Un chasseur Lockheed Martin F-35 Lightning II de l’US Air Force. Photo: AP/Senior Airman Joseph Barron
Le gouvernement fédéral annonce qu’il entamera les négociations finales pour l’achat de l’avion de chasse F-35 du constructeur américain Lockheed Martin, choisi comme soumissionnaire privilégié pour remplacer sa flotte de F-18 vieillissants.
Si jamais les négociations avec Lockheed Martin n’aboutissent pas, le gouvernement fédéral se réserve le droit de se tourner vers le constructeur suédois Saab, dont le chasseur Gripen est arrivé deuxième derrière le F-35 dans la compétition.
La ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Filomena Tassi, a fait savoir en conférence de presse lundi que le gouvernement souhaite signer un contrat d’ici la fin de l’année pour recevoir ses premiers avions en 2025.
Cet achat a été négocié de façon ouverte, transparente et rigoureuse, a assuré sa collègue à la Défense, Anita Anand, qui a évoqué la nouvelle réalité mondiale en lien avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie pour souligner la nécessité de donner aux membres de l’Aviation royale canadienne les outils dont ils ont besoin.
« Cette nouvelle flotte est nécessaire à la capacité de se défendre du Canada. »— Une citation de Anita Anand, ministre de la Défense du Canada
Le F-35 Lightning II vu de face. Photo: CBC / Mike Hillman
Le Canada possède l’un des plus grands espaces aériens au monde et nous devons nous assurer que notre prochaine flotte d’avions de chasse est flexible, agile et capable de répondre à un large éventail de menaces, a expliqué la ministre de la Défense pour justifier cette importante dépense militaire.
Dix ans de saga
C’est le gouvernement conservateur de Stephen Harper qui avait lancé le processus de remplacement des F-18 de l’armée canadienne en 2010. À l’époque, il souhaitait acquérir 65 chasseurs auprès de Lockheed Martin pour une somme de 9 milliards.
En avril 2012, dans un rapport accablant, le vérificateur général du Canada concluait que le projet d’acquisition des chasseurs F-35 était en plein dérapage. Michael Ferguson reprochait au gouvernement Harper et à la Défense nationale d’avoir sous-estimé les coûts d’acquisition des appareils.
Un chasseur F-18 Super Hornet du constructeur américain Boeing. Photo : AP/Aijaz Rahi
En attendant la mise n place d’un nouveau processus de sélection, Ottawa avait prévu d’acheter 18 chasseurs Super Hornet au constructeur Boeing sans appel d’offres.
Mais Ottawa avait fait marche arrière et annulé la commande en 2017 lorsque Boeing a porté plainte contre le constructeur canadien Bombardier au département du Commerce américain qui a imposé des tarifs punitifs de 300% sur les avions de la C Series.
Le gouvernement Trudeau avait alors annoncé l’achat de 18 chasseurs F-18 usagés à l’Australie, au coût de 500 millions de dollars, pour combler ses besoins en attendant la livraison de ses nouveaux chasseurs.
Il avait du même coup lancé l’appel d’offres en cours pour l’achat de 88 nouveaux chasseurs neufs devant être livrés d’ici 2025 à l’Aviation royale canadienne.
La flotte actuelle de CF-18 du Canada compte pus de 40 années de service.
« Je dois parler à Poutine (…) car c’est le seul moyen d’arrêter cette guerre », affirme le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui dit être « prêt à aborder toutes les questions »
Mikhaïlo Podoliak (en haut, à droite), conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a publié sur Twitter cette photo des deux délégations à la table des négociations. Photo : Twitter/Mikhaïlo Podoliak
La deuxième ronde de pourparlers entre Moscou et Kiev visant à mettre un terme à la guerre qui dévaste l’Ukraine est en cours. Les bombes n’en continuent pas moins de s’abattre sur plusieurs villes ukrainiennes et les perspectives d’une entente apparaissent minuscules, si l’on en croit le Kremlin et l’Élysée.
La reprise des discussions, qui se déroulent à la frontière entre la Pologne et le Bélarus, a été confirmée sur Twitter par Mikhaïlo Podoliak, conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il a publié du même coup une photo des membres des deux délégations à la table des négociations.
« Nous commençons à discuter avec les représentants russes. Les points clés à l’agenda sont un cessez-le-feu immédiat, un armistice et des couloirs humanitaires pour l’évacuation des civils des villes et villages détruits ou constamment bombardés. »— Une citation de Mikhaïlo Podoliak, conseiller du président ukrainien
Le programme au minimum : des couloirs humanitaires. Le reste sera selon les circonstances , avait précédemment indiqué sur Facebook, David Arakhamia, leader parlementaire du parti du président Zelensky. Il avait publié une photo le montrant avec M. Podoliak près de l’hélicoptère devant les transporter vers le site des discussions.
En conférence de presse, jeudi après-midi, le président Zelensky a dit vouloir négocier directement avec son homologue russe Vladimir Poutine. Je dois parler à Poutine (…) car c’est le seul moyen d’arrêter cette guerre, a-t-il déclaré, se disant ouvert et prêt à aborder toutes les questions avec le président russe.
Le député ukrainien David Arakhamia a publié sur sa page Facebook une photo où on le voit en compagnie du conseiller présidentiel Mikhaïlo Podoliak, avant leur décollage en hélicoptère.
PHOTO : FACEBOOK/DAVID ARAKHAMIA
Dans une vidéo publiée en matinée, le président Zelensky avait indiqué que son gouvernement fait tout ce qu’il peut pour établir de tels corridors afin de mettre les civils à l’abri des bombes, notamment à Kiev, à Kharkiv et dans d’autres villes du sud, mais aussi pour faire entrer du matériel médical dans les villes attaquées.
Le conseil municipal de la Ville de Marioupol a notamment fait savoir qu’il tentait de créer un tel corridor humanitaire pour que les habitants puissent quitter la ville, bombardée depuis plusieurs jours et maintenant assiégée par l’armée russe.
Nous n’avons ni électricité, ni eau, ni chauffage, a écrit le conseil. Marioupol demeure sous le feu des armes. Les femmes, les enfants et les personnes âgées souffrent. On est en train de détruire notre pays. C’est un génocide du peuple ukrainien, s’est indigné le conseil.
« Ils ont détruit les ponts, détruit les trains pour nous empêcher de sortir nos femmes, enfants et vieillards. Ils nous empêchent de nous approvisionner. Ils cherchent à imposer un blocus, comme à Leningrad. »— Une citation de Vadym Boïtchenko, maire de Marioupol, sur Telegram
Des ambulanciers paramédicaux prennent en charge un homme blessé par un bombardement dans un quartier résidentiel de Marioupol, dans le sud-est du pays, où un hôpital de maternité a été converti pour soigner les blessés.
PHOTO : ASSOCIATED PRESS / EVGENIY MALOLETKA
L’endroit exact où se déroulent ces négociations n’a pas été révélé. Mercredi, le négociateur russe Vladimir Medinski a indiqué qu’elles auraient lieu dans la région de Bialowieza, une localité polonaise proche de la frontière avec le Bélarus.
Un premier round de pourparlers a eu lieu lundi à la frontière ukraino-bélarusse, dans la région de Gomel. Elle s’est soldée sans entente, les négociateurs s’étant retirés pour consultations dans leur capitale respective. L’Ukraine exigeait alors un cessez-le-feu immédiat et le départ de l’armée russe.
« Le pire est à venir », craint Macron
La perspective d’une entente entre Kiev et Moscou apparaît toutefois lointaine, si l’on en croit les propos rapportés par le Kremlin et l’Élysée dans la foulée d’une nouvelle discussion entre les présidents russe et français, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron.
Au terme de cette discussion d’une heure et demie, M. Macron croit que le pire est à venir dans ce conflit, qui a déjà fait des centaines de morts de part et d’autre, entraîné d’importants dégâts matériels et poussé plus d’un million d’Ukrainiens à fuir leur pays.
« L’anticipation du président (Macron) est que le pire est à venir compte tenu de ce que lui a dit le président Poutine. »— Une citation de déclaration de l’Élysée
Selon l’Élysée, le maître du Kremlin a fait part de sa très grande détermination à poursuivre son offensive, dont le but est de prendre le contrôle de toute l’Ukraine, un pays d’environ 45 millions d’habitants qui a obtenu son indépendance en 1991, dans le foulée de l’effondrement de l’Union soviétique.
La présidence française affirme que M. Poutine a affirmé que l’opération de l’armée russe se développait selon le plan prévu par Moscou et qu’elle allait s’aggraver si les Ukrainiens n’acceptaient pas ses conditions, a indiqué la présidence.
Toujours selon l’Élysée, le président Macron a déclaré au président russe qu’il commettait une erreur grave sur le régime ukrainien, qui n’est pas nazi. Tu te racontes des histoires, tu recherches des prétextes, lui a-t-il dit, a rapporté la présidence française, en l’invitant à ne pas se mentir.
Nous allons durcir les sanctions contre la Russie, a par ailleurs réaffirmé la présidence, en estimant qu’il s’agissait d’un outil très puissant comme on le voit dans l’effondrement du rouble.
Le Kremlin a pour sa part indiqué que le président russe a informé Emmanuel Macron de son intention de poursuivre sans compromis son offensive contre les nationalistes en Ukraine et a menacé d’ajouter des exigences supplémentaires à sa liste déjà longue de demandes envers Kiev en vue de pourparlers.
M. Poutine a déjà indiqué qu’il souhaitait obtenir la démilitarisation, la dénazification et une déclaration de neutralité de la part des autorités ukrainiennes.
Dans un précédent entretien avec le président Macron, il a aussi évoqué la reconnaissance de la souveraineté russe sur la Crimée, territoire ukrainien qu’il a annexé en 2014, sans que cela ne soit reconnu par la communauté internationale.
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères.
PHOTO : GETTY IMAGES / GEORG HOCHMUTH
La situation sur le terrain est incontestablement très défavorable, a aussi commenté le premier ministre français Jean Castex, en précisant que, incontestablement, il apparaît que Vladimir Poutine campe sur ses positions, sur sa volonté de démilitarisation de l’Ukraine, de reddition de l’Ukraine, et ceci n’est évidemment pas acceptable.
Face à Moscou, il faut une très grande fermeté sur les principes et dans les sanctions, tout en recherchant la paix par le dialogue, ce qui est incontestablement très difficile, a-t-il ajouté.
« Le point de départ, c’est le cessez-le-feu. On ne négocie pas avec un pistolet sur la tempe (…). On ne négocie pas sous la terreur. »— Une citation de Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères de la France
Selon le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, la cause d’un cessez-le-feu sera également portée par la France au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations uniesONU, par le dépôt d’un projet de résolution exigeant l’arrêt des hostilités. La Russie dispose cependant d’un droit de veto au Conseil, droit qu’elle a utilisé la semaine dernière pour battre une résolution condamnant son invasion de l’Ukraine.
Les États-Unis vont eux aussi soutenir des efforts diplomatiques de Kiev pour obtenir un cessez-le-feu avec Moscou, même si c’est beaucoup plus difficile d’y parvenir quand les tirs résonnent et les chars avancent, a déclaré le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.
Lavrov souffle le chaud et le froid
L’échange entre MM. Macron et Poutine avait été annoncé en direct dans la matinée par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d’une conférence de presse en ligne.
La France a une tradition assez ancienne d’être intermédiaire dans les conflits, a-t-il fait remarquer, en soulignant que Moscou serait ravi si la France réussissait dans cette mission.
M. Lavrov a soufflé le chaud et le froid dans cette conférence de presse, soulignant d’une part qu’il n’avait aucun doute quant à la possibilité de trouver une solution à la crise ukrainienne, mais en évoquant d’autre part la perspective d’un conflit nucléaire.
« Tout le monde sait qu’une troisième guerre mondiale ne peut être que nucléaire, mais j’attire votre attention sur le fait que c’est dans l’esprit des politiques occidentaux, pas dans celui des Russes. »— Une citation de Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Russie
De son côté, le responsable du département russe de la coopération européenne au ministère des Affaires étrangères, Sergei Ryabkov, a affirmé que Moscou maintient des contacts avec Washington, principalement à travers ses ambassades.
Avec les informations de Agence France-Presse, Reuters, New York Times et BBC
L’acteur français Gérard Depardieu, proche du président russe Vladimir Poutine, a appelé à « arrêter les armes et négocier » dans une déclaration à l’AFP mardi, au sixième jour de l’invasion russe de l’Ukraine.
« La Russie et l’Ukraine ont toujours été des pays frères. Je suis contre cette guerre fratricide. Je dis: +Arrêtez les armes et négociez !+ », a-t-il déclaré.
Cet appel intervient alors que l’armée russe continue de se déployer pour tenter de prendre le contrôle de Kiev et que le centre de Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine non loin de la frontière russe, est bombardé par l’armée russe, selon le gouverneur de la région.
Le monstre sacré du cinéma français, qui possède les nationalités française et russe, a appelé l’AFP au téléphone pour faire cette déclaration. Il avait obtenu un passeport russe en janvier 2013, sur fond de désaccord avec la politique fiscale du président François Hollande.
« Je trouve ça normal de payer, mais pas à des cons qui pensent qu’ils font le bien », avait-il déclaré en 2014 à l’hebdomadaire Le Point.
Depuis, Gérard Depardieu n’a eu de cesse de vanter sa nouvelle patrie, la Russie, une « grande démocratie », et de faire les éloges de Vladimir Poutine, qu’il a notamment comparé au pape Jean Paul II.
L’acteur Pierre Richard, vieux complice de Gérard Depardieu à l’écran (« La chèvre », « Les compères »…), a lui aussi plaidé pour la paix, dans une publication sur Twitter.
« Chacun, à son niveau, doit militer pour la paix, la fraternité et le retour à la raison », a-t-il écrit mardi, disant plaindre « le peuple ukrainien (…) qui meurt ». « Je plains le peuple russe, que j’aime autant, entraîné contre son gré dans ce conflit d’une totale absurdité ».
Les Etats-Unis et le Kenya ont poussé mercredi à un cessez-le-feu en Ethiopie, réaffirmant leur espoir d’une conclusion positive aux intenses efforts diplomatiques déployés pour une solution négociée au conflit entre gouvernement et rebelles dans le nord du pays.
Au premier jour d’une tournée africaine centrée notamment sur la démocratie qui le mènera ensuite au Sénégal et au Nigeria, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a également appelé le Kenya, un allié de longue date, à garantir l’année prochaine des élections libres.
A Nairobi, le chef de la diplomatie américaine s’est entretenu pendant une heure et demie -au lieu des 10 minutes initialement prévues- avec le président Uhuru Kenyatta, qui participe activement aux tentatives de médiation régionale sur le conflit éthiopien.
M. Kenyatta s’est rendu dimanche à Addis Abeba, alors que la guerre qui dure depuis un an entre les rebelles de la région du Tigré et le gouvernement a connu une escalade ces dernières semaines.
« Nous croyons qu’un cessez-le-feu est possible », a déclaré lors d’une conférence de presse conjointe la ministre kényane des Affaires étrangères, Raychelle Omamo.
M. Blinken a, lui, appelé à des « avancées concrètes pour la paix » et à la reprise de l’aide humanitaire au Tigré, où des centaines de milliers de personnes vivent dans des conditions proches de la famine, selon les Nations unies.
« Je réitère notre appel à toutes les parties à urgemment et sérieusement engager des négociations sur la cessation des hostilités sans conditions préalables », a-t-il déclaré, renouvelant par ailleurs l’appel aux citoyens américains à quitter l’Ethiopie.
Les Etats-Unis ont récemment critiqué l’Ethiopie et pris des sanctions contre cet allié, dénonçant des entraves à l’acheminement d’aide alimentaire et des violations des droits humains.
Interrogé par un journaliste, M. Blinken n’a pas exclu que les Etats-Unis puissent éventuellement qualifier les « exactions » commises au Tigré de faits relevant d’un génocide.
« Quelle que soit la manière dont nous les appelons, cela doit cesser et il faudra rendre des comptes », a-t-il dit.
Influence chinoise
Le président américain Joe Biden a promis des actions pour promouvoir mondialement les valeurs américaines face à l’influence croissante de la Chine qui multiplie les investissements sur le continent et se montre moins regardante sur les pratiques politiques.
Soulignant que les Etats-Unis ont donné 50 millions de doses de vaccins contre le Covid à l’Afrique, M. Blinken a dit: « Nous avons fait cela sans conditions politiques. »
« Il s’agit de sauver des vies. »
M. Blinken, qui se rend pour la première fois en Afrique depuis sa prise de fonctions, a également déclaré que le Soudan retrouvera le soutien de la communauté internationale si la « légitimité » de son gouvernement – renversé par un coup d’Etat militaire le 25 octobre – est restaurée.
« Il est vital que la transition retrouve la légitimité qu’elle avait (…) Si l’armée remet ce train sur les rails et fait le nécessaire, je pense que le soutien de la communauté internationale, qui a été très fort, peut reprendre », a-t-il dit.
Les Etats-Unis ont suspendu 700 millions de dollars d’aide au Soudan après ce coup d’Etat qui a interrompu le processus de transition démocratique lancé en 2019 après la chute de l’autocrate Omar el-Béchir.
Élections kényanes
Mercredi matin, M. Blinken avait commencé sa tournée par une rencontre avec des responsables de la société civile kényane, les appelant, à l’approche de l’élection présidentielle de 2022, à rester vigilants face aux menaces croissantes contre la démocratie.
« Nous avons assisté au cours de la dernière décennie à ce que certains appellent une récession démocratique », a-t-il déclaré, estimant que les Etats-Unis ont eux aussi pu observer récemment que leur démocratie « peut être fragile ».
Les élections au Kenya sont régulièrement marquées par des violences meurtrières.
Le pays doit tenir sa présidentielle en août prochain et ce scrutin porte « tous les signes d’une élection très contestée et violente », a mis en garde Irungu Houghton, le directeur exécutif d’Amnesty International au Kenya, qui a participé à la rencontre avec Blinken.
L’Afrique est le dernier continent visité par le chef de la diplomatie, bien que le président Biden se soit engagé à prêter une attention particulière au continent, se démarquant de son prédécesseur Donald Trump.
Dans le cadre de cette tournée, Antony Blinken se rendra jeudi au Nigeria. Il ira ensuite au Sénégal, considéré comme un exemple de stabilité démocratique en Afrique.
Les autorités de Brazzaville se donnent un an pour renégocier la créance du pays envers le géant mondial du négoce.
En marge de la conférence African Energy Week, qui se tient du 9 au 12 novembre au Cap, en Afrique du Sud, Bruno Itoua, le ministre congolais de l’Énergie et des Hydrocarbures, a indiqué que le gouvernement espérait parvenir à un accord avec Glencore au cours de l’année à venir. À défaut, Brazzaville n’exclut pas la possibilité de rechercher une tierce partie pouvant racheter sa dette envers le géant anglo-suisse du négoce. « Je n’ai pas perdu l’espoir que nous trouverons une solution avec Glencore », a-t-il indiqué, rapporte l’agence Reuters. « Le moment est idoine (…) et nous espérons ne pas devoir attendre un an pour arriver au bout de tout cela ». Contacté par Jeune Afrique, le groupe Glencore n’a pas souhaité faire de commentaires.
Durcissement des conditions d’accès aux marchés financiers
Entre 2015 et 2016, Glencore – appuyé par un consortium de banques – a accordé un prêt de 850 millions de dollars au gouvernement congolais, censé être remboursé grâce à des livraisons de pétrole sur une période de cinq ans. Ces mécanismes de prépaiement, adossés aux ressources naturelles, sont devenus populaires auprès de certains producteurs africains d’hydrocarbures à la suite de la crise financière de 2008 et du durcissement des conditions d’accès aux marchés de capitaux. Toutefois, la chute des prix du brut est venu compliqué l’équation pour les pays africains. Après une demi-douzaine d’années au-dessus de 100 dollars, le baril de brut a brusquement reculé restant dans une fourchette de 40 à 60 dollars entre 2015 et 2017. Il a depuis lors rarement dépassé 80 dollars.
Une situation qui a durement affecté le Congo-Brazzaville, dont l’endettement est resté supérieur à 100% du PIB ces dernières années, contraignant le pays à renégocier son endettement auprès des traders. Si un accord de principe a été trouvé avec Trafigura, autre géant suisse du négoce, les discussions avec Glencore ont elles pris du retard, des divergences existant notamment quant à la décote que les prêteurs devraient accepter sur le montant de cette dette.
Compte tenu de la taille et la prépondérance de ce type de prêts aux conditions opaques et aux taux d’intérêt élevés, David Mihalyi, économiste au Natural Ressource Governance Institute avait indiqué dans une note datant de juin 2020 que « les négociants en matières premières devraient également se joindre à l’effort mondial d’allègement de la dette ».
Appui duFMI
Le FMI, qui pressait Brazzaville d’obtenir un décote de 30%, est toutefois dans la dernière ligne droite en vue de la signature d’un accord de financement avec le gouvernement congolais. Ce prêt d’une valeur de 456 millions de dollars devrait être soumis à la mise en œuvre de plusieurs réformes pour renforcer la gouvernance et la transparence dans la gestion de ressources publiques et pétrolières du pays. Selon Bruno Itoua, cité par Reuters, l’accord avec le FMI pourrait renforcer la position du pays vis-à-vis de Glencore.
Selon les données de la Banque mondiale, la dette de la république du Congo a atteint 103 % du PIB en 2020. Elle est anticipée à 93% d’ici à la fin 2021. Selon le FMI, en décembre dernier, la dette publique brute dans le cadre des accords de prépaiements pétroliers était estimée à 1,9 milliard de dollars (environ 17,3% du PIB). La dette publique brute du pays était estimée, à la même échéance, à 11 milliards de dollars, dont près de 7 milliards de dollars vis-à-vis de créditeurs extérieurs.
Outre ses négociations avec Brazzaville, Glencore est en discussions avec les autorités tchadiennes. Le négociant doit obtenir l’avant de N’Djamena pour céder ses champs pétroliers dans le pays Tchad à la société pétrolière et gazière française Perenco, a indiqué l’agence Reuters, début novembre, citant un porte-parole de la société. Le géant minier anglo-suisse a acheté ces champs pétroliers en 2014 et les a mis en vente en 2019.
Yaoundé – Six pays d’Afrique centrale, frappés par la chute des cours du pétrole, ont annoncé vendredi à Yaoundé l’ouverture de négociations avec le FMI pour tenter de relancer leurs économies, prenant soin d’écarter toute dévaluation du franc CFA.
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, et le ministre français de l’Economie et des Finances, Michel Sapin, ont été les invités-surprise du sommet extraordinaire des six présidents de la Communauté économiques et monétaire des Etats d’Afrique centrale (Cémac: Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée-Équatoriale, Tchad).
Les chefs d’Etat ont décidé d’ouvrir et de conclure à brève échéance des négociations bilatérales avec le Fonds monétaire international pour mieux structurer les efforts d’ajustement de leurs Etats et les accompagner vers une sortie de crise, indique le communiqué final de la rencontre.
Dès le premier point du communiqué, les chefs d’Etat tordent le cou aux rumeurs de dévaluation du franc CFA, affirmant que le renforcement de la stabilité macro-économique ne nécessite pas un réajustement de la parité monétaire actuelle, mais plutôt des efforts d’ajustement sur les plans intérieurs et extérieurs assortis de réformes structurelles adéquates.
La croissance en 2016 ne sera que de 1% dans les six pays de la zone, contre 2,4% en 2015, a indiqué cette semaine la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC).
Les six pays sont producteurs de pétrole, à l’exception de la Centrafrique ruinée par la guerre civile.
Il y aura une forte mobilisation du FMI, a déclaré à l’AFP M. Sapin à l’issue de la rencontre
Le FMI n’est pas le même que celui des années 90, a-t-il ajouté sur les efforts d’ajustement demandés aux pays d’Afrique centrale. On a tous souligné la nécessité de préserver les programmes sociaux et les investissements qui permettent de soutenir la croissance et diversifier l’économie.
Après avoir dépêché un émissaire – Kalev Mutond, le patron de l’Agence nationale de renseignements – auprès de ses opposants « radicaux » (Vital Kamerhe, les partisans d’Étienne Tshisekedi), Joseph Kabila a réuni le 13 mai dans sa ferme de Kingakati, près de Kinshasa, les membres du bureau politique de la Majorité présidentielle (MP).
Pour les informer qu’il accepte d’engager le dialogue réclamé par une frange de ses opposants. Sur la table des futures négociations : le sort du chef de l’État à l’issue de son second et dernier mandat.
« C’est parce qu’elles ont éludé la question du chef que les « concertations nationales » [qui réunirent en septembre 2013 représentants de la majorité, de l’opposition et de la société civile] ont échoué », estime Tryphon Kin-Kiey Mulumba, ministre chargé des Relations avec le Parlement et membre de la direction de la MP.
Cette fois, Kabila tient à recevoir les leaders de l’opposition et de la société civile, qui, tous, veulent qu’il s’en aille dès la fin de son mandat, le 19 novembre 2016.
Il veut les informer de son intention d’organiser cette année des élections locales et provinciales, scrutins complexes et coûteux dont certains redoutent qu’ils empêchent la tenue de la présidentielle dans les délais constitutionnels, c’est-à-dire fin 2016.
Bruxelles – Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a déclaré lundi que négocier avec le président syrien Bachar al-Assad, comme l’a envisagé son homologue américain John Kerry, reviendrait à faire un cadeau absolument scandaleux au groupe Etat islamique.
La solution au conflit syrien, c’est une transition politique qui doit préserver les institutions du régime, pas M. Bachar al-Assad, a déclaré M. Fabius à l’issue d’une réunion à Bruxelles.
Toute autre solution qui remettrait en selle M. Bachar al-Assad serait un cadeau absolument scandaleux, gigantesque aux terroristes de Daesh, l’acronyme en arabe de l’Etat islamique (EI), a-t-il ajouté. Les millions de Syriens qui ont été persécutés par M. al-Assad se reporteraient pour soutenir Daesh, a fait valoir le ministre. C’est évidemment ce qu’il faut éviter.
De son côté, le Premier ministre Manuel Valls a dit regretter les propos de John Kerry. Il n’y aura pas de solution tant qu’il y aura Bachar al-Assad à la tête de la Syrie, a estimé le chef du gouvernement sur la chaîne Canal+.
La France a toujours dit qu’il fallait une solution politique, toujours, a souligné le Premier ministre français. Mais Bachar al-Assad est le responsable de dizaines de milliers de morts, de personnes qui ont été gazées, a fait valoir M. Valls.
M. Kerry a affirmé dimanche qu’au final, il faudra négocier avec M. Assad pour mettre fin au conflit qui a fait plus de 215.000 morts en quatre ans. S’il est prêt à engager des négociations sérieuses sur la façon d’appliquer (le processus de paix de) Genève I, bien sûr, a-t-il ajouté.
Une porte-parole du département d’Etat a toutefois précisé qu’il n’y avait eu aucune modification de la position américaine et qu’il n’y a pas d’avenir pour un dictateur brutal comme Assad en Syrie.
M. Fabius a indiqué qu’il s’était entretenu lundi matin avec John Kerry, et que celui-ci a assuré qu’il n’y avait absolument rien de nouveau dans la position américaine sur la Syrie.
Dont acte, a dit le ministre français. Mais de toutes les manières, la France est un pays indépendant et notre politique extérieure par rapport au drame épouvantable qui se passe en Syrie n’a pas changé. Selon lui, la seule solution réaliste est une transition politique qui doit intégrer bien sûr l’opposition, tout en préservant les institutions du régime.
La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a pour sa part rappelé la position de l’Union européenne, indiquant que travailler à une solution durable au conflit syrien passait évidemment (…) par des représentants du régime d’Assad. J’imagine que M. Kerry s’est exprimé dans ce sens. Je ne pense pas qu’il faisait référence à M. al-Assad lui-même, a-t-elle ajouté.
Les Etats-Unis devront « au final » négocier avec Bachar al-Assad pour une transition politique en Syrie, a annoncé dimanche le secrétaire d’État américain John Kerry. Le conflit est entré dimanche dans sa cinquième année.
L’administration américaine soutient de longue date que M. Assad doit quitter le pouvoir au terme d’une transition politique négociée. Mais l’émergence d’un ennemi commun, l’Etat islamique (EI), semble atténuer l’attitude de Washington vis-à-vis du maître de Damas.
Dans une interview diffusée dimanche par CBS, John Kerry n’a pas repris la formule habituelle de l’administration Obama sur le fait que M. Assad a perdu toute légitimité et qu’il doit partir. « Nous devons négocier à la fin », a-t-il dit. « Nous avons toujours voulu négocier dans le contexte du processus de Genève I. »
Les discussions de Genève I et Genève II, l’an dernier, entre une délégation du gouvernement syrien et des représentants de l’opposition ont échoué. Depuis, la diplomatie patine et aucune rencontre de type Genève III n’a été programmée.
Marie Harf, une porte-parole du département d’Etat, s’est toutefois empressée de préciser sur Twitter que John Kerry avait « réitéré la ligne que nous suivons depuis longtemps. Nous avons besoin d’un processus de négociations avec la participation du régime. Il n’a pas parlé de négociations directes avec Assad ».
Nouveaux raids
Sur le terrain, l’armée syrienne a mené dimanche des raids aériens sur Douma, bastion rebelle à quelques kilomètres au nord-est de Damas. Ces attaques ont fait 26 morts, dont sept enfants, et une centaine de blessés, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG proche de l’opposition.
Selon les médias officiels syriens, les forces gouvernementales ont également tué dans la nuit de samedi à dimanche des dizaines de combattants affiliés au groupe djihadiste Al Nosra, dont trois commandants de haut rang, dans le sud du pays.
Dans un communiqué, l’armée syrienne a également fait allusion à des opérations en cours dans la province de Kouneïtra, sans fournir de précisions sur d’éventuelles victimes.
L’OSDH rapporte pour sa part que les hélicoptères des forces gouvernementales ont largué des barils d’explosifs dans le centre de la région. L’attaque a visé une zone où les brigades islamiques et le Front Al Nosra combattent le Hezbollah et les milices progouvernementales depuis des semaines.
L’administration du colonel Mouammar Kadhafi est prête à négocier immédiatement, et exhorte les rebelles à mettre fin à leur offensive, selon un porte-parole du gouvernement libyen. Le gouvernement libyen a invité l’Otan à convaincre les rebelles de mettre fin à leur offensive contre Tripoli, a annoncé un porte-parole. Le « guide de la Révolution » est prêt à négocier en personne avec le chef de file des rebelles, a précisé Moussa Ibrahim, faisant état de 1300 morts dans la capitale ce soir.
Dans une déclaration à la chaine Al-Arabiya, le chef du Conseil national de transition, l’organe de décision des rebelles, s’est dit « prêt à négocier » si Kadhafi annonce son départ.
Les rebelles sont actuellement dans la capitale dans le cadre de l’opération « Sirène », qui vise à isoler Kadhafi jusqu’à sa capitulation.