
La fusée SLS avec à son extrémité le vaisseau Orion, sur le pas de tir. Photo: NASA
Pas moins de 40 ans après la fin du programme Apollo, la NASA s’apprête à lancer lundi sa toute nouvelle fusée géante à partir du pas de tir 39B du Centre spatial Kennedy, en Floride, qui a été modernisé pour l’occasion.
La fenêtre de lancement de deux heures s’ouvre à 8 h 33 (HAE) et, à la veille du départ, les conditions météorologiques étaient favorables à 70 %.
Ce baptême de l’air se fera sans astronautes, mais il permettra de tester l’ensemble des nouveaux éléments du programme lunaire américain, dont la fusée SLS (Space Launch System) et le vaisseau Orion.
Un équipage prendra part à la mission Artemis II prévue en mai 2024, à laquelle un astronaute canadien participera.
La mission suivra une trajectoire similaire à celle de la mission Apollo 8, le premier vaisseau spatial avec équipage à quitter l’orbite terrestre basse et à atteindre l’orbite lunaire en décembre 1968.
Orion se rendra toutefois à des dizaines de milliers de kilomètres au-delà de la Lune, plus loin qu’aucun vaisseau habité n’a jamais voyagé.
La capsule utilisera la gravité lunaire pour gagner de la vitesse et pour se propulser à près de 70 000 kilomètres au-delà de la Lune.

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Première étape de la mission.

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Deuxième étape de la mission.

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Troisième étape de la mission
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Première étape de la mission. PHOTO : RADIO-CANADA
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Première étape de la mission. Photo : Radio-Canada
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Deuxième étape de la mission. Photo : Radio-Canada
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Troisième étape de la missionPhoto : Radio-Canada
Quitter la Terre
La fusée SLS a été conçue pour lancer des missions au-delà de l’orbite terrestre basse, pour transporter un équipage ou des marchandises vers la Lune ou même vers Mars.
Considérée comme la fusée la plus puissante jamais construite, SLS sera lancée à l’aide de quatre puissants moteurs et deux propulseurs d’appoint qui lui donneront la poussée nécessaire pour décoller.

Les moteurs-fusées (1), les propulseurs d’appoint (2), le premier étage (3), l’adaptateur d’étage (4), le deuxième étage (5), l’adaptateur d’étage d’Orion (6), l’adaptateur du vaisseau (7), les panneaux de protection du module de service (8). Le module de service (9), le vaisseau Orion (10) et la tour de sauvetage (11) forment l’ensemble de la charge utile (12). Photo: NASA/MSFC
La fusée atteindra la période de force atmosphérique maximale en 90 secondes. Après avoir largué les propulseurs, les panneaux du module de service et le système d’interruption de lancement, les moteurs de l’étage central s’éteindront, et l’étage central se séparera du vaisseau spatial.
Orion se mettra d’abord en orbite autour de la Terre, puis elle déploiera ses panneaux solaires, et le moteur-fusée du deuxième étage lui donnera la grande poussée nécessaire pour se diriger vers la Lune.
Ensuite, environ 1 h 50 après le décollage, Orion se séparera du deuxième étage. À ce moment, un ensemble de dix microsatellites de la taille d’une boîte à chaussures, appelés CubeSats, seront déployés. Ils permettront de réaliser plusieurs expériences et démonstrations technologiques. Pesant environ 11 kilogrammes chacun, ils sont entreposés dans l’adaptateur qui relie les deux étages.

Des employés de la NASA ont installé les 10 CubeSats dans l’adaptateur qui relie les deux étages de la fusée SLS. Photo : NASA
En direction de la Lune
La capsule Orion, propulsée par le module de service, prendra ensuite la direction du satellite naturel de la Terre.
Après un voyage de quatre jours de 394 500 km, la capsule entrera dans l’assistance gravitationnelle de la Lune. Elle passera à 100 km de distance de la Lune avant d’entreprendre une orbite rétrograde.
Le chemin du retour
Au jour 20, Orion sera placée sur une orbite de transfert vers la Terre, pour ensuite entamer son voyage de retour. Au jour 25, la capsule et le module de service se sépareront, et la rentrée atmosphérique sera entamée. L’opération, qui inclut la rentrée, le déploiement des parachutes et l’amerrissage, devrait durer une trentaine de minutes.

Illustration artistique la rentrée atmosphérique de la capsule Orion. Photo: NASA
L’un des objectifs principaux de la mission est de tester le bouclier thermique de la capsule, le plus grand jamais construit (5 mètres de diamètre) pour s’assurer qu’il peut supporter une vitesse de 40 000 km/h et une température de 2800 °C.

Des employés de la NASA préparent le bouclier thermique qui protégera la capsule Orion lors de la mission Artemis II. Photo: NASA/Isaac Watson
Lors du retour, le vaisseau sera freiné jusqu’à 480 km/h par l’atmosphère, puis à 32 km/h par une série de onze parachutes, jusqu’à son amerrissage au large de la ville californienne de San Diego. Il sera ensuite remorqué jusqu’à un navire de la marine américaine.
De drôles de passagers
Un mannequin baptisé Moonikin Campos sera installé dans le siège du commandant. Vêtu de la nouvelle combinaison de la NASA, il enregistrera l’accélération et les vibrations subies.
Également du voyage : deux bustes, nommés Helga et Zohar. Ils sont composés de matériaux imitant des os et des organes humains. L’un sera vêtu d’une veste antiradiation, l’autre non.

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Le mannequin baptisé Moonikin Campos est installé dans le siège du commandant. Vêtu de la nouvelle combinaison de la NASA, il enregistrera l’accélération et les vibrations subies.

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Les deux bustes, nommés Helga et Zohar, sont composés de matériaux imitant des os et des organes humains.
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Le mannequin baptisé Moonikin Campos est installé dans le siège du commandant. Vêtu de la nouvelle combinaison de la NASA, il enregistrera l’accélération et les vibrations subies.PHOTO : NASA
Des capteurs permettront d’évaluer les taux de radiations reçues, notamment dans l’espace lointain, où elles sont bien plus importantes.
Un grand nombre de caméras embarquées permettront de suivre tout le voyage, par exemple du point de vue d’un passager dans la capsule.
Des caméras au bout des panneaux solaires prendront des égoportraits du vaisseau avec la Lune et la Terre en arrière-plan.
Radio-Canada par Alain Labelle