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Kenya : mort de l’ancien président Mwai Kibaki

avril 22, 2022

Au pouvoir de 2003 à 2013, Mwai Kibaki avait été le troisième chef de l’État de l’histoire du Kenya. Son décès a été annoncé ce 22 avril à Nairobi par l’actuel président, Uhuru Kenyatta.

Le président Mwai Kibaki au stade national de Nyayo à Nairobi, le 12 décembre 2012. © SIMON MAINA/AFP

« C’est un triste jour pour nous en tant que pays. Nous avons perdu un grand leader, l’ancien président Mwai Kibaki», a déclaré Uhuru Kenyatta dans une annonce solennelle retransmise à la télévision.

Impliqué dans la politique kényane depuis l’indépendance, obtenue en 1963, Mwai Kibaki avait été élu sur la promesse de lutter contre la corruption après plus de 20 ans de règne de l’autoritaire Daniel Arap Moi.

La décennie que ce Kikuyu a passé au pouvoir a néanmoins été marquée par des scandales de corruption ainsi que par les pires violences politiques depuis l’indépendance.

Fin 2007, sa réélection contestée débouche sur des violences opposant kikuyu et kalenjin, deux des principales communautés du pays. Plus de 1 000 personnes sont tuées et des centaines de milliers d’autres déplacées, et ces événements sont aujourd’hui encore une blessure profonde dans l’histoire du Kenya.

Sous la pression de Kofi Annan, alors secrétaire général des Nations unies, Kibaki avait par la suite accepté un partage du pouvoir.

Cet ancien ministre des Finances, professeur d’économie formé en Ouganda et à Londres, a par ailleurs été reconnu pour son rôle dans le développement de l’économie locale, à travers notamment le plan Vision2030, repris par son successeur, Uhuru Kenyatta. Il alliait de vraies compétences technocratiques à un solide instinct libéral et réformateur.

Après son départ du pouvoir en 2013, il s’était retiré dans son fief de Nyeri, à une centaine de kilomètres au nord de Nairobi.

Avec Jeune Afrique

Les avocats de Kenyatta vont demander l’abandon des poursuites devant la CPI

mars 18, 2013
Les avocats de Kenyatta vont demander l'abandon des poursuites devant la CPI Les avocats de Kenyatta vont demander l’abandon des poursuites devant la CPI © AFP

Les avocats du nouveau président kényan élu Uhuru Kenyatta devaient demander lundi à la Cour pénale internationale d’abandonner les charges de crimes contre l’humanité retenues contre leur client dans le cadre des violences post-électorales de 2007-2008.

Lors d’une audience prévue à 15H00 (14H00 GMT), l’avocat de la défense Steven Kay devrait en effet demander aux juges de renvoyer l’affaire au stade de la confirmation des charges, c’est-à-dire de réexaminer leur décision de mener un procès, prévu pour s’ouvrir le 9 juillet, contre Uhuru Kenyatta.

« Les preuves sur lesquelles ils (l’accusation) comptent s’appuyer sont complètement défectueuses », a notamment assuré Me Kay dans un communiqué publié par le parti de M. Kenyatta, le Parti de l’unité nationale (PNU), avant l’audience de lundi.

L’audience sera suivie de très près au Kenya, surtout que le procureur de la CPI Fatou Bensouda avait décidé le 11 mars d’abandonner les poursuites contre le co-accusé de M. Kenyatta, le haut fonctionnaire Francis Muthaura, réputé très proche du président sortant Mwai Kibaki.

Cette décision, la première de ce genre depuis la création de la CPI en 2002, avait été prise suite au retrait de sa déclaration par un témoin, au décès d’autres témoins et au manque de collaboration avec le bureau du procureur de la part des autorités kényanes, avait affirmé Mme Bensouda.

Selon la défense de M. Kenyatta, la déclaration du témoin « OTP-4 » formait la base du dossier du procureur contre son client. Or, ce témoin s’est depuis rétracté, avec pour conséquence directe l’abandon des charges contre M. Muthaura.

La défense de M. Kenyatta estime que les charges contre M. Kenyatta devraient dès lors également être abandonnées, alors que Fatou Bensouda souhaite le poursuivre malgré tout, assurant disposer d’autres preuves contre lui.

Le 9 mars, après une semaine de dépouillements, Uhuru Kenyatta a été officiellement déclaré vainqueur de la présidentielle au Kenya dès le premier tour. La victoire est contestée par le Premier ministre sortant et rival de Kenyatta, Raila Odinga, déjà candidat en 2007.

Si la CPI devait décider de maintenir les cinq chefs de crimes contre l’humanité retenus contre M. Kenyatta, celui-ci serait le premier chef d’Etat en exercice à faire l’objet d’un procès devant la CPI. Durant la phase préliminaire de la procédure, il a comparu volontairement et libre devant la CPI, et ne fait donc pas l’objet d’un mandat d’arrêt.

La CPI avait décidé en 2012 de poursuivre, dans deux procès séparés, deux membres de chacun des camps qui s’étaient affrontés au cours des violences, les plus graves de l’histoire du Kenya indépendant (plus de 1. 000 morts et plus de 600. 000 déplacés), qui avaient suivies la réélection contestée du président Kibaki.

Au final, Mwai Kibaki, du PNU, et son rival Raila Odinga, du Mouvement démocratique orange (ODM), s’étaient partagés le pouvoir, le premier comme président, le second comme Premier ministre.

La CPI soupçonne M. Kenyatta – qui nie – d’avoir rémunéré un gang criminel pour mener des représailles et défendre sa communauté quand le Kenya était au bord de la guerre civile après les résultats contestés du scrutin présidentiel de 2007.

Battu de justesse, Raila Odinga a de son côté déposé samedi un recours devant la Cour suprême contre les résultats de l’élection alors que des incidents ont opposé, devant le bâtiment de la Cour suprême, des partisans de M. Odinga à la police.

Les journaux kényans préféraient quant à eux lundi se détourner de la procédure devant la CPI pour se concentrer sur l’appel de M. Kenyatta « à prier et à maintenir la paix ».

Jeuneafrique.com avec AFP

Kenya: Kenyatta élu président, Odinga conteste, le pays reste calme

mars 9, 2013
 

Le vice-Premier ministre sortant et nouveau président kényan Uhuru Kenyatta, le 2 mars 2013 à Nai
Le vice-Premier ministre sortant et nouveau président
kényan Uhuru Kenyatta, le 2 mars 2013 à Nai © AFP

Uhuru Kenyatta, inculpé de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI), a été proclamé, le 9 mars, président du Kenya dès le premier tour. Une victoire aussitôt contestée en justice par son rival Raila Odinga.

M. Kenyatta, fils de Jomo Kenyatta, premier président du Kenya indépendant entre 1964 et 1978, devient, près de 50 ans après l’accession au pouvoir de son père, le quatrième chef de l’Etat kényan. Son rival Raila Odinga, Premier ministre sortant, qui conteste les résultats du scrutin, a cependant appelé ses partisans au calme pour éviter une répétition des affrontements sans précédent ayant suivi sa précédente défaite en décembre 2007, car « la violence maintenant pourrait détruire ce pays pour toujours ».

La police avait été déployée en force dans plusieurs bidonvilles de Nairobi où les partisans de M. Odinga résident en nombre, mais contrairement à l’explosion de violences qui avait immédiatement suivi la réélection du président Mwai Kibaki il y a cinq ans, aucun trouble particulier n’avait marqué samedi soir l’annonce de la victoire de M. Kenyatta, 51 ans.

L’Union européenne et les Etats-Unis ont félicité les Kényans pour leur vote pacifique et appelé les deux parties à régler leurs différends dans le calme, via les procédures prévues par la Constitution.

Premier inculpé de la CPI à devenir chef de l’Etat

Fils de Jomo Kenyatta, premier président du Kenya (1964-1978), Uhuru Kenyatta a franchi d’environ 8.400 voix la barre des 50% des votants requise pour l’emporter dès le premier tour du scrutin de lundi, marqué par une participation record de 85,9%.

Accusé de crimes contre l’Humanité pour son rôle présumé dans l’organisation des violences consécutives au scrutin de fin 2007, M. Kenyatta est le premier inculpé de la CPI à devenir chef de l’Etat. La Cour de La Haye a déjà inculpé le président soudanais Omar el-Béchir en 2009, mais celui-ci était alors au pouvoir depuis vingt ans.

Dans une référence apparente à cette situation politique et juridique inédite, M. Kenyatta a assuré que son pays « continuera de coopérer avec toutes les nations et institutions internationales, conformément à (ses) obligations ».M. Kenyatta a déjà assuré qu’il ne se déroberait pas à ses obligations devant la CPI même en cas d’élection.

Son procès doit s’ouvrir le 9 juillet et pourrait durer au moins deux ans. Son vice-président William Ruto doit comparaître à partir du 28 mai à La Haye, également à propos des violences de 2007-2008. « Les élections ne changent pas la donne en ce qui concerne la CPI car il n’existe pas d’immunité devant la Cour », a réagi le porte-parole du tribunal Fadi el-Abdallah. M. Kenyatta – qui a rendu hommage à M. Odinga dans son premier discours présidentiel – a recueilli au total 6.173.433 voix, soit 50,07% des 12.330.028 bulletins, selon le résultat final proclamé par le président de la Commission électorale, Ahmed Issack Hassan.

« Sans Raila, pas de paix »

Crédité de quelque 800.000 voix de moins que son adversaire (43,31% des votants), Raila Odinga a dénoncé « des irrégularités massives ». Mais celui qui, à 68 ans, a enregistré sa troisième et probable ultime défaite présidentielle, a assuré « faire confiance » à la Cour suprême pour annuler l’élection. La nomination à la tête de la plus haute juridiction du pays d’un ancien militant réputé des Droits de l’homme, Willy Mutunga, incarne le renouveau des institutions kényanes voulues par l’adoption en 2010 d’une nouvelle Constitution.

Fin 2007, la défaite de M. Odinga avait plongé le pays dans plusieurs semaines de violences avec plus de 1.000 morts et plus de 600.000 déplacés. Le président sortant Mwai Kibaki – qui, à 81 ans, ne se représentait pas cette année – avait été proclamé vainqueur à l’issue d’un dépouillement entaché de soupçons.

Uhuru Kenyatta était alors un soutien clé de M. Kibaki, issu comme lui de la communauté kikuyu, la plus importante numériquement – 17% des 41 millions d’habitants. Samedi, une foule nombreuse a envahi les rues de Naivasha, Nakuru et Eldoret, dans la Vallée du Rift qui a voté en masse pour M. Kenyatta.

« Uhuru, Uhuru, Uhuru »

Des petits groupes en tee-shirts rouges – couleur de Jubilee, la coalition victorieuse – sillonnaient Nairobi aux cris de « Uhuru, Uhuru, Uhuru ». Kisumu (ouest), fief de M. Odinga, oscillait en revanche entre abattement et colère froide. Des jeunes ont brièvement affronté la police à coups de pierre peu après l’annonce officielle des résultats. « Il faut qu’on reste calme, mais à ce que je vois, certains ne le resteront pas », s’inquiétait Alphonse Omodi, vigile de 30 ans, qui se dit « en état de choc ».

« Sans Raila, pas de paix ! », avaient scandé en fin de matinée près du bidonville de Kondele, des centaines de jeunes, conspuant la police, alors que des responsables religieux appelaient au calme. « On ne peut pas reprendre 10 ans »de pouvoir Kikuyu, s’insurgeait David Onyango, Luo comme M. Odinga (11% de la population).

Jeuneafrique.com avec AFP

Kenya : le Premier ministre officiellement candidat à la présidentielle

décembre 22, 2012

Le Premier ministre kényan, Raila Odinga, est officiellement candidat à l’élection présidentielle de mars dans le pays, les premières depuis celles, meurtrières, de fin 2007, a-t-il annoncé samedi à Nairobi aux côtés des membres de sa coalition.

« Je m’engage auprès du peuple kényan et de la Coalition pour la réforme et la démocratie (CORD) en acceptant la nomination à la candidature présidentielle », a-t-il déclaré lors d’un meeting organisé dans la capitale kényane. Raila Odinga était déjà candidat lors de la présidentielle de 2007 mais avait perdu face au président sortant Mwai Kibaki. La réélection contestée de ce dernier avait débouché sur de sanglantes violences inter-ethniques, qui avaient fait plus de 1.000 morts et des centaines de milliers de déplacés.

Le Premier ministre avait formé l’alliance CORD début décembre avec le vice-président Kalonzo Musyoka, le ministre du Commerce Moses Wetangula et les dirigeants d’une dizaine de petits partis. M. Musyoka, qui visait aussi la présidence, fera finalement campagne dans le but de conserver son poste de vice-président. « Je suis devant vous aujourd’hui pour annoncer que j’ai placé, en premier, les intérêts du pays (…) et abandonné mes ambitions présidentielles personnelles au profit du Premier ministre Raila Odinga, » a déclaré M. Musyoka lors du même meeting.

L’alliance électorale CORD avait répondu à celle formée quelques jours plus tôt par le vice-Premier ministre Uhuru Kenyatta et un ancien ministre, William Ruto. MM. Kenyatta et Ruto, qui comme M. Odinga figurent parmi les favoris du scrutin, sont tous deux inculpés par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes contre l’humanité pour leur rôle présumé dans des massacres inter-ethniques post-électoraux de fin 2007 et début 2008. Leur procès devant la CPI doit débuter le 10 avril et devrait donc coïncider avec le scrutin présidentiel, dont le premier tour aura lieu le 4 mars et le second un mois plus tard.

Jeuneafrique.com avec AF

Kenya: funérailles nationales dans un grand parc pour Wangari Maathai

octobre 8, 2011

Le Kenya a organisé samedi des funérailles nationales dans un grand parc du centre de Nairobi en hommage au prix Nobel de la Paix kényan Wangari Maathai, décédée le 25 septembre, a constaté l’AFP.

Cette cérémonie a lieu dans un parc du centre de la capitale, Uhuru Park, que Wangari Maathai, célèbre pour son combat contre la déforestation et décédée à 71 ans des suites d’un cancer, avait contribué à sauver de la destruction.

Sa dépouille, contenue dans un cercueil confectionné en bambou et fibres de jacinthe, devait être incinérée à la fin de la cérémonie.

Elle avait fait savoir, selon sa famille, qu’elle refusait que l’on coupe un arbre pour son cercueil.

« En plus d’être une femme de grands courage et ténacité, la regrettée professeur Maathai a démontré, par l’exemple, ses vertus pour servir la nation », a déclaré le président Mwai Kibaki.

Des centaines de personnes entouraient dans Uhuru Park (Parc de la liberté en kiswahili) le cercueil recouvert du drapeau national.

Ses enfants et petits-enfants ont planté un arbre dans ce parc que le régime autoritaire de l’ancien président Daniel arap Moi voulait remplacer par un gigantesque gratte-ciel.

« La meilleure façon de l’honorer est de poursuivre le grand chantier qu’elle a ouvert, dans les domaines de l’environnement, de la justice sociale, des droits humains et de la démocratie », a ajouté Kibaki.

Figure du combat écologiste dans son pays dès les années 70, Wangari Maathai a accédé à la notoriété internationale en 2004 avec son prix Nobel pour la paix. Le jury avait alors motivé son choix en louant « l’approche holistique (de Mme Maathai) envers le développement durable, qui englobe la démocratie, les droits humains et en particulier ceux de la Femme ».

Née le 1er avril 1940 à Ihithe, dans le centre fertile du Kenya, Wangari Maathai, dotée d’une forte personnalité et d’une grande énergie, a été une des rares jeunes kényanes de l’époque à pouvoir bénéficier d’une éducation, grâce à la ténacité de son frère aîné Nderitu qui l’a inscrite dans une école de soeurs catholiques.

Elle a bénéficié dans les années 60 d’une bourse américaine qui lui a permis d’étudier la biologie à Atchison (Kansas) puis à Pittsburgh. Elle est ensuite revenue au Kenya tout nouvellement indépendant, où elle est devenue en 1971 la première femme lauréate d’un doctorat en Afrique centrale et de l’Est.

Jeuneafrique.com avec AFP