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La colère monte au Venezuela, après la mutinerie mortelle

mars 29, 2018

/ © AFP / Juan BARRETO

La colère montait jeudi au Venezuela, au lendemain d’une des pires mutineries de son histoire durant laquelle 68 personnes sont mortes dans un incendie dans un commissariat surpeuplé de Valencia (nord), nouvel épisode d’un fléau qui touche l’Amérique latine.

Jeudi, sous un soleil de plomb, des familles aux visages graves et avides d’informations étaient toujours agglutinées devant les portes du commissariat principal de la capitale de l’Etat de Carabobo, a constaté l’AFP.

« On ne me laisse pas passer pour voir s’il est mort ou pas! », criait désespérée Maria, dont le fils est détenu.

Des barrières métalliques étaient disposées devant une des entrées, carbonisée, de cet édifice en briques et tout en longueur.

« Hier (mercredi), on m’a remis le corps de mon neveu et je suis là aujourd’hui depuis six heures du matin pour qu’on me rende sa carte d’identité » afin de pouvoir l’enterrer, a déclaré à l’AFP Carmen Varela. « Il n’a pas été brûlé, on lui a tiré dans la tête. De ce qu’on peut voir, ça a été un massacre », a-t-elle dénoncé.

Jets de pierres, bousculades, cris, pleurs et évanouissements: mercredi soir, des heurts ont opposés des proches des détenus à la recherche de nouvelles et les forces de l’ordre à proximité du bâtiment.

Jusqu’ici, aucune liste avec le nom des victimes n’avait été fournie par les autorités.

Les Nations unies se sont dites jeudi « consternées » et ont demandé à Caracas à mener une enquête « efficace » pour déterminer la cause du drame.

« Les Etats sont garants de la vie et de l’intégrité physique des personnes privées de liberté », a souligné le bureau du Haut-Commissaire aux droits de l’homme.

Le Venezuela est en plein marasme économique et social en grande partie dû à la chute des cours du pétrole, dont il tire 96% de ses revenus. Outre la pénurie généralisée, cela se traduit par une hyperinflation attendue à 13.000% en 2018 par le FMI.

– Surpeuplement de 400% –

La veille, après plusieurs heures d’incertitude, le procureur général Tarek William Saab avait confirmé tard dans la nuit de mercredi à jeudi le nombre de victimes.

« Face aux terribles évènements survenus dans le commissariat principal de l’Etat de Carabobo, où un incendie présumé a fait 68 morts, nous avons désigné quatre procureurs (…) pour éclaircir ce qui s’est passé », a déclaré Tarek William Saab, sur son compte Twitter.

M. Saab n’a pas précisé les circonstances de la tragédie, mais l’ONG « Une fenêtre vers la liberté », qui défend les droits des prisonniers, assure que l’incendie a été provoqué par un groupe de détenus qui cherchait à s’évader.

« Les détenus ont tenté de kidnapper deux policiers. Voyant qu’ils n’y arrivaient pas, ils ont déclenché une émeute et on décidé d’incendier des matelas en pensant qu’on leur ouvrirait alors les portes. Mais les grilles sont restées fermées », a déclaré jeudi à l’AFP le directeur de cette ONG, Carlos Nieto.

Les pompiers ont dû ouvrir un trou à l’arrière de l’édifice pour que les prisonniers puissent sortir. « Certains sont morts brûlés et d’autres par asphyxie », a ajouté M. Nieto, selon qui quelque 200 détenus se trouvaient dans le bâtiment.

La surpopulation dans les prisons du Venezuela oblige les forces de l’ordre à utiliser les commissariats comme lieux de détention de longue durée. Or, selon la loi, la détention ne doit pas excéder 48 heures dans ces locaux.

Le surpeuplement représente 400% de la capacité d’accueil au Venezuela.

« S’il faut responsabiliser quelqu’un, c’est l’Etat pour négligence, car il utilise ces dépôts (de la police) comme des prisons alors qu’ils ne sont pas faits pour ça », a-t-il estimé.

Le procureur général a promis une enquête rapide pour « établir les responsabilités » dans ce drame.

Au moins 388 personnes sont mortes depuis 2011 dans les prisons vénézuéliennes, selon les chiffres officiels et ceux des ONG de défense des droits de l’homme.

En août 2017, une mutinerie a fait 37 morts et 14 blessés dans un commissariat de l’Etat d’Amazonas (sud).

Ailleurs en Amérique latine, plusieurs mutineries, parfois suivies d’incendies, ont dépassé la centaine de morts chacune au cours des 30 dernières années.

Romandie.com avec(©AFP / 29 mars 2018 23h05)                

Côte d’Ivoire : les excuses des forces spéciales après la mutinerie d’Adiaké

février 10, 2017

Des soldats ivoiriens à Abidjan le 23 octobre 2015 (photo d’illustration). © Schalk van Zuydam/AP/SIPA

À la suite de pourparlers entre la hiérarchie militaire et les mutins, le mouvement d’humeur des forces spéciales ivoiriennes s’est achevé jeudi sans que ces dernières n’obtiennent de concessions de la part du gouvernement, a indiqué un haut gradé de l’armée ayant requis l’anonymat. Selon lui, les militaires ont fait acte de contrition vis-à-vis de la population et des autorités.

« Nous nous sommes parlé entre soldats. Ils ont compris et regrettent de s’être laissé emporter. Ils ont présenté leurs excuses aux autorités (…) d’Adiaké et aux populations pour tous les désagréments causés », a affirmé cet officier supérieur. Depuis mardi, les soldats des Forces spéciales sortaient dans les rues en tirant en l’air pour « réclamer des primes« .

Interrogé sur les informations faisant état de la satisfaction des revendications des mutins, l’officier a répondu : « c’est faux ! ». « Il n’y a pas eu besoin d’accord, encore moins secret. Il n’y a eu aucune négociation avec le gouvernement », a poursuivi ce gradé ayant pris part aux discussions entamées mercredi entre la hiérarchie militaire et les mutins.

« On respire ce matin »

De son côté, une source au ministère ivoirien de la Défense a affirmé que « tout a été géré entre les mutins et leurs premiers responsables, le colonel Lassina Doumbia (commandant des forces spéciales), ainsi que le chef d’état-major de l’armée, le général Sékou Touré ».

Le calme était revenu jeudi matin dans la ville d’Adiaké, où commerces et écoles ont rouvert. « On respire ce matin. Depuis hier 15 heures, les tirs ont cessé (…) Les élèves ont repris le chemin de l’école. Je crois que les activités vont reprendre. Nous sommes très contents. J’ai même fait un tour en ville, les gens commencent à vaquer à leurs occupations », a raconté un habitant.

Les forces spéciales sont une unité d’élite de l’armée directement impliquée dans la sécurité proche du président ivoirien Alassane Ouattara. Elles bénéficient d’un statut spécial, chaque élément étant régi par un arrêté personnalisé qui lui accorde des prérogatives et des primes payées directement par la présidence de la République ou par l’Intendance.

Jeuneafrique.com avec AFP

Mutinerie en Côte d’Ivoire: nouveaux tirs à Bouaké avant la visite du ministre de la Défense

janvier 12, 2017

Bouaké (Côte d’Ivoire) – Les militaires qui s’étaient mutinés à Bouaké, deuxième ville de Côte d’Ivoire (centre) la semaine dernière, ont tiré en l’air dans la nuit de mercredi à jeudi et dans la matinée, pour maintenir « la pression », a constaté un journaliste de l’AFP.

Ces tirs, qui avaient cessé jeudi en fin d’après-midi, sont intervenus à la veille de la visite du ministre de la Défense Alain-Richard Donwahi, qui devrait apporter les promesses du gouvernement et mettre un point final à la mutinerie.

« Nous attendons notre argent demain. Ce qui compte c’est l’argent », a déclaré l’un des mutins à l’AFP, soulignant qu’ils « mettaient la pression » pour « rappeler en haut lieu ce qui a été convenu ».

Un accord avait été trouvé samedi à Bouaké entre le ministre et des soldats qui réclament le paiement de primes, des augmentations de solde, une promotion plus rapide entre les grades ainsi que des logements.

Des militaires en colère avaient cependant empêché le ministre et sa délégation de quitter la résidence du sous-préfet pendant plus de deux heures.

Dans la nuit de mercredi à jeudi mais aussi dans la matinée, des tirs nourris ont été entendus dans un camp militaire en face de l’université Alassane Ouattara (ouest de Bouaké).

« Ils ont passé toute la nuit à tirer en l’air. On n’a pas pu fermer l’oeil. Et ce matin, ils ont continué de tirer », a expliqué Marguerite Bambara, une voisine.

Les habitants vivent dans la psychose des événements du weekend et de nombreux magasins ont fermé ou n’ont pas ouvert jeudi matin en raison des coups de feu.

« J’ai préféré fermer mon magasin pour éviter d’être pillé », a confié Sar Abdoulaye, commerçant.

Une manifestation contre le mouvement organisé par les militaires devrait avoir lieu vendredi à Bouaké, selon Yacouba Traoré, un notable, et l’un des initiateurs de la marche. « (Il faut) mettre un terme à la révolte des soldats. Nous sommes fatigués de leurs agissements », a-t-il dit, affirmant qu’il allait « marcher sur les camps militaires ».

Trois commissariats ont fermé pendant la journée de jeudi, seule la préfecture de police est restée ouverte. « Nous sommes là, c’est vrai, mais sur le qui vive. S’il y a des tirs nourris à l’arme lourde, nous allons rentrer chez nous. Nous ne sommes pas formés pour faire face aux militaires », a soufflé à l’AFP un policier sous couvert d’anonymat.

Le weekend dernier, le mouvement des mutins avait fait tache d’huile, s’étendant à la plupart des casernes du pays, notamment dans la capitale économique Abidjan.

Les revendications des mutins, dont beaucoup sont d’anciens rebelles, sont matérielles. Elles marquent le retour d’un problème récurrent dans un pays sorti en 2011 de dix ans de rébellion dont Bouaké, 1,5 million d’habitants, fut la capitale.

En novembre 2014 déjà, une vague de protestation de soldats était partie de Bouaké et s’était également étendue à Abidjan et d’autres villes.

Le pays a achevé mercredi une réorganisation politique. Le président a nommé mardi l’ancien Premier ministre Daniel Kablan Duncan vice-président, poste nouveau créé après le référendum constitutionnel de novembre, et Amadou Gon Coulibaly, ex-secrétaire général de la présidence, nouveau Premier ministre. Ce dernier a formé mercredi un nouveau gouvernement plus restreint que la précédente équipe.

La rébellion du nord qui coupa la Côte d’Ivoire en deux en 2002-2011 était favorable à M. Ouattara. Le sud était tenu par les forces loyales à l’ex-président Laurent Gbagbo.

La Côte d’Ivoire a mis en route en 2016 une ambitieuse loi de programmation militaire jusqu’en 2020. Elle prévoit modernisation et achats d’équipements pour 1,2 milliard d’euros et une refonte des effectifs. L’armée ivoirienne – 22.000 hommes au total – compte trop de gradés pour peu de soldats.

Romandie.com avec(©AFP / 12 janvier 2017 17h13)             

Côte d’Ivoire: tirs à l’arme lourde à Bouaké, le ministre de la Défense attendu

janvier 7, 2017

Bouaké (Côte d’Ivoire) – La situation restait tendue samedi à Bouaké passée la veille sous le contrôle de militaires mutins qui continuaient de tirer à l’arme lourde alors que le ministre de la Défense était attendu dans la deuxième ville de Côte d’Ivoire et centre d’une ancienne rébellion, a constaté un correspondant de l’AFP.

Ce matin encore on entend les tirs de rafales et à l’arme lourde. Ils ont tiré toute la nuit également, a déclaré le journaliste.

Lancé à Bouaké vendredi matin, ce mouvement de protestation pour de militaires réclamant une augmentation de salaires s’était étendu dans la journée aux villes de Daloa et Daoukro (centre), Korhogo et Odienné (nord). Selon des témoins interrogés par l’AFP, les militaires se sont retirés vendredi soir des rues de ces autres villes et aucun tir n’y a été ensuite entendu. Selon des habitants, les rues y étaient calmes samedi matin.

Les militaires révoltés réclament le paiement de primes, des augmentations de salaires, une promotion plus rapide entre les grades et des logements.

Nous allons discuter avec nos hommes, recueillir leurs préoccupations, et trouver des solutions à cette situation qui est compréhensible mais déplorable, a affirmé vendredi soir le ministre de la Défense, Alain-Richard Donwahi, sur la télévision nationale.

Nous sortons d'(une) crise et notre armée est en reconstruction; les choses n’avancent pas aussi vite qu’on pourrait l’espérer mais elles avancent quand même.

Le ministre a décollé samedi pour Bouaké, il devrait y arriver rapidement, a confié une source proche du cabinet.

Mais dans la ville les tirs ont retenti toute la nuit.

On a entendu des tirs toute la nuit, a raconté une habitante jointe au téléphone par l’AFP.

Ecoles et commerces étaient toujours fermés dans l’ancienne capitale de la rébellion qui contrôlait le nord du pays lorsqu’il était coupé en deux entre 2002 et 2011. Cette rébellion était favorable à l’actuel président Alassane Ouattara, alors que le sud du pays était tenu par les forces loyales à l’ex-président Laurent Gbagbo.

Tôt samedi matin, les militaires ont chassé les commerçants qui s’étaient installés au bord des routes.

Depuis que nous avons écouté le ministre à la télévision, nous avons compris qu’il se prépare quelque chose contre nous. S’il veut venir pour négocier, il n’y a pas de problème. Mais s’ils veulent venir pour nous attaquer, nous sommes aussi prêts pour ça. C’est pourquoi nous ne voulons pas voir de commerçants dehors, a expliqué un soldat.

Vendredi, un officier avait expliqué sous couvert de l’anonymat qu’il s’agissait d’une mutinerie des ex-combattants intégrés dans l’armée qui réclament des primes de 5 millions de francs CFA (7.600 euros), plus une maison chacun.

Un soldat avait ensuite surenchéri, affirmant que les mutins voulaient non pas 5 millions de FCFA mais plutôt 10 millions chacun, plus une villa (…) Le cas échéant, nous ne regagnerons pas les casernes, avait-il averti.

En novembre 2014, une vague de protestation de soldats était partie de Bouaké pour s’étendre à Abidjan et d’autres villes du pays.

Le non-paiement des arriérés de soldes de 2009-2011 et de 2011-2014 des ex-combattants de la rébellion intégrés dans l’armée avait été présenté comme le principal motif de leur mécontentement.

Le président Ouattara s’était engagé fin novembre 2014 à verser ces arriérés de soldes.

Le gouvernement a présenté récemment une ambitieuse loi de programmation militaire jusqu’en 2020. Elle prévoit modernisation et achats d’équipements pour 1,2 milliard d’euros et une refonte des effectifs. L’armée ivoirienne – 22.000 hommes au total – compte beaucoup trop de gradés pour peu de soldats.

Romandie.com avec(©AFP / 07 janvier 2017 10h18)

Côte d’Ivoire: mouvement d’humeur d’hommes en armes à Bouaké, Daloa et Korhogo

janvier 6, 2017

Bouaké (Côte d’Ivoire) – Des tirs à l’arme lourde étaient entendus vendredi à Bouaké à proximité du plus grand camp militaire de la deuxième ville de Côte d’Ivoire, où au moins deux commissariats de police ont été attaqués, a constaté un correspondant de l’AFP.

C’est une mutinerie des ex-combattants intégrés dans l’armée qui réclament des primes de 5 millions FCFA (7.600 euros) plus une maison chacun, a expliqué à l’AFP un militaire sous couvert d’anonymat.

Les militaires ont pris position à divers carrefours stratégiques de la ville et circulaient dans des véhicules de la police.

C’est vers 3h00 du matin (03H00 GMT) que des militaires sont arrivés au commissariat du 1er arrondissement situé au quartier Sokoura où ils ont désarmé les policiers présents et emporté des kalachnikov, a indiqué à l’AFP un responsable de la police locale sous couvert d’anonymat.

La préfecture de police de la ville a aussi été attaquée, a ajouté ce responsable

Puis le mouvement s’est propagé à la préfecture de police et à des commissariats de la deuxième ville de Côte d’Ivoire. Les militaires ont attaqué au moins deux commissariats et dressé des barricades au centre-ville, coupant toute circulation, a constaté le correspondant de l’AFP, faisant état de tirs d’armes automatiques sporadiques. Ils se sont emparé d’armes et de véhicules, avant de se déployer sur les corridors Nord et Sud menant à Bouaké, relatent les mêmes sources. Selon un habitant, un hélicoptère de l’ONUCI a survolé deux fois la ville dans la matinée.

J’ai eu vraiment peur. J’ai cru qu’ils allaient venir dans ma station pour se servir gratuitement du carburant comme ils le font d’habitude en pareille circonstance, a confié à l’AFP Koffi Raphaël, un pompiste qui exerce la nuit dans une station service non loin du 3e bataillon militaire.

Écoles et commerces étaient tous fermés à Bouaké, ancienne capitale de la rébellion qui contrôlait le nord du pays lorsqu’il était coupé en deux entre 2002 et 2011. Cette rébellion était favorable à l’actuel président Alassane Ouattara, alors que le sud du pays était tenu par les forces loyales à l’ex-président Laurent Gbagbo.

Le quartier-maître Siaka Ouattara, porte-parole des militaires, avait alors présenté le non-paiement des arriérés de soldes de 2009-2011 et de 2011-2014 des ex-combattants intégrés dans l’armée comme principal motif de leur mécontentement, rejetant toute politisation du mouvement.

Selon plusieurs sources sécuritaires, d’anciens éléments rebelles, intégrés en 2009 dans les forces de sécurité nationales à la suite de l’accord de paix de Ouagadougou signé en 2007, étaient à l’origine du mouvement.

Dans les rues de Bouaké, capitale de l’ethnie Baoulé © Sylvain Cherkaoui/J.A.

 

Les premiers tirs ont résonné vers 1h30 du matin vendredi 6 janvier, dans plusieurs camps militaires de Bouaké selon des sources sur place  contactées par Jeune Afrique.

L’identité des éléments impliqués reste floue. Des autorités militaires officielles évoquent d’anciens soldats démobilisés. Ce que confirme une source militaire à Reuters. « La ville est sous le contrôle d’anciens [soldats] », selon elle. Certains militaires évoquent, de leur côté, des éléments du 3e bataillon d’infanterie des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) à Bouaké.

Un ex-membre de la rébellion présent sur place et contacté par Jeune Afrique confirme cette information et précise : « Ils ont effectué des tirs sporadiques en l’air à l’arme légère, non lourde, au niveau du 3e bataillon. Un groupe de militaires a ensuite fait sortir les policiers de la préfecture de police. Ils bloquent désormais les accès Nord et Sud mais dans la ville, la population circule et la situation est calme. »

Revendications financières

Les revendications seraient principalement d’ordre financier selon une source militaire. Ce que confirme un communiqué lu à la télévision au nom du ministre de la défense, Alain Donwahi. « Hier aux environs 22 heures 30, un groupe de militaires a fait irruption à l’état-major de la 3e région militaire de Bouaké en faisant usage d’armes à feu. Le commandant en second de la 3e région militaire et le commandant du bataillon d’artillerie sol sol de Bouaké, présents, sont entrés en discussions avec le groupe. Des doléances ont été présentées : paiement de primes, augmentation de salaire, réduction du temps à passer dans les grades, éclaircissement sur les primes de l’Ecomog (la Force armée de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao)… »

Selon plusieurs sources, les contestataires disent agir au nom de 8 400 sergents

Et le gouvernement de détailler les mesures prises : « mise en alerte des troupes, renforcement des emprises militaires. Il est demandé à tous les soldats de garder leur calme en vue de permettre la recherche de solutions durables pour ensemble des composantes des forces armées de Côte d’Ivoire », ajoute le texte. Enfin, deux escadrons de la force réaction rapide de l’Onuci basée à Yamoussokro étaient en route vers Bouaké dans l’après-midi pour prévenir toute détérioration de la situation, en appui des autorités.

Selon plusieurs sources, les contestataires disent agir au nom de 8 400 sergents et réclameraient 10 millions de F CFA chacun et une villa. Un autre élément – dont le communiqué du gouvernement ne fait pas état – serait à l’origine de la colère : l’ouverture prochaine à Bouaké d’une session du tribunal militaire, qui siège d’habitude à Abidjan.

Bouaké a déjà été le théâtre de ce type de mouvement d’humeur en novembre 2014, de la part de soldats de 1e et 2e classe. Ils réclamaient alors de l’avancement et de meilleures soldes, et avaient bloqué les principaux axes de l’ancienne capitale de la rébellion. Leur action avait abouti à leur reclassement au grade de caporal.

Des coups de feu ont aussi été entendus à Korhogo et Daloa en fin de matinée.

Une réunion du Conseil national de sécurité (CNS) présidée par le président Alassane Ouattara se tenait à la mi-journée. Dans un message envoyé à ses ressortissants, l’ambassade de France a appelé à la vigilance et « recommandé d’éviter les déplacements à Bouaké, Korhogo et Daloa (…) suite à des mouvements de contestation au sein des forces armées ».

 

Romandie.com avec Baudelaire Mieu et Vincent Duhem de Jeuneafrique.com

Brésil: au moins 60 morts lors d’une mutinerie dans une prison de Manaus

janvier 2, 2017

Rio de Janeiro – Une mutinerie dans une prison de Manaus dans le nord du Brésil a fait au moins 60 morts dans la nuit de dimanche à lundi, a annoncé le responsable de l’administration pénitentiaire locale.

Pour le moment, nous avons décompté 60 morts, a déclaré le secrétaire à l’Administration pénitentiaire de l’Etat d’Amazonie Pedro Florencio, lors d’une conférence de presse.

Il s’agit du plus grand massacre commis dans une prison en Amazonie, a souligné le secrétaire de l’Etat d’Amazonie à la Sécurité publique Sergio Fontes, lors de cette conférence de presse.

La mutinerie, pendant laquelle 12 surveillants ont été pris en otage, a duré 17 heures entre dimanche après-midi et lundi matin dans le complexe pénitentiaire Anisio Jobim (Compaj), située en périphérie de Manaus.

Elle a été provoquée par un affrontement entre détenus appartenant à deux organisations criminelles, le groupe local FDN (Familia do Norte), et le PCC (Premier commando de la capitale), fondé à Sao Paulo.

Pendant les négociations, les prisonniers n’ont pratiquement rien exigé, juste qu’il n’y ait pas d’excès quand la police entrerait, avait déclaré M. Fontes avant la conférence de presse à la radio locale Tiradentes.

Nous croyons qu’ils avaient fait ce qu’ils voulaient : tuer ces membres de l’organisation rivale et obtenir la garantie qu’ils ne seraient pas agressés par la police. La FDN a massacré les membres présumés du PCC et d’autres rivaux, a-t-il ajouté.

Les mutineries sont fréquentes dans les prisons surpeuplées du Brésil qui sont contrôlées en interne par les factions criminelles se disputant le contrôle du trafic de drogue.

Romandie.com avec(©AFP / 02 janvier 2017 16h38)             

Côte d’Ivoire/Mutinerie à la prison d’Abidjan : deux morts et dix blessés (officiel)

février 20, 2016

Au moins deux personnes sont mortes dans une mutinerie qui s’est produite, samedi, à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), faisant également dix blessés, indique le bilan officiel communiqué par les autorités.

Dans une déclaration remise à APA par le Directeur général de la police nationale, le Contrôleur générale Brédou M’Bia, le gouvernement déplore un « incident grave » survenu, samedi, aux environs de 9h00, Gmt et heure locale à la MACA.

En effet, explique la note, « à la suite d’une opération de renforcement de la sécurité à l’intérieur de l’établissement, certains détenus menés par Coulibaly Yacouba ont opposé une farouche résistance et ce, pendant plusieurs heures ».

Ce refus, a occasionné des « heurts au cours desquels 10 agents pénitentiaires ont été blessés dont l’un a malheureusement succombé à ses blessures », ajoutent les autorités.

Du côté des détenus, poursuit le texte, « l’on déplore la mort de Coulibaly Yacouba alias Yacou le Chinois ». D’autres sources non officielles comptabilisent au moins sept autres morts en plus des deux annoncés officiellement. Cinq kalachnikovs et des armes blanches ont été saisies par les forces de l’ordre au bâtiment C de la MACA, annonce à APA, une source sécuritaire.

« Tous les blessés ont été évacués au CHU (Centre hospitalier et universitaire) de Yopougon où ils reçoivent les soins appropriés », conclut le texte.

Apanews.net

 

Mexique : une mutinerie fait 49 morts, à la veille de la venue du pape

février 11, 2016

 

Guinée: des blessés lors d’une mutinerie à la prison centrale de Conakry

novembre 9, 2015

Conakry – Une mutinerie a éclaté lundi à la prison civile de Conakry, faisant au moins une dizaine de blessés parmi les prisonniers ainsi que parmi les gardiens de cet établissement surpeuplé, dont les autorités guinéennes ont repris le contrôle dans l’après-midi, a-t-on appris de sources concordantes.

Des centaines de prisonniers se sont mutinés ce lundi contre le régisseur de la prison Moriba Sylla très décrié par la population carcérale, a indiqué à l’AFP une source au sein de la Sûreté urbaine de Conakry.

Un dispositif impressionnant de centaines de policiers et de gendarmes a été déployé autour et à l’intérieur de la prison, d’où des coups de feu ont été entendus pendant au moins deux heures, selon les constatations de l’AFP et des témoins.

Il y a eu un mouvement de mécontentement au niveau de la population carcérale ici à Conakry et ce mouvement a été suivi d’une tentative d’évasion, parce que certains prisonniers ont voulu profiter de ce mouvement de mécontentement pour prendre le large, a confirmé à l’AFP le porte-parole du ministère de la justice, Ibrahima Béavogui.

Les prisonniers étaient pendant un bon moment les maîtres de la prison, a reconnu le porte-parole.

Il y a eu beaucoup de dégâts matériels au niveau de la prison, beaucoup de prisonniers ont tenté de s’enfuir, certains ont réussi, d’autres non, a-t-il déclaré, ajoutant avoir eu connaissance de beaucoup de blessés mais dont il ignore le nombre dans les deux camps.

Un garde pénitentiaire a fait état d’un bilan de 13 blessés parmi les détenus.

Dans un communiqué en fin d’après-midi, le gouvernement a affirmé que le mouvement était parti d’une tentative d’évasion de certains détenus.

C’est aux alentours de 09H30 (locales et GMT) que des mouvements et des coups de feu ont été enregistrés, provoquant une réaction prompte et vigoureuse des services de sécurité, selon le texte, assurant que l’événement a fait quelques blessés légers mais la situation est actuellement sous contrôle.

La mutinerie a provoqué des scènes de panique dans les quartier voisins de Coronthie et Sans Fil, selon des témoins et des sources policières.

Selon M. Béavogui, le procureur général a ouvert une information judiciaire pour savoir ce qui s’est réellement passé.

La prison civile de Conakry a été construite dans les années 1950, sous la période coloniale pour 220 prisonniers, mais de nos jours elle renferme plus de 2.000 prisonniers, qui dénoncent la surpopulation carcérale et des périodes excessives de détention préventive.

Romandie.com avec(©AFP / 09 novembre 2015 20h43)