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Le G20 aidera l’Europe mais pas à n’importe quel prix

novembre 5, 2011

La présidence française a obtenu des avancées sur la régulation de l’économie à long terme, mais la zone euro n’a pas réussi à rassurer ses partenaires.

Chine, États-Unis, Brésil, Japon… Pendant deux jours, à Cannes, le discours a été unanime: «Il faut sauver l’euro pour nous sauver nous-mêmes.» Sur les moyens d’y parvenir, en revanche, et sur les sommes à mettre en jeu, il y a loin encore de la coupe aux lèvres.

Sourire crispé du représentant japonais expliquant poliment «attendre des éclaircissements techniques sur la situation politique européenne», déclaration tranchante de la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, qui «n’a pas l’intention de contribuer directement au Fonds européen de stabilité financière alors que les Européens s’abstiennent»… Comme l’a résumé brutalement la chancelière allemande Angela Merkel, «il n’y a quasiment personne au sein du G20 pour investir dans le Fonds européen de stabilité financière» -le FESF, qui doit servir à éviter une propagation de la crise de la dette à d’autres pays, après la Grèce .

Au terme d’un G20 parasité par cette crise de la dette souveraine européenne, la présidence française a pourtant sauvegardé l’essentiel. Les vingt pays les plus riches sont d’accord pour «dynamiser la croissance, créer des emplois et assurer la stabilité financière». Une phrase importante dans un contexte de ralentissement économique global où la tentation du protectionnisme et du repli sur soi est très forte. Mais contrairement aux sommets de Londres ou de Pittsburg, en 2008 et 2009, aucun chiffre spectaculaire pour installer la confiance et relancer la machine. Les déséquilibres budgétaires des grands pays développés l’empêchent.

«Un succès mais encore beaucoup de travail»

Paris n’en a pas moins obtenu des avancées importantes en convainquant chaque pays de prendre des mesures à son niveau pour stimuler son économie. «Cet esprit de coopération est essentiel car les uns se nourriront des actions des autres», décrypte un proche du chef de l’État.

La France peut se féliciter, plus précisément, d’avoir arraché des gestes importants de la Chine. Pékin a accepté que figure noir sur blanc dans le communiqué final sa promesse de faire avancer «rapidement» les marchés de change vers plus de flexibilité. «Plus important encore, les Chinois sont d’accord pour ralentir le rythme d’accumulation de leurs réserves de change», poursuit-on dans l’entourage de Nicolas Sarkozy. Cela signifie, concrètement, accepter de stimuler leur demande intérieure, donc procéder à une appréciation de leur devise tout en contribuant à la croissance mondiale. Le G20, sous présidence française, a aussi démontré sa capacité à trouver un consensus sur des sujets techniques, mais fondamentaux, de régulation des marchés bancaires, financiers ou de matière première.

Autant d’avancées à long terme qui ne résolvent rien des difficultés à court terme. Signe de la méfiance qu’inspire désormais l’Europe à ses partenaires, le FESF n’est pas considéré comme suffisamment fiable par les investisseurs émergents. C’est donc au FMI qu’il reviendra de jouer l’éventuel rôle de pompier. «Tous les pays sont d’accord pour renforcer les montants à la disposition du FMI», s’est félicité Nicolas Sarkozy.

Mais là encore, aucun chiffre précis n’a pu être mis sur la table. «Nous devons travailler sur les modalités techniques de renforcement du Fonds», précise-t-on côté français, où l’on évoque une hypothèse de travail de 250 milliards de dollars pour l’accroissement des ressources. Les ministres des Finances du G20 devront définir les modalités techniques de ce renforcement, lors d’une rencontre en février. Une éternité aux yeux des marchés, qui ont terminé en net repli vendredi.

C’est finalement le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qui a le mieux résumé ces deux jours de sommet: «Un succès mais il reste encore beaucoup, beaucoup de travail à accomplir. Pour l’Europe mais aussi pour le reste du monde.»

Lefigaro.fr par Cyrille Lachèvre

Sarkozy et Merkel préparent une réponse globale à la crise

octobre 24, 2011

Le plan sera décidé mercredi soir. La France se résigne à ne pas adosser le fonds de stabilité à la BCE, comme l’exige depuis le début l’Allemagne.

L’euro attendra encore 72 heures pour être fixé sur son sort. Lors d’un sommet européen qui tenait du tour de chauffe, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont rapproché dimanche leurs positions sur la question fatidique du fonds de sauvetage européen et de sa force de frappe sur les marchés. Mais, à la demande répétée de l’Allemagne, la décision finale ne sera prise que dans la nuit de mercredi à jeudi, à l’issue d’un autre conclave de crise convoqué à Bruxelles.

Le président a évoqué dimanche soir «un assez large accord», à la tribune d’une conférence de presse partagée avec Angela Merkel. Il a surtout fait un pas décisif en direction de la chancelière, elle-même arc-boutée dans son refus de voir la Banque centrale européenne refinancer durablement la dette de pays comme l’Espagne ou l’Italie. «La BCE est indépendante et nous y tenons autant que l’Allemagne, a assuré Nicolas Sarkozy. Aucune solution n’est viable qui ne garantirait pas cette indépendance.»

Crédibilité de l’euro

Satisfaite, Angela Merkel en a pris acte en affirmant clairement que le fonds de sauvetage démultipliera ses ressources sans nouvelle contribution des États de l’euro, ni recours aux moyens en principe illimités de la BCE. Grâce à un effet de levier, le FESF – aujourd’hui doté de 440 milliards d’euros – pourrait voir sa force de frappe relevée à 1000, voire 1500 milliards d’euros.

Pour y parvenir, Paris et Berlin sont proches de s’entendre sur un dispositif à double détente, expliquent des sources bien placées. D’abord une garantie directe du FESF, qui assurerait l’investisseur lors de l’émission de nouveaux emprunts par les États financièrement fragiles. Ensuite un fonds de soutien ou de régulation, qui interviendrait sur le marché secondaire des titres de dette. Ce fonds, qui bénéficierait lui aussi d’une caution du FESF, devrait attirer des investisseurs privés, voire souverains liés par exemple à la Chine, au Brésil et aux nations pétrolières.

Sur des marchés dubitatifs, la crédibilité de l’euro et du «pare-feu» envisagé à Paris et Berlin dépend aussi d’une discipline économique et budgétaire renforcée. Le spectre d’un dérapage italien a hanté les sommets à géométrie variable et les rendez-vous ministériels du week-end a Bruxelles. Dimanche matin, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont fait passer le message à huis clos à Silvio Berlusconi, avec l’espoir d’éviter que la crise ne se propage à la Botte avant que l’euro ait érigé ses nouvelles défenses.

Des signes d’impatience

Publiquement, Angela Merkel a demandé au chef du gouvernement italien de réduire sa dette «de manière crédible». La confiance, dit-elle, «ne se gagne pas uniquement par des remparts financiers (…) L’Italie doit se montrer à la hauteur de ses responsabilités.» Nicolas Sarkozy a renchéri: «Il n’est pas question de faire appel à la solidarité des partenaires si ceux que nous aidons ne font pas eux-mêmes des efforts considérables.»

Les Européens doivent dévoiler au milieu de la semaine leur réponse «globale» à la crise de l’euro et à la contagion de la dette. Le plus urgent est de stabiliser la situation de la Grèce, surendettée et en pleine récession. S’ils sont d’accord pour continuer d’aider financièrement le gouvernement Papandréou, les chefs d’État et de gouvernement doivent encore faire accepter aux banques créancières une décote d’au moins 50% sur les emprunts grecs. L’Allemagne et surtout la France donnent sur ce front des signes d’impatience. S’adressant aux banques, Nicolas Sarkozy a lancé: il revient «à chacun de prendre ses responsabilités pour éviter la catastrophe

Lefigaro.fr par Jean-Jacques Mevel

Benghazi, la ville dont le président français est le héros

septembre 16, 2011

REPORTAGE – La ville à l’origine de la révolution libyenne vit actuellement une véritable passion pro-française.

Qui aurait pu imaginer, il y a un an, que Nicolas Sarkozy deviendrait un jour le héros absolu d’une grande ville arabe, professant de surcroît un islam très conservateur? Personne. C’est pourtant aujourd’hui le cas. À Benghazi, deuxième ville de Libye, la «place de la libération», située en bord de mer devant le palais de justice, est dominée depuis le mois de mars par un immense portrait du président français. Cette affiche, qui met en premier plan un Sarkozy souriant, a pour fond une foule de manifestants libyens ralliés à la révolution ayant commencé ici le 17 février dernier. En grosses lettres rouges est écrit, en anglais et en arabe: «Merci, la France!»

Il y a trois jours, Nassir, un jeune médecin anglophone de Benghazi, tenait à nous emmener à l’entrée ouest de la ville, pour nous montrer les carcasses calcinées des blindés de la colonne mécanisée que Kadhafi avait envoyée pour mater l’insurrection du chef-lieu de la Cyrénaïque. «Si Sarkozy n’avait pas, ce 19 mars, donné l’ordre aux Rafale français d’aller la détruire, elle aurait pénétré dans la ville, commis un grand massacre et c’en était fini de la révolution. C’est à Sarkozy que nous devons d’être aujourd’hui sains et saufs, et, surtout, libres !»

«La vérité est éclatante»

Dans cette ville très étendue où personne ne se déplace autrement qu’en voiture, le Français est partout chaleureusement accueilli. Tous les hôtels arborent des drapeaux tricolores. Dans le lobby d’architecture socialiste des années 1970 de l’hôtel Tibesti, un vieil homme au teint très bronzé, le front ceint d’un chèche marron, nous aborde, uniquement parce qu’il nous a entendus parler français. Il s’appelle Salah al-Wredi, il est originaire de Djallou (désert du sud sur la route du Soudan), il appartient à la grande tribu des Meshbeiris. Il voyage avec Eky, un ami de sa tribu, ancien officier parachutiste dans les années 1980, viré de l’armée par Kadhafi, qui a perdu deux de ses fils dans la récente insurrection, et qui a remis aujourd’hui son uniforme de colonel avec fierté. Tous les deux parlent un français très correct, appris durant des années d’exil au Tchad.

«En 42 ans de dictature, Kadhafi nous avait appris à haïr les Français. Son service de propagande présentait la France comme un État colonialiste, cynique, irrespectueux de l’Afrique, intéressé seulement par notre pétrole. Aujourd’hui la vérité est éclatante: la France a toujours été et sera toujours la mère de la liberté dans le monde. Dites à Sarkozy à quel point nous lui sommes reconnaissants de nous avoir sauvés, de nous avoir débarrassés du tyran, de nous avoir rendu notre liberté!», s’exclame le vieux Salah, qui, plein d’enthousiasme, vient de fonder une association du nom d’«Organisation mondiale des messagers de la paix».

«Il a bien corrigé le tir»

À Benghazi, même les Frères Musulmans n’osent pas dire du mal de Sarkozy, sous peine de se faire taxer par la foule d’ingratitude. Jeudi matin, l’un d’entre eux, parmi les plus éminents de Benghazi, acceptait de s’entretenir avec nous, dans un café installé sur un trottoir, à l’ombre des eucalyptus de l’avenue Gamal abdel Nasser. Réfléchissant longuement avant de parler, Abdulrahman Debbani, se lance: «Bon. En Tunisie et en Égypte, la France était en retard pour soutenir ces révolutions de la liberté. Mais il est indéniable que Sarkozy a bien corrigé le tir ensuite, et que sa position à l’égard de la Libye a été parfaite. J’espère que maintenant il ne va pas s’aligner sur les Américains et qu’il va également encourager la liberté des Palestiniens, qu’il va voter à l’ONU pour un État palestinien dans les frontières de 1967!»

Le modèle étatique d’Abdulrahman? Le Frère défend un droit issu de la charia, mais il dit aussi admirer le modèle de l’Andalousie du XIIe siècle, «un islam qui était capable de s’enrichir des autres civilisations, un islam qui n’était pas tyrannique», précise ce fin politique, qui sait ce qu’aiment entendre les journalistes occidentaux.

Combien de temps durera à Benghazi cette passion pro-française et pro-Sarkozy ? Nul ne peut le prévoir. Mais il est vraisemblable qu’elle se tarira lorsqu’ici la lutte pour le pouvoir deviendra plus féroce. Le pays se divisera politiquement entre le groupe des «laïcs» (musulmans partisans d’une séparation du politique et du religieux, groupe où l’on trouve à la fois les tenants du tribalisme et les nationalistes classiques) et le groupe des islamistes (divisés entre Frères musulmans et djihadistes internationalistes). Paris, un jour, devra choisir entre les laïcs et les islamistes et c’est là que commenceront les vrais problèmes…

Lefigaro.fr par Renaud Girard

Sarkozy : «Si jamais j’étais candidat…»

septembre 8, 2011

Devant les députés UMP, le chef de l’État a esquissé, entre les lignes, sa stratégie pour 2012.

«Si jamais j’étais candidat…» Devant les députés UMP qu’il recevait mercredi à l’Élysée, Nicolas Sarkozy a évoqué la présidentielle en faisant à peine mystère de ses intentions. «Une élection, c’est toujours difficile, a-t-il lancé. C’est toujours le miracle d’une rencontre entre la réflexion et le désir. Une réélection, c’est extrêmement difficile aussi. Ça n’obéit pas au même calendrier, au même désir, à la même stratégie.» Afin de calmer l’impatience de ceux qui voudraient le voir accélérer le tempo d’une déclaration de candidature, le président a appelé au «sang-froid, à l’unité, à la réflexion». «Chaque chose en son temps, a-t-il ajouté. On consolide et ça se décante. (…) Si jamais j’étais candidat, je ne le serais qu’après avoir fait mon devoir de protection des Français.» Et d’ajouter: «Dans ma tête, c’est précis, calme et réfléchi.»

Plusieurs chantiers pour l’après-2012

Tout en jurant paradoxalement qu’il n’avait «pas une minute pour penser à la campagne», Sarkozy s’est surtout décrit comme un président au travail, concentré sur les grands enjeux. «Claude Guéant mène une politique sur le terrain qui me protège et ne m’oblige pas à intervenir», a-t-il confié, dévoilant sa stratégie de représentialisation. En réponse à un élu qui se plaignait de la presse, il s’est voulu magnanime: «Pester contre la presse est un exercice classique qui ne sert à rien. Les Français ont tellement vu de communication politique que tout ce qui sera perçu comme une communication de ma part sera mal vécu.» Selon une source élyséenne, le président ne se rendrait pas tout de suite en Libye, afin d’éviter de se voir reprocher d’instrumentaliser la victoire des insurgés. «Depuis Lawrence d’Arabie, jamais un pays occidental n’avait tendu la main à la rue arabe», s’est-il néanmoins félicité sans rire.

Le président a commencé la séance par un long propos liminaire, exposant sa vision de la crise. Il a appelé une nouvelle fois à la refondation du capitalisme et à la refonte de la «politique du libre-échange». Il s’est surtout félicité de la résistance de la France, alors que les États-Unis «ont mis un genou à terre». «La France, malgré les 35 heures, Lionel Jospin, la retraite à 60 ans, un appareil syndical ouvert, une fascination pour le marxisme, est le pays qui a résisté le mieux à la tempête», a-t-il taclé. Le chef de l’État a également défendu le plan d’économies de François Fillon, tout en récusant le mot «rigueur». Alors que certains l’appellent à taxer davantage les plus riches, il a indiqué que si le plan est respecté «à l’euro près», il n’est «pas question d’aller plus loin»: «Si on ne fait rien, c’est la catastrophe, si on fait plus, c’est la récession», a-t-il résumé, en demandant à sa majorité de «protéger les classes moyennes et les cadres». «N’allez pas trop loin dans ce qui frappera dans le cœur de notre électorat», a-t-il prévenu.

Alors que la perspective d’un congrès destiné à entériner la règle d’or paraît s’éloigner, Sarkozy a vanté le dispositif, tout en continuant d’entretenir le flou sur ses intentions. «Pourquoi voudriez-vous que j’annonce (ce que je ferai) avant que François Fillon mène l’effort de pédagogie? Laissons-le faire ses consultations et voyons ensuite où on en sera du rapport de force politique. Ce sont des choses qui se digèrent à la vitesse de la démocratie.» Le président a évoqué aussi plusieurs chantiers pour l’après-2012: le financement du modèle social ou la TVA sociale…

Le chef de l’État est revenu enfin sur la rentrée politique de l’UMP, à Marseille, qu’il a qualifiée de «très bon moment, à quelques exceptions près». Il a félicité Bruno Le Maire, dont la présentation du projet a été critiquée. «J’aime les gens qui ont des idées. Je n’aime pas le vide sidéral, a lancé le président. Le moment venu, celui qui sera candidat proposera quelques projets adaptés et signifiants.» À la peine dans les sondages, le chef de l’État a conclu sur un satisfecit: «Je ne sais pas si vous mesurez ce qui a été accompli.» Conclusion aux accents évangéliques: «Je suis un semeur qui laboure et qui sème. On verra à l’arrivée.»

Lefigaro.fr par Charles Jaigu, Solenn de Royer

Sarkozy célèbre le réveil du leadership européen

septembre 1, 2011

Devant les ambassadeurs de France, le chef de l’État a tiré mercredi les leçons de la guerre en Libye et du relatif effacement américain.

Comme regonflé par ses actions reparties à la hausse sur l’index international, Nicolas Sarkozy a délivré leur feuille de route aux ambassadeurs réunis mercredi à l’Élysée pour leur traditionnelle conférence annuelle. Tirant les leçons d’une «année exceptionnelle» marquée notamment par l’intervention en Libye, le chef de l’État a souligné qu’«à travers l’initiative de la France et du Royaume-Uni, les Européens ont démontré pour la première fois qu’ils étaient capables d’intervenir de façon décisive, avec leurs alliés, dans un conflit ouvert à leur porte». Pas comme en Bosnie, en 1995, où «les Américains ont fait le travail que les Européens auraient dû faire», a dit Nicolas Sarkozy qu’on sait hanté par le souvenir de Srebrenica.

Des Européens qui doivent être nécessairement plus engagés alors que les États-Unis se sont mis en retrait, perspectives électorales obligent: l’appel a servi de fil rouge, mercredi, au propos présidentiel. Explicitement même, car «le président Obama a présenté une nouvelle vision de l’engagement militaire américain qui implique que les Européens assument davantage de leurs responsabilités», a-t-il dit. En vantant l’ardente obligation européenne, Nicolas Sarkozy n’en a pas pour autant mis son drapeau tricolore sans sa proche. En France et en Côte d’Ivoire, s’est-il félicité, «la France a su, et c’est son honneur, prendre l’initiative et montrer le chemin à deux moments décisifs». Autant de choix «justes, politiquement et moralement» qui ont permis de concrétiser, «pour la première fois» le principe de la responsabilité de protéger, a enchaîné Nicolas Sarkozy.

«Première puissance économique»

S’agissant de la Syrie, il n’a certes pu que déplorer mercredi le statu quo actuel en lançant un anathème fort contre Bachar el-Assad: «Il a commis l’irréparable.» Certes aussi, «au-delà de la Libye, l’Europe est menacée de rétrécissement stratégique», a-t-il dit, compte tenu notamment de la baisse de ses efforts de défense. Mais une nouvelle donne transatlantique, visible au sein même de l’Otan durant l’affaire libyenne, impose aux Européens de prendre l’initiative, a déclaré en substance le président de la République. Ainsi, au Proche-Orient, «le rôle des États-Unis est incontestable et irremplaçable», a-t-il souligné. Mais «ils ne peuvent réussir seuls», a dit Nicolas Sarkozy en soulignant que l’Union européenne, premier partenaire économique d’Israël et premier donneur d’aide aux Palestiniens, «ne doit pas se contenter d’un strapontin pour participer à une négociation qui la concerne au premier chef». Une négociation dont «la méthode n’est pas la bonne», a souligné Nicolas Sarkozy, en indiquant que la France «travaille» pour que l’UE s’exprime d’une seule voix lorsque se posera, plus tard ce mois-ci, le cas de la Palestine à l’ONU. Dans le contexte des révolutions arabes, la «glaciation» du processus de paix au Proche-Orient est «une forme de scandale», s’est indigné le chef de l’État.

La diplomatie française ragaillardie ne peut faire l’impasse sur la crise financière qui a pesé durant ces dernières semaines. «Pour peser de tout son poids politique dans les affaires du monde, l’UE doit d’abord en demeurer la première puissance économique», a rappelé Nicolas Sarkozy en embouchant la trompette de la défense de l’euro, qui s’est imposé depuis dix ans comme une «monnaie forte, trop forte et stable». «Je veux dire aux spéculateurs que nous ne les laisserons pas se déchaîner sans réagir», a-t-il lancé. En ligne de défense, le chef de l’État a posé deux piliers sur lesquels doit «reposer la zone euro»: d’abord un véritable gouvernement économique, «qu’il n’aurait pas été possible de préconiser il y a un an encore». Deuxième pilier, une «coordination et une surveillance accrue» des politiques économiques au sein de la zone des 17 pays de la zone euro. Un chantier ardu auquel la France entend s’attacher avec l’Allemagne, envers et contre tout. Cette nouvelle étape de la convergence des deux économies doit être franchie lors du 50e anniversaire du traité de l’Élysée, en janvier 2013, a anticipé le chef de l’État.

Lefigaro.fr par Alain Barluet

«La France a gagné le respect du Pentagone»

septembre 1, 2011

Aux États-Unis, on juge déterminant le rôle joué par la France et Nicolas Sarkozy dans le conflit libyen.

Depuis qu’elle est arrivée sur le campus de l’American University il y a quelques jours, la jeune étudiante de master en science politique Charlotte de Wailly n’en revient pas d’entendre les étudiants en relations internationales qu’elle rencontre lui dire leur admiration pour l’action de Nicolas Sarkozy. «Il est pro-atlantiste et il a fait du superboulot en Libye en assumant le leadership alors que nous hésitions à le faire», lui ont-ils confié. «Quand on arrive de France où il est tellement critiqué, l’enthousiasme est frappant», note la jeune Française en riant. Ce mouvement positif de l’opinion, après les flots de fiel déversés sur la France par les tabloïds américains à la faveur de l’affaire DSK, témoigne de l’agréable surprise qui a saisi les élites politiques de Washington, en observant la gestion de la crise libyenne par Paris et Londres. Comme le note un récent article du New York Times, oubliée la période de 2003, où l’Amérique dépeignait les Français comme «des singes défaitistes mangeurs de fromage» et expliquait que «le dernier char produit par la France avait six vitesses, toutes branchées sur la marche arrière». «Quelque chose s’est passé… La France a joué un rôle majeur» en Libye, «gagnant le respect du Pentagone, qui regardait avec condescendance nombre d’armées européennes», écrit Elisabeth Bumiller dans le quotidien new-yorkais. L’action militaire de Paris est «un exemple de leadership pour le reste de l’Alliance», a confié un haut responsable militaire qu’elle cite.

Et pourtant, ce qui est intéressant dans cette reconnaissance d’une France apte au combat et à prendre l’initiative est qu’elle se fait à mi-voix et, dans une large mesure, à contrecœur à Washington. Attachée à son leadership militaire, obsédée par ses batailles internes, l’Amérique observe ce qui se passe en Libye du point de vue de sa contribution. Soit les analystes, encouragés par la communication de la Maison-Blanche, louent l’approche d’Obama et sa «victoire silencieuse», sa capacité «à diriger depuis les coulisses», sans apparaître au premier plan, comme le fait David Remnick dans le New Yorker. Soit, dans le sillage des ténors conservateurs, ils expliquent qu’Obama a affaibli le leadership américain en refusant de s’engager à fond et en laissant l’Otan en première ligne. Les mots France et Grande-Bretagne sont rarement prononcés sur les ondes.

«Partager le leadership»

En réalité, «il est difficile pour le Pentagone, de s’habituer à une position secondaire», note Elizabeth Bumiller. Selon une source diplomatique française, cette hésitation américaine entre admiration et scepticisme reflète en réalité une bataille interne au Pentagone entre deux approches. L’une en ligne avec la vision «réaliste» de la Maison-Blanche, estime que l’Amérique doit s’habituer à partager le leadership, «c’est-à-dire ses risques mais aussi la gloire».

L’autre clan, unilatéraliste, resterait très méfiant vis-à-vis de partenaires jugés peu fiables. Échaudé par une Europe qui a pris l’habitude de laisser l’Amérique assumer l’essentiel du fardeau militaire, sans doute veut-il en savoir plus sur la viabilité budgétaire de nos ambitions avant de se laisser séduire et vérifier qu’elles iront au-delà des considérations électoralistes présentes dans le calcul de Sarkozy. Notamment dans la période incertaine qui s’ouvre en Libye.

Lefigaro.fr par Laure Mandeville

La nouvelle Libye s’échafaude à Paris

septembre 1, 2011

La conférence qui se tient ce jeudi doit notamment se pencher sur le sort des avoirs gelés à l’étranger.

La question des avoirs gelés à l’étranger sera au centre de la conférence des «amis de la Libye», organisée jeudi par la France. Une soixantaine de délégations, dont 13 chefs d’État, sont attendues. «L’occasion pour les Libyens d’exprimer leurs besoins en aide d’urgence», souligne-t-on à l’Élysée, où se déroulera la rencontre.

Pour faire face aux premières nécessités d’un pays frappé par six mois de guerre, manquant d’eau et d’électricité, le Conseil national de transition (CNT), l’organe politique de la rébellion, a souhaité disposer rapidement de 5 milliards de dollars sur les fonds à l’étranger dont disposait le régime de Mouammar Kadhafi. L’ONU a d’ores et déjà donné son feu vert pour débloquer 1,6 milliard de dollars immobilisés en Grande-Bretagne et 1,5 milliard aux États-Unis. La France, pour sa part, a demandé le déblocage de 1,5 milliard d’euros avant la fin de la semaine, sur les 7,6 milliards d’euros détenus dans ses banques. Par ailleurs, l’Union européenne a indiqué mercredi qu’elle comptait lever dès demain une partie des sanctions prises contre des sociétés pétrolières et des ports libyens.

N’est donc concernée à ce stade qu’une petite partie d’une manne bien difficile à évaluer, compte tenu de sa diversité (participations, investissements, biens immobiliers…) et de sa répartition sur tous les continents, en Europe, dans le Golfe, en Asie et aux États-Unis. Dans ce pays, l’argent libyen représenterait quelque 40 milliards de dollars. Là comme ailleurs, la transparence reste à faire autour de la traçabilité de ces fonds et de tous leurs bénéficiaires.

Des dizaines de milliards

Hors de Libye, les avoirs sur lesquels Kadhafi et son clan avaient la haute main oscillent entre 50 et 180 milliards de dollars, selon les sources. «On peut raisonnablement parler de plusieurs dizaines de milliards de dollars», estime-t-on dans l’entourage de Nicolas Sarkozy. «Les chiffres que nous ont livrés les pays avec lesquels nous avons travaillé aboutissent à une cinquantaine de milliards de dollars.» «Toutefois, ajoute-t-on, il y a aussi tout ce que l’on ne nous a pas révélé.»

La libération de tous ces avoirs passera nécessairement par une nouvelle résolution, assure-t-on à l’Élysée. Les sanctions financières prévues par les résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU doivent en effet être «annulées» par une décision inverse. Le Comité des sanctions, qui s’est prononcé ces derniers jours, ne peut agir qu’à la marge, pour raisons humanitaires.

À quand une résolution ? À Paris, on ne souhaite manifestement pas trop se hâter. Car le levier financier, essentiel, s’inscrit aussi dans le cadre plus large de la gestion politique et militaire de la transition. C’est la toile de fond de la réunion de Paris. «Nous voulons nous garder la possibilité de recourir aux frappes militaires tant qu’il le faudra», concède-t-on à Paris. Des pays, comme la Chine, digèrent toujours mal leur nihil obstat à l’intervention militaire et traînent les pieds pour appuyer à fond le CNT. «Il faut les cajoler», dit-on à Paris, où l’on veut s’en remettre à une résolution plus générale qui, le moment venu, précisera le rôle de l’ONU dans la remise sur pied du pays. Un sujet dont Ban Ki-moon s’entretiendra avec les représentants libyens et les cinq membres du Conseil de sécurité, tous présents à Paris jeudi.

Lefigaro.fr par Alain Barluet

Les pistes pour réduire le déficit en 2012

août 17, 2011

Pour tenir son objectif de déficit, le gouvernement taillera dans les niches. Les ménages pourraient subir un rabot général, une diminution du Scellier… Mais ce sont surtout les grands groupes qui devraient payer.

Mardi, Nicolas Sarkozy et François Fillon ont discuté des nouvelles mesures de rigueur qui seront présentées de 24 août. Des mesures nécessaires pour que la France conserve sa crédibilité sur les marchés et tienne son objectif de ramener le déficit public à 4,6% en 2012.

Ce qui était prévu

Fin juin, le gouvernement pensait avoir bouclé le volet dépenses du budget 2012. Hormis 30 401 suppressions de postes de fonctionnaires (pour respecter la règle du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux), il n’avait prévu aucune mesure drastique. Côté recettes, l’exécutif pensait s’en tenir pour 2012 à une hausse de 3 milliards d’euros des prélèvements. Les mesures votées à l’automne 2010 permettant à elles seules de récolter 2,4 milliards en 2012 (mesure sur les mariages et divorces, sur les panneaux solaires, le rabot des niches), il ne restait plus que 600 petits millions à trouver, essentiellement sur les niches fiscales et sociales.

L’effort supplémentaire

Début août, les spéculations autour de la note de la dette française, puis la publication d’une croissance nulle au deuxième trimestre ont changé la donne. Le gouvernement a annoncé qu’il présenterait le 24 août des mesures de rigueur complémentaires, sous forme de coupes dans les niches et d’économies de dépenses. Des mesures qui s’ajouteront donc au plan calé fin juin. Au vu du chiffre du deuxième trimestre, de nombreux économistes estiment que la croissance française ne pourra pas atteindre les niveaux prévus par Bercy, soit 2% en 2011 et 2,25% en 2012. Mais il n’est pas certain que le gouvernement révise ses prévisions dès le 24 août. Il craint qu’une révision trop précoce ne décourage les ménages et les entreprises. Les mesures de rigueur complémentaires pourraient alors être présentées comme étant un matelas de sécurité. On évoque un effort total (comprenant les 3 milliards déjà prévus) compris entre 5 et 10 milliards.

Les pistes pour les ménages

Les arbitrages ne sont pas rendus mais plusieurs pistes sont sur la table. Les niches fiscales devraient subir un nouveau coup de rabot (c’est-à-dire une réduction forfaitaire de l’avantage), cette fois pour les dispositifs portant sur les revenus de 2012. Et le rabot de 10% voté l’an passé pour les revenus de 2011 pourrait être accru. «Je souhaite surtout que ce rabot ne concerne pas, comme cette année, qu’une vingtaine de niches mais soit plus général», souligne Philippe Marini, le rapporteur UMP du Budget au Sénat. Son homologue à l’Assemblée Gilles Carrez est sur la même ligne. Les parlementaires souhaitent aussi abaisser le plafond global des niches, aujourd’hui fixé à 6 % du revenu plus 18 000 euros. En revanche, l’idée développée par le député UMP Jérôme Chartier de limiter à 50% de l’impôt dû l’avantage issu des niches ne semble plus tenir la corde. Les niches sur l’outre-mer sont sur la sellette, comme celle sur l’immobilier. Un abaissement du Scellier à 15% en 2012 (au lieu des 18%) serait poussé par Bercy. Autre possibilité: introduire une condition de revenu dans le nouveau prêt à taux zéro, aujourd’hui ouvert à tous. Il était déjà prévu de supprimer les abattements s’appliquant aux plus-values immobilières (10% par an après cinq ans), mais uniquement pour les terrains non bâtis constructibles. Le régime de l’ensemble des plus-values immobilières pourrait désormais être durci, sans remettre en cause l’exonération pour la résidence principale. Les abattements sur les plus-values mobilières seraient aussi regardés. Gilles Carrez plaide pour une taxation au fil de l’eau, donc chaque année, de l’assurance-vie. «C’est une mesure artificielle, complexe et qui trahirait la promesse du gouvernement de ne pas toucher à l’assurance-vie», tempête Bernard Spitz, le président de la FFSA (Fédération française des sociétés d’assurance). Enfin, le gouvernement veut taxer les très hauts revenus. Une piste est privilégiée, car elle a la préférence des parlementaires : un nouvel impôt de 1% à 2% pour les revenus annuels supérieurs à un million d’euros.

Les pistes pour les entreprises

Le régime du bénéfice mondial consolidé (BMC) devrait être préservé. Tout comme l’exonération des plus-values lors de la vente de filiale. «Il est erroné de faire croire comme Martine Aubry que cette niche pèse 22 milliards. Ces 22 milliards couvrent trois années !» souligne-t-on à Bercy. En revanche, le report en arrière des pertes pourrait être limité à un an. Concernant le report en avant, les pertes imputables sur les bénéfices seraient plafonnées. Autre idée: dans les groupes en intégration fiscale, 5% des dividendes seraient taxés (alors qu’actuellement ils sont exonérés). Avantage de ces mesures: elles touchent les grands groupes.

Leigaro.fr par Cécile Crouzel

Nicolas Sarkozy ressoude le couple franco-allemand

juillet 22, 2011

Si Angela Merkel veut mettre l’Europe à la rigueur budgétaire, Nicolas Sarkozy entend faire accepter à la chancelière plus de gouvernance économique.

Nicolas Sarkozy et Angela Merkel sont arrivés dans la matinée jeudi à Bruxelles, au terme d’une négociation marathon commencée à Berlin jeudi en fin d’après-midi et qui devait se terminer dans la capitale belge dans la soirée. Mercredi soir, entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, un accord avait été défini dont la présidence européenne de Herman Von Rumpoy a ensuite laissé fuiter les grandes lignes dans la matinée, entraînant une réaction positive des marchés.

«Les Bourses ont été rassurées par l’existence d’un accord entre Berlin, Paris et la BCE», assure un proche de Nicolas Sarkozy. La réunion de travail entre Sarkozy et Mer­kel – «sept heures sans aucune interruption», selon l’entourage du chef de l’État – n’a pas été suffisante pour emporter l’adhésion inconditionnelle des quinze autres membres de la zone euro. «Beaucoup sont arrivés sans avoir en tête les aspects très techniques de ce dossier. Il a fallu beaucoup expliquer. Chacun a voulu être sûr de bien comprendre les mécanismes en jeu», explique un proche du chef de l’État. Malgré une négociation beaucoup plus longue que prévu, les conseillers diplomatiques du chef de l’État avaient le sentiment de tenir le bon bout, jeudi soir. «Cet accord est un message politique fort, pour deux raisons : il réaffirme la détermination de la zone euro à ne pas laisser tomber la Grèce, et il réforme en profondeur le Fond de stabilisation européen, en lui donnant un périmètre d’intervention supplémentaire», résumait-on dans l’entourage du chef de l’État, en marge de la réunion.

Plus de gouvernance économique

Contraint de se tenir loin des micros et caméras pour ne pas contrarier son «amie Angela», Nicolas Sarkozy a continué de jouer les conciliateurs entre les exigences de la Banque centrale européenne et celles de Berlin, un rôle «décisif» que saluait d’ailleurs hier un banquier français. «Angela est toujours soucieuse de ne pas se laisser entraîner trop loin», rappelle souvent Nicolas Sarkozy. «Elle est plus tacticienne, il est plus stratège», ajoute l’un de ses conseillers. Stratège, le chef de l’État tente de l’être depuis le début de cette deuxième crise grecque, en réaffirmant la nécessité d’un geste politique fort en faveur d’un plus haut degré d’intégration des politiques économiques européennes. «C’est son point d’atterrissage depuis le début», assurait un conseiller. Si Angela Merkel veut mettre l’Europe à l’heure allemande, en imposant la rigueur budgétaire, Nicolas Sarkozy entend mettre la chancelière à l’heure française, en lui faisant accepter plus de gouvernance économique. Vu de Paris, le sommet qui s’est tenu jeudi franchit donc une étape supplémentaire vers l’intégration et la convergence des économies européennes. «Depuis plusieurs mois, la France a fait sauter la clause du traité de Lisbonne qui interdisait le renflouement d’un État défaillant. Cela nous a permis d’intervenir en Grèce, au Portugal, en Irlande. Elle a obtenu la création d’un Fond de stabilisation européen, et la modification du pacte de stabilité, en ajoutant un volet préventif et un volet macroéconomique. Sans ce volet, l’Irlande n’aurait pas pu être mise au pas. Enfin, nous avons poussé à la création d’un pacte pour l’euro de convergence et compétitivité», résume un proche conseiller du président pour faire mesurer le chemin parcouru. «Tout cela était inimaginable il y a un an», conclut-il.

Lefigaro.fr par Charles Jaigu

La discrétion, une stratégie payante pour Sarkozy

juillet 2, 2011

Après une hausse de 2 points en juin, la cote du chef de l’État monte de 3 points en juillet.

Cela ne lui était pas arrivé depuis l’automne 2008 ! Depuis cette date, la cote de Nicolas Sarkozy, enregistrée par TNS Sofres, n’a plus connu deux mois consécutifs de hausse ! Preuve que la stratégie de la discrétion, adoptée depuis le début de l’année par l’Élysée, est la bonne : après une hausse de 2 points en juin, la cote du chef de l’État monte de 3 points en juillet, et plus nettement chez ceux qui se déclarent sans préférence partisane (+ 6).

Si cette progression n’est pas encore visible dans les enquêtes d’intentions de vote, elle permet au président de la République d’envisager l’avenir avec plus de sérénité. D’autant que la nomination de Christine Lagarde à la direction générale du FMI devrait être portée à son crédit. Malgré la démission de Dominique Strauss-Kahn, la France a su rapidement trouver un nouveau candidat et imposer à la communauté internationale une femme à la tête d’une des plus prestigieuses institutions.

Le remaniement effectué dans la foulée du départ de Lagarde a permis à Nicolas Sarkozy de faire monter la jeune garde chiraquienne et de grossir les rangs des centristes à ses côtés. Un double mouvement destiné à répondre d’une part à Jacques Chirac, qui avait montré sa préférence pour François Hollande, et à Jean-Louis Borloo, qui tente de fédérer les centristes pour créer une alternative à l’UMP.

Lefigaro.fr par Carl Meeus