Selon un calendrier adopté par les dirigeants de l’EAC, le 28 février devait marquer le début du retrait des rebelles du M23. Mais sur le terrain, les villages autour de Goma tombent les uns après les autres.
Les rebelles du M23, censés amorcer le 28 février un retrait de leurs positions selon un nouveau calendrier adopté il y a dix jours par les chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) à Addis Abeba, se sont emparés de nouveaux villages dans l’est de la RDC.
Selon des habitants, les combats se sont intensifiés dans le Masisi, territoire du nord-ouest de Goma, où le M23 a pris la ville de Mushaki le 24 février, à une trentaine de kilomètres de la capitale provinciale du Nord-Kivu. Le M23 contrôle Mushaki-centre « mais n’a pas avancé (…) car nous sommes là », a assuré une source militaire.
Plus au nord dans le même territoire, vers Mweso, « les rebelles ont pris le contrôle (des villages) de Busumba, Gashungo, Rugongwe », a décrit un responsable administratif. « Il y a eu des combats… Plusieurs collines sont dans les mains du M23. La population s’enfuit », a témoigné un représentant de la société civile.
Retrait échelonné
Plusieurs initiatives diplomatiques ont été lancées, sans succès jusqu’à présent. Un mini-sommet organisé en novembre à Luanda avait notamment ordonné un retrait du M23 de ses positions, ce qui n’a pas eu lieu. Le 17 février, à Addis Abeba, les chefs d’État de l’EAC ont adopté un nouveau calendrier, prévoyant un « retrait de tous les groupes armés » d’ici le 30 mars.
Samedi soir, devant la presse, le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a détaillé les étapes de ce retrait échelonné sur 30 jours. « La première phase commence le 28 février, c’est-à-dire mardi », a-t-il souligné.
Le père Guéorgui Edelchtein, 89 printemps, ne se lasse jamais d’un bon débat. Assis devant une collection d’icônes, il pointe un fauteuil vide. « J’aimerais avoir en face de moi un ou deux de mes adversaires. »
Pourquoi est-il l’un des rares prêtres orthodoxes de Russie à s’opposer à l’offensive en Ukraine ? Le vieux pope, barbe blanche et soutane noire, répond d’une voix chevrotante, mais sans hésitation.
« J’ai peur d’être un mauvais prêtre, car je n’ai pas toujours été contre toutes les guerres, mais j’ai toujours été contre les guerres agressives, de conquête. »
« L’Ukraine est indépendante, qu’ils fassent ce que bon leur semble », ajoute-t-il, interrogé par l’AFP dans sa maison du hameau de Novo-Bely Kamen, sur les bords de la Volga, à six heures de route de Moscou.
Depuis l’attaque du 24 février, seule une poignée de prêtres de l’Eglise russe — qui revendique 150 millions de fidèles à travers le monde — se sont prononcés ouvertement contre la campagne militaire du Kremlin.
A l’inverse, leur chef, le Patriarche Kirill, a multiplié les homélies belliqueuses, appelant à « faire corps » autour du pouvoir pour vaincre les « ennemis » de l’union historique entre la Russie et l’Ukraine.
Depuis sa nomination en 2009, Kirill prône sans modération une alliance avec le régime de Vladimir Poutine, au nom de valeurs conservatrices opposées à un Occident jugé impie.
L’actuelle Eglise orthodoxe russe, institution très hiérarchisée sous contrôle des services secrets pendant l’URSS, n’a jamais encouragé la critique. Mais des irréductibles demeurent.
« Sang sur les mains »
Le 25 février, le père Edelchtein a signé une lettre rédigée par l’un de ses amis, le père Ioann Bourdine, et publiée sur le site de leur paroisse du village de Karabanovo, dans la région de Kostroma.
« Le sang des Ukrainiens n’est pas seulement sur les mains des dirigeants russes et des soldats exécutant les ordres. Il est aussi sur les mains de ceux soutenant cette guerre ou se taisant », indiquait le message, depuis supprimé.
Le chef du diocèse de Kostroma, le métropolite Ferapont, a condamné cette intervention et souligné que les deux popes étaient les seuls clercs de la région, qui en compte 160, à avoir protesté contre l’offensive.
Mais la protestation ne s’est pas arrêtée là. Le 6 mars, lors d’une messe, le père Bourdine évoque négativement le conflit.
Le jour même, il est convoqué et interrogé au commissariat. Le 10 mars, il reçoit une amende de 35.000 roubles (440 euros) pour « discréditation » de l’armée, une nouvelle infraction passible de trois ans de prison en cas de récidive.
Au procès, quatre personnes ont témoigné contre lui.
« Pendant la messe, le père Bourdine ( ?) nous a dit qu’il allait prier pour l’Ukraine », a déclaré une paroissienne, selon une copie du dossier consultée par l’AFP.
« Sataniste »
Le prêtre Bourdine, 50 ans, s’exprime toujours contre l’offensive. « Le commandement +Tu ne tueras point+ est pour moi inconditionnel, comme les autres », dit-il à l’AFP, depuis sa maison située près de Kostroma.
Selon lui, peu de popes orthodoxes russes critiquent le conflit car beaucoup sont sensibles à la « propagande » et « peu éduqués ». S’ajoute la peur de sanctions ou de poursuites judiciaires.
Ioann Bourdine raconte que la police est venue prendre des photos de sa maison et de sa voiture.
« Le père Bourdine est bien plus courageux que moi », glisse le père Guéorgui Edelchtein, depuis une chapelle construite près de sa maison.
D’origine juive par son père, et polonaise catholique par sa mère, Edelchtein s’est converti à l’orthodoxie en 1955 dans l’espoir, déçu, d’échapper à l’emprise du système soviétique. L’un de ses deux fils, Yuli-Yoel, a lui émigré en Israël où il a mené une importante carrière politique.
« Les dirigeants de notre Eglise sont toujours des laquais du régime communiste », lâche Edelchtein, assurant que le Patriarcat de Moscou a été ravivé en 1943 par un « sataniste »: Staline.
Les deux prêtres ne se présentent pourtant pas comme des dissidents et, au nom de l’unité de l’Eglise russe, traversée par de terribles schismes au cours de son Histoire, n’appellent pas à désobéir au Patriarche.
« Si une personne commet un péché, il se compromet, mais ne compromet pas toute l’Eglise », estime Ioann Bourdine.
Ses déboires l’ont toutefois bouleversé. Début avril, il s’est retiré du service actif et réfléchit à son avenir, au sein ou en dehors de l’Eglise.
Issu d’une famille religieuse, mais ordonné seulement en 2015, après une carrière de journaliste, il tient à respecter ses « convictions intimes ».
« Si, au sein de cette Eglise, je parle en me censurant, si j’arrête de dire qu’un péché est un péché et que les bains de sang sont inadmissibles, alors, petit à petit, je cesserai d’être un berger. »
L’administration régionale de Kharkiv a notamment été la cible d’intenses bombardements, le 1er mars 2022. Photo HOTO : via Reuters/Services d’urgence ukrainiens
L’armée ukrainienne se trouve face à des offensives majeures sur Kiev et Kharkiv – où les cibles civiles n’ont pas été épargnées –, mais aussi sur le port de Marioupol, où les forces russes auraient rejoint mardi celles des séparatistes le long de la côte sud-est.
Après une offensive sur le port de Marioupol, le ministère russe de la Défense a affirmé que ses troupes qui progressaient le long de la côte de la mer d’Azov, depuis la Crimée, et celles venues du territoire séparatiste prorusse de Donetsk avaient réussi à faire leur jonction.
L’information n’était pas immédiatement vérifiable. Peu de temps auparavant, l’armée ukrainienne avait même affirmé avoir fait échouer cette tentative.
Cette ville de près de 500 000 habitants était à tout le moins sans électricité mardi matin, selon le gouverneur de la région de Donetsk, qui a précisé sur sa page Facebook que la ville de Volnovakha (20 000 habitants) est quant à elle largement détruite.
Marioupol et Volnovakha sont à nous! Les deux villes subissent la pression de l’ennemi, mais elles tiennent, a toutefois indiqué Pavlo Kirilenko.
La prise de Marioupol et Volnovakha permettrait de faciliter la jonction de la Crimée annexée avec les forces du territoire séparatiste prorusse de Donetsk, et donc avec la frontière avec la Russie. Un tel corridor bloquerait aussi l’accès à la mer d’Azov à l’Ukraine sans tout l’est du pays.
Marioupol sera entièrement encerclée dès mardi, avait promis plus tôt Edouard Bassourine, commandant des forces séparatistes du territoire prorusse de Donetsk à la chaîne d’État russe.
À Kherson, à l’ouest de Marioupol, il semble que des troupes russes patrouillent désormais à l’intérieur de la ville.
Aux entrées de Kherson, l’armée russe a installé des checkpoints. Il est difficile de dire comment la situation va se développer, a écrit sur sa page Facebook Igor Kolikhaïev, maire de cette ville de 290 000 habitants située près de la Crimée. Kherson est et reste ukrainienne […] Kherson résiste!, a-t-il ajouté.
Les civils ciblés à Kharkiv
Le centre de Kharkiv, ville d’environ 1,4 million d’habitants située non loin de la frontière russe, a été la cible de bombardements intenses par l’armée russe, a annoncé mardi sur Telegram le gouverneur de la région, Oleg Sinegoubov.
L’occupant russe continue d’user d’armes lourdes contre la population civile, a-t-il écrit, publiant des images d’une énorme explosion sur la place centrale de la ville, où se trouve le siège de l’administration locale. Des images d’un missile s’abattant sur cet édifice avaient aussi commencé à circuler sur Twitter tôt mardi matin.
Au moins 10 personnes ont été tuées, plus de 20 blessées. Les secouristes et les volontaires ont sauvé des décombres 10 personnes, selon un bilan préliminaire, a indiqué de son côté le service ukrainien des situations d’urgence.
Les services d’urgence sortent un corps de l’hôtel de ville de Kharkiv après un bombardement russe, le 1er mars 2022. Photo: AFP via Getty Images/Sergey Bobok
De son côté, la Russie continue d’affirmer qu’elle ne vise pas les zones et les infrastructures civiles, malgré les bombes qui tombent sur des quartiers résidentiels. Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a de nouveau accusé l’Ukraine d’utiliser les civils comme boucliers humains.
Des lance-roquettes multiples, des mortiers de gros calibre sont installés dans les cours d’immeubles près d’écoles et de jardins d’enfants, a soutenu M. Choïgou, mardi. Les forces armées de la Fédération de Russie continueront l’opération militaire spéciale jusqu’à ce que les objectifs fixés soient atteints.
Lundi, la haute-commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, indiquait que la guerre a tué, au bas mot, 102 civils, dont 7 enfants, un bilan qui pourrait être considérablement plus élevé. Le ministère de la Santé ukrainien dénombre pour sa part au moins 353 civils tués depuis le début de l’invasion.
Dans un tweet publié mardi matin, le ministre de la Défense de l’Ukraine a affirmé que plus de 5700 soldats russes avaient perdu la vie depuis le début de l’invasion. Il s’agit d’un estimé des pertes russes et non d’un bilan exhaustif, a précisé Oleksii Reznikov.
Des kilomètres de chars aux portes de Kiev
Les forces du Kremlin sont aussi en mouvement dans le nord du pays, Kiev étant l’une des cibles principales de Vladimir Poutine.
Après une fin de semaine de bombardements et d’escarmouches dans la capitale et ses environs, un important convoi de l’armée russe s’en approche. Il se trouverait à environ 25 kilomètres de la ville, selon un responsable de la Défense américaine.
Des images satellites publiées tard lundi montraient des colonnes de véhicules militaires s’étirant sur une soixantaine de kilomètres au nord-ouest de Kiev.
Des habitants demeurés sur place produisent aussi des cocktails Molotov à la chaîne. L’armée ukrainienne a publié des graphiques leur montrant sur quelles parties des chars russes les lancer afin de causer le plus de dommage.
Svyatoslav Yurash, 26 ans, législateur au sein du gouvernement de Volodymyr Zelensky, pose avec son fusil d’assaut en attendant les soldats russes à Kiev. Photo : AFP via Getty Images/Aris Messinis
Mardi, l’armée russe a demandé aux civils de Kiev vivant près d’infrastructures du renseignement ukrainien d’évacuer.
Afin d’arrêter les attaques informatiques contre la Russie, des frappes avec des armes de haute précision vont être menées contre des infrastructures technologiques du service de sécurité et du centre principal de l’Unité des opérations psychologiques à Kiev, a prévenu le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.
Nous appelons […] les habitants de Kiev vivant à proximité des noeuds de retransmissions à quitter leur domicile.
Une base militaire de Bovary, au nord-est de Kiev, détruite par des bombardements, le 1er mars 2022 Photo: AFP via Getty Images/Genya Savilov
À Okhtyrka, à l’est de Kiev, non loin de la frontière russe, plus de 70 soldats ukrainiens sont morts après des bombardements visant une base militaire, a annoncé le gouverneur de la région de Soumy dans une publication Facebook.
Le président du Bélarus a par ailleurs annoncé mardi qu’il allait déployer plus de troupes à sa frontière avec l’Ukraine, selon le service de presse de l’État Belta. Le pays d’Alexandre Loukachenko sert déjà d’arrière-base aux troupes russes qui descendent vers Kiev.
Radio-Canada avec les informations de Reuters et Agence France-Presse
Des forces progouvernementales, appuyées par les Emiratis et les Saoudiens, ont lancé mercredi leur offensive sur le port stratégique de Hodeida (ouest), avec l’objectif d’en chasser les rebelles Houthis et de modifier le rapport de force dans le conflit qui ravage le Yémen.
Dans un pays à la population exsangue, une quinzaine d’ONG internationales ont exprimé leur vive inquiétude face à cet assaut sur une cité de 600.000 habitants. Dans une lettre, elles ont exhorté le président français Emmanuel Macron à faire pression sur Ryad et Abou Dhabi, et jugé « inconcevable » de maintenir la conférence humanitaire sur le Yémen prévue fin juin à Paris.
Au terme d’un ultimatum ayant expiré mardi soir, l’offensive a débuté mercredi à 13H15 (10H15 GMT), après avoir reçu le « feu vert » de la coalition, ont indiqué à la mi-journée à l’AFP des responsables des forces pro-gouvernementales ayant requis l’anonymat.
Les troupes progressent en direction de l’aéroport, situé au sud de Hodeida, d’après les mêmes sources, qui sont présentes sur le terrain à Al-Jah, à 30 km environ au sud-est de la ville.
Dix-huit raids aériens ont été menés contre des positions des Houthis au cours des heures précédentes pour préparer l’offensive, ont-elles ajouté.
La chaîne Al-Massirah, contrôlée par les rebelles, avait rapporté des raids aériens en matinée « sur des fermes » en périphérie de Hodeida.
Selon des sources médicales, 22 combattants rebelles et trois soldats des forces progouvernementales ont été tués ces dernières 24 heures.
– « Sécurité maritime » –
A l’aube, l’agence officielle émiratie WAM avait rapporté une accélération des préparatifs « en vue de libérer Hodeida ».
D’importants contingents des forces anti-rebelles « ont atteint la périphérie de la ville » et des systèmes d’armes sophistiqués sont acheminés, avait ajouté WAM, citant une source militaire.
Le grand port de Hodeida, sur la mer Rouge, constitue un enjeu stratégique d’une guerre qui dure depuis plus de trois ans: il est le point d’entrée d’une bonne partie des importations et de l’aide humanitaire internationale destinée à la population yéménite.
Avant le lancement de l’offensive, mardi soir, le gouvernement yéménite avait affirmé que « tous les moyens pacifiques et politiques pour écarter les miliciens Houthis du port » avaient « été épuisés ».
« La libération de Hodeida est vitale à la lumière de la menace croissante que les miliciens Houthis, soutenus par l’Iran, font peser sur la sécurité maritime en mer Rouge, par où passent environ 15% du commerce international », a argué sur twitter l’ambassadeur saoudien à Washington, Khaled ben Salmane, un des fils du roi.
Les Emirats arabes unis, qui apportent un soutien essentiel au sol à des forces yéménites hétéroclites, avaient donné jusqu’à mardi soir à l’ONU pour trouver une solution et contraindre les Houthis à abandonner le contrôle de Hodeida sans combattre.
Alors que cet ultimatum expirait, Anwar Gargash, ministre d’Etat émirati aux Affaires étrangères, a publié une série de tweets tard mardi soir affirmant que les Houthis ne pouvaient plus « tenir Hodeida en otage pour financer leur guerre » et « détourner » l’aide humanitaire internationale.
« La libération de la ville et du port créera une nouvelle réalité et amènera les Houthis aux négociations », a-t-il assuré en promettant que « les Emirats arabes unis et la coalition continueront à accélérer le flot d’aide humanitaire ».
Mardi soir, l’homme fort des Emirats, Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, a reçu à Abou Dhabi le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, alors que les relations entre les autorités émiraties et M. Hadi, qui vit en exil à Ryad, s’étaient détériorées ces derniers mois.
Plus tôt, le président français Emmanuel Macron avait appelé les « parties prenantes » dans le conflit au Yémen à la « retenue » et à la « protection des populations civiles », lors d’un échange téléphonique avec Mohammed ben Zayed.
Cet entretien s’est déroulé notamment « dans la perspective de l’organisation à Paris fin juin d’une conférence humanitaire » sur le Yémen, a ajouté l’Elysée.
A la lumière des derniers évènements à Hodeida, une coalition de 14 ONG a pour sa part demandé l’annulation de cette conférence co-présidée par Ryad.
Henrietta Fore, directrice générale de l’Unicef, s’est déclarée « profondément inquiète » et a appelé à la protection des quelque 300.000 enfants qui vivent à Hodeida et dans les environs.
L’ONU a retiré son personnel international de Hodeida lundi et, mardi, la représentante de l’Unicef, Meritxell Relano, a indiqué que son agence avait « prépositionné » dans la ville plus de 20.000 trousses d’hygiène.
Les forces anti-rebelles n’ont remporté aucune victoire militaire majeure depuis la reprise de cinq provinces du sud et de la ville d’Aden mi-2015 grâce à l’intervention de la coalition commandée par l’Arabie saoudite.
Les rebelles Houthis, originaires du nord du pays, contrôlent par ailleurs toujours la capitale Sanaa.
Depuis 2015, la guerre au Yémen a fait près de 10.000 morts, plus de 55.000 blessés et provoqué « la pire crise humanitaire du monde », selon l’ONU.
L’offensive contre la partie rebelle de la Ghouta orientale « doit se poursuivre », a prévenu dimanche le président syrien, après deux semaines de bombardements meurtriers pour les civils et des combats au sol qui lui ont permis de reprendre plus du quart de l’enclave.
D’après l’ONU, un premier convoi d’aide humanitaire devrait entrer lundi dans le dernier fief rebelle aux portes de Damas, dont les quelques 400.000 habitants sont assiégés depuis 2013 et subissent de graves pénuries de nourriture et de médicaments.
« L’opération doit se poursuivre, parallèlement à la possibilité donnée aux civils de rejoindre les territoires » du régime, a affirmé Bachar al-Assad, dont les forces ont entamé le 18 février une campagne aérienne d’une rare violence, prélude à une offensive terrestre en cours.
Le régime a fait dimanche sa première annonce officielle concernant cette opération au sol, qui se déroule malgré la trêve quotidienne de cinq heures (07H00-12H00 GMT) observée depuis mardi à l’initiative de son grand allié russe.
L’armée syrienne a « progressé sur plusieurs fronts », a dit une source militaire citée par l’agence officielle Sana, alors que depuis plusieurs jours déjà les combats sur le terrain s’étaient intensifiés.
Les forces du régime ont ainsi capturé des secteurs dans l’est et le sud-est de l’enclave, jusqu’à prendre le contrôle de « plus de 25% » du fief rebelle, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Les forces syriennes se trouvaient dimanche à trois kilomètres seulement de Douma, la grande ville de la Ghouta, cible de raids aériens, et ont pris pied dans le centre de l’enclave, d’après l’Observatoire.
– ‘Beaucoup de peur’ –
Malgré la trêve quotidienne, 34 civils ont été tués dimanche dans des bombardements du régime, 690 depuis le début de la campagne, selon l’OSDH.
« Il n’y a aucune contradiction entre la trêve et les combats », a estimé dimanche le président syrien.
Cette trêve devait permettre l’évacuation de civils et blessés et l’entrée d’aide humanitaire dans un secteur touché par des centaines de cas de malnutrition.
« Un convoi de 46 camions transportant des aides médicales et de la nourriture pour 27.500 personnes » devrait finalement se rendre lundi dans la Ghouta, a annoncé le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU.
Au total, « 70.000 personnes dans le besoin » doivent bénéficier de ces aides, et un deuxième convoi doit être envoyé jeudi.
Dimanche, un correspondant de l’AFP a pu voir des habitants, femmes et enfants, jetés sur les routes par les frappes sur la localité de Beit Sawa, emportant de maigres biens sur des motos ou des camionnettes.
« Tout le monde est sur les route, il y a des destructions partout », lâche Abou Khalil, 35 ans, portant dans ses bras une petite fille blessée à une joue. « De nombreuses familles sont sous les décombres, les secouristes sont débordés ».
Dans les hôpitaux, les mêmes drames sont filmés au quotidien par les correspondants de l’AFP, avec des enfants en pleurs, des petits au visage ensanglanté, des hommes au crâne bandé et parfois couverts de poussière.
« Il y a beaucoup de peur, on ne peut que s’attendre à une catastrophe humanitaire », proclame Bachir, 25 ans, à Douma.
– ‘Responsabilité écrasante’ –
La Syrie est ravagée depuis 2011 par une guerre complexe qui a fait plus de 340.000 morts. Grandement fragilisé, le régime d’Assad est parvenu à reprendre la main grâce à l’appui militaire de la Russie en 2015, mais aussi de l’Iran.
Le pouvoir contrôle désormais plus de la moitié du territoire et reste déterminé à reconquérir l’intégralité du pays.
Le scénario dans la Ghouta orientale n’est pas sans rappeler celui de 2016 à Alep (nord), où les rebelles avaient dû abandonner leurs fiefs après un siège et des bombardements dévastateurs du régime et de Moscou.
La Maison Blanche, qui a condamné l’offensive « soutenue par la Russie et l’Iran », a ainsi accusé Moscou et Damas d’utiliser « la même combinaison de mensonges et d’usage non discriminé de la force pour isoler et détruire Alep en 2016 ».
Malgré l’adoption fin février d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui réclame un cessez-le-feu de 30 jours dans toute la Syrie, les puissances internationales se sont révélées impuissantes face au bain de sang.
Pour la Première ministre britannique Theresa May et le président américain Donald Trump, le régime syrien et la Russie ont « la responsabilité écrasante de la souffrance humaine déchirante » dans la Ghouta orientale, a indiqué Londres dans un communiqué.
De son côté, le président français Emmanuel Macron a « fortement engagé » son homologue iranien Hassan Rohani « à exercer les pressions nécessaires sur le régime syrien pour mettre un terme aux attaques indiscriminées contre les populations », lors d’un entretien téléphonique. Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, est arrivé dimanche soir à Téhéran, où il doit notamment évoquer la situation en Syrie.
« On m’accuse d’avoir volé ! Tout ce que je fais, le président le sait. Les gens racontent n’importe quoi! Quand je fais une importante transaction en Chine au nom de l’Etat, je n’ai qu’une petite partie. Le président même sait comment les choses se passent.
Je sais que le président fait tout ça pour calmer les choses. Sauf s’il veut me sacrifier. Et pourtant mon petit frère Kiki a fait pire », aurait dit Jean Jacques Bouya, en privé, au sortir de la séance de questions orales des députés aux membres du gouvernement. « Cet Ibovi là, a t-il poursuivi, il se prend pour qui ? Un pauvre type comme ça ! Vraiment mes parents du Nord là hein! On verra son cas! », nous a soufflé à l’oreille un proche de Bouya qui a entendu son chef maugréer.
Le ministre de l’Aménagement du territoire, chargé des Grands Travaux était visiblement remonté. Il y voit un complot ourdi par les réseaux Okemba et Denis Christel Sassou Nguesso contre lui, « le grand bâtisseur », tel il aime à se faire appeler. Ce n’est donc pas pour rien que ses chiens de garde, Parfait Iloki et André Ondélé, ont été chargés d’engager, en sourdine, une campagne anti JDO et Denis Christel Sassou Nguesso, à travers les réseaux sociaux, la presse nationale et internationale, surtout auprès des journalistes qui sont souvent passés à la caisse des Grands Travaux pour des interviews payantes accordées à Jean Jacques Bouya.
D’ores déjà, certaines informations intox contre Okemba et Kiki que m’a fait parvenir un ami pour un relais, sont, après vérification, l’oeuvre des communicants de Bouya. « La fake news selon laquelle Okemba a échappé à un assassinat est sortie des laboratoires de Iloki parfait et André Ondélé ».
Les personnes a qui ils ont envoyé cette fake news m’ont imprudemment contacté pour en faire un relais. J’ai décliné l’offre en constatent qu’était cousue de fil blanc. Apparemment, Jean Jacques est disposé à faire le grand déballage s’il continue à faire l’objet de ce que lui-même appelle « calomnie ».
Ce n’est pas seulement sur le plan de la communication que Bouya a investi. En interne, des millions de FCFA (le montant est inconnu) ont été mobilisés pour graisser la patte à tous ceux qui ont une réelle influence sur la gestion des dossiers se rapportant aux crimes économiques. Qu’il s’agisse de la DGST ou du Parquet.
Jean Didier Elongo, l’un des hommes écrans de Bouya dans ses tours de passe passe aux Grands Travaux, garde le contact avec ces gens pour ne pas être surpris par une interpellation inopinée. Des gens des services sont payés pour renseigner constamment Bouya et Elongo. Comme quoi le malheur des uns fait le bonheur des autres. »
Rien de grave pour l’instant, c’est le code qu’ils auraient confié à Jean Didier Elongo pour le rassurer. À demain pour la suite, notamment le désengagement de Beijing qui refuse de garantir les investissements chinois au Congo, à cause de Bouya.
Washington – Le président américain Barack Obama a averti mardi que l’offensive lancée pour reconquérir Mossoul, dernier grand fief des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Irak, serait difficile, assurant que l’aide à la population civile était aussi une priorité absolue.
Mossoul sera une bataille difficile. Il y aura des avancées et des revers, a-t-il prévenu lors d’une conférence de presse commune dans les jardins de la Maison Blanche avec le chef du gouvernement italien Matteo Renzi.
Je suis convaincu que l’EI sera vaincu à Mossoul et que cela marquera un nouveau pas vers sa destruction totale, a-t-il ajouté.
Le début des opérations pour libérer Mossoul est un grand pas en avant, a-t-il encore dit, reconnaissant toutefois l’immense défi humanitaire qu’elles présentent.
En plus de faire disparaître l’EI, nous nous concentrons sur la sécurité et l’aide humanitaire pour les civils qui échappent aux combats, ce sera une priorité absolue pour nos deux gouvernements, a assuré Barack Obama.
Les habitants fuient, il va y avoir des déplacements significatifs. Tout cela a été pris en compte dans le processus de planification de la coalition, en coordination avec les Nations unies et les grandes organisations humanitaires, a dit le président américain.
Et nous avons donc conçu des plans et des infrastructures pour faire face à la crise humanitaire potentielle, aussi élaborés que les plans militaires, a-t-il souligné.
Des dizaines de milliers de combattants irakiens ont été mobilisés pour reprendre Mossoul au groupe Etat islamique. Une offensive d’une ampleur sans précédent qui fait craindre un exode de civils alors que quelque 1,5 million de personnes vivent encore dans la ville. Les combattants irakiens sont appuyés par des bombardements aériens de la coalition internationale antijihadistes menée par les Etats-Unis.
L’offensive sur Mossoul permettra de chasser (l’EI) des quartiers habités et nous les détruirons et nous les vaincrons afin qu’ils ne soient plus en position de mener des attentats terroristes contre nos citoyens ou nos amis et alliés, ou contre des innocents en Irak et en Syrie, a martelé Barack Obama.
Beyrouth – Les jihadistes du Front al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda, vont lancer une offensive dans les 48 heures en Syrie, d’où la Russie, alliée du régime, est en train de retirer ses troupes.
Il est clair que la Russie a subi une défaite, et dans les prochaines 48 heures, le Front al-Nosra va lancer une offensive en Syrie, a affirmé mardi à l’AFP via Skype un commandant de ce groupe sur le terrain.
En raison des frappes russes en Syrie depuis le 30 septembre, Al-Qaïda allié à des groupes islamistes a perdu de nombreux secteurs dans la province de Lattaquié (ouest) ainsi qu’une grande partie de la province d’Alep (nord).
Nous ne sommes pas engagés par le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 février à l’initiative de la Russie et des Etats-Unis, a par ailleurs rappelé le commandant qui s’exprimait sous couvert de l’anonymat.
Les Russes se sont retirés car ils soutenaient le régime mais ce dernier s’est avéré incapable de garder les territoires conquis, a-t-il ajouté.
Ancien ministre délégué chargé de la coopération, puis ancien ministre à la présidence de la République, chargé de la défense nationale, membre du bureau politique du P.c.t (Parti congolais du travail), professeur des Universités, Charles Zacharie Bowao est, depuis son séjour en France, ces dernières semaines, dans une sorte d’offensive médiatique sur la question constitutionnelle, dans le but de convaincre le président de la République, Denis Sassou-Nguesso, à ne pas céder à la tentation de changer la Constitution, pour se maintenir au pouvoir.
Après une longue interview au magazine «Afrique Asie», dans son édition de mars 2015, il a été, mercredi 18 mars dernier, l’invité de R.f.i-Afrique, en martelant que «le changement de la Constitution est illégal».
Charles Zacharie Bowao a choisi le terrain médiatique pour poursuivre le combat déclenché, en novembre 2014, au sein du bureau politique du P.c.t, contre le changement de la Constitution. Il s’explique sur tout: sa lettre ouverte au président de la République, qui, selon lui, est «comme la meilleure expression intellectuelle de cet engagement citoyen». «Je suis satisfait de l’intérêt qu’elle continue de susciter sur la place publique», ajoute-t-il; sur l’affaire des explosions du 4 mars 2012: «On a cherché à faire de moi non pas un fusible, ce que j’aurais bien compris, mais un bouc-émissaire, et cela je ne pouvais l’accepter. Je me suis publiquement défendu. Je ne pouvais pas laisser faire un complot qui pouvait avoir raison de ma vie. J’ai été inculpé à tort dans cette triste affaire. Heureusement, la Cour suprême m’a mis hors de cause, dans le fond comme dans la forme. Le procès s’est déroulé sans que je ne sois concerné à un titre ou à un autre»; son éviction du gouvernement, la refondation du P.c.t, etc.
Mais, analysant la situation créée par le débat sur la Constitution, Charles Zacharie Bowao dégage trois hypothèses qui peuvent subvenir:
«La première est: le président décide le passage en force, crée les conditions pour aller au référendum et gagne. Cela signifie que toutes les institutions s’effondrent. Il y aura nécessairement une période de transition au cours de laquelle il lui faudra regagner une légitimité dans le cadre de cette nouvelle Constitution. Quel est le génie politique qui pourrait le faire passer d’une Constitution d’où il a tiré sa légitimité vers une autre légitimité tirée d’une nouvelle Constitution, tout en gardant un consensus politique? Je n’y crois pas. D’où une période de troubles. Les Congolais ne sont pas aussi résignés qu’on le croit.
Deuxième hypothèse: le peuple met en déroute le processus conduisant au référendum. Par conséquent, le président doit démissionner, puisqu’il aura engagé sa responsabilité. Il faut, ensuite, environ quatre-vingt-dix jours pour organiser les élections, ce qui ne sera pas possible. Il faut, donc, négocier une période de transition.
Dernière hypothèse, le peuple s’enflamme et chasse le président. Ceux qui arrivent s’appuient sur la Constitution pour négocier le tournant politique. Comme au Burkina, on peut opter pour une charte…
Dans tous les cas, le Congo aura perdu sa crédibilité sur tous les plans: interne et international. On n’a pas besoin d’un tel recul».
L’ancien ministre de la défense pense que l’alternance est possible au Congo: «Il y aura inévitablement quelqu’un, pourvu que les règles du jeu soient consensuelles et que la culture démocratique fasse le reste. Des talents et des intelligences foisonnent dans ce pays. Les hommes de caractère, compétents et libres ne manquent pas».
Mais, il met en garde contre une dégénérescence de la situation actuelle qui met le président de la République au centre de tout: «Si nous ne gérons pas bien la période qui s’annonce, un recul en arrière n’est pas impossible. On peut avoir des problèmes, mais peut-être pas comme en 1997. Je crois qu’il y aura un autre type de discours et de réflexe qui l’emportera sur le scepticisme çambiant. Je suis optimiste quant à notre capacité à dépasser l’incertitude politique et le soupçon de modernité dans lequel baigne le pays, pour négocier à haute échelle les défis d’humanité qu’impose la temporalité. Le Congo est à la croisée des chemins. Denis Sassou-Nguesso est un homme seul face à son peuple, un président seul face à la République, un mythe seul face à l’Histoire, une légende seule face à l’avenir. À lui de savoir et savoir-faire. Sa sortie intelligemment négociée est une promesse à tenir, qui fait signe à la capacité des Congolaises et des Congolais à se projeter dans un avenir épanoui».
Sur Radio France internationale, il conseille au président de la République «d’entrer dans l’histoire par la grande porte»: «Qu’est-ce qu’il faut selon vous pour éviter au Congo une nouvelle crise politique? Il faut très peu de choses. Le président de la République se remet au-dessus de la mêlée, et il dit clairement aux Congolais, aux Congolaises qu’il respectera la Constitution. Ça veut dire: ne pas se donner une démarche qui, demain, nous amène au changement de la Constitution.
Deuxième chose, puisque nous avons fait le point des élections précédentes et que nous sommes tombés d’accord qu’il y a un problème avec le fichier électoral, qu’il y a un problème de gouvernance des élections, en tant que président de la République, il appelle les différents partis pour s’accorder sur la manière de tirer les leçons et il entreprend le processus qui devra aboutir demain à l’élection apaisée du nouveau président de la République en 2016. Il entre dans l’histoire par la grande porte, ça va le hisser au niveau où il mérite d’être».
Raids aériens, roquettes, artillerie lourde, fusils mitrailleurs… les combats de mardi matin autour de la résidence fortifiée de Mouammar Kaddafi, dans les quartier de Bab-al-Aziziya (centre-nord), sont les plus violents depuis le début de l’offensive rebelle sur Tripoli. Les avions de l’Otan ont intensifié leurs raids ces derniers jours.
Situé non loin de l’hôtel Rixos où sont logés les journalistes étrangers, le complexe est bombardé de manière plus intense depuis quelques jours par les avions de l’Otan. Vers 9 heures du matin GMT (11heures locales) une forte explosion a créé un mouvement de panique parmi une trentaine de reporters internationaux qui se sont réfugiés au sous-sol.
L’hôtel Rixos au coeur des combats
En signe d’encouragement aux rebelles, les mosquées de la ville diffusaient les appels Allah Akbar (Dieu est grand). Le CNT a indiqué dans la matinée qu’une attaque était prévue à Bab al-Aziziya, avec des chars saisis au régime. Les renforts sont venus par la mer de l’enclave de Misrata, à 214 km plus à l’est. Des affrontements ont également lieu dans d’autres quartiers, non loin de l’hôtel Rixos. Des soldats du régime sont postés autour de l’établissement, et des échanges de tirs à l’artillerie lourde étaient entendus. L’eau et l’électricité étaient toujours coupées à l’hôtel. Elles n’y ont été rétablies qu’une heure pendant la nuit. Mouammar Kaddafi est toujours introuvable, mais son fils Seif el-Islam a fait une apparition nocturne à Bab al-Aziziya pendant la nuit devant des journalistes.