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Nucléaire : l’Iran s’affranchit de toute limite à l’enrichissement d’uranium

janvier 5, 2020

Téhéran a annoncé dimanche soir de nouvelles mesures, s’éloignant un peu plus de l’accord de 2015 sur son programme nucléaire.

Une foule d'Iraniens, à Mashhad, rendant hommage au général Soleimani tué lors d'un raid américain. Son assassinat a torpillé les dernières chances de sauver l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015.
Une foule d’Iraniens, à Mashhad, rendant hommage au général Soleimani tué lors d’un raid américain. Son assassinat a torpillé les dernières chances de sauver l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015. MEHDI JAHANGHIRI/AFP

L’Iran a annoncé dimanche qu’il s’affranchissait davantage de l’accord de 2015 sur son programme nucléaire et qu’il ne s’imposait plus de limites pour l’enrichissement d’uranium.

D’après un porte-parole du gouvernement cité par la télévision d’État, l’Iran ne va plus respecter les limites fixées dans cet accord au nombre de centrifugeuses qu’il a le droit d’utiliser, ce qui signifie qu’il n’y aura plus de plafond à ses capacités d’enrichissement d’uranium ni au degré d’enrichissement de l’uranium ou encore à ses activités de recherche et développement dans le domaine nucléaire. Toutes ces activités dépendront désormais des besoins techniques du pays.

L’Iran va néanmoins continuer de coopérer avec l’Agence internationale de l’Énergie atomique (AIEA) et pourrait revenir sur ces mesures si les États-Unis lèvent leurs sanctions à son encontre. L’accord de Vienne signé avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (États-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne) et l’Allemagne prévoit une limitation des capacités nucléaires de l’Iran en échange de la levée de sanctions internationales. Les États-Unis se sont désengagés de cet accord en 2018 et ont rétabli leurs propres sanctions contre Téhéran.

Par Le Figaro avec Reuters

 

La Russie reconnait le caractère nucléaire de l’explosion sur une base militaire

août 10, 2019

 

Après deux jours de silence, la Russie a reconnu samedi que l’explosion survenue jeudi sur une base de lancement de missiles dans le Grand Nord avait un caractère nucléaire, revoyant aussi à la hausse le bilan, désormais d’au moins cinq morts. Dans un communiqué, l’agence nucléaire russe Rosatom a annoncé que cinq membres de son personnel ont été tués dans cette explosion, ajoutant que trois autres personnes, victimes de brûlures, avaient été blessées.

Rosatom a précisé que ses personnels fournissaient de l’ingénierie et du support technique pour «la source d’énergie isotopique» du moteur du missile, alors que l’armée n’avait pas décrit l’accident comme impliquant du combustible nucléaire. Un communiqué de Rosatom cité par les médias russes a plus tard donné plus de détails sur le drame, précisant qu’il s’est déroulé sur une «plate-forme maritime» et que l’explosion a jeté plusieurs employés de Rosatom à la mer. «Les recherches ont continué tant qu’il restait de l’espoir de les retrouver vivants. Seulement après ça, nous avons fait état de la mort des cinq collaborateurs de Rosatom», a indiqué ce communiqué qui précise que les employés connaissait le «risque potentiel» qu’ils courraient.

«Brève hausse de la radioactivité» ?

Immédiatement après l’accident, le ministère de la Défense avait seulement indiqué que les faits s’étaient produits lors de l’essai d’un «moteur-fusée à ergols liquides» et fait état de deux «spécialistes morts des suites de leurs blessures» et six autres blessés. Il n’était pas clair samedi si les cinq morts évoqués par Rosatom incluaient aussi les «spécialistes» dont la mort a été annoncé par l’armée. Les autorités n’ont jusqu’à présent publié que peu de détails sur l’accident qui a touché une base du village de Nionoksa, ouverte en 1954 et spécialisée dans les essais de missiles de la flotte russe, notamment des missiles balistiques.

Si l’armée russe et un porte-parole du gouverneur régional ont déclaré jeudi qu’il «n’y a pas eu de contamination radioactive», la mairie de Severodvinsk, ville de 190.000 habitants à une trentaine de kilomètres de la base, avait assuré sur son site internet que ses capteurs avaient «enregistré une brève hausse de la radioactivité». Le post a ensuite été retiré du site internet de la mairie, qui n’a pas non plus précisé jusqu’à quel niveau était montée la radioactivité. Un responsable local de la défense civile, Valentin Magomedov, a lui déclaré à l’agence de presse TASS que le niveau de radiation était monté jusqu’à 2.0 microsievert par heure pendant trente minutes, la limite règlementaire d’exposition étant de 0,6 microsievert par heure.

Samedi, Greenpeace Russie a publié une lettre de responsables d’un centre de recherche nucléaire donnant le même chiffre, mais affirmant que les radiations ont duré au moins une heure, sans que cela présente de risques pour la santé selon les responsables. Les habitants de Severodvinsk se sont en tout cas rués dès vendredi sur les stocks d’iode et d’iodifères vendus en pharmacie. Selon Rosatom, les blessés sont soignés dans «un centre médical spécialisé». Le pire accident nucléaire de l’histoire a eu lieu en 1986 en Union soviétique, dans la centrale ukrainienne de Tchernobyl, les autorités ayant été accusées d’avoir cherché plusieurs semaines à cacher l’ampleur du désastre.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Nucléaire iranien : le stock d’uranium enrichi a dépassé la limite autorisée

juillet 1, 2019

 

En riposte à la décision de Donald Trump de sortir son pays unilatéralement de l’accord international de 2015 et de réimposer des sanctions contre l’Iran, Téhéran avait annoncé le 8 mai qu’elle ne se sentait plus tenue par deux seuils fixés par l’accord.

Le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, a indiqué ce lundi que l’Iran avait dépassé la limite imposée à ses réserves d’uranium enrichi par l’accord international de 2015 sur son programme nucléaire, selon l’agence semi-officielle Isna.

«Sur la base des informations en ma possession, l’Iran a dépassé la limite des 300 kilos» d’uranium faiblement enrichi, a déclaré Mohammad Javad Zarif à Isna. «Nous avions annoncé (ce franchissement de la limite) à l’avance», a ajouté Mohammad Javad Zarif, et ces annonces précédentes de l’Iran disent «très clairement ce que nous allons faire» par la suite. «Nous considérons que c’est notre droit [d’agir ainsi] dans le cadre [de ce que permet] le JCPOA» (l’acronyme anglais du plan d’action global commun, nom officiel de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015), a encore dit le ministre.

Le franchissement de ce seuil autorisé de 300 kilos a également été annoncé à Vienne par une source diplomatique. «Il y a eu un dépassement», a indiqué à l’AFP cette source ayant requis l’anonymat, sans pouvoir préciser la hauteur du dépassement. En riposte à la décision du président américain Donald Trump de sortir son pays unilatéralement de ce pacte en mai 2018 et de réimposer des sanctions contre l’Iran, Téhéran avait annoncé le 8 mai qu’elle ne se sentait plus tenue par deux seuils fixés par l’accord: celui imposé à ses réserves d’eau lourde (130 tonnes) et celui limitant son stock d’uranium faiblement enrichi (300 kilos).

Téhéran menace aussi de reprendre, à partir du 7 juillet, des activités d’enrichissement d’uranium à un taux supérieur au degré maximal fixé par l’accord (3,67%) et de relancer son projet de construction d’un réacteur à eau lourde à Arak (centre) si les autres Etats encore parties à l’accord (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) ne l’aident pas à contourner les sanctions américaines.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Iran: Rohani a dit à Macron qu’il fera « tout pour rester dans l’accord »

mai 9, 2018

Le président iranien Hassan Rohani, à Téhéran, le 17 janvier 2017 / © AFP/Archives / ATTA KENARE

Le président iranien Hassan Rohani a dit à Emmanuel Macron mercredi qu’il « fera tout pour rester dans l’accord » sur le nucléaire, mais réclamé aux Européens des garanties très rapidement montrant que leurs entreprises continueront à travailler avec l’Iran, a indiqué l’Elysée.

Lors d’un entretien téléphonique de plus d’une heure, les deux présidents ont convenu de mettre en place « sans délai » des « groupes de travail » entre Europe et Iran sur les moyens de présenter dans les semaines à venir « de premières garanties » montrant que les Européens pourront « poursuivre leurs activités économiques en Iran », a précisé la présidence française.

Hassan Rohani a expliqué que lui-même pourrait ainsi « exposer au peuple iranien ces garanties pour le convaincre de rester dans l’accord », en soulignant qu' »en Iran maintenant la pression est forte pour sortir de l’accord ».

Il a cité plus précisément les entreprises des secteurs de la banque, du pétrole et du gaz ainsi que des transports, selon l’Elysée.

Les ministres des Affaires étrangères des trois pays européens signataires, France, Allemagne et Royaume-Uni, se réuniront dès la semaine prochaine avec leur homologue iranien sur ces groupes de travail, a ajouté la présidence.

Les Européens doivent donc maintenant obtenir de Washington que leurs entreprises échappent aux sanctions que les Etats-Unis rétabliront dans quelques semaines ou mois contre les entreprises américaines et étrangères qui commercent avec l’Iran.

Paris prévoit donc des discussions « dures » avec Washington. La France compte faire valoir que les Etats-Unis risquent d’être isolés sur la scène internationale, ou que des entreprises russes ou chinoises pourraient profiter du marché iranien et affaiblir la portée des sanctions, tout en nuisant aux intérêts des entreprises européennes et américaines.

Le président français a averti M. Rohani qu’en retour il était « très important que l’Iran reste en conformité avec l’accord dans les prochaines semaines et qu’il n’y ait aucun acte pouvant être pris comme une violation de l’accord ».

La France a répété qu’elle estimait que Téhéran respectait ses obligations et ne préparait pas secrètement d’arme nucléaire, contrairement à ce qu’a affirmé Donald Trump. « Nous n’avons aucune information sur un programme clandestin nucléaire en Iran. Nous croyons à la robustesse de l’accord nucléaire et au contrôle international de l’Agence internationale de l’énergie atomique », a répété l’Elysée.

Romandie.com avec (©AFP / 09 mai 2018 21h09)                

La Russie et la Chine au secours de l’accord nucléaire avec l’Iran

avril 24, 2018

Genève – La Russie a exhorté mardi les participants à un forum de l’ONU sur la non-prolifération nucléaire à soutenir le « fragile » accord sur le nucléaire iranien en signant une déclaration co-écrite avec la Chine.

Le chef du département de contrôle des armes et de la non-prolifération au ministère des Affaires étrangères, Vladimir Ermakov, a appelé les pays favorables à l’accord à « ne pas rester silencieux dans l’espoir que la situation allait d’une façon ou d’une autre se tasser ».

Lors d’un discours à Genève devant la réunion préparatoire de la conférence d’examen du traité de non-prolifération prévue en 2020, le responsable russe a décrit l’accord conclu en 2015 entre l’Iran et six grandes puissances comme un « compromis plutôt fragile ».

Le président Donald Trump juge cet accord trop laxiste et a menacé de rétablir les sanctions économiques contre Téhéran si les signataires européens ne le durcissent pas avant le 12 mai.

La Russie et la Chine, qui soutiennent le pacte censé empêcher l’Iran de se doter de l’arme atomique, ont rédigé une déclaration affirmant leur « soutien indéfectible en faveur de l’application totale et efficace » de l’accord.

« Nous pensons qu’il y a une demande pour un tel message collectif (à la réunion) et espérons qu’il rencontrera un large accueil », a dit M. Ermakov.

Dans une allusion voilée au président Trump, il a ajouté que « toute tentative visant à amender le texte au profit d’une personne en particulier aura inévitablement des conséquences très négatives pour la stabilité et la sécurité régionales ».

Dans son discours devant le forum, l’ambassadeur d’Iran à l’Agence internationale de l’énergie atomique, Reza Najafi, a ciblé nommément M. Trump, en rejetant ce qu’il a décrit comme un « ultimatum (de Washington) adressé à certains participants pour des changements unilatéraux d’articles de l’accord ».

« Notre réponse à cette menace est claire et catégorique: Non, l’accord ne sera pas renégocié ni modifié », a martelé M. Najafi.

Lundi à Pékin, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, avait annoncé que la Chine et la Russie allaient s’opposer à tout « sabotage » de l’accord.

Les dirigeants européens s’efforcent eux aussi de sauver le compromis.

Le président français Emmanuel Macron est actuellement en visite à Washington, où il espère convaincre M. Trump de ne pas mettre sa menace à exécution. La chancelière allemande Angela Merkel est attendue vendredi aux Etats-Unis.

Romandie.com avec(©AFP / 24 avril 2018 14h35)                                            

Sept ans après Fukushima, des associations dénoncent le « mythe d’un nucléaire sans danger »

mars 11, 2018

Paris – Sept ans après la catastrophe de Fukushima, plusieurs centaines de manifestants se sont réunis dimanche à Paris à l’appel du réseau « Sortir du nucléaire » pour dénoncer le « mythe d’un nucléaire sans danger », a constaté un journaliste de l’AFP.

A 14h46, heure où un tremblement de terre a frappé le Japon le 11 mars 2011, une centaine d’entre eux se sont allongés en hommage aux victimes du tsunami meurtrier et de la catastrophe nucléaire qui l’a suivi.

Les associations du réseau demandent la fermeture des centrales françaises et le désarmement nucléaire de la France, s’opposant notamment aux projets de Bure (enfouissement) et Flamanville (nouveau réacteur EPR).

« Aucune solution satisfaisante n’existe actuellement pour la gestion des déchets à long terme », a martelé Catherine Fumé, administratrice du réseau « Sortir du nucléaire », dénonçant la situation des travailleurs du nucléaire et les nombreux incidents dans les centrales françaises.

« L’opposition au nucléaire, quand elle n’est pas criminalisée, est considérée comme une atteinte à la grandeur de la France », a condamné Catherine Fumé, alors que le groupe français EDF a signé samedi en Inde un accord portant sur le schéma industriel du projet de centrale de Jaitapur, présenté comme le plus grand projet nucléaire au monde.

La chercheuse en santé publique Annie Thébaud-Mony a dénoncé de son côté le « mythe d’un nucléaire sans danger » et rendu hommage aux travailleurs du nucléaire « irradiés autant qu’invisibles », « face au cynisme de ceux qui les emploient ».

Cette manifestation parisienne a aussi donné le coup d’envoi d’une votation sur la sortie du nucléaire, organisée par la France insoumise et ligne et dans des bureaux de vote du 11 au 18 mars.

L’ancien Premier ministre japonais Naoto Kan, en poste lors de la catastrophe et devenu un fervent militant antinucléaire, doit se rendre lundi à Paris où il va entamer une tournée qui passera par l’Assemblée nationale, Flamanville et le parlement européen.

« Si tout se passe mal, un accident nucléaire a des conséquences bien plus terribles que la plus terribles des guerres », a déclaré Naoto Kan dans Le Parisien daté de dimanche.

Romandie.com avec(©AFP / 11 mars 2018 17h09)                                            

Nucléaire: pour l’Iran, Washington menace d’anéantir l’humanité

février 4, 2018

Le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif, à Bruxelles, le 11 janvier 2018 / © AFP/Archives / JOHN THYS

La nouvelle politique américaine en matière de nucléaire militaire « rapproche l’humanité de l’anéantissement », a estimé le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif dans un message publié sur Twitter dans la nuit de samedi à dimanche.

Les États-Unis ont annoncé vendredi vouloir se doter de nouvelles armes nucléaires de faible puissance, affirmant que le renforcement de leur arsenal était rendu nécessaire par le réarmement nucléaire russe.

Cette politique définie dans un document sur la nouvelle « Posture nucléaire » américaine fait craindre une relance de la prolifération et un risque accru de conflit nucléaire.

Elle « traduit une dépendance accrue aux bombes nucléaires, en violation du TNP », le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, écrit M. Zarif.

« L’obstination [du président américain Donald] Trump à tuer » l’accord international sur le nucléaire iranien « découle de la même inconscience dangereuse », ajoute le ministre, en référence à l’accord conclu en juillet 2015 entre la communauté internationale et la République islamique autour du programme nucléaire controversé de Téhéran.

Ce texte est remis en cause par M. Trump, qui menace d’en retirer son pays d’ici à la mi-avril.

Les défenseurs de l’accord, en particulier les Européens, assurent qu’il est le meilleur moyen de faire en sorte que l’Iran ne se dote pas de l’arme atomique.

Le président Hassan Rohani a également dénoncé dimanche la position américaine.

« Regardez comment les États-Unis menacent avec insolence la Russie avec de nouvelles armes atomiques […] Dans ces conditions une nation peut-elle dire que nous sommes en période de paix et que nous n’avons pas besoin de capacité défensive », a déclaré le président iranien lors d’un discours télévisé.

Romandie.com avec(©AFP / 04 février 2018 16h08)                

Chine: Macron décroche des accords sur le nucléaire et le bœuf

janvier 9, 2018

Emmanuel Macron accueilli par le Premier ministre chinois Li Keqiang, pour une rencontre à Pékin, le 9 janvier 2018 / © POOL/AFP / ludovic MARIN

Emmanuel Macron, qui espère un rééquilibrage de la relation commerciale avec Pékin, a décroché mardi, au deuxième jour de sa visite en Chine, un accord providentiel pour Areva et annoncé une levée de l’embargo chinois sur la viande de bœuf.

En dehors des questions économiques, les deux pays sont également tombés d’accord sur l’ouverture d’un Centre Pompidou à Shanghai.

Après une visite de la Cité interdite, ancien palais des empereurs de Chine, le président français a été accueilli solennellement au colossal Palais du peuple bordant la place Tiananmen à Pékin, passant les troupes en revue aux côtés du président Xi Jinping.

A l’issue d’un entretien bilatéral, les deux chefs d’Etat ont assisté à la signature de plusieurs documents, dont un « mémorandum pour un accord commercial » sur la construction par Areva d’une usine de traitement des combustibles nucléaires usagés.

« Cela représente un montant de 10 milliards d’euros immédiats, cela sauvera la filière », s’est félicité dans la délégation le ministre de l’Économie Bruno Le Maire.

Cet accord est providentiel pour Areva, ancien fleuron du nucléaire civil en grande difficulté, qui négociait depuis 10 ans avec son partenaire chinois CNNC.

« Nous avons l’assurance du contrat avec une échéance: sa signature au printemps », a assuré M. Le Maire.

Toujours dans le nucléaire civil, le réacteur EPR, construit par EDF dans le sud de la Chine, devrait démarrer dans environ six mois, a fait savoir la présidence française. Ce serait le cas échéant le premier EPR opérationnel dans le monde, avant ceux en chantier à Flamanville (France) et en Finlande qui ont subi de nombreux retards et surcoûts.

– ‘Pillage’ –

Le président français comptait ramener au total à Paris une cinquantaine d’accords et de contrats. La France cherche à « rééquilibrer » ses relations commerciales avec la Chine, qui génère son plus gros déficit extérieur (30 milliards d’euros en 2016).

La Chine va complètement lever « dans les six mois » l’embargo sur la viande bovine française qu’elle imposait depuis 2001 à la suite de la crise de la vache folle, a annoncé M. Macron.

Paris espérait obtenir aussi un meilleur accès au marché chinois pour ses autres produits agricoles (viande porcine, volaille, vins et spiritueux) ainsi que pour ses banques, et conclure des ventes d’Airbus et de moteurs Safran.

Emmanuel Macron est accompagné par une cinquantaine de chefs d’entreprises dont les dirigeants d’Areva, Airbus, Safran et EDF.

En retour, Paris souhaite encourager les investissements chinois en France, mais Bruno Le Maire a confié qu’il refusait « beaucoup » de projets chinois. « On accepte des investissements sur le long terme et pas des investissements de pillage », a-t-il expliqué, en termes assez peu diplomatiques.

Emmanuel Macron a assisté à la signature d’un contrat avec le géant chinois de la vente en ligne JD.com, qui s’est engagé à vendre sur ses plateformes pour 2 milliards d’euros de produits français aux consommateurs chinois sur les deux prochaines années, tout en se disant prêt à s’implanter en France.

– Un Pompidou à Shanghai –

M. Macron, qui a salué lundi le gigantesque projet d’infrastructures des « Nouvelles routes de la Soie » lancé par M. Xi pour ancrer l’Europe à la Chine, a appelé la France à s’adapter au défi de la deuxième puissance économique mondiale.

« La Chine est en train de poursuivre sa stratégie de développement économique et, compte tenu de la taille de ce marché, cela a un impact sur toute la mondialisation. Le devoir de la France est de bien comprendre ces mouvements (…) Cela suppose une France forte: si la France ne sait pas s’adapter, elle sera effacée », a-t-il averti lors d’un discours à Pékin dans un incubateur d’entreprises.

En dehors des questions économiques, les deux pays sont tombés d’accord sur l’ouverture d’un Centre Pompidou à Shanghai.

Après une arrivée lundi à Xian (nord), Emmanuel Macron avait démarré mardi sa journée pékinoise par une visite de la Cité interdite avec son épouse Brigitte. Il a pu méditer une sentence écrite pour les empereurs: « Avec équité, gouverner à partir du centre ».

M. Macron quittera Pékin mercredi pour se rendre en Italie. Dans son premier discours, il a promis lundi de revenir « au moins une fois par an » en Chine pour « créer de la confiance pas à pas ».

Romanhdie.com avec(©AFP / 09 janvier 2018 16h33)

Sanctions américaines: réunion le 10 janvier à Vienne sur le nucléaire iranien

décembre 24, 2016

     

BRUXELLES (awp/afp) – Une commission conjointe chargée de superviser l’application de l’accord nucléaire entre l’Iran et les grandes puissances va se réunir à Vienne le 10 janvier à la demande de Téhéran, qui dénonce le renouvellement des sanctions américaines, a annoncé samedi l’Union européenne.

La chef de la diplomatie de l’Union Européenne, Federica Mogherini, a fixé la date de cette réunion. Elle est chargée des contacts entre l’Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), signataires de l’accord sur le nucléaire.

Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif lui avait officiellement demandé dans une lettre la tenue d’une réunion de la « commission conjointe » à cause du renouvellement des sanctions américaines, dénoncé par l’Iran comme une « violation » de l’accord nucléaire conclu en juillet 2015.

« La réunion passera en revue l’application de l’accord (sur le nucléaire) et discutera des questions posées dans la lettre adressée par le ministre des Affaires étrangères Zarif à Mme Mogherini le 16 décembre », a indiqué un communiqué de l’UE.

Elle se tiendra dix jours avant l’investiture du président américain élu Donald Trump, qui avait promis pendant sa campagne de « déchirer » cet accord qui vise à empêcher la République islamique de se doter de la bombe nucléaire.

Début décembre, le Congrès américain a renouvelé pour dix ans l’Iran Sanction Act (ISA). Le président sortant Barack Obama, très impliqué dans la conclusion de l’accord sur le nucléaire, a autorisé cette prolongation mais s’est abstenu de signer la loi.

Entré en vigueur en janvier 2016, cet accord a permis la levée d’une partie des sanctions internationales contre la République islamique. Mais Téhéran, qui a respecté selon les Nations unies tous ses engagements pour limiter son programme nucléaire, accuse les Etats-Unis d’empêcher une normalisation de ses relations économiques notamment bancaires avec le reste du monde.

Les Etats-Unis ont suspendu les sanctions anti-iraniennes liées au nucléaire, mais en imposent d’autres liées au non-respect des droits de l’Homme par Téhéran, à son soutien au « terrorisme » au Moyen-Orient et à son programme de missiles balistiques.

Les sanctions américaines pénalisent le secteur bancaire iranien ainsi que les industries de l’énergie et de la défense. De ce fait, les retombées économiques de l’accord nucléaire ont été beaucoup moins prometteuses qu’espéré par l’Iran.

L’accord nucléaire prévoit que l’Iran ou l’un des pays du groupe 5+1 puisse demander la réunion d’une « commission conjointe » pour examiner une éventuelle violation de cet accord.

M. Zarif pourrait souligner au cours de la réunion que, même si des centaines de compagnies européennes sont impatientes de reprendre le commerce avec l’Iran, les banques hésitent à travailler avec l’Iran en raison des sanctions américaines.

Romandie.com avec(AWP / 24.12.2016 13h10)

États-Unis: Barack Obama espère laisser en héritage le souci de la sûreté nucléaire

avril 2, 2016

Un débat lors du sommet sur la sûreté nucléaire à Washington le 1 avril 2016.
Un débat lors du sommet sur la sûreté nucléaire à Washington le 1 avril 2016. ALEX WONG / AFP
A l’instant de conclure le quatrième sommet de sa présidence consacré à la sûreté nucléaire, vendredi 1er avril, à Washington, Barack Obama a souhaité la poursuite d’un effort mondial exigeant. « Le travail pour éviter une attaque nucléaire est loin d’être achevé », a-t-il assuré. Le président des Etats-Unis a d’ailleurs répété ce qu’il avait dit en esquissant l’objectif d’un monde débarrassé de ses armes nucléaires lors d’un discours prononcé à Prague, le 5 mars 2009, convaincu qu’il ne verra peut-être pas sa concrétisation « de [son] vivant ». « Nous avons commencé », s’est-il félicité.

M. Obama a souhaité que la personne qui lui succédera à la Maison-Blanche, le 20 janvier, prolonge son initiative compte tenu de la permanence de cette menace. Il a assuré, vendredi, que les quatre sommets avaient permis de mettre sur pied « une architecture » pérenne reposant notamment sur les Nations unies, l’Agence internationale de l’énergie nucléaire et Interpol.

Barack Obama a rencontré le président chinois, Xi Jinping, pour lui demander une nouvelle fois de faire pression sur Pyongyang

Jeudi, les réunions tenues par le président avec ses homologues de Chine, de Corée du Sud et le premier ministre du Japon avaient rappelé que le spectre atomique, en l’occurrence en Corée du Nord, restait bien présent. Barack Obama a promis « l’unité » à ses alliés sud-coréen et japonais afin de « [se] défendre contre les provocations nord-coréennes ». Et c’est dans le même esprit que M. Obama a rencontré le président chinois, Xi Jinping, pour lui demander une nouvelle fois de faire pression sur Pyongyang.

Le lendemain, c’est une autre menace qui a été évoquée avec les représentants d’une cinquantaine de pays. Cette menace, M. Obama l’avait sans doute moins à l’esprit en 2009 : celle de groupes terroristes cherchant à se procurer des matériaux radioactifs pour fabriquer des « bombes sales ». « Il n’y a pas de doute que si ces fous avaient l’occasion de mettre la main sur une bombe nucléaire ou sur des matériaux radioactifs, ils les utiliseraient pour tuer autant d’innocents que possible », a mis en garde le président des Etats-Unis en faisant allusion à l’organisation Etat islamique (EI), dont une cellule belge avait espionné un expert nucléaire du pays. M. Obama s’est félicité qu’« heureusement, grâce à nos efforts coordonnés, aucun groupe terroriste n’a réussi jusqu’à présent à acquérir une arme nucléaire » ou un tel engin.

Moscou a boudé la réunion

Barack Obama répond à la presse, lors du sommet sur la sûreté nucléaire, vendredi 1er avril, à Washington.
Barack Obama répond à la presse, lors du sommet sur la sûreté nucléaire, vendredi 1er avril, à Washington. Alex Brandon/AP

La permanence de ces deux menaces a relativisé, à Washington, le résultat obtenu en matière de prolifération grâce à l’accord conclu avec l’Iran le 14 juillet 2015, qui doit mettre fin au programme controversé de Téhéran. D’autant que le projet de réduction des deux plus importants arsenaux, américain et russe, piétine. Moscou a d’ailleurs choisi de bouder la réunion de Washington. Optimiste, M. Obama a cependant voulu mettre en avant les progrès opiniâtres qui, a-t-il regretté, font rarement les unes des journaux, énumérant les zones géographiques désormais vierges de toutes formes de matériaux radioactifs.

Il a rappelé également que le sommet de Washington avait entraîné de nouvelles ratifications d’une convention sur la protection physique des matières et des installations nucléaires amendée pour obliger les Etats à protéger ces sites et ce type de matériaux. Ces ratifications devraient permettre l’entrée en vigueur prochaine du dispositif.

Quelques jours avant le sommet, le favori à la primaire républicaine, Donald Trump, s’était signalé par des prises de position iconoclastes sur le nucléaire. Le milliardaire s’était, en effet, dit favorable, lors d’une rencontre avec le New York Times le 25 mars, à ce que la Corée du Sud et le Japon développent leur propre arsenal pour se défendre contre la Corée du Nord. Interrogé à ce propos, M. Obama s’est montré vendredi particulièrement cinglant. « Les déclarations auxquelles vous faites référence, que nous disent-elles ? Elles nous disent que la personne qui les a prononcées ne connaît pas grand-chose à la politique étrangère ou à la politique nucléaire ou à la péninsule coréenne, ou au monde en général », a-t-il assuré. « Notre alliance avec le Japon et la Corée du Sud est au cœur de notre politique de défense et un élément central de notre politique en Asie. Vous ne jouez pas avec ça », a-t-il insisté.

Lemonde.fr par Gilles Paris (Washington, correspondant)
Journaliste au Monde