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Burundi : deux membres de la Ceni en fuite, officialisent leur démission, Nkurunziza menace

juin 1, 2015

Deux membres de la Ceni au Burundi ont confirmé, le 1e juin 2015, leur démission.
Deux membres de la Ceni au Burundi ont confirmé, le 1e juin 2015, leur démission. © AFP

Deux parmi les cinq membres du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) du Burundi ont confirmé lundi leur démission. Le président Nkurunziza lui menace contre toute nouvelle tentative de putsch.

« Techniquement, c’est mort ! » lâche un membre de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) qui a requis l’anonymat. À l’en croire, « avec la confirmation de la démission de deux commissaires de la Ceni, il est impossible d’organiser les élections communales et législatives prévues, jusqu’ici, le 5 juin ». « D’autant qu’il faut nécessairement remplacer les deux membres qui ont claqué la porte », explique-t-il, joint au téléphone par Jeune Afrique.

Spes Caritas Ndironkeye, vice-présidente la Ceni qui s’est exilée au Rwanda voisin, et Illuminata Ndabahagamye, commissaire chargée de l’Administration et des Finances, ont en effet officialisé, le 1e juin, leur démission de l’institution électorale nationale, en adressant deux lettres séparées au président burundais, Pierre Nkurunziza.

Burundi: un second membre de la commission électorale en fuite

Un second membre de la commission électorale au Burundi (Céni) a démissionné de ses fonctions et a fui le pays, a-t-on appris de source proche de sa famille, après la fuite de la vice-présidente de cette même commission. Illuminata Ndabahagamye se cachait depuis vendredi, elle avait peur, elle a subi beaucoup de pression et était suivie par les services de renseignements, a déclaré cette source à l’AFP. Elle a envoyé sa lettre de démission ce matin, maintenant elle est en lieu sûr, a indiqué cette source. Cette démission avait été évoquée mais pas encore confirmée. Elle intervient après la démission et la fuite au Rwanda en fin de semaine dernière de Spes Caritas Ndironkeye, la vice-présidente de la Céni.

La Céni compte au total cinq commissaires nationaux, désignés par le président et approuvés par l’Assemblée nationale. A ce jour, ce sont donc deux d’entre eux qui ont fait défection. Avec le départ de Mme Ndabahagamye, la Céni n’est théoriquement plus en mesure de prendre de décisions, qui nécessitent au minimum les trois quarts des votes de ses commissaires, soit quatre votes sur cinq.

Les membres du bureau (de la Céni) n’ont pas encore vu ce courrier formellement, a réagi le président de la commission, Pierre-Claver Ndayicariye. Si ce courrier existe, il est d’abord destiné au chef de l’Etat. Est-ce que nous pouvons travailler à trois’ Oui, la preuve, depuis vendredi jusqu’à aujourd’hui nous sommes en train de travailler, a-t-il affirmé à l’AFP.

« Deux braves dames »

Spes Caritas Ndironkeye évoque « le contexte politico-sécuritaire du moment [qui] n’offre pas les conditions requises à l’encadrement de cet événement majeur pour le peuple burundais ». Autrement dit, la situation actuelle dans le pays ne permettrait pas l’organisation sereine des scrutins pourtant cruciaux pour l’avenir démocratique du Burundi.

Abondant dans le même sens, Illuminata Ndabahagamye estime que « l’état sécuritaire qui prévaut et le contexte politique du moment ne créent pas des conditions favorables à l’accomplissement satisfaisant de la mission qui [lui] avait été confiée ». La commissaire chargée de l’Administration et des Finances a fui le pays avant d’envoyer sa lettre de démission. « [Elle] se cachait depuis vendredi, elle avait peur, elle avait subi beaucoup de pression et était suivie par les services de renseignements », selon une source proche de sa famille contactée par l’AFP.

Deux décisions saluées par la société civile burundaise. Pacificique Nininahazwe, l’un des leaders de la campagne anti-troisième mandat, a qualifié les deux démissionnaires de « braves dames », rappelant au pouvoir que « les remplacer ne sera pas une mince affaire puisqu’il faut obtenir trois quart des voix à l’Assemblée nationale et au Sénat ». Deux chambres du Parlement burundais dont le mandat a expiré fin avril, selon le militant.

Mise en garde du président

Pas sûr que le calendrier publié des scrutins qui prévoit, jusqu’ici, la tenue des communales et des législatives au 5 juin et de la présidentielle au 26 juin, soit respecté. Déjà dimanche, à Dar es Salaam, les chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est ont préconisé le report des élections d’au moins un mois et demi au Burundi.

En attendant, Pierre Nkurunziza, « [met en garde] toute personne qui tentera de prendre le pouvoir par le renversement des institutions élues par la population, assurant que ce genre de tentative ne fera pas un seul pas », rapporte un communiqué du CNDD-FDD, parti au pouvoir, publié lundi à Bujumbura. Le président burundais a tenu ses propos ce weekend dans sa ville natale de Ngozi, dans le nord du pays, où il est allé retiré sa carte d’électeur.

Le Burundi est plongé depuis un mois dans une grave crise politique, avec des manifestations quotidiennes pour contester la candidature du président Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, à un troisième mandat à l’élection présidentielle du 26 juin. Les violences ont fait plus d’une trentaine de morts. Des élections législatives et communales, déjà repoussées de 10 jours sous la pression de la communauté internationale, sont prévues vendredi prochain, suivies du scrutin présidentiel le 26 juin, puis des sénatoriales le 17 juillet.

Réunis en sommet dimanche en Tanzanie, les pays d’Afrique de l’Est ont demandé leur report au moins jusqu’à la mi-juillet. Interrogé sur ce report, M. Ndayicariye a expliqué: en matière de report, il y a le report technique qui est du ressort de la Céni, et les reports politiques, qui sont du ressort de la présidence. Aujourd’hui, nous sommes en train de discuter avec la présidence si la décision du sommet de Dar es Salam est du ressort politique ou technique, a-t-il affirmé. (©AFP / 01 juin 2015 18h42)

Romandie.com avec Jeuneafrique.com par Trésor Kibangula

Crise au Burundi : sommet de l’Afrique de l’Est, sans Nkurunziza

mai 31, 2015

Lors d'une manifestation contre le président Pierre Nkurunziza, le 25 mai à Bujumbura.
Lors d’une manifestation contre le président Pierre Nkurunziza, le 25 mai à Bujumbura. © AFP

Les chefs d’Etats d’Afrique de l’Est se retrouvent dimanche à Dar es Salam (Tanzanie) pour tenter de trouver une issue à la crise au Burundi, après plus d’un mois de fronde populaire contre le président Pierre Nkurunziza, absent du sommet.

La réunion est jugée cruciale car le blocage est total entre le camp présidentiel et les manifestants hostiles à la candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat a l’élection présidentielle du 26 juin, mais le principal intéressé n’y participera pas.

Selon son porte-parole, « le président Nkurunziza sera représenté par son ministre des Relations extérieures » car « il est en train de faire campagne » pour les élections à venir.

Le président burundais avait participé à un premier sommet le 13 mai, déjà dans la capitale économique tanzanienne, qui avait été bouleversé par une tentative de coup d’Etat. Son retour au pays avait précipité l’échec du putsch, sans étouffer la fronde dans les rues.

Malgré une sévère répression policière, les manifestants anti-troisième mandat ne faiblissent pas. La police a investi en force depuis deux semaines les quartiers contestataires de Bujumbura et tente chaque jour d’y empêcher à coups de kalachnikov tout rassemblement, sans parvenir à éteindre le feu de la contestation qui commence à prendre par endroits en province.

Les protestataires jugent un troisième mandat anticonstitutionnel et contraire aux accords de paix d’Arusha, qui avaient mis fin à la guerre civile burundaise entre majorité hutu et minorité tutsi (1993-2006). Les partisans du pouvoir estiment cette candidature légale, M. Nkurunziza n’ayant pas été élu à son accession au pouvoir en 2005 mais désigné par le parlement.

Un « pays au bord du gouffre »

« Spirale de la violence », « pays au bord du gouffre », « atmosphère de peur et d’intimidation généralisée », « radicalisation »: tous les observateurs mettent en garde contre une catastrophe annoncée.

En un mois, les violences ont fait plus d’une trentaine de morts, dont beaucoup de victimes des tirs de la police. Assassinat d’opposant, jets de grenades, lynchages, jeunes du parti présidentiel accusés d’agir en milice: certains incidents rappellent les sombres années ayant précédé la guerre civile, dont le pays était sorti exsangue.

Les pays de l’Afrique des Grands lacs, région à l’instabilité chronique, sont à nouveau en première ligne face à cette crise. Des dizaines de milliers de Burundais ont trouvé refuge au Rwanda et en Tanzanie.

A défaut de se prononcer sur le coeur du problème, le troisième mandat de M. Nkurunziza – « ligne rouge » non négociable, selon le camp présidentiel -, l’Ougandais Yoweri Museveni, le Rwandais Paul Kagame, le Tanzanien Jakaya Kikwete et le Kényan Uhuru Kenyatta devraient a minima préconiser un report des élections générales, censées débuter vendredi prochain avec des législatives et des communales.

Hormis le camp Nkurunziza, qui affirme qu’elles se dérouleront dans « de très bonnes conditions », tous les acteurs de la crise et partenaires du Burundi estiment que ces élections, déjà reportées de 10 jours sous la pression internationale, ne peuvent se tenir dans les conditions actuelles et doivent être reportées.

La vice-présidente de la Commission électorale fuit à l’étranger

Dans la semaine, l’Église catholique et l’Union européenne avaient annoncé leur retrait du processus électoral. L’opposition avait jugé « impossible » la tenue des scrutins, appelant la communauté internationale à ne pas « cautionner » un « hold-up électoral » au risque d' »une prévisible guerre civile ».

Vendredi, on apprenait la fuite à l’étranger de la vice-présidente de la Commission électorale, et la défection d’une autre commissaire sur les cinq que compte cette institution. Samedi, l’opposant Agathon Rwasa a de nouveau demandé un report des scrutins de vendredi prochain, y voyant une « mascarade ».

Dans un communiqué, la société civile burundaise, en pointe dans la contestation, a redemandé samedi aux leaders régionaux d' »amener le président Nkurunziza à respecter les accords d’Arusha (qui ne prévoient que deux mandats) et la Constitution, et à renoncer au troisième mandat ».

Elle les a également appelés à « réaménager le calendrier électoral » après consultation des « parties prenantes » et, nouveauté, à « dépêcher une force militaire d’intervention pour sécuriser la population, désarmer et démanteler la milice Imbonerakure », la ligue de jeunesse du parti présidentiel.

Pendant ce temps, à Bujumbura, la nuit a été marquée une nouvelle fois par de nombreux tirs, notamment dans les quartiers de Cibitoke, Nyakabiga et Musaga.

Jeuneafrique.com

Burundi : l’EAC convoque un nouveau sommet dimanche, Nkurunziza incertain

mai 26, 2015

Le président burundais, Pierre Nkurunziza, le 17 mai 2015 à Bujumbura.
Le président burundais, Pierre Nkurunziza, le 17 mai 2015 à Bujumbura. © Jerome Delay/AP/SIPA

La Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) a annoncé mardi la tenue d’un nouveau sommet sur le Burundi ce dimanche 31 mai à Dar es Salaam. Mais l’incertitude demeure sur la présence de Pierre Nkurunziza qui vient d’échapper à un coup d’État.

Absent du pays le 13 mai pour prendre part au sommet de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) à Dar es Salaam (Tanzanie), Pierre Nkurunziza a été « destitué » quelques heures par un quarteron d’officiers. Deux semaines plus tard, la sous-région annonce pour ce 31 mai une nouvelle rencontre des dirigeants de l’EAC dans la capitale économique tanzanienne.

Partira, partira pas ?

Le président burundais prendra-t-il part à ce deuxième sommet sur la crise politique déclenchée dans son pays après l’annonce de sa candidature à un troisième mandat ? « Tous les chefs d’État [de la Tanzanie, du Burundi, du Kenya, de l’Ouganda et du Rwanda, pays membres de l’organisation sous-régionale, NDRL] vont venir », a affirmé Othieno Owora, du secrétariat de l’EAC. Mais à Bujumbura, la décision semble n’avoir pas encore été prise.

Contacté par Jeune Afrique, un conseiller de la présidence burundaise explique qu’il est « trop tôt » pour affirmer, ou pas, la présence du président Nkurunziza à la réunion de Dar es Salaam. « La note verbale est en train d’être rédigée », explique-t-il, soulignant également que les services spécialisés planchent en ce moment sur la question. Objectif : ne pas rééditer l’expérience du 13 mai. Le président ne fera le déplacement de Dar es Salaam que si ses arrières sont assurées…

Jeuneafrique.com par Trésor Kibangula

Burundi: la mobilisation anti-Nkurunziza ne faiblit pas

mai 19, 2015

Malgré la peur de la répression, les manifestants hostiles au président burundais Pierre Nkurunziza sont de nouveau descendus dans les rues mardi à Bujumbura. La crise politique y reste totale à une semaine du début théorique des élections générales.

Au lendemain d’une mobilisation en demi-teinte, des dizaines, parfois même des centaines de jeunes ont manifesté dans plusieurs quartiers périphériques de la capitale. Ils tentent d’installer des petites barricades de fortune au milieu des rues, au son des sifflets et des slogans hostiles au pouvoir.

Comme la veille également, les militaires déployés dans ces quartiers, hauts lieux habituels depuis trois semaines de la contestation populaire contre la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat à l’élection présidentielle du 26 juin, ont tiré en l’air pour disperser les protestataires.

Ces tirs de sommation ont été entendus à Jabe, Cibitoke et Nyakabiga. Le plus souvent, les manifestants s’enfuient quelques instants quand résonnent les détonations, avant de se rassembler aussi vite et sourire en coin un peu plus loin sur la chaussée.

Report des élections souhaité
Lundi, ces soldats, sans matériels de maintien de l’ordre, avaient géré avec difficulté des rassemblements allant de dizaines à quelques centaines d’individus. Ils intervenaient pour la première fois à la place de la police, accusée d’être aux ordres du pouvoir présidentiel.

Cinq jours après l’échec du coup d’Etat mené par un général et ex-compagnon d’armes du président Nkurunziza, ces incidents ont révélé au grand jour les divisions persistantes au sein de l’armée. Elle était jusqu’à présent louée par les manifestants pour sa neutralité, et avait refusé de prendre part à la répression.

Les pays des Grands Lacs ont pour leur part recommandé le report sine die des élections au Burundi, a indiqué le président sud-africain Jacob Zuma dans un communiqué, à son retour d’un sommet extraordinaire en Angola consacré notamment à la crise burundaise.

Médias entravés
Pour la première fois mardi, alors qu’elle jouissait jusqu’à présent d’une liberté totale de mouvement, la presse internationale s’est vue interdire l’accès d’un quartier contestataire, à Musaga, signe d’une nervosité grandissante du pouvoir envers ces médias. Ils sont notamment accusés d’attiser par leur présence le zèle des manifestants.

Le directeur d’une radio privée burundaise, en partie détruite par des forces loyales au pouvoir pendant la tentative de coup d’Etat, a tenté sans succès mardi de rouvrir sa station. Il s’en est vu interdire l’accès par la police, malgré de récentes assurances de la présidence sur la liberté des médias.

Il ne reste aujourd’hui quasiment plus de presse privée au Burundi, où la scène médiatique était pourtant très active ces dernières années. Seule la radio télévision publique (RTNB) continue d’émettre et relaie uniquement le message présidentiel. Le patron de la RPA, Bob Rugurika, a fui à l’étranger et plusieurs journalistes de médias privés se cachent.

Romandie.com

Burundi : Nkurunziza à la Fifa ?

mai 18, 2015

Le président Pierre Nkurunziza, émérite footballeur.
Le président Pierre Nkurunziza, émérite footballeur. © Kambou Sia/AFP

Avant qu’une partie de l’armée ne se soulève le 13 mai et tente de le renverser en son absence, les diplomates occidentaux en poste à Bujumbura auront tout essayé pour dissuader Pierre Nkurunziza de se représenter à l’élection présidentielle du 26 juin.

 Les Américains, les Français et la Commission de l’Union européenne ont ainsi insisté auprès de Fatou Bensouda, la procureure de la Cour pénale internationale, pour qu’elle publie le 8 mai un communiqué menaçant de poursuites les responsables de crimes et de violences au Burundi.

Voilà pour le bâton. Côté carotte, une voie de sortie a discrètement été proposée par les mêmes au président burundais, ex-professeur de gymnastique et footballeur émérite, sous la forme d’un poste avantageux au sein de… la Fifa, la fédération internationale de foot. Sur le coup, Nkurunziza n’a pas donné suite. Va-t-il reconsidérer l’offre ?

Jeuneafrique.com

Burundi: Nkurunziza remercie les forces de sécurité et défense pour leur efficacité à stopper le putsch

mai 15, 2015

Bujumbura (Burundi) – Le président burundais Pierre Nkurunziza, sorti vendredi victorieux d’une tentative de coup d’Etat, a remercié les forces de défense et de sécurité pour leur efficacité et leur rapidité à stopper le putsch et annoncé la réouverture des frontières du pays.

A l’occasion de ce jour mémorable, nous voulons remercier du fond du coeur les corps de défenses et de sécurité pour l’efficacité et la rapidité dont ils ont fait preuve pour stopper le projet macabre de détruire les institutions démocratiquement élues, a-t-il dit dans un discours publié sur le site de la présidence en kirundi, la langue nationale, et qui devait aussi être diffusé sur la radio et télévision nationale.

Nous annonçons à la population et la communauté internationale que toutes les frontières du pays sont ouvertes et sont sous bonne garde et que la vie est redevenue normale, a-t-il ajouté.

Le chef de l’Etat a aussi établi un lien entre le groupe de putschistes et les soulèvements en cours, une référence aux manifestations d’opposants à sa candidature à un troisième mandat présidentiel qui ont immédiatement repris après l’échec du putsch.

Il est évident que les soulèvements en cours sont liés au groupe qui voulait renverser les institutions, a-t-il poursuivi, demandant avec force que le soulèvement soit arrêté immédiatement et que ceux qui ont des doléances à présenter passent par la voie du dialogue et de la concertation et non par la voie de la violence.

La tentative de coup d’Etat lancée mercredi par le général Godefroid Niyombare s’est soldée vendredi par un échec, la reddition de certains des meneurs et la fuite d’autres.

Dès vendredi matin, les manifestations d’opposition à un troisième mandat du président Nkurunziza, qui avaient été interrompues au lancement de la tentative de putsch mais dont Bujumbura avait été presque quotidiennement le théâtre depuis la désignation du chef de l’Etat comme le candidat du parti au pouvoir Cndd-FDD au scrutin du 26 juin, ont repris dans la capitale.

Ces manifestations ont dès le début été interdites par le gouvernement burundais, qui assimile les protestataires à des terroristes.

Romandie.com avec(©AFP / 15 mai 2015 18h57)

[Direct] Burundi : incertitude sur le sort du général Niyombare, nouvel appel à manifester contre Nkurunziza

mai 15, 2015

Un barricade, dans le centre-ville de Bujumbura, le 14 mai.
Un barricade, dans le centre-ville de Bujumbura, le 14 mai. © Jennifer Huxta/AFP

Le général Godefroid Niyombare, chef des putschistes, a annoncé sa reddition vendredi matin. Son sort demeure incertain, alors que la société civile a lancé un nouvel appel à manifester contre un 3e mandat de Nkurunziza.

Le coup d’État aura donc échoué, après deux jours de violents affrontements entre putschistes et loyalistes.

  • Le général burundais Godefroid Niyombare a annoncé sa reddition. Selon un officier supérieur de la police burundaise, il aurait pris la fuite dans le quartier Kibenga du sud-ouest de la capitale, Bujumbura. Puis, en fin de matinée, la présidence burundaise a annoncé son arrestation. Trois autres chefs putschistes ont été arrêtés.
  • La présidence burundaise a annoncé le retour sur le territoire burundais du chef de l’État, ce que Pierre Nkurunziza a confirmé sur Twitter. Il devait s’exprimer en milieu de journée.
  • La société civile au Burundi a appelé vendredi à reprendre les manifestations contre un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, coupable selon eux  de convoiter un troisième mandat contraire à la Constitution et aux accords d’Arusha (2000).

__________

13h19 : Des sources sécuritaires au Burundi font état de « 12 morts parmi les mutins dans la journée de jeudi [14 mai] et d’une trentaine de blessés ».

13h12 : Joint au téléphone par Jeune Afrique, le général Gabriel Nizigama, ministre burundais de la Sécurité publique, appelle la population à ne pas suivre l’appel à manifester contre le président Pierre Nkurunziza lancé par la société civile. « Nous sommes encore en train de gérer la fin d’un coup d’État manqué. Tout le monde ne s’est pas encore rendu », explique-t-il. Pour le ministre, appeler à des manifestations dans une telle circonstance peut être interprété comme un acte de « complicité avec les mutins ».

12h55 : Selon Reuters, le général Godefroid Niyombaré a été arrêté. L’agence de presse cite le porte-parole de la présidence burundaise. « Il a été arrêté, il ne s’est pas rendu », a assuré Gervais Abayeho.

12h40 : Dans une lettre adressée aux chefs d’État de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) en date du 11 mai, qui vient de fuiter sur les réseaux sociaux, quatre anciens présidents du Burundi – Jean-Baptiste Bagaza, Pierre Buyoya, Syvestre Ntibantunganya et Domitien Ndayizeye – se disent « convaincus qu’une candidature du président Pierre Nkurunziza à l’élection présidentielle de 2015 est anticonstitutionnelle (…) » et « risque de compromettre les acquis de l’Accord d’Arusha ».

12h15 : Des policiers tirent de nouveau sur des manifestants qui tentent de barricader des voies publiques pour reprendre la campagne anti-troisième mandat de Pierre Nkurunziza, suspendue par le coup d’État avorté du général Godefroid Niyombare.

12h10 : Si la circulation reprend peu à peu à Bujumbura, le quotidien des Burundais reste difficile. « Dans le quartier de Bwiza, des personnes font la queue à la station essence pour avoir de l’eau. Selon eux, une radio a annoncé que l’eau serait coupée pendant deux à trois jours à cause d’une explosion », explique une photojournaliste de l’AFP sur place.

11h57 : À Bujumbura, de nombreuses boutiques restent fermées mais la circulation reprend petit à petit dans le centre-ville.

11h54 : Un message du président Pierre Nkurunziza, qui se trouverait à Ngozi, son fief situé dans le nord du pays, était attendu vers 11 heures, selon plusieurs sources.

11h40 : Selon les Nations unies, plus de 105 000 Burundais ont fui dans les pays voisins.

Jeuneafrique.com

Burundi: plus de 105.000 personnes ont fui, Nkurunziza pas encore à Bujumbura

mai 15, 2015

Burundi: plus de 105.000 personnes ont fui, Nkurunziza pas encore à Burumbura
Burundi: plus de 105.000 personnes ont fui, Nkurunziza pas encore à Burumbura © AFP

Le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) s’est inquiété vendredi de la fuite massive des Burundais, alors que plus de 105. 000 se sont réfugiés dans les pays voisins depuis le début des troubles pré-électoraux au Burundi.

Au cours des dernières semaines, plus de 70. 000 ont fui en Tanzanie, 26. 300 ont fui au Rwanda et plus de 9. 000 dans la province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), a indiqué le HCR.

Par ailleurs, le président Pierre Nkurunziza ne se trouve pas encore vendredi à Bujumbura, contrairement à de premières informations, mais dans sa ville natale de Ngozi, à quelque 140 km au nord-est, ont affirmé des proches du chef de l’Etat.

« Il est arrivé hier (jeudi) à Ngozi. C’est d’ici qu’il va s’adresser à la Nation » après l’échec du coup d’Etat contre lui, a déclaré à l’AFP l’un de ces proches sous couvert d’anonymat. L’intervention du chef de l’Etat doit être retransmise par la Radio et télévision nationale burundaise (RNTB).

Jeuneafrique.com

Burundi: radios et télévision attaquées par des partisans de Nkurunziza

mai 14, 2015

Burundi: radios et télévision attaquées par des partisans de Nkurunziza
Burundi: radios et télévision attaquées par des partisans de Nkurunziza © AFP

Des radios privées burundaises, dont la très populaire RPA, et la principale télévision indépendante du pays ont été attaquées dans la nuit de mercredi à jeudi par des partisans du président Pierre Nkurunziza visé par une tentative de coup d’Etat, ont affirmé à l’AFP les patrons de ces médias.

« Cette nuit, une camionnette remplie de policiers a attaqué la RPA. Ils ont affronté pendant longtemps des soldats qui protégeaient cette station. Finalement ils ont tiré à la roquette sur la RPA, qui a été incendiée », a affirmé Innocent Muhozi, président de l’Observatoire de la presse au Burundi et patron de Télé Renaissance, elle aussi attaquée selon lui.

Selon un journaliste de l’AFP, les locaux de la RPA étaient toujours en feu jeudi matin, et les murs criblés d’impact de balles.

M. Muhozi a affirmé que sa télévision avait également été attaquée par des policiers loyaux à Pierre Nkurunziza, accompagnés de jeunes du parti au pouvoir, le Cndd-FDD.

« Ils ont aussi attaqué Télé Renaissance. Il y a eu des affrontements et une de nos techniciennes est grièvement blessée au ventre », a-t-il dit à l’AFP.

Le patron d’un troisième média, Radio Bonesha, a lui aussi affirmé que sa station avait été visée, également selon lui par des policiers accompagnés d’Imbonerakure. Les Imbonerakure sont qualifiés de « milice » au service du pouvoir par l’ONU et accusés de campagnes d’intimidation contre les opposants au président Nkurunziza.

« Notre station a été attaquée. Il y a eu des affrontements avec des soldats de faction » qui la protégeaient, a déclaré à l’AFP le directeur, Patrick Nduwimana, ajoutant qu’une grenade avait explosé.

La RPA et Radio Bonesha avaient été dans le collimateur des autorités burundaises dès le début des manifestations contre un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, à l’origine de la crise. Le gouvernement les accusait de relayer les appels à manifester.

Dès le premier jour des manifestations, le 26 avril, Radio Bonesha et la RPA avaient été empêchées d’émettre hors de la capitale. Le lendemain, la RPA, station la plus écoutée du pays, avait été complètement coupée.

Le général Godefroid Niyombare, ex-chef des services de renseignements burundais et ex-compagnon d’armes de Pierre Nkurunziza au temps de la guerre civile (1993-2006), a annoncé mercredi la destitution du chef de l’Etat alors que ce dernier se trouvait en déplacement officiel en Tanzanie.

Le général putschiste avait ouvertement pris position ces derniers mois contre la candidature de Pierre Nkurunziza, déjà élu en 2005 et 2010, à la présidentielle du 26 juin.

La présidence burundaise et le chef d’état-major de l’armée ont affirmé que le coup d’Etat avait échoué, ce qu’a démenti le camp putschiste.

Il était encore impossible de dire jeudi matin qui détenait le pouvoir à Bujumbura.

Selon des sources concordantes, Pierre Nkurunziza serait lui toujours en Tanzanie jeudi matin.

Jeuneafrique.com

Burundi: le général putschiste affirme avoir beaucoup de soutiens au sein de l’armée et la police quand Washington et l’Onu appellent au calme

mai 13, 2015

 

Bujumbura (Burundi) – Le général burundais putschiste Godefroid Niyombare, qui a annoncé mercredi avoir destitué le président Pierre Nkurunziza, a assuré avoir le soutien de beaucoup d’officiers supérieurs de l’armée mais aussi de la police, dans un message radiodiffusé. Nous sommes avec beaucoup de généraux de l’armée et de commissaires de la police, a-t-il déclaré sur la radio privée Insaganiro, en reprochant par ailleurs à Pierre Nkurunziza d’avoir présenté sa candidature à la présidentielle du 26 juin au mépris du peuple burundais. Parmi les soutiens qu’il revendique, le général Niyombare a notamment cité le général Silas Ntigurirwa, commandant jusqu’à il y a peu de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom) à laquelle le Burundi participe.

Son allocution radiodiffusée était largement perçue comme un message adressés aux généraux et soldats issus du Cndd-FDD, le parti présidentiel, et récalcitrants au coup d’Etat. Nous sommes avec beaucoup d’officiers avec qui nous avons combattu durant les années de guerre civile, a-t-il ajouté : tous comprennent et soutiennent la nécessité de ce mouvement.

Qui est le Général Godefroid Niyombare ? 

Le général Godefroid Niyombaré adressant un message depuis la RPA, le 13 mai au soir.REUTERS/Jean Pierre Aime Harerimana

Le général Godefroid Niyombaré adressant un message depuis la RPA, le 13 mai au soir.REUTERS/Jean Pierre Aime Harerimana

Portrait du général burundais Godefroid Niyombaré, l’officier quadragénaire qui a annoncé ce 13 mai à Bujumbura la destitution du président Pierre Nkurunziza.

Ex-combattant rebelle du CNDD-FDD, Godefroid Niyombaré devient chef d’état-major adjoint puis chef d’état-major quelques années après les accords d’Arusha signés en août 2000.

A ce poste, le général hutu assume un rôle important dans l’intégration des différents mouvements de guérillas au sein de l’armée, ce qui lui vaut d’être respecté encore aujourd’hui dans les cercles militaires, qu’ils soient tutsis ou hutus, note Thierry Vircoulon, chercheur à l’International crisis group et auteur le mois dernier d’un rapport au titre prémonitoire « Les élections au Burundi épreuve de vérité ou épreuve de force ».

Le général aux larges pommettes est nommé ambassadeur au Kenya début 2014, mais il revient vite au Burundi pour prendre la direction du service national de renseignements.

C’est un rapport de quinze pages, dans lequel il met en garde Pierre Nkurunziza des conséquences d’une candidature à un troisième mandat, qui lui vaut d’être brutalement limogé par un décret de la présidence le 18 février dernier, soit quatre mois après sa nomination.

Selon la presse burundaise, une garde de dix militaires lui aurait ensuite été retirée et sa famille était inquiète de menaces pesant sur sa sécurité.

Washington appelle au calme après la tentative de coup d’Etat au Burundi:

Les Etats-Unis ont appelé mercredi toutes les parties prenantes à la crise au Burundi à déposer les armes, après une tentative de coup d’Etat contre le président Pierre Nkurunziza. Nous appelons toutes les parties à déposer les armes, mettre fin à la violence et faire preuve de retenue, a déclaré Josh Earnest, porte-parole du président Barack Obama. Il a souligné que autorités burundaises avaient la responsabilité de rétablir les conditions pour la tenue d’élections crédibles. Son homologue au département d’Etat, Jeffrey Rathke, n’a pas été en mesure de dire de manière certaine si le président burundais était toujours aux affaires ou avait été renversé. Nous ne sommes pas prêts à tirer de conclusion sur ce qui se passe sur le terrain.

La situation est très changeante, a reconnu le porte-parole. Il s’est borné à promettre d’éventuelles mesures ciblées, le cas échéant, comme des refus de visas américains contre ceux qui projettent ou ordonnent des actes de violences contre la population civile.

Quelques minutes après cet appel au calme de Washington, le général putschiste a affirmé dans un message à la radio avoir beaucoup de soutiens au sein de l’armée et de la police. Selon la présidence burundaise, le coup d’Etat, mené par un groupe de militaires mutins, a été déjoué. Mais il était impossible de savoir dans l’immédiat qui contrôlait le pays, secoué depuis le 26 avril par un mouvement de contestation à la candidature de M. Nkurunziza à la présidentielle du 26 juin.

L’ONU aussi appelle au calme

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a de son côté appelé urgemment toutes les parties à faire preuve de calme et de retenue, selon son porte-parole. Nous continuons d’évaluer les développements sur le terrain car la situation est très changeante, a ajouté Stéphane Dujarric. M. Ban, a-t-il ajouté, rappelle à tous les dirigeants burundais la nécessité de préserver la paix et la stabilité dans un pays qui a tant souffert de précédents accès de violence.

L’ONU reste en contact avec son émissaire au Burundi Saïd Djinnit, qui se trouve à Dar es Salaam pour un sommet régional consacré au Burundi. Toujours selon des diplomates à l’ONU, la France a demandé que le Conseil de sécurité tienne des consultations dès que possible afin que M. Djinnit puisse l’informer de la situation, mais cette réunion pourrait ne se tenir que jeudi.

Romandie.com avec(©AFP / 13 mai 2015 20h35)