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La solidarité de l’OTAN, un atout pour l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie

mars 13, 2022
La ministre de la Défense canadienne, Anita Anand.

« On ne veut pas avoir une troisième guerre mondiale », a affirmé la ministre de la Défense canadienne, Anita Anand. Photo : Radio-Canada/Benoit Roussel

Lance-roquettes, grenades, fusils sans recul, munitions : l’aide militaire fournie par le Canada à l’Ukraine pour repousser l’offensive russe augmente de semaine en semaine et totalise maintenant plus de 117 millions de dollars.

Cette contribution n’est pas banale. Toutefois, la ministre de la Défense nationale, Anita Anand, insiste, dans une entrevue aux Coulisses du pouvoir, sur la solidarité dont fait preuve l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) à l’égard de l’Ukraine. Le Canada est un des 30 pays de l’OTAN. Tous les pays font des choses importantes comme livrer des armes. Et ça, c’est la différence. L’Organisation du traité de l’Atlantique nordOTAN est unie, maintenant. C’est une alliance solide. Et ça, c’est la chose la plus importante pour aider les Ukrainiens.

Anita Anand insiste aussi sur la formation militaire dispensée par le Canada à 33 000 membres de l’armée ukrainienne depuis 2015 grâce à l’opération UNIFIER. Ces soldats repoussent aujourd’hui la machine de guerre russe sans pouvoir compter sur une zone d’exclusion aérienne au-dessus de leur territoire. Le président ukrainien, Volodymyr Zelinsky, l’a réclamée à plusieurs reprises, mais il a essuyé une fin de non-recevoir. On ne veut pas avoir une troisième guerre mondiale, a expliqué la ministre de la Défense.

Par contre, si Vladimir Poutine choisissait de s’en prendre à un membre de l’Organisation du traité de l’Atlantique nordOTAN, la riposte serait assurée, a dit Anita Anand en rappelant l’article 5 du traité de Washington. Cet article stipule qu’une attaque contre un des membres représente une attaque contre tous les signataires.

L’Alliance atlantique risque-t-elle d’être aux prises avec une telle situation? Samedi, elle a reçu une mise en garde de la part du vice-ministre des Affaires étrangères russes, Sergueï Riabkov, qui a déclaré que les convois d’armes acheminés à l’Ukraine seraient considérés comme des cibles légitimes par l’armée russe. Cela pourrait entraîner le Canada et ses alliés dans un conflit qu’ils tentent d’éviter.Anita Anand à droite.

La ministre de la Défense veut aussi que la défense de l’Amérique du Nord soit rehaussée. Photo: Radio-Canada/Micheline Laflamme

La guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine ne menace pas seulement la stabilité et la sécurité du continent européen, selon la ministre de la Défense : elle constitue un avertissement pour tous ceux qui se croient à l’abri d’un conflit. Le monde a changé et nous devons nous assurer que nous sommes prêts à toute éventualité, a-t-elle déclaré. Cela signifie qu’il faut fournir aux forces armées les ressources dont elles ont besoin pour faire face aux dangers.

Moderniser le NORAD

Mme Anand dit avoir entamé des discussions avec la ministre des Finances, Chrystia Freeland, à ce sujet. Elle refuse cependant d’indiquer si le prochain budget fédéral comprendra une hausse des dépenses militaires. Elle se garde aussi de dire si son gouvernement arrivera à investir 2 % du produit intérieur brut canadien dans ses forces armées, comme le demande l’Organisation du traité de l’Atlantique nordOTAN. En ce moment, la part d’Ottawa s’élève à 1,4 %.

Par contre, la ministre Anand mettra en œuvre la politique de défense établie en 2016, qui prévoit une augmentation du budget militaire de 70 % en dix ans. Elle va aussi s’attaquer à la modernisation du NORAD, le système de défense continentale établi avec les États-Unis pour protéger le continent, y compris l’Arctique. Un investissement de 252 millions de dollars a été annoncé dans le dernier budget.

Avec Radio-Canada par Micheline Laflamme

Washington et l’OTAN dénoncent la mise en alerte de la force nucléaire russe

février 27, 2022

Washington et l’OTAN ont condamné dimanche la décision « irresponsable » du président russe Vladimir Poutine d’ordonner la mise en alerte de la force nucléaire russe. Face à cette escalade, la Maison-Blanche a déclaré qu’elle n’excluait pas de sanctionner le secteur de l’énergie russe, crucial pour Moscou.

Dans un entretien avec ses chefs militaires retransmis à la télévision, M. Poutine a ordonné la mise en alerte des forces de dissuasion de l’armée russe – qui comportent un volet nucléaire – invoquant des sanctions illégitimes prises contre la Russie par les Occidentaux et des déclarations belliqueuses de l’OTAN.

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a rejeté toute responsabilité. C’est la Russie qui a engagé la guerre, qui mène une invasion militaire à grande échelle d’une nation souveraine et pacifique, donc il n’y a aucun doute que la Russie est responsable. Le président Poutine est responsable de ce conflit, a-t-il insisté, dénonçant une rhétorique dangereuse.Le ministre russe de la Défense Sergei Shoigu et le chef d'état-major Valery Gerasimov.

Le ministre russe de la Défense Sergei Shoigu (à droite) et chef d’état-major Valery Gerasimov ont participé à un entretien avec le président Vladimir Poutine dimanche lors duquel il leur a demandé de mettre en alerte la force de dissuasion russe. Photo : AFP/Alexey Nikolsky

M. Poutine fabrique des menaces qui n’existent pas, a pour sa part dénoncé dimanche la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki. À aucun moment la Russie n’a été menacée par l’OTAN ou l’Ukraine […] Nous allons résister à cela. Nous avons la capacité de nous défendre, a-t-elle ajouté.

Les États-Unis n’écartent pas la possibilité d’infliger de nouvelles sanctions contre la Russie, cette fois dans le secteur de l’énergie, selon Mme Psaki.

Les sanctions énergétiques font certainement partie des mesures que nous évaluons. Nous ne les avons pas retirées. Mais nous voulons nous assurer que nous minimisons l’impact sur le marché mondial et aller de l’avant de manière concertée, a déclaré Jen Psaki.

Par ailleurs, les États-Unis sont disposés à offrir de nouvelles aides financières à l’Ukraine, a ajouté Mme Psaki. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a annoncé dimanche une aide humanitaire de 54 millions de dollars américains, qui s’ajoute à l’une aide militaire de 350 millions de dollars.

Le ciel se rétrécit pour la Russie

Un avion d'Aeroflot vu de l'intérieur d'un aéroport.

La principale compagnie aérienne russe, Aeroflot, franchit plusieurs fois par jour le ciel au-dessus du Canada pour ses vols aux États-Unis. Photo : Reuters/Maxim Shemetov

Le Canada, l’Allemagne, l’Espagne, la Belgique, la Finlande et le Danemark ont annoncé dimanche la fermeture de leur espace aérien aux compagnies russes en représailles à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

En vigueur immédiatement, l’espace aérien canadien est fermé à tous les exploitants d’aéronefs russes, a indiqué à 9 h (HNE) sur Twitter le ministre canadien des Transports, Omar Alghabra. Nous tiendrons la Russie responsable de ses attaques non provoquées contre l’Ukraine.

Cette interdiction vise les avions et les exploitants d’avions russes pour trois mois, mais ne concerne pas d’éventuels vols humanitaires, a précisé le ministère des Transports, qui emboîte le pas à d’autres pays européens, dont la Finlande, qui a une frontière de plus de 1300 kilomètres avec la Russie.

Avec les nombreux pays ayant déjà fermé ou annoncé la fermeture de leur espace aérien comme la Pologne, la République tchèque et la Bulgarie, la Russie se retrouve avec une importante zone de non-survol en Europe, qui l’obligera à effectuer d’importants détours.

L’interdiction d’accès à l’espace aérien canadien ajoute son lot de complications. La principale compagnie aérienne russe, Aeroflot, franchit plusieurs fois par jour le ciel au-dessus du Canada pour ses vols aux États-Unis.

En revanche, Moscou a commencé à interdire le survol de son territoire à plusieurs pays.

Ces mesures viennent s’ajouter aux sanctions entreprises contre Moscou, dont l’exclusion de nombreuses banques russes de la plateforme interbancaire SWIFT.

Ce réseau interbancaire SWIFT a annoncé tard samedi se préparer à mettre en œuvre dans les prochains jours les nouvelles mesures décidées par les puissances occidentales.

Avec les informations de Agence France-Presse, Reuters et La Presse canadienne