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Le Canada interpellé alors que le nombre de réfugiés explose dans le monde

mars 4, 2023
Des migrants font la file pour embarquer sur un bateau.

En 2022, environ 100 000 réfugiés sont arrivés sur les côtes italiennes. Photo : Getty Images/Antonio Masiello

Les Nations unies se préparent à une nouvelle augmentation du nombre de réfugiés cette année, en raison du tremblement de terre du mois dernier en Turquie et en Syrie qui s’ajoute à une série de crises qui font en sorte que le monde se tourne vers le Canada pour obtenir plus d’aide.

Les besoins partout dans le monde sont énormes, a déclaré Kelly Clements, vice-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, lors d’une visite au Canada cette semaine.

C’est le début d’une autre année très difficile.

Mme Clements était en tournée au Moyen-Orient le mois dernier lorsque le tremblement de terre a frappé. Elle s’est dirigée vers la grande ville syrienne d’Alep immédiatement après.

La vice-commissaire des Nations unies pour les réfugiés Kelly Clements devant un drapeau du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

La vice-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Kelly Clements, était au Canada cette semaine. Photo : Getty Images/Orlando Sierra

Des équipes engagées sur le terrain

Elle a dit que les secousses ont réveillé le personnel du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) aux premières heures du 6 février. Ils sont sortis dans la rue, se retrouvant dans la neige avec seulement leurs vêtements de nuit.

Certains de nos collègues ont perdu leur maison ou des biens et s’inquiétaient pour leurs proches. Malgré cela, tout le monde était de retour au bureau le jour même, a-t-elle dit.

Vous pouvez voir à l’intérieur des immeubles d’appartements, voir les effets personnels, les vêtements des gens, les miroirs sur le mur, les commodes, etc., a raconté Mme Clements.

La guerre civile syrienne est en cours depuis 2011 et certains secteurs d’Alep étaient déjà en ruines, a-t-elle souligné.

De nombreuses régions de la Syrie sont sous le contrôle de groupes belligérants, ce qui rend l’intervention du pays beaucoup plus lente que la mobilisation du gouvernement turc. Il a fallu une semaine au gouvernement syrien pour assouplir sa politique de restrictions sévères aux frontières, ce qui a retardé l’arrivée de l’aide humanitaire.

Un ours en peluche sur les décombres d'un bâtiment endommagé à la suite du tremblement de terre à Alep, en Syrie.

Déjà meurtrie par la guerre, Alep a été secouée par un tremblement de terre. (Photo d’archives) Photo : Reuters/Firas Makdesi

Des besoins qui perdurent

Le HCR a pu cependant se concentrer sur l’aménagement de logements pour les sinistrés. Mme Clements a précisé que l’agence a besoin de financement pour organiser des programmes pour les enfants séparés de leur famille et pour protéger les femmes contre la violence.

« Notre plus grande préoccupation est que lorsque les projecteurs ne seront plus braqués sur les interventions à la suite du tremblement de terre, les besoins seront toujours là même si les secousses sont terminées. »— Une citation de  Kelly Clements, vice-commissaire des Nations unies pour les réfugiés

Ce sont des gens qui auront besoin du soutien à long terme de la communauté internationale pour reconstruire leur vie. Il ne s’agit pas seulement de reconstruire des structures, a affirmé la vice-commissaire du HCR.

De nombreux déplacés

La Syrie comptait 21 millions de citoyens lorsque la guerre civile a éclaté il y a 12 ans. Aujourd’hui, 6,8 millions de Syriens sont déplacés et 5 millions sont réfugiés dans d’autres pays.

De l’autre côté de la frontière, 1,5 million de Syriens se retrouvent au Liban où un cinquième des résidents sont des réfugiés d’autres États, soit la plus forte proportion du monde.

Kelly Clements, une ancienne diplomate américaine à Beyrouth, se souvient d’avoir amené ses propres médicaments lors d’une récente visite, en raison du manque d’approvisionnement dans le pays.

Fuite du Liban, misère au Yémen

Le Liban était dans une impasse politique depuis des années, depuis l’explosion d’une grande partie de son port principal en 2020. L’inflation a appauvri presque tous les réfugiés dans le pays, ainsi que de nombreux citoyens libanais, explique Mme Clements.

Elle note que les Libanais fuient également leur propre pays sur des bateaux de fortune et que le nombre de morts en mer a triplé de 2021 à 2022.

Pendant ce temps, un autre conflit au Yémen a engendré une catastrophe, alors qu’un appel mondial à l’aide n’a atteint qu’un tiers de son objectif cette semaine.

Une fillette étendue dans un hôpital, au Yémen.

Les besoins médicaux sont criants, notamment au Yémen. (Photo d’archives) Photo : Reuters/Khaled Abdullah

L’ONU a demandé 4,3 milliards $US pour rétablir des services de nourriture, d’eau et de santé adéquats, mais n’a reçu que 1,2 milliard $US lors d’une conférence des donateurs lundi.

Le pays est assailli par une guerre civile violente, un blocus économique et des catastrophes naturelles de plus en plus graves. Selon Save the Children, le manque de financement aura un impact négatif sur la vie de millions d’enfants au Yémen et sur la stabilité à long terme du pays.

Ottawa annonce une aide de 46 millions

Lundi, le ministre canadien du Développement international, Harjit Sajjan, a annoncé un financement de 46 millions de dollars dans le cadre de sa réponse continue à la crise humanitaire au Yémen.

Il est tombé en grande partie hors du radar de la communauté internationale, et a encore énormément besoin de soutien humanitaire, a déclaré Mme Clements.

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a recensé 65 millions de personnes déplacées dans le monde en 2015, un chiffre qui a explosé au-delà de 100 millions et qui devrait atteindre 120 millions d’ici la fin de 2023, selon des estimations conservatrices.

Mme Clements a félicité le Canada d’être l’un des principaux bailleurs de fonds du HCR et d’avoir réinstallé certains des réfugiés les plus vulnérables du monde dont les besoins ne peuvent être satisfaits dans de nombreux pays en développement.

Toutefois, elle espère que la contribution canadienne augmentera dans le prochain budget fédéral.

« Nous avons besoin que le Canada soit avec nous encore plus en 2023 qu’en 2022. »— Une citation de  Kelly Clements, vice-commissaire des Nations unies pour les réfugiés

Les demandeurs d’asile, toujours plus nombreux

Pendant ce temps, plus près de nous, la hausse du nombre de demandeurs d’asile qui entrent au Canada par le chemin Roxham incite le Québec à exhorter qu’Ottawa ferme ce point de passage frontalier non officiel.

Des demandeurs d'asile du Congo franchissent la frontière entre les États-Unis et le Canada à partir du chemin Roxham, le jeudi 9 février 2023.

De nombreux demandeurs d’asile passent par le chemin Roxham, en Montérégie, pour entrer au Canada. (Photo d’archives) Photo : The Canadian Press/Ryan Remiorz

Le gouvernement fédéral a transporté des centaines de demandeurs d’asile en Ontario alors que les médias québécois ont souligné le manque de logements à Montréal pour les nouveaux arrivants.

Bien que Mme Clements ne suive pas la politique canadienne, elle affirme qu’elle est confiante que le pays restera ouvert à aider les gens dans le besoin.

Le Canada a toujours été un pays incroyablement généreux, accueillant à bras ouverts les réfugiés, les demandeurs d’asile et d’autres, a-t-elle dit.

Je suis convaincu que le Canada peut trouver des moyens de continuer à accueillir ceux qui ont besoin de sa protection internationale, a-t-elle conclu.

Avec Radio-Canada

Le Canadien qui protège l’ONU demande l’aide d’Ottawa

février 28, 2023

Ottawa acceptera-t-il de financer la modernisation des équipes chargées de protéger les opérations humanitaires dans les pays à haut risque? Un ancien policier canadien tente de se faire convaincant.

Gilles Michaud assis au sol, entouré de gens.

Gilles Michaud est le secrétaire général adjoint à la sûreté et à la sécurité de l’ONU. Photo: ONU

Dans un lieu tenu secret à Kaboul, peu après le retour au pouvoir des talibans, Gilles Michaud se trouve en face d’un homme dont la capture lui vaudrait une prime de 10 millions $ US.

Ancien haut gradé de la GRC et expert dans la lutte contre le terrorisme, Gilles Michaud est plutôt sur place, en ce jour de 2021, pour parlementer avec Sirajuddin Haqqani, le ministre de l’Intérieur afghan.

Son objectif : obtenir des garanties de sécurité pour les travailleurs de l’ONU en Afghanistan. Des promesses sont faites, un accord est conclu et Sirajuddin Haqqani quitte rapidement les lieux. Il craint une attaque de missile des États-Unis, qui le considèrent comme un terroriste.

Un avis de recherche du FBI contre Sirajuddin Haqqani.

Un avis de recherche du FBI contre Sirajuddin Haqqani. Une récompense de 10 millions $ US est offerte pour toute information qui mènera à son arrestation. Photo : FBI

Gilles Michaud est moins nerveux après le départ d’Haqqani : il a réussi à négocier la sécurité de son équipe, qui pourra continuer à travailler sur le territoire contrôlé par les talibans deux semaines après le départ précipité des troupes américaines.

Depuis 2019, ce natif de Saint-Léonard, au Nouveau-Brunswick, est le secrétaire général adjoint à la sûreté et à la sécurité de l’ONU. Dans ce rôle, il est responsable de la protection de centaines de milliers d’employés onusiens et de leurs familles, d’édifices répartis aux quatre coins du globe et de dizaines de milliards de dollars en aide humanitaire destinée à des zones à haut risque.

Gilles Michaud pose pour la photo.

Gilles Michaud pose pour une photo au siège de l’ONU à New York. Photo : Radio-Canada/Simon Lasalle

Il a opéré une transition rapide entre sa carrière de plus de 30 ans dans la police fédérale et son travail à l’étranger.

« Les criminels, j’avais tendance à vouloir les mettre en prison. Maintenant, je dois faire affaire avec eux, car ils ont le pouvoir d’accorder des accès à nos partenaires humanitaires. »— Une citation de  Gilles Michaud, secrétaire général adjoint à la sûreté et à la sécurité de l’ONU

Comme il le raconte dans une longue entrevue à Radio-Canada, sa tâche déjà délicate et difficile ne fait que se complexifier ces jours-ci. Les crises humanitaires se multiplient et éclatent non plus en succession mais simultanément.

La guerre en Ukraine, l’instabilité en Afghanistan, la sécheresse en Somalie, les conflits armés en Éthiopie et au Congo, le désordre à Haïti : tous ces problèmes tombaient sous la gouverne de l’ONU au moment où la Turquie et la Syrie ont été frappées par une séries de séismes catastrophiques en février.

Nombre de déploiements d’urgence du Département de la sécurité de l’ONU

202054
202156
202290

Source : Organisation des Nations unies ICI Radio-Canada

Cette succession de crises, Gilles Michaud la gère avec un budget annuel de 300 millions $ US qui stagne malgré la hausse des besoins. Avec l’inflation, la situation devient intenable.

Depuis quelques semaines, il fait des démarches auprès de pays donateurs potentiels pour leur demander des contributions spéciales (ou extrabudgétaires) afin de moderniser ses équipes.

Sa priorité : créer une unité d’intervention rapide qui pourra se déplacer rapidement vers les zones les plus à risque du monde et permettre une meilleure intervention des équipes de l’ONU.

Gilles Michaud regarde à travers un hublot.

Gilles Michaud à bord d’un aéronef. Photo : Organisation des Nations Unies (ONU)

Gilles Michaud en parle au gouvernement canadien depuis novembre dernier. Il aimerait une première injection de 10 millions $ US de la part d’Ottawa pour mettre son programme de réforme en œuvre, ce qui lui permettrait ensuite de convaincre d’autres pays de participer à ses projets spéciaux, d’une valeur de 15 millions $ US sur deux ans.

Les discussions avec le Canada sont positives, mais pendant que ses équipes se démènent sur le terrain, la réponse se fait attendre.

Le gouvernement est réceptif aux demandes, mais il est toujours en [réflexion] à Ottawa. Donc, je n’ai aucune nouvelle à savoir si, oui ou non, il va être en mesure de m’épauler, explique-t-il. Le message principal, c’est qu’aucun programme humanitaire ne peut être réalisé sans sécurité.

Travail essentiel

Le Département de la sûreté et de la sécurité de l’ONU (connu sous le sigle UNDSS) a été créé un an après l’attentat-suicide commis à Bagdad en 2003, qui avait tué 22 personnes, y compris son représentant en Irak, Sergio Vieira de Mello.

Le travail de l’ONU demeure dangereux à ce jour : chaque année, des centaines d’employés sont victimes d’accidents, se font voler ou attaquer, enlever ou tuer. Cinq employés de l’ONU sont gardés en otages au Yémen depuis l’an dernier. En 2019, trois travailleurs onusiens sont morts à Benghazi, en Libye, quand leur véhicule a explosé.

Nombre d’incidents ayant impliqué des employés de l’ONU en 2021

Incidents violents ou accidents1652
Crimes882
Cas d’intimidation ou de harcèlement386
Enlèvements9
Décès7

ICI Radio-Canada

Toutefois, les incidents particulièrement graves se font relativement rares depuis quelques années. Dans ce contexte, le besoin de financer des services de sécurité semble parfois plus difficile à justifier.

Habituellement, on va investir en sécurité lorsqu’il y a des incidents. […] Lorsqu’il n’y a aucun incident, on ne reconnaît pas le travail de prévention qui est fait en matière de sécurité, explique Gilles Michaud.

Malgré tout, M. Michaud s’est fait quelques alliés dans sa quête de financement additionnel. Le fait d’être canadien, dit-il, lui permet de tisser facilement des liens partout où il se trouve.

Gilles Michaud discute avec un autre homme.

Gilles Michaud au Nigeria Photo : Organisation des Nations Unies (ONU)

À partir du moment où tu te présentes comme représentant des Nations unies, c’est une chose. Mais aussitôt qu’ils apprennent que tu es canadien, ça semble être autre chose, ça semble ouvrir les portes, raconte Gilles Michaud.

Joyce Msuya, sous-secrétaire générale aux affaires humanitaires, en témoigne. Native de la Tanzanie, elle a fréquenté l’Université d’Ottawa.

Même si ses propres programmes d’aide humanitaire requièrent constamment des injections de fonds supplémentaires, elle n’hésite pas à appuyer les demandes de financement de l’UNDSS.

Joyce Msuya.

Joyce Msuya, sous-secrétaire générale aux affaires humanitaires de l’ONU, prend la parole lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies le mardi 29 mars 2022. Photo: AP/John Minchillo

Il faut deux mains pour applaudir. Les travailleurs humanitaires travaillent en étroite collaboration avec les équipes du Département de la sécurité, qui est dirigé par Gilles, dit-elle en entrevue. Le critère le plus fondamental pour livrer de l’aide humanitaire n’importe où dans le monde, non seulement pour l’ONU mais aussi pour les organisations non gouvernementales, c’est la sécurité.

Selon son expérience dans des pays comme le Yémen et la Somalie, les équipes de sécurité de l’ONU sont sous-représentées sur le terrain et requièrent plus de ressources.

Les besoins d’aide humanitaire destinée aux populations nécessiteuses connaissent une hausse fulgurante. L’ONU prévoit dépenser 51,5 milliards $ US pour aider 230 millions de personnes vulnérables dans 70 pays cette année.

Les équipes de l’ONU sur le terrain prennent des risques au quotidien, mais elles ne peuvent pas faire fi des dangers qui les guettent. Sans l’apport des équipes de l’UNDSS – qui coordonnent la sécurité avec d’autres agences et d’autres organisations, qui font des évaluations de risque et qui négocient des accès avec les pouvoirs en place –, l’aide humanitaire risque de s’immobiliser.

Florence Poussin.

Florence Poussin est directrice adjointe de la Division des opérations régionales de l’ONU à New York. Photo : Radio-Canada/Simon Lasalle

« La crise, c’est notre quotidien. On ne peut pas nous-mêmes être en crise pour répondre aux crises. Donc, on a besoin d’avoir une certaine sérénité dans la gestion de la crise et, donc, une capacité à répondre à ces crises, une capacité qui soit permanente et non pas une capacité qui soit uniquement liée à une crise, à une mobilisation de fonds pour une crise. »— Une citation de  Florence Poussin, directrice adjointe des opérations régionales, UNDSS

Au-delà de la force de frappe

Pour assurer la sécurité des déploiements humanitaires, l’ONU doit sans cesse négocier avec des parties belligérantes.

En Ukraine, par exemple, les équipes de l’UNDSS discutent tant avec Moscou qu’avec Kiev pour déterminer les moments où les combats vont cesser chaque jour afin d’acheminer l’aide aux populations déplacées.

Afin de convaincre toutes les parties de son impartialité, l’ONU ne reçoit aucune information des divers services de renseignement de ses États membres.

Toutefois, cette situation expose les travailleurs de l’ONU aux dangers locaux, surtout dans un contexte de manque de financement.

Ma crainte, c’est que les équipes de l’ONU ne puissent plus aller sur le terrain où elles sont supposées être, qu’elles soient présentes dans un pays mais prises dans un bunker, car la situation est trop dangereuse, ce qui ne répond pas à notre mandat, affirme Esther Kuisch Laroche, directrice des partenariats au sein de l’UNDSS.

Esther Kuisch Laroche regarde l'objectif de l'appareil photo.

Esther Kuisch Laroche pose pour une photo au siège de l’ONU à New York. Radio-Canada/Simon Lasalle

En tout, l’ONU est active dans 125 pays, dont 40 sont qualifiés de lieux à haut risque. Assurer la sécurité dans ces pays va au-delà de la présence de gardes armés.

L’accent est maintenant mis sur la connaissance des particularités locales, sur la diplomatie avec les autorités en place (y compris des groupes armés et terroristes) et sur la coordination avec les différentes agences humanitaires, y compris les organisations non gouvernementales.

Ce n’est pas seulement des gardes ou des clôtures, des barricades et des fusils. Lorsqu’on parle de sécurité, ce qu’on veut vraiment dire, c’est la planification, c’est de l’analyse du contexte, c’est d’être sûrs qu’on a des plans pour être capables de livrer les programmes, explique Gilles Michaud.

Richard Gowan, un expert en affaires internationales au sein de l’International Crisis Group, rappelle que l’ONU est souvent seule dans les pays en crise.

Il y a des endroits comme la Syrie et l’Afghanistan où il n’y a pas de forces de l’OTAN et aucunes troupes occidentales en grand nombre sur le terrain. Les agences humanitaires y sont, par contre, et, dans ces endroits, on laisse l’ONU s’occuper de gens qui, bien franchement, ont ni plus ni moins été abandonnés, affirme-t-il.

Richard Gowan en entrevue.

Richard Gowan est expert en affaires internationales au sein de l’International Crisis Group. Radio-Canada/Simon Lasalle

Vers une augmentation des budgets

À long terme, Gilles Michaud cherche à obtenir une augmentation permanente de ses budgets. Pour y arriver, il a commencé par proposer des projets d’une valeur de 15 millions $ US sur une période de deux ans : de meilleurs services psychologiques pour ses équipes, la modernisation des outils informatiques pour mieux communiquer avec les équipes déployées et pour savoir qui est où en tout temps, de même que son projet d’unité de réponse rapide.

Il a approché le gouvernement canadien en novembre dernier, car il voulait donner à Ottawa un droit de premier refus. Selon lui, l’investissement supplémentaire dans l’UNDSS serait une forme de police d’assurance pour garantir la livraison de 52 milliards $ US en aide humanitaire prévue pour 2023.

Étant canadien, je me suis tourné vers le Canada, explique-t-il. Lorsqu’on regarde les contributions qui sont requises par rapport à la demande, c’est vraiment une contribution qui est minime, et je crois que le Canada aura une occasion ici d’avoir un impact majeur en investissant peu au sein de mon département.

Le ministère des Affaires mondiales a indiqué qu’il examine la demande de l’ONU.

Son mandat de cinq ans se terminant l’an prochain, Gilles Michaud n’est pas des plus patients. Il n’est pas entré en fonction avec le mandat de réformer son département, mais l’idée s’est imposée depuis 2019.

Tandis qu’il attend des réponses de la part des pays donateurs potentiels, Gilles Michaud continue ses visites sur le terrain.

Après une carrière dans la police fédérale au Canada, cet homme de 57 ans est exposé quotidiennement à la réalité que vivent des millions de personnes qui dépendent de l’aide humanitaire dans des pays qu’il n’aurait jamais cru visiter de sa vie.

« Ce qui me marque le plus, c’est de voir à quel point ils ont besoin des Nations unies pour leur venir en aide. »— Une citation de  Gilles Michaud, secrétaire général adjoint à la sûreté et à la sécurité de l’ONU

On parle d’aide qui est vraiment de base, de leur fournir de l’eau, de la nourriture, des couvertures, vraiment des besoins de base. Voir les enfants, les femmes, les familles qui sont séparées à cause des déplacements, c’est toujours touchant, raconte-t-il.

Gilles Michaud souligne qu’il autorise des missions dangereuses presque chaque jour. Il rend aussi hommage au personnel onusien et aux membres des ONG qui œuvrent dans des conditions souvent périlleuses.

Il y a tellement de gens qui sont dans le besoin qu’on se doit de prendre des risques, parce qu’on parle vraiment de prendre des risques pour sauver des vies tous les jours, dit-il.

Le Département de la sûreté et de la sécurité des Nations unies

Protection180 000 employés et leurs familles dans 131 pays, dont 40 zones à risque très élevé
Sécurité11 édifices de l’ONU dans le monde
Emplois1200 personnes sur le terrain
Budget300 millions $ US

Source : Organisation des Nations unies

Avec Radio-Canada par Daniel Leblanc

Montée des océans : menace d’un exode d’ampleur « biblique », alerte le chef de l’ONU

février 15, 2023
Des morceaux d'un glacier se détachent et tombent dans la mer.

La fonte des glaciers contribue à l’élévation du niveau des océans. (Photo d’archives) Photo : Istock/Don Mennig

Le secrétaire général de l’ONU a mis en garde mardi contre le risque d’un exode d’ampleur « biblique » en raison de la montée du niveau des océans provoquée par le réchauffement. Il a demandé à « combler les lacunes » du droit international, notamment pour les réfugiés.

Le danger est particulièrement aigu pour près de 900 millions de personnes qui vivent dans des zones côtières peu élevées, une personne sur 10 sur Terre, a déclaré Antonio Guterres devant le Conseil de sécurité.

Des communautés vivant dans des zones de faible élévation et des pays entiers pourraient disparaître à jamais, a-t-il ajouté.

« Nous serions les témoins d’un exode de populations entières, d’une ampleur biblique. »— Une citation de  Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU

Si certains petits États insulaires, peu peuplés, risquent de complètement disparaître, l’impact de l’augmentation du niveau des mers, provoquée par la fonte des glaciers, par l’expansion d’un océan qui se réchauffe et désormais principalement par la fonte des calottes glaciaires, est bien plus large.

Le visage d'un homme avec en arrière-plan le drapeau de l’Organisation des Nations unies.

Antonio Guterres est le secrétaire général des Nations unies. (Photo d’archives) Photo : Getty Images/ED JONES

Quel que soit le scénario, des pays comme le Bangladesh, la Chine, l’Inde et les Pays-Bas sont tous à risque, a insisté Antonio Guterres.

Des mégalopoles sur tous les continents vont subir de graves impacts, comme Le Caire, Lagos, Maputo, Bangkok, Dacca, Jakarta, Bombay, Shanghai, Copenhague, Londres, Los Angeles, New York, Buenos Aires et Santiago.

Entre 40 et 80 cm de plus d’ici 2100

Selon les experts de l’ONU sur le climat (GIEC), le niveau de la mer a augmenté de 15 à 25 cm entre 1900 et 2018, et devrait encore augmenter de 43 cm environ d’ici 2100 dans un monde à +2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, mais de 84 cm dans un monde à +3 °C ou +4 °C.

La montée des eaux, au-delà de l’engloutissement de certaines zones, s’accompagne d’une multiplication des tempêtes et des vagues-submersions : l’eau et la terre sont contaminées par le sel, rendant des territoires inhabitables avant même d’être noyés.

Dans ce contexte de populations qui seront forcées à l’exil, le secrétaire général de l’ONU a appelé à combler les lacunes des cadres juridiques existants au niveau mondial.

L'enfant joue dans le sable près de sa maison, qui est construite à côté de l'eau et entourée d'un muret de pierre.

Un enfant joue sur la plage près de sa maison dans le village de Taborio, à Kiribati, dans l’océan Pacifique. Avec la hausse du niveau des océans, on craint que le pays soit inhabitable d’ici 60 ans. (Photo d’archives) Photo: Reuters/David Gray

Cela doit inclure le droit des réfugiés, a-t-il ajouté. Mais aussi apporter des solutions pour l’avenir d’États qui perdront totalement leur territoire terrestre.

Il a d’autre part estimé que le Conseil de sécurité à un rôle essentiel à jouer pour relever les défis de sécurité dévastateurs que pose la montée des eaux.

Une question controversée au sein du Conseil. La Russie avait en 2021 opposé son veto à une résolution établissant un lien générique entre réchauffement climatique et sécurité dans le monde, résolution soutenue par la majorité des membres du Conseil.

Avec Radio-Canada par Agence France-Presse

Le Pakistan obtient plus de 9 milliards USD de promesses d’aides pour se reconstruire

janvier 9, 2023
Le Pakistan obtient plus de 9 milliards USD de promesses d'aides pour se reconstruire
Le Pakistan obtient plus de 9 milliards USD de promesses d’aides pour se reconstruire© AFP/Asif HASSAN

Le Pakistan a obtenu lundi plus de 9 milliards de dollars de promesses d’aides internationales pour se reconstruire après les inondations dévastatrices de l’an dernier, qui pourraient bien préfigurer le sort qui attend un grand nombre de pays face au changement climatique.

Ces promesses ont été faites par la communauté internationale lors d’une conférence co-organisée par les Nations unies, pour mobiliser la moitié des 16,3 milliards de dollars (15,3 milliards d’euros) jugés nécessaires pour reconstruire le pays afin, en particulier, qu’il résiste mieux aux conséquences du changement climatique.

« Aujourd’hui a vraiment été une journée qui nous donne beaucoup d’espoir. Le message du monde est clair : le monde se tiendra aux côtés de ceux qui sont frappés par des catastrophes naturelles et ne les laissera pas seuls », a déclaré la secrétaire d’Etat pakistanaise aux Affaires étrangères, Hina Rabbani Khar, après avoir annoncé le montant final.

Les inondations dévastatrices de l’été dernier – ayant fait plus de 1.700 morts et touchées plus de 33 millions d’autres – et la crise énergétique mondiale ont accentué la pression sur l’économie pakistanaise, plongeant le pays dans une situation financière extrêmement difficile.

A l’ouverture de la conférence, le chef de l’ONU Antonio Guterres avait réclamé « des investissements massifs » et une réforme du système financier international pour aider le Pakistan, un sujet qu’il avait déjà évoqué lors de la COP27 sur le climat en Egypte.

A Genève, le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a affirmé que son pays était engagé dans une « course contre la montre » pour faire face à des besoins immenses. « Nous sommes à un tournant de l’histoire », a-t-il averti.

Devant les journalistes, il a enjoint le Fonds monétaire international (FMI) à réduire la pression. « J’essaie constamment de les persuader de nous accorder une pause », a-t-il dit.

Présente lundi, la Banque mondiale a elle invité à « maintenir les dépenses dans des limites supportables ». « Une reprise véritablement résiliente ne sera pas possible sans réformes budgétaires et structurelles supplémentaires », a prévenu Martin Raiser, vice-président de la région Asie du Sud à la Banque mondiale.

Financements internationaux « créatifs »

Le Pakistan, le cinquième pays le plus peuplé au monde avec 216 millions d’habitants, est responsable de moins d’un pour cent des émissions de gaz à effet de serre. Mais il est l’un des plus vulnérables face aux événements météorologiques extrêmes qui se multiplient.

Le pays fait d’ailleurs partie de ceux qui ont soutenu à la COP27 la création du fonds « pertes et dommages » visant à soutenir les pays du sud face aux conséquences du réchauffement climatique.

« En cas de doute sur les pertes et les dommages, allez au Pakistan », a glissé M. Guterres lundi, assurant que le pays est « doublement victime du chaos climatique et d’un système financier mondial en faillite morale ».

Il a déploré que le système financier international ne vienne pas suffisamment en aide aux pays à revenu intermédiaire qui ont besoin d' »investir dans la résilience face aux catastrophes naturelles », en allégeant la dette ou en leur offrant de nouveaux financements, et a réclamé des financements internationaux « créatifs » pour aider ces pays « lorsqu’ils en ont le plus besoin ».

Sur les 16,3 milliards de dollars nécessaires pour financer le « Plan de redressement, de réhabilitation et de reconstruction résilients » du Pakistan, le gouvernement estime pouvoir en financer la moitié par le biais de son propre budget et de partenariats public-privé, mais a besoin de la communauté internationale pour payer le reste.

Islamabad et l’ONU ont expliqué que la conférence de lundi, à laquelle participent des représentants d’une quarantaine de pays, de la Banque mondiale et de banques de développement, se veut beaucoup plus large qu’une traditionnelle conférence de donateurs, car elle cherche à mettre en place un partenariat international à long terme axé sur la reconstruction, mais visant aussi à améliorer la résilience climatique du Pakistan

Par Le Point avec AFP

Ibrahim Traoré expulse la coordonnatrice de l’ONU au Burkina Faso

décembre 23, 2022

L’Italienne Barbara Manzi a été déclarée « persona non grata » et priée de quitter Ouagadougou ce vendredi. La junte au pouvoir lui reproche d’avoir « terni » l’image du pays.

Un véhicule blindé des Nations unies, dans les rues de Ouagadougou, le 3 octobre 2022 au lendemain du putsch contre Damiba. © OLYMPIA DE MAISMONT / AFP

La coordonnatrice de l’ONU au Burkina Faso, l’Italienne Barbara Manzi, a été déclarée « persona non grata » et « priée de quitter le pays », dès ce vendredi 23 décembre, par la junte dirigée par Ibrahim Traoré. Selon un communiqué du ministère des Affaires Étrangères, « Barbara Manzi, coordonnatrice résidente du système des Nations unies, est déclarée persona non grata sur le territoire du Burkina Faso. Elle est donc priée de quitter le Burkina Faso aujourd’hui même, le 23 décembre 2022 ».

« Longue liste de récriminations »

Selon la ministre des Affaires Étrangères, Olivia Rouamba, cette expulsion se justifie notamment par le fait que Mme Manzi a décidé « unilatéralement » de retirer le personnel non essentiel de l’ONU à Ouagadougou. « C’est jeter le discrédit, ternir l’image du pays et décourager les potentiels investisseurs. C’est inconcevable et nous devons prendre nos responsabilités », a-t-elle ajouté, lors d’une interview sur la RTB, la télévision nationale.

« Au-delà de ces faits, il nous est revenu que Mme Manzi prédisait le chaos au Burkina Faso dans les prochains mois. Nous ne savons pas sur quelles bases elle peut le faire. De gros efforts sont faits sur le plan sécuritaire et l’ONU devrait se constituer en structure de soutien », a poursuivi la ministre.

Depuis 2015, le pays peine à faire face à des attaques meurtrières de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et l’Etat islamique qui ont fait des milliers de morts et contraint quelque deux millions de personnes à fuir leurs foyers.

Bonne coopération avec l’ONU

Mme Rouamba a toutefois souhaité faire la différence entre « la personne de Mme Manzi et l’ONU », avec laquelle le Burkina « garde toujours une très bonne coopération ».

Une source diplomatique a confirmé à l’AFP qu’une « longue liste de récriminations » ont conduit « la diplomatie burkinabè à prendre ses responsabilités ». Outre la demande du retrait du personnel non essentiel, il est aussi reproché à Mme Manzi une « tentative d’influence négative » et de « s’immiscer dans les affaires politiques du Burkina », selon cette source. Les représentants des Nations unies à Ouagadougou n’étaient pas immédiatement joignables vendredi après-midi.

Cette expulsion intervient quelques jours après celle de deux Français qui travaillaient pour une société burkinabè et qui étaient soupçonnés par les autorités d’être des espions.

Sur les pas du Mali de Goïta

Le Burkina n’est pas le premier Etat ouest-africain à expulser un responsable onusien cette année. En juillet, le Mali, pays voisin du Burkina, également pris dans une grave crise sécuritaire, avait expulsé Olivier Salgado, le porte-parole de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), pour avoir publié, selon la junte au pouvoir, des « informations inacceptables » au lendemain de l’arrestation de 49 soldats ivoiriens à Bamako.

Mme Manzi, qui était également coordonnatrice humanitaire de l’ONU, était en poste au Burkina Faso depuis août 2021. Elle avait présenté ses lettres de créances à l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré, renversé en janvier 2022 par un coup d’État militaire mené par Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Ce dernier a lui-même été renversé fin septembre par le capitaine Ibrahim Traoré. Son Premier ministre, Apollinaire Kyélem de Tembela, a souhaité mi-novembre « diversifier les relations de partenariat jusqu’à trouver la bonne formule pour les intérêts du Burkina Faso ». Il a également affirmé que « certains partenaires » n’avaient « pas toujours été loyaux », sans citer de pays. Alors qu’il a effectué récemment une discrète visite à Moscou, la question d’un éventuel rapprochement avec la Russie se pose au Burkina depuis le coup d’État qui a porté au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré.

Jeune Afrique avec AFP

Montréal accueillera un nouveau bureau de l’ONU

décembre 12, 2022
Le drapeau de l'ONU flotte devant le palais des Nations à Genève.

Ce bureau de Montréal sera responsable du « programme mondial pour des villes vertes, résilientes et durables ». Photo : AFP via Getty Images/Fabrice Coffrini

La ville de Montréal a été choisie pour accueillir un nouveau bureau des Nations unies qui sera responsable du « programme mondial pour des villes vertes, résilientes et durables ».

L’agence onusienne ONU-Habitat, qui a son siège au Kenya, a choisi la métropole québécoise pour implanter son nouveau bureau, qui appuiera le développement durable des villes à l’aide des plus récentes avancées scientifiques et technologiques.

Stéphane Paquet, président-directeur général de l’organisation Montréal international, qui accompagnera ONU-Habitat dans la création de ce nouveau bureau, a souligné que la métropole a été sélectionnée en raison de ses écosystèmes de pointe en développement durable et en intelligence artificielle, de même que ses institutions [universitaires] et son bassin d’organisations internationales.

Des chercheurs de l’Université McGill, de l’Université Concordia et de l’Institut québécois d’intelligence artificielle, le MILA, auraient déjà entrepris de créer des pistes de collaboration avec l’agence onusienne.

Neil Khor, chef de cabinet du bureau d’ONU-Habitat, a ajouté que le bilinguisme de Montréal a également été un facteur décisif.

Nous avons beaucoup de projets non seulement dans des pays anglophones mais également dans des pays francophones, notamment en Afrique de l’Ouest, a souligné M. Khor lors d’une entrevue avec La Presse canadienne. Le bureau de Montréal emploiera 28 personnes.

D’ici 2030, 60 % de la population mondiale résidera dans des milieux urbains, selon ONU-Habitat, dont la mission consiste notamment à trouver des solutions aux problèmes liés au manque de logements, à l’essor des bidonvilles, aux transports publics, à l’approvisionnement en eau et en électricité, à la pauvreté, à la criminalité et aux catastrophes dues aux changements climatiques.

L’équipe de Montréal sera chargée de répondre aux besoins les plus urgents en misant notamment sur l’intelligence artificielle tout en développant une plateforme multidisciplinaire qui permettra de mieux prendre en compte les particularités des villes et des communautés les plus vulnérables aux impacts des changements climatiques.

L’annonce a été faite à la COP15 lundi après-midi en présence de plusieurs élus.

Ce bureau aidera Montréal et le Canada à développer des solutions concrètes pour rendre les villes plus vertes, résilientes, durables et prêtes à saisir les occasions liées à l’économie de demain, a souligné la ministre fédérale Pascale St-Onge.

La ministre des Relations internationales du Québec, Martine Biron, a indiqué que cette décision vient réaffirmer l’importance accordée par le Québec à la lutte contre les changements climatiques et à l’accueil des organisations internationales qui choisissent de s’établir chez nous.

À Montréal et partout dans le monde, on doit densifier les milieux urbains de façon intelligente en faisant une plus grande place à la nature, a pour sa part mentionné la mairesse Valérie Plante.

Le bureau du programme mondial pour des villes vertes, résilientes et durables sera le sixième bureau onusien à Montréal, qui accueille déjà l’Organisation de l’aviation civile internationale, le Secrétariat de la convention sur la diversité biologique, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, l’Institut de statistique de l’UNESCO et le Fonds multilatéral pour l’application du protocole de Montréal.

Par Radio-Canada avec La Presse canadienne

Huit millions de personnes menacées de famine au Soudan du Sud, selon l’ONU

novembre 3, 2022
Huit millions de personnes menacees de famine au Soudan du Sud, selon l'ONU
Huit millions de personnes menacées de famine au Soudan du Sud, selon l’ONU© AFP/Archives/TONY KARUMBA

Près de huit millions de personnes au Soudan du Sud, soit les deux tiers de la population, sont menacées d’insécurité alimentaire et de famine, a averti l’ONU dans un rapport publié jeudi.

« La faim et la malnutrition sont en hausse dans les zones du Soudan du Sud touchées par les inondations, la sécheresse et les conflits, et certaines communautés risquent de connaître la famine si l’aide humanitaire n’est pas maintenue et si les mesures d’adaptation au climat ne sont pas renforcées », indique le rapport.

Le rapport conjoint de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et du Programme alimentaire mondial (PAM) indique que la proportion de personnes confrontées à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire et de malnutrition « n’a jamais été aussi élevée », dépassant les niveaux observés même pendant le conflit en 2013 et 2016.

Selon le rapport, 7,76 millions de personnes risquent une insécurité alimentaire aiguë pendant la période de soudure d’avril à juillet 2023, tandis que 1,4 million d’enfants souffriront de malnutrition.

Le rapport blâme une combinaison de conflits, de mauvaises conditions macroéconomiques, d’événements climatiques extrêmes et une spirale des coûts de la nourriture et du carburant, ainsi qu’une baisse du financement des programmes humanitaires.

« Nous avons été en mode prévention de la famine toute l’année et avons évité les pires résultats, mais cela ne suffit pas », affirme Makena Walker, directrice de pays par intérim du PAM au Soudan du Sud, dans un communiqué.

« Le Soudan du Sud est en première ligne de la crise climatique et, jour après jour, des familles perdent leurs maisons, leur bétail, leurs champs et leur espoir à cause de conditions météorologiques extrêmes », ajoute Mme Walker.

« Sans l’aide alimentaire humanitaire, des millions d’autres se retrouveront dans une situation de plus en plus désastreuse et dans l’incapacité de fournir la nourriture la plus élémentaire à leurs familles ».

« Si nous pouvons réellement parvenir à la paix à travers le pays, y compris dans les zones actuellement en tension, (…) nous serons à mi-chemin pour résoudre les problèmes de sécurité alimentaire, donc la consolidation de la paix est primordiale », a déclaré jeudi la ministre sud-soudanaise de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Joséphine Lagu, lors de la présentation du rapport.

La famine a été déclarée au Soudan du Sud en 2017 dans les comtés de Leer et de Mayendit dans l’État d’Unity, des régions qui ont souvent été un point chaud des violences.

Le mois dernier, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a estimé qu’environ 909.000 personnes avaient été affectées par des inondations au Soudan du Sud, alors que des pluies torrentielles ravagent les cultures et détruisent les maisons.

Plus jeune pays au monde, le Soudan du Sud est aux prises avec des conflits meurtriers, des catastrophes naturelles, un malaise économique et des luttes politiques incessantes depuis qu’il a obtenu son indépendance du Soudan en 2011.

Il a passé plus de la moitié de sa vie en guerre, avec près de 400.000 personnes décédées pendant une guerre civile de cinq ans qui s’est terminée en 2018.

Par Le Point avec AFP

Des régions entières deviendront invivables au cours des prochaines décennies

octobre 10, 2022

Si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites de manière radicale, le monde fera face à des niveaux de chaleur extrême inimaginables, indique un rapport.

Un oiseau vole dans le ciel au moment où le soleil se couche.

L’ONU et la Croix-Rouge soulignent qu’il existe des limites au-delà desquelles les personnes exposées à une chaleur et à une humidité extrêmes ne peuvent survivre. Photo : Getty Images/AFP/Patrick T. Fallon

Des régions entières du globe vont devenir invivables au cours des prochaines décennies en raison des vagues de chaleur qui seront plus fréquentes et plus intenses sous l’effet du changement climatique, ont averti l’ONU et la Croix-Rouge lundi.

À moins d’un mois de la COP27, qui doit se dérouler en novembre en Égypte, l’ONU et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) appellent dans un rapport conjoint à se préparer aux vagues de chaleur à venir pour éviter un nombre important de morts.

Ces organisations soulignent qu’il existe des limites au-delà desquelles les personnes exposées à une chaleur et à une humidité extrêmes ne peuvent survivre et qu’il y a par ailleurs des limites au-delà desquelles les sociétés ne peuvent plus s’adapter.

« Selon les trajectoires actuelles, les vagues de chaleur pourraient atteindre et dépasser ces limites physiologiques et sociales au cours des prochaines décennies, notamment dans des régions telles que le Sahel, l’Asie du Sud et l’Asie du Sud-Ouest. »— Une citation de  Extrait du rapport de l’ONU et de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Une telle situation va se traduire par des souffrances et des pertes de vies humaines à grande échelle, des mouvements de population et une aggravation des inégalités, avertissent les deux organisations.

Un garçon prend un bain pendant une vague de chaleur.

Un garçon prend un bain pendant une vague de chaleur au Pakistan. Photo : Getty Images/AFP /Aamir Qureshi

Phénomène météorologique le plus meurtrier

Selon le rapport, presque partout où on a accès à des statistiques fiables, les canicules constituent le danger météorologique le plus meurtrier.

Elles tuent déjà des milliers de personnes chaque année et vont devenir de plus en plus mortelles à mesure que le changement climatique s’accentuera, indiquent dans le document Martin Griffiths, chef de l’agence humanitaire de l’ONU, et Jagan Chapagain, secrétaire général de la FICR.

Les vagues de chaleur sont à l’origine de certaines des catastrophes les plus meurtrières jamais enregistrées. Le rapport rappelle le lourd bilan de la canicule de 2003 en Europe, qui avait fait plus de 70 000 morts, et d’une vague de chaleur en Russie en 2010 qui avait tué plus de 55 000 personnes.

Selon le document, les experts prévoient des taux de mortalité très élevés en lien avec la chaleur extrême, comparables en magnitude, d’ici la fin du siècle, à tous les cancers.

Cette année, des régions ou des pays entiers d’Afrique du Nord, d’Australie, d’Europe, d’Asie du Sud et du Moyen-Orient ont suffoqué sous des températures records, mais aussi la Chine et l’ouest des États-Unis.

Un médecin transporte des glaçons afin de soulager des patients.

En 2003, les hôpitaux de toute la France ont été envahis par des patients âgés cherchant un traitement pour des plaintes liées à la chaleur. Photo : Getty Images/AFP/Thomas Coex

Appel à des investissements importants

Le rapport rappelle que la chaleur extrême est un tueur silencieux dont les effets vont s’amplifier, posant d’énormes défis au développement durable tout en créant de nouveaux besoins humanitaires.

« Le système humanitaire n’a pas les moyens de résoudre seul une crise d’une telle ampleur. Nous manquons déjà de fonds et de ressources pour répondre à certaines des pires crises humanitaires en cours cette année. »— Une citation de  Martin Griffiths, chef de l’agence humanitaire de l’ONU

Les organisations appellent à réaliser de façon urgente des investissements importants et durables pour atténuer l’impact du changement climatique et soutenir l’adaptation à long terme des populations les plus vulnérables.

Selon une étude citée par le rapport, le nombre de pauvres vivant dans des conditions de chaleur extrême en zone urbaine va bondir de 700 % d’ici à 2050. Les augmentations les plus élevées devraient se produire en Afrique de l’Ouest et en Asie du Sud-Est.

La crise climatique intensifie les urgences humanitaires dans le monde entier. Pour éviter ses effets les plus dévastateurs, nous devons investir de manière égale dans l’adaptation et l’atténuation, en particulier dans les pays les plus à risque, a déclaré M. Chapagain.

Des enfants s'amusent dans les jets d'eau d'une fontaine à Nice.

L’ONU recommande des solutions écologiques pour faire face au réchauffement climatique. Photo : Reuters/Eric Gaillard

L’ONU et la Croix-Rouge soulignent qu’il est tout aussi important de reconnaître que l’adaptation à la chaleur extrême comporte des limites.

Certaines des mesures prises, comme l’augmentation de la climatisation à forte consommation d’énergie, sont coûteuses, ne sont pas viables sur le plan écologique et contribuent elles-mêmes au changement climatique.

Si les émissions des gaz à effet de serre qui sont responsables du changement climatique ne sont pas réduites de manière radicale, le monde va faire face à des niveaux de chaleur extrême inimaginables jusqu’à présent, mettent en garde les deux organisations.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Abdoulaye Maïga : le président Bazoum qualifié d’étranger, la junte joue avec le feu

septembre 28, 2022

L’ex-ministre centrafricain Adrien Poussou considère que le discours incendiaire du Premier ministre malien par intérim contre le président nigérien, porte les germes d’un prochain affrontement fratricide entre les deux pays.

Le Premier ministre de la République du Mali, Abdoulaye Maiga, à la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, le 24 septembre 2022. © Eduardo Munoz/Reuters

« Tout ce qui est excessif est insignifiant. » Voilà ce que l’on pourrait rétorquer au Premier ministre malien par intérim, Abdoulaye Maïga, qui a multiplié les critiques virulentes à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, notamment à l’égard du président nigérien, Mohamed Bazoum.

Le colonel Abdoulaye Maïga n’a pas été tendre avec ceux qui exigent un calendrier raisonnable pour la fin de la transition et indiquent la porte de sortie à la junte malienne. Il a ainsi tenu un discours au lance-flammes contre le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, auquel il a dénié la qualité de « chef d’État » ; contre le président bissau-guinéen et président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Umaro Sissoco Embaló ; et contre le président ivoirien Alassane Ouattara. Mais le Premier ministre malien a réservé sa charge la plus violente au président nigérien, Mohamed Bazoum, qualifié « d’étranger qui se réclame du Niger ». Un comble.

Son seul péché est d’avoir exhumé un secret de polichinelle : la montée en puissance des jihadistes depuis le retrait du Mali de la force française Barkhane, et le risque, réel, de voir la ville de Ménaka, frontalière de son pays, passer sous le contrôle des terroristes. À mots à peine couverts, Mohamed Bazoum a pointé l’incapacité de la junte malienne à obtenir des résultats probants en matière de sécurité, laquelle a servi de prétexte au double coup d’État. Il a également fustigé l’inefficacité des mercenaires de Wagner dans la lutte contre le terrorisme, en dépit de leur déploiement sur le terrain aux côtés des Forces armées maliennes (FAMA).

Surenchère langagière

On se souvient qu’en juillet 2021, le président nigérien avait vertement critiqué la propension des colonels maliens à renverser les régimes démocratiquement élus, après des revers militaires. « Il ne faut pas permettre que les militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont des déboires sur le front […], que les colonels deviennent des ministres ou des chefs d’État », avait-il déclaré lors d’une conférence de presse commune avec son homologue français Emmanuel Macron. Des propos qui avaient suscité la « vive protestation » des autorités maliennes.

Manifestement, les critiques du président nigérien leur sont restées en travers de la gorge, et elles cherchaient l’occasion de lui rendre la pareille. En le qualifiant « d’étranger qui se réclame du Niger », Abdoulaye Maïga persiste dans la surenchère langagière à laquelle il nous a habitués, au mépris des sacro-saintes règles de bienséance qui caractérisent les relations entre les pays « frères » d’Afrique. Au-delà du fait que ce discours incendiaire va malheureusement à l’encontre des « solides relations d’amitié et de fraternité » entre les peuples nigérien et malien, il porte surtout les germes d’un prochain affrontement fratricide entre les deux pays.

Pseudo-nationalistes

On s’étonne que des gens qui se proclament panafricanistes à longueur de discours en soient réduits à traiter d’autres Africains « d’étrangers ». En vérité, le panafricanisme bruyant dont se targuent les militaires maliens, ainsi que leurs soutiens stipendiés par les Russes, se heurte ainsi à leur véritable nature : ce sont de pseudo-nationalistes assoiffés de pouvoir.

Nous sommes d’autant moins surpris que des sources bien informées nous ont indiqué qu’en prenant connaissance du communiqué final publié à l’issue du sommet extraordinaire de la Cedeao, le 22 septembre dernier à New York, le chef de la junte malienne, Assimi Goïta, aurait exulté. Comme un caïd de cours de récréation, le président de la transition aurait été manifestement content d’apprendre l’annonce de la venue prochaine de trois chefs d’État pour tenter d’obtenir la libération des 46 soldats ivoiriens toujours détenus à Bamako.

Instabilité chronique

Ni la condamnation, « avec fermeté », de l’incarcération de ces militaires ivoiriens par la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement de la Cedeao, ni la dénonciation du « chantage » exercé par les Maliens dans cette affaire, n’ont gâché son plaisir. Bien au contraire : le plus important pour lui, c’est que de vrais chefs d’État, qui n’ont pas eu besoin d’usurper la souveraineté nationale chez eux, feront le déplacement de Bamako pour le supplier de libérer les « militaires otages », selon la terminologie des officiels ivoiriens. Lui qui entend troquer son uniforme militaire contre un costume respectable de président élu à la faveur d’une farce électorale qu’il compte organiser à l’issue de la transition.

Les militaires au pouvoir au Mali oublient une chose : les pays de la Cedeao auxquels ils ont pris l’habitude de s’attaquer avec virulence ont suffisamment de leviers pour créer, et entretenir, une instabilité chronique au Mali. Parce que des  millions de Maliens vivent dans ces pays-là, le pouvoir malien aurait tort de considérer le refus de l’escalade des autres chefs d’État comme une faiblesse. Personne n’a intérêt à ce que la situation dégénère, ou se transforme en une guerre de pauvres.

Avec Jeune Afrique

Adrien Poussou

Par Adrien Poussou

Ancien ministre centrafricain de la Communication.

Des « crimes de guerre ont été commis » en Ukraine, selon les enquêteurs de l’ONU

septembre 23, 2022
Des "crimes de guerre ont ete commis" en Ukraine, selon les enqueteurs de l'ONU
Des « crimes de guerre ont été commis » en Ukraine, selon les enquêteurs de l’ONU© AFP/Fabrice COFFRINI

Nul doute que des crimes de guerre ont été perpétrés en Ukraine depuis l’invasion russe en février, ont soutenu vendredi des enquêteurs de l’ONU, loin de la prudence habituelle de l’organisation.

Cette commission d’enquête de l’ONU a présenté au Conseil des droits de l’homme (CDH) les premières conclusions de son investigation sur les graves violations des droits humains commises par les forces russes dans les régions de Kiev, Tcherniguiv, Kharkiv et Soumy.

« Sur la base des preuves recueillies par la Commission, celle-ci a conclu que des crimes de guerre ont été commis en Ukraine », a affirmé le président de la commission, Erik Mose, énumérant les bombardements russes sur des zones civiles, de nombreuses exécutions, la torture et les mauvais traitements ainsi que les violences sexuelles.

Ces accusations sans appel ont été saluées par de nombreux diplomates, alors que Moscou avait laissé sa chaise vide.

Lors d’une intervention en ligne, le représentant de l’Ukraine, Anton Korynevych, a qualifié la présentation des enquêteurs de « jalon important » vers l’établissement des responsabilités devant la justice et a rappelé que son pays réclame la création d’un tribunal spécial pour juger les crimes russes en Ukraine.

« Votre récit donne à réfléchir sur la portée et l’ampleur de ces atrocités et de leur impact durable sur la vie de dizaines ou de centaines de milliers de civils innocents, y compris des enfants », a affirmé pour sa part l’ambassadeur britannique Simon Manley.

La commission a été lancée en mars par le Conseil des droits de l’homme, à la demande de Kiev. Le Conseil a par la suite approuvé en mai une nouvelle résolution demandant à la commission d’enquêter spécifiquement sur les violations commises par les troupes russes dans les régions de Kiev, Tcherniguiv, Kharkiv et Soumy.

Au cours des enquêtes dans ces quatre régions, la commission a visité 27 villes et localités et a interrogé plus de 150 victimes et témoins, a expliqué M. Mose.

« Nous avons été frappés par le grand nombre d’exécutions dans les régions que nous avons visitées. La Commission enquête actuellement sur ces décès dans 16 villes et lieux. Nous avons reçu des allégations crédibles concernant de nombreux autres cas d’exécutions, que nous sommes en train de documenter », a-t-il déclaré.

Les corps retrouvés ont pour caractéristiques communes d’avoir des signes visibles d’exécutions, tels que des mains attachées derrière le dos, des blessures par balle à la tête ou des gorges tranchées.

Torture et viols

M. Mose a également dénoncé l’utilisation par la Russie d' »armes explosives à large rayon d’impact » sur des zones civiles.

En outre, les témoins, a-t-il indiqué, ont fourni des récits concordants de mauvais traitements et de torture, qui ont été perpétrés pendant leur détention illégale.

Certaines des victimes ont rapporté qu’après une première détention par les forces russes en Ukraine, elles ont été transférées en Russie et détenues pendant des semaines dans des prisons.

« Les interlocuteurs ont décrit des passages à tabac, des chocs électriques et une nudité forcée, ainsi que d’autres types de violations dans ces lieux de détention », a souligné M. Mose, qui note également qu’après avoir été transférées en détention en Russie, certaines victimes auraient disparu.

Des cas de violences sexuelles ont également été rapportés aux enquêteurs de l’ONU. Dans certains cas, des proches ont été contraints d’être témoins de ces crimes.

Dans les cas sur lesquels la commission a enquêté, l’âge des victimes de violences sexuelles ou fondées sur le genre allait de quatre à 82 ans.

La commission a également documenté des cas où des enfants ont été violés, torturés et enfermés illégalement. « Des enfants ont également été tués et blessés lors d’attaques aveugles à l’arme explosive », a dénoncé M. Mose.

Il a par ailleurs brièvement indiqué que la commission avait eu à traiter deux cas de mauvais traitements infligés à des soldats russes par les forces ukrainiennes.

« Bien que peu nombreux, ces cas continuent de faire l’objet de notre attention », a-t-il assuré.

Le Point avec AFP