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RDC: l’Assemblée nationale adopte le projet de loi électorale

janvier 17, 2015

RDC: l'Assemblée nationale adopte le projet de loi électorale
RDC: l’Assemblée nationale adopte le projet de loi électorale © AFP

L’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo a adopté samedi soir un projet de loi électorale susceptible d’entraîner le report de la prochaine présidentielle censée avoir lieu en 2016.

Le texte a été adopté peu après 23h30 (22h30 GMT) par 337 députés ayant voté pour le texte, 8 contre, et 24 se sont abstenus.

La plus grande partie des députés d’opposition n’ont pas pris part au vote. Ils avaient annoncé leur intention de boycotter les travaux et dénoncé un « coup d’Etat constitutionnel » destiné à permettre au président Joseph Kabila, à la tête du pays depuis 2001, de rester plus longtemps au pouvoir.

Le projet adopté par les députés lie la tenue des prochaines élections législatives et présidentielle aux résultats du recensement général devant commencer cette année.

Le Sénat doit examiner le texte à compter de lundi en vue de son adoption avant la fin de la session parlementaire extraordinaire, le 26 janvier.

Un collectif formé autour de membres de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), du Mouvement de libération du Congo (MLC) et de l’Union pour la Nation congolaise (UNC), les trois principaux partis de l’opposition, a appelé jeudi les habitants de Kinshasa « à occuper massivement » lundi le Parlement pour faire obstacle au projet de révision de la loi électorale.

Le vote de l’Assemblée était attendu initialement pour samedi ou dimanche, mais la séance plénière de samedi a été convoquée tardivement vendredi soir, jour férié, comme la journée de samedi, qui commémore l’assassinat de Patrice Lumumba, premier Premier ministre du Congo indépendant, le 17 janvier 1961.

Accusant le pouvoir de « souiller la mémoire [de ce] Héros national », les opposants ont publié une déclaration estimant que l’adoption « à la sauvette » de la loi par les députés était « un acte de haute trahison » et le signe de sa « détermination à instaurer une présidence à vie » au Congo.

Joseph Kabila est arrivé à la tête de l?État par succession héréditaire à la mort de son père, Laurent-Désiré Kabila, chef rebelle ayant pris le pouvoir par les armes. Il a été élu président en 2006 lors des premières élections libres du pays depuis son indépendance de la Belgique en 1960.

Il a été réélu en novembre 2011 pour un nouveau mandat de cinq ans à l’issue d’élections contestées par l’opposition et marquées par des irrégularités massives. La Constitution lui interdit de se représenter.

Le dernier recensement général remonte à 1984. Le gouvernement argue que le nouveau décompte des habitants assurera aux élections un caractère pleinement représentatif, mais l’opposition s’inquiète du temps que cela prendra.

Jeuneafrique.com avec AFP

RDC – CPI : parole à la défense au procès de Bemba

août 14, 2012
Jean-Pierre Bemba devant la CPI, à La Haye, le 22 novembre 2010. Jean-Pierre Bemba devant la CPI, à La Haye, le 22 novembre 2010. © Reuters

Le procès de l’ex-vice-président congolais, Jean-Pierre Bemba, devant la Cour pénale internationale (CPI) a repris mardi 14 août à la Haye et entre « dans une nouvelle phase », a déclaré la juge Sylvia Steiner. Après le bureau du procureur, c’est désormais au tour de la défense de présenter son dossier.

Le procès de l’ex-vice-président de la République démocratique du Congo (RDC) de 2003 à 2006, Jean-Pierre Bemba, devant la Cour pénale internationale a repris mardi 14 août à la Haye, où siège la CPI. Ce dernier est accusé de crimes contre l’humanité et crimes de guerre  : viols, pillages et meurtres, commis entre le 26 octobre 2002 et le 15 mars 2003 en Centrafrique par sa milice du Mouvement de libération du Congo (MLC).

« Nous entrons dans une nouvelle phase » du procès, a déclaré la juge Sylvia Steiner peu après l’ouverture de l’audience. Après le bureau du procureur, c’est au tour de la défense de présenter son dossier. Les juges ont accordé à la défense 230 heures d’audience au total pour présenter les 63 témoins qu’elle a l’intention d’appeler pour prouver que Jean-Pierre Bemba n’avait pas le contrôle direct de sa milice en Centrafrique en 2002 et 2003.

Mardi, c’est le général en retraite et expert militaire français, Jacques Seara, qui s’est présenté devant les juges. Il était entendu au sujet d’un rapport qu’il a écrit dans le cadre du procès de M. Bemba et portant notamment sur la structure de commandement des forces armées lors du conflit en Centrafrique visé par l’acte d’accusation. Le général Seara n’a pas fait dans la matinée de commentaires directs sur l’éventuelle responsabilité de M. Bemba dans les actions du MLC en Centrafrique, mais a assuré que « le commandement des opérations pendant toute la durée du conflit était centrafricain ».

Bemba « plus combatif et déterminé que jamais »

« On ne peut pas imaginer dans ce type de conflit qu’un élément travaille en électron libre », a-t-il affirmé, ajoutant au sujet du MLC : « ils ne menaient pas leur guerre à eux, ils menaient la guerre que voulait la République centrafricaine pour rétablir l’État de droit ». Son témoignage devait se poursuivre dans l’après-midi.

L’avocat de M. Bemba, Aimé Kilolo, avait assuré lundi à l’AFP que son client était « plus combatif et déterminé que jamais à démontrer la vérité, à savoir que le contrôle direct du MLC appartenait aux autorités centrafricaines » et non à l’accusé, comme le soutient le bureau du procureur.

Jeuneafrique.com avec AFP

RDC : Aubin Minaku élu nouveau président de l’Assemblée nationale

avril 13, 2012

En République démocratique du Congo, l’Assemblée nationale a élu jeudi 12 avril son nouveau président. Il s’agit d’Aubin Minaku, cadre du parti du président Joseph Kabila et secrétaire général de la Majorité présidentielle (MP). Le scrutin a été boycotté par les principaux partis de l’opposition, dont l’UDPS d’Étienne Tshisekedi et le MLC.   Juriste de formation, cadre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, 61 députés) de Joseph Kabila, député depuis 2006, Aubin Minaku est le nouveau président de l’Assemblée nationale congolaise. Il remplace au perchoir le secrétaire général de ce parti Évariste Boshab.   « La majorité a triché »   Seul candidat en lice, Aubin Minaku a été élu jeudi 12 avril avec 343 voix sur 349 votants pour une Assemblée comptant quelque 480 députés. Avant le vote, les principaux partis d’opposition, dont l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et le Mouvement de libération du Congo (MLC), qui ont boycotté le scrutin, ont quitté l’hémicycle en arborant des cartons rouges et en utilisant des sifflets, provoquant une interruption de séance d’une heure.   « La majorité a triché et s’est ingérée (dans les affaires de l’opposition) en proposant ses propres opposants qu’elle a débauchés. C’est inacceptable », a dénoncé un député en quittant l’Assemblée. L’opposition accuse la majorité d’avoir déconsidéré ses candidats aux postes de 2e vice-président et de rapporteur adjoint qui lui sont réservés, en poussant la candidature d’autres députés qu’elle n’avait pas désignés.   C’est Thimothée Kombo, élu de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qui a été désigné 2e vice-président de l’Assemblée, alors que l’UDPS avait désigné un autre candidat. Thimothée Kombo en avait été exclu après avoir accepté d’occuper le poste de président provisoire de l’Assemblée en tant que doyen d’âge. Pour celui de rapporteur, le Mouvement de libération du Congo (MLC) avait également désigné son candidat. Le poste est finalement revenu à un autre parti d’opposition.   Nouveau Premier ministre

« L’opposition a aligné beaucoup de gens. Ils sont partis en ordre dispersé, maintenant ils veulent attribuer la faute à la majorité », se défend un élu de la majorité.   Après l’élection du nouveau président de l’Assemblée nationale, le président Kabila devrait désigner prochainement un nouveau Premier ministre.

Jeuneafrique.com  avec AFP

RDC : l’UDPS au bord de la crise de nerfs

mars 12, 2012

Vives tensions en RDC dans le camp d’Étienne Tshisekedi. Son  parti l’UDPS ne reconnaît toujours pas la validité des législatives, mais de  nombreux élus en novembre aimeraient siéger à l’Assemblée congolaise.

Participer ou ne pas participer ? Entre les deux, le coeur d’Étienne Tshisekedi balance. À 79 ans, le vieil  opposant congolais a bien du mal à dire si les députés élus il y a trois mois  sous la bannière de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS)  devraient – ou non – siéger à l’Assemblée nationale de RDC, et, à Kinshasa, ses hésitations font grincer des  dents.

Selon les résultats rendus publics par la Commission électorale nationale  indépendante (Ceni), l’UDPS a remporté 42 sièges à l’issue des élections  législatives du 28 novembre dernier. Mais Tshisekedi ne reconnaît pas plus  la validité desdites législatives que celle de la présidentielle, organisée le  même jour. Que faire ? Ironie du sort, c’est en plus un membre de la direction  politique de l’UDPS, Timothée Kombo Nkisi, doyen des députés nouvellement  élus, qui est devenu le 16 février – ainsi que le prévoit la Constitution – président du bureau provisoire de la nouvelle Assemblée. Visiblement dépassé,  Tshisekedi n’a pas pipé mot… Une inertie qui a déclenché une véritable guerre  interne au parti.

Ceux qui ont décidé de jouer le jeu

À Kinshasa, peu de partis ou de regroupements politiques soutiennent la   stratégie de boycott des institutions issues des élections  présidentielle et  législatives du 28 novembre prônée par l’Union pour la  démocratie et le  progrès social (UDPS). Deuxième force de l’opposition,  le Mouvement de  libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba n’entend  pas mener une politique  de la chaise vide et prétend s’inscrire, comme  en 2006, dans une « opposition républicaine » en faisant siéger ses 24  députés. Même  son de cloche du côté de l’Union pour la nation congolaise  (UNC) de Vital  Kamerhe (17 députés). Même la formation Soutien à  Étienne Tshisekedi (SET) a  finalement décidé de siéger dans l’hémicycle.  Son président, Roger Lumbala, qui  a battu campagne pour Tshisekedi,  affirme qu’il est « égoïste » de se  proclamer « président élu » et, dans  le même temps, d’empêcher les  autres de participer aux institutions. À  ce jour, seul Diomi Ndongala de  Démocratie chrétienne (DC) a déclaré  qu’il ne serait pas sur les bancs de  l’Assemblée.

L’aile la plus dure ne jure que par la politique de la chaise vide. Pas  question que des membres de l’UDPS siègent à l’Assemblée. « Qu’ils aillent  donc bouffer l’argent de Joseph Kabila, tempête Valentin Mubake, conseiller  politique d’Étienne Tshisekedi. Ils seront exclus du parti ! » Ce sont ces  éléments les plus radicaux qui, affirmant agir avec « l’approbation » du chef, ont prononcé l’exclusion de Timothée Kombo Nkisi, le 20 février.  Mais à la tête même de l’UDPS, des voix s’élèvent pour remettre en question  cette décision. « À ce jour, le président Tshisekedi n’a signé aucun  document allant dans ce sens », affirme Albert Moleka, son directeur de  cabinet. « Pour être valable, une telle décision devrait suivre la  procédure statutaire, ce qui n’a pas été le cas », ajoute Alexis Mutanda,  député de l’UDPS.

« Mener le combat à l’intérieur »

S’ils reconnaissent que les résultats des législatives étaient « entachés  d’irrégularités graves », beaucoup voudraient désormais voir leur parti « mener le combat à l’intérieur » des institutions de la République. « L’expérience de 2006, c’est-à-dire le boycott des élections, ne nous a  pas profité, explique Crispin Mampama, l’un des cadres de l’UDPS. Nous avons  même perdu des militants. Si nous refusons encore aujourd’hui de participer à  l’Assemblée nationale, nous faisons courir au parti un grand risque  d’éclatement. » Un avis que partage Rodrigue Nzuka, député de l’UDPS dans  le Bandundu : « Le peuple congolais nous a donné le mandat pour le  représenter, nous ne devons pas le décevoir. Mais nous ne devons pas non plus  nous désolidariser d’Étienne Tshisekedi. » Ni oublier que le salaire  mensuel des élus avoisine les 6 000 dollars (près de 4 500 euros) par  mois…

Une délégation d’une vingtaine de députés de l’UDPS nouvellement élus a  rencontré le « Sphinx de Limete » dans son QG, le 20 février,  pour tenter de trouver un compromis. La démarche révolte Valentin Mubake. « Nous devrons nous soumettre à la discipline du parti, argue-t-il. Tous  ceux qui s’y opposent n’ont qu’à partir. » Et de conclure : « Il n’est  pas question pour l’UDPS de siéger aux côtés des personnes qui ont volé sa  victoire. »

Ceux qui iront bouffer l’argent de Kabila seront exclus !

Valentin Mubake, conseiller  de Tshisekedi

Qu’en pense Étienne Tshisekedi lui-même ? Le flou persiste. « Il a  demandé aux députés de l’UDPS d’agir chacun suivant sa conscience », affirme un de ses proches. Mais son fils lui-même aimerait une décision plus  tranchée. « Tout cela fait désordre, lâche Félix Tshisekedi, désabusé. Le  président doit prendre une position claire pour qu’on sanctionne ceux qui  prendront une voie contraire. » Élu dans la ville de Mbuji-Mayi, au  Kasaï-Oriental, il a, pour sa part, pris sa décision et ne compte pas aller « [se] frotter aux imposteurs » sur les bancs de la nouvelle Assemblée  nationale.

Stratégie « incompréhensible » pour Elikia M’Bokolo

L’UDPS ne risque-t-il pas de le payer ? Cette stratégie est « maladroite  et incompréhensible pour tous ceux qui se sont déplacés, sous la pluie, pour  voter pour un candidat de l’UDPS », souligne Elikia M’Bokolo, directeur des  études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris. Pour  cet historien et spécialiste de la vie politique congolaise, l’UDPS ferait mieux  d’accepter d’entrer dans le jeu. « L’heure du boycott sans alternative est  révolue, affirme-t-il. Le peuple congolais ne continuera pas à donner ses voix à  des politiciens qui n’en font pas usage. » Le problème, selon Elikia  M’Bokolo, c’est aussi que ce parti est depuis trente ans dirigé par un seul  homme, dont le style est fait « de mots d’ordre et d’injonctions ». Aujourd’hui, Ya Tshitshi, comme on l’appelle affectueusement à Kinshasa, paraît  bien affaibli.

Si la question de la succession du « Vieux » demeure encore taboue,  ses lieutenants se livrent déjà une véritable guerre. Les faucons – dont la  plupart ont échoué à se faire élire aux législatives – campent sur les lignes  traditionnelles du parti alors que les pragmatiques – députés nouvellement élus  pour beaucoup – vont continuer à s’en démarquer. Pas sûr que l’UDPS en sorte  renforcée.

Jeuneafrique.com  par Trésor Kibangula

RDC : première session de l’Assemblée nationale sous haute tension à Kinshasa

février 16, 2012

La session extraordinaire de la nouvelle Assemblée nationale  congolaise issue des élections controversées du 28 novembre 2011 coïncide ce  jeudi avec la « marche des chrétiens » à Kinshasa. Une manifestation de  protestation contre les résultats des derniers scrutins en RDC, qui a été  interdite mercredi par le gouverneur de la ville.

La première session de la nouvelle Assemblée nationale se tient en principe  ce jeudi au Palais du peuple, à Kinshasa. Une plénière consacrée à  l’installation du bureau provisoire qui doit être dirigé par l’élu le plus âgé,  Timothée Kombo Nkisi, pourtant membre de l’Union pour la démocratie et le  progrès social (UDPS), le parti de l’opposant Étienne Tshisekedi, l’autoproclamé « président élu » qui  rejette les résultats des législatives.

Le même jour, l’archidiocèse de Kinshasa a prévu d’organiser une « marche des  chrétiens » pour dénoncer les résultats des dernières élections présidentielle  et législatives, qu’il juge « non conformes à la vérité des urnes ».

Marche « pacifique »

Le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta, a cependant indiqué  mercredi que la manifestation, qui se voulait « pacifique », n’était pas  autorisée pour non respect de la procédure légale. « On ne sait pas identifier  exactement qui sont les organisateurs de cette marche », a ajouté Lambert Membe,  porte-parole du gouvernement congolais.

Pour les autorités congolaises, la structure organisatrice de la  manifestation, le Conseil de l’apostolat des laïcs catholiques du Congo (CALCC),  n’est pas reconnue comme une association agréée en RDC. André Kimbuta ajoute que  les organisateurs ont également envoyé leur lettre de notification de la marche  en retard.

Pour que « la vérité des urnes éclate au grand jour »

L’opposition politique congolaise, elle, appuie « l’action des chrétiens ». Jean Lucien Busa du Mouvement de libération du Congo (MLC) a expliqué que cette  manifestation réclame que « la vérité des urnes éclate au grand jour ».

Autre mesure montrant l’inquiétude des autorités : à la veille de la « marche  pacifique » interdite, le ministre de la Communication a coupé les signaux de  trois médias dont deux de l’opposition et un de l’église catholique. « Une  mesure administrative », se justifie Lambert Membe.

Tous les ans, le 16 février, la RDC organise une manifestation en mémoire des chrétiens tués  lors de la marche de 1992 organisée par l’église catholique pour protester  contre la décision de Mobutu Sese Seko, alors président de la république, de  mettre fin à la Conférence nationale souveraine. Vingt ans plus tard, la société  congolaise est-elle plus apaisée ?

Jeuneafrique.com

RDC : honorables Kabila, députés à l’Assemblée nationale congolaise

février 14, 2012

http://platform.twitter.com/widgets/hub.1326407570.htmlLa nouvelle Assemblée nationale issue des élections du 28  novembre 2011 en RDC compte désormais deux membres de la famille du chef de  l’État congolais, Joseph Kabila. Jaynet et Zoé, soeur jumelle et frère du  président, siègent dans les rangs de la majorité.

Plus de 35 500 voix sur 150 803 votants. C’est le score obtenu par     Jaynet Kabila Kyungu, arrivée en tête dans la circonscription de Kalemie,      au Katanga. Pendant un mois, avec son directeur de campagne, Théodore      Mugalu, chef de la Maison civile de Joseph Kabila, la quadragénaire a     occupé  le terrain, allant d’un village à l’autre. Selon un proche, « le      président n’était pas favorable à la candidature de sa soeur, car il      n’aurait pas digéré une défaite ». Désormais, on parlera de l’honorable      Jaynet Kabila, élue indépendante à la chambre basse du Parlement     congolais. Sur 500 sièges, la majorité présidentielle en a obtenu  341,     selon les résultats annoncés par la Commission électorale nationale     indépendante (Ceni) le 2 février. En deuxième position arrive le parti     d’Étienne Tshisekedi, l’Union pour la démocratie et le progrès social      (UDPS), avec 42 sièges. Loin derrière figurent le Mouvement de libération     du Congo (MLC) de Jean-Pierre  Bemba, avec 22 sièges, et l’Union pour la     nation congolaise (UNC)  de Vital Kamerhe, avec 16 élus.

Bien qu’elle ait     indiqué « consultant » comme profession lors du dépôt de sa candidature,     Jaynet Kabila est présidente de la fondation qui porte le  nom de son père     et propriétaire de Digital Congo, un groupe composé d’une  chaîne de     télévision, d’un site web et d’une radio. Célibataire, sans  enfants, la     jeune femme reste un mystère. C’est tout juste si ses  collaborateurs     confirment qu’elle a suivi des études de communication à  Nairobi, au     Kenya. À l’unisson, ceux qui la connaissent la décrivent comme « très     effacée, très secrète, très volontariste, très organisée et  méticuleuse ».     Elle se déplace partout sans escorte ni garde du corps.  Est-elle riche ou     – selon des rumeurs persistantes – engagée dans  le secteur minier ? Ceux     qui la fréquentent nient tout en bloc. Ils  concèdent néanmoins qu’elle     détient « quelques actions dans certaines  entreprises ».

Jaynet Kabila, femme d’influence

Quoique étant effacée, on lui reconnaît une influence indéniable sur son      frère jumeau. Il arrive souvent que des entrepreneurs étrangers désirant      investir en RDC s’adressent à elle pour atteindre le président. Elle      les écoute et décide si leur projet en vaut la peine ou non. « C’est un      simple rôle sentimental, pas du trafic d’influence », insiste un ami de la     famille. Les relations entre les deux jumeaux ont connu une période      difficile, en 2006, lorsque Joseph Kabila a décidé d’épouser Olive Lembe     di  Sita. Hostile à cette union, Jaynet a fini par changer d’avis au terme     de  nombreuses médiations. Celle qui a appris à parler le français a     toujours,  dit-on, une chambre chez son frère. Son entrée en politique     n’est pas le  fruit du hasard, mais le résultat d’une grande ambition chez     celle qui veut « faire connaître les idées de son père ». Pour un     observateur,  Jaynet peut, veut aller loin : « Entrer au gouvernement ou     siéger un  jour au Sénat. »

Pour sa part, Zoé Kabila Mwanza Mbala (en photo ci-dessus, © B.B.),  né en     1979, a été élu député du Parti du peuple pour la reconstruction et la     démocratie (PPRD, parti au pouvoir), dans la circonscription de Manono,      toujours au Katanga, avec 36 113 voix sur 197 289 votants, pour      196 932 inscrits ! Il aurait étudié l’économie en Afrique du Sud.      Considéré comme « impulsif et un peu turbulent », il est le  propriétaire,     à Kinshasa, d’un complexe omnisports, le Shark Club, et d’une  équipe de     football, le Shark XI FC. Se déplaçant toujours sous  escorte, il ne     serait, à en croire ses proches, qu’« un petit homme  d’affaires dans le     secteur du dédouanement ». Or beaucoup pensent qu’il  pèse plus lourd que     cela. Ses activités s’étendraient au secteur minier et  au transport     aérien. Zoé Kabila viserait également, affirment ­plusieurs  sources, le     gouvernorat de la province du Katanga. Mais la route est encore  longue et     périlleuse, car Moïse Katumbi se tient au bout du chemin.

Jeuneafrique.com par Tsitenge Lubabu M.K