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Namibie : la réparation du génocide, dernier combat de Vekuii Rukoro

juin 27, 2021
L’avocat Kenneth McCallion (à gauche) et le chef Herero Vekuii Rukoro (à droite), le 16 mars 2017, à New York.

Obtenir réparation pour le génocide commis par l’Allemagne en Namibie était le combat d’une vie pour Vekuii Rukoro. Il n’en verra cependant pas l’issue : le « chef suprême » herero est décédé le 18 juin dernier.

580 millions de dollars par an, pendant 40 ans. C’est le montant des réparations que réclamait à Berlin le leader charismatique de la communauté herero, Vekuii Rukoro, pour le génocide commis en Namibie par l’Empire Allemand entre 1904 et 1908. Longtemps qualifié de « génocide oublié », le génocide des Herero et des Nama est considéré comme le premier du XXe siècle. Il a fait 70 000 victimes, dont 60 000 Herero et 10 000 Nama, selon les historiens. En 1985, le rapport Whitaker présenté devant les Nations unies, a établi qu’entre 1904 et 1908, 80 % des Herero et 50 % des Nama ont été exterminés par les Allemands.

Élu chef suprême des Ova Herero en 2014, l’activiste décédé des suites du Covid-19 le 18 juin dernier à l’âge de 66 ans, avait porté son combat jusque dans les Cours de justice internationales. Son activisme lui avait même valu d’être exclu des discussions entamées entre les gouvernements namibien et allemand qui avaient débouché sur la reconnaissance par l’Allemagne, dès 2015, du génocide perpétré à l’époque, et, plus récemment, sur la demande de « pardon » adressée à la Namibie par le ministre allemand des Affaires étrangères, le 28 mai dernier.

« Insulte phénoménale »

Des crânes de Hereros et Namas victimes de l’oppression du colonisateur allemand, exposé à Berlin le 29 septembre 2011.

« Nous qualifions officiellement ces événements pour ce qu’ils sont du point de vue d’aujourd’hui : un génocide, avait alors déclaré Heiko Maas. À la lumière de la responsabilité historique et morale de l’Allemagne, nous allons demander pardon à la Namibie et aux descendants des victimes. » Outre ces excuses symboliques, l’Allemagne s’est également engagée à verser 1 milliard d’euros d’aides – sur une période de 30 ans… – , somme qui ne correspond en aucun cas à des « réparations », s’est cependant empressé de préciser le ministre allemand.

Au Werderscher Markt, siège du ministère allemand des Affaires étrangères, on argue que le montant des 800 millions d’euros d’aide au développement versés à la Namibie depuis son indépendance acquise en 1990 – plus important que celui alloué aux autres pays de la région – est le témoignage d’une « attention particulière » envers Windhoek. Additionnés au 1,1 milliard d’euros de soutien aux infrastructures du pays, c’est, selon Berlin, amplement suffisant.

Vekuii Rukoro n’avait pas caché sa colère, au lendemain de cette déclaration des autorités allemandes. Pour le leader herero, si l’Allemagne reconnaissait vraiment avoir commis un génocide, « cela devrait mener au paiement de véritables réparations ». En 2016, déjà, l’activiste avait dénoncé dans ces négociations un simple « show », et dénoncé les sommes évoquées comme une « insulte phénoménale », comparée aux « 75 milliards d’euros de pensions et de prestations sociales payées aux Juifs ».

Visite du président allemand

Hereros ayant fui les troupes allemandes dans le désert d’Omaheke (1907).

Un an plus tard, il avait joint sa signature à un recours collectif contre l’Allemagne pour obtenir réparation du génocide déposé devant la justice américaine, qui autorise à engager des poursuites à l’encontre d’auteurs présumés de génocide hors des frontières des États-Unis. Mais, après deux ans de procédure, le juge new-yorkais avait finalement rejeté la demande formulée par les associations Herero et Nama. Vekuii Rukoro avait également engagé des procédures devant les Nations unies, en s’appuyant sur la Déclaration sur les droits des peuples autochtones de 2007.

Jusqu’au bout, Vekuii Rukoro se sera battu pour obtenir une réelle réparation pour l’extermination méthodique d’hommes, de femmes et d’enfants, par le général allemand Lothar Von Trotha dans ce qui était alors l’Allemagne de l’Afrique du Sud-Ouest. Le mot d’ordre de l’époque ? « Tout Herero avec ou sans arme, avec ou sans bétail, doit être abattu ». Consigne tristement appliquée à la lettre, avec son lot de tueries de masse, de camps de concentration. Des crânes humains avaient même été envoyées en Allemagne, pour des « études » destinées à alimenter les théories raciales, alors répandues en Europe. Ossements restitués en 2019, année qu’a choisie Michelle Müntefering, secrétaire d’État aux Affaires étrangères d’alors, pour demander « pardon du fond du cœur » au nom de l’Allemagne.

À Windhoek, l’accord trouvé avec l’Allemagne est un « premier pas dans la bonne direction », selon le président namibien, Hage Geingob. Mais la posture de Berlin dans ce dossier est cependant jugée « choquante » par Esther Utjiua Muinjangue, présidente de la fondation Ova Herero Genocide. Le pacte qui vient d’être conclu, et qui doit encore être être signé par les deux gouvernements et ratifié par les deux Parlements pour devenir effectif, donnera lieu à une visite officielle du président Frank-Walter Steinmeier en Namibie. Il devra y présenter solennellement ses excuses au nom du peuple allemand. Une allocution que Vekuii Rukoro avait prévu de boycotter.

Avec Jeune Afrique par Achraf Tijani

L’Afrique face au Covid-19 : la troisième vague accélère

juin 19, 2021

FLAMBÉE. L’OMS a confirmé le 17 juin qu’une troisième vague de Covid-19 était en train de frapper le continent.

L'Ouganda avait impose l'annee derniere des mesures drastiques alors qu'il n'avait enregistre qu'une poignee de cas.
L’Ouganda avait imposé l’année dernière des mesures drastiques alors qu’il n’avait enregistré qu’une poignée de cas. © BADRU KATUMBA / AFP

Àcontre-courant d’une tendance mondiale à la baisse depuis début mai, la pandémie de Covid-19 a accéléré en Afrique pour la cinquième semaine d’affilée. La trajectoire des cas de Covid en Afrique est « très, très inquiétante », a estimé vendredi le responsable des situations d’urgence à l’OMS, le docteur Michael Ryan, avec la diffusion de variants plus contagieux et un taux de vaccination dangereusement bas. Selon les données collectées par l’OMS, il y a eu en Afrique 116 500 nouvelles infections la semaine dernière, soit 25 500 de plus que la semaine précédente.

Le docteur Ryan a souligné que, vu dans son ensemble, le continent ne semblait pas si mal loti, ne comptant que pour un peu plus de 5 % des nouveaux cas enregistrés dans le monde la semaine dernière et pour 2,2 % des décès. Mais dans certains pays les infections ont doublé et elles s’affichent en hausse de plus de 50 % dans d’autres, s’approchant du pic atteint pendant la première vague à l’été 2020. La troisième vague des cas de Covid-19 « s’amplifie et s’accélère » en Afrique avec les variants, avait déjà alerté jeudi le bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le continent, en réclamant une augmentation de l’approvisionnement en vaccins.

Des variants plus contagieux

Comme la Dre Matshidiso Moeti, directrice de l’OMS pour l’Afrique, le docteur Ryan a souligné que le continent est beaucoup plus vulnérable parce qu’il a reçu si peu de vaccins anti-Covid, quand l’Europe ou les États-Unis ont des taux de vaccination qui leur permettent de revenir à une vie plus normale avec une baisse spectaculaire des infections et des décès. « La réalité crue c’est que, dans une zone avec de multiples variants plus contagieux et qui ont potentiellement un impact plus fort, nous avons laissé de larges parts de la population et les populations vulnérables en Afrique privées de la protection des vaccins, alors que les systèmes de santé sont déjà fragiles », s’est indigné le docteur Ryan.

La République démocratique du Congo (RDC), la Namibie et l’Ouganda ont enregistré leur plus haut nombre de cas hebdomadaires depuis le début de la pandémie, souligne l’OMS. Selon l’OMS, cette hausse s’explique en grande partie par une météorologie saisonnière plus froide en Afrique australe et la propagation de variants plus contagieux. Le variant Delta, détecté en Inde, a été signalé dans 14 pays africains et les variants Beta et Alpha – identifiés au Royaume-Uni et en Afrique du Sud – ont été trouvés dans plus de 25 pays africains.

L’Ouganda et l’Afrique du Sud prennent des mesures

Le président ougandais Yoweri Museveni a annoncé vendredi de nouvelles mesures de restriction contre l’épidémie de Covid-19, dont la suspension des déplacements à l’intérieur du pays pendant au moins six semaines, alors que le taux de contamination a atteint un niveau record dans ce pays d’Afrique de l’Est. Les pénuries d’oxygène et de médicaments affectaient les hôpitaux alors que les cas quotidiens ont augmenté au cours des trois dernières semaines, passant de 100 à plus de 1 700. « Les hôpitaux sont pleins », a martelé le chef de l’État.

Officiellement pays du continent le plus touché par le virus, l’Afrique du Sud, durement frappée par une deuxième vague fin 2020, redoute depuis plusieurs semaines cette annonce. Quatre des neuf provinces du pays, dont celle du Gauteng, qui englobe Johannesburg ainsi que la capitale Pretoria, étaient déjà considérées fin mai comme touchées par la troisième vague. Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a annoncé fin mai un retour à des mesures plus strictes alors que les admissions à l’hôpital ont augmenté de près de 60 % au cours des deux dernières semaines. L’armée a été envoyée en renfort dans la province de Gauteng, province la plus peuplée – qui abrite la capitale administrative Pretoria et le centre financier de Johannesburg — et actuel l’épicentre de l’épidémie, représentant environ 60 % de la dernière augmentation quotidienne des cas.

La seule solution : vacciner

« C’est le résultat d’une distribution inique des vaccins », a-t-il martelé. C’est particulièrement vrai pour l’Afrique où seulement 1 % de la population est pleinement vaccinée.

L’Afrique avait jusque-là été frappée moins durement par la pandémie que d’autres régions, mais cela ne veut pas dire que cela restera le cas. « Il est totalement prématuré de penser que la prochaine vague en Afrique sera juste une courte pluie et pas une tempête », a dit le médecin. Et d’ajouter : « Je pense qu’il nous faut prendre ce qui se passe en Afrique très, très au sérieux. »

En retard par rapport au reste du monde, l’Afrique du Sud n’a vacciné qu’un peu plus de 1 % de sa population, alors que l’objectif fixé par l’OMS est de vacciner 10 % de la population de chaque pays d’ici à septembre. Largement critiqué pour avoir tardé à se lancer dans la course mondiale à l’acquisition des précieux vaccins, le gouvernement affirme avoir acheté assez de doses pour au moins 45 des quelque 59 millions de Sud-Africains. Cyril Ramaphosa a plusieurs fois dénoncé un « apartheid vaccinal » favorisant les pays riches pour l’accès aux vaccins. L’Afrique du Sud et l’Inde mènent une campagne pour une renonciation aux droits de propriété intellectuelle sur les vaccins contre le coronavirus, afin que chaque pays puisse produire des doses.

Signe que l’heure est grave, la Tanzanie s’est finalement résolue à rejoindre l’initiative Covax. Depuis le début de la pandémie en effet, le président John Magufuli, décédé le 17 mars dernier, avait adopté une position de défiance face à la pandémie et aux institutions comme l’OMS. Le chef d’État tanzanien minimisait l’impact du Covid-19, affirmant que son pays s’était « libéré du Covid » par la prière, il avait rejeté tout confinement ou mesure, comme le port du masque. Cette situation a entraîné l’augmentation du nombre de cas de contamination. Avec l’arrivée au pouvoir de Samia Suluhu Hassan, le pays a changé de stratégie et veut réagir.

Par Le Point Afrique

Congo-Diplomatie : l’ambassadeur de la Namibie fait ses adieux au président Denis Sassou N’Guesso

novembre 19, 2020

Arrivé au terme de son mandat, le représentant diplomatique namibien en République du Congo, Vilio Hifindaka, a fait ses adieux au chef de l’Etat congolais le 19 novembre à Brazzaville.

Le diplomate namibien s’est réjoui de l’excellence des relations de coopération entre son pays et le Congo. « Je rentre en Namibie avec de très bons souvenirs du peuple congolais », a-t-il déclaré.

Vilio Hifindaka répondant à la presse

Vilio Hifindaka a, en outre, souligné le soutien du gouvernement congolais dans l’établissement de l’ambassade de Namibie à Brazzaville.

« Je rentre en homme heureux parce que j’ai accompli la mission pour laquelle j’avais été envoyé au Congo, celle d’implanter l’ambassade de la Namibie auprès du Congo. Ce qui représente un pont entre les deux nations », a-t-il indiqué.

S’agissant de la coopération entre les deux pays dans le domaine de la formation, il a évoqué la création de l’école inter-Etats de Loudima dans le département de la Bouenza.

« L’école inter-Etats de Loudima est le symbole de l’amitié entre les deux peuples. Le site de cette école polytechnique n’est autre que l’ancien camp de la South west african peoples’s organisation (Swapo) où s’organisaient les combattants de libération de la Namibie et de l’Afrique australe. L’école de formation de Loudima est tout à fait unique en Afrique. Ici, anglophones et francophones suivent une formation technique et professionnelle », a expliqué Vilio Hifinkada.

Avec Adiac-Congo par La Rédaction

La Namibie devient un pionnier des exportations de viande de bœuf africaine vers les USA

février 21, 2020

La Namibie est devenue récemment le premier pays africain à exporter de la viande de bœuf vers les USA après plus de 18 ans de négociations, rapporte Reuters. Le pays d’Afrique australe en a en effet envoyé quelque 25 tonnes vers la ville de Philadelphie.

Pour la Namibie dont la qualité de la viande de bœuf bénéficie d’une réputation internationale, les USA représentent un marché de choix. En effet, le pays de l’Oncle Sam est le premier consommateur de viande de bœuf par habitant avec 120 kg/an, ce qui offre de belles perspectives de progression pour l’industrie namibienne.

D’après Netumbo Nandi-Ndaitwah, la ministre en charge des Relations internationales, les principales cibles sont notamment les chaînes de restauration rapide comme McDonald’s. Le pays envisage notamment d’exporter 860 tonnes de viande de bœuf (désossée ou découpées sous forme réfrigérée ou congelée) cette année et anticipe un volume de 5 000 tonnes d’ici 2025.

Pour rappel, la Namibie bénéficie d’un accès en franchise de droits de douane au marché américain en vertu de la loi sur la croissance et les perspectives économiques de l’Afrique (AGOA).

Par Stany Franck avec Sacer-infos

Génocide en Namibie: Berlin fait un pas vers la réconciliation

août 28, 2018

Esther Utjiua Muinjangue (à gauche), présidente de la Fondation Ova Herero Genocide, pose le 27 août 2018 devant le ministère de la Justice à Berlin, avant la restitution le 29 août d’ossements de victimes du génocide en Namibien / © dpa/AFP / Kay Nietfeld

L’Allemagne remet mercredi à la Namibie des ossements de membres des tribus Herero et Nama exterminés durant la période coloniale, dans un geste de réconciliation jugé toutefois très insuffisant par leurs descendants qui attendent des excuses.

Lors d’une cérémonie religieuse à Berlin, une délégation namibienne conduite par la ministre de la Culture, Katrina Hanse-Himarwa, va recevoir 19 crânes, des ossements divers et un scalp pris par les forces coloniales allemandes il y a plus d’un siècle.

La plupart des dépouilles proviennent de la collection anthropologique de la clinique universitaire berlinoise Charité.

Cette manifestation irrite fortement les représentants des deux ethnies, victimes de ce que les historiens considèrent comme le premier génocide du XXe siècle.

Le comportement de l’Allemagne est « choquant », a dénoncé à Berlin Esther Utjiua Muinjangue, présidente de la fondation Ova Herero Genocide, pour qui cette remise aurait dû être l’occasion pour le pays de présenter enfin officiellement des excuses, à même de « guérir les blessures émotionnelles ».

– « Fort à faire » –

L’Allemagne a « encore fort à faire » pour assumer son passé colonial sur ce territoire africain (1884-1915), a reconnu cette semaine la secrétaire d’Etat pour la politique culturelle internationale au ministère des Affaires étrangères, Michelle Müntefering, maîtresse de la cérémonie.

Le sénateur de Berlin Dirk Behrendt (3e à gauche) pose avec Esther Utjiua Muinjangue (à gauche), présidente de la Fondation Ova Herero Genocide avec d’autres membres de la délégation de Namibie à Berlin le 27 août 2018n / © dpa/AFP / Kay Nietfeld

Mercredi, il s’agit uniquement d’une remise d’ossements – deux avaient déjà eu lieu en 2011 et 2014 – mais pas le cadre adéquat pour des excuses, a-t-elle argumenté.

Le gouvernement allemand a reconnu sa responsabilité dans les massacres et indiqué en 2016 qu’il prévoyait des excuses officielles dans le cadre de négociations avec la Namibie.

Mais les discussions sont toujours en cours, et les excuses en suspens.

« Des réparations, une reconnaissance et des excuses » sont les conditions d’une normalisation des relations diplomatiques entre l’Allemagne et la Namibie, a rappelé à cet égard la ministre Katrina Hanse-Himarwa lors d’une conférence de presse commune avec Mme Müntefering lundi soir.

Berlin a jusqu’ici refusé de payer des réparations financières, préférant des compensations sous forme d’aide au développement. L’Allemagne dit avoir déjà versé dans ce cadre des centaines de millions d’euros à la Namibie depuis son indépendance de l’Afrique du sud en 1990.

– Shark Island –

Des écolières de Namibie passent le 20 juin 2017 devant un monument à la mémoire des victimes du génocide contre les Herero et les Nama en 1904n / © AFP/Archives / GIANLUIGI GUERCIA

Mais c’est tout le pays qui en profite. Or, les seules victimes sont les tribus Herero, qui représentent environ 7% de la population namibienne contre 40% au début du XXe siècle, et les Nama. Leurs représentants ont lancé une procédure judiciaire à New York pour exiger des réparations directement aux descendants des deux ethnies exterminées.

Privés de leurs terres et de leur bétail, les Herero s’étaient révoltés en 1904 contre les colons allemands, faisant une centaine de morts parmi les colons.

Envoyé pour mater la rébellion, le général allemand Lothar von Trotha avait ordonné leur extermination. Les Nama s’étaient soulevés un an plus tard et subirent le même sort.

Au total, au moins 60.000 Herero et environ 10.000 Nama perdirent la vie entre 1904 et 1908. Les forces coloniales allemandes avaient employé des techniques génocidaires: massacres de masse, exil dans le désert où des milliers d’hommes, femmes et enfants sont morts de soif, et camps de concentration comme celui tristement célèbre de Shark Island.

Les ossements, en particulier les crânes de victimes, furent envoyés en Allemagne pour des expériences scientifiques à caractère racial. Le médecin Eugen Fischer, qui a officié à Shark Island et dont les écrits ont influencé Adolf Hitler, cherchait à prouver la « supériorité de la race blanche ».

L’historien Christian Kopp, de l’ONG Pas de prescription pour les génocides, a exigé que la lumière soit enfin faite sur le nombre d’ossements en provenance de Namibie et d’autres anciennes colonies allemandes encore présents sur le sol allemand. Il n’y a « aucune transparence à ce sujet », a-t-il indiqué à l’AFP.

Romandie.com avec(©AFP / (29 août 2018 04h35)

Namibie: Berlin juge « irrecevable » une plainte pour génocide à New York

janvier 26, 2018

Berlin – Le gouvernement allemand a indiqué vendredi avoir demandé le rejet d’une demande en réparation pour génocide de descendants de tribus namibiennes qui ont poursuivi l’Allemagne devant un tribunal de New York.

« La plainte est irrecevable du fait du principe de l’immunité de l’Etat. C’est pourquoi il était nécessaire, en droit américain, de notifier cela au tribunal de manière formelle. Nous l’avons fait via un avocat », a indiqué la porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Maria Adebahr, dans un point de presse.

« Nous ne commentons pas une procédure en cours », a-t-elle ajouté, au lendemain d’une audience sur la procédure de ce dossier devant un juge fédéral à New York.

C’était la première fois que l’Allemagne était représentée à une audience depuis le début de la procédure.

Lors de l’audience de jeudi, la juge fédérale Laura Taylor Swain a déclaré recevable le recours en irrecevabilité de l’Allemagne, après avoir rejeté une première version.

La magistrate n’a pas donné de date pour le rendu de son jugement concernant ce recours, mais a fixé au 3 mai la prochaine audience.

Des représentants des tribus des Héréro et Nama ont déposé cette plainte pour obtenir des dédommagements pour la guerre « raciale » menées contre ces peuples indigènes dans l’Afrique allemande du Sud-Ouest (1884-1915).

Privés de leurs terres, de leur bétail et de tout moyen de subsistance par des colons allemands, les Héréros se sont révoltés le 12 janvier 1904, massacrant 123 civils allemands.

Après la sanglante bataille de Waterberg, en août de cette année-là, quelque 80.000 Héréros fuient avec femmes et enfants pour gagner le Botswana voisin. Les troupes allemandes les poursuivent à travers les étendues désertiques de l’actuel Kalahari, où seuls 15.000 survivent. Et en octobre 1904, le commandant militaire de la colonie, le général Lothar von Trotha, ordonne l’extermination des Héréro.

Quant à la tribu nama, plus petite, elle connut un sort similaire. Quelque 10.000 de ses membres furent tués en essayant de se rebeller contre les Allemands entre 1903 et 1908.

Même si l’Allemagne a mis longtemps à reconnaître la gravité des faits, plusieurs de ses représentants utilisent désormais le terme de « génocide » pour décrire les faits.

Un processus politico-diplomatique est aussi en cours avec la Namibie depuis plus de deux ans et doit aboutir à une déclaration commune sur ces crimes.

Mais Berlin a toujours considéré ne pas avoir à payer de dédommagements individuels aux descendants des victimes, arguant notamment de l’aide « généreuse » au développement avec des montants « records » par habitant versée à la Namibie depuis son indépendance de l’Afrique du Sud en 1990.

Romandie.com avec(©AFP / 26 janvier 2018 16h49)                                            

Namibie: recours collectif indigène contre l’Allemagne pour génocide présumé

janvier 6, 2017

New York – Deux groupes de population indigène de Namibie ont déposé devant un tribunal de New York un recours collectif contre l’Allemagne pour obtenir réparations d’un génocide présumé durant la période coloniale.

Le recours collectif, déposé jeudi par des associations de populations Héréro et Nama, demande également que leurs représentants participent aux négociations à ce sujet entre l’Allemagne et la Namibie.

Berlin et Windhoek négocient actuellement une déclaration commune dans laquelle l’Allemagne entend s’excuser des massacres dans son ancienne colonie africaine. Mais Berlin considère ne pas avoir à verser de dédommagements compte tenu de l’aide au développement versée à la Namibie depuis son indépendance de l’Afrique du Sud en 1990.

Les plaignants ont souligné que le recours était déposé au nom de tous les Héréros et Namas dans le monde, à la recherche de réparations et de compensations pour le génocide subi, selon eux, durant la période coloniale allemande.

Ils réclament également une reconnaissance officielle de leurs droits et l’assurance qu’aucun règlement de soit conclu sans leur assentiment.

A Berlin, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a refusé de commenter cette plainte dont il n’a pas pris connaissance, mais a indiqué que les négociations lancées il y a deux ans avec la Namibie visaient à dégager une voie commune pour le futur.

Les discussions avec la partie namibienne se déroulent bien de notre point de vue. Les pourparlers ne sont pas faciles car le sujet est délicat, mais ils se tiennent dans un esprit de confiance et de compréhension mutuelle, a ajouté le porte-parole Martin Schaefer.

Selon le recours déposé à New York, entre 1885 et 1903, un tiers des terres des Héréros et des Namas ont été saisis sans compensation par les colons allemands, avec le consentement explicite des autorités allemandes.

Le recours dénonce également la répression des soulèvements populaires par les autorités allemandes en 1904-1905 qui a provoqué la mort de quelque 100.000 membres des peuples héréro et nama et est souvent considérée par les historiens comme le premier génocide du 20e siècle.

Parmi les plaignants figurent notamment Vekuii Rukoro, considéré comme le chef du peuple héréro, David Frederick, président de l’Association des autorités traditionnelles des Namas, et l’Association aux Etat-Unis du génocide héréro.

Romandie.com avec(©AFP / 06 janvier 2017 13h45)

Épave retrouvée : 50 millions de dollars sous les mers

avril 15, 2015

INFO LE FIGARO – Coulé par un sous-marin allemand le 6 novembre 1942 dans l’Atlantique sud, le navire britannique City of Cairo transportait un trésor estimé à 50 millions de dollars. Il a été récupéré par une équipe franco-britannique au large des côtes africaines par 5150 mètres de fond. Du jamais vu.

«Une belle histoire à raconter», reconnaît Nicolas Vincent, directeur des opérations pour Deep Ocean Search (DOS). Le groupe spécialisé dans la recherche sous-marine en eaux profondes a en effet levé le voile sur sa dernière découverte. Rien de moins que l’épave du City of Cairo, localisée à l’ouest de la Namibie. Le navire britannique coulé durant la Seconde guerre mondiale est certes moins célèbre que le Titanic mais il est connu pour sa précieuse cargaison.

Le bateau a en effet été torpillé par un sous-marin allemand le 6 novembre 1942 alors qu’il transportait 7422 tonnes de marchandises et surtout 2182 coffres remplis de pièces d’argent. Au total, le navire convoyait près de 100 tonnes d’argent, alors propriété du Trésor britannique. A 16,55 dollars l’once, le montant de ce trésor s’élève à près de 50 millions de dollars… De quoi éveiller les intérêts.

Prouesse technique

Mais jusqu’à présent, aucun expéditeur n’était parvenu à localiser le steamer anglais. Et pour cause, il a été retrouvé à plus de 5150 mètres sous les mers par les chercheurs français travaillant pour DOS. Une très grande partie des 100 tonnes d’argent a en outre été remontée à la surface: jamais aucune cargaison n’avait été récupérée à une telle profondeur. Une prouesse technique saluée par la profession: «Ce projet est révolutionnaire, une nouvelle ère vient de s’ouvrir dans les opérations de recherches en eaux profondes», concède un spécialiste américain de la recherche d’épave. A titre de comparaison, le Titanic gît au sud de Terre Neuve par 3 800 mètres de fond et à cette distance, les scientifiques avaient eu toutes les peines du monde à localiser l’épave et récupérer des biens du célèbre paquebot.

Mais la découverte du City of Cairo ne s’est pas faite en un jour! John Kingsford, fondateur de la société qui a retrouvé le navire, a débuté le travail d’archive en 1984. Parallèlement, il a conclu un accord avec le gouvernement britannique, propriétaire de la marchandise.

«Good Night, Sorry for Sinking you»!

«La découverte d’une épave comme celle du City of Cairo montre au grand public les destins tragiques de passagers et membres d’équipage de la marine marchande pendant la Seconde guerre mondiale. Ces faits historiques sont peu connus. Nous sommes fiers de participer à ce devoir de mémoire», conclut John Kingsford. Une nouvelle page de Good Night, Sorry For Sinking You, livre de Ralph Barker consacré à ce naufrage, va pouvoir s’écrire.

Lefigaro.fr par Mathilde Golla

Congo: Denis Sassou Nguesso à l’investiture du 3ème président namibien Hage G. Geingob

mars 23, 2015

Windhoek, Namibie (CONGOSITE) – La Namibie a célébré, ce 21 mars 2015, l’entrée en fonction de son 3ème président de la République, le Dr Hage G. Geingob, nouvellement élu. Il succède ainsi à Hifikepunye Pohamba, qui se retire après 10 années de pouvoir, équivalant à 2 mandats constitutionnels. Denis Sassou Nguesso a représenté la République du Congo, accompagné de son ministre des Affaires étrangères et de celui de l’enseignement technique.


Denis Sassou Nguesso à l’investiture du 3ème président namibien Hage G. Geingob
La cérémonie d’investiture, qui a coïncidé avec le 25ème anniversaire de l’indépendance de la Namibie, a eu lieu au stade de l’Indépendance, en présence d’une dizaine de chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que des représentations diplomatiques de plusieurs pays étrangers.

Le chef de l’état sortant, Hifikepunye Pohamba, a fait ses adieux à ses pairs africains, hôtes de la cérémonie du 21 mars, à l’occasion d’un dîner qu’il a offert en leur honneur dans la soirée du 20 mars, à l’hôtel Safari de Windhoek la capitale namibienne.

Il a profité de cette occasion pour esquisser son bilan à la tête de la Namibie, bilan qui se résume, selon lui, à la stabilisation de la paix et de l’économie, après que son prédécesseur et fondateur de l’Etat namibien, Sam Nujoma eut libéré et conduit le pays à l’indépendance le 21 mars 1990.

Ce dernier, qui a dirigé la Namibie de 1990 à 2005, a consacré l’essentiel de son travail à la pacification et la réconciliation de la nation.

Durant ses deux mandats à la tête du pays, Hifikepunye Pohamba a, quant à lui, œuvré activement à l’ouverture de la Namibie vers l’extérieur et à faire entendre la voix de son pays au sein des instances continentales et internationales, notamment la SADEC et l’Union africaine.

Pour sa part, le nouveau président, Hage Geingob, se donne pour mission de conduire le pays sur la voie de la prospérité, en ne laissant personne au bord de la route. « Je serai le président de tous les Namibiens, sans distinction de langue, ni de peau, ni d’appartenance politique », a t-il martelé dans son discours d’investiture. Hage Geingob a été élu le 28 novembre 2014 avec un score de 86,7%.

Les défis qui attendent le nouveau Maître de Windhoek portent essentiellement sur la diversification de l’économie et l’industrialisation, la politique de l’habitat et la rétribution des terres, l’amélioration de l’offre de santé et d’éducation

Hage Geingob, 64 ans, dignitaire de très longue date de la SWAPO, a été Premier ministre de la Namibie, une première fois durant 12 ans c’est-à-dire jusqu’en 2002, puis récemment en 2012, avant de briguer la magistrature suprême.

La Namibie a acquis son indépendance en 1990 à l’issue de plusieurs dizaines d’années de lutte contre l’Apartheid. Le Congo a pu entretenir, durant cette période de lutte acharnée, des liens très particuliers d’amitié avec la SWAPO (Organisation politique du Sud-Ouest africain), et a joué un rôle décisif dans le processus qui a abouti à l’indépendance de ce pays, avec comme point d’orgue la tenue à Brazzaville de la « Conférence quadripartite qui a mis autour d’une table de négociations les protagonistes de cette crise, le 22 décembre 1988. C’est la quadripartite de Brazzaville qui a ouvert la voie à l’abolition de l’Apartheid, à la libération de Nelson Mandela, puis à l’indépendance de la Namibie.

Ces dernières années, la Namibie s’est placée résolument sur la voie du progrès et s’est employée à intensifier ses relations de partenariat et de coopération avec les nations dont les marques de soutien et de solidarité à son égard n’ont pas faibli.

Ainsi, un rapprochement remarquable a été opéré avec la République du Congo, à travers la création d’une grande Commission Mixte et la signature d’une vingtaine d’accords-cadres en 2008 à Windhoek. La Commission Mixte s’est réunie trois fois : en 2008 à Windhoek, en 2011 à Brazzaville et, de nouveau, à Windhoek en 2013.

A titre d’illustration, l’application de deux des accords a donné naissance à l’institut technique et professionnel de Loudima au Congo et à l’exemption, entre les deux Etats, de visas pour les détenteurs des passeports diplomatique et de service.

La 4eme session de la Grande Commission Mixte est prévue à Brazzaville courant 2015 et examinera les possibilités de la concrétisation des accords de coopération dans les domaines du commerce, du tourisme, des transports et des mines.

Congo-site.com par

Namibie: le président Hage Geingob prête serment

mars 21, 2015

Namibie: le président Hage Geingob prête serment
Namibie: le président Hage Geingob prête serment © AFP

Le président namibien Hage Geingob a prêté serment samedi dans un stade de la capitale Windhoek, trois mois après sa victoire écrasante à l’élection présidentielle, remportée une nouvelle fois par un candidat de la Swapo.

Fin novembre, Hage Geingob, 73 ans, a remporté 87% des voix, succédant à Hifikepunye Pohamba, également de la Swapo.

« Je déclare la guerre à la pauvreté et aux inégalités », a déclaré samedi le président Geingob devant un stade bondé.

La Namibie, vaste pays semi-désertique de 2,3 millions d’habitants est doté d’importantes ressources minières mais connaît de fortes inégalités sociales, avec 40% des jeunes au chômage.

Plusieurs chefs d?État ont assisté à la cérémonie dont le président tanzanien Jakaya Kikwete, celui du Botswana Ian Khama et le zimbabwéen Robert Mugabe.

La prestation de serment présidentielle a été retardée pour coïncider avec la date anniversaire, le 21 mars 1990, de l’indépendance de ce jeune pays, conquis et administré par l’Afrique du Sud après la colonisation allemande et qui compte une minorité blanche en partie germanophone.

Geingob a été Premier ministre de 1990 à 2002, puis rappelé à ce poste en 2012, après une traversée du désert. Membre de toujours de la Swapo, l’ancienne guérilla devenue parti de gouvernement en 1990, il en a été le représentant en exil au Botswana et aux États-Unis avant l’indépendance. Il a aussi travaillé pour les Nations Unies.

Parti de la lutte anti-coloniale et anti-apartheid, la South West Africa People’s Organisation (Organisation du peuple de l’Afrique du Sud-Ouest – Swapo) a gagné toutes les élections depuis 1990. Lors des législatives qui ont accompagné la présidentielle, elle a remporté plus de 80% des suffrages.

Jeuneafrique.com avec AFP