Posts Tagged ‘Nelson Mandela’

Elizabeth II : sa complicité avec Mandela révélée

septembre 9, 2022

C’est la Fondation même de Madiba qui l’assure. La reine Elizabeth II et Nelson Mandela s’appelaient par leurs prénoms.

La fondation Mandela a revele a travers des anecdotes la complicite entre le heros de la lutte contre l'apartheid et Elizabeth II. Ici, on les voit en mars 1995 quittant la Cathedrale St-Georges apres un office marquant le Jour des droits de l'homme.
La fondation Mandela a révélé à travers des anecdotes la complicité entre le héros de la lutte contre l’apartheid et Elizabeth II. Ici, on les voit en mars 1995 quittant la Cathedrale St-Georges après un office marquant le Jour des droits de l’homme. © MARTIN KEENE / POOL / AFP

Du vivant de Nelson Mandela, qui avait passé 27 ans en prison avant de devenir le premier président de la jeune démocratie sud-africaine libérée de ses lois racistes, ses échanges avec la reine Elizabeth II étaient empreints de beaucoup de chaleur. C’est ce qui ressort du communiqué, cité par l’AFP, de la Fondation Mandela réagissant à la disparition à 96 ans de celle qui a été le souverain du Royaume-Uni pendant 70 ans. Et de décrire une proximité à travers un privilège rare qui apparaissait lors de leurs échanges.

De savoureuses anecdotes mises au jour…

La Fondation a ainsi indiqué que le héros de la lutte contre l’apartheid et la reine Elizabeth II « se parlaient fréquemment au téléphone, s’appelant par leurs prénoms respectifs en signe de respect mutuel et d’affection ». Et d’ajouter : « De son propre aveu, Nelson Mandela était un anglophile et dans les années qui ont suivi sa libération de prison, il a cultivé un lien proche avec la reine. Lui l’a reçue en Afrique du Sud et lui a rendu visite en Angleterre, ne boudant pas son plaisir à explorer le palais de Buckingham. »

Signe d’une grande complicité selon la Fondation : Madiba avait aussi affublé la reine du surnom « Motlalepula », qui signifie « venue avec la pluie ». Une manière de figer dans le temps et le fait que lors d’une visite d’État en 1995, « Elizabeth était arrivée avec des pluies torrentielles comme on n’en avait pas vu depuis longtemps dans l’ancienne colonie britannique ». Ce fait avait été raconté par Mandela deux ans plus tard lors d’un banquet pour le prince Charles, devenu aujourd’hui roi.

… avec un Mandela plein d’humour

Pendant les dernières années de sa vie, Madiba, nom clanique de Mandela, décédé en 2013 à l’âge de 95 ans, prenait un malin plaisir à « rappeler à ses interlocuteurs britanniques que l’Afrique du Sud s’était débarrassée du joug colonial ». De la même façon, l’ancien président sud-africain, saisissant toute opportunité de joie au soir d’une vie de combats, demandait avec malice à « chaque Britannique ou chaque personne s’étant rendue en Grande-Bretagne : « Et avez-vous pu rencontrer la reine ? » Avant de leur raconter ses propres anecdotes avec elle.

En conclusion de son communiqué, la Fondation Mandela a déclaré se joindre à la multitude de personnes à travers le monde touchées par la disparition de la reine pour dire à celle-ci « hamba kahle », c’est-à-dire « Partez en paix ».

Avec Jeune Afrique

Afrique du Sud: La famille de Nelson Mandela se déchire à propos d’une vente aux enchères

février 12, 2022

Makaziwe Mandela est accusée d’avoir dérobé plusieurs objets personnels appartenant à son paternel, sans l’autorisation des autres héritiers. La justice est saisie.

Nelson Mandela, ici a Johannesburg en novembre 2000. (Photo d'illustration)
Nelson Mandela, ici à Johannesburg en novembre 2000. (Photo d’illustration)© YOAV LEMMER / AFP

Qu’aurait pensé Madiba de cette division au sein même de son clan ? Après des discordes notamment liées à son testament ou son lieu d’enterrement, un nouveau conflit sème le trouble au sein de la famille de Nelson Mandela. Plusieurs des petits-enfants de l’ancien président sud-africain accusent la fille aînée de ce dernier d’avoir substitué des objets destinés à une vente aux enchères, rapporte Courrier International samedi 12 février. Initialement entreposés au domicile du Prix Nobel de la Paix à Johannesburg, les biens évoqués devaient être confiés à la maison de vente Guernsey’s, afin de lever des fonds pour construire un jardin en la mémoire du défunt. Entretemps, ils auraient été « volés » par Makaziwe Mandela qui les aurait proposés sur le marché sans l’accord des autres héritiers.

L’un des descendants de l’homme politique, Ndaba Mandela, a raconté au Sunday Times que sa tante aurait emporté « le lit, les peintures, les tapis… » dans le courant du mois de mars 2021. Selon ses dires, la suspecte aurait voulu conserver les recettes pour son profit personnel : « Si c’était honnête et désintéressé, pourquoi ne nous en a-t-elle pas parlé  ? Si c’était le cas, nous aurions peut-être voté en famille pour mettre certains objets de mon grand-père en vente. » Une plainte pour des faits de vol a été déposée. Initialement prévue pour le 28 janvier, la vente aux enchères a été annulée.

Une tactique du trust familial ?

Dès novembre 2021, dans un communiqué, l’un des avocats des onze petits-enfants avait averti la maison new-yorkaise Guernsey’s de ces disparitions : « Les membres de la famille affirment que la vente aux enchères propose au moins onze objets de grande valeur, dix sont des chemises iconiques du président Mandela, et son passeport, qui ont été extraits de la maison de Houghton (un des quartiers de Johannesburg, NDLR) dans des circonstances qui posent beaucoup de questions… sans permission. » Pour cette partie de la lignée, cette affaire serait une manœuvre orchestrée par les légataires de la demeure historique en question, qui envisageraient de la vendre.

Avec Le Point

La clé de la cellule de Mandela bientôt restituée à l’Afrique du Sud ?

janvier 14, 2022
Damien Glez © Damien Glez

Pause ou conclusion dans la polémique qui a suivi la programmation de la vente aux enchères de la clé de la prison de Madiba ? La séance new-yorkaise prévue le 28 janvier est ajournée…

Peut-on faire feu de tout bois ? Peut-on de feu Madiba faire objet de tout marchandage ? À l’heure où son Congrès national africain (ANC) préparait un 110e anniversaire aux flagrances de corruption, de dissidence et d’échec électoral, les Sud-Africains se désolaient que la clé de sa cellule à la prison de Robben Island soit programmée à la vente, le 28 janvier prochain, à New York. Dans le même lot aux enchères, figuraient une chemise ayant appartenu à Nelson Mandela, des lunettes de soleil, des stylos protocolaires, un vélo d’appartement et une copie de la Constitution signée par l’ancien président sud-africain.

C’est le tabloïd britannique The Daily Mail qui avait annoncé, dès la semaine de Noël, que la clé aurait été cédée par Christo Brand, un ancien gardien du prisonnier politique devenu son ami. Sans se poser plus de questions, la salle des ventes Guernsey’s avait annoncé un prix de réserve de 250 000 dollars et son président, Arlan Ettinger, avait anticipé une liquidation potentielle à plus d’un million de dollars…

Indignation populaire

Le scoop britannique avait provoqué une indignation populaire en Afrique du Sud, la condamnation du gouvernement et la menace d’une plainte contre Christo Brand par l’association sud-africaine des anciens prisonniers politiques. Ironiquement, pour le secrétaire adjoint de l’association, Mpho Masemola, l’objet qui servait à séquestrer est devenu « le symbole de la liberté », associé qu’il est à la libération des détenus politiques de Robben Island, l’île prison où vécut Mandela durant 18 de ses 27 ans d’incarcération par le régime d’apartheid. Un communiqué du gouvernement explique, lui, que « la clé (…) représente le triomphe de l’esprit humain sur le mal ».

L’événement du 28 janvier s’inscrivait-il dans une saine « mandelamania » ou dans une dérive mercantile si souvent redoutée, au regard du merchandising parfois macabre et incongru élaboré depuis la mort du premier président noir d’Afrique du Sud ? Selon la salle des ventes, l’ancien geôlier aurait accepté de renoncer à la quasi-relique – que les autorités lui avaient cédée il y a 30 ans – pour permettre à l’une des filles de Mandela de financer, avec le fruit de la vente, un jardin commémoratif consacré à Mandela, dans son village natal, non loin de sa sépulture.

Le 7 janvier, Guernsey’s annonçait que la vente était « ajournée sine die », « en attendant des vérifications » de l’Agence du patrimoine d’Afrique du Sud (Sahra) quant aux autorisations nécessaires à la sortie de la clé du pays. Le même jour, plus catégorique, le ministre sud-africain de la Culture Nathi Mthethwa affirmait que le passe-partout carcéral serait restitué au pays de Madiba. Un front commun autour d’une vieille clé serait-il la clé d’une réconciliation nationale enfin aboutie ?

Damien Glez

Avec Jeune Afrique par Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

Afrique du Sud: Décès de la plus jeune fille de Nelson Mandela, militante anti-apartheid

juillet 13, 2020

 

Le président sud-africain a rendu hommage à «une courageuse militante politique», qui a notamment participé à la branche armée du Congrès national africain

Zindzi Mandela, la plus jeune fille du premier président noir sud-africain Nelson Mandela, engagée dans la lutte contre l’apartheid, est décédée ce lundi 13 juillet, à l’âge de 59 ans, dans un hôpital de Johannesburg, a-t-on appris de sources officielles. Les causes de son décès n’ont pas été précisées.

Dans un communiqué, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a présenté ses «condoléances les plus sincères à la famille Mandela», se disant «profondément attristé par la mort de (…) Zindziswa « Zindzi » Nobutho Mandela». Le chef de l’État a rendu hommage à «une courageuse militante politique», qui a notamment participé à la branche armée du Congrès national africain (ANC), fer de lance de la lutte contre le régime de l’apartheid, officiellement tombé en 1994.

«Zindzi Mandela était très connue dans le pays et dans le monde. Pendant nos années de combat, elle a fait prendre conscience de l’inhumanité du système de l’apartheid et de la détermination inébranlable de notre combat pour la liberté», a expliqué Cyril Ramaphosa, membre de l’ANC, le parti au pouvoir depuis 1994.

En 1985, devant des dizaines de milliers de personnes réunies dans un stade du township de Soweto, haut lieu de la résistance au régime raciste, la jeune Zindzi avait lu un discours de son père, alors en prison, dans lequel il rejetait la proposition du président de l’époque PW Botha de le libérer sous condition.

«L’humanité et la ténacité de la bataille contre l’apartheid»

Zindzi Mandela était la plus jeune fille de Nelson Mandela, prix Nobel de la paix et premier président sud-africain noir (1994-1999), et de Winnie Madikizela-Mandela, égérie populaire mais controversée de la lutte contre l’apartheid. Avec la mort de Zindzi Mandela, l’Afrique du Sud perd «ceux que beaucoup considèrent comme une enfant de la nation», a estimé l’ancien archevêque Desmond Tutu, prix Nobel de la paix et ami proche de Nelson Mandela.

«Pendant les 27 ans que Nelson Mandela a passés en prison (1963-1990), sa famille – son épouse Winnie Mandela et leurs filles Zindzi et Zenani – ont joué un rôle essentiel pour incarner l’humanité et la ténacité de la bataille contre l’apartheid», a ajouté Desmond Tutu dans un communiqué publié par sa fondation.

Zindzi Mandela avait été nommée en 2015 ambassadrice de l’Afrique du Sud au Danemark et devait prochainement prendre ses fonctions d’ambassadrice au Liberia. Nelson Mandela, qui a été marié à trois reprises, a eu six enfants, dont quatre sont aujourd’hui décédés, notamment Thembekile, tué dans un accident de la circulation en 1969, cinquante et un ans jour pour jour après Zindzi.

Par Le Figaro avec AFP

Obama en Afrique du Sud pour célébrer le centenaire de la naissance de Mandela

juillet 17, 2018

Les portraits de Nelson Mandela et de Barack Obama sur une affiche à l’entrée du stade Wanderers, le 17 juillet 2018 à Johannesburg, où l’ancien président américain prononcera un discours, point d’orgue des célébrations du centième anniversaire de la naissance du premier chef d’Etat noir sud-africain / © AFP /

L’ancien président américain Barack Obama prononce mardi, dans un stade de Johannesburg, un discours très attendu, point d’orgue des célébrations du centième anniversaire de la naissance de Nelson Mandela, le premier chef d’Etat noir sud-africain, « le dernier grand libérateur du XXe siècle ».

Quelque 15.000 personnes, dont des invités de marque comme la dernière épouse de Nelson Mandela, Graça Machel, l’ex-présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf ou encore l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, sont attendues au stade de cricket Wanderers.

Chaque année, la Fondation Mandela confie à un invité de prestige le soin de prononcer un discours à l’occasion de l’anniversaire de « Madiba », né le 18 juillet 1918 et décédé le 5 décembre 2013.

Après vingt-sept ans dans les geôles du régime raciste blanc, Nelson Mandela, icône mondiale de la lutte contre l’apartheid, était devenu le premier président démocratiquement élu de l’Afrique du Sud en 1994, poste qu’il a conservé jusqu’en 1999.

L’éloge de Barack Obama est très attendu, un an et demi après son départ de la Maison Blanche. Son entourage l’a présenté comme son discours le plus important depuis sa retraite politique.

Nelson Mandela, une vie dans le siècle / © AFP / al/gal/js/abm/sb/vl

« Il lui donnera l’occasion de livrer un message de tolérance, d’inclusion et de démocratie à un moment où l’héritage de Mandela est remis en question dans le monde », a précisé son conseiller Benjamin Rhodes au New York Times, une allusion directe à la politique de son successeur à la Maison Blanche, Donald Trump.

Nelson Mandela et Barack Obama ne se sont rencontrés qu’une seule fois, en 2005, à Washington, mais éprouvaient une admiration réciproque.

Le premier avait été « fou de joie » lors de l’élection en 2008 de Barack Obama, « parce qu’il y voyait un moment clé dans l’histoire des Etats-Unis », a confié récemment le président de la Fondation Mandela, Sello Hatang.

Quant à Nelson Mandela, il représente l’une des grandes références morales de Barack Obama, avec l’ancien président américain Abraham Lincoln et le défenseur des droits civiques Martin Luther King.

Le président américain Barack Obama prononce un discours lors d’une cérémonie à la mémoire de Nelson Mandela à Johannesburg le 10 décembre 2013. n / © AFP/Archives / PEDRO UGARTE

« Je fais partie des millions de personnes qui ont été inspirées par la vie de Nelson Mandela », avait confié Barack Obama en 2013. « Ma toute première démarche politique (…) fut une manifestation contre l’apartheid. »

Le président américain avait fait le déplacement en Afrique du Sud pour les obsèques de « Madiba », « géant de l’Histoire, qui a conduit une nation vers la justice » et « dernier grand libérateur du XXe siècle ».

– « Inspirer le changement » –

Mais près d’un quart de siècle après la fin officielle de l’apartheid, l’Afrique du Sud a « juste débuté » sa « longue marche » vers la liberté, a estimé lundi Graça Machel, reprenant le titre de la fameuse autobiographie de son défunt époux « La longue marche vers la liberté ».

L’ancien président sud-africain Nelson Mandela, le 25 août 2010 à Johannesburg / © MANDELA FOUNDATION/AFP/Archives / DEBBIE YAZBEK

« Nous avons encore un long chemin à parcourir », a-t-elle ajouté à l’AFP.

Le racisme attise toujours les tensions dans la « nation arc-en-ciel » et la pauvreté persiste dans le pays le plus inégalitaire au monde selon la Banque mondiale.

« J’espère que le discours d’Obama va nous donner de l’espoir. On en a besoin parce qu’on vit une période difficile », a estimé mardi Nomsa Nkosi, une habitante aveugle de Kimberley (centre) venue spécialement à Johannesburg pour entendre l’ancien locataire de la Maison Blanche.

« C’est un honneur d’avoir ici le premier président noir des Etats-Unis pour célébrer » Nelson Mandela, ajoute Welcome Morembe, 37 ans, caissier au stade Wanderers.

Graça Machel, la dernière épouse du premier président noir sud-africain, Nelson Mandela, le 16 juillet 2018 à Johannesburg / © AFP / MARCO LONGARI

A l’occasion du centenaire de la naissance de « Madiba », sa fondation a appelé la population « à agir et inspirer le changement » au nom du prix Nobel de la paix.

Les initiatives se multiplient: compétitions sportives, publication de témoignages de proches de Mandela, impression de nouveaux billets à son effigie…

Cette année de festivités se conclura par un immense concert en décembre à Johannesburg avec les stars américaines Beyoncé, Jay-Z ou encore Pharrell Williams.

Avant son étape sud-africaine cette semaine, Barack Obama a effectué une visite au Kenya, pays d’origine de son père. Il y a notamment confié des souvenirs de sa famille kényane et inauguré un centre de jeunesse conçu par sa demi-sœur.

Avant lui, plusieurs autres personnalités, dont l’ancien président des Etats-Unis Bill Clinton et le milliardaire et philanthrope américain Bill Gates, ont prononcé le discours annuel de la Fondation Mandela.

Romandie.com avec(©AFP / 17 juillet 2018 13h30)

L’Afrique du Sud célèbre avec Obama la mémoire de Mandela

juillet 15, 2018

Un jeune Sud-Africain se fait couper les cheveux dans le cadre des célébrations du 100e anniversaire de la naissance de Nelson Mandela, le 30 juin 2018 à Johannesburg / © AFP/Archives / MARCO LONGARI

L’Afrique du Sud célèbre cette semaine, avec l’ancien président Barack Obama en vedette américaine, le centième anniversaire de la naissance de son héros et libérateur Nelson Mandela, incarnation d’un rêve « arc-en-ciel » toujours inachevé.

Cinq ans après sa mort, « Madiba » a gardé son statut d’icône mondiale pour son combat contre le régime raciste blanc de l’apartheid et son message de réconciliation, qui a permis au pays d’en tourner la page en évitant un bain de sang.

Après l’ancien président américain Bill Clinton, le milliardaire philanthrope Bill Gates ou l’ex-patron de l’ONU Kofi Annan, le premier chef d’Etat noir des Etats-Unis prononcera mardi l’hommage annuel à Nelson Mandela, point d’orgue de plusieurs jours de festivités.

Lors d’une visite en Afrique du Sud en 2013, Barack Obama avait longuement honoré son « héros ».

« Le combat ici contre l’apartheid et pour la liberté, le courage moral de +Madiba+, la transition historique de son pays vers une nation libre et démocratique ont été une source d’inspiration pour moi et le monde entier », avait-il déclaré.

Un an et demi après son départ de la Maison Blanche, l’éloge de Barack Obama est annoncé par son entourage comme son discours le plus important depuis sa retraite politique.

« Il lui donnera l’occasion de livrer un message de tolérance, d’inclusion et de démocratie à un moment où l’héritage de Mandela est remis en question dans le monde », a souligné son conseiller Benjamin Rhodes au New York Times.

Le président américain Barack Obama lors d’un hommage funèbre à Nelson Mandela, le 10 décembre 2013 à Johannesburg / © AFP/Archives / BRENDAN SMIALOWSKI

Une allusion à la politique de Donald Trump, qui a pris le contrepied systématique de son prédécesseur, notamment sur l’immigration et l’Afrique.

– « Un homme bon » –

En attendant ce grand oral, toute l’Afrique du Sud s’est déjà mise à l’heure Mandela, qui aurait eu 100 ans mercredi.

Spectacles, expositions et compétitions sportives le célèbrent. Son visage souriant illumine de nouveaux billets. « Agissez, inspirez le changement, faites de chaque jour un Jour Mandela », exhorte le slogan de la fondation qui porte son nom.

Ex-syndicaliste reconverti en homme d’affaires, le président sud-africain Cyril Ramaphosa y est allé de sa contribution en versant la moitié de son salaire à un fonds qui finance des micro-projets pour réduire la pauvreté.

« En mémoire de Madiba, en hommage à (….) son engagement sans relâche pour l’amélioration de la vie des plus démunis, beaucoup d’entre nous peuvent faire quelque chose », a lancé le chef de l’Etat en annonçant son geste.

Les nouveaux billets de banque sud-africains à l’effigie de Nelson Mandela, le 13 juillet 2018 à Pretoria / © AFP / Phill Magakoe

Ceux qui ont connu de près le détenu le plus célèbre de la planète – resté vingt-sept ans derrière les barreaux – rivalisent d’anecdotes et d’éloges.

A commencer par le dernier président blanc d’Afrique du Sud, Frederik de Klerk, l’adversaire devenu partenaire avec lequel il a partagé le prix Nobel de la Paix en 1993.

« Oui, nous avons eu des conflits. A certains moments, de vives tensions nous ont opposés. Mais il y a toujours eu du respect, qui est devenu de l’amitié personnelle », s’est-il rappelé pour l’AFP, « c’était un homme bon et unique ».

– Héritage –

L’ancien chauffeur et garde du corps de Madiba, Fuad Floris, s’est lui souvenu de la simplicité et des attentions de celui qu’il appelait « Tata ».

« Quand ma fille a eu son bac, il lui a écrit de sa main un petit mot de félicitation », a-t-il raconté à l’AFP, « il était très excité quand il voyait des enfants, ce qui lui faisait oublier toutes les consignes de sécurité, c’était notre pire cauchemar ».

Siyabulela Mandela, le petit-fils de Nelson Mandela, à la bibliothèque de l’université George Mason, lors d’une interview avec l’AFP à Arlington, le 13 juillet 2018 en Virginien / © AFP / Andrew CABALLERO-REYNOLDS

Si l’homme Mandela ne suscite que louanges, son héritage politique est aujourd’hui plus controversé.

Un quart de siècle après la chute de l’apartheid, l’Afrique du Sud est considérée par la Banque mondiale comme le pays le plus inégalitaire de la planète. Son économie patine, la pauvreté persiste et le racisme y attise toujours autant les tensions.

« Je suis convaincu que le président Mandela, s’il était encore vivant, serait très, très inquiet de la situation actuelle en Afrique du Sud », a estimé Frederik de Klerk.

Certains mettent en cause les successeurs de « Madiba » et la corruption qui a gagné le plus haut sommet de l’Etat, notamment sous la présidence de Jacob Zuma (2009-2018).

D’autres, plus rares, vont jusqu’à le traiter de « vendu » pour avoir prêché la modération envers les élites blanches, qui détiennent toujours l’essentiel des leviers économiques du pays.

« Mandela a combattu pour que nous soyons politiquement libres », a résumé à l’AFP Mtate Phaleka, un photographe noir de 19 ans, « nous ne le sommes toujours pas économiquement ».

Romandie.com avec(©AFP / 15 juillet 2018 10h19)

L’Afrique du Sud célèbre à nouveau « Mama » Winnie Mandela

avril 11, 2018

Une des participantes à l’hommage national rendu à Winnie Mandela, ex-épouse de Nelson Mandela, dans le stade d’Orlando à Soweto le 11 avril 2018 / © AFP / GIANLUIGI GUERCIA

Des milliers de Sud-Africains ont rendu mercredi dans un stade du township de Soweto un nouvel hommage populaire et ému à l’icône controversée de la lutte anti-apartheid Winnie Mandela, ancienne épouse du président Nelson Mandela.

« Elle était une femme extraordinaire, une mère, un soldat, une combattante (…), je pensais qu’elle vivrait pour l’éternité », a lancé à la foule un de ses nombreux petits-enfants, Bambatha Mandela.

Incarnation avec son ex-mari, de la lutte de « libération » de la majorité noire du pays contre la ségrégation raciale, Winnie Madikizela Mandela est décédée le 2 avril à l’âge de 81 ans des suites « d’une longue maladie ».

L’Afrique du Sud a décrété un deuil national jusqu’à samedi, date de ses funérailles officielles.

Comme en répétition de ce grand rassemblement qui sera présidé par le chef de l’Etat Cyril Ramaphosa, une première cérémonie officielle s’est déroulée mercredi dans le stade emblématique d’Orlando, un des quartiers de Soweto.

Au contraire de la plupart de ses compagnons de lutte, la « Mère de la nation », ainsi qu’elle est surnommée, avait choisi de continuer à vivre dans ce township pauvre de Johannesburg, où elle avait rencontré Nelson Mandela en 1957 à un arrêt de bus.

« Elle aurait pu déménager pour les banlieues, comme beaucoup d’entre nous, mais elle a choisi de ne pas le faire », a rappelé à la tribune son petit-fils Bambatha.

« Je ne pense pas vouloir me lever au milieu de mes ennemis », avait-elle coutume de dire, a-t-il rappelé.

– ‘Irremplaçable’ –

Pendant les vingt-sept années d’emprisonnement de Nelson Mandela, « Mama Winnie » est devenue l’égérie de la lutte anti-apartheid. Longtemps seule, elle a résisté aux persécutions du régime, gardes à vue, assignations à résidence ou agressions.

Sa photo, main dans la main avec Nelson lors de sa sortie du pénitencier de Robben Island en 1990, a symbolisé la victoire du Congrès national africain (ANC) sur le régime blanc de Pretoria.

« Je me souviens d’elle. J’étais là en 1974 quand elle venait dans les écoles et nous disait qu’il fallait manifester », a raconté à l’AFP un des spectateurs, Lilian Motgung, venu en voisin du quartier de Zakariyya Park. « Pour nous, elle était une héroïne ».

« Je ne sais pas où va aller l’Afrique du Sud sans elle, personne ne pourra la remplacer », s’est inquiété un prêtre, John Moletsane.

Au milieu des chants et d’un océan de drapeaux vert, jaune et noir de l’ANC, proches, militants et dirigeants politiques se sont succédé à la tribune du stade pour célébrer sa mémoire.

« Je me souviens du jour où nous avons été arrêtées », a rappelé Rita Ndzanga, soulevant un tonnerre d’applaudissements.

« Longue vie à l’esprit de combat de Mama Winnie Madikizela-Mandela ! », « Viva Soweto! » ont repris en coeur le maître de cérémonie et les milliers de spectateurs.

Le vice-président sud-africain David Mabuza a conclu la cérémonie par un éloge grandiloquent. « Tu es le porte-drapeau de notre libération », a-t-il souligné, « même si nous ne te voyons plus, la forteresse noire de la dignité humaine ne pourra pas disparaître du coeur saignant de l’Afrique ».

– ‘Diabolisée’ –

Dans ce concert de louanges, il n’a pas été question de l’autre « Winnie », celle qui s’est attirée la réprobation de certains de ses compagnons de route pour ses appels à la violence et les méthodes musclées de sa garde rapprochée.

En 1986, dans le township de Munsieville près de Johannesburg, elle avait lancé à la foule un véritable appel au meurtre en ces termes: « Ensemble, main dans la main, avec nos boîtes d’allumettes et nos colliers, nous libérerons ce pays ». Une référence au supplice du pneu enflammé.

Cinq ans plus tard, Winnie Mandela avait été reconnue coupable de complicité dans l’enlèvement d’un adolescent, Stompie Seipei, décédé ensuite. Sa condamnation à six ans de réclusion avait été commuée, en appel, en deux ans de prison avec sursis.

Ces derniers jours, seules quelques rares personnalités, dont l’ancien président Thabo Mbeki, ont osé rappelé la part d’ombre de « Winnie », qui a divorcé en 1996 de Nelson Mandela.

Le président Ramaphosa leur a répondu mardi en dénonçant « ceux qui, à l’intérieur ou à l’extérieur de nos frontières, ont cherché à diaboliser son personnage ». « Elle n’a fait que servir le peuple d’Afrique du Sud », a-t-il tranché.

A son tour, la secrétaire générale adjointe de l’ANC, Jessie Duarte, a fermement sommé mercredi les critiques « de s’asseoir et de se taire ».

« Elle était le meilleur que nous puissions avoir », a renchéri une de ses arrière-petites-filles, aussitôt acclamée par le stade d’Orlando.

Romandie.com avec(©AFP / 11 avril 2018 15h36)                

Afrique du Sud: retrait du livre sur la fin de vie de Mandela

juillet 24, 2017

Johannesburg – L’éditeur d’un livre révélant des détails intimes sur la fin de vie de Nelson Mandela, décédé en 2013, a retiré lundi l’ouvrage après les réactions très négatives de la famille de l’ancien président sud-africain.

« Nous avons décidé de retirer immédiatement de la vente +Les Dernières Années de Mandela+ (…) par respect pour la famille de feu M. Mandela », a annoncé Penguin Random House, la maison d’édition dans un communiqué, sans préciser combien d’exemplaires du livre avaient déjà été vendus.

Le livre, écrit par Vejay Ramlakan, médecin de Nelson Mandela, révèle des détails intimes sur les dernières semaines de « Madiba » et notamment sur la façon dont ce dernier crachait du sang en raison d’une infection pulmonaire persistante.

Il raconte également comment une ambulance transportant M. Mandela vers un hôpital avait pris feu en juin 2013 ou encore qu’une caméra d’espionnage avait été découverte dans la morgue où reposait son corps.

« Le livre devait dépeindre le courage et la force de Nelson Mandela jusque dans les derniers moments de sa vie. A aucun moment il ne se voulait être irrespectueux », note l’éditeur.

« Mais vu les déclarations des membres de la famille nous avons décidé de le retirer », ajoute-t-il.

Graça Machel, la veuve de Nelson Mandela, avait menacé la semaine dernière de poursuivre en justice l’auteur et la maison d’édition, accusant le médecin d’avoir trahi le secret médical dans l’ouvrage sorti le 18 juillet.

Dimanche, le médecin avait assuré à la chaîne d’information Enca que « toutes les parties qui devaient être sollicitées avaient été consultées » avant la publication de l’ouvrage.

L’aîné des petits-fils de Mandela, Mandla Mandela, a salué lundi la décision de retirer le livre controversé, estimant qu’il représentait une « violation du nom et de l’héritage de Mandela ».

Il a estimé que le retrait du livre envoyait « un message clair pour dire que certaines choses ont plus de valeur que l’argent ».

Dans un communiqué, les exécuteurs testamentaires de Nelson Mandela ont estimé que le contenu du livre était « profondément regrettable et fâcheux et constitue une divulgation illicite ».

Ils affirment également que la maison d’édition Penguin et M. Ramlakan ne les ont pas sollicités avant la publication, et que Graça Machel n’a pas non plus été consultée.

Premier président démocratiquement élu en Afrique du Sud (1994-1999), icône de la lutte anti-apartheid et prix Nobel de la paix, « Madiba » est décédé le 5 décembre 2013 à l’âge de 95 ans.

Romandie.com avec(©AFP / 24 juillet 2017 21h51)                                            

Afrique du Sud : Les bénéficiaires de l’héritage de Mandela connus

mai 30, 2016

 

Le chauffeur de Nelson Mandela, sa secrétaire personnelle et plusieurs écoles chères au cœur de l’ancien président sud-africain ont reçu, vendredi, 27 mai, leur part de l’héritage du prix Nobel de la Paix, conformément, à ses dernières volontés, deux ans après sa mort.

Au total, Nelson Mandela a laissé une somme de 22 millions de rands (1,2 million d’euros), dont certains bénéficiaires, non membres de la famille, ont touché leur part lors d’une cérémonie symbolique à Johannesburg.

L’héritage de Nelson Mandela a donné lieu à de très fortes tensions, et sa maison de Qunu, dans la province du Cap-Oriental (Sud), est, toujours, l’objet d’une bataille judiciaire engagée par son ex-épouse, Winnie Madikizela-Mandela.

Vendredi, 27 mai, l’ancien chauffeur de Nelson Mandela, Mike Maponya, qui a travaillé pour lui pendant 23 ans, a reçu un chèque de 50.000 rands (2.800 euros ou 3.200 dollars).
Il s’est dit « profondément peiné et heureux » de ce legs. « C’est typique de la gentillesse et de la générosité de Madiba », a-t-il estimé, en faisant référence au nom de clan de Mandela, affectueusement, repris par la plupart des Sud-Africains.
« Je ne suis pas surpris qu’il ait laissé quelque chose à tant d’entre nous. Peu de gens auraient fait ça », a-t-il, encore, ajouté.

La secrétaire de Nelson Mandela, Zelda la Grange, qui n’était pas présente, ce vendredi, a, aussi, reçu 50.000 rands.

Parmi les autres bénéficiaires qui ont obtenu leur chèque, vendredi, figurent l’Université sud-africaine de Fort Hare, où Mandela a étudié, l’école primaire de Qunu, son tout premier établissement scolaire, et le lycée Orlando West, dans le township de Soweto où il a vécu.

L’un des exécuteurs testamentaires de Nelson Mandela, Dikgang Moseneke, a salué l’attitude de la famille dans la mise en oeuvre de l’héritage. « Malgré les spéculations récurrentes dans les médias, il n’y a pas eu de conflit dans la famille. Elle était unie, (…) elle est restée digne de l’amour qu’elle avait pour lui », a-t-il affirmé.

Nelson Mandela a présidé l’Afrique du Sud, de 1994 à 1999, après avoir passé 27 ans en prison pour son engagement dans la lutte contre l’apartheid. Sans aucune pression, il a, volontairement, abandonné le pouvoir à l’issue de son premier mandat, préférant laisser la gestion du pays à Thabo Mbeki. Il est décédé le 5 décembre 2013, à l’âge de 95 ans.

Ses volontés avaient été rendues publiques, en février 2014, montrant que son épouse, Graça Machel (notre photo la montrant à la droite de Mandela, et Winnie à sa gauche), avait reçu l’essentiel de ses biens.

Le père de la démocratie sud-africaine n’avait pas amassé une fortune colossale. Il était tout le contraire de Jacob Zuma, aujourd’hui. Il n’a pas non plus utilisé son aura à l’international pour s’enrichir. Il est resté un homme mesuré, modeste et profondément en phase avec son combat jusqu’à la fin de ses jours. Il avait, cependant, perçu d’importants revenus de la publication de ses livres et de différents projets à son nom, lignes de vêtements, tee-shirts ou une émission de téléréalité. Toutes choses que personne lui reprochera.

Afriqueeducation.com

Afrique du sud: Nelson Mandela en Palestine pour y rester, tout un symbole !

avril 26, 2016

Les Palestiniens ont inauguré, mardi, 26 avril, une statue géante de Nelson Mandela, défunt président de l’Afrique du Sud et figure de proue de la lutte contre l’apartheid, un régime que les Palestiniens accusent Israël de leur imposer.

La statue en bronze, haute de six mètres et pesant deux tonnes, est un cadeau de la municipalité de Johannesburg à Ramallah, le siège de l’Autorité palestinienne, en Cisjordanie, territoire occupé depuis près d’un demi-siècle par Israël. Elle représente le défunt prix Nobel de la paix, le poing levé (notre photo).

« Je suis sûr que Nelson Mandela serait extrêmement fier de ce que nous avons fait aujourd’hui », a affirmé Parks Tau, le maire de Johannesburg avec laquelle Ramallah est jumelée.

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a assisté à l’inauguration de cette statue, installée sur une place baptisée, à cette occasion, Place Nelson Mandela, dans le très cossu quartier d’Al-Tireh, où vivent, notamment, nombre de dignitaires palestiniens et de diplomates.

Nelson Mandela, mort, en 2013, a été le premier président de l’Afrique du Sud post-Apartheid, un régime de ségrégation que les Palestiniens accusent Israël de leur imposer.

Dans Ramallah, la municipalité avait installé, depuis plusieurs jours, d’immenses panneaux célébrant Nelson Mandela, reprenant, notamment, une citation de lui affirmant, il y a une vingtaine d’années, « notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens ».

Cette statue, a, d’ailleurs, assuré le maire de la ville Moussa Hadid, « symbolise la souffrance partagée » des deux peuples sud-africain et palestinien.

La statue, partie d’Afrique du Sud, a, d’abord, dû passer entre les mains des autorités israéliennes, comme tout objet envoyé dans les Territoires palestiniens dont l’Autorité ne contrôle aucune frontière. Les douanes israéliennes l’ont conservée 30 jours.

« Nelson Mandela, qui avait déjà passé 28 ans dans les geôles du régime d’Apartheid en Afrique du Sud, a été de nouveau retenu 30 jours par les autorités israéliennes », a fustigé M. Hadid. En outre, a renchéri M. Tau, les douanes israéliennes ont réclamé des droits de douane « équivalents à dix fois le prix de la statue ». Des droits qui n’ont, finalement, pas dû être acquittés.

Avec cette statue, a poursuivi M. Hadid, Ramallah entend envoyer « un message clair au colonisateur et à l’occupant israélien : nous sommes bien plus proches de la liberté que vous ne le pensez ».

Afriqueeducation.com avec AFP