Posts Tagged ‘Musulmans’

Les pèlerins prient sur le mont Arafat, point culminant du hajj

juillet 8, 2022
Les pelerins prient sur le mont Arafat, point culminant du hajj
Les pèlerins prient sur le mont Arafat, point culminant du hajj© AFP/Delil SOULEIMAN

Des centaines de milliers de musulmans ont prié vendredi sur le mont Arafat, en Arabie saoudite, point culminant du hajj qui réunit sous une chaleur accablante le plus grand nombre de pèlerins depuis le début de la pandémie de Covid-19.

En bus ou à pied et en chantant « Dieu, je suis là », les fidèles ont convergé depuis la vallée de Mina vers le Jabal al-Rahma (mont de la Miséricorde), là où le prophète Mahomet a prononcé selon la tradition son prêche d’adieu aux musulmans l’ayant accompagné pour le pèlerinage à la fin de sa vie.

Des milliers d’entre eux se sont ensuite retrouvés à la mosquée de Namirah, à proximité, pour la prière de midi.

« En 2020, je pensais que je ne ferais jamais le hajj. Cela me paraissait la fin du monde. Mais je suis là aujourd’hui. Dieu est grand », se réjouit Bassam Mohammed, un pèlerin égyptien.

Durant les deux années de pandémie, les autorités saoudiennes n’ont autorisé que quelques milliers d’habitants du royaume à effectuer le pèlerinage, contre 2,5 millions de musulmans du monde entier en 2019.

Cette année, un million de fidèles, dont 850.000 étrangers tirés au sort, ont été accueillis à La Mecque et Médine, les premiers lieux saints de l’islam dans l’ouest du royaume, à condition d’être vaccinés et de présenter un test PCR négatif.

Masques, désinfectants

Le pèlerinage se déroule alors que les cas de contamination au Covid-19 remontent en flèche dans le monde. Et le rassemblement d’un million de personnes n’est pas sans risques.

Les autorités saoudiennes ont annoncé l’abandon du port du masque dans la plupart des espaces fermés, mais l’ont imposé dans la Grande Mosquée de La Mecque.

Par conséquent, un grand nombre de pèlerins ne portent pas de masques pendant les rituels.

Dans la vallée de Mina, où ils ont passé la nuit dans des tentes climatisées, les fidèles se sont vue remettre des sacs avec des masques et du gel désinfectant.

Selon le ministère de la Santé jeudi soir, aucun cas de coronavirus n’a été détecté parmi les pèlerins.

« Le statut des pèlerins est rassurant. Aucun cas de contamination (…) n’a été rapporté », a-t-il dit sans préciser si des tests étaient régulièrement effectués.

Le hajj, l’un des plus grands rassemblements religieux annuels au monde, fait partie des cinq piliers de l’islam et doit être entrepris par tous les musulmans qui en ont les moyens au moins une fois dans leur vie.

« Je suis tellement heureux d’être là, comme tout le monde. C’est le plus grand hajj depuis le Covid-19 », dit Saad Farhat Khalil, un pèlerin égyptien de 49 ans.

Lapidation de Satan

Autre défi lors du pèlerinage; la chaleur accablante avec des températures frôlant les 44 degrés Celsius.

Les chapeaux interdits pour les hommes durant le hajj, les pèlerins tentent de se protéger du soleil avec des parapluies, des tapis de prière, voire de petits seaux remplis d’eau.

Les femmes, elles, sont obligées de se couvrir la tête avec des foulards.

« Nous pouvons tolérer (la chaleur). Nous sommes ici pour le hajj. Plus nous tolérons, plus notre pèlerinage a de la valeur », dit Laila, une irakienne de 64 ans.

Par mesure de précaution, les autorités ont réservé des centaines de lits d’hôpitaux et installé « un grand nombre de ventilateurs brumisateurs ».

Et le Centre national de météorologie envoie des messages d’avertissement aux pèlerins sur leurs téléphones portables, les appelant à ne pas s’exposer durant les heures les plus chaudes de la journée.

Après le coucher du soleil, les pèlerins se rendront à Mouzdalifah, à mi-chemin entre Arafat et Mina, où ils dormiront à la belle étoile, avant d’effectuer samedi le rituel de la lapidation des stèles représentant Satan à Mina, et de célébrer la fête du Sacrifice, l’Aïd al-Adha.

Le rituel de lapidation des stèles a tourné au drame en 2015 avec une gigantesque bousculade qui avait fait quelque 2.300 morts.

Les pèlerins retourneront ensuite à la Grande Mosquée à La Mecque pour effectuer un dernier « tawaf » autour de la Kaaba, la structure cubique drapée d’un tissu noir brodé d’or vers laquelle tous les musulmans se tournent pour prier.

Par Le Point avec AFP

Canada-Québce: Le ministre Charette est hué lors d’une vigile à Montréal pour les victimes à London

juin 11, 2021

 

MONTRÉAL — Le ministre caquiste responsable de la Lutte contre le racisme Benoit Charette s’est fait huer pendant plusieurs minutes vendredi soir lorsqu’il a pris la parole lors d’une vigile organisée pour rendre hommage à la famille musulmane décimée dans le sud de l’Ontario dimanche dernier. 

© Fournis par La Presse Canadienne

Devant des centaines de personnes réunies dans le quartier Parc-Extension à Montréal, le ministre Charette a été chahuté dès le moment où il a été présenté à la foule, au point où les organisateurs ont repris le microphone pour tenter de calmer l’agitation et le mécontentement dans l’assistance, mais en vain. 

«Chers amis, nous pouvons avoir certains points de divergences, mais n’oublions pas pourquoi nous sommes ici», a lancé le ministre Charette en tentant d’atténuer les tensions. 

Mais les citoyens mécontents ont continué de se faire entendre pendant les six minutes qu’a duré le discours du ministre responsable de la Lutte contre le racisme. 

Dans la foule, certains citoyens brandissaient des messages contre la loi 21 ou «Loi sur la laïcité de l’État», qui semble être la raison de l’animosité des protestataires à l’égard du ministre caquiste. 

La vigile était organisée par le Forum musulman canadien, qui s’oppose farouchement à la loi 21 qui interdit les signes religieux pour certaines personnes qui sont en autorité. 

La mairesse Valérie Plante, le candidat à la mairie Denis Coderre, les ministres fédéraux Pablo Rodriguez et Mélanie Joly étaient également présents. 

La vigile visait à honorer la mémoire de Salman Afzaal, 46 ans, sa femme Madiha Salman, 44 ans, leur fille Yumna Salman, 15 ans, et la grand-mère de l’adolescente, Talat Afzaal, 74 ans. 

La police allègue que ces quatre personnes ont été tuées après avoir été percutées par une voiture lors d’un acte planifié qui visait des musulmans. 

Le fils de neuf ans du couple, Fayez, a été grièvement blessé, mais devrait se rétablir. 

Nathaniel Veltman fait face à quatre chefs d’accusation de meurtre au premier degré et à un chef de tentative de meurtre en lien avec l’attaque. 

Le Centre culturel islamique de Québec organisait également vendredi soir à Québec une veillée à la chandelle en mémoire des victimes.

Avec Stéphane Blais, La Presse Canadienne

Canada: La communauté musulmane pleure les 3 étudiants morts dans un accident jeudi

février 19, 2021

Al Numan Aditta, Aranoor Azad Chowdhury, Risul Badhon sont morts jeudi dans un accident de voiture près d’Arborg, à 115 km au nord de Winnipeg. Leurs amis et la communauté musulmane sont en deuil.

Al Numan Aditta, Aranoor Azad Chowdhury et Risul Badhon ont perdu la vie dans un accident de voiture après un voyage pour voir les aurores boréales.

© Aranoor Azad Chowdhury/Al Numan Aditta/Risul Badhon/Facebook Al Numan Aditta, Aranoor Azad Chowdhury et Risul Badhon ont perdu la vie dans un accident de voiture après un voyage pour voir les aurores boréales.

Les trois étudiants revenaient d’une excursion pour voir les aurores boréales lorsqu’ils ont percuté un véhicule roulant vers le nord. La collision a eu lieu aux environs de 6 h 30, selon la Gendarmerie royale du Manitoba (GRC).

Au volant de l’autre voiture, une femme de 53 ans a été envoyée à l’hôpital de Winnipeg pour des blessures graves, mais qui ne mettent pas sa vie en danger.

Les trois étudiants originaires du Bangladesh ont été déclarés morts sur les lieux. La collision fait toujours l’objet d’une enquête, mais la piste de l’alcool a été écartée, selon la GRC.

«Ils faisaient partie des meilleures personnes que j’aie jamais rencontrées. De vrais mentors», a déclaré leur ami, Fardeen Zareef.

Les trois amis suivaient des cours à l’Université du Manitoba.

Fardeen Zareef raconte que Aranoor Azad Chowdhury étudiait les statistiques et qu’il était toujours très positif. Il décrit Risul Badhon comme un étudiant sérieux et assidu en troisième année de comptabilité. «Al Numan Aditta était un amour, il étudiait l’agriculture», a-t-il confié.

Fardeen Zareef avait rencontré les trois jeunes en 2018. «Au fil du temps, ils sont devenus mes amis les plus proches, presque comme des frères pour moi et pour la communauté musulmane, a-t-il expliqué. Tout le monde les connaissait et nous sommes tous en deuil».

Fardeen Zareef et ses amis, de gauche à droite, Risul Badhon, Al Numan Aditta et Aranoor Azad Chowdhury, avaient prévu d'obtenir leur diplôme ensemble au printemps.

© Gracieuseté de Fardeen Zareef Fardeen Zareef et ses amis, de gauche à droite, Risul Badhon, Al Numan Aditta et Aranoor Azad Chowdhury, avaient prévu d’obtenir leur diplôme ensemble au printemps.

Le président de l’Association des étudiants musulmans de l’Université du Manitoba, Abdul Ahad, raconte que la nouvelle de l’accident a été annoncée à 10 h 30 et que les familles ont été immédiatement contactées.

«Il leur a fallu un peu de temps pour comprendre la situation, car c’est inconcevable pour les proches, et au Bangladesh c’était la nuit», a-t-il déclaré.

L’Association islamique du Manitoba s’occupe des arrangements funéraires et offre du soutien et des conseils en cas de deuil.

L’Association des étudiants musulmans de l’Université du Manitoba envisage d’organiser une cérémonie de commémoration pour les trois jeunes et plusieurs autres étudiants décédés récemment.

Abdul Ahad explique également que l’association s’entretiendra avec l’administration universitaire vendredi pour discuter de l’organisation d’une veillée.

Radio-Canada avec les informations de Nicholas Frew/CBC

« Caricatures de Mahomet » – Youssef Seddik : « Les musulmans ne devraient pas se sentir concernés »

novembre 8, 2020

L'islamologue et philosophe tunisien Youssef Seddik.

Pour l’islamologue et philosophe tunisien, les musulmans doivent reconsidérer leur perception de leur histoire religieuse. Et soumettre les textes sacrés à un examen rationnel.

Le discours d’Emmanuel Macron sur le séparatisme a laissé les Tunisiens perplexes, puisque le président français les a cités pour illustrer la montée de l’islam politique et le recul de la laïcité. Ces propos ont été d’autant plus mal perçus que l’Occident a précisément soutenu les islamistes lors des Printemps arabes, notamment en Syrie et en Libye.

Entre temps, l’assassinat de Samuel Paty, puis l’attaque meurtrière de Nice, perpétrée par un jeune migrant clandestin tunisien, ont provoqué une sidération telle que le séparatisme islamiste est passé au second plan.

Pourtant, la republication des caricatures du Prophète suscite toujours autant d’émotion que d’incompréhension dans les pays musulmans. Une blessure qui alimente un vif sentiment anti-français. Sans parti pris ni surenchère, l’islamologue et philosophe tunisien Youssef Seddik pointe, pour Jeune Afrique, les failles des uns et des autres.

Jeune Afrique : De nombreux pays arabes ont condamné la republication en France des caricatures du Prophète, considérant que c’est une atteinte au sacré…
Youssef Seddik : Il ne s’agit pas vraiment d’atteinte au sacré ; tout est parti du discours du président français, Emmanuel Macron, sur le séparatisme. Évidemment, il faut distinguer religion et terrorisme, surtout quand celui-ci donne lieu à des abominations plurisymboliques, comme cela a été le cas avec l’assassinat de Samuel Paty.

Il faut rejeter en bloc ces actes et les dénoncer haut et fort. Mais pour ce qui est de la position des pays musulmans au sujet des caricatures, je crois que nous devons reconsidérer complètement notre perception de notre histoire religieuse. Pas de notre religion, car la foi est personnelle, mais il s’agit d’interroger les époques et surtout la nôtre.

C’est-à-dire ?
Il n’est pas normal que partout dans le monde musulman, on enseigne le Coran à des enfants sans qu’ils comprennent de quoi il retourne. J’ai souvent soulevé cette problématique sans recevoir de réponse. Avant d’apprendre, il faut pouvoir comprendre. Cela est valable pour toutes les disciplines. Il est absurde qu’il en soit autrement.

Pour le Coran, c’est encore plus grave ; en apprenant des termes qui semblent solennels, on suggère que le texte est autonome, qu’il échappe à la réflexion et à l’examen rationnel, qu’il ne faut surtout pas s’interroger. Il est temps de faire une distinction entre le mythique et le discursif, comme l’a fait l’Occident. Quand on dit à des enfants que le bâton de Moïse s’est transformé en serpent, ils considèrent que c’est vrai. Si on leur dit que c’est une métaphore, on est traité de mécréant.

NOUS DEVONS PROCÉDER À UNE REFONTE COMPLÈTE DE L’ENSEIGNEMENT DE NOTRE HISTOIRE

Il faut profiter du fait qu’il n’y ait pas de clergé en islam pour que chacun choisisse le chemin qui lui convient. Nous devons procéder à une refonte complète de l’enseignement de notre histoire et distinguer ce qui est de l’ordre de la répétition incantatoire et rituelle de ce qui relève de l’histoire, du rationnel, du discutable.

Rien ne nous empêche d’expliquer, dès le début de l’enseignement du Coran, qu’il y a dans le monde des attitudes de foi, révélées ou pas, différentes.

Il faut aussi spécifier ce qu’est la Révélation. Est-ce une inspiration ou une attitude morale révélée parce qu’elle était objet d’un discours ? Nous avons un chantier énorme à ce niveau là et il faut s’y atteler. Que chacun conçoit le Créateur comme il l’entend, c’est un atout énorme.

Est-ce une réponse suffisante face à la violence et aux attaques actuelles ?
Il faut s’attendre malheureusement à ce que ce genre d’événement se répète. Mais il convient de se demander pourquoi le ou les assassins sont le plus souvent éliminés. Ils sont un énorme document humain à même de fournir des renseignements clés. Cette attitude interpelle. Que veut-on cacher en éliminant ces hommes ?

L’islam est en fâcheuse posture. S’achemine-t-on vers le déclin de l’islam politique ?
C’est un oxymore, une contradiction dans les termes. L’islam et la politique n’ont rien à faire ensemble. Il y a l’islam et il y a la politique. La politique est une urbanité qui n’a rien à voir avec la religion. Pour rappel, la social-démocratie chrétienne était complètement laïque et totalement hors religion.

En Tunisie, nous avons été à l’avant-garde sur cette question du rapport entre religion et politique, mais nous le payons cher, puisqu’on ne cesse de nous considérer, dans les médias arabes, comme de mauvais musulmans, voire des athées.

DANS CERTAINS PAYS MUSULMANS, ON INVENTE DES OBLIGATIONS QUI N’ONT RIEN À VOIR AVEC LA RELIGION ET ON LES INTRODUIT DANS LES DÉBATS POLITIQUES

Dans certains pays musulmans, on invente des obligations qui n’ont rien à voir avec la religion et on les introduit dans les débats politiques. Nous avons été gagnés par cette tendance ; aujourd’hui, le port du voile s’est imposé, alors qu’il n’est pas une obligation, et la Tunisie a reculé par rapport à ses positions plus tolérantes des années 1970.

Manifestations au Bangladesh contre la publication des caricatures du Prophète, le 27 octobre 2020.

À la lumière des derniers événements, que pensez des propos d’Emmanuel Macron sur le séparatisme ?
Il a fait une erreur en faisant de l’islam une exclusivité du séparatisme. Il aurait dû dire, comme nous en avions parlé lors de sa visite en Tunisie, qu’aucun séparatisme n’était acceptable et au moins rappeler qu’il y a eu historiquement un séparatisme chrétien qui a scindé l’Europe entre catholiques et protestants.

Reconnaître que le séparatisme a concerné toute les religions, même si pour certaines il est dépassé, est aussi une manière de ne pas trahir la mémoire des peuples. Il faudrait aussi que l’on arrête de confondre islamique et islamiste ; cela relève d’une provocation inutile.

UN BLASPHÈME N’ENGAGE FINALEMENT QUE CELUI QUI LE PROFÈRE

Le péché originel est précisément tous les amalgames qui sont faits. La chancelière allemande, Angela Merkel, n’a pas fait de discours sur l’islam en prenant son peuple à témoin. Macron l’a fait. Mais les musulmans n’ont pas à se sentir touchés par les caricatures du Prophète. Un blasphème n’engage finalement que celui qui le profère.

Que les musulmans cessent donc de pousser des cris d’orfraie pour des faits qui ne les concernent pas. Si on est traité de débile dans la rue, est-ce qu’on l’est pour autant ? Il faut se demander pourquoi les musulmans se sentent à ce point touchés. Cette surenchère serait-elle chez eux un signe de doute ?

S’ils jugent la liberté de certaines civilisations insoutenable, qu’ils cessent d’envoyer leurs enfants dans les universités occidentales, qu’ils cessent de venir tenter leur chance au nord de la Méditerranée. Assez d’hypocrisie! D’autant que leur étroitesse de vue a des conséquences désastreuses pour ceux de leurs coreligionnaires qui vivent ou aspirent à vivre en Europe.

Avec Jeune Afrique par Frida Dahmani

Pour l’ex-premier ministre de Malaisie, «les musulmans ont le droit de tuer des Français»

octobre 29, 2020

L’ex-premier ministre de Malaisie, Mahathir Mohamad, a déclaré jeudi 29 octobre que les musulmans avaient le droit «de tuer des millions de Français», peu après un attentat au couteau à Nice. Trois personnes ont été tuées jeudi, dont au moins une égorgée, dans une église de Nice lors d’une attaque considérée par les autorités françaises comme terroriste.

Peu après, celui qui fut premier ministre de Malaisie, pays à majorité musulmane, jusqu’à la chute de son gouvernement en février, a posté sur son compte Twitter des propos incendiaires. Se référant à la décapitation le 16 octobre d’un enseignant français qui avait montré des caricatures du prophète Mahomet à ses élèves, dans le cadre de son enseignement, Mahathir Mohamad a déclaré qu’il n’approuvait pas l’attentat mais que la liberté d’expression n’incluait pas «les insultes à l’égard d’autrui». «Quelle que soit la religion mise en cause, les gens qui sont en colère tuent», a affirmé l’ex-premier ministre, âgé de 95 ans, auteur dans le passé de déclarations controversées sur les juifs et les homosexuels. «Au cours de leur histoire, les Français ont tué des millions de gens. Beaucoup étaient musulmans. Les musulmans ont le droit d’être en colère et de tuer des millions de Français pour les massacres du passé», a-t-il ajouté.

Mahathir Mohamad, qui a occupé à deux reprises le fauteuil de premier ministre pendant une durée cumulée de 24 ans, a jugé que le président français Emmanuel Macron était «très primitif». «Les Français devraient enseigner à leurs citoyens le respect des sentiments d’autrui. Puisqu’on accuse tous les musulmans et la religion des musulmans pour ce qu’une personne en colère a fait, les musulmans ont le droit de punir les Français», a-t-il poursuivi. «Le boycott ne peut pas compenser les méfaits commis par les Français toutes ces années».

Twitter a finalement retiré le message de l’ex-Premier ministre malaisien dans la journée, après que la France a réclamé la suspension pure et simple du compte.

Il n’a fait aucune référence à l’attaque de Nice, commise selon une source française proche de l’enquête au cri d’«Allah Akbar» («Dieu est le plus grand», en arabe).

Après la décapitation de l’enseignant français, Samuel Paty, par un jeune de 18 ans Russe tchétchène, Emmanuel Macron a promis que la France ne renoncerait pas aux caricatures, au nom de la liberté d’expression. Ses propos ont entraîné dans plusieurs pays musulmans de vives tensions, allant de manifestations massives jusqu’au boycott de produits français.

Par Lefigaro avec AFP

Coronavirus : les musulmans fêtent un Aïd el-Fitr confiné

mai 24, 2020

 

Ce dimanche marque la fin du mois de jeûne du ramadan.

La plupart des musulmans du monde célèbrent ce dimanche l’Aïd el-Fitr, la fête marquant la fin du mois de jeûne du ramadan, assombrie cette année par des mesures de confinement pour endiguer la pandémie de nouveau coronavirus.

Cette fête, l’une des plus importantes du calendrier musulman, est traditionnellement célébrée par des prières à la mosquée, des visites familiales et des achats de vêtements, de cadeaux ou de friandises. Mais cette année, les célébrations doivent composer avec la pandémie de Covid-19. De nombreux pays ont renforcé les mesures de restriction après qu’un certain relâchement pendant le ramadan a entraîné une hausse des infections selon les autorités.

En France, le Conseil français du culte musulman appelle les croyants «à ne pas célébrer dans les mosquées (fermées depuis deux mois, ndlr) la prière de l’Aïd El-Fitr» dimanche. «Chacun pourra l’accomplir chez soi et en famille», estime-t-il. La grande Mosquée de Paris rappelle aussi qu’elle n’organisera pas cette prière «étant donné que les conditions de sécurité sanitaire ne sont pas encore totalement réunies».

De l’Egypte à l’Irak, en passant par la Turquie et la Syrie, plusieurs pays ont également interdit les prières collectives. L’Arabie saoudite, qui abrite les lieux les plus saints de l’islam, a instauré un couvre-feu total de cinq jours à partir de samedi.

Pays le plus touché dans le Golfe, le royaume a vu le nombre d’infections plus que quadrupler depuis le début du ramadan, pour atteindre environ 68.000. Les prières de l’Aïd se dérouleront dans les deux mosquées des villes saintes de La Mecque et Médine «sans les fidèles», ont annoncé samedi les autorités.

La mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, le troisième site le plus saint de l’islam, ne sera rouverte aux fidèles qu’après l’Aïd, a déclaré son organe directeur.

Au Liban, la plus haute autorité religieuse sunnite a annoncé la réouverture des mosquées pour les prières du vendredi uniquement. Les fidèles seront toutefois soumis à divers contrôles sanitaires, dont une prise de température.

En Asie, les musulmans se sont rués sur les marchés pour faire leurs achats avant la fête, au mépris de la distanciation sociale imposée par les autorités et bravant parfois les tentatives de la police de disperser la foule.

Le Pakistan, qui a cédé à la pression religieuse en autorisant les prières à la mosquée pendant le ramadan, n’a pas encore annoncé de décision concernant les rassemblements de l’Aïd.

En Indonésie, plus grand pays musulman du monde, certains se tournent vers les passeurs et les faux certificats pour contourner l’interdiction de voyager dans d’autres régions de l’archipel et rejoindre leurs proches, selon la grande migration annuelle de fin de ramadan.

L’Iran, qui a connu l’épidémie la plus meurtrière au Proche et Moyen-Orient, a demandé à ses citoyens d’éviter de voyager pendant l’Aïd qui devrait avoir lieu lundi dans ce pays à majorité chiite, de même pour la communauté chiite irakienne.

Les Emirats arabes unis ont aussi renforcé le confinement, avec un couvre-feu nocturne commençant à 20 heures au lieu de 22 heures pendant le ramadan. Mais cela n’a pas empêché des habitants de planifier des escapades dans des hôtels de luxe en bord de mer à Dubaï, Ajman ou Ras Al-Khaimah.

Par Le Figaro avec AFP

 

Chine: Pékin ordonne le retrait de symboles musulmans de plusieurs restaurants halal

août 1, 2019

 

Les autorités chinoises ont demandé à des employés de onze restaurants halal pékinois de couvrir ou d’effacer les écritures arabes ou symboles musulmans présents dans le commerce. Une décision qui s’inscrit dans un contexte de «sinisation» et de contrôle des religions.

«Ils nous parlent toujours d’unité nationale, et que la Chine s’internationalise. Mais c’est de l’unité nationale, ça?». À Pékin, les autorités chinoises ont exigé auprès d’employés de onze restaurants de retirer de leurs échoppes toutes écritures et symboles qui s’apparentent à l’islam, rapporte Reuters ce 1er août. Sont ainsi visés les croissants de lune, mais aussi le mot «halal» écrit en arabe.

«Ils nous ont dit que c’était de la culture étrangère, et que nous devrions utiliser plus de culture chinoise», a affirmé auprès de l’agence de presse le directeur d’un restaurant de nouilles. Selon lui, il a dû retirer le mot «halal» devant les autorités, qui l’ont regardé faire. Certains magasins ont remplacé les caractères arabiques de leurs échoppes par les termes «qing zhen», qui signifient «halal» en chinois. Si la plupart des employés interrogés n’avaient pas de réticence à couvrir les écritures, l’un des intervenants a accusé les autorités chinoises de vouloir «effacer» la culture musulmane.

China has now banned Islam in Beijing!!

CCP has ordered halal restaurants and food stalls to remove Arabic script and symbols associated with Islam from their signs, part of an expanding national effort to « Sinicize » its Muslim population.

Contacté par Reuters, Zha Xi, membre de la Commission des affaires ethniques de la République Populaire de Chine, affirme que le pays protège et garantit les droits et intérêts de toutes les minorités ethniques. «Actuellement, notre régulation de la nourriture halal est gérée localement. Chaque province la régente selon les coutumes et habitudes de ses habitants», a-t-elle déclaré.

Cinq religions étroitement surveillées par la Chine

20 millions de musulmans sont présents en Chine. Et il existe environ 1000 restaurants halal à Pékin, indique The Independent . Cette nouvelle campagne s’inscrit dans un contexte de contrôle des religions. Comme le rapportait Le Figaro en 2018, la Chine a fait entrer en vigueur une législation qui limite les pratiques culturelles ne se conformant pas aux «réalités chinoises». La Chine veut ainsi «siniser» les croyances répandues sur le territoire.

Officiellement, le pays reconnaît cinq religions: le catholicisme, le protestantisme, le bouddhisme, le taoïsme et l’islam. Chacune d’entre elle est étroitement surveillée: par exemple, des églises indépendantes ont été fermées en 2018, et certaines croix ont été retirées du haut d’édifices religieux, parfois avec l’aide de grues, comme l’écrivait France 24 l’année dernière. Mais l’Islam demeure la religion qui est la plus scrutée par les autorités chinoises.

Le gouvernement est notamment préoccupé par la situation dans la province du Xinjiang, où vivent près de 10 millions d’Ouïghours, de confession musulmane. La région a connu de nombreuses violences ces dernières années, et les autorités estiment que certains séparatistes ont des liens avec des groupes djihadistes internationaux. La Chine a d’ailleurs interdit le port du voile intégral, mais surtout ouvert des «camps de déradicalisation».

Le Figaro fr par Steve Tenré avec agences Reuters

Pape François: considérer les musulmans comme des «partenaires»

juin 21, 2019

 

Le pape François a estimé vendredi que les musulmans devraient être considérés comme des «partenaires» avec lesquels construire une cohabitation pacifique pour barrer le chemin aux «groupes fanatiques ennemis du dialogue». Il s’exprimait lors d’une rencontre organisée à Naples par la Faculté pontificale de théologie de l’Italie méridionale.

«Les étudiants en théologie devraient être éduqués au dialogue avec le judaïsme et l’islam pour comprendre les racines communes et les différences de nos identités religieuses et contribuer ainsi plus efficacement à la construction d’une société qui apprécie la diversité et favorise le respect, la fraternité et la cohabitation pacifique», a déclaré le pape.

«Nous sommes appelés à dialoguer avec les musulmans afin de construire l’avenir de nos sociétés et de nos villes; nous sommes appelés à les considérer comme des partenaires pour construire une cohabitation pacifique même quand se produisent des événements bouleversants, œuvre de groupes fanatiques ennemis du dialogue, comme la tragédie de Pâques (les attentats, ndlr) au Sri Lanka», a poursuivi le pape argentin.

«Dans les facultés de théologie et les universités ecclésiastiques, il faut encourager les cours de langue et de culture arabe et juive et la connaissance réciproque entre étudiants chrétiens, juifs et musulmans», a conclu le souverain pontife.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Un Américain condamné à la perpétuité pour le meurtre de trois musulmans

juin 13, 2019

 

Un Américain a été condamné à la prison à perpétuité pour le meurtre de trois étudiants musulmans en février 2015, qui avait suscité une vive émotion aux Etats-Unis et dans le monde.

Craig Hicks, 50 ans, a accepté mercredi de plaider coupable après avoir obtenu la garantie que l’accusation renonçait à requérir la peine de mort. Dans la foulée, il a été condamné à la réclusion à perpétuité. En février 2015, il avait abattu Deah Barakat, 23 ans, sa femme Yusor Abou-Salha, 21 ans, et la soeur de celle-ci, Razan Abou-Salha, 19 ans, dans la ville universitaire de Chapel Hill, en Caroline du Nord. Il a toujours assuré s’en être pris à eux dans le cadre d’un conflit de voisinage.

Une vidéo filmée par Dean Barakat avant de mourir a été diffusée mercredi lors de l’audience de plaider-coupable. Elle montre comment Craig Hicks a sonné à l’appartement du couple pour leur reprocher –à tort– de s’être garé sur sa place de parking. La famille des victimes a elle toujours estimé que c’était un prétexte et que Craig Hicks était animé par une hostilité envers l’islam. Citant les messages antireligieux qu’il avait postés sur les réseaux sociaux et ses multiples accrocs avec ses voisins de couleur ou d’origine étrangère, elle avait demandé à la justice de considérer son crime comme motivé par une haine discriminatoire. Les autorités judiciaires avaient refusé de retenir ce motif, une circonstance aggravante au regard de la loi.

Quelques heures après la condamnation de Craig Hicks, le chef de la police de Chapel Hill s’est excusé de l’approche retenue par ses services. «Ce que nous savons tous maintenant et que j’aurais aimé savoir il y a quatre ans, c’est que les meurtres de Deah, Yusor et Razan étaient bien plus qu’une dispute pour une place de parking», a déclaré dans un communiqué Chris Blue. «L’auteur de ces meurtres avait sans aucun doute un cœur haineux». Aux familles des victimes, «nous transmettons nos regrets sincères d’avoir aggravé leur douleur», a-t-il ajouté. «Aux musulmans de nos communautés, sachez que vous avez été entendus, vus et écoutés».

Le meurtre avait suscité un vif émoi aux Etats-Unis. Le président démocrate Barack Obama avait évoqué la «peur» des Américains musulmans et martelé que «personne ne devrait jamais être pris pour cible en raison de ce qu’il est, de son apparence ou de sa croyance».

Des manifestations avaient également eu lieu en Iran, en Jordanie et dans les territoires palestiniens pour dénoncer ce crime.

Par Le Figaro.fr

Le hajj à la Mecque commence dans la ferveur pour 2 millions de musulmans

août 19, 2018

Des pèlerins musulmans marchent dans une rue de la ville sainte de la Mecque en Arabie saoudite avant le début du hajj annuel, le 18 août 2017 / © AFP / AHMAD AL-RUBAYE

Plus de deux millions de fidèles ont entamé dimanche, dans un climat de ferveur et sous un soleil de plomb, le pèlerinage annuel à La Mecque dans une Arabie saoudite en mutation mais où l’islam conserve une place centrale.

Ce rassemblement religieux annuel, l’un des plus importants au monde, représente un défi logistique pour les autorités saoudiennes qui se sont toutefois déclarées prêtes à assurer son bon déroulement jusqu’à vendredi.

Le hajj est l’un des cinq piliers de l’islam. Tout musulman est censé l’accomplir au moins une fois dans sa vie s’il en a les moyens.

C’est « le rêve de tout musulman de venir ici », c’est « l’ultime voyage », a déclaré à l’AFP Soliman Ben Mohri, commerçant de 53 ans originaire de Boulogne-sur-Mer, en France. « Nous sommes émus ».

Les mouvements de pèlerins s’effectuent dans un climat de ferveur qui fait oublier la chaleur étouffante alors que la température excède largement les 40 degrés Celsius. Certains sont équipés de parapluies pour se protéger du soleil.

« Oh Allah, me voici devant toi », répètent des groupes de fidèles en disant ainsi se présenter en toute humilité devant Dieu dont ils réclament la clémence.

Les pèlerins viennent à la Mecque, dans l’ouest du royaume, des quatre coins de la planète mais, parmi les plus gros contingents, figurent ceux d’Egypte, d’Inde, du Pakistan, du Bangladesh et du Soudan, ont précisé les autorités.

Le hajj / © AFP / Vincent LEFAI

Leur nombre a dépassé les deux millions, a indiqué le ministère de l’Intérieur, précisant que l’immense majorité venait de l’étranger.

« Je me sens si chanceuse », a dit Nazia Noor, une Néo-Zélandaise de 36 ans, en poussant son père dans une chaise roulante. « Qu’Allah nous vienne en aide ».

Saidou Boureima, un pèlerin du Niger, a dit s’attendre à un parcours difficile. « Je me suis préparé en faisant du sport avant. Si Dieu veut, on pourra tenir ».

– High-tech, traducteurs –

Les fidèles se sont rendus dimanche dans la vallée proche de Mina, à travers le lieu dit de Mozdalifa où ils passeront la nuit avant le stationnement sur le Mont Arafat, temps fort du hajj.

C’est sur ce mont que le prophète Mahomet a prononcé son dernier sermon et c’est là que les pèlerins passeront une journée de prières et d’invocations en sollicitant la clémence d’Allah.

Des pèlerins musulmans se rassemblent pour les prières du soir à la Grande Mosquée à la Mecque en Arabie saoudite, le 18 août 2018 / © AFP / AHMAD AL-RUBAYE

Le pèlerinage se terminera avec l’Aïd al-Adha, une fête de trois jours suivie par le rituel de la « lapidation de Satan ».

Au fil des ans, le hajj a pris une dimension de plus en plus high-tech avec une multiplication d’applications mobiles pour aider les fidèles à comprendre les instructions, à trouver leur chemin ou obtenir des soins médicaux d’urgence auprès du Croissant-Rouge saoudien.

De plus, une brigade de traducteurs est à pied d’œuvre pour aider les fidèles musulmans non-arabophones qui viennent du monde entier et parlent une douzaine de langues.

Les autorités ont également amélioré la sécurité après une série de drames ces dernières années. En 2015, le pèlerinage avait été endeuillé par une gigantesque bousculade qui avait fait quelque 2.300 morts, dont des centaines d’Iraniens.

– Yémen, Qatar –

Le hajj de 2018 se déroule alors que l’Arabie saoudite, royaume ultraconservateur, est en pleine transformation avec des réformes concernant les femmes qui ont été finalement autorisées à conduire.

Ãu0080 La Mecque, une brigade de traducteurs au service des pèlerins / © AFP / Akim Rezgui

Dans le même temps, les autorités font preuve d’une grande fermeté face à toute voie dissidente. La religion conserve une place centrale dans la société.

Le jeune prince héritier Mohammed ben Salmane, fils du roi et inspirateur des réformes, a clamé la volonté de son pays de « renouer avec un islam modéré et tolérant », tout en multipliant les arrestations dans les milieux dissidents, y compris parmi les défenseurs des droits de l’Homme et les religieux critiques.

Le pèlerinage intervient en outre en pleine guerre au Yémen où l’Arabie saoudite intervient contre des rebelles soutenus par l’Iran, le grand rival régional de Ryad.

Pour la deuxième année consécutive, le Qatar s’est plaint du fait que ses citoyens soient privés de hajj sur fond de crise diplomatique avec Ryad. Les autorités saoudiennes accusent au contraire Doha d’entraver le déplacement de ses citoyens vers les lieux saints.

Quelque 1.200 citoyens du Qatar devraient en principe pouvoir participer au hajj, selon un système de quotas par pays, mais des Qataris se sont plaints de l’impossibilité de s’inscrire sur un site web du ministère saoudien du Pèlerinage.

Romandie.com avec(©AFP / (19 août 2018 15h19)