Clément Mierrassa.
Le leader du P.s.d.c, (Parti social-démocrate congolais), Clément Miérassa, membre du front des partis de l’opposition congolaise et chef de file du M.c.r.o.c (Mouvement citoyen pour le respect de l’ordre constitutionnel), a animé une conférence de presse, mercredi 5 novembre 2014, à son domicile, sis rue Bassoundi, à Moungali, dans le quatrième arrondissement de Brazzaville.
Au cours de cette conférence de presse, il a évoqué les incidents qui se sont produits à son domicile, mardi 4 novembre dernier, avec l’intervention de la police et de la gendarmerie, pour disperser une réunion qui se tenait à son domicile où se trouve également le siège de son parti.
Selon Clément Mierassa, c’était une scène vraiment rocambolesque qui a surpris plus d’un observateur. Les habitants de la rue Bassoundi, à Moungali, étaient abasourdis. Tout s’est déroulé de manière coordonnée et très vite. Quelques éléments de la force publique en civil s’étaient infiltrés à son domicile, en se faisant passer pour des militants ou sympathisants. Pendant ce temps, des véhicules de la police étaient garés dans l’enceinte de la mairie de Moungali et aux alentours de son domicile.
Quand le feu vert fut donné, le portail s’est brusquement ouvert et les policiers armés ont fait irruption. Ils ont commencé à tabasser tous ceux qui étaient à l’intérieur de la parcelle et à tirer des bombes lacrymogènes. C’était la débandade, le sauve-qui-peut. «Ils sont rentrés dans ma maison et ont demandé qu’elle soit pillée. Ils ont pris mes habits dans ma chambre et beaucoup de mes effets, les postes téléviseurs et imprimantes, la vaisselle, mes téléphones portables, qu’ils ont cassés dans la rue, en sortant. Ils ont saccagé mon bureau, détruit les pare-brises de ma voiture et emporté avec eux mon ordinateur et certains de mes documents, puisqu’ils pensaient que j’ai des documents secrets. Ils ont voulu m’embarquer avec eux, j’ai refusé, ils m’ont agressé», a expliqué le président du P.s.d.c. Clément Mierassa a précisé que l’assemblée générale du Mouvement citoyen pour le respect de l’ordre constitutionnel n’était pas illégale, comme «le prétendent les autorités policières». «On avait passé des communiqués et distribué des prospectus invitant les Congolais, particulièrement les étudiants, à prendre part à cette rencontre qui, soi-disant, a créé une psychose auprès des dirigeants qui souhaitaient qu’on annule cette réunion».
Face à sa détermination de tenir son assemblée générale et au «refus verbal» des autorités, puisqu’aucun document ne lui avait été présenté, la force publique est venue réprimer violement cette rencontre et arrêter, dans la foulée, trente-cinq personnes qui seraient, jusque-là, détenues, à en croire, le président du P.s.d.c, dans «les geôles de la direction générale de la surveillance du territoire, du commissariat central de police et de la direction générale des renseignements militaires».
Clément Miérassa a demandé leur libération pure et simple. «Si j’étais dans l’illégalité, ce qu’ils auraient pu faire, c’est de m’arrêter, moi, et non s’attaquer aux gens qui sont venus assister à la réunion. J’ai déjà fait la prison, j’ai fait un choix politique et s’il faut refaire la prison, je suis obligé. Nous sommes vraiment dans une dictature ou on ne veut pas que les gens s’expriment. Je ne sais pas si c’est ça l’Etat de droit», a-t-il fait remarquer.
Se référant à quelques articles de droit, Clément Miérassa a estimé que l’intervention de la police et de la gendarmerie est une violation flagrante de son domicile. A ce titre, il a promis déposer une plainte en justice. Il s’est dit déterminé à poursuivre son combat politique. «Ça me donne davantage de force. Je vais continuer le combat qui est le mien, tant au niveau du mouvement citoyen que de la plate-forme et j’ose espérer que j’apporterai ma contribution pour l’alternance démocratique, en 2016». «Mon message est clair: c’est celui pour lequel j’ai été attaqué: «Non au changement de la Constitution; non à la révision de la Constitution; non au troisième mandat de Denis Sassou-Nguesso.
Ce n’est pas en nous intimidant qu’on va nous faire changer de point de vue», s’est-il exclamé. Il considère que la révolution au Burkina Faso a rendu les autorités congolaises «très préoccupées, très nerveuses et très inquiètes». «Le 14 août 2015, il doit quitter le pouvoir. Le président Blaise Compaoré, homme fort pendant 27 ans, a cru avoir la légalité de son côté, c’est-à-dire qu’il a cru que ce qu’il faisait était bon et c’est vrai. Sa méthode était conforme à la Constitution de son pays. Malheureusement, il n’a pas eu la légitimité, c’est-à-dire le peuple burkinabé n’a pas accepté cette démarche. Par contre, au Congo, le changement n’est pas conforme à la Constitution du 20 janvier 2002», a-t-il dit, tout en affirmant que son mouvement est là pour barrer la voie à toutes velléités de changement de la constitution.
Lasemaineafricaine.net par KAUD