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MSF suspend ses activités au Burkina Faso pour une durée indéterminée

février 18, 2023

L’ONG Médecins sans frontières a annoncé ce 17 février interrompre l’ensemble de ses activités au Burkina Faso, après que deux de ses employés ont été tués le 8 février lors d’une attaque de jihadistes présumés dans le nord-ouest du pays

Une ambulance de MSF Cameroun. © msf.org

« À la suite de l’attaque au cours de laquelle deux employés MSF ont été tués le 8 février dernier dans la région de la Boucle du Mouhoun, nous suspendons l’ensemble de nos activités dans le pays [Burkina Faso] », a annoncé l’ONG Médecins sans frontières dans un communiqué, ce vendredi 17 février. « Dans toutes les localités où MSF appuie et fournit de l’aide médicale et humanitaire, seules les urgences vitales seront assurées pour une durée indéterminée », précise le texte.

Mercredi 8 février, MSF avait annoncé la mort de deux de ses employés burkinabè tués le jour même par des « hommes armés », jihadistes présumés, qui avaient « pris pour cible » un « véhicule de Médecins sans frontières, clairement identifié ». Le véhicule, qui transportait une équipe médicale de quatre personnes, se trouvait sur la route entre Dédougou et Tougan, dans le nord-ouest du pays.

Analyser les risques

« Cette mesure, nécessaire au temps du deuil, est essentielle pour analyser les risques auxquels sont actuellement exposées nos équipes », explique l’ONG. « Il s’agit aussi de réaffirmer la nature inacceptable de cette attaque contre des collègues circulant dans un véhicule MSF clairement identifié dans le cadre de leur mission médicale », ajoute-t-elle. Le 8 février, la présidente de MSF, Isabelle Defourny, avait dénoncé « une attaque délibérée et intentionnelle ».

Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes apparues au Mali quelques années auparavant et qui s’est étendue au-delà de ses frontières. Jeudi, cinq personnes dont deux soldats ont été tués lors d’une attaque dans la province de la Tapoa (est). Les violences ont fait plus de 12 000 morts – civils et militaires – selon l’ONG Acled, qui recense les victimes de conflits dans le monde. Quelque deux millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays.

Par Jeune Afrique (avec AFP)

Cameroun : cinq employés de MSF enlevés dans le Nord

février 26, 2022
Des soldats en patrouille à Fotokol, à la frontière avec le Nigeria, en février 2015 au Cameroun. © STEPHANE YAS / AFP

Cinq membres tchadien, sénégalais, franco-ivoirien et camerounais de Médecins sans frontières ont été capturés jeudi par des hommes armés dans l’Extrême-Nord du pays où opèrent des groupes jihadistes.

« Des hommes armés se sont introduits au domicile de MSF » et « cinq membres de notre équipe ont été emmenés » à Fotokol, à la frontière avec le Nigeria, où les groupes jihadistes Boko Haram et État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap, selon l’acronyme en anglais) attaquent régulièrement les civils et les militaires, a indiqué vendredi l’ONG médicale internationale.

« Trois travailleurs humanitaires, une Franco-Ivoirienne, un Sénégalais et un Tchadien, ainsi que deux gardes de sécurité camerounais ont été enlevés », a précisé un responsable de l’administration locale, qui a requis l’anonymat. Rien ne permet de lier cet acte aux attaques de Boko Haram. Nous ne savons pas si c’est un simple vol qui a mal tourné. Un coffre-fort a été ouvert, a-t-il ajouté, précisant que l’armée est à leur recherche. Ni l’identité ni les motifs des auteurs ne sont connus à ce jour. »

Des attaques qui se multiplient

Fotokol, dans l’Extrême-Nord du Cameroun, se trouve près du lac Tchad, vaste étendue d’eau et de marécages dont les rives s’étirent sur quatre pays : Tchad, Niger, Cameroun et Nigeria. Boko Haram et l’Iswap ont installé leurs repaires dans certains des innombrables îlots qui parsement le lac.

LES GROUPES ARMÉS PROFITENT DE LEUR CONNAISSANCE DES TERRAINS MARÉCAGEUX

Les jihadistes conduisent régulièrement des attaques contre les militaires et les civils dans ces quatre pays. Elles se sont multipliées ces derniers mois, les groupes armés profitant de leur connaissance de ce terrain marécageux. L’Iswap a consolidé son emprise après la mort d’Abubakar Shekau, le chef de Boko Haram, dans des combats entre les deux groupes rivaux.

L’insurrection de Boko Haram est apparue en 2009 au Nigeria avant de se propager dans les pays voisins. Depuis, plus de 36 000 personnes (principalement au Nigeria) ont été tuées, et 3 millions ont dû fuir leur domicile, selon l’ONU. En septembre 2019, six soldats camerounais avaient été tués près de Fotokol après l’attaque d’un poste militaire par Boko Haram.

Par Jeune Afrique avec AFP

Médecins sans frontières : pour une décentralisation de l’aide humanitaire

septembre 8, 2021
Campagne de vaccination de Médecins sans frontières à Niamey

Après cinquante ans d’existence, l’ONG s’emploie à changer de modèle, notamment en Afrique. Elle veut se rapprocher du terrain, diversifier ses recrutements et être plus à l’écoute des populations.

Au cours des cinquante années de son existence, le parcours de Médecins Sans Frontières (MSF) a été marqué par l’évolution et le changement. Mais son modèle est aujourd’hui jugé trop eurocentrique. Un processus progressif de décentralisation a donc été enclenché vers des lieux clés tels que Dakar et Abidjan pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, Nairobi pour l’Afrique de l’Est, Johannesburg pour l’Afrique australe, mais aussi vers Dubaï, Amman et Beyrouth pour la région du Moyen-Orient, ainsi que Mexico pour l’Amérique centrale. Objectif : parvenir à une plus grande autonomie de l’organisation hors des capitales européennes et ainsi améliorer la qualité et la réactivité de nos interventions dans la région.

Échange d’expertise

La base régionale de Dakar nous permet d’ores et déjà d’être plus proches de l’information, entourés d’un réseau humanitaire et médiatique dynamique, ainsi que d’instituts de référence dans le domaine de la recherche médicale et de la formation. Depuis la création du bureau, en 2013, ces échanges d’expertise permettent de contribuer à des discussions régionales sur l’épidémie d’Ebola, la recherche sur l’hépatite E ou sur la drépanocytose.

IL NOUS FAUT MIEUX COMPRENDRE L’ENVIRONNEMENT PARFOIS TRÈS VOLATILE DANS LESQUELS NOUS OPÉRONS

De plus, de nombreuses initiatives sont aujourd’hui prises sur le continent. En 2017 à Dakar, et virtuellement en 2020, des chercheurs et professionnels d’une cinquantaine de pays ont échangé sur les modèles de soins et les pratiques innovantes lors des Journées pédiatriques. Très récemment, nous nous sommes aussi associés à la Société sénégalaise de pédiatrie (Soseped) à l’hôpital de Fann et au Centre d’excellence africain pour la santé de la mère et de l’enfant de l’Université Cheikh-Anta-Diop (Ucad) de Dakar pour renforcer la formation médicale et réduire la mortalité néonatale et pédiatrique.

Il est également primordial de mieux comprendre l’environnement et les contextes très volatiles dans lesquels nous opérons, comme au Sahel, où apporter l’aide humanitaire implique des menaces constantes, telles que des attaques, des arrestations ou des enlèvements. Les patients en sont d’ailleurs les premières victimes.

Plus de parité

En quelques années, notre hub de Dakar est devenu le troisième recruteur de Médecins sans frontières (MSF) après Paris et Bruxelles. En 2021, 119 professionnels, résidents sénégalais ou candidats de la région ont ainsi rejoint nos rangs, intégrant davantage de positions de coordination.

Pour mieux nous déployer dans certaines zones moins accessibles, notamment au Sahel, nous avons dû recourir à la pratique du « profilage », qui prend en compte des critères tels que la nationalité, le genre, la langue, etc. Mais ce système soulève des préoccupations et des questions éthiques et ne diminue pas l’exposition aux risques. Nous l’avons vu tout récemment au Mali, en Centrafrique ou dans les régions Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun, où des collègues travaillant dans leur propre pays ont fait l’objet d’attaques.

Un autre défi majeur à relever est l’équité entre les sexes, dans une région où de grandes inégalités subsistent en matière d’accès à l’éducation et aux opportunités professionnelles. Les hommes représentent 80 % de nos effectifs sur le terrain et sont majoritairement présents dans les postes de direction. Il est urgent que nous fassions des progrès sur cette question.

L’ANCIEN MODÈLE NE PRENAIT PAS SUFFISAMMENT EN COMPTE LES EXPÉRIENCES DES COMMUNAUTÉS LOCALES

Relation de confiance

Sur des aspects plus médico-opérationnels, nous avons beaucoup à partager avec les communautés locales sur les approches de soins. Dans plusieurs zones contrôlées par des groupes armés, nous essayons de développer une relation de confiance avec elles pour aider les personnes dans le besoin. Grâce à ces échanges constants, nous espérons être plus réactifs et faire en sorte que nos valeurs et notre façon de travailler soient mieux comprises. Mais nous devons parfois faire des choix difficiles et partir lorsque la sécurité de nos équipes n’est pas assurée ou lorsque notre neutralité n’est pas garantie.

Afin de rendre les soins plus accessibles aux populations isolées, nous avons travaillé à la mise en place de soins en dehors des établissements de santé, en faisant appel à des bénévoles et des familles. Ceux-ci jouent un rôle important dans la détection précoce de cas tels que le paludisme, la malnutrition, la pneumonie et la diarrhée des enfants de moins de cinq ans. Dans les zones nomades du Sahel, ils nous aident à suivre les routes de transhumance, ce qui nous permet d’intervenir au bon endroit et au bon moment. Cependant, nous devons impliquer les communautés de manière équilibrée et équitable, sans faire peser sur eux des responsabilités qui ne sont pas les leurs.

Nous avons vu les limites de l’ancien modèle d’aide humanitaire médicale, qui ne prenait pas suffisamment en compte les opinions et expériences des communautés ni de nos équipes du terrain. Nous devons mieux comprendre les dynamiques de pouvoir, mieux écouter nos patients et mieux expliquer ce que nous faisons. Un parent doit pouvoir comprendre l’acte médical pratiqué sur son enfant et apporter sa contribution lorsque cela est possible.

Il reste beaucoup à faire pour être à la hauteur de nos ambitions vers la décentralisation des soins et l’amélioration de notre approche centrée sur l’humain. Mais nous avançons un peu plus chaque jour dans cette direction. Et la somme de nos expériences deviendra une véritable force.

Avec Jeune Afrique par  Abdoul-Aziz Mohammed

Responsable exécutif du bureau régional MSF International à Dakar

Ethiopie: trois employés de MSF tués dans une attaque au Tigré

juin 25, 2021
Ethiopie: trois employes de MSF tues dans une attaque au Tigre
Ethiopie: trois employés de MSF tués dans une attaque au Tigré© AFP/Archives/PIERRE ANDRIEU, –

Trois employés de Médecins sans Frontières (MSF), une Espagnole et deux Ethiopiens, ont été tués dans une attaque dans la région en guerre du Tigré éthiopien, a annoncé vendredi la branche espagnole de MSF.

« Nous avons perdu le contact avec eux et la voiture dans laquelle ils voyageaient hier dans l’après-midi, et ce matin le véhicule a été retrouvé vide et leurs corps sans vie à quelques mètres », a indiqué MSF dans un communiqué en dénonçant « un assassinat brutal ».

María Hernández, de nationalité espagnole et âgée de 35 ans, était l’une des coordinatrices d’urgence de MSF au Tigré. Yohannes Halefom Reda et Tedros Gebremariam Gebremichael, tous deux Ethiopiens et âgés de 31 ans, étaient assistant de coordination et chauffeur pour l’ONG.

« María, Yohaness et Tedros étaient là-bas pour aider la population et il est impensable qu’ils aient payé de leurs vies pour cela », a poursuivi l’ONG.

La ministre espagnole des Affaires étrangères Arancha Gonzalez Laya a dénoncé sur Twitter « l’assassinat » de ces trois employés de MSF et a indiqué que Madrid était en « contact avec les autorités éthiopiennes pour éclaircir les faits et rapatrier le cadavre » de María Hernández.

L’armée fédérale éthiopienne mène depuis novembre au Tigré une opération qui a conduit au renversement des autorités locales dissidentes, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Depuis, Addis Abeba a installé une administration de transition au Tigré.

Cette opération militaire s’est transformée en conflit de longue durée, marqué par de nombreux récits d’exactions sur les civils (massacres, viols, déplacements de population…).

Mardi, au moins 64 personnes ont été tuées et 180 autres blessées sur un marché de la région, dans une frappe aérienne

Par Le Point avec AFP

Centrafrique : un humanitaire de MSF tué, des locaux de la Croix-Rouge saccagés

décembre 30, 2020

Les ONG Médecins sans frontières, dont l’un des employés a été tué, et le Comité international de la Croix rouge (CICR), ont dénoncé mercredi «la nouvelle vague de violence» et les combats qui se poursuivent en Centrafrique après les élections présidentielle et législatives de dimanche.

Un humanitaire de MSF est mort après l’attaque lundi d’un camion de transport public à Grimari, près de Bambari, la quatrième ville du pays située à quelque 380km au nord-est de Bangui, qui avait été prise temporairement la semaine dernière par des rebelles lors d’une offensive visant à perturber le processus électoral.

«Notre collègue n’était pas en service et avait emprunté ce camion de transport public pour se rendre de Bambari à Bangui quand la fusillade a éclaté», a déclaré mercredi l’ONG dans un communiqué. «Il y a eu 19 blessés et 3 morts», a précisé à l’AFP Emmanuel Lampaert, chef de mission de MSF en Centrafrique. Dans la soirée du 27 décembre, les locaux du CICR à Bouar, dans l’ouest du pays, ont également été saccagés par des hommes armés qui ont aussi blessé trois employés de la sécurité.

«Nous sommes choqués, c’est une attaque violente avec utilisation d’armes à feu», s’est indigné auprès de l’AFP Taoffic Touré, le coordinateur communication du CICR en Centrafrique. «Ces incidents surviennent alors que les conditions de sécurité se sont fortement dégradées depuis quelques semaines à la suite d’affrontements entre groupes armés et forces étatiques», a précisé l’ONG dans un communiqué.

Les deux organisations ont tenu à rappeler que les humanitaires ne devaient pas être pris pour cible des combats entre les rebelles et les forces du gouvernement, suppléées par des renforts venus du Rwanda et de Russie.

La Centrafrique a été ravagée par la guerre civile après qu’une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka, a renversé le régime du président François Bozizé en 2013. Depuis 2018, la guerre a évolué en un conflit de basse intensité, où les groupes armés contrôlent les deux tiers du territoire et se disputent le contrôle des ressources du pays, tout en perpétrant régulièrement des exactions contre les populations civiles.La rédaction vous conseille.

Par Le Figaro avec AFP

Ebola en RDC: attaque contre un centre de santé et Médecins sans frontières

décembre 4, 2019

 

Un centre de santé, situé à proximité d’un Centre de traitement d’Ebola (CTE), et une installation de Médecins sans frontières (MSF) ont été attaqués à Biakato Mine, dans l’est de la République démocratique, a annoncé MSF ce mercredi.

L’ONG a ajouté qu’elle retirait tous ses effectifs non congolais de cette zone où une attaque armée a tué trois agents congolais d’une équipe anti-Ebola il y a une semaine. Les assaillants, «armés de bâtons et de machettes, sont entrés dans le centre de soins de Biakato», indique MSF. Ils ont provoqué des dégâts matériels, sans faire de blessés. Aucun d’entre eux n’est entré dans le CTE qui «se trouve à l’intérieur du centre de santé». «Pendant la même nuit, un groupe de gens, également armés de bâtons et de machettes, a tenté de pénétrer à l’intérieur d’un camp de MSF à Biakato Mine». Ils ont jeté des pierres, sans faire de blessés. «Mercredi 4 décembre, en raison de la détérioration de la situation sécuritaire, MSF a pris la difficile décision de retirer tous ces personnels non locaux de la région de Biakato».

A Biakato Mine, une jeune agente du ministère congolais de la Santé chargée de la vaccination et deux chauffeurs avaient été tués dans une attaque armée non revendiquée dans la nuit du 27 au 28 novembre. Après l’attaque, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait annoncé l’évacuation de tous ses agents. MSF avait choisi de rester sur place, notamment au CTE, qui traite neuf cas suspects et deux cas confirmés. Les assaillants sont des individus «assimilés aux maï maï», des groupes armés congolais, selon l’administrateur du territoire de Mambasa Idris Koma.

Déclarée le 1er août 2018, la dixième épidémie sur le sol congolais a tué 2206 personnes, principalement dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri voisine. L’insécurité perturbe les campagnes de vaccination, et le suivi des cas suspects et de leurs proches, dans cette zone sud de l’Ituri et dans la région voisine de Beni (Nord-kivu). Les experts redoutent une reprise de l’épidémie à un moment où elle semblait maîtrisée. «On tourne autour de 10 cas par semaine, comparé au mois de juillet où nous arrivions à 90 cas par semaine», avait déclaré le responsable congolais de la riposte conrre Ebola, le Dr Jean-Jacques Muyembe, le 22 novembre.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Bombardement au Nigeria: le bilan pourrait atteindre 236 morts, selon un responsable local

janvier 21, 2017

Kano (Nigeria) – Jusqu’à 236 personnes auraient été tuées lorsque l’armée de l’air nigériane a bombardé accidentellement dans le nord-est du pays un camp de déplacés ayant fui les violences de Boko Haram, a affirmé samedi à l’AFP un responsable local.

Un précédent bilan de Médecins sans frontières (MSF) faisait état d’au moins 90 morts. Toutefois, selon MSF, qui opérait depuis peu dans le camp, plusieurs « rapports concordants » émanant de résidents et de dirigeants des communautés font état de 170 tués.

« D’après ce que les gens qui ont enterré les victimes mortes de leurs propres mains m’ont dit (…) ils ont enterré 234 morts. Plus tard, j’ai été informé que deux des blessés évacués à Maiduguri étaient décédés », a affirmé Babagana Malarima, président du gouvernement local de Kala-Balge.

Le responsable a raconté que mardi vers midi, « l’avion de chasse a tourné au-dessus de la ville puis il est parti. Quand il est revenu, il a largué deux bombes, la première près d’un puits de forage en construction pour les déplacés et la seconde dans un quartier très peuplé ».

« Les gens sont vraiment traumatisés qu’un avion de chasse appartenant à leur pays puisse faire cette erreur et les tuer ainsi dans leur propre pays. C’est vraiment malheureux », a déclaré M. Malarima.

Mardi, le bombardement a eu lieu alors que des humanitaires distribuaient de la nourriture à Rann, localité proche du Cameroun où près de 40.000 personnes ont trouvé refuge après avoir fui les violences du groupe islamiste nigérian Boko Haram.

Au moins six volontaires de la Croix-Rouge nigériane ont été tués et 13 blessés.

Le Nigeria a ouvert une enquête jeudi pour déterminer les circonstances de ce bombardement accidentel.

Aucun bilan officiel n’a jusque-là été avancé, mais le nombre de victimes est fréquemment sous estimé par les autorités au Nigeria, qu’il s’agisse de la guerre contre Boko Haram ou de catastrophes accidentelles.

« C’est malheureux, c’est une erreur (…) Cela n’arrivera plus jamais », a affirmé vendredi le chef d’état-major des armées, le général Tukur Yusuf Buratai, qui s’est rendu à Rann.

La décision de bombarder « était basée sur des renseignements selon lesquels des Boko Haram étaient arrivés dans la région », a-t-il affirmé.

Après le bombardement, un convoi de combattants de Boko Haram a profité du chaos pour mener un raid en pick-up et motos sur Rann mardi soir.

« Les soldats les ont repoussés, certains ont été tués et vous avez vu les cadavres et les armes récupérées », a commenté le général Buratai.

Cette attaque « montre qu’il y a une crédibilité dans les renseignements que nous recevons » faisant état de mouvements de combattants dans la zone de Kala-Balge, a-t-il ajouté.

L’insurrection menée depuis 2009 par les islamistes a fait 2,6 millions de déplacés à travers le Nigeria et dans les pays de la zone.

Romandie.com avec(©AFP / 21 janvier 2017 16h44)

Méditerranée : 25 migrants retrouvés morts sur un canot

octobre 26, 2016

Rome – L’organisation Médecins sans Frontières (MSF) a annoncé mercredi avoir retrouvé 25 migrants morts sur un canot dont les survivants avaient été secourus mardi au large de la Libye.

Ce nouveau drame porte le bilan des victimes de la traversée de la Méditerranée à au moins 68 morts et une trentaine de disparus depuis une semaine.

Dans la journée de mardi, le Bourbon Argos, un navire affrété par MSF, a secouru 107 personnes à bord d’un canot pneumatique en difficulté à 26 milles nautiques des côtes libyennes et constaté qu’il y avait des morts – alors estimés à 11 – au fond de ce canot.

Après avoir secouru 139 personnes sur une autre embarcation à proximité, l’équipage du Bourbon Argos est retourné sur le canot et a constaté que les morts étaient en fait 25, probablement asphyxiés, brûlés ou noyés dans un mélange de carburant et d’eau de mer.

Il a fallu des heures, et l’aide de l’équipage de l’ONG allemande Sea-Watch, pour récupérer les corps parce que le mélange d’eau et de carburant était tellement fort que nous ne pouvions pas rester sur le canot trop longtemps. Cela a été horrible, a raconté dans un communiqué Michele Telaro, chef de projet à bord.

Mardi, deux autres corps sans vie avaient été retrouvés sur plusieurs canots, selon les gardes-côtes italiens, qui avaient fait état d’un total d’environ 500 migrants secourus.

Romandie.com avec(©AFP / 26 octobre 2016 14h37)

Quelque 5000 personnes secourues en Méditerranée jeudi

juin 23, 2016

Environ 5000 migrants ont été secourus jeudi en Méditerranée au cours d’une quarantaine d’opérations, a indiqué un porte-parole des garde-côtes italiens. Le corps d’une victime a été trouvé dans l’un des canots pneumatiques secourus.

« Un total d’environ 5000 personnes ont été secourues au cours de 43 opérations », indique un communiqué des garde-côtes. Plus tôt dans la soirée, un de leurs porte-parole avait fait état de 4500 personnes secourues, ajoutant que des interventions étaient encore en cours.

La majorité des 5000 migrants se trouvaient à bord de canots pneumatiques. Trois embarcations en bois ont été utilisées par les passeurs libyens.

« Panique »
De son côté, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) a raconté que les migrants étaient « en proie à la panique » à bord de certaines embarcations. « Ils ont littéralement sauté vers nous, on a été obligés de hisser les personnes hors de l’eau », a rapporté Sebastian Stein, responsable des opérations à bord du navire Bourbon Argos de MSF.

« Quand ils ont rejoint notre navire, ils ont commencé à grimper et se battre » pour être les premiers à monter, a ajouté M. Stein, cité dans le communiqué.

Le porte-parole des gardes-côtes italiens a expliqué que « de très nombreux voyages » ont été enregistrés jeudi « après plusieurs jours de mauvais temps en mer qui ont empêché les départs de Libye ». La marine italienne a précisé que cinq de ses navires avaient participé aux opérations de secours, ainsi que deux navires de l’opération européenne anti-passeurs Sophia et quatre navires utilisés par des ONG humanitaires.

Plus de 56’200 personnes
Selon le décompte établi par le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) au 19 juin, plus de 56’200 personnes sont arrivées par mer depuis le début de l’année en Italie. Plus de 10’000 migrants ont perdu la vie en Méditerranée en tentant de rejoindre l’Europe depuis 2014, dont plus de 2800 depuis le début de l’année 2016, a indiqué le HCR début juin.

Romandie.com

Le premier camp humanitaire de France ouvert à Grande-Synthe

mars 7, 2016

Le premier camp aux normes internationales construit par Médecins sans frontières (MSF) a accueilli lundi environ 400 migrants à Grande-Synthe. A 40 kilomètres de là, le démantèlement de la partie sud de la « jungle » de Calais a repris.

Ce site doit accueillir le millier de migrants actuellement entassés dans des conditions d’hygiène déplorables dans un camp sauvage situé dans cette petite ville, explique l’ONG. L’objectif de la mairie et de MSF est de transférer dans le camp l’ensemble des migrants en trois jours.

« Cette opération menée conjointement avec la municipalité de Grande-Synthe vise à mettre les réfugiés à l’abri et au sec, et à leur offrir des conditions de vie plus acceptables », dit MSF.

Les migrants venus du camp seront logés dans des abris en bois et, dans chaque « quartier », auront à disposition des blocs sanitaires équipés de WC et de douches avec eau chaude. Des lieux de vie seront également installés par les associations.

Cette ouverture a donné lieu à un bras de fer entre la préfecture du Nord, défavorable au nouveau camp, et la mairie. La préfecture s’est étonnée que des migrants soient entrés dans le nouveau centre, sans accord préalable d’une commission de sécurité.

Le maire de Grande-Synthe, Damien Carême, a expliqué « avoir pris un arrêté donnant l’autorisation aux migrants de rentrer dans le nouveau centre » et a expliqué « ne pas comprendre le comportement de la préfecture ».

Démantèlement de la jungle
Dans le même temps, le démantèlement de la « jungle » de Calais a repris une semaine après son lancement. Les salariés d’une société privée ont poursuivi sous des averses de neige la démolition des abris de fortune, qui sont entassés dans des bennes sous la protection d’un cordon de CRS.

« Environ deux hectares ont été libérés, cela représente un quart de la surface totale, il reste donc quelques semaines de travaux », a expliqué un porte-parole de la préfecture du Pas-de-Calais.

Environ 200 places sont disponibles pour les migrants qui souhaiteraient se rendre dans le centre d’accueil provisoire mis en place en bordure de la jungle, a-t-il précisé. Beaucoup de migrants refusent de s’y rendre pour éviter la prise de leurs empreintes digitales, condition nécessaire pour pouvoir y entrer.

A l’Elysée
Quelque 500 habitants de Calais, dont de nombreux commerçants, se sont rendus lundi à Paris pour dénoncer la baisse de fréquentation de leurs magasins liée à la présence des milliers de migrants et réclamer des mesures de soutien. La maire de Calais, Natacha Bouchart (LR), avait indiqué la semaine dernière que François Hollande avait promis une « pause fiscale » en faveur des commerçants, qui ont manifesté aux abords du ministère des Finances, à Bercy.

« Le gouvernement doit déclarer le Calaisis en état de catastrophe économique exceptionnelle », proclamait une banderole brandie par les manifestants. Une délégation a été reçue dans l’après-midi à l’Elysée.

« On avait fait des déclarations au mois de janvier à Calais, nous en avions appelé à l’Etat et au chef de l’Etat, aujourd’hui nous sortons d’une réunion avec ses services donc je pense qu’on a progressé, mais évidemment ce n’est pas terminé », a dit à la presse Antoine Ravisse, président de l’association « Grand rassemblement du Calaisis. »

« L’allègement des charges, ça passera par une étude de dossiers mais on a voulu et on a obtenu que ce soit le plus simple possible, c’est-à-dire un guichet unique, une adresse mail, un formulaire, un traitement ultra rapide », a-t-il ajouté.

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