord politique du 20 août 2015 pour l’organisation apaisée de la présidentielle du 11 octobre. Selon Alpha Condé, il y a eu beaucoup de concessions en faveur de l’opposition qui n’a accepté de céder sur rien. « L’opposition demande une chose aujourd’hui, dès que c’est accepté, elle demande une autre le lendemain », accuse-t-il.

Et de justifier que l’opposition a réclamé et obtenu, entre autres, la gestion partagée de 128 communes rurales et urbaines au lieu des 28 délégations spéciales initialement convenues. « Je me suis battu pendant 50 ans pour la démocratie, je veux que les élections en Guinée soient un modèle. J’ai accepté sans consulter la mouvance, parce que c’est moins important d’avoir des maires qu’une élection présidentielle inclusive. »

  • Sur le vaccin contre Ebola

Le vaccin VSV-ZEBOV expérimenté le 31 juillet en Guinée sur un échantillon de 4000 personnes s’est révélé efficace à 100 %. Alpha Condé souhaite son homologation à l’occasion d’un sommet prévu en septembre prochain, pour que le vaccin soit fabriqué en Guinée et accessible au plus grand nombre. Plaidoirie que le président guinéen entend mener auprès de son homologue François Hollande et de l’OMS. La fondation Bill Gates serait prête à financer le projet.

DJeuneafrique.om par iawo Barry

Guinée: l’ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara empêché de retourner dans son pays

août 26, 2015

Conakry – L’ex-chef de la junte militaire guinéenne Moussa Dadis Camara a été empêché mercredi de se rendre en Guinée, où il voulait se présenter devant la justice, se disculper et déposer son dossier de candidature pour la présidentielle, selon son parti à Conakry.

L’avion de Moussa Dadis Camara, qui vit en exil au Burkina Faso depuis 2010, est parti de Ouagadougou et devait faire escale à Abidjan, capitale économique ivoirienne, avant de repartir vers la Guinée.

Mais les autorités ivoiriennes ont interdit son escale, et l’avion a été dérouté vers le Ghana, selon Maxime Manimou, porte-parole du parti de Camara, le Front patriotique pour la démocratie et le développement (FPDD, opposition).

Le porte-parole du gouvernement guinéen, Albert Damantang Camara, a nié mercredi toute implication des autorités guinéennes dans ces développements. Aucun commentaire n’a pu être obtenu non plus auprès des autorités ivoiriennes, ni ghanéennes.

Moussa Dadis Camara a dirigé la Guinée pendant près d’un an, étant alors capitaine, à la tête d’une junte militaire ayant pris le pouvoir fin 2008 à la mort du président Lansana Conté (1984-2008).

Il a été inculpé le 8 juillet à Ouagadougou pour complicité d’assassinats, séquestrations, viols, coups et blessures par des magistrats guinéens enquêtant sur le massacre d’au moins 157 opposants à Conakry le 28 septembre 2009.

M. Manimou soupçonne les autorités guinéennes de bloquer le retour de M. Camara en Guinée pour l’empêcher de se présenter à la présidentielle dont le premier tour est prévu le 11 octobre.

En juin, l’ex-chef de la junte avait scellé une alliance électorale surprise avec Cellou Dalein Diallo, chef de l’Union des forces démocratiques de Guinée, principal parti de l’opposition guinéenne.

M. Camara devrait retourner à Ouagadougou dans les prochaines heures, selon M. Manimou.

A Conakry, des échauffourées ont éclaté mercredi soir entre les forces de l’ordre et des partisans du capitaine Camara après l’annonce qu’il ne viendrait plus, a constaté un journaliste de l’AFP.

Des militants du FPDD, venus accueillir, ont bloqué les accès au parking de l’aéroport et ont jeté des pierres sur les forces de l’ordre avant d’être dispersés à coup de matraques et de gaz lacrymogène. Au moins cinq jeunes gens ont été arrêtés par les forces de l’ordre, selon la même source.

Romandie.com par(©AFP / 26 août 2015 21h17)

Guinée : Moussa Dadis Camara en route pour Conakry ?

août 14, 2015

Moussa Dadis Camara lors d'une conférence de presse à Ouagadougou, le 11 mai 2015 © Ahmed Ouoba/AFP

Moussa Dadis Camara lors d’une conférence de presse à Ouagadougou, le 11 mai 2015 © Ahmed Ouoba/AFP

Longtemps annoncé, le retour à Conakry de Moussa Dadis Camara, l’ex-chef de la junte, pourrait se faire aujourd’hui ou dans les jours qui viennent. Un siège a été réservé à son nom dans un vol décollant de Ouagadougou pour Conakry dans l’après-midi.

En exil au Burkina Faso depuis janvier 2010, Moussa Dadis Camara a néanmoins annoncé sa candidature à la présidentielle guinéenne le 11 mai dernier. Il lui restait encore à rentrer au pays pour entamer sa campagne électorale.

Annoncé à plusieurs reprises par son entourage, le retour à Conakry de l’ancien chef de la junte, au pouvoir de décembre 2008 à janvier 2010, aurait finalement été prévu pour aujourd’hui. Selon ses proches, un siège a été réservé à son nom sur un vol partant de Ouagadougou en début d’après-midi et transitant par Abidjan. Le président de la transition burkinabè, Michel Kafando, a été prévenu de son départ.

L’aval des autorités ivoiriennes

Mais il reste à obtenir auprès des autorités ivoiriennes l’autorisation de son escale à Abidjan – aucun vol direct ne relayant Ouagadougou à Conakry. Hôte encombrant pour la Côte d’Ivoire, Dadis attend cette autorisation pour prendre son vol aujourd’hui ou dans les jours qui viennent. Son avocat, Me Jean-Baptiste Haba, dément tout départ imminent, mais précise qu’il pourrait en effet intervenir dans les prochains jours.

En attendant, les comités d’accueil se préparent depuis ce matin. À Abidjan et Conakry, on attend de pied ferme le fils de la Guinée forestière. Les autorités guinéennes également, puisque la justice l’a inculpé, le 9 juillet, pour complicité d’assassinats, séquestration et viols, lors du massacre du 28 septembre 2009.

Jeuneafrique.com

Massacre du 28 septembre en Guinée : Dadis Camara entendu à Ouagadougou

juillet 8, 2015

L’ancien chef de la junte guinéenne est entendu depuis mercredi matin par des juges guinéens à Ouagadougou, où il vit en exil depuis 2010. Il pourrait être inculpé d’ici la fin de la semaine.

Près de six ans après les faits, l’enquête sur le massacre du 28 septembre 2009, dans laquelle 400 victimes ont déjà été entendues et 15 personnes mises en examen, semble soudainement s’accélérer. Si l’ex-chef de la junte guinéenne, Moussa Dadis Camara – qui a toujours nié être impliqué dans l’enchaînement tragique des événements de cette journée et s’est vu offrir un exil doré chez le voisin burkinabè –  semblait jusqu’à présent épargné par la justice de son pays, les choses ont visiblement changé.

Entendu une première fois, il y a un an, par des juges burkinabè sur commission rogatoire de la justice guinéenne, Moussa Dadis Camara est interrogé depuis 9h00 ce mercredi 8 juillet par deux juges et un procureur guinéens au palais de Justice de Ouagadougou. Selon plusieurs sources, ces magistrats, arrivés spécialement au Burkina lundi 6 juillet pour procéder à cette audition, pourraient inculper « Dadis » dès la fin de cette semaine. Une information que le ministre guinéen de la Justice, Me Cheick Sako, s’est refusé de commenter. « Il est très serein par rapport à cette audition », glisse pour sa part un proche de l’ancien putschiste.

L’opposition dénonce une « justice au pas »

Au lendemain de la visite de Fatou Bensouda, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), à Conakry et surtout moins de dix jours après l’annonce d’une alliance entre Moussa Dadis Camara et le leader de l’opposition Cellou Dalein Diallo (UFDG) pour la présidentielle d’octobre, cette accélération judiciaire étonne en Guinée. Y compris au sein de la majorité.  “Il est vrai que l’image de la justice guinéenne peut en prendre un coup, compte tenu de la séquence politique que nous vivons, déclare un membre du gouvernement. Mais il serait aussi paradoxal de se plaindre des avancées de la justice, alors même que de nombreuses victimes attendent depuis plusieurs années qu’il y ait enfin un procès.”

Du côté de l’opposition, on dénonce déjà “une justice au pas” et une manœuvre destinée à écarter un « Dadis » devenu trop encombrant. “Moussa Dadis Camara a toujours dit qu’il était prêt à répondre à la justice guinéenne et à rentrer au pays. Dire que ce déplacement des juges n’a pas de lien avec cette alliance naissante entre notre parti et celui de Dadis serait un peu gros”, déclare Ousmane Gaoual Diallo, député UFDG.

Mais selon une source judiciaire burkinabè, « les Guinéens ont formulé une demande d’audition par leurs juges via le canal diplomatique il y a un certain temps », soit bien avant l’annonce du rapprochement entre Moussa Dadis Camara et Cellou Dalein Diallo.

Jeuneafrique.com

Moussa Dadis Camara : « Cellou Dalein Diallo et moi échangeons des idées »

juin 21, 2015

AFP

Moussa Dadis Camara © AFP

Moussa Dadis Camara, l’ex-chef de la junte militaire en Guinée, a rencontré hier l’un des principaux leaders de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, à Ouagadougou, au Burkina. Il raconte leur entretien à Jeune Afrique.

À la surprise générale, le mois dernier, Moussa Dadis Camara avait annoncé sa candidature à l’élection présidentielle guinéenne, sous la bannière des Forces patriotiques pour la démocratie et le développement (FPDD) – un parti créé en décembre 2014. Il annonçait du même coup son retour au pays. En exil à Ouagadougou, au Burkina Faso, depuis 2010, l’ancien chef de la junte militaire semble aujourd’hui, et plus que jamais, prêt à jouer sa partition. Hier, il s’est entretenu longuement à Ouagadougou avec le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo. Pourquoi ? Et que se sont-ils dit ? L’ex-capitaine a répondu aux questions de Jeune Afrique.

Jeune Afrique : Quel a été l’objet de votre rencontre avec le leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo ?

Moussa Dadis Camara : Grâce à cette rencontre, nous montrons que la Guinée appartient à tous les Guinéens, à toutes les communautés et les ethnies qui la composent. Mon objectif est de me battre contre ceux qui poussent dangereusement à l’ethnocentrisme et pensent qu’une seule ethnie peut être au pouvoir. J’ai beaucoup appris de mes expériences passées et je n’accepterai plus de suivre des leaders politiques qui souillent mon honneur et imposent le régionalisme.

Quelle est aujourd’hui votre relation avec Cellou Dalein Diallo, qui était déjà dans l’opposition lorsque vous dirigiez le pays (décembre 2008 – décembre 2009) ?

Le respect est réciproque. Il a été l’un des premiers leaders politique à venir me saluer à Ouagadougou et nous nous sommes régulièrement vus par la suite. J’ai beaucoup de respect pour lui. Il n’est pas orgueilleux et j’ai hâte de travailler avec lui.

Qu’entendez-vous par « travailler avec lui ?  » ? Une alliance entre son parti et le vôtre en vue de la présidentielle d’octobre est-elle possible ?

Nous verrons comment nos partis travailleront ensemble et s’il faut faire une coalition ou non. Pour le moment, nous échangeons des idées. Et celles-ci convergent sur différents plans : situation politique, sécuritaire, économique et sociale. Nos deux partis vont réunir leurs bureaux politiques respectifs et nous avancerons selon les conclusions de ces derniers. D’autre part, je tiens à préciser que ma porte est grande ouverte à tous les partis politiques guinéens composés d’honnêtes hommes qui mettent l’intérêt du peuple guinéen au-dessus de tout.

Jeuneafrique.com par Propos recueillis par Haby Niakaté

Présidentielle guinéenne : à quoi joue Moussa Dadis Camara ?

mai 12, 2015

Moussa Dadis camara à Ouagadougou, le 17 janvier 2010.
Moussa Dadis camara à Ouagadougou, le 17 janvier 2010. © Brahima Ouedraogo/AP/SIPA

L’annonce de la candidature présidentielle de Moussa Dadis Camara bouleverse l’échiquier politique guinéen. Que cherche l’ex-putschiste exilé à Ouagadougou ? Sera-t-il autorisé à rentrer au pays ?

La candidature à la présidentielle d’octobre du capitaine Moussa Dadis Camara, annoncée lundi 11 mai depuis la capitale burkinabè, suscite un silence prudent au sein de la classe politique guinéenne, qui se refuse à commenter officiellement cette affaire brûlante. « On préfère attendre l’ouverture officielle du dépôt des candidatures pour réagir », confie un proche du pouvoir. « Le dossier Dadis est une patate chaude », réagit un cadre de l’opposition.

Les militants, en revanche, ne se privent guère de commentaires. Ceux de l’opposition ont tendance à se réjouir d’un éventuel retour en Guinée de l’ex-chef de la junte, au pouvoir de décembre 2008 à janvier 2010, qui pourrait rendre la région forestière (fief de Dadis) très disputée, au détriment du parti au pouvoir. Les militants de l’alliance présidentielle Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) Arc-en-ciel, apparemment défavorables à la nouvelle donne, s’étonnent du brusque soutien que certains, dans l’opposition, commenceraient à avoir pour le président des Forces patriotiques pour la démocratie et le développement (FPDD).

Dadis cherche-t-il l’immunité ?

« Dadis va jouer aux troubles fête et influencer le scrutin en terme de consignes de vote, d’alliances et d’accords à passer, analyse le juriste Mohamed Camara. L’échiquier politique de la Forêt sera émietté, ainsi que l’électorat. Toutefois, le souci primordial du capitaine n’est pas de briguer un poste électif, mais d’être à l’abri d’une quelconque poursuite judiciaire… L’affaire du 28 septembre ne connaîtra une accélération que vers 2017-2018 », pronostique-t-il.

En attendant, ajoute le juriste, au regard de la loi guinéenne, « Dadis est électeur et éligible. Il a saisi une opportunité, vu qu’il y a une crise politico-économique qui commence à devenir sociale ». Libre de se lancer en politique ? Oui, mais de rentrer en Guinée, non, ajoute-t-il : « La marge de manœuvre de Dadis est réduite. L’influence de la Guinée sur son maintien à Ouagadougou est minime par rapport à celle de la communauté internationale ».

L’avis des victimes du 28 septembre

Dadis est libre de créer son parti, abonde Asmaou Diallo, présidente de l’Association des victimes, parents et amis du 28 septembre (Avipa). « Nous lui demandons juste d’inclure parmi ses priorités le fait de se présenter devant la justice, pour dire la vérité sur les massacres au stade de Conakry, d’autant qu’il se dit patriote ». La volonté de Dadis de rentrer au pays rejoint ainsi le souhait de l’Avipa. « Nous avons toujours réclamé son retour pour que la lumière soit faite sur ce qui s’est passé le 28 septembre 2009 », rappele Diallo.

Lors de la campagne électorale pour la présidentielle en 2010, le candidat Alpha Condé avait assuré l’électorat de la Guinée forestière que s’il était élu, Dadis pourrait rentrer au pays. Une promesse non tenue qui laisse un goût amer aux partisans de l’ex-chef de la junte. Pour convaincre cette partie de la Guinée de le soutenir pour un second mandat, le président miserait désormais sur Boubacar Barry, l’ami de Dadis Camara, nouvellement promu ministre de l’Industrie, des Petites et moyennes entreprises et de la Promotion du secteur privé. Le soir du coup d’État militaire de 2008, c’est à ce dernier que Dadis avait confié sa famille. Une preuve de confiance entre les deux hommes. Et certains d’imaginer déjà Barry dans un rôle de médiateur entre le président guinéen et l’ancien putschiste…

Jeuneafrique.com par Diawo Barry, à Conakry