Posts Tagged ‘nouveau gouvernement’

Mali : Django Sissoko nommé Premier ministre

décembre 11, 2012
Django Sissoko a occupé plusieurs fois le poste de secrétaire général de la présidence. Django Sissoko a occupé plusieurs fois le poste de secrétaire général de la présidence. © Koulouba

Mardi 11 décembre au soir, le président Dioncounda Traoré a pris un décret nommant le secrétaire général de la présidence, Django Sissoko, au poste de Premier ministre, en remplacement de Cheick Modibo Diarra, débarqué manu militari par l’ex-junte.

Moins de 24 heures après la démission forcée de Cheick Modibo Diarra, le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, a nommé son successeur en la personne de Django Sissoko, selon un décret lu par la télévision publique malienne ORTM. Depuis mai 2011, celui-ci était médiateur de la République. Âgé de 62 ans, il a notamment été secrétaire général à la présidence de la République sous Moussa Traoré, renversé en 1991 après plus de 22 ans de pouvoir. Docteur d’État en droit, il avait occupé les mêmes fonctions de 2008 à 2011 sous la présidence d’Amadou Toumani Touré lui-même renversé par des militaires putschistes en mars dernier.

Problème de coordination ? Peu avant la publication du décret de la nomination de Sissoko, le président Dioncounda Traoré avait annoncé qu’il avait accepté la démission de Diarra et nommerait son remplaçant « dans les 24 heures », indiquant que le nouveau gouvernement serait connu « d’ici à la fin de la semaine ». Le porte-parole de l’ancienne junte, Bakary Mariko, avait auparavant démenti tout « coup d’État » et reproché à M. Diarra de ne pas avoir agi en « homme de devoir » face à la crise au Mali, mais en fonction d’« un agenda personnel ».

Condamnations internationales

La démission forcée de M. Diarra a été vivement condamnée à l’international, notamment par le Conseil de sécurité des Nations unies, la France et les Etats-Unis. L’ONU a renouvelé ses menaces de « sanctions ciblées » contre les ex-putschistes. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est déclaré lui « troublé » par le coup de force au Mali, dont le Nord est aux mains d’islamistes armés, et a « appelé une nouvelle fois à la fin de l’ingérence des militaires dans la politique ».

Des voix se sont élevées également au Mali, où le Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (FDR) a dénoncé une démission qui « rompt avec les règles du bon fonctionnement d’un État ». Le FDR est une coalition d’une quarantaine de partis opposés au coup d’État du 22 mars au Mali et favorables à une intervention militaire africaine dans le pays.

Ce nouveau coup de force des ex-putschistes est intervenu au lendemain de la décision de l’UE d’envoyer dans le pays 400 militaires début 2013 pour constituer l’armée malienne en vue de la reconquête du nord du pays, occupé depuis huit mois par des islamistes armés.

Jeuneafrique.com avec AFP

Côte d’ivoire: en réclamant Simone Gbagbo, la CPI met Abidjan sous pression

novembre 23, 2012
Côte d'ivoire: en réclamant Simone Gbagbo, la CPI met Abidjan sous pression Côte d’ivoire: en réclamant Simone Gbagbo, la CPI met Abidjan sous pression © AFP

En réclamant le transfèrement de l’ex-Première dame Simone Gbagbo pour crimes contre l’humanité, la Cour pénale internationale (CPI) met dans une situation délicate le pouvoir ivoirien, pris entre obligations internationales et quête de réconciliation dans le pays.

La CPI met le président Alassane Ouattara « dans l’embarras », titre vendredi le quotidien ivoirien L’Inter (indépendant).

Elle a rendu public jeudi un mandat d’arrêt visant l’épouse de l’ex-président Laurent Gbagbo pour crimes contre l’humanité commis durant la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011, qui a fait environ 3. 000 morts. Le procureur de la Cour, la Gambienne Fatou Bensouda, a enfoncé le clou en exhortant Abidjan à livrer l’ex-« dame de fer » à La Haye.

Mais M. Ouattara n’est « pas très chaud » pour répondre favorablement à une telle demande, reconnaît l’un de ses proches, interrogé par l’AFP.

Après avoir ouvert les bras à la CPI et lui avoir remis il y a un an M. Gbagbo, soupçonné aussi de crimes contre l’humanité, le chef de l’Etat assure depuis plusieurs mois que la justice ivoirienne est désormais capable de traiter les dossiers liés à la crise. Et il dit préférer que soient « jugés tous les Ivoiriens en Côte d’Ivoire ».

Selon des sources proches du dossier à Abidjan, il s’est d’ailleurs opposé à ce que l’ancienne Première dame soit transférée à La Haye peu après que le mandat d’arrêt a été – dans la plus grande discrétion – communiqué aux autorités ivoiriennes en février-mars.

Dans l’immédiat, le nouveau gouvernement ivoirien réserve sa réponse, qu’il promet d’officialiser « au moment opportun ».

« Sentiment d’injustice »

Indépendamment de ce qui peut être reproché à Mme Gbagbo, « alter ego » politique de son mari selon la CPI, ce mandat d’arrêt « renforce le sentiment d’injustice dans le camp Gbagbo, y compris parmi les militants modérés », souligne Rinaldo Depagne, spécialiste de la Côte d’Ivoire au centre de réflexion International Crisis Group (ICG).

« Cela rend difficile le dialogue politique et le retour du Front populaire ivoirien (FPI, parti du couple Gbagbo, ndlr) sur la scène politique », ajoute-t-il.

Malgré les assurances de M. Ouattara – « le processus de réconciliation est en marche », affirmait-il jeudi -, les retrouvailles entre les ennemis d’hier tardent encore à venir.

Le FPI s’est pour l’heure tenu à l’écart du « dialogue politique » engagé par le gouvernement avec de petites formations pro-Gbagbo, arguant notamment des poursuites judiciaires lancées contre les siens.

Une vingtaine de personnalités du camp Gbagbo sont détenues dans le nord du pays et inculpées par la justice ivoirienne en lien avec la crise, et les autorités ont promis d’accélérer la tenue de leurs procès.

Parmi ces inculpés figure Simone Gbagbo, accusée notamment de génocide: le fait que l’enquête de la CPI vienne s’ajouter à la procédure ivoirienne laisse dans tous les cas augurer d’une discussion serrée entre la Cour et Abidjan.

Mais l’annonce de la CPI concernant l’épouse de Laurent Gbagbo complique aussi la position du président Ouattara vis-à-vis des ex-rebelles nordistes qui ont combattu pour lui durant la crise. Certains sont soupçonnés de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité.

Si Mme Gbagbo est remise à la Cour, « M. Ouattara sera obligé de livrer ensuite quelqu’un de son camp », avance une source militaire occidentale.

Or, si le chef de l’Etat clame régulièrement son refus de « l’impunité » et d’une « justice des vainqueurs », il n’a pas jusqu’à présent démontré son intention d’inquiéter ses soutiens: aucun d’entre eux n’est encore poursuivi par les juges ivoiriens.

« Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation! », expliquait à l’AFP un ministre il y a quelques jours.

En attendant, alors que la situation sécuritaire demeure précaire et que le régime accuse des pro-Gbagbo de visées déstabilisatrices, d’anciens chefs rebelles continuent d’être placés à des postes stratégiques dans l’armée.

Jeuneafrique.com avec AFP

Lagerfeld dément avoir traité Hollande d’«imbécile»

octobre 22, 2012


Crédits photo : PATRICK KOVARIK/AFP
 
Le créateur estime qu’il n’a pas à s’excuser car il «n’a pas dit» que le président français était un «imbécile». Au contraire, il le trouve «drôle, spirituel et très très intelligent».
Séance de rattrapage. Ce dimanche soir, au «20 heures» de France 2, Karl Lagerfeld a démenti avoir traité le président François Hollande d’«imbécile». «Évidemment je n’ai pas dit ça, d’ailleurs c’est pour ça que je n’ai pas à m’excuser puisque je ne l’ai pas dit». Il invoque un problème de traduction, alors que l’interview polémique a été réalisée par le magazine Marie Claire espagnol.«Je ne parle pas espagnol malheureusement, donc je ne sais pas très bien ce qu’ils ont dit», a-t-il éludé.De l’entretien, publié vendredi dernier, la France a surtout retenu le passage sur le président français: «C’est un imbécile, il sera aussi désastreux que Zapatero. Hollande déteste les riches. C’est un désastre. Il veut les punir, et bien sûr, ils s’en vont, personne n’investit. Les étrangers ne veulent plus investir en France, et ça ne peut pas marcher comme ça». Très vite, Ségolène Royal a qualifié ces propos d’«insultes parfaitement déplacées» et souhaité des excuses. Laurence Parisot, patronne des patrons français, a estimé, elle, que Karl Lagerfeld «a du talent», il «est aussi un provocateur qui peut être grossier». Et de conclure: «François Hollande n’est certainement pas un imbécile».

C’est visiblement ce que pense aussi Karl Lagerfeld. «Franchement c’est absurde», a-t-il lancé, lui qui, dans une émission de télévision, l’a même trouvé «drôle, spirituel et très très intelligent». Esquivant tout commentaire sur la politique fiscale menée par le nouveau gouvernement, il estime que plutôt que de parler de compétitivité, «il faut parler envies, il faut créer des envies», défendant le secteur du luxe «traité comme une chose honteuse». Certes, le luxe vend un «produit inutile dont on n’a pas besoin», mais «ce n’est pas ma faute si la France est connue pour les vins, la cuisine très luxueuse, la mode, les parfums et les bijoux».

Pour lui, celui qui a été insulté «en public de façon horrible», c’est Bernard Arnault, le patron de LVMH, lors de la polémique sur son départ en Belgique, et faisant allusion à la une de Libération «Casse-toi, riche con».

Lefigaro.fr

Québec: ni nucléaire ni gaz de schiste

septembre 20, 2012
Le nouveau gouvernement québécois, entré en fonction hier, a annoncé aujourd’hui la fermeture de l’unique centrale nucléaire de la province ainsi que le maintien du moratoire sur l’exploration et l’exploitation des controversés gaz de schiste.

La première ministre Pauline Marois a déclaré à l’issue de son premier conseil des ministres qu’elle mettait en oeuvre « l’engagement pris lors de la campagne de procéder à la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2 ».

Ouverte en 1983 et arrêtée depuis fin juillet en raison d’une panne, cette centrale devait être rénovée pour poursuivre son activité. Le remplacement de son réacteur avait été évalué en 2008 à 1,9 milliard de dollars.

« Je veux que ce geste devienne un symbole pour le Québec, pour l’environnement et le bien-être des générations futures », a dit Pauline Marois lors d’une conférence de presse, précisant avoir demandé un rapport devant permettre à la fermeture de se faire « correctement ».

La majeure partie de l’électricité du Québec provient des immenses barrages hydro-électriques du nord de la province, Gentilly-2 ne contribuant que pour environ 2% de la production totale.

Un moratoire complet sur le gaz de schiste

Par ailleurs, la ministre québécoise des Ressources naturelles Martine Ouellet a affirmé que le gouvernement indépendantiste souhaitait « un moratoire complet, tant sur l’exploration que sur l’exploitation du gaz de schiste ».

Face à l’indignation d’une partie de la population québécoise, le gouvernement sortant avait rendu quasi-impossible en mars 2011 de forer pour extraire ou chercher ce gaz naturel, et ce, le temps qu’un comité d’évaluation environnementale et stratégique sur le gaz de schiste enquête sur l’impact de cette industrie naissante sur le milieu naturel. Son rapport est attendu en octobre 2013.

Mais pour la ministre Ouellet, il n’y a guère de doute: « Je ne vois pas le jour où il y aura des technologies qui permettront une exploitation sécuritaire », a-t-elle affirmé aux journalistes.

Depuis la découverte en 2007 de vastes réserves de gaz non conventionnel dans la vallée du Saint-Laurent, 31 puits d’exploration ont été forés par l’industrie, suscitant des craintes de contamination des nappes phréatiques, comme cela s’est produit dans l’Etat américain de Pennsylvanie (nord-est).

Lefigaro.fr avec AFP

Libye: le technochrate Moustapha Abou Chagour élu Premier ministre

septembre 12, 2012
Libye: le technochrate Moustapha Abou Chagour élu Premier ministre Libye: le technochrate Moustapha Abou Chagour élu Premier ministre © AFP

Le vice-Premier ministre du gouvernement sortant, Moustapha Abou Chagour, a été élu mercredi par l’Assemblée nationale libyenne chef du nouveau gouvernement de transition, devançant de peu le libéral Mahmoud Jibril.

M. Abou Chagour a obtenu 96 voix, devançant de deux voix seulement le chef de l’alliance des libéraux. Au premier tour de scrutin, M. Jibril avait obtenu 68 voix, contre 55 pour M. Abou Chagour et 41 pour le candidat des islamistes, Awadh al-Baraassi.

Jeuneafrique.com avec AFP

Togo: formation d’un nouveau gouvernement, toujours 7 postes pour l’opposition

juillet 31, 2012
Togo: formation d'un nouveau gouvernement, toujours 7 postes pour l'opposition Togo: formation d’un nouveau gouvernement, toujours 7 postes pour l’opposition © AFP

Un nouveau gouvernement, comprenant plusieurs membres de l’Union des forces de changement (UFC), le principal parti d’opposition, a été nommé mardi par le président togolais Faure Gnassingbé, selon un décret présidentiel lu mardi à la télévision nationale.

Dans ce cabinet de 31 membres, comme précédemment, l’UFC détient toujours sept postes ministériels, dont celui des Affaires étrangères, conservé par Elliott Ohin.

En mai 2010, ce parti d’opposition avait fait son entrée pour la première fois au gouvernement suite à un « accord » signé avec le parti au pouvoir.

L’UFC est dirigée par Gilchrist Olympio, fils du premier président togolais Sylvanus Olympio, assassiné en 1963.

Le gouvernement comprend dix nouveaux ministres tandis que dix autres ont été remerciés, dont le ministre de la Sécurité et de la protection sociale, le colonel Gnama Latta, remplacé par le colonel Damehane Yark, actuel directeur de la gendarmerie.

La nouvelle équipe gouvernementale est également marquée par le départ de l’un des fidèles du président Faure Gnassingbé, le ministre de l’administration territoriale Pascal Bodjona.

Aucune personnalité du collectif « Sauvons le Togo » ne figure parmi les ministres, ses responsables ayant refusé de prendre part au gouvernement.

Ce collectif a organisé ces dernières semaines une série de manifestations à Lomé pour dénoncer notamment l’adoption par l’Assemblée nationale – où le parti du pouvoir est majoritaire – d’une loi modifiant certaines dispositions du code électoral, alors qu’un scrutin législatif doit avoir théoriquement lieu en octobre.

« Sauvons le Togo » regroupe neuf organisations de la société civile et sept partis et mouvements politiques de l’opposition, dont l’Alliance nationale pour le changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre et l’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (OBUTS) de l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo.

Jeuneafrique.com avec AFP

Togo : l’ANC de Jean-Pierre Fabre refuse la main tendue par Faure Gnassingbé

juillet 13, 2012
Jean-Pierre Fabre, leader du parti d'opposition (ANC). Jean-Pierre Fabre, leader du parti d’opposition (ANC). © Jean-Claude Abalo, pour J.A.

Une correspondance de la présidence de la République togolaise adressée jeudi 12 juillet au parti de l’opposant Jean-Pierre Fabre, de l’Alliance nationale pour changement (ANC), pour des consultations en vue de la formation d’un nouveau gouvernement, s’est heurtée à un refus catégorique.

L’Alliance nationale pour changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre vient de décliner l’offre du président de la République togolaise de prendre part à une « rencontre d’échanges », dans le cadre des consultations auxquelles procède le chef de l’État en vue de la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale, suite à la démission du Premier ministre et de son gouvernement », peut-on lire dans un communiqué du parti d’opposition. L’ANC fait ensuite mention des motifs de cette décision, estimant que le chef de l’État togolais agit « en violation de la Constitution et des lois de notre pays », notamment en ce qui concernent les violences policières et la révocation du mandat des parlementaires de l’ANC.

Même son cloche du côté du Collectif sauvons le Togo (CST). Ce regroupement de partis politiques et de défenseurs des droits de l’homme, qui a beaucoup fait parler de lui ces dernières semaines, n’entend pas non plus servir de béquilles au  pouvoir.

Quid de l’UFC ?

« Aucune entité du CST, aucun de ses responsables, ne participera à un gouvernement sous Faure Gnassingbé », a martelé Me Zeus Ajavon, Coordinateur du Collectif. L’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, également membre du CST, a réitéré qu’il « n’entend pas non plus occuper un poste de Premier ministre sous Faure Gnassingbé ». « Je ne peux servir le père et le fils [feu le président Eyadéma Gnassingbé et Faure Gnassingbé, NDLR] », a juré M. Kodjo.

En refusant une énième « main tendue » du chef de l’État, le pouvoir pourrait désormais se ranger du côté des faucons de Lomé et se radicaliser vis-à-vis de l’opposition. Les petits partis, en quête de visibilité, pourraient alors se voir propulsés au devant de la scène politique. Et bien que l’Union des forces de changement (UFC) de « l’opposant historique » Gilchrist Olympio, se dise « serein » sur la suite des événements, sa prochaine participation au gouvernement n’est pas du tout assurée.

Jeuneafrique.com par Jean-Claude Abalo, à Lomé

Cedeao : les chefs d’État envoient des forces militaires au Mali et en Guinée-Bissau

avril 27, 2012

Réunis à Abidjan, en Côte d’Ivoire, à l’occasion d’un sommet extraordinaire jeudi 26 avril, les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont décidé d’envoyer des troupes au Mali et en Guinée-Bissau, suite aux coups d’État dans ces deux pays. L’objectif de ces forces régionales sera avant tout de sécuriser les processus de transition.

Des forces militaires de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) seront envoyées au Mali et en Guinée Bissau. C’est la décision qu’ont pris les chefs d’État de l’instance régionale jeudi 26 avril, à l’issue d’un sommet extraordinaire à Abidjan.

Au Mali, un déploiement « immédiat » de militaires vise à « sécuriser les organes de la transition et le gouvernement intérimaire », suite à la formation d’un gouvernement de transition, un mois après le putsch militaire du 22 mars.

L’objectif est de « parer à toute éventualité dans l’hypothèse de l’usage de la force pour le recouvrement de l’intégrité territoriale du Mali » selon les mots du président de la Commission de la Cedeao, Désiré Kadré Ouédraogo. Pour autant, la force armée n’aura pas comme fonction d’aller combattre la rébellion du Nord-Mali, qui a déclaré l’indépendance de la région suite au coup d’État militaire à Bamako.

Le président a indiqué que la Commission « attend les négociations d’abord » et que le premier contingent veillera à sécuriser la transition, dont les modalités ont été décidées dans un accord-cadre entre la junte militaire et la Cedeao. Il n’a cependant pas exclu « que des unités combattantes soient envoyées plus tard », dans le cas où les discussions avec la rébellion touarègue et les groupes islamistes qui ont pris le pouvoir dans le nord du pays échouaient.

Plus de 500 hommes en Guinée-Bissau

Quant au nouveau gouvernement, son mandat n’exercera pas 12 mois, et devra se clore par des élections présidentielle et législatives. Une nouvelle fois, les dirigeants de la Cedeao ont appelé les membres de la junte à « retourner dans les casernes », mettant en garde « contre toute action arbitraire et unilatérale », passible de « sanctions individuelles ciblées ». 

Du côté de la Guinée-Bissau, pays abonné aux coups d’État et devenu une plaque tournante du trafic de drogue entre Amérique latine et Europe, les chefs d’État de la région ont pris la décision de « déployer avec effet immédiat un contingent » suite au putsch du 12 avril. « Cinq cents à six cents hommes » seront envoyés, en provenance d’au moins quatre pays (Nigeria, Togo, Côte d’Ivoire et Sénégal). Pour ces militaires, l’objectif sera de permettre le retrait de la mission militaire angolaise, composée de quelque 650 hommes et présente depuis 2011 mais aussi d’ « assister la sécurisation du processus de transition ». Le processus doit également durer 12 mois et finir  par des élections, selon la Cedeao.

Les États d’Afrique de l’Ouest ont en outre menacé la Guinée-Bissau de sanctions diplomatiques et économiques et des « sanctions ciblées » sur les membres de la junte, si ceux-ci n’allaient pas dans le sens d’une « restauration immédiate de l’ordre constitutionnel ». Les putschistes ont 72 heures pour réagir faute de quoi, outre les sanctions, ils pourraient être poursuivis par la Cour pénale internationale (CPI).

« Notre réaction ferme et l’engagement de nos alliés sont plus que jamais vitaux pour que notre sous-région ne bascule dans le terrorisme et la criminalité transnationale », avait averti le président ivoirien Alassane Ouattara à l’ouverture.

Jeuneafrique.com avec  AFP

RDC : Augustin Matata Ponyo, un technocrate nommé Premier ministre

avril 19, 2012

L’ex-ministre des Finances de la RDC, Augustin Matata Ponyo, a été nommé Premier ministre par Joseph Kabila. Le gouvernement de ce technocrate de 47 ans, qui a survécu à un grave accident d’avion en février dernier, est attendu dans les prochains jours.

Après de longs mois de négociations entre les différentes factions qui soutiennent le président difficilement réélu Joseph Kabila, le nouveau Premier ministre de la RDC a enfin été nommé. Il s’agit d’Augustin Matata Ponyo Mapon, 47 ans, ministre des Finances depuis février 2010. Il a survécu à l’accident d’avion du 12 février dernier à Bukavu (est), dans lequel six personnes sont mortes dont l’éminence grise du chef de l’État, Augustin Katumba Mwanke.

« Le président de la République (…), vu l’urgence et la nécessité, ordonne que soit nommé Premier ministre, chef du gouvernement, monsieur Augustin Matata Ponyo Mapon », indique l’ordonnance lue à la Radio télévision nationale congolaise (RTNC) par André Ngwej, le directeur de la presse présidentielle.

Formé à Kinshasa

Originaire de Kindu (centre) et formé à Kinshasa, Augustin Matata Ponyo devrait former le nouveau gouvernement dans les prochains jours – peut-être ce week-end, selon un ministre. Le nouveau Premier ministre a la réputation d’être un technocrate peu partisan. Il a été cadre de la Banque centrale du Congo et directeur du Bureau central de Coordination, BCeCO, un organisme chargé de gérer les financements extérieurs consentis au pays.

Depuis sa nomination au gouvernement en 2010, il a d’ailleurs contribué à stabiliser le cadre macroénonomique de la RDC et a obtenir en juillet 2010 une réduction de sa dette de 12,3 milliards de dollars, dans le cadre de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). Son arrivée à la tête de l’exécutif pourrait donc rassurer les bailleurs de la RDC qui y verront un choix de continuité et de stabilité après une séquence électorale pour le moins houleuse – les scrutins législatif et présidentiel du 28 novembre 2011 ont été jugés peu crédibles par la communauté internationale.

Son nom circulait depuis plusieurs semaines pour succéder à Adolphe Muzito, qui a démissionné début mars après avoir été élu député. Jusqu’alors, l’intérim était assuré par Louis Koyagialo, ministre sortant des Postes, Téléphones et Télécommunications, qui gérait les affaires courantes avec les ministres non élus à la députation.

Jeuneafrique.com avec AFP

Sénégal : Abdoul Mbaye nommé Premier ministre de Macky Sall

avril 4, 2012

C’est un inconnu de la sphère politique sénégalaise que Macky  Sall a  nommé mardi au poste de Premier ministre. Entrepreneur et ex-banquier,  Abdoul  Mbaye, 59 ans, a désormais la lourde tâche de mettre le Sénégal sur la  voie de la  prospérité.

Un profil définitivement technocratique. En nommant mardi soir Abdoul Mbaye,  chef d’entreprise et ex-banquier, au poste de Premier ministre, le nouveau président sénégalais Macky Sall fait passer un  message clair : les dissensions politiques doivent désormais céder le pas à  l’efficacité économique. En un sens, le vainqueur d’Abdoulaye Wade n’a pas  vraiment le choix, puisque c’est d’abord à cause de l’effritement constant du pouvoir d’achat que le  président sortant a été désavoué par les électeurs.

La liste du nouveau gouvernement devrait être rendue publique mercredi. Âgé  de 59 ans, réputé intègre et sérieux, Abdoul Mbaye doit former une équipe  réduite de 25 membres. « Ce sera un gouvernement qui devra conduire les  affaires publiques dans la plus grande transparence, selon les principes de  bonne gouvernance », a déclaré Mbaye juste après sa nomination. « La  principale priorité sera de se mettre au travail. Le président Macky Sall tient  à ce que ses engagements devant le peuple soient respectés », a-t-il  indiqué.

Premier discours de Sall

Avant de donner le nom du nouveau chef de l’exécutif, Macky Sall a tenu son  premier discours à la nation sénégalaise, annonçant une rupture dans la gestion publique. « Tout est urgent », a-t-il affirmé, en citant notamment l’école, la  santé et les prix des denrées de première nécessité dont le riz, l’huile et le  sucre…

Sall prétend aussi lutter contre la corruption, précisant qu’il « ne  protégera personne » car, dit-il, « le pouvoir est fait pour servir et  non se servir. (…) Gouverner autrement, c’est bannir les passe-droits, la  favoritisme et le trafic d’influence, mettre l’intérêt public au dessus de toute  autre considération ».

Train de vie de l’État

À l’image du gouvernement, dont l’équipe sera restreinte, Sall entend  imprimer un nouveau style de gouvernement, plus économe : « L’État et ses  démembrements [représentations, NDLR] réduiront leur train de vie », évoquant notamment une rationalisation des missions à l’étranger et de la carte  diplomatique.

Enfin, Macky Sall a également annoncé la dissolution prochaine de l’Assemblée  nationale et un report au 1er juillet des élections législatives, initialement  prévues le 17 juin. « Compte tenu des délais courts qui nous séparent de la  date des législatives, j’ai consulté la nouvelle opposition (pour un report du  scrutin). Faute de consensus, l’Assemblée nationale sera dissoute conformément  aux dispositions constitutionnelles », a-t-il dit. Le scrutin doit  permettre de renouveler les 140 députés dans une Assemblée nationale  actuellement largement dominée par le Parti démocratique sénégalais (PDS)  d’Abdoulaye Wade.

Jeuneafrique.com avec AFP