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RDCongo: 130 morts dans les combats près de Goma

juillet 15, 2013

KINSHASA – Les combats en cours depuis dimanche près de Goma (Est de la République démocratique du Congo) ont fait 130 morts, a affirmé lundi le porte-parole du gouvernement, assurant que 120 rebelles et 10 soldats avaient été tués.

Nos forces ont infligé de très lourdes pertes aux assaillants du M23: 120 assaillants ont été tués et 12 capturés, a assuré le porte-parole de Kinshasa, Laurent Mendé, au cours d’une conférence de presse, ajoutant que 10 soldats des forces armées de RDC avaient trouvé la mort.

Selon le porte-parole, les rebelles du Mouvement du 23 mars, soutenus par des troupes régulières rwandaises, ont attaqué les positions des FARDC. Depuis plusieurs semaines, les rebelles du M23 et leurs alliés rwandais renforçaient leurs positions a-t-il dit.

Ces affrontements avaient débuté dimanche après-midi à Mutaho, à une dizaine de kilomètres au nord de Goma, et se sont poursuivis lundi matin. Des tirs de mortiers étaient audibles depuis les faubourgs de Goma, selon des sources locales.

Les forces des Nations unies présente en nombre à Goma n’ont pas été impliqués dans ces combats, a précisé le porte-parole.

Le bilan de ces affrontements n’est pas encore définitif, mais jusque-là, les FARDC ont répondu avec bravoure et efficacité à cette agression, a dit M. Mendé. Selon lui, les forces loyalistes ont également reconquis quelques positions de l’ennemi qui a fui vers Kilimanyoka, à proximité de Kibati.

Le M23 est constitué d’ancien militaires congolais, essentiellement rwandophones (parlant le Kinyarwanda), qui se sont mutinés et ont trouvé, selon la RDC et les Nations unies, un appui en hommes et en munitions des gouvernements ougandais et rwandais. Ces deux pays nient toute assistance au M23.

Le mouvement rebelle, qui avait occupé Goma, la capitale du Nord-Kivu, pendant une dizaine de jours en novembre 2012. Il avait quitté la ville sous la pression des pays de la région, en échange de négociations avec le gouvernement. Mais depuis, ces discussions achoppent sur l’évolution du M23 et l’intégration de ses hommes au sein des forces armées (FARDC).

M. Mendé a accusé les forces négatives du M23 et leurs sponsors dans la région d’avoir relancé les hostilités en tirant à l’arme lourde sur les FARDC.

Le porte-parole du gouvernement a refusé de préciser l’importance des troupes engagées dans cet affrontements. Selon des sources locales, trois bataillons des FARDC – soit environ 2.000 hommes – seraient engagés.

Romandie.com avec (©AFP / 15 juillet 2013 17h03)

RDC : affrontements entre l’armée et rebelles du M23 près de Goma

juillet 14, 2013

Des combats ont éclaté dimanche en début d’après-midi entre l’armée gouvernementale congolaise et le mouvement rebelle M23 près de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Des combats ont éclaté dimanche en début d’après-midi entre l’armée gouvernementale congolaise et le mouvement rebelle M23 près de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Ces affrontements se déroulent à Mutaho, à 12 kilomètres au nord ouest de Goma (Est), selon les belligérants. Selon un major des FARDC (armée), qui a souhaité garder l’anonymat, le M23 a débuté les hostilités.

« Ils ne peuvent que nous attaquer » en raison de l’impasse où ils se trouvent dans les négociations de paix en cours à Kampala, a affirmé cet officier, joint au téléphone par l’AFP.
Selon des sources militaires sur place, trois bataillons des FARDC, soit près de 2.000 hommes, seraient engagés dans ces combats.

Le M23 a confirmé les affrontements en cours, affirmant pour sa part que l’armée loyaliste avait lancé l’attaque. « Nous avons le droit de nous défendre », a déclaré un responsable militaire du mouvement rebelle.

Interrogés par l’AFP, des habitants ont confirmé la chute d’obus de mortier à proximité de la bourgade de Mutaho. Aucun bilan n’était encore disponible vers 14H00 locales (11H00 GMT).

Le M23, qui avait occupé Goma pendant une dizaine de jours en novembre dernier, avait quitté la ville sous la pression des pays de la région en échange de négociations avec le gouvernement. Depuis, ces discussions achoppent sur l’évolution du mouvement rebelle et l’intégration de ses hommes au sein des FARDC.

Le M23 reste positionné à quelques kilomètres au nord de Goma. Il est constitué d’ancien militaires congolais, essentiellement rwandophones, qui se sont mutinés et ont trouvé, selon la RDC et les Nations unies, un appui en hommes et en munitions des gouvernements ougandais et rwandais. Ces deux pays nient toute assistance au M23.

En février, un accord-cadre avait été signé par les pays de la région qui se sont engagés à n’aider aucun mouvement rebelle. En mars, les Nations Unies ont décidé mettre en place une brigade d’intervention qui sera chargée de neutraliser tous les groupes armés opérant dans l’Est de la RDC. Elle devrait être opérationnelle fin août.

Les négociations entre le M23 et le gouvernement se sont depuis poursuivies à Kampala, mais sans résultat jusqu’à présent.

Jeuneafrique.com avec AFP

Les rebelles de Syrie affirment avoir reçu récemment des armes modernes

juin 21, 2013

BEYROUTH – Les rebelles en Syrie ont reçu récemment, de part de pays soutenant l’opposition, des quantités d’armes modernes susceptibles de changer le cours de la bataille contre les troupes du régime, a affirmé à l’AFP un porte-parole de l’Armée syrienne libre (ASL).

Nous avons reçu des quantités d’armes modernes, dont certaines que nous avons réclamées et que nous pensons susceptibles de changer le cours de la bataille sur le terrain, a indiqué Louaï Moqdad, coordinateur politique et médiatique de l’ASL.

Nous avons commencé à les distribuer sur les fronts, elles seront entre les mains d’officiers professionnels et de combattants de l’ASL, la principale force d’opposition armée, a-t-il ajouté.

Il n’a pas précisé le type d’armes fournies, mais a rappelé que la rébellion a réclamé un arsenal de dissuasion. Jeudi, il avait évoqué notamment des missiles sol-air à courte portée MANPAD, des missiles antichars, des mortiers, des munitions.

Ces armes seront utilisées dans un seul objectif, celui combattre le régime de Bachar al-Assad, a précisé le porte-parole.

Elles seront rassemblées après la chute du régime, nous avons pris cet engagement auprès des pays frères et amis qui ont fourni ces armes, a poursuivi M. Moqdad.

Cette annonce intervient à la veille d’une réunion du groupe des Amis de la Syrie à Doha pour coordonner l’aide, y compris militaire, à apporter à la rébellion.

Celle-ci n’a cessé de réclamer des armes lourdes pour protéger les zones civiles de la puissance de feu du régime.

Romandie.com avec (©AFP / 21 juin 2013 13h16)

Guinée : peine de mort requise contre quatre prévenus après l’attaque contre Alpha Condé en 2011

juin 1, 2013
Le président guinéen Alpha Condé. Le président guinéen Alpha Condé. © AFP

Le procureur d’une Cour d’assises de Conakry a requis vendredi soir la peine de mort contre quatre prévenus et la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre autres, dans l’attaque du domicile du président Alpha Condé en juillet 2011, a-t-on appris de source judiciaire.

Le procureur de la République, William Fernandez, a requis la peine de mort contre deux militaires et deux civils dont une femme, et la « réclusion criminelle à perpétuité » pour quatre autres militaires, selon cette source judiciaire. Ces huit prévenus sont, selon M. Fernandez, « coupables de faits de complicité, d’association de malfaiteurs, d’attentat contre l’autorité de l’Etat, d’assassinat, de tentative d’assassinat, de détention illégale d’armes de guerres et munitions ». Il a requis une peine de quinze ans ferme pour trois autres militaires et dix ans ferme contre deux autres prévenus dont l’identité n’a pas été précisée.

M. Fernandez a demandé des peines de trois à huit ans pour huit autres prévenus. Deux ans de prison ferme ont été requis contre un autre officier, en plus d’autres peines, non précisées, contre deux autres prévenus. Le procureur a demandé l’acquittement pour huit autres accusés, tous hauts gradés de l’armée guinéenne.

Le procès, entamé en janvier, se poursuit lundi avec les plaidoiries de la défense. Le 19 juillet 2011, le domicile privé du chef de l’Etat guinéen avait été attaqué de nuit par des inconnus. Après cette attaque, une soixantaine de personnes avaient été arrêtées dont 43 militaires et notamment le général Nouhou Thiam, ancien chef d’état major de l’armée sous le régime de la transition dirigé par le général Sékouba Konaté (janvier-décembre 2010).

Le général Thiam ne figure pas parmi les personnes jugées vendredi car il est poursuivi avec trois autres officiers supérieurs de l’armée devant un tribunal militaire. Certains accusés avaient bénéficié d’un non-lieu, mais trois autres sont morts en détention.

Jeuneafrique.com avec AFP

Au Mali, les munitions abandonnées tuent des enfants

mars 8, 2013
Au Mali, les munitions abandonnées tuent des enfants Au Mali, les munitions abandonnées tuent des enfants © AFP

Ce sont des enfants qui ont ramassé la grenade abandonnée pour jouer avec dans la cour d’une case en terre de Mopti, au centre du Mali. Amadou, 19 ans, l’a regardée puis il l’a jetée. Et elle a explosé. Amadou a perdu les doigts de sa main gauche. Simone, un bébé de 13 mois, est morte.

Depuis avril, sept personnes ont été tuées et 53 blessées par des munitions ou des engins explosifs abandonnés, résidus du conflit qui oppose les jihadistes aux autorités maliennes et à leurs alliés. Les enfants sont en première ligne : 5 morts et 38 blessés en quelques mois, selon l’Unicef.

« La situation est extrêmement préoccupante », s’alarme Laurent Duvilliers, porte-parole de l’Unicef rencontré à Bamako. « Deux cent mille enfants sont exposés à des risques de blessures ou de morts dans le nord et dans le centre du Mali en raison de ces munitions de guerre » disséminées « avec lesquelles ils veulent jouer ».

Soigné à l’hôpital, Amadou est triste et déprimé. Sur son bras gauche, un bandage blanc laisse deviner un moignon. Il explique qu’il a pris la grenade pour regarder ce que c’était. « J’étais curieux, je l’ai dévissé pour la jeter et ça a explosé ».

« Je suis d’abord fâché contre moi même parce que je savais bien que ce n’était pas bon », dit-il tout doucement. « Mais j’en veux également à ceux qui ont amené cet engin dans la ville », lâche-t-il sous le néon blanc de sa chambre d’hôpital.

Devant la case au toit de chaume de la famille d’Amadou, une bassine en fer a été trouée par l’explosion qui a secoué le quartier « bas-fonds » le 28 février. Le frère d’Amadou, trois ans, en garde des cicatrices, au cou, à la poitrine, au genou.

« Situation extrêmement préoccupante »

D’où vient la grenade? En plein centre du pays, à la limite de cette moitié nord qui a subi l’emprise des jihadistes, Mopti n’a pas connu de combats directs. Mais son hôpital a reçu les blessés des combats qui ont secoué Konna, 70 kilomètres plus au nord.

« Nous savons que les jihadistes se sont introduits dans la population », dit le docteur Boubacar Diallo, directeur de l’hôpital de Mopti.

« On a eu deux explosions en quelques jours. Ce sont les effets collatéraux de la guerre », explique le docteur en passant sa main sur la tête d’Amadou. La première explosion a blessé trois enfants à Konna. La deuxième a tué Simone et envoyé Amadou dans l’hôpital flambant neuf financé par la France et la Belgique.

A Konna par exemple, « il y a des munitions à même le sol, des grenades, et des rapports font état d’obus qui n’ont pas explosé », dit-il. A l’entrée de la ville, « des véhicules de jihadistes remplis de munitions ont explosé. Mais tout n’a pas explosé et ça crée une sorte de champ dangereux ».

Les deux parties du pays les plus concernées sont le nord (Tombouctou, Kidal, Gao) et le centre (Konna, Diabali) où des combats directs ont eu lieu.

Pour limiter ces effets collatéraux de la guerre, l’Unicef et ses partenaires ont lancé une campagne de sensibilisation. Des bandes dessinées sont distribuées dans les villes pour sensibiliser les enfants, des bâches informatives sont dépliées dans les écoles. Les dessins déjà utilisés en Afghanistan ont été adaptés au Mali. En quelques mois, 27. 000 enfants ont pu être sensibilisés.

Jeuneafrique.com avec AFP

Algérie: 23 otages morts et 32 ravisseurs

janvier 19, 2013

Vingt-trois captifs ont péri durant les quatre jours de prise d’otages sur un site gazier en Algérie, alors que 32 ravisseurs ont été tués par les forces spéciales de l’armée qui ont mené un assaut contre le complexe, selon un bilan provisoire officiel.

Les forces algériennes ont pu libérer « 685 employés algériens et 107 étrangers » et ont abattu « 32 terroristes », a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. Vingt-trois otages ont péri, a-t-il ajouté sans préciser leurs nationalités.

Parmi les 32 ravisseurs tués figurent trois Algériens. Les autres étaient de différentes nationalités non précisées et comprenaient des experts en explosifs, a-t-il précisé.

L’armée a récupéré un arsenal important: « six fusils-mitrailleurs, 21 fusils, deux fusils à lunettes, deux mortiers 60 mm avec roquettes, 6 missiles avec rampes de lancement, deux RPG7 avec huit roquettes, 10 grenades disposées en ceintures explosives », selon le communiqué. Des « tenues militaires étrangères et un stock de munitions et d’explosifs » ont été trouvés.

Lefigaro.fr avec AFP

Armées africaines : pourquoi sont-elles si nulles ?

janvier 15, 2013
 

Des soldats de l'armée régulière congolaise. Des soldats de l’armée régulière congolaise. © AFP

Les crises actuelles au Mali et en RDC le confirment une nouvelle fois. Mal équipées, mal commandées, mal entraînées et… mal aimées, la plupart des forces de sécurité subsahariennes sont dans un piteux état. Enquête.

Le patron d’Africom – le commandement militaire américain pour l’Afrique – est allé droit au but lors d’un briefing accordé le 3 décembre au Homeland Security Policy Institute, un think-tank réputé de Washington. Prié de s’exprimer sur les chances de réussite d’une opération militaire au Nord-Mali, le général Carter F. Ham s’est dit très sceptique sur les capacités d’une force conjointe africaine à mener seule une telle action. Depuis des années, a-t-il expliqué, les rares armées opérationnelles du continent ont été entraînées et équipées pour participer à des opérations de maintien de la paix, mais elles sont incapables de mener une guerre offensive.

En d’autres termes : si nous, Occidentaux, ne prenons pas les choses en main – ce qui, en l’état, n’est ni envisageable ni souhaitable -, il ne se passera rien. Le diagnostic est cruel, mais il est juste. Et ce qui vaut pour l’armée malienne en déroute, chassée de Kidal, Gao et Tombouctou en moins de trois mois après avoir abandonné armes, bagages et munitions aux mains des insurgés, vaut aussi pour une bonne partie de l’Afrique francophone : cinquante ans après les indépendances, aucune armée ou presque n’est en mesure de défendre son propre territoire national. Comme d’habitude, c’est de ce révélateur des crises africaines qu’est la RDC que nous viennent les images les plus choquantes de cette faillite. La chute de Goma, le 20 novembre, a jeté sur la route de Bukavu un troupeau informe d’hommes en uniforme de l’armée congolaise, officiers en tête, comme aspirés par le siphon de la débâcle. Une masse à la fois folle et molle soldant au fil des kilomètres ce qui lui restait de dignité dans l’allure comme dans la tenue, les bras chargés du butin des pillages, souvent abrutie par l’alcool et le chanvre, délivrée de toute discipline. Ces naufragés débraillés aux visages hébétés de fatigue, raclant le sol de leurs godillots, de leurs baskets ou de leurs tongs, le casque sur l’oreille, constituent pour les civils réfugiés auxquels ils se mêlent une menace latente.

Des soldats de parade, aussi remarquables les jours de défilé qu’inaptes sous le feu.

Derrière ce défilé pathétique des chemineaux de la défaite, c’est toute une nation qui s’effondre. De Bamako à Kinshasa, quand une armée en déroute ne suscite plus de la part des citoyens que colère, amertume, sarcasmes et parfois terreur au passage de la cohorte chancelante et prédatrice de ces silhouettes avachies qui se nourrissent sur la bête, c’est le pays tout entier qui subit une sorte de castration symbolique.

(Cliquez sur l’image pour agrandir la carte)

Ce mauvais film où une soldatesque en fuite dépouille ceux qu’elle est censée protéger, les habitants des deux Kivus ne l’ont que trop vu depuis quinze ans. Mais ils ne sont pas les seuls. En 1996 et 1997, ce sont toutes les villes traversées lors de leur retraite éperdue que les ex-FAZ, ces Forces armées zaïroises dont Mobutu était si fier, ont soumises à la loi du racket. En Centrafrique, le moindre coup de boutoir d’une rébellion de coupeurs de route fait reculer la Garde présidentielle jusqu’aux portes de la capitale. En Ouganda, les tueurs de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) et leur chef Joseph Kony se jouent depuis des années des bataillons de l’armée régulière lancés à leur poursuite. En Côte d’Ivoire, les Forces de défense et de sécurité de Laurent Gbagbo ne sont jamais parvenues à reprendre le contrôle de la moitié nord du pays et la nouvelle armée de son successeur Alassane Ouattara n’a de républicaine que le nom, tant sa composition et son comportement sur le terrain paraissent unilatéraux. Au Congo-Brazzaville, cinq mois de guerre civile en 1997 n’ont même pas permis à l’armée loyaliste de s’emparer des quartiers nord de la capitale, avant de se faire balayer par les miliciens Cobras. L’on pourrait multiplier les exemples de ces armées de parade, aussi remarquables les jours de défilé qu’inaptes sous le feu, aussi redoutables dès qu’il s’agit de taxer les véhicules qui s’aventurent aux abords de leurs barrages qu’incapables de tenir leurs positions sous la mitraille, souvent contraintes par carence et aboulie de sous-traiter les lignes de front à des supplétifs incontrôlés : Maï-Maï en RDC, Ganda-Koy et Ganda-Izo au Mali, Libériens et Dozos en Côte d’Ivoire, Djandjawid au Soudan.

Peur

Les raisons de cet échec collectif ne tiennent évidemment pas à la qualité intrinsèque des hommes de troupe, ni à la formation des officiers (tout au moins les officiers supérieurs), issus souvent des meilleures écoles. Outre la logistique et les moyens adéquats, ce qui manque le plus à ces armées en gestation sont la motivation et le sens de la mission qui leur est confiée. Se battre sans savoir pourquoi on se bat et avec l’impression constante de ne pas être respecté ni soutenu par un pouvoir politique fort et un leadership uni sont des handicaps rédhibitoires. Au Mali comme en RDC, les militaires ont eu la conviction d’avoir été trahis par l’arrière, au point de développer une obsession de la cinquième colonne comme syndrome compensatoire à leur propre humiliation. Ils se méfient de l’État et l’État se méfie d’eux, au point qu’aujourd’hui encore certains chefs d’état-major, voire certains présidents, ne distribuent armes et cartouches qu’avec une extrême parcimonie, de peur qu’elles ne se retournent contre eux. Tout en somme est affaire de gouvernance. Et sur ce point, l’Afrique a encore un long chemin devant elle…

Malgré tout, quelques bons élèves

Les problèmes structurels dont souffrent les armées subsahariennes ne doivent pas occulter leurs qualités, ou les progrès accomplis au cours des dix dernières années par certaines d’entre elles. Après avoir contribué avec succès à la transition de l’apartheid à la démocratie, l’armée sud-africaine reste ainsi l’une des plus puissantes du continent, en particulier grâce à son aviation de combat et de transport… En outre, elle déploie un peu plus de 1 000 hommes au sein de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco).

Le Kenya compte parmi les autres armées bien notées : ses troupes s’entraînent régulièrement, y compris avec les Britanniques et les Américains. Les bénéfices sont là, comme en témoigne le bon comportement des soldats kényans engagés contre les Shebab à travers la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom). Même si son matériel est vieillissant, il reste tout à fait opérationnel. Cette efficacité se traduit par les déploiements à l’étranger : observateurs en RD Congo, importants contingents en Somalie et au Soudan du Sud, instructeurs en Ouganda…

Toujours en Somalie, les 5 000 soldats ougandais engagés ont fait preuve d’une certaine efficacité en dépit de lourdes pertes, tandis que le pays modernise son arsenal et que les États-Unis pourraient transférer des appareils de surveillance et de reconnaissance. Accusé par l’ONU de soutenir les rebelles du M23 en RD Congo, le pouvoir de Kampala a fait savoir qu’il pouvait envisager un retrait de Somalie. S’il survenait, l’Éthiopie enverrait alors une dizaine de milliers d’hommes. Ses militaires connaissent déjà bien le terrain pour y avoir affronté et battu les Shebab.

Également accusé de soutien au M23, le Rwanda dispose de forces efficientes, surtout dans le domaine des opérations d’infanterie légère et de lutte antiguérilla. Déployées notamment au Darfour, ces troupes sont reconnues aux Nations unies pour leurs compétences, en particulier dans les actions civilo-militaires.

D’autres pays entrent également dans cette catégorie des élèves en net progrès : le Ghana et la Tanzanie participent à plusieurs opérations de maintien de la paix des Nations unies ; le Tchad et la Mauritanie, avec leurs unités spécialisées, sont considérés par les experts militaires comme les seuls pays de la sous-région à vraiment pouvoir faire la différence face aux jihadistes dans le nord du Mali. Laurent Touchard

Jeuneafrique.com par François Soudan

 

Côte d’Ivoire : des hommes armés dévalisent une gendarmerie à Bongouanou

octobre 22, 2012
Soldats en patrouille près d'Abidjan, le 6 août 2012. Soldats en patrouille près d’Abidjan, le 6 août 2012. © AFP

Des hommes armés ont attaqué, dans la nuit de samedi 20 à dimanche 21 octobre, la gendarmerie de Bongouanou, à 200 km au Nord d’Abidjan. Pas de blessés, mais des armes et des munitions volées.

Pour une fois, en Côte d’Ivoire, des assaillants n’ont pas fait de victimes. Dans la nuit de samedi 20 à dimanche 21 octobre, « entre 2 et 3 heures du matin (locales et GMT), une dizaine d’hommes armés ont attaqué la gendarmerie de Bongouanou, tenu les gendarmes en respect et emporté des munitions et des armes. Il n’y a pas eu de victimes », témoigne un journaliste de cette ville située à 200 km au Nord d’Abidjan.

Le butin emporté par les criminels est relativement maigre : « 13 armes » en tout ont été prises à la gendarmerie – huit fusils AK-47 et cinq pistolets automatiques – et « cinq autres armes » au cantonnement des Eaux et forêts, selon une source militaire.

Les plus récentes attaques dans le pays remontaient à la nuit du 14-15 octobre. Pour la première fois, une infrastructure stratégique, la centrale thermique d’Azito, à Abidjan, a été touchée, subissant de sérieux dégâts. Par ailleurs, au même moment, les forces de sécurité avaient été attaquées à Bonoua (60 km à l’est de la capitale économique).

Jeuneafrique.com avec AFP

Syrie : l’armée tente de reconquérir du terrain, tensions accrues avec la Turquie

octobre 14, 2012
Un avion de chasse syrien au-dessus de la ville d'Alep, le 13 octobre 2012. Un avion de chasse syrien au-dessus de la ville d’Alep, le 13 octobre 2012. © AFP/Tauseef Mustafa

L’armée syrienne tentait dimanche, à coups de raids aériens et de tirs d’artillerie, de reprendre des positions clés conquises par les rebelles qui ont remporté plusieurs succès dans le nord du pays.

L’armée syrienne tentait dimanche, à coups de raids aériens et de tirs d’artillerie, de reprendre des positions clés conquises par les rebelles qui ont remporté plusieurs succès dans le nord du pays.Le conflit armé, à l’origine une révolte pacifique hostile au président Bachar al-Assad réprimée dans le sang, se double de tensions accrues entre la Syrie et la Turquie voisine, qui soutient la rébellion et a menacé de répliquer à toute attaque de Damas après une série d’incidents à sa frontière.

Signe de l’aggravation de la crise entre les deux ex-alliés, Damas a décidé d’interdir aux avions de la Turkish Airlines de survoler son territoire. Bien qu’ayant qualifié plusieurs fois sa mission de « très difficile », l’émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi tente toujours de trouver une solution en visitant les puissances régionales: après l’Arabie saoudite et la Turquie, il se rend dimanche en Iran, principal allié de M. Assad.

Samedi, il a discuté avec les dirigeants turcs de « l’urgence de trouver un moyen d’arrêter le bain de sang et d’alléger les souffrances du peuple syrien » et des « répercussions néfastes du conflit sur la région », selon un communiqué dimanche. Dans cette guerre sanglante entre soldats et insurgés, la rébellion multiplie ses attaques malgré son infériorité en armes, infligeant de lourdes pertes à l’armée et s’emparant de bases militaires pour s’y approvisionner en munitions, selon des militants et des ONG.

Dimanche, l’armée a lancé une contre-attaque dans le nord pour reprendre des positions aux insurgés, et repoussait une offensive des rebelles contre la plus importante base militaire de la province d’Idleb, selon une ONG syrienne.

Principal atout des forces du régime, l’aviation larguait des bombes sur Maaret al-Noomane, prise par les rebelles en début de semaine.
En s’emparant de cette ville située sur la route vers Alep, les rebelles ont pu freiner l’acheminement des renforts militaires vers la métropole du nord, théâtre depuis mi-juillet de violents combats. Le blocage de son approvisionnement affaiblit l’armée qui peine déjà à faire face sur tous les fronts qui s’ouvrent à travers le pays.

Un journaliste de l’AFP a vu un civil littéralement coupé en deux par une frappe sur Maaret al-Noomane, son corps affreusement mutilé gisant dans une mare de sang. « Regardez ce que ce régime fait à son peuple! », « Venez ici Lakhdar Brahimi! », s’écriaient des badauds alors que le cadavre était emballé dans des sacs poubelles.

Attaques rebelles tous azimuts

A l’est de Maaret al-Noomane, des combats se déroulaient aux abords de l’importance base de Wadi Daif, qui renferme des réservoirs de carburant, des chars et un grand nombre de soldats, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Plus au nord, près de la ville rebelle de Saraqeb, l’armée s’est retirée d’un barrage stratégique sur la route d’Alep. Toujours dans Idleb, les rebelles ont capturé à un barrage trois officiers à Jisr al-Choughour, où ils avaient capturé 256 soldats la semaine dernière. Dans cette province et ailleurs, Human Rights Watch (HRW) a accusé l’aviation d’avoir largué des bombes à sous-munitions, s’inquiétant des vidéos montrant des civils manipulant des sous-munitions non explosées « au risque de leur vie ».

Les rebelles se sont emparés samedi de deux bases dans la régions de Homs (centre) et à Damas, avant de perdre cette dernière dimanche. « Ce qui est important ce sont les armes et les munitions qu’ils saisissent lors de l’attaque », commente Rami Abdel Rahmane, chef de l’OSDH.

D’après les analystes, la supériorité militaire et notamment aérienne du régime n’est plus déterminante car les troupes sont démoralisées après 19 mois de révolte, minées par les défections et privées de renforts.

Dans cette guerre qui entre lundi dans son 20e mois, les combats se sont tellement intensifiés que le bilan des civils tués ces derniers jours est pour la première fois inférieur à celui des rebelles ou des soldats morts, selon l’OSDH qui recense 33.000 morts depuis mars 2011.

Brahimi en Iran

Aucun signe ne laisse présager une fin proche du conflit, les deux belligérants étant déterminés à en finir par la force et la communauté internationale, pays arabes et occidentaux d’un côté et Russes et Chinois de l’autre, restant profondément divisée sur la manière d’agir.

La crise s’est compliquée encore plus avec l’escalade entre Ankara et Damas, dont les rapports sont déjà exécrables depuis que cinq civils turcs ont été tués le 3 octobre par un obus syrien à la frontière. Les relations entre les deux ex-alliés se sont envenimées après l’interception en Turquie d’un avion syrien transportant, selon Ankara, des armes russes, ce qu’ont vivement démenti Damas et Moscou.

En Iran, M. Brahimi s’entretiendra de la Syrie avec le ministre des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi dans l’espoir de mettre un terme aux violences qui ont forcé, selon l’ONU, plus de 340.000 Syriens à fuir le pays, et plus d’un million de déplacés à quitter leur foyer.

Jeuneafrique.com avec AFP

Reconquête du Nord-Mali : l’armée se réarme et peaufine ses plans avec la Cedeao

août 15, 2012

L'armée malienne a besoin d'équipement mais aussi de formation et d'entraînement. L’armée malienne a besoin d’équipement mais aussi de formation et d’entraînement. © Issouf Sanogo/AFP

La reconquête du Nord-mali se précise. Réunis les 13 et 14 août à Bamako, les chefs d’état-major de la Cedeao ont peaufiné leur plan d’intervention pour obtenir un mandat de l’ONU. Parallèlement, de nouveaux hélicoptères de combat ont été livrés à Bamako, qui pourrait recevoir prochainement d’autres armes bloquées par l’organisation ouest-africaine dans l’attente de la formation d’un gouvernement d’union nationale.

Très tard dans la nuit du 25 juillet, à l’aéroport de Bamako. Un avion Iliouchine de fabrication russe en provenance de Bulgarie se pose discrètement. Affrété par une compagnie de transport ukrainienne, il transporte à son bord deux hélicoptères de combat de type MI23, en pièces détachées, qui devront être assemblés à Bamako. Quelques jours auparavant, le 16 juillet, trois nouveaux moteurs d’hélicoptères avaient été acheminés par cette même compagnie ukrainienne pour remplacer ceux, en fin de parcours, des appareils dont disposent déjà l’armée malienne.

Tout ce matériel faisait partie d’un lot commandé par le Mali avant le coup d’État du 22 mars. Et d’autres armes devraient être prochainement livrées, du moins si la transition se poursuit sans accros à Bamako. Les pays de la Cedeao avait en effet ordonné à la Guinée de bloquer dix engins blindés transitant par le port de Conakry et au Sénégal de retenir des caisses de munitions et d’armes lourdes arrivées à Dakar.

La situation devrait se débloquer après la formation d’un gouvernement union nationale attendu très prochainement à Bamako et le retour à une certaine normalité, c’est-à-dire la constitution d’un pouvoir politique fort et respecté prenant l’ascendant sur des militaires définitivement revenus dans le rang. C’est la condition essentielle posée par la Cedeao pour que le Mali puisse jouer – avec son aide – un rôle de premier plan dans une prochaine offensive pour libérer les villes du Nord du joug islamiste. Et les contours de cette reconquête se précisent de plus en plus.

« Personne ne fera cette guerre à la place du Mali »

Les chefs d’état-major de la Cedeao ont tenu à Bamako, du 13 au 14 août, une réunion extraordinaire pour finaliser un plan d’intervention au Mali sous mandat de l’ONU, qui se développerait en trois phases. La première concerne la sécurisation des organes de transition à Bamako, la deuxième porte sur la réorganisation, l’équipement et la formation des forces maliennes et la troisième vise la reconquête du Nord à proprement parler.

Au cours de la rencontre, un accord est intervenu sur les deux dernières phases. « Pour la deuxième et la troisième, nous sommes d’accord sur tous les points. Les troupes maliennes seront en avant sur le terrain et les autres militaires de la Cedeao viendront en appui, avec des avions de combat notamment. Après cette phase de planification, il nous reste désormais à déterminer lors des prochaines réunions le nombre précis de soldats dont nous aurons besoin. Cela pourrait être trois bataillons en première ligne si besoin. Personne ne fera cette guerre à la place du Mali », assure le chef d’état-major général des armées, le colonel Dahirou Dembélé.

Quant à la première phase de l’intervention – la sécurisation des organes de la transition – le président Dioncounda Traoré a affirmé dans son discours à la nation, le 29 juillet, qu’il faisait confiance à l’armée malienne pour cette tâche. Reste que la Cedeao doit aussi valider les plans des ex-miliaires putshistes.

Jeuneafrique.com par Baba Ahmed, à Bamako