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La Zambie abolit la peine de mort et autorise la diffamation du président

décembre 24, 2022

Deux promesses de Hakainde Hichilema, élu président l’an dernier après des décennies dans l’opposition, ont été tenues ce vendredi. Lusaka a aboli la peine de mort et invalidé une loi qui interdisait aux citoyens de diffamer leur chef d’État.

Le président de la Zambie, Hakainde Hichilema, à Glasgow, en Écosse, le 1er novembre 2021. © Andy Buchanan/Pool/REUTERS

La Zambie a aboli la peine de mort et invalidé une loi qui interdisait aux citoyens de diffamer leur chef d’État, deux promesses du président Hakainde Hichilema, élu l’an dernier après des décennies dans l’opposition. Le président a signé vendredi soir le décret qui supprime deux lois héritées de l’époque coloniale, suscitant des réactions enthousiastes d’ONG et de militants des droits humains.

Hakainde Hichilema « a approuvé le code pénal de 2022 qui abolit la peine de mort et le délit pénal de diffamation du président, qui figuraient dans les textes de loi zambiens depuis l’ère pré-indépendance », a déclaré le porte-parole de la présidence, Anthony Bwalya, dans un communiqué.

Vers une véritable démocratie

Pour le militant de droits Brebner Changala, cette décision représente une étape importante vers l’instauration d’une véritable démocratie. « C’est un énorme jalon dans la suppression des lois coloniales qui ne correspondent pas au régime démocratique du pays », a-t-il déclaré samedi, appelant le président à aller plus loin encore et à examiner « la loi sur l’ordre public, l’accès à l’information et d’autres lois coloniales ».

LES CITOYENS POURRONT AINSI EXPRIMER LIBREMENT LEURS OPINIONS SANS CRAINDRE D’ÊTRE POURSUIVIS

La directrice du Centre for Policy Dialogue, Caroline Katotobwe, s’est félicitée que le président ait tenu sa promesse électorale. « Nous sommes ravis que cette loi répressive ait enfin été supprimée. Les citoyens pourront ainsi exprimer librement leurs opinions sans craindre d’être poursuivis comme c’était le cas dans le passé », a-t-elle affirmé dans un communiqué.

La transition démocratique lors de l’élection en août 2021 de « HH », opposant de toujours, sur des promesse d’éradiquer une corruption rampante et de ressusciter l’économie, avait suscité un élan d’espoir pour les 18 millions d’habitants du pays, ainsi qu’en Afrique et au-delà.

Par Jeune Afrique (avec AFP)

Prix Nobel de la paix 2022 : le Biélorusse Ales Bialiatski, l’ONG russe Memorial et le Centre ukrainien pour les libertés récompensés

octobre 7, 2022

Le Nobel de la paix 2022 a été décerné à Oslo, en Suède, à un trio de représentants des sociétés civiles en Europe de l’Est, l’opposant biélorusse Ales Beliatski, l’Organisation non gouvernementale (ONG) russe Memorial et le Centre ukrainien pour les libertés civiles, un prix hautement symbolique en pleine guerre en Ukraine.

Le prix décerné aux trois bénéficiaires représente les choix très politiques à l’heure d’invasion de l’Ukraine. « Ils représentent la société civile dans leurs pays, le droit de critiquer le pouvoir, les droits des citoyens, la lutte contre les crimes de guerre, les abus de pouvoir», a justifié l’académie Nobel, pour qui ces trois lauréats incarnent encore «la paix et la démocratie ». Elle a appelé la Bélarusse à libérer Alès Beliatski. « Notre message est d’exhorter les autorités au Bélarus à libérer M. Beliatski et nous espérons que cela se produira et qu’il viendra à Oslo pour recevoir le prix », a dit la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen.

Le comité Nobel norvégien a indiqué que le Nobel de la paix «  n’était pas dirigé contre le président russe, Vladimir Poutine », mais il a appelé ce dernier à  » cesser de réprimer les militants ». Alès Bialiatski est l’un des initiateurs du mouvement pour la démocratie qui a émergé au Bélarus au milieu des années 1980. Cet activiste de 60 ans est connu pour son travail à la tête du Centre des droits de l’homme Viasna, la principale organisation de défense des droits de l’homme au Bélarus. Vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains, il est emprisonné au Bélarus depuis le 14 juillet 2021.

L’ONG russe Memorial documente les crimes passés et présents commis par l’Etat soviétique puis russe. Cette association, qui fait figure d’opposition internet, a été dissoute à quelques jours du début de l’invasion de l’Ukraine. Depuis, ses membres poursuivent leur travail en exil.

Quant au Centre ukrainien pour les libertés civiles, créé en 2007 et basé à Kyiv, il a pour mission de promouvoir les valeurs des droits de l’homme et de la démocratie en Ukraine ainsi que dans la région de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. En récompensant ces trois acteurs de trois pays impliqués dans le conflit ukrainien, l’académie Nobel a voulu envoyer un signal fort en cette année marquée par le déclenchement de l’invasion russe en Ukraine. Le nombre de candidatures pour cette « cuvée 2022 » était de 343 pour 251 individus et 92 organisations.

Avec Adiac-Congo par Noël Ndong

Congo-Deux ONG de défense des droits l’homme victimes de cambriolage

septembre 14, 2022
 Deux ONG de défense des droits l’homme victimes de cambriolage

Deux organisations de la société civile à savoir l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) et le Forum pour la gouvernance et les droits de l’homme (FGDH) basées à Brazzaville ont été victimes d’un cambriolage dans la nuit du 11 au 12 septembre 2022.

Les associations de la société civile membre du Consortium des Association pour la promotion de la gouvernance démocratique et l’état de droit (CAPGED) ont condamné ce 13 septembre le cambriolage dont ont été victime l’observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) et le Forum pour la gouvernance et les droits de l’homme (FGDH).

« Ce lundi 12 septembre 2022 les agents du FGDH et ceux de l’OCDH ont été désagréablement surpris en reprenant le service après le week-end de constater le cambriolage avec effraction de leur bureaux », rapporte le communiqué du CAPGED.

Dans leur forfait, les cambrioleurs ont emporté avec eux trois ordinateurs portatifs et de nombreux documents pour le cas du FGDH ainsi qu’un ordinateur et d’autres matériels de bureau pour le cas de l’OCDH.

Suite à cet acte de vandalisme, les membres du CAPGED ont  formulé des recommandations à l’endroit des autorités publiques « afin mettre fin au harcèlement dont les organisations de la société civile sont les cibles ».

« À l’égard des autorités des forces de police et de la gendarmerie, nous recommandons d’assurer effectivement la sécurité des biens des personnes. À l’endroit du gouvernement et du Parlement nous recommandons de diligenter le processus d’adoption de la loi portant protection des défenseurs des droits de l’homme et des lanceurs d’alerte en République du Congo », indique le communiqué.

Une enquête a été ouverte ce lundi 12 septembre 2022 après constat fait par les agents de police. Un huissier de justice a également été saisi, ce dernier a dressé un procès-verbal de constat.

Avec Le Congolais.fr

France: La forte consommation de cuisses de grenouille met les amphibiens en péril

juin 28, 2022

Les ONG Pro Wildlife et Robin des Bois pointent du doigt le risque d’extinction de certaines espèces de grenouilles, dont raffolent les Européens.

La disparition des grenouilles serait en marche (photo d'illustration).
La disparition des grenouilles serait en marche (photo d’illustration).© BENOIT PERSONNAZ / Biosphoto / Biosphoto via AFP

Le coassement des grenouilles pourrait venir à manquer si les humains poursuivent leurs habitudes de consommation. Dans leur dernier rapport, relayé par Courrier International lundi 27 juin, les ONG Pro Wildlife et Robin des Bois tirent la sonnette d’alarme à propos des amphibiens. À force de finir dans les assiettes, principalement celles des Européens, certaines espèces de quadrupèdes pourraient être amenées à disparaître. « L’Union européenne est responsable de l’extinction en cascade des populations de grenouilles » en Europe de l’Est et dans certains territoires d’Asie, fustigent les deux organisations. Ainsi, la grenouille des marais d’Anatolie (Turquie), surexploitée, pourrait s’éteindre d’ici 2032.

Jusqu’alors, aucune restriction n’a été ordonnée par les Vingt-Sept quant à ce commerce. Les chiffres officiels évoquent une importation annuelle d’environ 4 070 tonnes de cuisses de grenouille à travers le continent. L’équivalent de 81 à 200 millions d’anoures. En Europe, les pays friands de ce mets raffiné se renvoient la balle. The Telegraph, média britannique, affirme que « les coupables sont les Allemands », mais son confrère The Guardian désigne plutôt comme coupable« l’appétit pour les cuisses de grenouille en France et en Belgique ».

Sans grenouilles, la fragilisation des écosystèmes

« La faim de viande de grenouille semble plus grande en Belgique, destinataire de 70 % des importations, mais, selon l’organisation Pro Wildlife, la plus grande partie est ensuite envoyée en France, qui en importe directement 16,7 % », argue The Guardian dans ses colonnes. En 2020, l’Allemagne « a déboursé 73 millions de livres (près de 85 millions d’euros) pour ce plat, contre une addition de 33 millions de livres (38 millions d’euros) côté français », renchérit The Telegraph.

Au-delà de ces accusations pouvant prêter à sourire, une menace réelle plane sur les grenouilles et les différents écosystèmes dont elles font partie à travers le globe. Un seul déséquilibre peut y avoir des conséquences multiples.

Par Le Point

Canada-Réfugiés afghans : des ONG attendent encore une stratégie claire du gouvernement

décembre 13, 2021
Sahil et Wendy, dans une cuisine, discutant.

Ehsanullah Sahil, un réfugié afghan, a été parrainé par un groupe de Canadiens, dont Wendy Long (à droite). Il est arrivé en décembre et s’installe maintenant dans la région du Niagara, en Ontario. Photo: Radio-Canada/Michael Aitkens

Des organismes et individus qui œuvrent à faire venir des réfugiés afghans au pays lancent un cri du cœur : le gouvernement, disent-ils, doit passer à la vitesse supérieure. Un message qui s’accompagne d’idées pour accélérer le processus.

Un peu plus de 4000 Afghans ont rejoint le Canada sur les 40 000 que le gouvernement Trudeau s’est engagé à accueillir.

Parmi ceux qui sont récemment arrivés, un groupe d’environ 250 Afghans parrainés par le privé a atterri à l’aéroport Pearson de Toronto début décembre. Ehsanullah Sahil, nouvellement résident de Niagara Falls en Ontario, était dans cet avion.

Dans son cas, le périple aura duré huit ans. Le jeune homme de 33 ans a travaillé comme interprète pour les Canadiens et les Américains, jusqu’à ce qu’il soit contraint de fuir l’Afghanistan pour sa sécurité.

Arrivé en Indonésie en 2014, il a passé plusieurs années dans un camp de détention – un bâtiment conçu pour accueillir 150 personnes, mais où le double s’entassait, confie-t-il, et d’où il n’avait le droit de sortir qu’une à deux fois par année. Beaucoup de mes amis ont eu des problèmes mentaux, sont tombés malades.

C’est à travers les médias sociaux qu’il entre en contact avec des Canadiens qui deviendront ses parrains. Parmi eux, Wendy Long, fondatrice du groupe Afghan-Canadian Interpreters qui, depuis 2017 déjà, avant la création des programmes d’immigration et humanitaire spéciaux, travaillait à relocaliser des Afghans.

Sahil est un des premiers interprètes pour qui j’ai pu faire quelque chose de concret, dit-elle.

Sahil, assis dans le salon d'une maison.

Ehsanullah Sahil est arrivé au Canada début décembre, parmi un groupe d’environ 250 Afghans parrainés par le privé. Photo: Radio-Canada/Michael Aitkens

L’ex-interprète a appris le mois dernier seulement, dans un mélange de joie et de confusion qu’il peine à décrire, qu’il s’envolerait enfin pour le Canada. Après huit ans à être sans emploi, à ne plus être traité comme un être humain, à ne pas pouvoir voyager, j’étais vraiment heureux.

Mais aujourd’hui, alors qu’il commence une nouvelle vie, il pense aussi à tous ses compatriotes restés derrière.

Je demande humblement au gouvernement canadien d’aider les gens qui sont en danger en Afghanistan le plus vite possible.

« Il n’y a plus le temps pour remplir les papiers, les formulaires, attendre. Parce que si on vous attrape, votre vie est finie. » – Une citation de  Ehsanullah Sahil

Mission inachevée

Même si nous avons réussi à déplacer certaines personnes, il y a des milliers de demandeurs qui sont bloqués en Afghanistan et que nous avons l’obligation d’aider, martèle Eleanor Taylor, vétérane et directrice de programmes pour l’ONG canadienne Aman Lara.

Aman Lara travaille de concert avec un réseau d’organismes et d’individus. Ensemble, ils partagent une base de données des gens à aider. Il y a 13 000 personnes dans notre système. Et parmi ceux qui ont tenté de faire une demande pour venir au Canada, 60 % de ceux qui ont engagé la procédure par courriel n’ont toujours pas été invités à remplir les formulaires, n’ont toujours pas reçu de réponse, fait remarquer Mme Taylor.

Eleanor Taylor portant un casque d'écoute, dans un bureau, en vidéoconférence.

Eleanor Taylor, de l’organisme canadien Aman Lara, mis sur pied pour protéger et évacuer des Afghans vulnérables Photo: Zoom

Et le défi, poursuit-elle, c’est que parmi ceux qui ont réussi à faire une demande, environ 40 % ont un passeport. Or ce document se révèle essentiel pour sortir du pays actuellement, notamment par la voie principale du Pakistan, qui l’exige.

Dans ce contexte le Canada doit trouver d’autres méthodes pour ces gens, estime Wendy Long, qui pense que l’affrètement de vols sur place doit à nouveau être considéré. La France vient de sortir quelques centaines de gens d’Afghanistan. J’espère que le Canada pourrait prendre des leçons.

Un réseau d’ONG

Le parcours reste aussi semé d’embûches pour ceux qui ont réussi à rejoindre un pays tiers. L’ONG Journalistes pour les droits humains a, de son côté, une liste de quelque 500 journalistes afghans vulnérables, dont environ 300 ont été évacués vers un autre État.

Pour l’instant, nous avons décidé de mettre une pause sur nos mouvements parce que ce n’est pas du tout clair ce qui va se passer avec ces gens quand ils seront dans un pays tiers, lance la directrice générale, Rachel Pulfer.

C’est là que la participation d’organismes comme le sien pourrait davantage être mise à profit, selon elle.

Elle explique qu’en vertu du système actuel, les personnes qui ont trouvé abri en dehors de l’Afghanistan doivent être recommandés, principalement par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, pour être réinstallés au Canada, ce qui prend plusieurs années.

Or, elle propose que les ONG qui sont déjà en lien avec des Afghans sur le terrain puissent elles aussi être considérées comme des agences de recommandation et ainsi valider rapidement leur statut.

Rachel Pulfer, assise devant un bureau.

Rachel Pulfer, Journaliste pour les droits humains (JDH). Photo: Radio-Canada/PierreI-Olivier Bernatchez

Il y a les ONG comme Rainbow Railroad, qui travaille avec les communautés LGBTQ, comme Afghan Women’s Organization, qui travaille avec les leaders qui sont des femmes, il y a les anciens combattants. C’est toutes des parties de la population qui sont les priorités du gouvernement. Donc, pourquoi ne pas utiliser leur savoir-faire pour faire avancer les Afghans qui sont encore dans une situation de danger.

« Les listes que nous avons sont toutes créées par des Canadiens qui ont travaillé avec [les gens] là-bas. »-Une citation de  Rachel Pulfer

Corey Levine, spécialiste des droits de la personne qui a notamment travaillé avec des groupes de femmes en Afghanistan, va jusqu’à suggérer que tous les Afghans soient déclarés comme des réfugiés prima facie, ce qui leur permettrait de bénéficier d’une protection internationale sans se soumettre au processus de détermination individuelle du statut, selon le Haut Commissariat des Nations Unies sur les réfugiésHCR.

Dans tous les cas, il s’agit d’envoyer le signal aux pays tiers que le Canada est sérieux, ajoute Wendy Long. Donner des garanties à ces gouvernements (comme le Pakistan) que les gens qui sont invités par le Canada, qui passent par ces pays, vont venir au Canada assez vite. Et c’est ça, la diplomatie.

Contacté par Radio-Canada, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté CanadaIRCC souligne que l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) se concentre actuellement sur la protection humanitaire dans la régionEt nous prévoyons que les recommandations commenceront en 2022.

Il est important de se rappeler que le HCR a besoin de temps pour identifier et contrôler les réfugiés avant de recommander leurs cas au gouvernement du Canada pour réinstallation. C’est ainsi que le HCR travaille avec tous les pays d’accueil des réfugiés, note une porte-parole.

Le rôle du parrainage privé

Le modèle proposé par les organismes comme Journalistes pour les droits humainsJDH impliquerait aussi davantage le parrainage privé.

Le système de parrainage est une fabrique canadienne depuis plus de 40 ans, rappelle Corey Levine, qui pourrait être encore plus efficace avec certaines adaptations, selon elle, pour le rendre moins onéreux, moins long et moins bureaucratique.

C’est une méthode qui a été utilisée avec les Syriens alors pourquoi pas les Afghans, renchérit Wendy Long.

Wendy Long, portant des lunettes, assise à l'intérieur d'une maison.

Wendy Long, fondatrice du groupe Afghan-Canadian Interpreters. Photo: Radio-Canada/Michael Aitkens

En faisant un parrainage, vous avez une relation avec la personne qui vient ici au Canada avant qu’elle vienne. Non seulement ça, mais par exemple Sahil est venu avec sa résidence permanente. La journée d’après on a pu prendre son numéro d’assurance sociale, il peut travailler, on a ouvert un compte de banque. Au lieu d’avoir quelqu’un dans nos hôtels pendant 4 mois où ils ne peuvent rien faire.

Collaboration et volonté

Selon ces intervenants, tous ces éléments – régler les enjeux administratifs, entretenir des liens diplomatiques, noliser des vols, collaborer avec les ONG, moderniser le système de parrainage – sont à la portée d’Ottawa.

Vendredi, près d’une vingtaine d’organisations afghanes-canadiennes ont aussi écrit une lettre ouverte au gouvernement qui contient une série de recommandations face à cette crise, entre autres la nomination d’un ambassadeur extraordinaire pour l’Afghanistan.

On a vu le gouvernement avancer de façon beaucoup plus adroite pendant la crise syrienne de 2015. Des milliers de Syriens ont été amenés au Canada en 100 jours, souligne Corey Levine.

Corey Levine, dans un bureau, en vidéoconférence.

Corey Levine, spécialiste en droits de la personne. Photo: Zoom

Nos partenaires du gouvernement travaillent très fort, mais de façon compartimentée. Il n’y a pas une agence qui repose au-dessus de ce projet. Il nous faut une construction organisationnelle qui permet d’appliquer tout le poids du gouvernement à ce problème, évalue Eleanor Taylor.

Je pense qu’il y a des choses qu’on peut faire s’il y a une volonté. Ça, c’est la chose qui est importante maintenant, conclut Rachel Pulfer, qui se dit par ailleurs inspirée par l’implication de la société civile jusqu’ici.

Le gouvernement, lui, assure qu’il reste déterminé à remplir ses engagements. Le pays accueillera un mélange de réfugiés pris en charge par le gouvernement, de réfugiés parrainés par le secteur privé et de personnes qui viennent au Canada par l’entremise de programmes de réunification familiale, rappelle une porte-parole d’IRCC.

Le Canada dit aussi qu’il continue de travailler avec toutes sortes de partenaires, y compris les pays voisins et alliés de la région, et qu’il s’engage à appuyer les Nations unies dans la coordination d’une intervention humanitaire internationale.

Avec Radio-Canada

Médecins sans frontières : pour une décentralisation de l’aide humanitaire

septembre 8, 2021
Campagne de vaccination de Médecins sans frontières à Niamey

Après cinquante ans d’existence, l’ONG s’emploie à changer de modèle, notamment en Afrique. Elle veut se rapprocher du terrain, diversifier ses recrutements et être plus à l’écoute des populations.

Au cours des cinquante années de son existence, le parcours de Médecins Sans Frontières (MSF) a été marqué par l’évolution et le changement. Mais son modèle est aujourd’hui jugé trop eurocentrique. Un processus progressif de décentralisation a donc été enclenché vers des lieux clés tels que Dakar et Abidjan pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, Nairobi pour l’Afrique de l’Est, Johannesburg pour l’Afrique australe, mais aussi vers Dubaï, Amman et Beyrouth pour la région du Moyen-Orient, ainsi que Mexico pour l’Amérique centrale. Objectif : parvenir à une plus grande autonomie de l’organisation hors des capitales européennes et ainsi améliorer la qualité et la réactivité de nos interventions dans la région.

Échange d’expertise

La base régionale de Dakar nous permet d’ores et déjà d’être plus proches de l’information, entourés d’un réseau humanitaire et médiatique dynamique, ainsi que d’instituts de référence dans le domaine de la recherche médicale et de la formation. Depuis la création du bureau, en 2013, ces échanges d’expertise permettent de contribuer à des discussions régionales sur l’épidémie d’Ebola, la recherche sur l’hépatite E ou sur la drépanocytose.

IL NOUS FAUT MIEUX COMPRENDRE L’ENVIRONNEMENT PARFOIS TRÈS VOLATILE DANS LESQUELS NOUS OPÉRONS

De plus, de nombreuses initiatives sont aujourd’hui prises sur le continent. En 2017 à Dakar, et virtuellement en 2020, des chercheurs et professionnels d’une cinquantaine de pays ont échangé sur les modèles de soins et les pratiques innovantes lors des Journées pédiatriques. Très récemment, nous nous sommes aussi associés à la Société sénégalaise de pédiatrie (Soseped) à l’hôpital de Fann et au Centre d’excellence africain pour la santé de la mère et de l’enfant de l’Université Cheikh-Anta-Diop (Ucad) de Dakar pour renforcer la formation médicale et réduire la mortalité néonatale et pédiatrique.

Il est également primordial de mieux comprendre l’environnement et les contextes très volatiles dans lesquels nous opérons, comme au Sahel, où apporter l’aide humanitaire implique des menaces constantes, telles que des attaques, des arrestations ou des enlèvements. Les patients en sont d’ailleurs les premières victimes.

Plus de parité

En quelques années, notre hub de Dakar est devenu le troisième recruteur de Médecins sans frontières (MSF) après Paris et Bruxelles. En 2021, 119 professionnels, résidents sénégalais ou candidats de la région ont ainsi rejoint nos rangs, intégrant davantage de positions de coordination.

Pour mieux nous déployer dans certaines zones moins accessibles, notamment au Sahel, nous avons dû recourir à la pratique du « profilage », qui prend en compte des critères tels que la nationalité, le genre, la langue, etc. Mais ce système soulève des préoccupations et des questions éthiques et ne diminue pas l’exposition aux risques. Nous l’avons vu tout récemment au Mali, en Centrafrique ou dans les régions Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun, où des collègues travaillant dans leur propre pays ont fait l’objet d’attaques.

Un autre défi majeur à relever est l’équité entre les sexes, dans une région où de grandes inégalités subsistent en matière d’accès à l’éducation et aux opportunités professionnelles. Les hommes représentent 80 % de nos effectifs sur le terrain et sont majoritairement présents dans les postes de direction. Il est urgent que nous fassions des progrès sur cette question.

L’ANCIEN MODÈLE NE PRENAIT PAS SUFFISAMMENT EN COMPTE LES EXPÉRIENCES DES COMMUNAUTÉS LOCALES

Relation de confiance

Sur des aspects plus médico-opérationnels, nous avons beaucoup à partager avec les communautés locales sur les approches de soins. Dans plusieurs zones contrôlées par des groupes armés, nous essayons de développer une relation de confiance avec elles pour aider les personnes dans le besoin. Grâce à ces échanges constants, nous espérons être plus réactifs et faire en sorte que nos valeurs et notre façon de travailler soient mieux comprises. Mais nous devons parfois faire des choix difficiles et partir lorsque la sécurité de nos équipes n’est pas assurée ou lorsque notre neutralité n’est pas garantie.

Afin de rendre les soins plus accessibles aux populations isolées, nous avons travaillé à la mise en place de soins en dehors des établissements de santé, en faisant appel à des bénévoles et des familles. Ceux-ci jouent un rôle important dans la détection précoce de cas tels que le paludisme, la malnutrition, la pneumonie et la diarrhée des enfants de moins de cinq ans. Dans les zones nomades du Sahel, ils nous aident à suivre les routes de transhumance, ce qui nous permet d’intervenir au bon endroit et au bon moment. Cependant, nous devons impliquer les communautés de manière équilibrée et équitable, sans faire peser sur eux des responsabilités qui ne sont pas les leurs.

Nous avons vu les limites de l’ancien modèle d’aide humanitaire médicale, qui ne prenait pas suffisamment en compte les opinions et expériences des communautés ni de nos équipes du terrain. Nous devons mieux comprendre les dynamiques de pouvoir, mieux écouter nos patients et mieux expliquer ce que nous faisons. Un parent doit pouvoir comprendre l’acte médical pratiqué sur son enfant et apporter sa contribution lorsque cela est possible.

Il reste beaucoup à faire pour être à la hauteur de nos ambitions vers la décentralisation des soins et l’amélioration de notre approche centrée sur l’humain. Mais nous avançons un peu plus chaque jour dans cette direction. Et la somme de nos expériences deviendra une véritable force.

Avec Jeune Afrique par  Abdoul-Aziz Mohammed

Responsable exécutif du bureau régional MSF International à Dakar

Congo : Les ONG exigent l’intervention de la communauté internationale pour une évacuation sanitaire du Général Jean-Marie Michel Mokoko

juillet 6, 2020

 

Brazzaville le 06 juillet 2020. Le général Jean Marie Michel MOKOKO, ancien chef d’État major, très souffrant, est admis aux urgences de l’hôpital militaire de Brazzaville depuis le 29 juin dernier suite à une dégradation de son état de santé, débutée à la maison d’arrêt de Brazzaville où il est injustement écroué depuis 4 ans.

Ne pouvons rester silencieuse face à cette situation très inquiétante, la Plateforme des organisations de la société civile congolaise pour le respect des Droits de l’Homme et la Démocratie a résolu de prendre publiquement position ce jour pour exiger la libération immédiate du prisonnier politique Jean Marie Michel Mokoko, seule alternative qui lui permettra de bénéficier des soins appropriés. Car, l’insuffisance de la prise en charge médicale au Congo est évidente.

Au nom du « DROIT A LA VIE » il n’y a pas de raison de refuser au général Jean Marie Michel Mokoko une évacuation sanitaire, sauf à nous confirmer la banalisation de la vie humaine par le régime de Brazzaville et/ou l’exécution d’un plan macabre.

Tous les Congolais ainsi que ceux qui s’intéressent à la situation au Congo Brazzaville savent que le général Jean Marie Michel Mokoko est victime de l’arbitraire du régime au pouvoir au Congo Brazzaville. Ainsi, la situation du prisonnier politique Jean Marie Michel MOKOKO est à mettre sous la responsabilité du Président de la République, Denis Sassou Nguesso.

Devant l’intransigeance du régime de Brazzaville, la Plateforme des organisations de la société civile pour le respect des Droits de l’Homme et la Démocratie demande l’intervention de la communauté internationale notamment, les Nations Unies, l’Union Européenne et l’Union Africaine afin d’obtenir l’évacuation sanitaire du prisonnier politique Jean Marie Michel MOKOKO.

Pour la Plateforme

 

Photo de BrazzaNews.
Avec Brazzanews

Zimbabwe: des ONG dénoncent les violations des droits humains pendant le confinement

mai 22, 2020

 

Des ONG de défense des droits humains au Zimbabwe ont accusé vendredi les forces de sécurité de près de 250 cas de violences depuis le début du confinement imposé à la population pour enrayer la pandémie de coronavirus.

La responsable de leur coalition, Jestina Mukoko, s’est déclarée devant la presse «horrifiée et scandalisée» et a appelé le ministre de l’Intérieur et le chef de la Police à faire la lumière sur ces abus. Elle-même victime dans le passé de violences de la part des forces de l’ordre, Mme Mukoko a notamment demandé «une enquête criminelle sur l’enlèvement et la torture» de trois membres du principal parti d’opposition. Les trois jeunes femmes avaient été retrouvées la semaine dernière sérieusement blessées en bordure d’une route des faubourgs de la capitale Harare, deux jours après leur disparition lors d’une manifestation.

Le Mouvement pour un changement démocratique (MDC) a, sur la foi de leurs témoignages, accusé la police de les avoir arrêtées, frappées et torturées. Le gouvernement a catégoriquement nié ces allégations. Les forces de sécurité du régime zimbabwéen sont régulièrement pointées du doigt pour la répression des activités et les violences visant l’opposition. Le président Emmerson Mnangagwa a imposé il y a sept semaines et jusqu’à nouvel ordre un confinement pour ralentir la progression du Covid-19, à l’origine de 51 cas d’infection et 4 morts selon le dernier bilan.

Par Le Figaro avec AFP

Tanzanie: des ONG dénoncent le recul des libertés fondamentales sous Magufuli

octobre 28, 2019

 

Les libertés fondamentales ont nettement reculé en Tanzanie depuis l’arrivée au pouvoir en 2015 du président John Magufuli, dont le gouvernement a multiplié les actions répressives contre les médias et groupes de la société civile, ont dénoncé lundi 28 octobre Amnesty International et Human Rights Watch (HRW).

Selon les deux organisations de défense des droits de l’homme, les assauts répétés du pouvoir contre la liberté d’expression sont inédits dans ce pays d’Afrique de l’Est qui a longtemps bénéficié d’une image de stabilité et de tolérance. Le mandat du président Magufuli entre dans sa cinquième année début novembre et pour Roland Ebole, chercheur au sein d’Amnesty International, «la Tanzanie est en train de s’enfoncer à grande vitesse». «Nous n’avons encore jamais vu ce niveau de harcèlement ou d’intimidation, ni la fermeture de médias. C’est nouveau en Tanzanie», a-t-il ajouté.

John Magufuli, qui célèbrera ses 60 ans mardi, avait été désigné en 2015 par le parti au pouvoir Chama Cha Mapinduzi (CCM) pour porter ses couleurs et succéder à la tête du pays au modéré Jakaya Kikwete. En dépit des protestations de l’opposition sur la sincérité du scrutin, il avait été proclamé vainqueur de la présidentielle d’octobre 2015, après s’être présenté aux électeurs comme «l’homme du peuple». Il s’était attaqué à la corruption dès son arrivée au pouvoir. Mais très vite ses détracteurs ont dénoncé son style autoritaire et la multiplication des détentions arbitraires de journalistes ou d’opposants.

Dans deux rapports distincts publiés lundi, HRW et Amnesty International ont documenté la façon dont le régime impose ses vues en recourant à des lois draconiennes. Des journaux ont ainsi été fermés, des retransmissions en direct des travaux parlementaires coupées et des voies critiques emprisonnées. Récemment, le journaliste d’investigation Erick Kabendera a été arrêté et questionné sur sa citoyenneté, avant d’être menacé d’être inculpé pour sédition et d’être finalement poursuivi pour crimes économiques. Un autre journaliste pourfendeur du régime, Azory Gwanda, est porté disparu depuis 2017. En mai, un virulent critique du président Magufuli, Mdude Nyagali, avait été enlevé par des inconnus puis retrouvé grièvement blessé, quelques jours plus tard, à 70 km de son domicile. Ce climat détérioré «ne crée pas les conditions favorables à des élections libres et justes», a mis en garde Oryem Nyeko, chercheur chez HRW, en faisant référence aux élections générales prévues fin 2020. Le président Magufuli devrait être candidat à sa succession pour un nouveau mandat de cinq ans, selon de nombreux observateurs tanzaniens.

Le Fiagaro.fr avec AFP

RDC : une ONG réclame une enquête sur le patrimoine de Joseph Kabila

octobre 3, 2019

L’ex-président congolais Joseph Kabila s’est toujours senti plus à son aise dans cette arche de Noé privée que dans l’anarchique Kinshasa. © Colin Delfosse pour JA

 

L’association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) a appelé mercredi à l’ouverture d’une enquête visant le patrimoine de l’ancien président et des anciens ministres.

L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) « a appelé mardi le procureur de la Cour constitutionnelle à enquêter sur les patrimoines de l’ancien président de la République, Joseph Kabila et ses anciens Premiers ministres », écrit son président Georges Kapiamba. La même demande a été adressée au procureur de la Cour de cassation pour qu’il en fasse autant contre les anciens vice-premiers ministres, ministres, vice-ministres et «n’hésite pas à les contraindre par tous les moyens de droit et/ou à les poursuivre en cas d’obstruction, rébellion et autres infractions», ajoute-t-il.

D’après l’ACAJ, «plusieurs d’entre eux ne les ont jamais déclarés à la fin de leur mandat». «Ils ne veulent pas le faire pour dissimuler leur enrichissement illicite et ne pas payer d’impôts conséquents au fisc», ajoute l’ONG.

Déclaration de patrimoine

La loi congolaise impose au chef de l’État et aux membres du gouvernement de déposer au greffe de la Cour constitutionnelle leur déclaration écrite de patrimoine familial au début et à la fin de leurs mandats respectifs. Cette déclaration de patrimoine familial détaille leurs biens meubles et immeubles, actions ou parts sociales, obligations, comptes en banque, terrains non bâtis, forêts, plantations et terres agricoles, mines et tous autres immeubles, avec indication des titres pertinents.

Lundi, le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, investi le 6 septembre, a déposé la déclaration écrite de son patrimoine au greffe de la Cour constitutionnelle. D’après le dernier compte rendu du Conseil des ministres tenu vendredi à Kinshasa, Sylvestre Ilunga Ilunkamba avait rappelé aux membres du gouvernement l’obligation de déclarer leurs avoirs au plus tard le 6 octobre 2019.

Par Jeune Afrique avec AFP