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Hollande, chef de guerre, récompensé pour la paix au Mali

juin 5, 2013
Hollande, chef de guerre, récompensé pour la paix au Mali Hollande, chef de guerre, récompensé pour la paix au Mali © AFP

François Hollande reçoit mercredi à Paris le Prix de l’Unesco pour la paix en présence des principaux dirigeants ouest-africains, venus lui rendre hommage pour son action militaire au Mali, au moment où la tension remonte dans le nord du pays.

Cinq mois après le déclenchement de l’opération Serval, le 11 janvier, neuf chefs d’Etat et de gouvernement africains, au premier rang desquels le Malien Dioncounda Traoré, viendront dire leur gratitude au président français, récompensé « pour sa contribution considérable à la paix et à la stabilité en Afrique ».

« Si la France n’était pas intervenue, où en serions-nous? Dieu seul le sait. On ne le dira jamais assez: merci, merci, merci à la France », a déclaré à l’AFP l’ex-président de l’Union africaine (UA), le Béninois Thomas Boni Yayi, donnant le ton de la cérémonie.

Pourtant, si l’intervention française, soutenue par des troupes africaines, a mis fin à l’occupation du nord du Mali par des groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda, la région n’en a pas pour autant été stabilisée.

Au Mali, la tension est à nouveau vive entre Bamako et la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) accusé d’exactions à l’encontre des populations noires dans son fief de Kidal (nord-est), où est présente l’armée française depuis fin janvier.

Mardi, l’armée malienne a annoncé faire route sur la ville, au risque d’une confrontation avec les rebelles touareg qui refusent l’autorité de Bamako, compromettant la tenue de la présidentielle du 28 juillet.

Et pour la première fois de son histoire, le Niger, pays frontalier du Mali, a été la cible le 23 mai de deux attentats-suicide, revendiqués par des jihadistes chassés du Mali par l’intervention française.

Déjeuner au sommet

La stabilisation du Sahel sera au centre d’un déjeuner entre François Hollande et ses partenaires africains à l’Elysée, avant la cérémonie à l’Unesco. « L’un des thèmes principaux de discussion sera la paix et la sécurité en Afrique, en particulier dans la zone sahélienne, dans la perspective du sommet sur l’Afrique organisé à Paris les 6 et 7 décembre », a-t-on indiqué à l’Elysée.

« Pour cette sécurité en Afrique, les chefs d’Etat parleront du renforcement de la coopération régionale, du contrôle des frontières ». « Ils évoqueront aussi la proposition de créer une force de réaction rapide africaine. Cette proposition, faite lors du dernier sommet de l’UA à Addis Abeba, mérite d’être soutenue par la communauté internationale », dit-on à l’Elysée.

Parmi les chefs d’Etat présents, le président ivoirien de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) Alassane Ouattara, le Tchadien Idriss Déby, dont les troupes ont combattu avec les forces françaises au Mali, mais aussi le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et le Burkinabé Blaise Compaoré, médiateur auprès des Touareg.

Dans son discours à l’Unesco, le président français devrait de nouveau insister sur la nécessité pour les Africains de prendre en charge leur propre sécurité. François Hollande soulignera qu’il « n’y a pas de développement sans sécurité et pas de sécurité sans développement », selon son entourage.

Créé en 1989 par l’Unesco, le Prix Félix Houphouët-Boigny (du nom de l’ex ex-président ivoirien) pour la recherche de la paix est doté d’un prix de 150. 000 dollars. Le président Hollande le reversera à la branche malienne du Réseau Paix et Sécurité des femmmes de l’espace Cédéao (REPSECO) et à l’association Solidarité défense qui vient en aide aux soldats français blessés et aux familles endeuillées.

Par le passé, le Prix a notamment récompensé Nelson Mandela et Frederik De Klerk (1991), Yitzhak Rabin, Shimon Peres et Yasser Arafat (1994) et plus récemment l’organisation argentine « Les grands-mères de la place de mai » (2010).

Jeuneafrique.com avec AFP

Mali: des soldats maliens en route vers Kidal occupée par le MNLA

juin 4, 2013

BAMAKO – Des soldats maliens étaient en route mardi vers la ville de Kidal (nord du Mali) occupée par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) qui s’oppose à la présence de l’armée malienne sur place, a appris l’AFP auprès du porte-parole de l’armée à Bamako.

Ce mouvement de troupes en direction de Kidal intervient après l’expulsion ce week-end vers Gao de dizaines de membres des communautés noires de la ville par le MNLA, selon des témoins, et le jour d’un nouvel attentat suicide commis contre un chef militaire de ce mouvement à Kidal.

Pour le moment, il s’agit d’aller à Anefis en vue de préparer l’entrée à Kidal, a déclaré le porte-parole de l’armée, Souleymane Maïga. L’arrivée de soldats maliens à Anefis, localité située environ à mi-chemin entre Gao et Kidal, a été confirmée par des habitants.

Ils (les militaires maliens) sont en route vers Kidal et ils viennent d’arriver à Anefis en grand nombre et lourdement armés, a déclaré à l’AFP un habitant de cette localité située à 150 km au nord de Gao, la plus grande ville du nord du Mali, et à 200 km au sud de Kidal.

Le porte-parole de l’armée n’a pas souhaité préciser le nombre de soldats maliens envoyés pour reconquérir Kidal. Il a parlé de quatre groupements tactiques interarmes mobilisés pour y parvenir et redéployés dans d’autres secteurs stratégiques afin de resserrer le dispositif autour de Kidal.

Le gouvernement malien a dénoncé une épuration raciale contre les populations noires à Kidal, et réaffirmé que la présence de l’armée malienne dans cette ville n’était pas négociable et interviendrait le plus vite possible avant le premier tour de l’élection présidentielle prévu le 28 juillet.

Nous ne pouvons pas accepter que des Maliens soient pris en otages par des criminels, avait déclaré lundi le ministre malien des Affaires étrangères, Tièman Coulibaly, dans un entretien accordé à l’AFP à Paris. L’armée va marcher sur Kidal, avait-il dit, ajoutant: ce qui s’est passé à Kidal risque d’accélérer l’agenda.

Le MNLA a démenti toute chasse aux Noirs, assurant rechercher des éléments infiltrés envoyés par les autorités maliennes. Selon le MNLA, plusieurs dizaines de personnes, dont un officier malien, ont été arrêtées par ses hommes à Kidal.

Romandie.com

Mali: un kamikaze se fait exploser dans la maison d’un chef du MNLA à Kidal

juin 4, 2013
Mali: un kamikaze se fait exploser dans la maison d'un chef du MNLA à Kidal Mali: un kamikaze se fait exploser dans la maison d’un chef du MNLA à Kidal © AFP

Un attentat suicide a visé mardi la maison d’un chef militaire de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui occupe Kidal, dans le nord du Mali, a appris l’AFP auprès de témoins et de l’armée malienne.

« Ca s’est passé dans une maison », a déclaré un habitant de Kidal, le porte-parole de l’armée malienne, Souleymane Maïga, précisant qu’il s’agissait de celle « d’un colonel du MNLA qui se prénomme Malick ».

« Le kamikaze attendait quelqu’un dans la maison du colonel quand il a été surpris par des jeunes et a déclenché sa charge. Lui-même est mort et il y a un blessé », a ajouté M. Maïga.

Il a ajouté que l’armée malienne pensait que ce chef militaire du MNLA pouvait être « un informateur » de l’armée française présente à Kidal.

Située à 1. 500 km au nord-est de Bamako, Kidal abrite des bases des armées française et tchadienne qui en assurent la sécurité, la ville étant « gérée » par le MNLA qui s’oppose à la présence de l’armée malienne dans cette zone.

Le 12 avril, quatre soldats tchadiens avaient été tués dans un attentat suicide commis au grand marché de Kidal, dans le centre-ville.

Avant cela, la ville avait déjà été le théâtre de deux attentats suicides, les 21 et 26 février. Le premier avait visé des militaires français, tuant le kamikaze au volant de sa voiture piégée, le second avait pris pour cible un point de contrôle tenu par le MNLA dont sept membres avaient été tués, selon ce mouvement.

Le nouvel attentat suicide de mardi intervient après l’expulsion de Kidal ce week-end de dizaines membres des communautés noires de la ville par le MNLA.

Le gouvernement malien a dénoncé une « épuration raciale » contre les populations noires à Kidal, et réaffirmé que la présence de l’armée malienne dans cette ville n’était « pas négociable » et interviendrait le plus vite possible avant le premier tour de la présidentielle prévu le 28 juillet.

Le MNLA a démenti toute « chasse aux Noirs », assurant rechercher des éléments « infiltrés » envoyés par les autorités maliennes. Selon le MNLA, plusieurs dizaines de personnes, dont un officier malien, ont été arrêtées par ses hommes à Kidal.

Des discussions ont actuellement lieu à Ouagadougou entre les groupes touareg et les autorités du Burkina Faso, pays médiateur dans la crise malienne, sur l’organisation de la présidentielle fin juillet sur toute l’étendue du territoire malien, en particulier à Kidal.

Jeuneafrique.com avec AFP

Le gouvernement malien saisit Compaoré de la situation à Kidal

mai 10, 2013

 

OUAGADOUGOU – Le chef de la diplomatie malienne, Tiéman Coulibaly, a indiqué vendredi avoir saisi le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur régional dans la crise au Mali, de la situation à Kidal (nord), ville aux mains de la rébellion touareg du MNLA.

Le ministre a été reçu à Ouagadougou par Blaise Compaoré, médiateur pour la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Nous avons parlé de Kidal et M. Compaoré s’est engagé à s’occuper de ce dossier, a dit M. Coulibaly devant la presse après l’entretien.

Ceux qui sont conscients de leur responsabilité face à l’Histoire, qui ont accepté l’intégrité territoriale du Mali, la laïcité de notre République, qui renoncent à tout extrémisme religieux et qui savent que l’unité nationale est consacrée, à mon avis l’écouteront et viendront au dialogue pour que nous puissions travailler à construire une paix durable au Mali, a-t-il poursuivi.

M. Coulibaly n’a pas cité le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), rébellion touareg laïque et autonomiste qui contrôle Kidal avec le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), groupe dissident des islamistes armés d’Ansar Dine. Le MNLA – dont des responsables sont basés à Ouagadougou – et le MIA refusent toute présence de l’armée et de l’Etat maliens dans la ville.

Selon des sources sécuritaires régionales, l’armée malienne n’exclut plus cependant d’intervenir dans cette ville où sont aussi présentes des troupes françaises. Les forces tchadiennes, auparavant présentes à Kidal, sont désormais à Tessalit, une autre ville du Nord, selon l’état-major tchadien.

Avant l’arrivée de la mission de stabilisation de l’ONU (devant remplacer la force africaine au Mali, ndlr), il est souhaitable que les choses deviennent normales à Kidal parce qu’il n’y aura pas de déploiement partiel. Le déploiement de cette mission se fera en même temps que l’administration malienne et l’armée malienne, a insisté le ministre malien des Affaires étrangères.

C’est une question de sécurité (…). Nous ne pouvons pas tolérer que cette situation d’incertitude et de relative confusion soit maintenue à Kidal, a-t-il martelé.

M. Coulibaly a par ailleurs affirmé que le gouvernement de transition travaille inlassablement à ce qu’une élection présidentielle puisse se tenir en juillet comme prévu, un délai que beaucoup jugent très difficilement tenable.

Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour tenir ce délai-là. C’est un engagement, a-t-il assuré, précisant avoir là aussi demandé l’appui du chef de l’Etat burkinabè.

Le ministre malien s’est également rendu vendredi à Abidjan, où il s’est entretenu avec le président ivoirien Alassane Ouattara, chef en exercice de la Cédéao.

Romandie.com avec (©AFP / 11 mai 2013 03h11)

Mali : au moins deux soldats tchadiens tués à Kidal après un nouvel attentat suicide

avril 12, 2013

Des militaires tchadiens dans le désert près de Tessalit, le 14 mars. Des militaires tchadiens dans le désert près de Tessalit, le 14 mars. © AFP

Vendredi 12 avril, au moins deux soldats tchadiens sont morts dans une nouvelle attaque suicide à Kidal, a appris l’AFP de sources sécuritaires concordantes.

C’est le troisième attentat suicide perpétré à Kidal depuis que la ville du nord-est du Mali a été libérée du joug des salafistes du groupe Ansar Eddine de Iyad Ag Ghali. Vendredi 12 avril, au moins deux soldats tchadiens sont morts dans une nouvelle attaque, a appris l’AFP de sources sécuritaires concordantes.

« Deux soldats tchadiens ont été tués dans un attentat vendredi à Kidal. Ce sont les jihadistes qui ont fait ça. Le bilan est encore provisoire », selon une source militaire malienne. Une source militaire tchadienne fait état de « trois soldats tchadiens tués et quatre autres blessés ». Elle précise que l’attentat s’est produit alors que les soldats faisaient leur course dans des boutiques qu’ils avaient l’habitude de fréquenter.

Le centre de la ville a été immédiatement bouclé.

Kidal a déjà été frappée par deux attentats suicide, les 21 et 26 février. Le premier avait visé des militaires français, tuant le kamikaze au volant de la voiture piégée sur le coup. Le second visait un point de contrôle tenu par la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) dont sept membres avaient été tués.

Située à 1 500 km au nord-est de Bamako, Kidal abrite des bases des armées française et tchadienne qui en assurent la sécurité, la ville étant « gérée » par le MNLA qui s’est opposé à la présence de l’armée malienne dans cette zone.

Jeuneafrique.com avec AFP

Mali: plusieurs morts dans un « attentat-suicide » à la voiture piégée à Kidal

février 27, 2013
Mali: plusieurs morts dans un 'attentat-suicide' à la voiture piégée à Kidal Mali: plusieurs morts dans un « attentat-suicide » à la voiture piégée à Kidal © AFP

Un « attentat-suicide » à la voiture piégée a secoué mardi soir à Kidal, ville de l’extrême nord-est du Mali où sont présentes des troupes françaises, selon plusieurs sources concordantes dont une source hospitalière qui a affirmé avoir compté sept morts, dont le kamikaze.

« Un véhicule piégé a explosé à 19H30 (locales et GMT). L’attentat-suicide a été perpétré contre le check-point de la partie est de Kidal, tenu par le MNLA », le Mouvement national de libération de l’Azawad (rébellion touareg), a déclaré une source militaire jointe depuis Gao (environ 350 km au sud de Kidal).

« C’était un kamikaze en pick-up. L’attaque ne visait pas directement les Français, parce que l’attaque était dirigée vers l’extérieur (de la ville) et non vers l’aéroport tenu par les Français », a indiqué la même source, sans fournir de bilan.

Les forces françaises avaient repris fin janvier le contrôle de l’aéroport de Kidal, ancien bastion islamiste, et quelque 1. 800 soldats tchadiens sont arrivés depuis pour sécuriser la ville où étaient déjà présents des islamistes armés et le MNLA, qui affirment collaborer avec les Français dans la traque des jihadistes en cours depuis janvier au Mali.

Après l’attentat, « nous avons compté sept morts et onze blessés. Le kamikaze est mort » ainsi que « six combattants », a déclaré à l’AFP une source hospitalière jointe sur place.

Dans un communiqué, le MNLA a fait état d’un « bilan provisoire » de « 7 morts » parmi (ses) combattants ainsi que plusieurs blessés ».

« Un kamikaze à bord d’un véhicule de type 4×4 s’est fait exploser au niveau du poste de contrôle du MNLA situé à la sortie de Kidal menant vers Ménaka » (sud-est de Kidal), il « s’est fait exploser au moment où les combattants du MNLA s’apprêtaient à contrôler le véhicule », affirme-t-il.

L’attentat a aussi été annoncé à l’AFP par le chef du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), le groupe armé se disant islamiste « modéré » et présent dans la ville avec le MNLA, ainsi que par un responsable du gouvernorat, tous deux joints au téléphone depuis Bamako.

Mais le chef du MIA, Alghabass Ag Intalla, a soutenu que l’explosion s’est produite « à une barrière militaire » de son mouvement, « à la sortie » de la ville.

Selon le responsable du gouvernorat de Kidal, « l’explosion de la voiture piégée s’est déroulée au sud de Kidal, vers la route qui conduit à Ménaka ». « Il y a eu au moins quatre morts. (. . . ) La voiture piégée est venue de l’intérieur de la ville de Kidal », a-t-il ajouté.

Dans un premier temps, une source militaire française jointe depuis Gao avait parlé à l’AFP d’une explosion due à une destruction de munitions.

La ville de Kidal, à 1. 500 km au nord-est de Bamako, est la capitale de la région du même nom abritant le massif des Ifoghas où sont retranchés des combattants islamistes puissamment armés liés à Al-Qaïda, que les soldats français et tchadiens traquent depuis plusieurs semaines dans des opérations aériennes et terrestres.

La semaine dernière, des combats entre soldats tchadiens et jihadistes ont fait 116 morts, selon l’état-major tchadien: 23 parmi les militaires tchadiens, et 93 dans le camp des islamistes armés. Il s’agit des pertes connues les plus lourdes subies par les forces soutenant le Mali.

Le 21 février, le camp militaire français à Kidal a été visé par une attaque d’un kamikaze à bord d’un véhicule qui a explosé près du site. Le conducteur a été tué sur le coup, selon des sources concordantes.

Le lendemain, un attentat à l’aide de deux voitures piégées s’est produite à Tessalit (environ 170 km au nord de Kidal), proche de la frontière algérienne, contre des hommes du MNLA. Selon des sources concordantes, il y a eu au moins cinq morts, dont les deux kamikazes.

Ces attaques de Kidal et Tessalit ont été revendiquées par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des groupes armés dont les hommes sont traqués et qui a annoncé d’autres attentats-suicide au Mali, sans plus de détails.

Mardi matin, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait affirmé que les combats, « violents », se poursuivaient dans le massif des Ifoghas, avec beaucoup de pertes dans les rangs des islamistes armés. Il y a des morts « tous les jours » mais les forces françaises font « très peu de prisonniers », avait-il dit.

Jeuneafrique.com avec AFP

Mali : la traque des jihadistes se poursuit avec l’appui des drones américains

février 24, 2013
Un soldat malien à Gao, le 22 février 2013 A Gao. Un soldat malien à Gao, le 22 février 2013 A Gao. © AFP

De nouveaux combats ont opposé samedi des rebelles touareg alliés aux forces françaises et un groupe armé dans le nord du Mali, où la traque des jihadistes se poursuit avec l’appui désormais de drones américains « Predators » déployés depuis le Niger voisin.

Des hommes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) ont affronté samedi les « combattants arabes » d’un groupe armé à In-Khalil, localité proche de Tessalit et de la frontière avec l’Algérie, selon des sources sécuritaires régionale et malienne.

Le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA, autonomiste, créé en mars 2012) a affirmé à l’AFP avoir attaqué samedi vers 04H00 (locales et GMT) le MNLA en représailles à des violences contre des Arabes dans la zone.

Mohamed Ibrahim Ag Assaleh, responsable du MNLA basé à Ouagadougou, a assuré que les assaillants sont des « terroristes » menés par Omar Ould Hamaha, du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des groupes islamistes ayant occupé le nord du Mali en 2012 et qui a revendiqué un attentat-suicide commis vendredi à In-Khalil contre le MNLA.

Sur place, « le MNLA a combattu le Mujao, le MAA et Ansar Al-Charia », qui est une « dissidence du Mujao », a-t-il affirmé à l’AFP, indiquant que les combats avaient cessé samedi en fin d’après-midi. Il a parlé de « neuf prisonniers » aux mains du MNLA: « six qui se réclament du Mujao et trois d’Ansar Al-Charia ».

Le MAA a aussi fait état d’un retour au calme, en dénonçant une intervention de l’aviation française. « L’armée française a bombardé un de nos véhicules à In-khalil », a soutenu un de ses responsable, sans fournir de bilan.

Cette intervention aérienne a été confirmée à l’AFP par des sources sécuritaires régionale et malienne. « Un véhicule dans lequel il n’y avait personne a été détruit par l’aviation française au nord de In-Khalil », a dit la source régionale.

In-Khalil est à plus de 175 km au nord de Kidal. Les forces françaises ont repris fin janvier le contrôle de l’aéroport de Kidal avec quelque 1.800 soldats qui sécurisent la ville, contrôlée depuis peu par des islamistes se disant « modérés » et le MNLA qui y refuse la présence de soldats maliens mais assure collaborer avec la France.

La région de Kidal abrite aussi l’Adrar des Ifoghas, zone montagneuse entre Tessalit et Kidal-ville où se sont réfugiés de nombreux islamistes armés liés à Al-Qaïda traqués par l’armée française.

Le Tchad a annoncé vendredi soir y avoir tué 65 jihadistes, mais avoir aussi enregistré 13 morts et 5 blessés dans ses rangs. Il s’agit des pertes connues les plus lourdes subies par les forces soutenant le Mali.

Dans un message rendu public samedi soir, le président intérimaire malien Dioncounda Traoré a exprimé à son homologue tchadien Idriss Deby Itno la « profonde affliction » et la « grande tristesse » du Mali à la suite de ces décès.

Auparavant, le président français François Hollande avait salué l’action de l’armée tchadienne, qui « témoigne de la solidarité africaine à l’égard du Mali ».

Un légionnaire français avait été tué cette semaine lors d’une opération dans cette région montagneuse des Ifoghas.

Drones pour espionner les jihadistes

Les troupes françaises, maliennes et africaines bénéficient désormais sur le champ de bataille du soutien de drones américains Predators.

Selon un responsable américain, les Etats-Unis ont déployé plusieurs de ces engins au Niger voisin, sur une base de Niamey, d’où ils décolleront pour des vols de reconnaissance sur le Nord malien. Ils ne feront pas usage des missiles dont ils sont équipés, mais seront seulement utilisés pour espionner les jihadistes, selon Washington.

A 350 km au sud-ouest de Kidal, Gao, la plus grande ville du nord du Mali, l’armée malienne poursuivait des opérations de « ratissage » samedi, au lendemain de combats avec des islamistes infiltrés.

Vendredi, des soldats maliens avaient combattu les jihadistes à l’arme lourde – notamment contre la mairie de Gao, où s’étaient retranchés certains d’entre eux portant des ceintures explosives – avec l’appui de l’armée française.

A la mairie, les islamistes ont été « neutralisés » par les forces maliennes, « un élément du génie français est intervenu afin de désamorcer les charges explosives. Au cours de cette action, deux soldats français ont été très légèrement blessés », selon l’état-major de l’armée française.

De même source, une dizaine de jihadistes ayant tenté de fuir par le fleuve Niger ont aussi été « neutralisés ».

Samedi après-midi, des centaines de personnes se pressaient à la mairie de Gao, pour voir ou prendre en photo les cadavres et lambeaux de chair de sept islamistes tués et dont les corps étaient déjà en voie de décomposition, a constaté une journaliste de l’AFP.

Le Mujao, qui a annoncé récemment avoir envoyé des combattants à Gao, a réitéré samedi ses menaces d’attaques dans le Nord malien et évoqué des attentats programmés par les jihadistes à Bamako, mais aussi Ouagadougou et Niamey.

Après l’enlèvement le 19 février dans l’extrême-nord du Cameroun d’une famille de sept Français, dont quatre enfants, la France a mis en garde contre des risques d’attentat ou d’enlèvement au Bénin, où l’engagement français au Mali est « susceptible d’avoir des répercussions » sur la sécurité des ressortissants français.

Samedi, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a estimé que la situation au Mali mettait en danger la sécurité de son pays.

Jeuneafrique.com avec AFP

Enfants soldats: le Mali face à un phénomène inédit dans son histoire, selon l’Unicef

février 12, 2013
Enfants soldats: le Mali face à un phénomène inédit dans son histoire, selon l'Unicef Enfants soldats: le Mali face à un phénomène inédit dans son histoire, selon l’Unicef © AFP

Des centaines d’enfants ont été enrôlés par les groupes ayant occupé en 2012 le Nord malien, une première dans ce pays où une intervention militaire est en cours, a affirmé la représentante de l’Unicef au Mali, Françoise Ackermans, dans un entretien à l’AFP à Dakar.

Elle n’a pas pas souhaité identifier les groupes armés utilisant ou ayant utilisé des mineurs dans leurs rangs.

Le Mali est plongé dans une crise politico-militaire provoquée en janvier 2012 par une offensive de la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), alors alliée aux groupes islamistes Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).

Q: Ces derniers temps, on a évoqué la présence d’enfants combattants dans les rangs des groupes armés au Mali. Qu’en est-il?

R: « C’est quelque chose qui a eu lieu dans d’autres pays mais qui n’a pas de précédent au Mali. Aujourd’hui, on a la certitude qu’il y a des centaines d’enfants qui sont enrôlés dans des groupes armés. (. . . ) Les petites filles – on n’en parle pas beaucoup, il y en a généralement très peu – vous pouvez imaginer à quoi elles servent: elles vont peut-être faire la cuisine, mais elles vont faire beaucoup d’autres choses. Peu importe le groupe, quand il y a des enfants, il faut leur venir en aide ».

Q: Comment?

R: « L’identification de ces enfants qui sont enrôlés, c’est très complexe. Une fois qu’ils sont identifiés, les faire sortir du groupe est aussi extrêmement difficile, parce que l’enfant apprend des choses qu’il ne devrait pas savoir: on va lui donner une arme, lui expliquer comment tuer (. . . ). Il faut le protéger immédiatement, retrouver sa famille, pour donner à cet enfant une possibilité de réinsérer un système normal. Il faut faire en sorte que ces enfants ne restent pas longtemps dans un groupe armé ».

Q: Il y a déjà eu des cas d’enfants retirés des groupes armés au Mali?

R: « Il n’y a (même) pas trois-quatre jours, un enfant, identifié, est sorti d’un groupe. Aujourd’hui, il est protégé, on a retrouvé sa famille mais il ne dort plus. C’est un enfant de 16 ans qui a abandonné l’école il y a quelques mois. Il a cherché un petit travail et, de fil en aiguille, s’est retrouvé enrôlé, dans une situation qu’il n’a pas voulue ».

Q: Combien d’enfants ont été « sortis » des groupes armés ?

R: « Aujourd’hui, c’est au compte-gouttes qu’ils sortent de ces groupes armés. Pour le moment, on parle de quelques enfants. Dans les régions de Mopti (centre) et Ségou (ouest), il y a des centres de transit qui sont en train de se mettre sur place, avec l’Etat, qui permettront de rassembler ces enfants une fois qu’ils auront été identifiés et de pouvoir leur offrir d’abord les premiers gestes de protection. On doit être prêt à prendre en charge beaucoup d’enfants. (. . . ) Au Mali, on doit se battre sur tout. Et aujourd’hui, on rajoute encore des problématiques (dans ce pays où) les structures en charge de la protection de l’enfant n’ont jamais eu, ou pu, bénéficier de beaucoup de financements avant la crise. (. . . ) La crise du Nord a un impact sur les enfants dans le Nord mais aussi dans le reste du pays, parce qu’aujourd’hui, la situation dans tout le Mali est une situation difficile pour les familles. (. . . ) On s’attend à avoir 650. 000 enfants qui souffrent de malnutrition dans tout le pays, dont 210. 000 de malnutrition aiguë sévère ».

Jeuneafrique.com avec AFP

Mali : 1 800 soldats tchadiens entrent dans Kidal pour sécuriser la ville

février 5, 2013
Des soldats tchadiens. Des soldats tchadiens. © AFP

Les soldats tchadiens seront déployés dans Kidal. De leur côté, les militaires français gardent le contrôle de l’aérodrome, où deux sections de parachutistes ont été envoyées en renfort.

Les forces françaises et africaines concentrent actuellement leurs efforts sur la région de Kidal, dans l’extrême nord-est du Mali. Parallèlement aux frappes aériennes de ces derniers jours sur le massif des Ifoghas, où les groupes islamistes armés se seraient réfugiés, 1800 soldats de l’armée tchadienne sont entrés dans la ville de Kidal pour la sécuriser, a indiqué mardi le ministère français de la Défense.

De leur côté, les Français poursuivent le contrôle de l’aérodrome grâce au renfort de deux sections parachutistes, soit quelques dizaines d’hommes. Selon le ministère, les soldats français déployés au Mali sont désormais près de 4 000.

D’après la Défense, les frappes aériennes massives qui se sont poursuivies ces derniers jours dans la région de Kidal ont permis le traitement de 25 objectifs, principalement des dépôts logistiques et des centres d’entraînement dans les zones d’Aguelhok et Tessalit.

3800 soldats africains

Près de 3 800 soldats africains, dont un peu plus de 2 000 de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), sont également présents au Mali. ils doivent encore être renforcés dans les semaines à venir.

Le Tchad s’est lui engagé à fournir 2 000 soldats. Ils ne font pas partie de la Misma mais agissent en coordination avec elle.

Kidal, à 1 500 km de Bamako, a longtemps été le bastion d’Ansar Eddine. Elle était passée sous le contrôle du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA, groupe dissident d’Ansar Eddine) et du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) avant l’arrivée, dans la nuit du 29 au 30 janvier, de soldats français qui ont pris le contrôle de l’aérodrome.

Selon Paris, c’est dans la région de Kidal, dans le massif montagneux des Ifoghas, que seraient détenus les sept otages français au Sahel.

Jeuneafrique.com avec AFP

Mali : les troupes françaises atteignent Kidal

janvier 30, 2013
L'aéroport de Kidal, le 7 août 2012. L’aéroport de Kidal, le 7 août 2012. © AFP/Romaric Hien

Les troupes françaises sécurisaient, mercredi 30 janvier au matin, l’aéroport de Kidal. Paris souhaite désormais que les troupes africaines prennent le relais de son action au Nord-Mali.

Quelque 48 heures après les prises de Gao et Tombouctou, c’est au tour de Kidal, la troisième ville du Nord-Mali d’être atteinte par l’armée de reconquête. Des soldats français ont pris position, mercredi 30 janvier au matin, sur l’aéroport du fief de Iyad Ag Ghali, chef d’Ansar Eddine, lequel aurait pris la fuite avec l’émir d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en direction des montagnes proches de la frontière algérienne.

« Un avion français s’est posé sur la piste de l’aérodrome de Kidal. Les soldats ont pris position sur l’aérodrome », a déclaré un responsable de l’administration locale. Un témoignage confirmé par des notables touaregs de la région et une source de sécurité régionale.

MIA ou MNLA ?

La question est désormais de savoir si des islamistes ou des rebelles touaregs, jusque-là alliés, tenteront de résister – activement ou passivement – à la reprise de la ville par les forces franco-maliennes. Deux entités prétendent contrôler la ville. Un groupe dissident d’Ansar Dine, qui se dit favorable aux négociations avec Bamako, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA). Et le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), par qui la rébellion avait débuté au début de 2012, mais qui avait été chassé du Nord par Ansar Eddine et Aqmi.

L’assemblée malienne adopte une feuille de route

À Bamako, les députés ont voté mardi à l’unanimité la mise en place d’une « feuille de route » politique, qui prévoit une discussion avec certains groupes armés dans le cadre de la « réconciliation nationale ». Elle ne fixe aucune date pour la tenue d’élections, mais le président malien par intérim Dioncounda Traoré a déclaré à Addis Abeba qu’il espérait qu’elles pourraient avoir lieu avant le 31 juillet. Du moins si les militaires putschistes emmenés par Amadou Haya Sanogo restent dans leurs casernes.

Le MNLA, discrédité, n’a cependant pas formellement renoncé à l’indépendance de l’Azawad, ce qui n’est en revanche pas l’objectif du MIA. Son chef, Algabass Ag Intalla, notable touareg de la région de Kidal, a affirmé sa volonté de « dialogue » et serait, si ses intentions sont sincères, un représentant crédible de la communauté touarègue pour discuter avec Bamako.

Craignant des représailles de la part de l’armée malienne, des centaines de personnes ont fui Kidal vers des villages plus au nord, vers l’Algérie, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, qui affirme que l’accès à la nourriture et aux biens de première nécessité a été sérieusement affecté par le conflit et la fermeture de la frontière.

Risques d’exactions

Face aux « risque d’exactions », le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a souhaité « le déploiement rapide d’observateurs internationaux » pour veiller « au respect des droits de l’homme ». Human Rights Watch (HRW) avait évoqué dès lundi « des risques élevés de tensions inter-ethniques » dans le Nord, où la rivalité est forte entre les minorités arabes et touareg souvent assimilées à des islamistes, et les Noirs, majoritaires au Mali. Des pillages de boutiques appartenant à des « peaux blanches » ont ainsi été nombreux à Tombouctou, mardi matin.

De son côté, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a affirmé au journal Le Parisien que les forces françaises quitteraient « rapidement » le Mali. « Libérer Gao et Tombouctou très rapidement faisait partie du plan », a expliqué le ministre. « Maintenant, c’est aux pays africains de prendre le relais. Nous avons décidé de mettre les moyens en hommes et en matériel pour réussir cette mission et frapper fort. Mais le dispositif français n’a pas vocation à être maintenu. Nous partirons rapidement. »

« Nous en avons tué beaucoup »

Interrogé sur une éventuelle stratégie des jihadistes consistant à se cacher pour mieux contre-attaquer par la suite, Fabius a répondu : « Nous en avons tué beaucoup. (…) Les terroristes sont désorganisés. Très atteints. Ils savent que nous pouvons écouter leurs moyens de communication, ce qui limite leur capacité de réaction ».

Sur le terrain, 3 500 soldats français et 1 400 soldats ouest-africains, ainsi qu’un contingent tchadien, sont déployés au côté de l’armée malienne. Au total, 8 000 soldats africains sont attendus mais leur déploiement est ralenti par des problèmes de financement et de logistique.

Jeuneafrique.com avec AFP