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Canada-Chemin Roxham : quel avenir pour les demandeurs d’asile transportés en Ontario?

mars 4, 2023
Des demandeurs d'asile originaires du Congo franchissent la frontière entre les États-Unis et le Canada à partir du chemin Roxham le jeudi 9 février 2023.

En 2022, environ 39 000 migrants ont emprunté ce chemin irrégulier pour se rendre au Québec à partir des États-Unis. Photo : The Canadian Press/Ryan Remiorz

Plus de 4800 migrants sont arrivés au Canada en provenance du chemin Roxham depuis le mois de janvier, selon les dernières statistiques du gouvernement fédéral. En arrivant au Québec à partir des États-Unis, des milliers d’entre eux sont déplacés en Ontario depuis que la province voisine a sonné l’alarme en disant qu’elle ne pouvait plus accueillir de demandeurs d’asile. Le sort de ces migrants à la recherche d’une vie meilleure est donc incertain.

Mohammed est l’un d’eux. Cet homme originaire du Tchad, en Afrique centrale, a été conduit à Niagara Falls alors qu’il espérait rester au Québec parce qu’il ne parle pas l’anglais.

« Je ne parle pas du tout l’anglais et ici, à Niagara, il m’est très difficile de communiquer. »— Une citation de  Mohammed, demandeur d’asile

Une journaliste écoute le témoignage d'un migrant qui est de dos, une capuche sur la tête, pour cacher son visage.

Mohammed, à gauche, a fui le Tchad, son pays d’origine, mais il confie avoir trop peur pour divulguer plus de détails sur lui-même. Photo:  (CBC NEWS) /Ousama Farag

Mohammed raconte qu’il n’a pas eu le choix d’embarquer dans un bus en direction de l’Ontario pour quitter la Belle Province.

Ce demandeur d’asile vit maintenant dans une des quelque 2000 chambres d’hôtel réservées à Niagara Falls par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) pour fournir un logement temporaire aux migrants qui arrivent du chemin Roxham et qui sont maintenant redirigés hors du Québec.

Le maire de Niagara Falls, Jim Diodati, dit être surpris par le nombre de chambres d’hôtel que le gouvernement fédéral réserve régulièrement aux demandeurs d’asile. On est passés de 87 chambres à 300 chambres, puis c’est passé à 687 chambres, explique-t-il. Ensuite, il y a eu 1500 chambres, puis ils en ont annoncé 1700 et 2000. Alors on se demande où on va avec ça.

Selon IRCC, la plupart des migrants séjournent en moyenne 60 jours dans des chambres d’hôtel financées par le gouvernement fédéral et reçoivent également des repas pendant qu’ils sont évalués pour les permis de travail.

L’organisme fédéral ajoute que le processus de délivrance de permis de travail a été accéléré pour permettre aux migrants d’entrer plus tôt sur le marché du travail canadien et de subvenir à leurs besoins en attendant une décision au sujet de leur demande d’asile.

Cependant, les services sociaux auxquels ont droit les demandeurs d’asile pendant qu’ils tentent de s’installer incombent en grande partie à la Ville pour un coût d’environ cinq millions de dollars, selon le maire de Niagara Falls, qui réclame un dédommagement de la part du gouvernement fédéral.

Le maire de Niagara Falls, Jim Diodati, pose pour la photo.

Le maire de Niagara Falls, Jim Diodati, se demande où iront les demandeurs d’asile lorsque les touristes occuperont les chambres d’hôtel durant la période estivale. Photo: (CBC NEWS)/Jim Diodati

IRCC affirme que les chambres d’hôtel occupées par les demandeurs d’asile sont des solutions temporaires jusqu’à ce que les demandeurs soient en mesure de faire la transition vers un logement à plus long terme au sein de la communauté.

Cependant, il n’existe pas de logements plus abordables à Niagara Falls, selon le maire.

La Ville a récemment déclaré l’état d’urgence en raison du sans-abrisme et des opioïdes. Jim Diodati ajoute par ailleurs qu’il y aura une plus forte demande de chambres d’hôtel dès le début de la saison touristique et que les revenus qu’elles génèrent sont indispensables.

M. Diodati se demande donc où iront les demandeurs d’asile durant la période estivale.

Nous devons faire partie de cette discussion. Vous ne pouvez pas simplement les déposer et nous laisser gérer les conséquences, s’insurge-t-il.

« Nous avons nos propres problèmes communautaires. Cela exacerbe les problèmes qui existaient déjà. »— Une citation de  Jim Diodati, maire de Niagara Falls

Offrir de l’aide

La directrice principale pour les personnes et les programmes chez Big Brothers, Big Sisters (BBBS) de Niagara, Sarah Ludberg, travaille à faire de la sensibilisation pour évaluer les besoins des nouveaux arrivants.

Elle veut offrir un mentorat individuel à des centaines de jeunes dans la communauté, mais elle a déjà une liste d’attente de 300 personnes.

« Nous avons déjà du mal à nous rétablir après la pandémie. »— Une citation de  Sarah Ludberg, directrice chez Big Brothers, Big Sisters

Les agences comme la nôtre qui collectent des fonds ne sont pas revenues à leurs niveaux d’avant la pandémie. Donc, l’ajout actuel d’un afflux de nouveaux arrivants que nous voulons également soutenir nous inquiète en tant qu’organisation, car nous voulons fournir un mentor à chaque enfant ou jeune qui en cherche un.

Sarah Ludberg pose pour la photo.

La directrice principale pour les personnes et les programmes chez Big Brothers, Big Sisters de Niagara, Sarah Ludberg, aide les demandeurs d’asile à s’intégrer dans leur nouvelle ville. Photo: (CBC NEWS)/Ousama Farag

Au-delà du mentorat, BBBS essaie d’établir des liens avec tous les nouveaux arrivants. S’ils avaient des problèmes de sécurité alimentaire, nous les mettrions en contact avec la banque alimentaire locale. S’ils ont des problèmes de santé mentale, nous pouvons les orienter, explique Sarah Ludberg.

Elle ajoute que l’Armée du salut locale fournit également aux demandeurs d’asile des bons pour faire leurs achats gratuitement dans une friperie gérée par BBBS.

Toutefois, la communication entre les organismes de soutien et les demandeurs d’asile semble poser problème, car Mohammed affirme n’avoir jamais entendu parler des aides communautaires. Il assure que personne ne lui a dit où se diriger et qu’il est difficile de le découvrir tout seul, explique-t-il, lorsqu’on ne parle pas la langue.

De son côté, Espérantine Désardouin a été transporté par autobus à Cornwall, dans l’Est de l’Ontario, après avoir traversé le chemin Roxham en août dernier. Elle et sa famille de cinq personnes ont dû fuir la violence en Haïti, explique-t-elle. C’était très dur de quitter mon pays pour abandonner toute ma vie, mon travail et les amis de ma famille.

« Mais nous devons rester en vie. Nous devions donc prendre une décision et la meilleure était de quitter le pays et de venir au Canada. »— Une citation de  Espérantine Désardouin, demandeuse d’asile

Intégration réussie

Cette famille espérait commencer une nouvelle vie au sein de la grande communauté haïtienne du Québec, mais l’établissement à Cornwall a mieux fonctionné qu’elle ne l’avait imaginé. Espérantine Désardouin a amélioré son anglais et la communauté francophone de Cornwall l’a adoptée, raconte-t-elle.

Espérantine Désardouin souriante.

Espérantine Désardouin a fui Haïti pour s’installer au Canada avec sa famille. Elle vit désormais à Cornwall, où elle a trouvé du travail dans un organisme communautaire francophone. Photo:  (CBC NEWS) / Brenda Witmer

Espérantine Désardouin, qui a œuvré comme travailleuse humanitaire en Haïti, a également trouvé du travail au sein de l’Association des communautés francophones de l’Ontario (ACFO). Cet organisme communautaire aide des centaines de familles de nouveaux arrivants à inscrire leurs enfants à l’école, à ouvrir des comptes bancaires et à remplir les formalités administratives pour obtenir un permis de travail.

Mme Désardouin dit être reconnaissante de travailler, en particulier dans un secteur qui consiste à aider des gens comme elle. C’est très important pour moi, car j’ai beaucoup reçu de la communauté. Je dois redonner. Je peux dire que quand je viens ici, ce n’était pas prévu, mais ça me fait du bien. On sent qu’on a une belle vie.

Son mari a également trouvé du travail et ils bâtissent leur vie ici.

Manque de communication

Pour sa part, le maire de Cornwall, Justin Towndale, déplore le manque de préparation et le manque de préavis concernant l’arrivée des migrants. Nous ne savons pas quand les bus arrivent, nous ne savons pas de quel pays viennent ces personnes, quelles langues ils parlent, regrette-t-il.

Le maire de Cornwall Justin Towndale pose pour la photo dans un bureau.

Le maire de Cornwall, Justin Towndale, réclame au gouvernement fédéral une meilleure communication concernant l’arrivée des demandeurs d’asile dans sa ville. Photo:  (CBC NEWS) / Brenda Witmer

Depuis que le Québec a commencé à refuser une grande majorité des demandeurs d’asile, 1400 d’entre eux sont passés par la ville de Cornwall. Huit cents migrants se trouvent toujours dans deux hôtels réservés par le gouvernement fédéral.

La ville et les groupes communautaires ont récemment rencontré des responsables fédéraux de l’immigration pour exiger une meilleure communication et un meilleur soutien à l’avenir.

Cornwall veut aider. Nous sommes une communauté très généreuse, souligne le maire de la ville.

« Si nos ressources sont épuisées et que nous ne pouvons tout simplement plus contribuer, ce sont les demandeurs d’asile qui souffrent à la fin. »— Une citation de  Justin Towndale, maire de Cornwall

Pour atténuer la pression dans les villes d’accueil, une approche pancanadienne est essentielle, fait savoir IRCC, qui affirme travailler activement avec d’autres provinces et municipalités pour trouver des programmes d’hébergement temporaire, de formation et d’établissement.

Radio-Canada avec les informations d’Ioanna Roumeliotis et de Brenda Witmer, CBC

Canada: Une tempête s’amène sur l’est du pays

janvier 12, 2023
Le miroir avant d'une voiture, glacé

Des avertissements de tempête hivernale ont été émis jeudi matin par Environnement Canada pour la plupart des régions du Québec qui longent la vallée du Saint-Laurent, de même que pour le nord et le centre du Nouveau-Brunswick et l’ouest et le centre de l’Île-du-Prince-Édouard. Photo : Radio-Canada/Daniel Thomas

Une dépression en provenance du Colorado se déplace vers l’Ontario, le Québec et les provinces maritimes, prévient Environnement Canada. Des avertissements de tempête hivernale, de neige et de pluie verglaçante ont été émis pour de nombreux secteurs.

Les précipitations devraient débuter jeudi après-midi sur le sud de l’Ontario, où le transport scolaire a déjà été annulé dans certaines régions.

Elles se déplaceront ensuite le long de la vallée du Saint-Laurent jusque dans les Maritimes, en passant par le sud du Québec, où l’on attend généralement de 15 à 25 cm de neige.

À Montréal, Laval et sur la Rive-Sud, par exemple, la neige s’intensifiera jeudi soir et se poursuivra vendredi, prévient Environnement Canada. Elle pourrait ensuite se mêler à de la pluie verglaçante.

« L’accumulation rapide de neige pourrait rendre les déplacements difficiles dans certains endroits. Soyez prêts à composer avec des conditions routières changeantes qui se détériorent rapidement. »— Une citation de  Environnement Canada

Au Québec, de nombreuses régions situées dans la vallée du Saint-Laurent sont visées par des alertes ou des veilles de tempête hivernale. Celles-ci sont émises lorsque l’on prévoit plusieurs conditions de mauvais temps hivernal simultanément, explique Environnement Canada.

Visée par un bulletin météorologique spécial, l’Estrie devrait toutefois recevoir plus de pluie que de neige, précise-t-on.

L’Abitibi-Témiscamingue et le Lac-Saint-Jean devraient être épargnés, de même que le nord de l’Outaouais, des Laurentides, de Lanaudière et de la Mauricie. De même, la Réserve faunique des Laurentides ne devrait pas être touchée par le phénomène météo.

À l’inverse, Gatineau, Charlevoix, le Saguenay, une partie du Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie pourraient recevoir plus de 25 cm de neige. Des précipitations abondantes sont également prévues sur la Côte-Nord, bien que celles-ci n’aient pas encore été chiffrées.

Dans tous les cas, la dépression qui s’abattra sur le Québec d’ici la fin de la semaine sera suivie par une période de beau temps. À Montréal, par exemple, Environnement Canada prévoit trois jours de soleil, samedi, dimanche et lundi.

Jusqu’à 40 cm sur le nord du Nouveau-Brunswick

La dépression devrait atteindre le Nouveau-Brunswick jeudi soir. Dans le nord et le centre de la province, la tempête se manifestera d’abord par de la neige, puis par de la pluie verglaçante, vendredi soir. Les précipitations cesseront peu à peu tôt samedi matin.

De 15 à 25 cm de neige sont attendus dans le centre du Nouveau-Brunswick, alors que le nord pourrait recevoir jusqu’à 40 cm. À l’inverse, la dépression engendrera surtout de la pluie dans le sud de la province. Jusqu’à 50 mm pourraient s’abattre sur St. Stephen, Grand Mahan et le comté de Charlotte.

De la neige et de la pluie verglaçante sont également attendues vendredi et samedi à l’Île-du-Prince-Édouard, alors que la Nouvelle-Écosse sera largement épargnée par le phénomène.

Radio-Canada avec les informations de La Presse canadienne

Canada-Ontario: Eastway Tank fait face à trois accusations pour l’explosion qui a fait six morts

janvier 6, 2023
À l'arrière de plusieurs camions-citernes entreposés près de bâtiments commerciaux, des flammes et une grande fumée noire s'élèvent vers le ciel.

Le 13 janvier 2022, une explosion et un incendie ont touché une installation d’Eastway Tank, compagnie qui fabrique des camions-citernes (archives). Photo : Gracieuseté De Ty Littleton

Près d’un an après l’explosion à l’usine Eastway Tank qui a tué six travailleurs – soit l’incident le plus meurtrier sur un lieu de travail à Ottawa depuis des décennies – l’entreprise et son président-propriétaire, Neil Greene, font maintenant face à trois accusations chacun en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité au travail.

Selon les documents déposés auprès du tribunal, jeudi, le ministère du Travail, de l’Immigration, de la Formation et du Développement des compétences dépose des accusations contre Eastway Tank Pump and Meter et Neil Greene. Une première date d’audience est prévue le 17 février prochain.

L’annonce du dépôt de ces accusations intervient une semaine exactement avant le premier anniversaire de l’explosion.

CBC News a contacté M. Greene pour obtenir ses commentaires, mais n’a pas encore reçu de réponse de sa part.

Rappelons que le 13 janvier 2022, cinq employés – Rick Bastien, Etienne Mabiala, Danny Beale, Kayla Ferguson et Russell McLellan – ont été tués dans une explosion sur le site d’Eastway Tank, sur le chemin Merivale. Un sixième employé, Matt Kearney, a succombé à ses blessures à l’hôpital le lendemain.

Le ministère du Travail, de l’Immigration, de la Formation et du Développement des compétences avait un an, après l’incident, pour enquêter et déposer des accusations pour tout manquement présumé à la sécurité, selon son site internet.

Le Service de police d’Ottawa enquête également sur les circonstances de cette explosion, mais n’a pas fourni de délai quant à son enquête. La police a déclaré, vendredi, que celle-ci était toujours en cours.

La cause exacte de l’explosion reste incertaine. Le site internet du Ministère indique qu’il ne fournit pas de détails sur son enquête tant que les poursuites ne sont pas terminées.

Si une enquête du coroner est également tenue, celle-ci ne pourra avoir lieu qu’après la procédure judiciaire intentée.

Des allégations antérieures de conditions de travail dangereuses

Peu de temps après l’explosion, CBC s’est entretenue avec trois anciens employés d’Eastway qui ont affirmé avoir été témoins d’autres conditions de travail dangereuses par le passé, notamment des incendies, un stockage inapproprié de produits chimiques inflammables et des soudures à proximité de camions chauds – des camions-citernes qui contenaient encore du carburant ou des résidus inflammables.

Dans une déclaration écrite à CBC News à l’époque, M. Greene avait qualifié ces allégations de non fondées.

Eastway Tank a toujours travaillé pour maintenir les normes de sécurité les plus élevées. Nous travaillons en étroite collaboration avec les enquêteurs et coopérons pleinement pour faire toute la lumière sur ce qui s’est passé.

Le ministère du Travail de la province a confirmé avoir déjà découvert des problèmes au sein d’Eastway Tank liés à la ventilation, à la sécurité et à la formation en soudage et à l’exposition à des substances chimiques dangereuses, en juin 2017 – des problèmes qui, selon le Ministère, avaient été rapidement résolus.

Après l’explosion, le Ministère a découvert un problème de sécurité non spécifié à Eastway Tank qu’il a refusé de préciser, citant l’enquête en cours à l’époque.

Une décennie avant l’explosion, un ancien employé a accusé Eastway Tank d’avoir fait pression sur lui pour qu’il retourne au travail avant qu’il ne se soit remis des blessures subies lors de l’explosion d’un réservoir de carburant.

Ses allégations n’ont été prouvées devant le tribunal, car Eastway Tank et son ancien employé ont convenu d’un commun accord d’abandonner l’affaire neuf mois après le lancement de cette poursuite, selon l’avocat qui représentait l’ancien employé.

Par Radio-Canada avec les informations de Guy Quenneville de CBC News

COVID-19 : un nouveau sous-variant aux États-Unis pourrait bientôt arriver en Ontario

janvier 4, 2023
Une personne tient un écouvillon dans la main.

Le sous-variant XBB.1.5 est l’une des mutations de la souche Omicron. (Archive) Photo : La Presse Canadienne/Paul Chiasson

L’Ontario pourrait bientôt connaître une hausse de cas de COVID-19 lié à un nouveau sous-variant de la souche Omicron qui se propage rapidement aux États-Unis, selon un expert.

Le variant XBB.1.5 est actuellement à l’origine de plus de 40 % des infections à la COVID-19 aux États-Unis, selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention (CDC)).

Il fait partie de la longue lignée de variants qui ont émergé de la vague Omicron au début de l’année dernière, explique le Dr Fahad Razak, l’ancien directeur scientifique du Groupe consultatif scientifique ontarien de lutte contre la COVID-19.

Selon l’épidémiologiste, l’infectiosité de ce sous-variant est encore inconnue, mais rien n’indique qu’il présente des symptômes plus sévères que les autres sous-variants d’Omicron.

Windsor touchée en premier?

Selon les données des CDC, cinq comtés du Michigan présentent des niveaux élevés d’infections à la COVID-19, alors que le comté de Wayne, qui inclut la ville de Détroit, montre un seuil d’infections moyen.

La ville frontière de Windsor est habituellement la première région canadienne à ressentir les effets d’une nouvelle vague aux États-Unis, selon le Dr Razak.

Portrait du Dr Fahad Razak.

Dr Fahad Razak est l’ancien directeur scientifique du Groupe consultatif scientifique ontarien de lutte contre la COVID-19. (Archive) PhotoHOTO : (DRFAHADRAZAK/TWITTER)

C’est statistiquement là où l’on peut s’attendre à ce que débordent en premier les infections des États-Unis, détaille-t-il.

Selon les données de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), les cas causés par le sous-variant XBB.1.5 ne représentaient que 0,6 % des infections dans la semaine du 11 décembre au Canada.

L’ASPC soutient que le processus d’identification des souches d’infections prend de une à trois semaines.

Le programme de surveillance génomique de la COVID-19 en Ontario n’avait quant à lui pas identifié le sous-variant XBB.1.5 dans son dernier rapport. Celui-ci était basé sur les données récoltées jusqu’au 10 décembre.

Par Radio-Canada avec les informations de CBC

Canada-Alerte Amber : un adolescent recherché en Ontario

décembre 9, 2022
Shakir Charles.

Shakir Charles a 13 ans. Photo : Police Provinciale de L’Ontario

La Police provinciale de l’Ontario a émis une alerte Amber pour retrouver Shakir Charles, un adolescent noir de 13 ans, qui a été aperçu pour la dernière fois à Alliston.

Avec Radio-Canada

Plus de détails à venir.

Canada: L’Ontario recommande au public de se masquer de nouveau dès lundi, selon des sources

novembre 12, 2022
Un homme portant un masque marche dans la rue à Toronto.

Le médecin hygiéniste en chef de l’Ontario avait prévenu qu’il recommanderait le masquage si les hôpitaux devaient annuler des chirurgies pour faire face à un afflux de patients. Photo : La Presse Canadienne/Evan Buhler

Selon deux sources gouvernementales, le médecin hygiéniste en chef de l’Ontario recommande au public de commencer à se masquer à nouveau dès lundi, afin d’aider les hôpitaux pour enfants qui sont submergés.

Les sources, qui ont parlé à La Presse canadienne sous le couvert de l’anonymat car elles ne sont pas autorisées à discuter publiquement du processus, affirment cependant que le port du masque ne sera pas obligatoire.

Le médecin hygiéniste en chef, le Dr Kieran Moore, avait prévenu qu’il y aurait une recrudescence de maladies respiratoires cet automne et cet hiver, et qu’il recommanderait le masquage dans certains environnements intérieurs si les hôpitaux devaient annuler des chirurgies pour faire face à un afflux de patients.

L’hôpital pour enfants SickKids de Toronto et l’Hôpital pour enfants de l’est de l’Ontario à Ottawa ont annoncé qu’ils annulaient des opérations chirurgicales pour redéployer les travailleurs de la santé vers les soins intensifs et les services d’urgence.

L’Association des hôpitaux de l’Ontario demande aux gens de porter des masques à l’intérieur et d’être à jour de leur vaccination contre la COVID-19 et contre la grippe.

Par Radio-Canada avec les informations de La Presse canadienne

Canada-Ontario: Une fillette de 4 ans retrouvée saine et sauve sur une voie ferrée au milieu de la nuit

août 11, 2022
Un métro stationné à proximité d'un garage.

Le conducteur d’une rame de métro hors service a repéré l’enfant qui marchait sur un tronçon extérieur de voie ferrée. Photo : Radio-Canada/Paul Smith

Des employées de la Commission des transports de Toronto ont retrouvé cette nuit une fillette qui marchait sur des rails à proximité de la station Warden, à Scarborough.

La fillette de 4 ans est saine et sauve grâce à la vigilance d’opérateurs de transport en commun qui l’ont aperçue vers 1 h 30, errant à proximité d’une voie ferrée électrifiée de 600 volts.

C’est le conducteur d’un métro hors service qui se dirigeait vers une gare de triage de l’avenue Greenwood, dans l’est de la ville, qui a repéré l’enfant sur un tronçon extérieur situé entre la station Warden et la station Victoria Park, a déclaré Stuart Green, porte-parole de la Commission des transports de Toronto (CTT).

Les employés ont réagi promptement en arrêtant la rame de métro pour couper l’alimentation électrique du rail et faire monter la fillette à bord, en toute sécurité, a ajouté M. Green.

Un peu plus tôt, la police de Toronto avait reçu un appel signalant la disparition d’une fillette. La police soutient que l’enfant en question s’était déjà égarée par le passé, ce qui avait incité les parents à ajouter des barrières pour qu’un tel incident ne se reproduise pas.

Une fois sur place, la police de Toronto a reçu un autre appel les informant que la jeune fille avait été retrouvée sur la voie ferrée. La police a confirmé avoir réuni les parents et la fillette à la station de métro voisine. L’incident n’avait rien de criminel et l’enfant n’a pas subi de blessure, selon la police.

La Commission des transports de Toronto dit avoir inspecté les clôtures qui protègent les rails dans le secteur et visionné les caméras de sécurité sans déceler de brèche apparente. La CTT soutient ne pas savoir pour le moment comment la fillette a pu accéder à la voie ferrée.

La CTT pourrait ouvrir une enquête, affirme le porte-parole Mike Detoma.

L’incident survient seulement quelques jours après la mort d’un autre enfant de 4 ans, tué alors qu’il se trouvait sur les rails du train GO à Mississauga.

Avec Radio-Canada

Canada-Santé en Ontario : « Le système est sur le point de s’effondrer »

juillet 25, 2022
Une équipe des urgences transporte un patient sur une civière.

Des urgences de l’Ontario sont forcées de fermer leurs portes, dernièrement. Celle de l’Hôpital Western, au centre-ville de Toronto, a passé près de devoir fermer en fin de semaine dernière. (Archives) Photo : Istock

Samedi, l’urgence de l’Hôpital Western, au centre-ville de Toronto, a passé bien près de devoir fermer ses portes. Dans la province, des salles d’urgence ferment temporairement en raison d’un manque de personnel dans plusieurs régions et depuis quelques semaines déjà. La situation est critique, selon bien des intervenants.

Pour moi, [la situation à l’hôpital Western] est une indication que le système est sur le point de s’effondrer, selon la députée du Nouveau Parti démocratique provincial Marit Stiles.

Ça va prendre des morts pour réveiller le gouvernement, affirme Cathryn Hoy, présidente de l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario (AIIO).

Nous travaillons avec une fraction du personnel que nous avions auparavant, ajoute le Dr Kashif Pirzada, urgentologue à Toronto.

On ferme des départements, on ferme des secteurs dans des départements, on perd nos travailleurs, renchérit le Dr Michael Howlett, président de l’Association canadienne des médecins d’urgence (ACMU).

Selon eux, les solutions à ces problèmes sont évidentes, mais le gouvernement n’est pas à l’écoute.

Un système à risque

Mme Hoy explique comment la direction de l’Hôpital Western a contourné le problème de manque de personnel afin de garder l’urgence ouverte : Ce sont des médecins, des médecins résidents et des étudiants [en soins infirmiers] de 3e ou 4e année qui ont fait le travail d’infirmières autorisées.

Celle-ci offre un exemple de ce qui est actuellement en jeu : Pouvez-vous imaginer s’il y avait eu un carambolage majeur sur la 401 [en fin de semaine] et qu’un nombre élevé de patients était envoyé à des urgences sans infirmières?

Un portrait du Dr Kashif Pirzada.

Le Dr Kashif Pirzada est urgentologue à Toronto. Photo : Radio-Canada

Le Dr Pirzada rappelle que le système subit une grande pression. Il y a une énorme charge sur le système hospitalier, en particulier au cours des deux dernières semaines. Les gens attendent 6 à 8 heures, parfois plus, pour voir un médecin aux urgences.

Le problème des conditions de travail

Le Dr Howlett affirme que le problème n’est pas nouveau, que les solutions sont évidentes et que, malgré tout, rien n’est fait. On doit travailler à améliorer de beaucoup les environnements de travail afin de travailler sur la rétention [du personnel].

Selon le Dr Pirzada, les effectifs sont beaucoup plus bas qu’avant. Nous avons eu beaucoup de gens – des infirmières et des médecins – qui quittent le terrain et trouvent un travail plus facile ailleurs.

Mme Hoy est d’accord. Les infirmières démissionnent, elles prennent leur retraite, elles vont ailleurs pour un meilleur salaire, de meilleures conditions de travail. Il faut que ça s’arrête. Je ne sais pas quoi dire de plus. La preuve est là. Ils ferment les urgences!

Un portrait de Cathryn Hoy.

Cathryn Hoy est la présidente de l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario (AIIO). Photo : Radio-Canada

Le gouvernement doit arrêter de s’attendre à ce que les infirmières paient les pots cassés chaque fois.

Le réseau d’hôpitaux University Health Network (UHN), qui gère l’Hôpital Western entre autres, abonde dans le même sens dans un communiqué publié samedi. Les professionnels de la santé continuent de relever le défi, mais cela a été une tâche très longue et difficile et les employés sont fatigués.

« [Les infirmières] sont épuisées, elles sont fatiguées, certaines d’entre elles n’ont pas pris de vacances depuis trois ans, leur santé mentale est terrible. »— Une citation de  Cathryn Hoy, présidente de l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario (AIIO)

Des solutions évidentes

Le Dr Howlett affirme que la liste de solutions est simple et établie depuis longtemps. Nous sommes conscients de cette situation depuis plusieurs années maintenant. Notre association en parle depuis plus d’une décennie.

En plus des problèmes liés aux conditions de travail, le Dr Howlett ajoute à la liste : On doit ouvrir la porte à plus de diplômés étrangers et s’assurer qu’ils puissent intégrer le système rapidement. […] On doit retirer les barrières interprovinciales pour les infirmières, les médecins, tous les travailleurs [de la santé], pour qu’ils puissent se déplacer là où les besoins sont les plus criants.

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Le Dr Pirzada s’explique mal comment on a pu en arriver à ce point. Nous n’avons vu aucun leadership pour corriger ces problèmes structurels. Nous n’entendons rien de neuf des hauts dirigeants [des hôpitaux] ou des dirigeants politiques.

Pour Mme Stiles, c’est une question de pénurie de main-d’œuvre. Il s’agit d’un gouvernement qui n’a pas pris la situation au sérieux ou aussi rapidement qu’il le fallait. J’aimerais voir la nouvelle ministre [de la Santé, Sylvia Jones] proposer des solutions.

Marit Stiles

Marit Stiles est la députée du NPD provincial dans Davenport. Photo: Radio-Canada

Le Dr Pirzada affirme que le travail des infirmières doit être récompensé. Donnez-leur une prime de danger. Donnez-leur plus d’argent pour faire les travaux difficiles. C’est là que nous en avons besoin en ce moment.

Il y a deux semaines, les ministres de la Santé des différentes provinces ont demandé plus d’argent au gouvernement fédéral.

Les salaires de tous les employés du secteur public ontarien, ce qui comprend les infirmières, sont plafonnés à une augmentation de 1 % par année par le gouvernement de Doug Ford.

Le ministère de la Santé de l’Ontario n’a pas répondu aux demandes d’entrevue de Radio-Canada.

Radio-Canada par avec des informations de Yanick Lepage

Canada-Québec: Monseigneur Pierre-Olivier Tremblay quitte la Mauricie

juin 24, 2022
Dans une basilique, un jeune évêque assiste à la cérémonie. Une foule se trouve derrière lui.

Monseigneur Pierre-Olivier est nommé évêque du Diocèse de Hearst-Moosonee dans le nord de l’Ontario Photo: Radio-Canada/Renaud de Repentigny

Il vient d’être nommé évêque du Diocèse de Hearst-Moosonee dans le nord de l’Ontario. C’est le Pape François qui en a fait l’annonce, jeudi matin.

Monseigneur Pierre-Olivier Tremblay a été pendant plusieurs années évêque auxiliaire du Diocèse de Trois-Rivières, assurant jusqu’en 2020 les fonctions de recteur du Sanctuaire. Il a été titulaire du poste d’administrateur du diocèse pendant un certain temps jusqu’à la nomination de Monseigneur Martin Laliberté comme évêque de Trois-Rivières.

Monseigneur Tremblay dit avoir beaucoup appris ces quatre dernières années, même si la pandémie a rendu ce moment plus pénible. Il exprime sa reconnaissance à l’endroit de Monseigneur Martin Laliberté ainsi qu’à Monseigneur Luc Bouchard qu’il a succédé à l’administration du diocèse de Trois-Rivières.

Dans une une lettre, il salue les frères et sœurs trifluviens, les invitant à demeurer dans la confiance et l’espérance.

Un homme dévoué

Le diocèse de Trois-Rivières présente le nouvel évêque comme un homme passionné et dévoué au service de l’Église et de la communauté en Mauricie.

Il souligne des qualités exceptionnelles de l’homme d’Église, dont son amour des gens et son désir d’une Église actuelle, qui constituent des faits marquants de son passage dans la région.

Le diocèse a tenu à souhaiter à Monseigneur Pierre-Olivier une suite favorable de mission dans son nouveau Diocèse.

Avec Radio-Canada par Anne Merline Eugène

Des Russes fuient Vladimir Poutine et s’exilent au Canada

mai 8, 2022
Anastasia Ryabkova et Vladimir Ryabkov sont assis sur leur lit avec leurs deux filles.

La famille Ryabkov a trouvé refuge en Ontario il y a un peu plus d’un mois. Photo : Radio-Canada/Andréane Williams

Menacés, intimidés, bâillonnés, des Russes qui s’opposent au régime de Vladimir Poutine et qui osent dénoncer l’invasion de l’Ukraine sont forcés de fuir la Russie. Alors que des experts parlent d’un exode sans précédent, certaines familles trouvent refuge au Canada, où elles espèrent obtenir le statut de réfugié et se bâtir une nouvelle vie.

Une valise de cabine et quatre petits sacs à dos contenant une paire de jeans, quelques t-shirts, des vêtements chauds et des livres : voilà ce qu’ont apporté avec eux Anastasia Ryabkova, son mari Vladimir Ryabkov et leurs deux filles, Kira, huit ans et Vlada, trois ans, en fuyant leur Sibérie natale, il y a un peu plus d’un mois.

Nous avons peu de choses, mais nous nous sentons en sécurité et c’est plus important que les choses matérielles, lance Anastasia Ryabkova en français dans la petite chambre de motel où loge sa famille depuis son arrivée en Ontario.

En Russie, cette chanteuse classique travaillait comme éducatrice de la petite enfance. Son mari Vladimir, lui, était mécanicien et propriétaire d’un garage. Les deux se décrivent comme des opposants à Vladimir Poutine et comme des partisans de l’opposant russe et blogueur anti-corruption Alexeï Navalny, aujourd’hui emprisonné.

Quelques jours seulement après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ils sont allés manifester sur la place centrale de leur ville, Tomsk, pour dénoncer la guerre.Anastasia Ryabkova et son mari Vladimi Ryabkov se sont fait entourer de policiers alors qu'ils manifestaient avec des pancartes anti-guerre.

Anastasia Ryabkova et son mari Vladimi Ryabkov se sont fait interpeller par la police pendant qu’ils manifestaient dans leur ville natale, en Sibérie, contre l’invasion russe de l’Ukraine. Photo : Fournie par Aanastasia Ryabkova

Nous ne pouvions pas rester silencieux, lancent-ils en se tenant la main.

Mme Ryabkova raconte qu’en seulement trois minutes, son mari et elle ont été appréhendés par les policiers.

Quelques jours plus tard, les autorités russes se sont présentées à leur porte. Craignant d’être arrêtée, la famille, qui détenait déjà un visa de tourisme pour le Canada, a décidé de plier bagage.

En Russie, quand la police vient chez toi, tu sais que tu peux être arrêté sans raison. […] Je ne peux plus vivre en Russie, parce que je vais être traduit en justice. Ma femme va être traduite en justice et j’ai peur que ma famille soit séparée, explique M. Ryabkov, qui est lui-même né en Ukraine lorsque ce pays faisait partie de l’Union soviétique.

Des dizaines de milliers en exil

Le cas des Ryabkov est loin d’être isolé. Comme eux, des dizaines de milliers d’autres Russes ont fui leur pays depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Des experts disent qu’il est difficile d’évaluer leur nombre exact, mais l’ONG OK Russians, qui vient en aide aux Russes qui ont fui leur pays, estime qu’ils sont environ 300 000 dans cette situation depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février.

Il y en a sûrement plus que ça maintenant, croit Jeanne Batalova, analyste principale au Migration Policy Institute.

Elle explique que la plupart trouvent refuge dans les pays baltes, en Géorgie, en Arménie, en Turquie ou encore en Israël.

Si on regarde les chiffres et la vitesse à laquelle les gens partent alors qu’il n’y a pas de guerre en Russie, c’est sans précédent, ajoute-t-elle.

Konstantin Sonin, un économiste russe et professeur à l’Université de Chicago, compare quant à lui cet exode à celui qui avait été causé par la guerre civile russe après la prise du pouvoir par les bolchéviques, au début du 20e siècle.

Il s’inquiète de voir autant de professionnels quitter le pays.

Cela veut dire que si la Russie survit à cette crise, elle va avoir encore moins de chances de se développer, déplore-t-il.

Le prix de ses opinions

Lev Abramovich, un avocat d’origine russe spécialisé en immigration et établi à Toronto, confirme avoir observé une nette augmentation du nombre de demandes d’aide en provenance de la Russie depuis le début de la guerre.

La plupart de ces demandes viennent de personnes qui ont exprimé leurs opinions politiques et qui s’opposent à la guerre. […] Elles doivent maintenant se cacher, elles ont perdu leur emploi ou ont dû quitter le pays, déplore-t-il en précisant que le fait de s’opposer au régime de Vladimir Poutine coûte très cher en Russie.

« Tous ceux qui se sont opposés [au régime] sont morts, emprisonnés ou à l’extérieur du pays. »— Une citation de  Lev Abramovich, avocat

Sasha (nom fictif), un journaliste de Moscou, a perdu son emploi lorsque le journal en ligne pour lequel il travaillait a été fermé par le gouvernement russe. Depuis le début de la guerre, il est sans revenu.

Ses enfants ont déjà quitté le pays et il espère bientôt trouver refuge au Canada avec sa femme. Il dit que la situation actuelle en Russie est pire que celle qu’il a connue sous l’Union soviétique dans les années 1970 et 1980.

À l’époque, tout le monde savait que si on suivait certaines règles, il n’y avait pas de danger. […] Ce qui se passe aujourd’hui ressemble beaucoup plus aux années 1930, sous Staline, quand personne ne pouvait être certain de ne pas se faire emprisonner.

Je comprends que les gens tiennent les Russes collectivement responsables de ce qui se passe en Ukraine, mais j’espère que les Occidentaux comprendront qu’on ne peut pas vraiment s’opposer à un régime autoritaire qui est déterminé à rester au pouvoir à tout prix, dit-il.

Partir, un défi en soi

Cependant, quitter la Russie n’est pas simple, explique Lev Abramovich.

Les Russes qui en ont les moyens financiers de partir doivent d’abord trouver un billet d’avion. Or, beaucoup de vols en partance de la Russie ont été suspendus. Par ailleurs, de nombreux pays exigent qu’ils obtiennent un visa pour entrer sur leur territoire.

À l’aéroport, les voyageurs risquent aussi de se faire interroger et interdire de partir par les autorités russes, explique Lev Abramovich.

À la frontière, on m’a posé un tas de questions : où j’allais, pendant combien de temps et pourquoi. […] [Les douaniers] m’ont dit qu’ils attendaient mon retour, raconte Ksenia (nom fictif), arrivée au Canada avec son fils cette semaine.

Elle s’inquiète maintenant pour sa famille restée en Russie, surtout que sa mère dit avoir appris que des agents des services de renseignement russes questionnent maintenant les proches des personnes qui ont quitté le pays.

Tout pourrait leur arriver. La police pourrait fouiller leur maison et prétendre y avoir trouvé de la drogue. Ils pourraient aussi saisir l’entreprise de mon père. Des choses de ce genre arrivent souvent en Russie.La famille Ryabkov dans sa chambre de motel. Le père et une des deux fillettes sont assis à la table tandis que la mère fait du café avec l'autre petite fille.

La famille Ryabkov vit maintenant dans un motel de Mississauga, près de Toronto. Photo: Radio-Canada par Andréane Williams

Ksenia et les Ryabkov ne savent pas quand ils reverront leur pays natal. Ils ont fait une croix sur la Russie puisque Vladimir Poutine pourrait rester au pouvoir jusqu’en 2036.

C’est très difficile parce que j’ai fermé la porte. J’ai quitté mon bel appartement, l’école de mes filles, mes parents, mes amis, dit Anastasia Ryabkova.

Les réfugiés ukrainiens pourront retourner en Ukraine afin de reconstruire leur pays après la guerre. Nous, on ne pourra pas retourner en Russie, dit son mari Vladimir.

Radio-Canada a accordé l’anonymat à Ksenia et Sasha, qui l’ont demandé par crainte de représailles.

Avec Radio-Canada par Andréane Williams