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Afrique du Sud: la peine d’Oscar Pistorius plus que doublée en appel

novembre 24, 2017

L’athlète sud-africain paralympique Oscar Pistorius, lors de son procès, le 6 juillet 2016 au tribunal de Pretoria / © POOL/AFP/Archives / MARCO LONGARI

L’athlète paralympique sud-africain Oscar Pistorius, qui avait tué par balles sa petite amie en 2013, a été condamné vendredi en appel à treize ans de réclusion, une sentence « appropriée » pour le parquet mais qui a « dévasté » la famille de l’ancien sportif.

En première instance, Oscar Pistorius, 30 ans, avait écopé en 2016 de six ans de prison, nettement inférieurs à la peine plancher de quinze ans prévue pour un meurtre dans le code pénal sud-africain. Le parquet, indigné par cette peine « scandaleusement inappropriée », avait immédiatement fait appel.

Vendredi, la Cour suprême d’appel de Bloemfontein (centre) lui a donné raison en cassant « à l’unanimité » le jugement du tribunal de Pretoria, a annoncé le juge Willie Seriti.

La précédente condamnation « est mise de côté et remplacée par la suivante: l’accusé est condamné à une peine de prison de 13 ans et 5 mois », a-t-il ajouté dans un bref jugement.

Dans la nuit de la Saint-Valentin 2013, Oscar Pistorius, alors au sommet de sa gloire, avait abattu de quatre balles sa compagne, le mannequin Reeva Steenkamp, enfermée dans les toilettes de sa maison.

Le sextuple champion paralympique a toujours plaidé la méprise, assurant qu’il était persuadé qu’un voleur s’était introduit dans sa résidence ultra-sécurisée de Pretoria.

La décision vendredi de la Cour suprême d’appel a été saluée par le parquet et la famille Steenkamp.

Le porte-parole du parquet, Luvuyo Mfaku, s’est dit « satisfait », espérant que la famille Steenkamp allait « pouvoir tourner la page maintenant qu’une peine convenable a été fixée ».

De son côté, la famille de la victime s’est félicitée que Reeva « puisse enfin reposer en paix ». Les Steenkamp « ont toujours eu confiance dans le système judiciaire » et la peine prononcée vendredi leur « donne raison », a réagi à l’AFP leur avocate, Tania Koen. « Aucune sentence ne leur ramènera » leur fille, a-t-elle toutefois ajouté.

Dans un première réaction sur son compte Twitter, le frère d’Oscar Pistorius, Carl, s’est dit lui « brisé, dévasté, dégoûté ».

– Saga judiciaire –

L’avocat de la famille Pistorius n’était pas joignable dans l’immédiat pour préciser si son client allait ou non contester la décision de la Cour suprême d’appel.

Selon l’experte en droit Nazreen Shaik Peremanov, l’ancien sportif peut encore saisir, en dernière recours, la Cour constitutionnelle, la plus haute instance juridique du pays.

Depuis cette nuit fatale du 13 au 14 février 2013, l’affaire Pistorius tient en haleine les médias sud-africains.

Elle contient des ingrédients hors du commun: un accusé coureur handicapé mythique, une victime top model, un drame horrible commis la nuit de la Saint-Valentin et des rebondissements judiciaires à n’en plus finir.

En 2015, Oscar Pistorius a d’abord été reconnu coupable d’homicide involontaire et condamné à cinq ans de prison. Mais à la suite d’un premier appel du parquet, la justice avait requalifié le crime en meurtre et condamné en 2016 à six ans de prison l’ancienne star des stades amputé des deux jambes.

Une peine annulée finalement vendredi et fixée désormais à 13 ans et 5 mois de prison.

« Au bout de sept ans et demi de prison, l’athlète pourra faire une demande de libération conditionnelle », a expliqué à l’AFP l’expert en droit sud-africain, Ulrich Roux.

Cette sentence est « un message clair envoyé à la société », ajoute-t-il, « aujourd’hui, la justice condamne plus fermement les violences faites aux femmes », véritable fléau en Afrique du Sud.

L’athlète, surnommé « Blade Runner » (le coureur aux prothèses en lames de carbone), était entré dans la légende sportive en s’alignant avec les valides aux 400 mètres des jeux Olympiques de Londres en 2012, une première pour un double amputé.

En tuant sa compagne, le héros des stades a tout perdu. Il est aujourd’hui ruiné après avoir été lâché par ses sponsors et souffre de dépression, selon la défense.

Romandie.com avec(©AFP / 24 novembre 2017 14h21)                

Afrique du Sud: Oscar Pistorius hospitalisé après une chute

août 7, 2016

Johannesburg – L’ex-athlète paralympique Oscar Pistorius a passé la journée de samedi à l’hôpital après être tombé de son lit dans sa cellule de la prison de Pretoria où il est incarcéré pour le meurtre de sa petite amie, a appris dimanche l’AFP auprès des services pénitentiaires.

Il a été hospitalisé samedi après-midi après s’être blessé en tombant de son lit, a indiqué à l’AFP, Singabakho Nxumalo le porte-parole des services pénitentiaires.

Il est désormais de retour sous notre surveillance, dans l’aile médicale de la prison où il est habituellement incarcéré, a-t-il poursuivi.

Selon l’hebdomadaire sud-africain City Press qui cite un détenu de la prison de Pretoria, Oscar Pistorius aurait été admis à l’hôpital après s’être intentionnellement taillé les veines des poignets.

Nous ne pouvons pas confirmer cette information, ce ne sont que des spéculations, a déclaré dimanche M. Nxumalo.

Deux gardiens qui connaissent l’aile médicale de prison ont indiqué que des lames avaient été trouvées dans la cellule de Pistorius au cours d’une fouille samedi après-midi, rapporte City Press.

L’hebdomadaire cite également qu’un gardien de sécurité de l’hôpital où a été emmené le champion qui affirme qu’Oscar Pistorius avait de vilaines coupures aux poignets que les docteurs ont dû bander.

Nous avons vu Oscar et il va bien. Les articles disant qu’il a essayé de se faire du mal sont complètement faux et sensationnalistes, a indiqué Carl Pistorius, le frère du champion sur Twitter, dimanche après-midi.

Il a simplement glissé dans sa cellule et s’est blessé. Rien de sérieux, a-t-il poursuivi.

Condamné en première instance à cinq ans de prison pour homicide involontaire sur sa petite amie Reeva Steenkamp, il a déjà passé une année dans l’aile médicale de la prison de Pretoria avant d’être placé aux arrêts domiciliaires. Finalement condamné en appel pour meurtre, il est de retour en prison depuis le 6 juillet et doit purger une peine de six ans.

Selon le droit sud-africain, il est éligible à une libération conditionnelle après avoir purgé la moitié de sa nouvelle peine de prison, soit en 2019.

Mais l’interminable saga judiciaire se poursuit puisque le parquet sud-africain a décidé fin juillet de faire appel de cette condamnation qu’il a jugée scandaleusement trop clémente.

Incarcéré dans l’aile médicalisée de la prison en raison de son handicap, Oscar Pistorius échappe ainsi aux cellules surpeuplées des établissements pénitentiaires sud-africains, réputées pour leur violence.

Sa cellule, dans la prison de Kgosi Mampuru à Pretoria, que l’AFP avait pu visiter en 2015, est une petite pièce exiguë aux murs jaunes, meublée d’un lit simple en fer blanc et équipé d’un lavabo en inox. Elle est éclairée par une fenêtre en hauteur.

Dans la nuit du 13 au 14 février 2013, Pistorius, alors en pleine gloire, avait abattu chez lui de quatre balles sa petite amie Reeva Steenkamp, qui se trouvait dans les toilettes. Il a toujours clamé l’avoir tuée par erreur, croyant à l’intrusion d’un cambrioleur dans sa maison ultra sécurisée de Pretoria.

Romandie.com avec(©AFP / 07 août 2016 13h26)

Afrique du Sud: Oscar Pistorius pourrait être libéré le 21 août

juin 8, 2015

Johannesburg – L’athlète paralympique sud-africain Oscar Pistorius, condamné à cinq ans de prison pour avoir tué sa petite amie en 2013, pourrait être remis en liberté surveillée le 21 août, après dix mois de détention, a indiqué lundi un responsable des services pénitentiaires.

Nous recommandons qu’il soit placé en liberté surveillée le 21 août, a déclaré à l’AFP Zach Modise, commissaire des services pénitentiaires d’Afrique du Sud: La commission des libertés prendra une décision cette semaine.

Dans un premier temps, a expliqué M. Modise, Pistorius serait confiné à domicile avec une heure seulement de liberté par jour. Si tout se passe bien, le temps quotidien de liberté augmenterait progressivement.

Pour justifier cette libération rapide, les services pénitentiaires se réfèrent à la loi sud-africaine: Les textes qui encadrent sa condamnation prévoient qu’il doit purger obligatoirement au moins un sixième de sa peine derrière les barreaux, a expliqué le responsable.

Condamné le 21 octobre, Pistorius aura passé exactement dix mois en prison, soit très exactement le temps minimum imposé. Il resterait ensuite jusqu’à la fin des cinq ans sous le régime de la liberté surveillée.

La peine pourrait cependant être modifiée, l’accusation ayant fait appel.

Aucune date précise n’a été fixée pour l’instant mais nous pouvons confirmer que l’appel aura lieu en novembre cette année, a indiqué lundi à l’AFP la cour suprême d’appel d’Afrique du Sud.

Le procès ne peut être révisé que sur la base du droit, et non sur le fond. Il s’agit d’une procédure écrite, sans nouvelle convocation de témoins. La procédure sud-africaine s’apparente à la procédure de cassation du droit français.

La jeune mannequin Reeva Steenkamp avait 29 ans quand Oscar Pistorius l’a abattue, durant la nuit de la Saint-Valentin 2013, en tirant quatre balles de gros calibre sur la porte de sa salle de bains où elle se trouvait.

L’athlète paralympique clame depuis le début l’avoir tuée par accident, la prenant pour un cambrioleur et en première instance, le tribunal a estimé n’avoir pas assez d’éléments pour rejeter cette version, le condamnant pour homicide involontaire.

Le parquet estime cependant que la loi a été mal interprétée et que Pistorius aurait dû être condamné pour meurtre, passible d’une peine bien plus lourde, dès lors qu’il a lui-même reconnu qu’il pensait qu’un être humain se dissimulait derrière la porte des toilettes qu’il a criblée de balles.

La mère de la victime, June Steenkamp, avait récemment déploré que Pistorius puisse sortir aussi vite de prison: Je ne pense que ce soit assez pour quelqu’un qui a causé la mort d’une autre personne, avait-elle déclaré en mai, dans le Sunday Times.

Double amputé des pieds à la naissance, Pistorius est surnommé Blade Runner car il court sur des lames de carbone. Aidé par un physique avantageux, il était devenu une icône du sport mondial avant le drame, prenant le départ aux Jeux Olympiques de Londres 2012 avec les valides malgré son handicap.

Romandie.com avec(©AFP / 08 juin 2015 14h51)

Afrique du Sud : Oscar Pistorius condamné à cinq ans de prison ferme

octobre 21, 2014

Oscar Pistorius lors de la dernière audience de son procès le 21 octobre 2014 à Pretoria.
Oscar Pistorius lors de la dernière audience de son procès le 21 octobre 2014 à Pretoria. © AFP

La justice sud-africaine a condamné le champion d’athlétisme de 27 ans, Oscar Pistorius, à cinq ans de prison ferme pour le meutre de sa petite amie en 2013. Il a également écopé de trois ans de prison avec sursis pour délit sur l’usage d’armes à feu.

Reconnu coupable d’homicide involontaire « par négligence », Oscar Pistorisu purgera « une peine maximum de cinq ans de prison » ferme. C’est ce qu’a annoncé mardi 21 octobre la juge Masipa après avoir longuement étayé son verdict. Il a également écopé de trois ans de prison avec sursis pour délit sur l’usage d’armes à feu. Le procureur avait requis dix ans de prison ferme.

L’athlète a été emmené directement en prison avec l’audience. Une radio privée sud-africaine croyait cependant savoir, lundi matin, qu’une cellule du quartier sécurisé de la prison de Pretoria était déjà prête à accueillir Pistorius en cas de peine de réclusion criminelle.

Selon le parquet, il serait immoral qu’il échappe à la prison, alors qu’il a tué la jeune femme de quatre balles tirées à travers une porte de toilettes, fut-ce en la prenant pour un cambrioleur. « Une peine non carcérale enverrait un mauvais message à la société, mais par ailleurs, une longue peine d’incarcération ne serait pas appropriée non plus », a-t-elle dit dans ses attendus.

Bien qu’elle ait considéré, dans son verdict, que l’accusation n’avait pas réussi à prouver l’intention homicide, la juge a considéré la gravité des faits : Oscar Pistorius « savait que les toilettes étaient un espace réduit et qu’il n’y avait aucun moyen de s’échapper pour la personne derrière la porte », a-t-elle dit.

La juge a clairement rejeté les arguments de la défense sur la vulnérabilité de l’accusé, et sur l’impossibilité d’emprisonner un homme amputé des deux jambes. Les prisons sud-africaines, a-t-elle dit, sont en mesure de recevoir Oscar Pistorius, « un double amputé qui a besoin de soins psychologiques ».

La famille de Reeva Steenkamp s’est déclarée satisfaite de la peine infligée à Oscar Pistorius. « Oui, je suis très content », a déclaré au journalistes Barry Steenkamp, le père de la victime, alors que l’avocat de la famille précisait: « Ils pensent que c’est correct, ils sont satisfaits de la sentence ».

Jeuneafrique.com avec AFP

Oscar Pistorius, de l’Olympe sportive à la prison

octobre 21, 2014

Oscar Pistorius, de l'Olympe sportive à la prison
Oscar Pistorius, de l’Olympe sportive à la prison © AFP

En 2012 à Londres, le Sud-Africain Oscar Pistorius est devenu une icône mondiale, premier champion handicapé à s’aligner en athlétisme aux côté des valides lors de jeux Olympiques.

Mardi, c’est un homme de 27 ans brisé qui attendait de connaître sa peine, pour avoir tué sa petite amie Reeva Steenkamp, dans la nuit de la Saint-Valentin 2013.

Sa course de Londres avait signé l’apogée d’une carrière, le triomphe de la volonté sur le mauvais sort. Le sportif amputé des deux jambes fait alors la fierté de l’Afrique du Sud, et de millions de handicapés dans le monde.

Cette même année, le magazine américain Time le classe parmi les cent personnalités les plus influentes, disant de lui: « Il est la définition même de l’inspiration mondiale ». Les sponsors se bousculent pour faire signer des contrats à celui que la presse appelle « Blade Runner », « le coureur aux lames », en référence à ses prothèses de carbone en forme de pattes de félin.

Il est jeune, beau, riche, et admiré.

Sept mois plus tard, le miroir se brise.

Par une chaude nuit d’été austral, Pistorius tire quatre balles de son 9 mm à travers la porte fermée des toilettes de sa chambre. Il tue sa dernière conquête, la top-modèle Reeva Steenkamp, qui passait la nuit chez lui à Pretoria. Pour sa défense, il affirme qu’il croyait faire feu sur un cambrioleur.

Sous l’objectif des photographes, ce n’est plus le beau gosse auréolé de gloire qui apparaît mais une silhouette courbée, sortant du commissariat encadrée par deux policiers, les mains enfoncées dans les poches d’une parka grise, le visage cachée par sa capuche.

Immédiatement, la machine médiatique se met en route. On scrute les failles de l’idole déchue. On le découvre immature, colérique, paranoïaque.

On décortique sa passion pour les armes à feu. La justice enquête bientôt sur deux incidents récents où il a tiré en public, une fois par erreur en manipulant une arme dans un restaurant, une autre fois pour s’amuser, à travers le toit ouvrant d’une voiture.

– Brisé et ruiné –

D’autres facettes de l’homme s’éclairent aussi pendant le procès, qui s’étale de mars à octobre. Terriblement émotif, l’ex-champion fond en larmes ou vomit à plusieurs reprises. Il adopte souvent l’attitude de l’enfant buté, refusant d’admettre ses responsabilités. Ce que la juge va lui reprocher.

Effondré, il s’excuse auprès des parents de sa victime, mais soutient jusqu’au bout qu’il a tiré sans s’en rendre compte, dans la panique, sans avoir l’intention de tuer quiconque.

A la barre, sa psychologue viendra dire qu’il est, à 27 ans, « un homme brisé ».

Lâché par ses sponsors et obligé de payer son équipe d’avocats, il est en outre ruiné, au point d’avoir récemment vendu sa maison, puis sa voiture de luxe. Il lui reste, dernier lien avec sa vie antérieure, la solidarité du clan familial, qui ne l’a jamais lâché depuis la nuit funeste.

Son avocat, à la fin du procès, a tenté de convaincre la juge de sa vulnérabilité, en reprenant l’histoire de sa vie. Le petit Oscar était né avec des pieds, mais sans péronés. A l’âge de 11 mois, ses parents décident de le faire amputer juste en dessous des genoux.

Il grandit ensuite avec l’idée d’être un gamin comme les autres, accro à tous les sports, waterpolo, cricket, boxe, sports collectifs.

Mais le décès de sa mère, l’année de ses 15 ans, est un nouveau traumatisme pour lui. L’année suivante, après une grave blessure au rugby, il découvre pourtant l’athlétisme. Et il n’a pas encore 18 ans qu’il glane déjà ses premières médailles mondiales, dans la catégorie des amputés des deux jambes.

Peu à peu, ses performances, son ambition et sa volonté de fer le poussent à demander son admission dans les compétitions pour valides.

Après des années de procédure et de combats devant les tribunaux pour faire admettre que ses prothèses ne lui donnent pas un avantage indu, il réalise enfin le rêve de sa vie en 2012: participer aux jeux Olympiques.

Le dernier exploit de « Blade Runner ».

Jeuneafrique.com avec AFP

Une nouvelle femme dans la vie d’Oscar Pistorius ?

avril 24, 2014

L’athlète a rencontré une jeune infirmière

Pour attendre en paix la reprise de son procès prévue le 5 mai, Oscar Pistorius peut compter sur sa famille. Et sur Leah Skye Malan, une jeune infirmière qu’il a rencontrée en décembre, moins d’un an après le décès de sa petite amie, Reeva Steenkamp.

Oscar Pistorius est libre. Libre de ses mouvements, libre de partir en vacances. Il doit seulement être présent lors de son procès qui reprendra le 5 mai. Il est libre aussi de se faire de nouveaux amis, de rencontrer l’amour s’il se présente à nouveau, plus d’un an après avoir entendu le dernier « Je t’aime » de sa compagne Reeva Steenkamp exécutée par arme à feu le soir de la St Valentin.

Ainsi libre, à Noël, l’accusé est allé passer quelques jours dans un resort du Mozambique, à Inhambane. Dans ce décor de rêve composé de plage de sable fin, de mer turquoise et de baleines bondissantes, le champion Olympique a rencontré la jeune Leah Skye Malan. À 19 ans, la jeune fille originaire de Potchefstroom (où son père, Andre, tient une agence immobilière) suit des études d’infirmière à Johannesburg.

Selon le Mail Online, les deux sud-africains s’entendent parfaitement bien. « Elle le soutient beaucoup » précise une source du journal qui affirme que la famille de Leah a déjà accueilli l’athlète comme un des leurs. Le couple se rend régulièrement dans la maison d’Andre et de Beverley-Ann, les parents de Leah, à deux heures de Johannesburg, pour goûter aux joies de la tranquillité. Quand ils se voient en ville, c’est une autre histoire. Assailli de toutes parts, le champion olympique de 27 ans préfère se déguiser pour sortir. Lui à qui l’on reprochait de jouer la comédie devant le tribunal semble souffrir de devoir se travestir pour exister.

Fini le temps où il frimait à bord de ses belles voitures. Oscar panse à présent ses plaies discrètement, dans les bras d’une jeune infirmière.

Gala.fr par Sarah Merlino

Afrique du Sud : Pistorius a tué délibérément sa compagne, selon le procureur

avril 11, 2014

Lors de son contre-interrogatoire, le procureur Gerrie Nel a remis en cause vendredi la version des faits d’Oscar Pistorius, accusant le champion paralympique sud-africain d’avoir délibérément assassiné sa compagne.

Oscar Pistorius répète à qui veut l’entendre qu’il pensait tirer cette nuit-là sur un cambrioleur caché dans les toilettes. Mais l’accusation n’y croit pas un mot. Lors de son contre-interrogatoire, le 11 avril, le procureur Gerrie Nel l’a fait savoir une nouvelle fois au champion paralympique sud-africain.

« En fait, vous saviez que Reeva était derrière la porte et vous avez tiré sur elle. C’est la seule chose plausible », a tonné le procureur, avant de demander un ajournement du procès jusqu’à lundi.

>> Lire aussi Procès pistorius : le procureur Nel dépeint un être égoïste.

« J’aurais aimé qu’elle hurle ou crie »

Peu de temps avant, un grand silence avait plané quelques minutes sur le tribunal de Pretoria, quand Gerrie Nel a demandé à Oscar Pistorius s’il était sûr que Reeva n’avait pas crié après le premier coup de feu. Selon des experts, le premier des quatre coups de feu tirés à travers la porte des toilettes a en effet touché la victime à la hanche, lui laissant théoriquement le temps de crier.

Les mâchoires tremblantes, Pistorius s’est rassis, regardant la juge. Après ce qui a semblé une éternité, il a repris la parole pour dire : « J’aurais aimé qu’elle hurle ou crie ». Mais le procureur est vite revenu à la charge : « Auriez-vous entendu ? ». Et l’accusé de répondre : « Je ne crois pas que j’aurais entendu. Il y avait un coup de feu, mes oreilles bourdonnaient. »

Ménageant ses effets, Gerrie Nel a expliqué comment il trouvait « très improbable » l’histoire racontée par Pistorius. Celui-ci dit avoir entendu du bruit dans la salle de bain, cru à l’intrusion d’un cambrioleur, saisi son arme en disant à Reeva d’appeler la police – sans obtenir de réponse. Il affirme y être allé prudemment sur ses moignons, avoir entendu du bruit dans les toilettes, pensé que quelqu’un allait sortir pour l’attaquer, crié à Reeva d’appeler à l’aide – sans obtenir de réponse – et avoir tiré.

Reeva « avait peur de vous »

« Vous ne pouvez pas être vulnérable et aller au danger », a souligné le procureur, faisant référence aux longues explications de l’athlète double amputé, peu mobile sans ses prothèses et craignant toujours pour sa sécurité.

Pourquoi n’avoir pas vérifié où était Reeva ? Pourquoi n’a-t-elle pas répondu pour signaler sa présence quand il lui a crié d’appeler à l’aide ? « Elle n’avait pas peur d’un intrus, elle avait peur de vous ! », a lancé le procureur, qui estime que les deux amants, dont la jeune relation était passablement agitée, s’étaient violemment querellés cette nuit-là.

« Ce n’est pas vrai, Madame », a répondu Pistorius, s’adressant formellement à la juge Thokozile Masipa. « Je ne voulais tuer personne », a-t-il ajouté, soulignant avoir suivi son « instinct ».

Jeuneafrique.com avec AFP

Pistorius raconte les coups de feu qui ont tué sa compagne

avril 8, 2014

« Avant de m’en rendre compte, j’avais tiré quatre coups de feu »: Oscar Pistorius, en larmes à son procès, est revenu sur la mort de sa compagne Reeva Steenkamp le 14 février 2013. Il a décrit sa panique lorsqu’il a cru qu’un cambrioleur était caché dans les toilettes.

Inquiet après avoir entendu la fenêtre de la salle de bains s’ouvrir, l’athlète amputé a raconté s’être armé et avoir progressé à tâtons dans le couloir, sur ses moignons, prenant appui sur le mur, inquiet que l’intrus puisse surgir à la fenêtre ou des toilettes fermées.

C’est alors, dit-il que, « J’ai entendu un bruit qui venait des toilettes, ce que j’ai perçu comme quelqu’un qui allait sortir des toilettes ».

« Avant de m’en rendre compte, j’avais tiré quatre coups de feu », a admis le champion paralympique, au deuxième jour de sa déposition devant le tribunal de Pretoria qui le juge pour le meurtre de son amie.
« Elle ne respirait plus »

De retour dans la chambre, ne trouvant pas sa compagne dans le lit, il a appelé à l’aide, puis défoncé la porte des WC avec une batte de cricket.

« Je me suis penché sur elle, et… », la suite de sa phrase est étouffée dans ses sanglots. « Elle ne respirait plus », a-t-il articulé, avant de s’effrondrer en pleurant de façon bruyante.

La juge a renvoyé l’audience à mercredi.

Romandie.com

Pistorius: les enquêteurs ont volé une montre et souillé l’arme du crime

mars 14, 2014

PRETORIA – Les enquêteurs dépêchés chez Oscar Pistorius après le meurtre de son amie Reeva Steenkamp le 14 février 2013 ont manipulé sans gants l’arme du crime et une montre de valeur lui appartenant s’est volatilisée, a avoué vendredi au procès un policier sud-africain.

L’expert en balistique manipulait l’arme sans gants. Il avait déjà retiré le barillet, a témoigné Giliam van Rensburg, un responsable qui a quitté la police fin 2013.

Je lui ai demandé: +Qu’est-ce que vous faites?+ Il a dit +désolé+, l’a remis en place et a alors seulement sorti des gants de sa poche, a-t-il ajouté.

M. van Rensburg, qui dirigeait alors un commissariat des environs, a également déploré le vol d’une montre de l’athlète estimée à quelque 7.000 euros. J’ai dit: +Je ne peux pas le croire. Nous étions là. Comment cette montre peut-elle avoir disparu?+, a-t-il raconté. J’étais furieux!

Des fouilles des enquêteurs et des véhicules n’ayant rien donné, une enquête a été ouverte. Elle n’a rien donné non plus.

L’ex-policier a également expliqué qu’il avait emporté dans son bureau la porte des toilettes à travers laquelle Oscar Pistorius avait tiré quatre balles sur Reeva Steenkamp, pour la mettre en lieu sûr.

Elle a été emballée dans des housses mortuaires. Alors qu’on la transportait les morceaux branlants de la porte bougeaient. J’ai dit qu’il fallait faire très attention, a-t-il noté, ajoutant que les sceaux en avaient été brisés après dix jours, quand la défense a voulu l’examiner. Des petits éclats sont tombés.

Giliam van Rensburg est revenu sur certains points de détails de sa propre déposition donnée peu après le début de l’enquête, et a reconnu que les différences entre les versions des policiers étaient étonnantes.

Les maladresses des enquêteurs avaient déjà été mises en cause l’an dernier lors des audiences préalables à la remise en liberté sous caution de Pistorius peu après les faits.

Le chef des inspecteurs Hilton Botha avait notamment admis que les enquêteurs avaient déambulé sur les lieux du crime sans mettre de patins, avant de se voir retirer l’enquête.

La défense a accusé vendredi Giliam van Rensburg de fabriquer son témoignage, afin d’éviter une venue à la barre de M. Botha qui pourrait être embarrassante pour l’accusation.

Il appartiendra à la juge Thokozile Masipa d’estimer si les faux-pas de la police ont été trop importants pour que les pièces à conviction présentées puissent être prises en compte.

Parmi les nombreuses photos montrées à la Cour vendredi, des clichés d’un Oscar Pistorius couvert de sang, torse nu, pris par les enquêteurs peu après leur arrivées sur les lieux du crime. Il regarde l’appareil, l’air impassible.

Romandie.com avec(©AFP / 14 mars 2014 13h13)

Le procès Pistorius révèle un accusé qui jouait avec le feu

mars 8, 2014
Oscar Pistorius dans son box, au tribunal à Pretoria le 7 mars 2014. © AFP

Oscar Pistorius dans son box, au tribunal à Pretoria le 7 mars 2014. © AFP

C’est le portrait d’un homme ayant toujours une arme à portée de la main, mais également animé d’une détresse sincère, qui s’est dessiné durant la première semaine du procès du champion sud-africain Oscar Pistorius, jugé pour avoir tué sa petite amie.

Six fois médaillé d’or aux jeux Paralympiques et sportif mythique pour avoir participé aux jeux Olympiques de Londres avec les valides en 2012, le jeune homme amputé des deux jambes risque 25 ans de réclusion s’il échoue à convaincre que le meurtre de son amie Reeva Steenkamp était un accident. C’est bien lui qui a tiré mais, dit-il, en croyant tuer un cambrioleur. Ce qui, dans le système judiciaire sud-africain, lui vaudrait des circonstances atténuantes.

A plusieurs reprises cette semaine, sa famille, qui lui a payé les meilleurs experts, celle de la victime, la nuée de journalistes présents et les téléspectateurs sud-africains suivant en direct le procès ont pu le voir fondre en larmes et s’effondrer dans son box, sa tête entre ses mains. En l’absence de témoins oculaires, c’est sa parole, ou plus exactement celle de son avocat Barry Roux, littéralement déchaîné aux premiers jours du procès, contre celle de voisins réveillés la nuit de la Saint-Valentin 2013 par des cris et des coups de feu. Une voisine a même entendu une dispute une heure plus tôt, l’empêchant de dormir.

Mais vendredi soir, après cinq jours durant lesquels M. Roux a promené le tribunal dans un labyrinthe de questions et de sophismes visant à discréditer ces témoins, aucune certitude n’avait émergé sur les faits reprochés au sportif. Objectif atteint pour la défense: instiller le doute. Le parquet, qui soutient la thèse d’une dispute qui a mal tourné, a contre-attaqué et produit plusieurs témoins venus relater à la barre des incidents antérieurs décrivant un homme nerveux, constamment armé et se croyant au-dessus des lois. Samantha Taylor, une ex du sportif qui dormait souvent chez lui avant qu’il ne commence à fréquenter Reeva, se rappelle qu’il était toujours armé. « Il avait l’habitude de mettre son pistolet sur sa table de nuit ou près de ses jambes » (prothèses), a-t-elle dit.

« J’ai tiré sur elle! »

Une autre fois, Pistorius a tiré en l’air pour se défouler après une altercation pour excès de vitesse avec des policiers, a-t-elle raconté. Faux, a clamé l’avocat. Une autre fois encore, il a jailli de sa voiture pour menacer de son arme un automobiliste qui le suivait devant le porche de sa résidence. « C’était pour vous défendre », a rétorqué l’avocat à l’ex-petite amie. Et à plusieurs reprises, dit-elle, Oscar l’avait réveillée en pleine nuit après un bruit suspect.

Enième incident, en janvier 2013, un ami boxeur a manqué se faire estropier au restaurant quand Pistorius a tiré avec l’arme qu’un autre ami venait de lui passer sous la table. Là encore, l’avocat trouve l’excuse: « Pistorius n’avait pas réalisé qu’une balle était enclenchée ». Concernant le meurtre proprement dit, M. Roux a insinué que les cris de terreur d’une femme « à glacer le sang » entendus cette nuit-là par les voisins étaient en fait Pistorius hurlant de panique.

Tous les témoins ont distinctement entendu deux voix différentes, une femme et un homme. Un témoin a aussi vu la lumière allumée chez Pistorius cette nuit-là, alors que l’athlète affirme qu’il était dans le noir quand il a tiré. Pain béni pour la thèse de M. Roux, un médecin radiologue, dont le balcon donne sur la salle de bains de l’athlète, a décrit l’état de prostration dans lequel il a trouvé Pistorius juste après le drame.

Reeva Steenkamp gisait au pied de l’escalier, Pistorius agenouillé à côté d’elle, tentant d’arrêter d’une main une hémorragie et, de l’autre, de lui dégager les voies respiratoires. « La première chose qu’Oscar a dite », a raconté Johann Stipp, le médecin, « c’est +j’ai tiré sur elle, j’ai cru qu’elle était un cambrioleur, j’ai tiré sur elle+ ». « Il pleurait, il priait », a raconté M. Stipp. « Il m’avait l’air sincère, il pleurait, son visage était couvert de larmes. Il essayait de l’aider ». M. Stipp a même craint qu’il ne mette fin à ses jours avec l’arme du crime quand il l’a vu remonter dans sa chambre.

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