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Le couple franco-allemand se veut la « locomotive d’une Europe unie »

janvier 22, 2023

Lors d’une conférence de presse commune, Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont affiché leur volonté de « refonder » l’Europe, malgré toutes leurs divergences.

Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont celebre ensemble a Paris le 60e anniversaire du traite de Versailles, avant de tenir une conference de presse.
Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont célébré ensemble à Paris le 60e anniversaire du traité de Versailles, avant de tenir une conférence de presse.© BENOIT TESSIER / POOL / AFP

Le président français et le chancelier allemand célébraient dimanche 22 janvier à Paris le 60e anniversaire du traité de Versailles. A cette occasion, ils ont affiché leur volonté de travailler ensemble au service de la « refondation » de l’Europe, y compris dans la réponse à apporter au plan massif de subventions à l’industrie américaine, sans cependant surmonter toutes leurs divergences, notamment sur la défense européenne.

Tous deux sont restés par ailleurs très évasifs sur leur intention de livrer ou non des chars lourds allemands Leopard et français Leclerc à Kiev, le chancelier étant particulièrement sous pression en la matière face aux demandes pressantes du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Deux nations « pionnières pour la refondation de notre Europe », selon Macron

A l’occasion du 60e anniversaire du traité de réconciliation entre les deux pays, alors que le Vieux Continent est replongé depuis onze mois dans la guerre, les deux dirigeants ont fait assaut de références à « l’amitié » et la « fraternité » franco-allemandes, clés de la « construction européenne » depuis six décennies.

« L’Allemagne et la France, parce qu’elles ont défriché le chemin de la réconciliation, doivent devenir pionnières pour la refondation de notre Europe », a insisté Emmanuel Macron dans un discours volontiers lyrique à la Sorbonne, décrivant les deux voisins comme « deux âmes dans une même poitrine ». « L’avenir, au même titre que le passé, repose sur la coopération de nos deux pays », « comme locomotive d’une Europe unie », capables de dépasser leurs « différences », a abondé le chancelier allemand, filant la métaphore de ce « moteur franco-allemand » qui souvent « ronronne doucement » mais qui ne marche que par la « ferme volonté de toujours transformer les controverses » en « action convergente ».

A l’issue d’un conseil des ministres franco-allemand à l’Elysée, les deux dirigeants se sont attachés à afficher tous les points de convergence et annoncé une avancée dans les infrastructures européennes d’hydrogène, avec l’extension du projet de pipeline franco-portugais-espagnol H2Med à l’Allemagne.

Ils ont ainsi défini une « ligne commune » en faveur d’une réponse européenne « ambitieuse et rapide » aux subventions industrielles américaines en matière de transition énergétique, a déclaré Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse commune, sans préciser comment cet effort sera financé. Cette action doit reposer sur la « simplicité » et une « plus grande visibilité sur nos dispositifs d’aide », à ajouté le chef de l’Etat, à la manoeuvre ces derniers mois pour convaincre les pays européens, et notamment l’Allemagne, d’engager un plan tout aussi massif que celui des Etats-Unis pour éviter la désindustrialisation de l’Europe.

Concernant la livraison de chars Leclerc à l’Ukraine, « rien n’est exclu », a déclaré Emmanuel Macron, en soulignant que cela devait s’apprécier « collectivement », une antienne reprise par le chancelier. « La manière dont nous avons agi par le passé est toujours étroitement coordonnée avec nos amis et alliés et nous continuerons à agir en fonction de la situation concrète », a dit Olaf Scholz en référence notamment aux Etats-Unis et à la France.

Des points de divergence

Mais les deux dirigeants n’ont pas caché que leurs positions restées très éloignées sur un projet de bouclier antimissile européen que Berlin souhaite réaliser avec des technologies israéliennes et américaines déjà existantes alors que Paris plaide pour une solution européenne, sur la base d’un système franco-italien.

Le chancelier a réaffirmé qu’il fallait « absolument tenir compte de l’existant, sans devoir attendre trop longtemps pour nous procurer certains armements ». Le président français a lui dit souhaiter « dans les prochaines semaines » travailler avec l’Allemagne et la Pologne notamment pour tenter de faire émerger une « stratégie commune » et « d’aller vers le maximum de souveraineté technologique et industrielle » sur cette question.

En octobre, le conseil des ministres franco-allemand avait dû être reporté en raison de dissensions sur une série de sujets-clés, de l’énergie à la défense, qui ont éclaté au grand jour dans le sillage de la guerre menée par la Russie en Ukraine. Résultat, la rencontre entre les dirigeants des deux premières puissances de l’Union européenne, dont les tempéraments aux antipodes compliquent cette relation particulière où les liens personnels font souvent la différence, a été scrutée de près. D’autant qu’un parfum d’incompréhension flotte entre eux depuis qu’Olaf Scholz a succédé à Angela Merkel fin 2021, chacun s’agaçant des initiatives prises par l’autre sans consultation préalable.

La date des retrouvailles est hautement symbolique : soixante ans jour pour jour après la signature du Traité de l’Elysée par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer, cet « acte fondateur » de la « réconciliation » entre deux pays « qui avaient été les plus âpres ennemis » mais « décidaient de devenir les plus étroits alliés », a dit Emmanuel Macron.

Par Le Point avec AFP

Gaz : le Sénégal prêt à fournir l’Europe en GNL

mai 23, 2022

Macky Sall et son homologue allemand Olaf Scholz étudient la mise en place d’un partenariat permettant d’alimenter l’Europe en GNL.

Le chancelier allemand Olaf Scholz assiste à l’inauguration d’une centrale photovoltaïque à Diass aux côtés de Macky Sall et de Sophie Gladima, ministre de l’Énergie, le 22 mai 2022. © MICHAEL KAPPELER / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP

L’Allemagne est en discussions « intensives » avec le Sénégal pour participer à des projets autour des ressources en gaz du pays ouest-africain, lui-même prêt à alimenter l’Europe, ont annoncé le 22 mai le chancelier allemand Olaf Scholz et le président sénégalais Macky Sall. Lors d’une conférence de presse conjointe, les deux dirigeants s’exprimaient sur les conséquences de la guerre en Ukraine et son impact sur les approvisionnements en énergie, en particulier pour l’Allemagne, très dépendante du gaz russe.

Le Sénégal, pays membre de la Cedeao, place beaucoup d’espoir dans l’exploitation future commune avec la Mauritanie des champs de gaz et de pétrole découverts dans l’Atlantique ces dernières années. Le président sénégalais a prévu le début de la production en décembre 2023, à raison de 2,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an dans un premier temps, et 10 millions en 2030.

Gas-to-power

« Nous sommes prêts, le Sénégal en tout cas, à travailler dans une perspective d’alimenter le marché européen en GNL », a déclaré Macky Sall. « J’ai demandé au chancelier de nous accompagner pour le développement de ces ressources de gaz, pour la production de GNL à partir de l’Afrique vers l’Europe, et aussi pour le gas-to-power« , c’est-à-dire la production de gaz destinée à alimenter les centrales électriques locales, a-t-il ajouté. L’Allemagne est déjà engagée dans des projets d’énergie renouvelable ou de stockage de l’énergie, et des discussions ont commencé au sujet du gaz, a répondu le chancelier allemand.

Financement des énergies fossiles

Des discussions qui devraient se poursuivre de « manière très intensive » au niveau des experts « parce que cela a du sens » et qu’il « est dans notre intérêt commun d’accomplir des progrès », a-t-il poursuivi. Le président sénégalais s’est à nouveau élevé contre un arrêt des financements de l’exploitation des énergies fossiles au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. Une vingtaine de pays, dont les États-Unis et la France, se sont engagés lors de la conférence sur le climat COP26 en 2021 à mettre un terme d’ici à fin 2022 au financement à l’étranger de projets d’énergies fossiles sans techniques de capture du carbone.

« L’Afrique est un continent d’1,3 milliard d’habitants, dont 600 millions n’ont pas accès à l’électricité », a déclaré Macky Sall. « Il faut aussi soutenir l’industrialisation. Dans ce contexte, n’étant pas les plus grands pollueurs puisque n’étant pas industrialisés, il serait injuste dans la recherche de solution (au réchauffement climatique) qu’on veuille interdire à l’Afrique d’utiliser les ressources naturelles qui sont dans son sous-sol ».

Tournant

Interrogé sur le caractère éventuellement prématuré d’engagements pris contre le réchauffement, Olaf Scholz, faisant référence aux crises en cours, a répondu que « le fait que, de manière générale, nous devions regarder d’un nouvel œil la situation dans le monde résulte de ce que j’ai appelé un tournant entre deux époques ». « Nous ne pouvons pas accepter qu’on empêche quelques pays dans le monde d’exploiter leurs possibilités » parce qu’ils n’avaient pas les capacités financières de le faire ou parce qu’ils n’en avaient pas encore eu l’occasion, a-t-il dit.

Par Jeune Afrique avec AFP

Macron et Scholz échouent à convaincre Poutine d’arrêter la guerre en Ukraine

mars 12, 2022

Le président russe Vladimir Poutine se montre intraitable, malgré les appels à la paix de ses homologues européens. Photo: AP/Mikhail Klimentyev

Un énième échange téléphonique du président français Emmanuel Macron et du chancelier allemand Olaf Scholz avec Vladimir Poutine « n’a pas permis de déceler chez le président russe de volonté de cesser la guerre en Ukraine ».

Cette discussion de 75 minutes entre les trois hommes, la seconde en deux jours, s’est focalisée sur la demande de Paris et Berlin quant à un cessez-le-feu immédiat et l’amorce d’une solution diplomatique. Paris et Berlin qualifient de mensonges les accusations de Vladimir Poutine sur des violations flagrantes du droit humanitaire par les forces ukrainiennes.

Ces discussions ont lieu au lendemain du sommet européen de Versailles, où les 27 se sont entendus pour doubler les financements pour des armes à l’Ukraine.

Approche fondamentalement différente de Moscou

Le président Zelensky, qui a également parlé à Emmanuel Macron et Olaf Scholz, a dit constater une approche fondamentalement différente de Moscou dans les pourparlers.

Les négociateurs russes et ukrainiens, a-t-il expliqué, ont commencé à discuter de sujets concrets plutôt que de se lancer des ultimatums.

Plus tôt, le président affirmait que Moscou était en train d’envoyer des renforts en Ukraine alors que plusieurs villes étaient sous un bombardement continu des forces russes.

Il a jugé que les pays occidentaux devraient s’engager davantage dans ces négociations, saluant par la même occasion les efforts du premier ministre israélien, Naftali Bennett, pour tenter de servir de médiateur entre l’Ukraine et la Russie.

M. Zelensky a ajouté avoir suggéré à Naftali Bennett d’organiser des pourparlers à Jérusalem.

Par Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse et Reuters

Allemagne : Olaf Scholz se prépare à gouverner dès décembre

octobre 21, 2021
Allemagne : Olaf Scholz se prepare a gouverner des decembre
Allemagne : Olaf Scholz se prépare à gouverner dès décembre© AFP/INA FASSBENDER

L’Allemagne devrait avoir un nouveau chancelier avant Noël : sociaux-démocrates, écologistes et libéraux ont dévoilé jeudi le calendrier ambitieux de leurs négociations visant à installer Olaf Scholz aux commandes du pays début décembre.

Malgré leurs différences, les trois partis mènent depuis début octobre des discussions à un rythme soutenu, avec la volonté d’envoyer une image d’efficacité et de dynamisme.

Donnant le coup d’envoi jeudi des négociations officielles pour finaliser leur alliance inédite, ils ont annoncé vouloir accoucher d’un contrat de coalition fin novembre, pour que le chef de file des sociaux-démocrates, Olaf Scholz, prenne la succession d’Angela Merkel « dans la semaine du 6 décembre ».

Le calendrier est « ambitieux », a reconnu Volker Wissing, secrétaire-général du parti libéral FDP, alors que les médias allemands qualifient déjà M. Scholz de « chancelier de la Saint-Nicolas », tradition vivace en Allemagne fêtée à la même date.

La première économie européenne sera alors dirigée pour la quatrième fois de son histoire par un chancelier social-démocrate après Willy Brandt (1969-1974), Helmut Schmidt (1974-1982) et Gerhard Schröder (1998-2005).

Divergence sur les finances

Vendredi dernier, les trois partis avaient jeté les bases de leur alliance « feu tricolore », en référence aux couleurs associées à chaque parti, en présentant un pré-accord de gouvernement de 12 pages récapitulant leurs points d’accord et les réformes qu’ils entendent mener dans les quatre années qui viennent.

Parmi les compromis trouvés: pas de hausse d’impôts, le respect des limitations d’endettement, un objectif de sortie du charbon avancé à 2030, l’augmentation du salaire minimum horaire à 12 euros.

De nombreux sujets restent cependant à régler pour définir la feuille de route d’un futur gouvernement notamment sur la façon dont financer les investissements massifs réclamés par les Verts et le SPD tandis que les libéraux se montrent intransigeants sur le respect des contraintes budgétaires.

Pour éviter un bras de fer avec ces derniers opposés à toute hausse de la fiscalité, sociaux-démocrates et écologistes ont déjà appelé à « être créatifs », suggérant de la mise en place d’une structure abondée de fonds publics qui permettrait de contourner partiellement la règle de frein à l’endettement.

Ecologistes et FDP ont d’ailleurs entamé une passe d’arme dans les médias, chacun revendiquant le portefeuille ministériel clé des Finances.

Le chef des libéraux, Christian Lindner, n’a jamais caché son ambition de récupérer ce maroquin ministériel, également convoité par le co-dirigeant des Verts Robert Habeck.

« Nous avons des idées de politique fiscale très différentes. La concurrence est là, sans aucun doute. La confiance dans le fait que cela se passera comme convenu reste à prouver », avait-il estimé dimanche dans une interview à ARD.

Calendrier serré

Jeudi, les trois formations ont détaillé le calendrier des futures réunions, dont le parti d’Angela Merkel, grand perdant des législatives du 26 septembre, n’est que spectateur.

Les experts politiques vont se répartir en 22 groupes de travail pour approfondir le programme gouvernemental puis se réuniront presque quotidiennement pour parvenir à une synthèse d’ici le 10 novembre.

« Nous exigerons beaucoup des groupes de travail, un travail concentré, beaucoup d’engagement et de présence, car nous sommes très ambitieux », a expliqué M. Wissing.

Les principaux responsables des partis prendront ensuite la main pour finaliser le document dans le but de parvenir à un accord final fin novembre.

Chaque formation devra valider celui-ci, lors d’un congrès spécial pour le FDP et un vote en ligne auprès des adhérents pour les écologistes.

Il reviendra au parlement d’élire officiellement Olaf Scholz, un centriste qui occupe le ministère des Finances, pour succéder à Angela Merkel à la chancellerie.

S’ils tiennent leurs délais, les trois partis priveront Mme Merkel, à quelques jours près, du record de longévité politique détenu par son mentor Helmut Kohl resté en poste 5.870 jours.

Les dernières négociations de coalition, il y a quatre ans, avaient traumatisé le pays en se prolongeant plus de cinq mois : les conservateurs avaient tenté dans un premier temps de s’entendre avec les Verts et le FDP mais ce dernier avait finalement décidé de se retirer des discussions, forçant la CDU à s’allier avec le SPD.

Par Le Point avec AFP