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« Biens mal acquis » : des enfants d’Omar Bongo mis en examen en France

avril 21, 2022

JUSTICE. Le dossier des « biens mal acquis » rebondit en France avec la mise en examen de quatre enfants du président défunt par la justice française.

Omar Bongo, le 1er juillet 2007 au Ghana.
Omar Bongo, le 1er juillet 2007 au Ghana. © AFP/Issouf Sanogo

Pour la première fois, entre le 25 mars et le 5 avril, le juge financier Dominique Blanc a successivement mis en examen Grâce (58 ans), Betty (55), Arthur (51) puis Hermine (53) – tous des enfants du défunt président gabonais Omar Bongo Ondimba – pour recel de détournement de fonds publics, de corruption active et passive et d’abus de biens sociaux.

Après la mise en examen de la banque française BNP Paribas en mai 2021, c’est une nouvelle accélération dans cette enquête difficile et au long cours, déclenchée après une plainte en mars 2007. D’autres enfants, parmi les 54 de l’ex-allié historique de la France, pourraient suivre.

Questions sur un immense patrimoine immobilier

La justice française soupçonne en effet plusieurs membres de la famille Bongo, d’Omar le défunt père à Ali, le fils et actuel président, en passant par la fille Pascaline, d’avoir « sciemment » bénéficié d’un important patrimoine immobilier « frauduleusement » acquis par le patriarche et dont la valeur a récemment été évaluée par la justice « à au moins 85 millions d’euros ».

Contacté par l’AFP, Jessye Ella Ekogha, porte-parole de la présidence gabonaise, n’a pas fait de commentaire.

Devant le juge, les quatre enfants de celui qui fut président du Gabon de 1967 à sa mort en 2009 ont tous évoqué des biens reçus comme « cadeaux » de leur père, des appartements dans les 15e et 16e arrondissements parisiens acquis entre 1995 et 2004.

Connaissaient-ils le circuit tortueux emprunté par l’argent pour financer ces acquisitions, décrit par un notaire français mis en cause comme servant à « camoufler » l’origine des fonds ? « Non », ont-ils tous répondu. « Je n’étais au courant de rien », répond ainsi Betty Bongo, ex-directrice générale adjointe de feu la compagnie aérienne Air Service Gabon.

Aux quatre enfants, le juge Dominique Blanc égrène la même litanie d’affaires judiciaires, de rapports officiels et d’enquêtes journalistiques ayant étayé les soupçons de corruption qui aurait enrichi Omar Bongo.

La « fortune immense » de sa famille, selon un arrêt de février de la cour d’appel de Paris, provient « de l’argent issu de détournements de fonds publics et des sommes considérables provenant du délit de corruption des sociétés pétrolières », notamment Elf Aquitaine, ce que « les investigations menées dans la présente procédure ont confirmé », selon le magistrat.

Une affaire de famille ?

Les enfants Bongo opposent au juge leur ignorance ou absence de curiosité. « J’apprends beaucoup de choses aujourd’hui », répond laconiquement Grâce Bongo, tandis qu’Hermine Bongo, directrice générale de la compagnie aérienne Nouvelle Air Affaires Gabon, fait valoir son « éducation » : « Sois heureuse de ce que tu as et ne sois pas curieuse de ce qui ne te concerne pas. »

Pour eux, quoi qu’il en soit, pas de fraude : Arthur Bongo, un temps pilote de l’avion présidentiel paternel, indique qu’il n’a « pas le sentiment d’avoir bénéficié d’une rente pétrolière ».

Grâce Bongo précise : « Si (Omar Bongo) a volé dans la caisse, je n’ai pas de preuves. »

Me Elise Arfi, l’avocate de cette dernière, a dénoncé une mise en examen « scandaleuse » qui crée « de l’insécurité juridique ». « Vingt-cinq ans après une vente légale et régulière, on vient chercher la propriétaire en disant que les faits qui ont servi à financer cet appartement n’auraient pas une origine licite », dit-elle. « On ira jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme », a assuré l’avocate. « La justice française se fait gardienne des intérêts du contribuable gabonais, mais parallèlement le parquet refuse au Gabon sa constitution de partie civile », a-t-elle aussi dénoncé, faisant référence à la récente décision du magistrat instructeur de refuser le statut de victime à l’État gabonais, qui conteste cette décision en appel. Surtout, l’avocate s’est interrogée sur l’absence de procédure visant « tous les chefs d’État qui ont des biens français », ciblant des dirigeants du Golfe ou du Maghreb. « Pourquoi seulement le Gabon ? C’est une rétorsion », d’après elle.

En France, Rifaat el-Assad, oncle du dirigeant syrien Bachar el-Assad, a été condamné en septembre en appel à quatre ans de prison. Sa défense a annoncé un pourvoi.

Teodorin Obiang, vice-président de Guinée équatoriale, a lui été définitivement condamné en juillet à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende, ferme, après le rejet de son pourvoi par la Cour de cassation.

Les avocats des autres enfants n’ont pas répondu à l’AFP.

Plusieurs implications

Dans ce dossier des biens mal acquis, outre les enfants Bongo et la BNP Paribas, sont poursuivies quatorze autres personnes physiques, dont des membres de la famille du président congolais Denis Sassou Nguesso et plusieurs Français, parmi lesquels un avocat, un notaire, une gérante de société civile immobilière, etc. « Le chapitre famille Bongo qui s’est ouvert va se poursuivre. La procédure enseigne maintenant à quel point les biens français n’ont pu être mal acquis que grâce au concours des ingénieurs du chiffre et du droit », a relevé Me William Bourdon, avocat de l’association Transparency International France, partie civile dans ce dossier.

Début février, le magistrat instructeur a retiré à l’État gabonais son statut de partie civile, estimant qu’il n’avait pas apporté depuis le début de l’enquête la preuve d’un préjudice. Les avocats de ce pays, qui a indiqué dans un courrier du 1er février que le Gabon « ne conteste pas […] l’existence des délits objets de cette procédure », ont fait appel de cette décision.

Avec Le Point

L’Equato-Guinéen Teodorin Obiang, jugé à Paris dans le premier procès des « biens mal acquis »

janvier 2, 2017

Le fils du président de Guinée équatoriale est accusé de s’être frauduleusement bâti un patrimoine. Il demande le report de l’audience.

Teodorin Obiang et sa petite amie de l’époque, Christina D. Mikkelsen, une ancienne Miss Danemark en 2014 à Malabo, la capitale de Guinée équatoriale.

Teodorin Obiang et sa petite amie de l’époque, Christina D. Mikkelsen, une ancienne Miss Danemark en 2014 à Malabo, la capitale de Guinée équatoriale. Crédits : STEVE JORDAN / AFP
Train de vie fastueux et chiffres vertigineux : le procès de Teodorin Obiang, accusé de s’être frauduleusement bâti en France un patrimoine considérable, doit s’ouvrir lundi 2 janvier à 13 h 30 à Paris, mais le fils du président de Guinée équatoriale demande le report de l’audience.

C’est le premier procès en France dans l’affaire des « biens mal acquis ». Ancien ministre de l’agriculture et des forêts, promu à la fin de juin par son père, Teodoro Obiang Nguema, vice-président de Guinée équatoriale, il est poursuivi devant le tribunal correctionnel de Paris pour blanchiment d’abus de biens sociaux, détournement de fonds publics, abus de confiance et corruption.

Le procès, dont les dates avaient été fixées à la fin d’octobre, est prévu les 2, 4, 5, 9, 11 et 12 janvier devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Selon l’un des avocats du prévenu, Emmanuel Marsigny, les délais son « beaucoup trop courts » et ne sont pas conformes à la loi, compte tenu du fait que son client a déclaré son adresse à Malabo, la capitale de Guinée équatoriale.

Les avocats de Teodorin Obiang, qui sera absent lundi, demandent « qu’il puisse bénéficier du temps raisonnable pour pouvoir organiser effectivement sa défense », a déclaré Me Marsigny, qui envisage de faire citer plusieurs témoins, qui pour certains résident à l’étranger.

Mallettes de liquide

L’enquête, ouverte après des plaintes des associations Sherpa et Transparency International, avait mis au jour le patrimoine considérable de Teodorin Obiang : immeuble avenue Foch, dans l’un des quartiers les plus huppés de Paris, estimé à 107 millions d’euros, voitures de luxe et de sport (Porsche, Ferrari, Bentley, Bugatti).

Ses dépenses somptuaires en France sont très éloignées du quotidien de son petit pays pétrolier d’Afrique centrale, où plus de la moitié des habitants vit sous le seuil de pauvreté.

Quand il est à Paris, Teodorin Obiang dépense des mallettes entières de liquide chez les couturiers de l’avenue Montaigne. Dans ses appartements de l’avenue Foch, les robinets sont recouverts de feuilles d’or, le maître des lieux dispose d’un hammam, d’une salle de sport, d’une discothèque, d’un salon de coiffure, d’une salle de cinéma.

Au terme de l’instruction, les juges ont estimé qu’il s’était bâti un patrimoine en France en y investissant le produit « des détournements de fonds publics », de la corruption.

Le fils du président équato-guinéen « a toujours dit qu’il a[vait] gagné légalement son argent dans son pays », il est « innocent des faits qu’on lui reproche », assure Me Marsigny.

Entre 2004 et 2011, près de 110 millions d’euros provenant du Trésor public de Guinée équatoriale sont venus créditer le compte personnel de Teodorin Obiang, selon les juges d’instruction.

« Procès inédit »

Le prévenu a multiplié les voies de recours. Mis en examen en 2014, il a essayé en vain de faire annuler les poursuites à son encontre, invoquant son statut, à l’époque, de deuxième vice-président de Guinée équatoriale, qui octroyait à ses yeux une immunité.

Mais la Cour de cassation avait estimé que les faits reprochés avaient été commis à « des fins personnelles », relevant de sa vie privée et donc détachables des fonctions étatiques protégées par la coutume internationale.

Récemment, il a, sans succès, demandé à la Cour internationale de justice (CIJ) de suspendre les procédures en France à son encontre.

« S’ouvre un procès inédit, sans précédent en Europe et bien au-delà », souligne William Bourdon, avocat de Transparency International, « le chapitre Obiang va se clôturer », mais d’autres vont s’ouvrir.

La justice française enquête également sur les patrimoines bâtis en France par les familles de plusieurs autres dirigeants africains, celle de Denis Sassou-Nguesso (Congo), du défunt Omar Bongo (Gabon) ou encore du président centrafricain déchu François Bozizé.

Lemonde.fr avec AFP

Biens mal acquis: Nguesso dénie à la justice française « le droit » d’enquêter

avril 8, 2013
Biens mal acquis: Nguesso dénie à la justice française 'le droit' d'enquêter Biens mal acquis: Nguesso dénie à la justice française « le droit » d’enquêter © AFP

Le président congolais Denis Sassou Nguesso, reçu lundi par François Hollande, a dénié à la justice française « le droit » d’enquêter sur les « biens mal acquis », estimant qu’il s’agissait d’une entorse au principe de non-ingérence.

« Ce que nous voulons rappeler, c’est que le principe auquel nous avons tous souscrit au plan international est celui de la non-ingérence dans les affaires intérieures », a déclaré le chef de l’Etat congolais à l’issue d’un entretien de plus d’une heure avec son homologue français.

Ce principe doit être « respecté pour que la justice en France ne se sente pas le droit de traiter de questions qui intéressent les problèmes intérieurs aux autres Etats », a-t-il insisté.

« Voilà, c’est ça le principe », a conclu Denis Sassou Nguesso. A son arrivée à l’Elysée, François Hollande s’était abstenu de descendre les marches du perron pour l’accueillir, échangeant une brève poignée de main.

Interrogé par un journaliste qui lui demandait si cette affaire lui empoisonnait la vie et l’empêchait de dormir, Denis Sassou Nguesso a répondu d’un lapidaire: « Certainement pas ».

Deux juges parisiens enquêtent sur les conditions dans lesquelles un très important patrimoine immobilier et mobilier aurait été acquis en France par Denis Sassou Nguesso, l’ancien président gabonais Omar Bongo et le président de Guinée équatoriale Teodoro Obiang ainsi que certains de leurs proches.

Les ONG Sherpa et Transparence International France sont à l’origine de la plainte qui a déclenché cette triple enquête.

Jeuneafrique.com

Gabon : Ali Bongo Ondimba contre-attaque dans l’affaire des « biens mal acquis »

mars 8, 2013

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba. Le président gabonais Ali Bongo Ondimba. © AFP

Devant la presse à Libreville, le porte-parole de la présidence gabonaise, Alain Claude Bilié By Nzé, a fermement attaqué la procédure en cours en France concernant l’affaire dite des « biens mal acquis ». Il dément formellement que le chef de l’État Ali Bongo Ondimba puisse détenir les biens en cause et met en cause la légitimité de l’enquête française.

Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, « ne possède pas de biens à titre personnel en France », a affirmé la présidence vendredi 8 mars, en réaction à l’enquête de la justice française en cours concernant l’affaire des « biens mal acquis ». Les investigations, menées par deux juges d’instruction parisiens, portent sur le patrimoine mobilier et immobilier dont aurait été propriétaire l’ancien président gabonais, feu Omar Bongo (père de l’actuel président), et sur les biens des présidents congolais, Denis Sassou Nguesso, équato-guinéen, Teodoro Obiang, et certains de leurs proches.

Le porte-parole de la présidence, Alain Claude Bilié By Nzé, a préféré l’ironie pour défendre Ali Bongo. « Le président l’a répété à plusieurs reprises, il ne possède pas de biens à titre personnel en France. Maintenant, si c’est un délit de patronyme, la France inventerait un nouveau délit dans le code pénal ». Le porte-parole a poursuivi en mettant en cause la légitimité de la justice française à venir fouiller dans les affaires gabonaise.

« Balayer devant sa porte »

Selon lui, seul « un Gabonais s’est plaint [dans cette affaire des biens mal acquis, NDLR] et a joint sa plainte à deux associations françaises, Survie et Sherpa ». Et de poursuivre : « Au nom de qui la justice française rend-elle son droit, au nom du peuple gabonais ou du peuple français ? (…) Il serait bon que chacun balaie devant sa porte ».

 À la mi-février, plusieurs perquisitions avaient été menées dans des domiciles appartenant à la famille Bongo, à Paris et dans le sud de la France.

Jeuneafrique.com avec AFP

Biens mal acquis: plusieurs perquisitions aux domiciles du clan Bongo

février 15, 2013
Biens mal acquis: plusieurs perquisitions aux domiciles du clan Bongo Biens mal acquis: plusieurs perquisitions aux domiciles du clan Bongo © AFP

Plusieurs perquisitions ont eu lieu dans des domiciles du clan Bongo à Paris et dans le sud de la France, dans le cadre de l’enquête sur les biens mal acquis, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.

Les perquisitions ont eu lieu cette semaine notamment mercredi à Paris et dans une villa appartenant à la famille de l’ex-président gabonais à Nice.

Deux juges parisiens enquêtent sur les conditions dans lesquelles un très important patrimoine immobilier et mobilier a été acquis en France par Omar Bongo (décédé en 2009), le président congolais Denis Sassou Nguesso, le président de Guinée équatoriale Teodoro Obiang, et des membres de leur entourage.

Les ONG Sherpa et Transparence International France sont à l’origine de la plainte qui a déclenché cette triple enquête.

Selon un document sur les « biens mal acquis » publié en 2009 par Transparence International France, la famille Bongo et ses proches possèdent en France « outre six garages, 33 propriétés, la plupart dans les quartiers les plus chics de Paris, les autres sur la Côte d’Azur ».

L’ONG, se basant sur les résultats d’une première enquête de police, évoque notamment deux hôtels particuliers dans les VIIème et XVIème arrondissements, plusieurs appartements avenue Foch (XVIème) et cinq autres dans ce même arrondissement.

« L’un des joyaux de l’inventaire est un hôtel particulier acquis en 2007 pour 18,875 millions d’euros », note l’ONG qui décompte en outre plusieurs biens immobiliers à Nice et la région niçoise et un impressionnant parc automobile.

La première plainte des ONG contre les trois chefs d’Etat africains, en mars 2007, avait donné lieu à l’ouverture d’une enquête préliminaire classée sans suite par le parquet « pour infraction non caractérisée ».

Les ONG avaient déposé une nouvelle plainte un an plus tard, avec constitution de partie civile, afin qu’un juge d’instruction soit automatiquement désigné. La Cour d’appel s’y était toutefois opposée mais la Cour de cassation avait ensuite décidé que la justice française pourrait enquêter. Les juges d’instruction parisiens Roger Le Loire et René Grouman ont alors été désignés pour mener l’enquête.

En 2012, les juges s’étaient intéressés au patrimoine du président équato-guinéen Téodoro Obiang et à celui de son fils, Téodorin, soupçonné d’avoir détourné des fonds publics de son pays. Les enquêteurs ont saisi un luxueux immeuble de six étages, avenue Foch 0 Paris, d’une valeur de 100 à 150 millions d’euros, ainsi 200 m3 de biens de très grande valeur lors d’une perquisition hors normes qui avait duré dix jours et nécessité plusieurs camions.

Jeuneafrique.com avec AFP

Biens mal acquis: perquisition dans une villa du clan Bongo à Nice

février 13, 2013
Biens mal acquis: perquisition dans une villa du clan Bongo à Nice Biens mal acquis: perquisition dans une villa du clan Bongo à Nice © AFP

Une perquisition a eu lieu mercredi après-midi dans une villa appartenant à la famille de l’ex-président gabonais Omar Bongo à Nice dans le cadre de l’enquête sur les biens mal acquis, a-t-on appris de source proche de l’enquête confirmant une information de France 3 Nice.

Deux juges parisiens enquêtent sur les conditions dans lesquelles un très important patrimoine immobilier et mobilier a été acquis en France par Omar Bongo, le président congolais Denis Sassou Nguesso, le président de Guinée équatoriale Teodoro Obiang, et des membres de leur entourage.

Jeuneafrique.com avec AFP

Gabon: l’opposant André Mba Obame « sera interpellé »

août 20, 2012
Gabon: l'opposant André Mba Obame 'sera interpellé' Gabon: l’opposant André Mba Obame « sera interpellé » © AFP

La procureur de Libreville a affirmé lundi que le principal opposant gabonais André Mba Obame, dont le parti dissous l’Union nationale (UN) a organisé une manifestation qui a dégénéré en violences le 15 août, serait « interpellé » mais sans indiquer précisément pour quel motif.

« Je vous assure que M. Mba Obame sera interpellé », a lancé la procureur Sidonie-Flore Ouwé lors d’une conférence de presse.

Selon l’UN, les troubles ont fait un mort, une jeune femme asthmatique ayant mal réagi aux gaz lacrymogènes. Pour le pouvoir, il s’agit d’une mort naturelle.

De retour le 11 août de Paris, après 14 mois d’absence en raison de problèmes de santé, M. Mba Obame, ancien baron du régime passé dans l’opposition à la mort du président Omar Bongo en 2009, avait contesté la victoire à la présidentielle d’Ali Bongo, le fils de l’ancien président.

Il s’était autoproclamé président de la République en 2011, avant de se réfugier plus d’un mois dans une agence onusienne de Libreville. Son immunité parlementaire avait été levée et il est poursuivi pour « trouble à l’ordre public ». Il risque de deux mois à un an de prison, selon son avocat. La procédure avait été suspendue pendant sa convalescence en Afrique du sud et en France.

Interrogée à deux reprises sur la question, la procureur n’a pas précisé si l' »interpellation » envisagée de M. Mba Obame entrait dans le cadre de son autoproclamation ou de la manifestation du 15 août. « J’avoue que c’est une question qui n’est pas tout à fait au coeur de mon intervention mais qui a un lien avec les événements que nous déplorons aujourd’hui », a-t-elle dit.

« Ce qui est sûr et certain, je vous le dis, c’est qu’il sera interpellé. Pas en tant que coupable. La présomption d’innocence sera également assurée à M. Mba Obame comme à tous ceux qui sont arrêtés (dans le cadre de la manifestation) présentement », a dit Mme Ouwé.

« Ces événements (du 15 août) sont consécutifs à l’appel lancé par M. Mba Obame André et ses compagnons politiques », a-t-elle commenté.

Mme Ouwé a fait état d’une quarantaine de personnes arrêtées, réparties sur trois sites.

Elle a par ailleurs évoqué « deux blessés légers » et « une jeune femme arrivée décédée » à l’hopital de Libreville. « Le corps ne présentait aucune lésion corporelle apparente. Aucune autopsie n’a été pratiquée sur la victime pouvant déterminer les causes du décès », a-t-elle déclaré.

« Aucun signalement n’a été donné aux forces de sécurité sur le fait qu’une personne sans vie aurait été retrouvée sur les lieux de la manifestation », a ajouté Mme Ouwé.

« Nous allons frapper au coeur de la délinquance, quelle que soit son origine et ses auteurs », a prévenu la procureur, adoptant un ton dur. « Nous punirons avec tous les moyens de droit les auteurs des dégâts ».

Jeuneafrique.com avec AFP

Gabon: manifestation non autorisée pour le retour de l’opposant Mba Obame

août 10, 2012
Gabon: manifestation non autorisée pour le retour de l'opposant Mba Obame Gabon: manifestation non autorisée pour le retour de l’opposant Mba Obame © AFP

Le rassemblement des partisans du principal opposant gabonais André Mba Obame prévu samedi à son arrivée à Libreville après 14 mois d’absence n’est « pas autorisé », a déclaré vendredi le porte-parole de la présidence, qualifiant son retour de « non-événement ».

« L’arrivée de M. Mba Obame est pour nous un non-événement », a indiqué le porte-parole, Alain-Claude Bilie-By-Nze, lors d’une conférence de presse à Libreville.

Ancien baron du régime passé dans l’opposition à la mort d’Omar Bongo en 2009, M. Mba Obame s’était autoproclamé président en janvier 2011 revendiquant la victoire à la présidentielle de 2009 remportée par Ali Bongo. Il doit arriver samedi en fin de journée en provenance de France après quatorze mois d’absence en raison d’une opération du dos.

Répondant à une question d’un journaliste concernant le déploiement de forces de l’ordre dans la ville depuis plusieurs jours et l’attribuant à l’arrivée de l’opposant, le porte-parole a répondu qu’il n’y avait pas de corrélation: « Vous ne pouvez pas à la fois reprocher aux pouvoirs publics de ne pas préserver la sécurité des Gabonais et vous plaindre qu’au carrefour il y a la police. La police est au carrefour depuis des mois et des mois. Nous n’attendons pas M. Mba Obame pour cela ».

L’Union nationale (UN) de M. Obame avait été dissoute en 2011 et des poursuites engagées contre lui pour « trouble à l’ordre public » après son autoproclamation.

M. Mba Obame avait vu son immunité parlementaire levée et il risque une peine de deux mois à un an de prison s’il est reconnu coupable, a indiqué à l’AFP son avocat Me Lubin Ntoutoume.

Le ministère de la Justice avait estimé que M. Mba Obame avait alors « porté atteinte à l’ordre et la sécurité publique, à l’autorité de l’Etat et au crédit de la Nation ».

Le porte-parole présidentiel a ajouté que « la justice gabonaise estimera si elle met en oeuvre les procédures suspendues ».

D’autre part, le porte-parole a souligné que les manifestations de l’UN, n’étaient pas autorisées alors que le parti a mobilisé ses militants pour accueillir samedi son chef.

« J’entends parler d’Union nationale ou d’ex-Union nationale. Nous sommes dans un Etat de droit, ce parti politique n’existe pas. (. . . ) C’est un parti de la haine du tribalisme », a-t-il ajouté.

« On a pu constater un affichage exorbitant et (. . . ) l’arrivée de compatriotes transportés par camions et bus de l’arrière-pays (notamment du nord d’où il (M. Obame) est originaire: (. . . ) un parti dissous donc non autorisé ne sera pas autorisé à engager des manifestations. C’est le respect de la loi », a ajouté le porte-parole présidentiel.

« Ceux qui vont s’y engager (dans le rassemblement) s’exposent naturellement à ce qu’il y ait réprimande et qu’il y ait mise en oeuvre du dispositif prévu à cet effet », a mis en garde le porte-parole.

M. Mba Obame avait sollicité une autorisation pour quitter le territoire gabonais pour se faire soigner et les autorités l’avaient alors autorisé à voyager suspendant les poursuites.

Sa télévision avait été suspendue temporairement en janvier 2012 pour avoir diffusé ses voeux à la nation en se présentant comme le président autoproclamé.

Jeuneafrique.com avec AFP

 

Congo : décès de Charles Ganao, ancien Premier ministre de Lissouba

juillet 6, 2012

Charles David Ganao avait reçu la Grand-Croix de l'ordre congolais du Mérite en 2010. Charles David Ganao avait reçu la Grand-Croix de l’ordre congolais du Mérite en 2010. © D.R.

Le fondateur de l’Union des forces démocratiques (UFD) et ancien Premier ministre de Pascal Lissouba, Charles David Ganao, est décédé à Paris. Il avait 85 ans.

Charles David Ganao, le « ngantsé » (patriarche en langue téké) n’est plus. Il s’est éteint à Paris dans la nuit du 5 au 6 juillet. Né en 1928 à Djambala, le chef-lieu du département des Plateaux, d’une famille de « préfet », sorte de ministre plénipotentionaire du royaume téké, il appartenait à l’aristocratie de son peuple. Cet ancien instituteur et inspecteur de l’enseignement primaire s’est illustré très tôt dans la diplomatie, d’abord comme ambassadeur du Congo aux Etats-Unis et à l’ONU puis comme Ministre des Affaires étrangères, entre 1963 et 1974.

Après avoir été fonctionnaire des Nations Unies, en poste à Vienne, il participe activement à la Conférence nationale souveraine de 1991 et fonde l’Union des forces démocratiques (UFD). Élu député à Djambala, il est nommé Premier ministre en 1996 par le président Pascal Lissouba, pour lequel il avait appelé à voter au second tour de la présidentielle de 1992. La chute de Lissouba en octobre 1997 l’amène à s’exiler au Gabon où il est recueilli par feu Omar Bongo. Il rentre au pays en 2005, mais restera  en retrait de la scène politique jusqu’à sa mort.

Tolérance

De Ganao, les Congolais ont généralement gardé un très bon souvenir. « C’était un véritable homme d’État, qui s’est distingué par sa tolérance, son côté fédérateur et sa recherche perpétuelle du consensus ». Certains prétendent que si Lissouba l’avait écouté, il n’y aurait jamais eu de conflit.

On lui reconnaît également d’avoir su faire la synthèse entre la gestion de l’État moderne et les valeurs culturelles téké auxquelles il était très attaché. « Au village, il était comme un poisson dans l’eau. Il aimait manger bio, principalement des produits du terroir et s’entourer des symboles de sa culture », affirme Jacques, l’un de ses proches. Ses qualités ont valu à celui qui fut le témoin de mariage de l’actuel couple présidentiel d’être « respecté par tous bien au-delà du peuple téké ». Marié à une Congolaise puis à une Américaine, il a eu de nombreux enfants.

Jeuneafrique.com par Muriel Devey

Côte d’Ivoire – Gabon : pourquoi Alassane Ouattara rend visite à Ali Bongo Ondimba

février 10, 2012

Le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara effectue du 11 au  12  février sa première visite officielle à Libreville, au Gabon. Joignant   l’utile à l’agréable, il assistera à la finale de la Coupe d’Afrique des   nations (CAN) 2012 entre la Zambie et la Côte d’Ivoire.

Le séjour de 48 heures du président ivoirien Alassane Ouattara au Gabon, du 11 au 12 février, va d’abord lui permettre de  remercier son homologue gabonais Ali Bongo Ondimba qui l’a soutenu pendant la grave crise  postélectorale ivoirienne de novembre 2010 – avril 2011.

« Cette visite est importante car le 30 mars 2011, le Gabon, en tant que  membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, avait soutenu Ouattara en  votant  la résolution 1975 qui donnait carte blanche à une intervention militaire pour faire partir Laurent Gbagbo, et  éviter une guerre civile. C’est donc un devoir pour le président Ouattara de se  rendre à Libreville », explique une source proche de la présidence  ivoirienne.

Dès le 27 avril, la secrétaire générale de la présidence gabonaise Laure  Gondjout avait été la première personnalité de haut rang à se rendre à Abidjan  pour rencontrer Alassane Ouattara, encore retranché à l’hôtel du Golf après la  chute de Laurent Gbagbo. Mais les liens étroits entre le président ivoirien et  les Bongo sont encore plus anciens que cela.

Ouattara accueilli à Libreville en 2002

En septembre 2002, au lendemain de l’éclatement de la rébellion armée contre  le régime de Gbagbo, Alassane Ouattara avait échappé de justesse à une tentative  d’assassinat et avait été accueilli à Libreville par le président Omar Bongo. Et  c’est notamment au Gabon que la fondation créée par Alassane Ouattara après sa  retraite du FMI, l’Institut pour l’Afrique (IA), a été très actif pour des  projets de développement.

Alexandre Barro Chambrier, l’actuel ministre des Mines du gouvernement  gabonais a lui-même travaillé au sein de l’IA. Dans les années Houphouët Boigny  (1960-1993) puis sous Henri Konan Bédié (93-2000), les relations  ivoiro-gabonaises ont toujours été au beau fixe. Mais l’amitié avait cédé la  place à une période plus tumultueuse sous l’ex-président ivoirien  Laurent Gbagbo, après qu’il a traité Omar Bongo de « rigolo », en raison du soutien avéré de ce dernier à Ouattara. Une insulte  qu’Ali n’a sans doute jamais oubliée…

Jeuneafrique.com par Baudelaire Mieu