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Le Congrès américain, obstacle à l’accord sur le nucléaire iranien

juillet 14, 2015

Washington – Le Congrès américain n’a pas à approuver l’accord conclu mardi sur le nucléaire iranien, mais il a le pouvoir d’en bloquer l’application par Barack Obama, avec qui la majorité républicaine a promis d’en découdre.

Les sanctions américaines contre l’Iran ont souvent été adoptées à l’unanimité par les élus, mais leur suspension –contrepartie aux engagements iraniens dans le cadre de l’accord– divise profondément le Congrès.

Les adversaires de Barack Obama détiennent une majorité historique à la Chambre des représentants et au Sénat, et beaucoup considèrent que le président américain, obsédé par sa place dans l’histoire, a récompensé les ayatollahs en acceptant de lever le complexe système de sanctions américaines, sans obtenir le démantèlement de l’infrastructure nucléaire iranienne.

Inacceptable, a lâché le président de la Chambre des représentants, John Boehner: si l’accord est aussi mauvais que je le pense à cet instant, nous ferons tout pour l’arrêter.

Difficile à vendre, a dit le président de la commission des Affaires étrangères Ed Royce, qui mènera les débats dans la chambre basse du Congrès. Tout porte à croire que c’est un mauvais accord, a dit le sénateur John McCain.

Officiellement, ils promettent de donner sa chance à l’exécutif et d’étudier en détails les 109 pages du texte, au fil des auditions qui commenceront ce mois-ci.

Leur but, s’ils déterminent in fine que l’accord nucléaire est mauvais, sera de convaincre une partie de la minorité démocrate de voter avec eux, en septembre après les congés parlementaires d’août, une résolution interdisant à Barack Obama de lever la moindre sanction. Une majorité de deux tiers sera requise pour surmonter le veto que le président a déjà promis.

Ils ont initialement 60 jours pour voter, et jusqu’à 82 jours en cas de veto. Le compte à rebours commencera quand l’administration remettra au Congrès, sous cinq jours, les documents de l’accord.

– Objectif: un tiers du Congrès –

Les points d’interrogation de l’accord ne manquent pas, selon les élus. Les inspecteurs de l’AIEA auront-ils accès total aux installations iraniennes’ L’Iran dévoilera-t-il ses projets nucléaires militaires passés’ Les restrictions freineront-elles le développement de centrifugeuses avancées’ Comment l’Iran utilisera-t-il les nouveaux revenus dégagés par la suspension des sanctions’

Même chez les démocrates, on s’interroge sur cette manne financière. Le représentant Eliot Engel évoque la nécessité de légiférer pour empêcher l’Iran d’encore plus financer la Syrie de Bachar al-Assad ou le Hamas, la sécurité de l’allié israélien étant la priorité absolue de nombreux élus du Congrès.

La levée de l’embargo international de ventes d’armes à l’Iran, possible dans cinq ans selon l’accord, suscite le plus de remous. Une ligne rouge pour le sénateur démocrate Robert Menendez, qui craint la vente de systèmes de missiles russes S-300 à Téhéran.

Beaucoup d’élus voteront en fonction de leur parti, a fortiori car nous sommes en pleine période électorale, prédit toutefois Larry Hanauer, expert des sanctions au centre de réflexion Rand Corporation. Selon lui, un certain nombre devrait rester indécis jusqu’au vote, en septembre.

Le président américain n’a pas besoin de convaincre une majorité, mais il lui faudra plus d’un tiers des élus à la Chambre (146 sur 435, alors que les démocrates sont 188) et au Sénat (34 sur 100, le groupe démocrate comptant 46 membres). Or beaucoup de démocrates, tel le sénateur Chuck Schumer, se sont contentés de promettre un examen minutieux de l’accord, en réservant leur jugement.

Les plus fervents ont salué une victoire de la diplomatie et sous-entendu que le choix était entre cet accord et la confrontation militaire.

Personne ne peut croire que c’est vrai, a rétorqué Mitch McConnell, chef de la majorité républicaine et homme fort du Sénat. La seule question valable: l’accord renforcera-t-il la sécurité de notre pays et de nos alliés’

Signe de la délicatesse politique du sujet, Hillary Clinton, secrétaire d’Etat de Barack Obama au début des contacts secrets avec Téhéran, a prudemment jugé, lors d’un passage au Capitole, que l’accord représentait une étape importante. Son rival républicain pour la Maison Blanche Jeb Bush a critiqué un accord dangereux, plein de défauts et myope.

Romandie.com avec(©AFP / 14 juillet 2015 18h46)

Force africaine au Mali: Bamako et Niamey regrettent un « recul » de l’ONU

décembre 2, 2012
Force africaine au Mali: Bamako et Niamey regrettent un 'recul' de l'ONU Force africaine au Mali: Bamako et Niamey regrettent un « recul » de l’ONU © AFP

Le Mali et le Niger ont regretté dimanche un « recul » de l’ONU concernant une intervention armée africaine dans le Nord malien occupé par des islamistes armés, après le rapport de Ban Ki-moon au Conseil de sécurité alertant sur les risques d’un recours à la force.

Evoquant ce rapport du secrétaire général de l’ONU, le président nigérien Mahamadou Issoufou et son homologue malien Dioncounda Traoré ont déploré « un recul d’autant plus regrettable que les conditions d’existence des populations vivant sous le joug des groupes terroristes étrangers » dans le nord du Mali se sont « considérablement dégradées », selon le communiqué publié à l’issue de leur rencontre à Niamey.

Les « risques » d’une opération armée africaine « ponctuelle, encadrée et supervisée par la communauté internationales ont été cernés » et « ne sauraient en aucune manière constituer un obstacle à l’impératif de libération des populations maliennes » qui subissent « un martyr », ajoute le texte.

Après l’Union africaine, le Conseil des ministres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), réuni à Abidjan, a lui aussi regretté dimanche un « déphasage » de l’ONU par rapport à « l’urgence » à agir au Mali.

Dans un rapport adressé le 28 novembre au Conseil de sécurité, Ban Ki-moon a considéré qu’une intervention militaire dans le nord du Mali serait « sans doute nécessaire en dernier recours contre les plus extrémistes » des groupes armés. Mais il a mis en garde sur les risques du recours à la force sur la situation humanitaire et les chances d’une solution politique.

Le 11 novembre à Abuja, la Cédéao a approuvé l’envoi d’une force militaire de 3. 300 hommes soutenue sur le plan logistique par des pays occidentaux. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se prononcer en décembre sur cette intervention, en se fondant notamment sur le rapport de M. Ban.

« Nous devons agir vite », toute l’Afrique de l’Ouest « est concernée » et, au-delà, l’enracinement de « terroristes » est une « menace à la paix et à la sécurité internationales », a plaidé dimanche le président du Niger.

Le président malien a affirmé que le recours à la force était une nécessité face aux « terroristes étrangers » occupant le nord de son pays, tels Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Et le dialogue ne peut avoir lieu avec les autres mouvements que s’ils renoncent à certaines de leurs revendications, a-t-il expliqué.

Selon M. Traoré, en « préalable au dialogue », la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, laïc) doit ainsi « renoncer à l’indépendance et à l’autodétermination » et Ansar Dine, l’un des mouvements islamistes armés occupant le Nord, doit abandonner la charia (loi islamique), qu’il applique avec une extrême rigueur dans les zones sous son contrôle.

Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, a engagé des négociations à Ouagadougou avec Ansar Dine et le MNLA.

Il doit recevoir lundi à Ouagadougou une délégation du gouvernement malien pour lui soumettre un « agenda de pourparlers » avec ces deux mouvements touareg.

Jeuneafrique.com avec AFP