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Agriculture: l’OCDE et la FAO prévoient un « déclin » de l’Europe occidentale d’ici 2027

juillet 3, 2018

Paris – L’agriculture va connaître un « déclin » en Europe occidentale d’ici 10 ans, alors que la Russie va rester première exportatrice mondiale de blé, selon les prévisions croisées de l’OCDE et de la FAO publiées mardi.

Durant la décennie qui vient, la part des pays d’Europe occidentale dans la production mondiale d’orge, de seigle, de colza, de tournesol, de blé, de lait et de viande, « devrait chuter au fur et à mesure que les autres pays et régions vont voir leur croissance s’accélérer » indique le rapport « Perspectives agricoles 2018-2027 » présenté mardi par les deux institutions internationales.

Le « déclin » européen « sera plus particulièrement marqué pour le biodiesel », réalisé à partir de colza ou de tournesol, dont la production devrait baisser de 4% en dix ans à la suite d’un recul de la demande de diesel, souligne le rapport.

L’Europe occidentale restera néanmoins le deuxième producteur mondial de biodiesel, mais une « inconnue majeure » repose sur la « possible révision à la baisse » du taux d’incorporation obligatoire, qui pourrait « engendrer une baisse radicale de la production », avertissent les auteurs.

Dans le même temps, la Fédération de Russie qui a « supplanté l’Union européenne » en tête du classement mondial des exportateurs de blé en 2016 devrait « conserver cette place en 2027 », avec « une part des exportations mondiales de 20% » indique le rapport.

« La présence croissante de la Fédération de Russie sur les marchés d’exportation du blé ces derniers années a eu un fort impact sur les prix mondiaux et la progression ininterrompue de sa part de marché continuera d’influer sur les prix au cours des dix prochaines années » ajoute le rapport.

D’ici à 2027, l’UE qui se classe à la deuxième place des exportateurs de blé représentera 18% des échanges internationaux, suivie par les Etats-Unis (13%), le Canada (11%), l’Australie (10%) et l’Ukraine (10%).

Sur le marché du blé, la part de marché des pays exportateurs développés -principalement les Etats-Unis, le Canada et l’Australie- « pourrait bien diminuer » tout en conservant les marchés de blé de qualité supérieure à teneur en protéines élevée, indique le rapport annuel.

Ce rapport analyse produit par produit, la production, la consommation, et la demande d’ici dix ans, en tenant compte de la volatilité des marchés, des impacts climatiques, et de l’évolution de la population notamment.

Romandie.com avec(©AFP / 03 juillet 2018 13h10)                                                                                                          

Afrique subsaharienne: forte croissance de la production agricole d’ici 2027

juillet 3, 2018

Des produits agricoles exposés lors de la 30e conférence régionale africaine de la FAO à Khartoum, au Soudan, le 19 février 2018 / © AFP / ASHRAF SHAZLY

L’OCDE et la FAO attendent une « forte croissance de la production agricole » en Afrique subsaharienne d’ici 2027, avec une hausse de 30% des productions végétales et de 25% de la production de viande, une progression cependant insuffisante pour assurer la sécurité alimentaire.

Cette progression s’accompagnera d’une « expansion des superficies cultivées pour le maïs, le soja et la canne à sucre », selon le rapport « Perspectives agricoles 2018-2027 » présenté mardi par les deux institutions internationales.

L’Afrique subsaharienne va connaître une « hausse générale de la productivité » avec l’utilisation « d’engrais, de pesticides, de semences améliorées et de technologies de mécanisation et d’irrigation », poursuit-il.

Cependant cette croissance n’assurera pas la sécurité alimentaire de la région en raison « des besoins de consommation grandissants » dus à la croissance démographique.

Une croissance « vigoureuse » est aussi attendue pour le coton (+33%) dans cette région, la canne à sucre (+18%) et le sucre (+34%) tandis que la production de poisson devrait augmenter de 12%.

Malgré la rapidité de ces progressions, l’Afrique subsaharienne ne contribuera qu’à moins de 5% de la production mondiale de sucre et de canne à sucre à l’horizon 2027.

La chenille légionnaire, fléau des cultures en Afrique / © AFP / Thomas SAINT-CRICQ, Kun TIAN

Les auteurs du rapport s’inquiètent par ailleurs des colonies de chenilles légionnaires d’automne qui ont récemment fait leur apparition dans 28 pays d’Afrique « avec des répercussions potentiellement graves pour les cultures de maïs, de riz, de sorgho, de canne à sucre, et de soja ».

Au plan mondial, le rapport note par ailleurs que la demande d’aliments pour animaux continuera de progresser « plus vite que la demande liée à l’alimentation humaine du fait de l’intensification de l’élevage ».

La Chine sera à l’origine d’une large part de cette croissance, en raison de la forte demande de viande.

Romandie.com avec(©AFP / 03 juillet 2018 15h19)

Immigration: l’Allemagne désormais première destination en Europe, selon l’OCDE

décembre 1, 2014

Paris  – Ilot de prospérité dans la crise, l’Allemagne est devenue en 2012 la principale destination d’immigration en Europe, et la deuxième derrière les Etats-Unis au sein des pays de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), révèle lundi un rapport de l’OCDE. La Suisse a accueilli 125’600 migrants en 2012, indique également l’OCDE dans son rapport annuel sur les migrations, publié lundi, soit 1,6% de la population.

La Suisse devance ainsi la Norvège (1,2%) et l’Australie (1,1%). L’immigration s’est poursuivie en 2013, avec 136’200 nouvelles arrivées, ajoute l’OCDE.

Ces immigrés viennent essentiellement de l’Union européenne. Sur les dix principaux pays de provenance, huit sont des pays membres de l’UE. L’Allemagne arrive largement en tête (18% du total), devant le Portugal, l’Italie, la France, l’Espagne, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la Pologne, l’Autriche et l’Inde.

« Après les Etats-Unis, l’Allemagne est dorénavant le deuxième pays d’immigration le plus important, alors qu’elle occupait la huitième place en 2009 », indique l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans son rapport annuel sur les migrations.

L’Allemagne a accueilli près de 400’000 migrants en 2012, dernière année pour laquelle l’OCDE a des données complètes. C’est moins que le million d’entrées enregistrées par les Etats-Unis, mais plus qu’au Royaume-Uni (286’000), en France (259’000) ou en Italie (258’000).

Une grande part de ces « entrées permanentes » provient de l’UE elle même. La bonne santé économique de Berlin a en effet attiré les migrants d’Europe centrale ou de l’est, aux liens traditionnellement forts avec l’Allemagne, ainsi que ceux du Sud, frappés de plein fouet par la crise.

Dans un pays confronté au vieillissement de sa population, de récentes modifications de la loi ont aussi facilité l’immigration des ressortissants de pays tiers, note le rapport.

La France a pour sa part assisté à une progression régulière des entrées: +8% depuis 2011 et +21% sur cinq ans.

Vers l’Espagne ou l’Italie en revanche, où le chômage a atteint des sommets, l’immigration a chuté en quelques années, alors que ces deux pays se plaçaient encore aux deuxième et troisième places du classement OCDE en 2007.

Plus largement, la crise fait chuter les flux en provenance de pays tiers, ramenés à 950.000 en 2012 contre 1,4 million en 2007. C’est, pour la première fois, moins que le total des migrants légaux entrant aux Etats-Unis.

Au total, les flux de migration permanente ont baissé de 0,8% en 2012 au sein des pays de l’OCDE, et ils devraient progresser de 1% en 2013. Les pays de l’OCDE comptent aujourd’hui 115 millions d’immigrés, « soit environ 10% de la population ».

« UNE RESSOURCE ET PAS UN PROBLÈME »

Le profil des migrants a changé en quelques années. La Chine reste le principal pays d’origine, mais les flux en provenance d’Europe orientale ont fluctué (hausse, puis baisse), tandis que ceux d’Amérique latine diminuent régulièrement.

Les migrants sont aujourd’hui « plus instruits que leurs prédécesseurs », puisque la part de ceux ayant un niveau d’éducation élevé « a augmenté de 70% au cours de la dernière décennie ».

La migration de travail a baissé continuellement depuis 2007/2008 et chuté d’environ 12% en 2012.

En ce qui concerne l’asile, l’Allemagne était aussi la première destination des demandeurs en 2013 (110’000), loin devant les Etats-Unis (68’000) et la France (60’000), selon le rapport. Au total, 556’000 personnes ont demandé l’asile dans la zone OCDE l’an dernier, « une nette augmentation de 20% principalement liée à la persistance de la situation en Syrie » qui a amené 47’800 demandeurs l’an dernier, devant l’Afghanistan (34’500).

Face à ces bouleversements, le rapport note que les objectifs des politiques publiques ont changé, « de même que la perception du rôle des migrations ». « Aujourd’hui, le débat se focalise davantage sur la cohésion sociale et moins sur les besoins urgents en recrutement ».

Aussi l’OCDE appelle-t-elle à ne pas sacrifier les bénéfices de long terme aux préoccupations plus immédiates, telles que « les cycles politiques courts et l’hostilité de l’opinion publique ».

Elle note la complexité des enjeux, entre besoin de main d’oeuvre et objectifs d’intégration par exemple, et souligne qu' »il faut voir dans les migrants une ressource et non pas un problème, et dans les politiques d’intégration un investissement ».

« Les systèmes de gestion des migrations de travail qui fonctionnent aujourd’hui peuvent ne pas fonctionner demain », note Stefano Scarpetta, le directeur de l’emploi, du travail et des affaires sociales à l’OCDE, qui avertit: « l’inaction peut être coûteuse ».

Romandie.com avec(AWP / 01.12.2014 12h28)