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Pakistan: l’ex-Premier ministre Nawaz Sharif condamné à 10 ans de prison pour corruption

juillet 6, 2018

Nawaz Sharif le 29 mai 2018 à Islamabad / © AFP/Archives / AAMIR QURESHI

L’ancien Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a été condamné vendredi, en son absence, à dix ans de prison par un tribunal anti-corruption, une sentence dénoncée comme « politique » par son clan, et qui fragilise son parti avant des élections législatives le 25 juillet.

M. Sharif, absent à l’audience qui s’est déroulée devant un tribunal d’Islamabad, « a été condamné à 10 ans de prison et à une amende de huit millions de livres » (10 millions de dollars) dans une affaire concernant l’achat de plusieurs appartements de luxe à Londres, a déclaré son avocat Mohammad Aurangzeb à l’AFP.

M. Sharif se trouve actuellement à Londres au chevet de son épouse, atteinte d’un cancer.

Selon le procureur Sardar Muzaffar Abbas, le tribunal a également ordonné la saisie des appartements en question par le gouvernement fédéral.

L’affaire avait initialement été déclenchée par la publication des Panama Papers, des documents émanant d’un cabinet d’avocats panaméen et révélant les montages financiers de ses clients, dont la famille Sharif.

Trois des quatre enfants de M. Sharif étaient également mis en cause, dont sa fille et présumée héritière politique Maryam Sharif. Cette dernière, qui se trouve avec son père à Londres, a été condamnée vendredi à 7 ans de prison.

– Conspiration –

La sentence porte un coup sérieux au parti PML-N, fondé en 1993 par Nawaz Sharif, et qui est l’une des principales formations en lice aux élections législatives prévues le 25 juillet dans le pays.

Il est actuellement dirigé par le frère de Nawaz, Shahbaz Sharif, considéré comme plus brillant mais moins charismatique que son aîné, à la suite d’une série de décisions judiciaires à l’encontre de Nawaz Sharif.

Nawaz Sharif / © AFP / Gal ROMA

En juillet 2017, la Cour suprême pakistanaise avait mis fin prématurément à son troisième mandat à la tête du gouvernement après des révélations sur de luxueux biens immobiliers détenus par sa famille via des holdings off-shore.

La justice pakistanaise lui a ensuite interdit de diriger son parti, puis de participer à tout scrutin, à vie. Son clan nie toute malversation et laisse entendre que Nawaz Sharif est victime d’une conspiration ourdie par la puissante armée pakistanaise.

Shahbaz Sharif a immédiatement fait savoir vendredi qu’il « rejetait » le verdict, depuis son fief de Lahore lors d’un point presse retransmis à la télévision.

« Je vais descendre dans les rues et parler aux gens de cette décision injuste et nous défendrons notre cause devant le tribunal du peuple le 25 juillet », a-t-il poursuivi.

« Nous allons mener notre campagne électorale et protester de manière pacifique contre cette décision », a-t-il ajouté.

De petits groupes de partisans des Sharif se sont réunis à Islamabad et dans d’autres villes du Pakistan pour protester, brûlant des pneus et criant des slogans, a constaté l’AFP.

« C’était une affaire politique et ça aurait dû être décidé politiquement. Mais il a été décidé de régler judiciairement une affaire politique », a affirmé Bilal Butt, président du PML-N dans la ville de Multan (centre).

Le principal rival du PML-N au prochain scrutin est le PTI, dirigé par l’ancien champion de cricket Imran Khan.

Des manifestants protestent contre la décision de la Cour suprême pakistanaise contre l’ancien Premier ministre Nawaz Sharif, accusé de corruption, en brûlant des pneus à Multan, au sud de la province du Pendjab, le 6 juillet 2018 / © AFP / SS MIRZA

Ce dernier, qui a fait de la lutte contre la corruption l’un de ses chevaux de bataille, s’est félicité de la sentence. « Aujourd’hui sonne l’aube d’un nouveau Pakistan: à présent, les voleurs n’iront plus dans les assemblées, mais en prison ».

– « Sauver son parti » –

On ignorait dans l’immédiat si Nawaz Sharif entendait revenir au Pakistan après le verdict, qui selon l’analyste politique Rasool Bukhsh Rais le place dans une « position difficile ».

« Si Sharif ne revient pas, son parti est fini », estime-t-il. « S’il revient, il faudra qu’il se batte devant les tribunaux et il va beaucoup souffrir. Mais au moins il sauvera son parti », juge-t-il.

« Cette décision va faire du tort au PML-N », estime également l’analyste pakistanais Rifaat Hussain, qui juge peu probable que le père et la fille reviennent au Pakistan.

« Nawaz et Maryam vont rester à Londres étant donné qu’ils ont déjà l’excuse de l’état de santé de (leur épouse et mère) Kulsoom, et ils lanceront leur rhétorique depuis là-bas », juge-t-il.

Dès avant cette décision, de nombreux observateurs s’inquiétaient du tour pris depuis plusieurs mois par la campagne électorale au Pakistan.

Nombre de militants et reporters se sont récemment dits victimes d’une campagne visant à infléchir leur couverture avant le scrutin. Ces pressions ont été assimilées par certains à un « putsch silencieux ». L’armée dément toute implication.

Romandie.com avec(©AFP / 06 juillet 2018 16h04)

Des opposants au gouvernement pakistanais attaquent la télévision

septembre 1, 2014

 

Des centaines de manifestants antigouvernementaux pakistanais ont fait irruption lundi dans les locaux de la télévision d’Etat. Ils ont interrompu la diffusion de la chaîne, avant d’être refoulés par l’armée. La crise politique s’aggrave.

« Des manifestants sont entrés dans les bureaux de PTV (Pakistan TV), ils ont débranché les fils, nous sommes en état de siège, ils sont en train de pirater notre diffusion », a pu déclarer un présentateur sur PTV, peu avant que la chaîne cesse d’émettre.

Les manifestants, munis de gourdins, ont aussi détruit des installations de la chaîne et décroché des affiches du Premier ministre Nawaz Sharif.

Une demi-heure plus tard, l’armée et des paramilitaires évacuaient sans heurts les locaux de la télévision d’Etat, qui a pu reprendre sa programmation. Les manifestants ont plus de respect pour l’armée que pour la police, qu’ils affrontent depuis samedi.

Démission exigée

La capitale Islamabad vit depuis mi-août au rythme des manifestations des opposants se déclarant d’Imran Khan, ancienne vedette de cricket reconverti en homme politique nationaliste, et de Tahir ul-Qadri, chef religieux établi au Canada. Les deux exigent la démission de Nawaz Sharif.

Ils accusent le Premier ministre d’avoir bénéficié de fraudes massives lors des élections législatives de mai 2013. Le scrutin avait porté au pouvoir sa Ligue Musulmane (PML-N) à la tête d’un gouvernement majoritaire. Il avait été jugé crédible malgré des irrégularités constatées par les observateurs internationaux.

Heurts à Islamabad
Les manifestations étaient restées pacifiques jusqu’à samedi soir. Les deux opposants avaient alors appelé leurs partisans à se rendre devant la résidence du Premier ministre, sur l’avenue de la Constitution, près de l’enclave où sont établies les principales ambassades.

Devant l’afflux de milliers de manifestants, la police pakistanaise avait eu recours au gaz lacrymogène et à des balles en caoutchouc, pour la première fois depuis le début de la crise.

Ces affrontements entre policiers et manifestants se poursuivaient lundi dans le centre-ville d’Islamabad.

Romandie.com

Pakistan: assassinat à Karachi d’une responsable du parti d’Imran Khan

mai 18, 2013

ISLAMABAD – Une responsable du Mouvement pour la Justice (PTI) de l’ancienne vedette pakistanaise du cricket Imran Khan a été assassinée par des inconnus samedi à Karachi, dans le sud du Pakistan, ont annoncé le PTI et la police.

Zohra Hussein, 59 ans, vice-présidente de l’organisation féminine du PTI pour le Sindh, la province dont Karachi est la capitale, est tombée dans une embuscade tendue par trois hommes qui l’attendaient devant son domicile, selon ces sources.

Cet assassinat est survenu la veille d’un nouveau vote qui se tient dimanche, sur décision de la Commission électorale pakistanaise, dans 43 des 250 bureaux de vote de Karachi, à la suite d’informations sur des fraudes lors des élections législatives du 11 mai.

Zohra Hussein quittait son domicile lorsque trois hommes armés l’ont attaquée. Elle a pensé qu’ils voulaient lui voler son sac à main et le leur a donné, mais ils l’ont tuée, a déclaré à l’AFP Firdous Shamim, un dirigeant local du PTI.

La police a indiqué que les trois agresseurs avaient pu s’enfuir sur une moto après le meurtre, survenu tard dans la soirée de samedi.

Ils l’ont abattue d’une balle près du menton, elle n’a pas survécu, a indiqué à l’AFP un responsable de la police, Nasir Aftab.

L’assassinat n’a pas été immédiatement revendiqué et ses motivations sont pour le moment inconnues, selon les autorités.

La tension est vive entre le PTI et le Muttahida Qaumi Movement (MQM), parti ethnique dominant à Karachi, depuis que la formation d’Imran Khan a accusé le MQM de fraudes massives aux législatives.

Le MQM a rejeté ces accusations et a annoncé qu’il boycotterait le nouveau vote convoqué dimanche.

Les élections du 11 mai ont été largement remportées par la Ligue musulmane (PML-N) de l’ancien Premier ministre Nawaz Sharif, devant le Parti du peuple pakistanais (PPP), qui dirigeait le gouvernement sortant. Le PTI a effectué une percée et est arrivé en troisième position.

Les talibans pakistanais, qui considèrent la démocratie comme non-islamique, ont tué plus de 150 personnes pendant la période électorable, dont 24 le jour même des élections.

Romandie.com avec (©AFP / 19 mai 2013 01h42)