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RDC : plusieurs militants de la Lucha arrêtés à Goma

avril 9, 2015

Une manifestation de Lucha, le 17 mars à Goma.
Une manifestation de Lucha, le 17 mars à Goma. © G.Mathys/Lucha RDC

Plusieurs membres de la coordination de la Lucha ont été arrêtés mercredi à Goma alors qu’ils manifestaient pour la libération des activistes détenus à Kinshasa et le respect des libertés publiques.

Les arrestations de militants congolais pro-démocraties se poursuivent en RDC. Trois membres de la coordination de la Lucha (Lutte pour le changement) sont détenus depuis mercredi 8 avril à Goma, dans l’est de la RDC.

Sur Twitter, la Lucha a donné les noms de trois des personnes arrêtées – Trésor Akili, Vincent Kasereka et Gentil Mulume – et dénoncé mercredi matin l’arrestation d’un cinquième membre du mouvement, Pascal Byumanine, qui selon elle apportait de la nourriture aux détenus.

Pascal Byumanine, qu’un journaliste de l’AFP avait pu voir dans la matinée dans un commissariat de Goma (retenu au poste pour les besoins de l’enquête, selon la police), a finalement recouvré sa liberté dans l’après-midi, selon la Lucha.

Les activistes participaient à l’action ‘Coup de sifflet’ pour la libération des activistes détenus à Kinshasa et le respect des libertés publiques.

« Nous avons appréhendé les jeunes gens en train de distribuer des tracts sur la voie publique mardi soir », a-t-on confirmé de source policière dans la capitale de la province du Nord-Kivu, ajoutant : « Nous les gardons au cachot parce qu’ils troublaient l’ordre public. »

« Le moment venu, nous allons les transférer à des instances compétentes, a-t-on indiqué de même source. »

Près de trois semaines après leur arrestation à l’issue d’une conférence de presse organisée avec les responsables de Y’en a marre et le Balai citoyen, plusieurs militants congolais pro-démocratie sont toujours détenus – hors procédure judiciaire – par les services de renseignement à Kinshasa.

La Lucha a appelé le 1er avril la population congolaise à siffler ou à faire du bruit tous les soirs pendant cinq minutes à 17h00 GMT pour obtenir la libération de Fred Bauma et ses compagnons (au moins deux autres personnes) détenus par l’Agence nationale de renseignement depuis leur arrestation le 15 mars.

Jeuneafrique.com avec AFP

RDC : les Américains derrière les mouvements citoyens ?

mars 25, 2015

L'ambassadeur Séraphin Ngwej.
L’ambassadeur Séraphin Ngwej. © Un Photo/Rick Bajornas

Les autorités congolaises, qui ont durement mis fin à la rencontre entre les mouvements citoyens étrangers et congolais la semaine dernière, ont trouvé en Washington un responsable à ce qu’elles décrivent comme une tentative de déstabilisation.

Les autorités de Kinshasa en sont convaincues : derrière l’opération de sensibilisation avortée organisée à la mi-mars par les militants associatifs ouest-africains de Y’en a marre et du Balai citoyen se profile une tentative de déstabilisation voulue et orchestrée par les Américains.

Interrogé par J.A., l’ambassadeur Séraphin Ngwej, conseiller diplomatique très écouté du président Kabila, va plus loin. Il accuse Tulinabo Mushingi, l’ambassadeur des États-Unis à Ouagadougou, qui est originaire du territoire de Masisi, dans le Nord-Kivu, d’avoir « planifié et financé » le déplacement et le séjour à Kinshasa des activistes sénégalais et burkinabè. « Nous avons toutes les preuves ! assure Ngwej. Sauf à imaginer que les Américains veulent faire de la subversion au nom de la démocratie, cet acharnement est incompréhensible. Le débat sur le respect de la Constitution et la limitation des mandats est désormais clos. Que cherchent-ils de plus ? »

Macky Sall apaise Kabila

C’est Souleymane Jules Diop, le secrétaire d’État aux Sénégalais de l’extérieur, qui, à partir du 15 mars, a conduit les négociations avec Raymond Tshibanda, le ministre des Affaires étrangères de la RD Congo, en vue d’obtenir la libération de trois militants du mouvement citoyen Y’en a marre arrêtés le même jour à Kinshasa. « Ils sont venus inciter les Congolais à l’insurrection ! » lui a d’emblée lancé son interlocuteur, qui reproche aux autorités sénégalaises de ne pas l’en avoir averti.

Le 17 mars au matin, lors d’une conférence de presse, Macky Sall s’est refusé à alimenter la polémique : « Il ne m’appartient pas de juger si c’est normal ou pas normal. » Une position très mesurée qui aurait convaincu Joseph Kabila d’accélérer la libération des militants. C’est la présidence congolaise qui a payé les billets d’avion.

Jeuneafrique.com avec AFP